Dans son édito du 20/06/2023, Florian Tardif revient sur le droit aux vacances, proposé par plusieurs élus de gauche.
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00:00 François Ruffin et cinq autres députés de la NUPES
00:02 plaident pour, je cite, "un droit aux vacances".
00:06 - Oui, Romain, après le droit à la paresse, le droit du temps libre,
00:09 voici venu le droit au bonheur, et oui, celui du droit aux vacances.
00:13 Quand il s'agit d'en faire le moins possible,
00:16 la gauche actuelle, visiblement, foisonne d'idées,
00:18 quitte à bercer les Français avec des promesses illusoires.
00:22 Car oui, Romain, cette proposition de François Ruffin
00:24 et de cinq autres députés de la NUPES est illusoire.
00:28 Alors certes, c'est un fait, près d'un Français sur deux
00:30 ne part pas en vacances, selon l'Observatoire des inégalités.
00:33 Lorsque l'on regarde dans le détail, plus on est pauvre,
00:35 moins on part en vacances, et inversement, plus on est riche,
00:37 plus on a l'occasion de quitter son domicile quelques jours
00:40 pour aller se reposer ailleurs.
00:42 Ceci étant dit, Romain, si nous sommes inégaux face à cela,
00:46 en quoi serait-ce une affaire de droit ?
00:48 Un droit est quelque chose qui s'acquiert en contrepartie d'autre chose.
00:52 Car oui, lorsque l'on propose la gratuité des péages,
00:56 comme le fait aujourd'hui François Ruffin,
00:57 ou encore des billets de train à un euro
00:59 pour permettre à l'ensemble des Français de partir en vacances,
01:02 on parle en réalité de financer les vacances des uns en taxant
01:06 plus les autres.
01:07 Voici la réalité.
01:08 Mais à l'heure où les Français sont parmi les plus taxés au monde,
01:11 que nous dépensons dans le rouge,
01:12 comment voudriez-vous financer cet état nounou
01:16 qui, tel un enfant, vous prendrait en charge
01:18 pour vous amener à la mer chaque été ?
01:20 Comment ? Eh bien, c'est impossible.
01:22 Et cela, ses élus ne le disent pas.
01:24 Pourquoi font-ils cela alors, Florian ?
01:26 C'est assez simple, Romain.
01:27 Dans ce petit théâtre qu'est la politique,
01:29 ses élus veulent avoir le bon rôle,
01:32 le rôle de celui qui défend les opprimés.
01:33 Sauf qu'ils se trompent. Pourquoi ?
01:34 Car défendre les opprimés, dans le cas présent,
01:36 défendre ces millions de Français, certes,
01:39 qui ne partent pas en vacances,
01:40 n'est pas leur donner un chèque vacances
01:42 ou leur accorder la gratuité aux péages.
01:44 Non, c'est défendre leur travail,
01:46 source d'émancipation et non d'aliénation,
01:49 comme semble suggérer à la gauche.
01:51 C'est en améliorant le pouvoir d'achat des salariés,
01:54 en passant par une meilleure rémunération, par exemple,
01:56 ou une amélioration du partage de la valeur ajoutée en entreprise
02:00 que celui-ci pourra progresser.
02:02 Tiens, c'est justement ce que les partenaires sociaux
02:05 ont réussi à négocier en février dernier.
02:07 C'est le combat que devrait mener la gauche dans notre pays.
02:10 Peut-être, ses élus devraient-ils relire
02:12 les premiers mots de François Mitterrand
02:14 à l'annonce de sa victoire en 81 ?
02:16 Je le cite, "Cette victoire est d'abord celle des forces
02:19 de la jeunesse, des forces du travail,
02:21 de la création et du renouveau.
02:23 La vraie gauche, c'est celle du travail,
02:25 et non celle des allocs, comme proposé par François Ruffin."
02:28 Sous-titrage ST' 501
02:31 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]