Zoom - Laurent Firode : Le monde d’après… sans œillères

  • l’année dernière
Il est réalisateur, acteur, directeur de la photographie. Il est aussi éditeur, compositeur et scénariste. Laurent Firode est surtout un cinéaste iconoclaste. S'il a réalisé des films avec Audrey Tautou ou Johnny Halliday, il est aujourd'hui connu pour ses films à sketchs intitulés "Le monde d'après". Etrillés par la presse bien-pensante, ces films sont une satire amusante et incisive de la société actuelle et des mœurs imposées par le politiquement correct, notamment pendant la crise sanitaire. En décidant de sortir du Système, Laurent Firode savait qu’il tournerait définitivement le dos aux subventions et au copinage, aux gens du cinéma qui "vivent aux frais de la princesse", en l’occurrence l’Etat.
Il poursuit donc son chemin, contre vents et marées, rencontrant l’estime du public malgré la volonté de "l’invisibiliser". Revenant sur son parcours, Laurent Firode en profite aussi pour évoquer l’état du cinéma français actuel : un regard sans concessions ! Un personnage à découvrir...
Transcript
00:00 En six ans de pouvoir, Emmanuel Macron a littéralement cramé la caisse.
00:04 Après le Covid et sa politique aussi liberticide qu'exorbitante,
00:07 vous payez à présent cash l'incurie de nos dirigeants dans le secteur énergétique.
00:12 Les amis d'Emmanuel Macron ont fait entrer la France dans un marché européen
00:16 pour détruire notre compétitivité.
00:18 Ils vous ont fait ensuite payer des éoliennes polluantes
00:21 et fabriquées en Chine pour fournir à peine 6% de notre énergie.
00:26 Et cerise sur le gâteau,
00:27 ces fous de Bruxelles ont ensuite édicté des sanctions délirantes
00:32 contre les énergies russes sans résultat pour la paix,
00:34 mais en nous privant de gaz et donc d'électricité à prix abordable.
00:38 Toutes hontes bues, ces "lumières" ont ensuite menacé les Français
00:42 de coupure d'électricité s'ils ne faisaient pas preuve de sobriété énergétique.
00:47 Et pour couronner le tout, alors que le pays sombre,
00:50 le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a trouvé le temps de publier un roman.
00:54 Au relan pornographique, le tout salué par la presse du système à la botte du pouvoir.
00:58 Ils sont indécents.
01:00 Ils mentent.
01:01 Et ils se paient notre tête.
01:04 Avec ces pieds-micles toxiques, les artisans crèvent, les entreprises ferment,
01:07 et la facture d'électricité de TVL a quant à elle été multipliée par 6.
01:12 Cette clique met en péril notre survie.
01:15 Et ces liens que nous avons tissés depuis 10 ans ensemble,
01:19 grâce à son indépendance, grâce à vous,
01:21 TVL incarne pourtant l'alternative à l'information suffocante des médias du système.
01:27 En finançant TVL, vous participez activement au contre-pouvoir.
01:31 Alors aidez-nous, financez TVL et soyez acteurs du changement.
01:36 Je compte sur vous.
01:37 [Musique]
02:01 [Générique]
02:07 Il est réalisateur, acteur, directeur de photographie, éditeur, compositeur, producteur et scénariste.
02:13 Il s'appelle Laurent Firod et il est surtout l'invité aujourd'hui de ce Zoom de TV Liberté.
02:17 Bonjour Laurent Firod.
02:18 Bonjour.
02:19 Il semble en lisant votre biographie qu'il y a deux Laurent Firod.
02:23 Le cinéaste qui réalise "Batmandel du papillon" avec Odréto Tout,
02:27 ou tourne "Quartier VIP" avec Jenny Hallyday.
02:30 Et puis le réalisateur, en 2022, de la comédie à sketch qui a fait beaucoup parler d'elle,
02:36 "Le monde d'après", vous l'avez suivie d'ailleurs, "Du monde d'après 2".
02:40 Est-ce que ce sont deux personnes différentes ou est-ce que les temps sont tout simplement différents ?
02:45 Alors c'est la même personne, c'est moi bien sûr.
02:47 Mais après c'est vrai que j'ai toujours eu une carrière un peu en dualité, je dirais.
02:53 J'ai eu une carrière classique, j'ai fait des films subventionnés,
02:57 j'ai fait des téléfilms pour France Télévisions, pour Arte, pour France 2, etc.
03:03 Mais en parallèle, je me menais aussi toujours, pour garder une liberté,
03:07 ma liberté de penser, je faisais des courts-métrages.
03:09 Donc des courts-métrages, j'en ai fait une centaine au moins.
03:12 Et c'est en 2022 où tout d'un coup, mais parfois on attend très très longtemps
03:17 avant d'avoir un éclair qui nous illumine la vie,
03:21 je me suis dit "mais cette liberté que tu as dans le court-métrage,
03:24 pourquoi tu ne peux pas l'avoir dans le long-métrage ?"
03:26 Et j'ai fait un long-métrage façon court-métrage,
03:29 donc sans aucune subvention, sans rien, avec une caméra, et hop, on partait à l'aventure.
03:35 Et le film, ben voilà, j'ai réussi à trouver une salle,
03:38 et il est resté 6 mois à l'affiche à Paris,
03:42 ce qui est quand même assez miraculeux pour un film français.
03:45 Il a bien bien tourné aussi en province, il est également maintenant en VOD,
03:49 et ça a été un tel, je dirais, succès, même si c'est un succès relatif,
03:52 parce que c'est un tout petit film, que j'ai enchaîné avec la suite,
03:55 "Le monde d'après deux".
03:56 Mais voilà, en fait, il n'y a qu'un seul Laurent Fierro.
03:59 - Devant vous.
04:00 - Celui de 2022 va voir comme les Gaulois, le ciel tomber sur sa tête.
04:03 Mais on va en reparler.
04:05 Alors une chose est sûre, vous le dites, c'est que vous connaissez à merveille
04:08 le cinéma français, et ça m'amène à l'actualité,
04:10 comment jugez-vous les propos de la réalisatrice Justine Trier,
04:13 qui a été récompensée par la Palme d'Or à Cannes,
04:16 sa dénonciation du pouvoir macronien.
04:19 Était-il un acte de résistance, ou un acte honteux d'une privilégie du système ?
04:25 Quelle dénonciation ?
04:26 - Je crois que dans la question, il y a déjà la réponse.
04:29 C'est la deuxième option, je coche la deuxième option, bien sûr.
04:32 C'est-à-dire que Justine Trier est exactement l'exemple type
04:37 de la cinéaste faussement rebelle, qui ne vit que de subventions,
04:41 et qui est en fait choquée qu'il y a un moment donné,
04:44 où on puisse se dire "oui mais peut-être ça serait pas mal
04:48 que les films qui sont très subventionnés par l'État
04:50 rapportent quand même un peu d'argent".
04:52 Voilà, et là ça a été le scandale, comment, il ne faut surtout pas,
04:58 je suis une artiste, je veux être libre, et en plus mon œuvre
05:02 ne doit jamais passer au crible du public.
05:05 Il y a toujours, dans le fond de ce genre de pensée,
05:10 un mépris public total en fait, en réalité, au final.
05:13 Je suis une artiste, donc moi j'ai le droit de parler,
05:16 je touche des subventions parce que je suis légitime, selon moi,
05:20 pour avoir le droit de dire ce que je veux,
05:22 et si le public ne suit pas, peu importe, c'est lui qui est un abruti.
05:26 Et donc voilà, on se retrouve dans ce cas de figure
05:29 qui est typique au cinéma français, c'est-à-dire qu'on cherche
05:32 des subventions, mais sans avoir aucun retour sur investissement.
05:36 C'est l'avance sur recettes, mais il n'y a pas de recettes.
05:38 – Mais on peut vous dire qu'elle avait une tribune toute trouvée,
05:41 devant le monde entier, que c'était le bon moment de dénoncer
05:44 à la fois la réforme des retraites et le peu d'aide
05:47 que le ministère de la Culture apporte au cinéma.
05:50 – Elle apporte énormément d'aide, c'est un truc de fou.
05:53 Même je dirais, Macron avec Rima Abdel-Malak
05:57 a refait un chèque de je crois 400 millions d'euros
06:01 pour le cinéma français.
06:02 Donc bon, je crois que le cinéma français crève de subventions.
06:06 Moi je suis contre les subventions, il faut arrêter
06:08 toutes les subventions au cinéma français, absolument toutes.
06:10 Là je ne vais pas me faire des amis, mais voilà parce que…
06:14 – Parce que ces subventions, elles maintiennent l'exception française,
06:17 il y a encore un cinéma français.
06:18 – C'est la fameuse exception culturelle française.
06:21 – Une préférence nationale.
06:22 – Voilà, et ce qui veut dire qu'il y a de l'argent injecté
06:26 dans le cinéma français pour qu'il perdure, malgré le fait
06:29 que personne ne va voir les films.
06:31 Les salles sont vides, mais on gagne très bien sa vie.
06:34 Je ne pense pas que ce soit une politique vraiment intéressante.
06:36 – Alors tout ceci m'amène d'ailleurs à, peut-être d'une manière
06:39 incidente encore avant de parler de vos films,
06:42 à l'état du cinéma français.
06:44 Il y en a qui disent qu'il est trop élitiste, d'autres qui disent
06:46 qu'il est trop politisé, d'autres qu'il est trop formaté.
06:48 Les critiques, elles pleuvent souvent, néanmoins le cinéma français,
06:51 il est toujours là.
06:52 D'autres pays n'ont plus de cinéma ou d'industrie cinématographique,
06:55 le cinéma français perdure et il se maintient, bon an, mal an,
07:00 un peu face à l'hégémonie américaine.
07:02 On le voit bien d'ailleurs même sur les plateformes comme Netflix,
07:04 le cinéma français a un peu sa place.
07:06 – Il a un peu sa place, bien sûr, il y a quand même un savoir-faire
07:09 qui est là, bien entendu, et bon je dirais, c'est les entrées
07:14 du cinéma français qui permettent au CNC de vivre,
07:17 parce qu'il y a une taxe sur chaque billet de cinéma,
07:20 en fait c'est ça qui est injecté au CNC.
07:22 – Le CNC c'est l'organisme…
07:24 – Le CNC c'est le centre national du cinéma et qui donne des subventions
07:28 aux réalisateurs, aux auteurs, etc.
07:30 Donc en fait c'est le cinéma américain qui fait vivre le cinéma français,
07:34 mais je trouve que c'est un système qui est perverti
07:38 parce qu'au-delà du CNC, il y a des aides d'État,
07:41 donc il y a également, et ça les gens ne le savent pas trop,
07:45 en fait il y a des obligations d'investissement.
07:47 Le cinéma français aussi vit à cause de ça,
07:50 c'est parce que les chaînes télé sont obligées d'investir
07:53 dans le cinéma français, sinon ils ne mettraient jamais un centime,
07:57 parce que ce n'est pas rentable.
07:59 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit un film, par exemple,
08:01 le dernier film de Gérard Junior qui a fait, je ne sais pas,
08:04 un nombre d'entrées dérisoire, les gens ont été très bien payés,
08:08 Gérard Junior en premier, tout le monde a très bien gagné sa vie,
08:11 personne ne veut voir le film, c'est un flop financier total,
08:15 tout le monde s'en moque en fait, il y a les subventions.
08:17 C'est pour ça que le système est pervers.
08:20 Je pense qu'il faut néanmoins avoir quand même le coup prêt,
08:24 ça plaît ou ça ne plaît pas.
08:26 – Parce que les chaînes de télévision achètent le film
08:28 pour pouvoir le diffuser.
08:29 – Ils préachètent le film, ils sont obligés.
08:32 – Dans un entretien aux incorrectibles, notre ami Éric Morillot,
08:37 Éric vous a comparé, ça m'a surpris et amusé à la fois à Jean-Luc Godard,
08:42 et je me suis dit, il est vrai que l'un et l'autre,
08:45 vous êtes quand même un peu sortis du système.
08:48 Une fois que je me suis dit ça, je me suis dit,
08:49 je pense que c'est le plus gros cindri que j'ai dit de la journée.
08:51 – Non, Jean-Luc Godard, franchement, fait partie du système.
08:56 C'est comme un peu, on parlait de Justine Trier qui se la joue rebelle,
09:00 mais en fait c'est la rebelle du système,
09:02 difficile de se la jouer rebelle dans le palais des festivals
09:06 avec la Palme d'or dans les mains.
09:09 Ça me paraît un peu quand même un peu ridicule, voire même obscène.
09:13 Donc c'est pour ça que je pense que Jean-Luc Godard
09:15 fait partie également de ce même genre de scéma qui est forcement rebelle.
09:20 Non, en fait, Godard a eu le talent d'avoir inventé un personnage,
09:27 d'avoir inventé tout un discours sur le scéma,
09:30 et c'est ça qu'il a vendu dans le monde entier, plus que ses propres films.
09:34 – Vous êtes un vrai rebelle, vous alors ?
09:36 – Alors, je ne sais pas si je suis un vrai rebelle,
09:38 mais en tout cas, mes films sont faits dans un cadre
09:41 qui est totalement hors système, ça c'est indéniable.
09:43 – Et quand on décide de sortir du système,
09:45 comment on fait concrètement, sans le copinage,
09:48 c'est-à-dire sans aller à Cannes d'office, Justin,
09:51 ou sans les subventions, sans profiter de la vie comme certains cinéastes ?
09:55 Si j'en crois à Emmanuel Macron qui a dit qu'à Cannes,
09:59 beaucoup de cinéastes étaient là au frais de la princesse.
10:02 La princesse, si j'ai bien compris, c'est l'État, et l'État c'est nous.
10:05 – Bien sûr, parce que le festival, il a un budget, je ne sais pas,
10:08 il est colossal le budget du Festival de Cannes.
10:10 Et après, c'est vrai qu'il y a un luxe inouï, un luxe…
10:13 Moi j'y suis allé souvent au festival,
10:15 non pas parce que j'avais des films sélectionnés dans la compétition officielle,
10:18 mais tout le monde y allait pour vendre son film, pour faire la promotion,
10:22 et c'est vrai qu'il y a une débauche d'argent épouvantable,
10:25 et c'est totalement ridicule, c'est qu'on voit des films
10:28 qui parlent de pauvres migrants, malheureux, etc.
10:31 et dans un décor de luxe total, je trouve ça ridicule,
10:35 mais c'est vraiment agirbé.
10:38 Donc voilà, après, c'est pour ça que je ne veux vraiment plus remettre les pieds à Cannes.
10:42 Et dans les faits, mes films sont vraiment sans aucune subvention,
10:47 je n'ai demandé rien à personne,
10:50 j'ai juste demandé à des amis comédiens de jouer bénévolement dans mon film,
10:56 et ils l'ont fait.
10:57 – "Le Monde d'après", suivi du "Monde d'après 2",
11:00 c'est une énorme prise de risque, bien évidemment,
11:02 et cependant, ça a rencontré son public.
11:05 Quelle est la genèse de ce "Monde d'après" et sa suite ?
11:08 Comment ça vous est venu à l'esprit,
11:10 à la fois le film et la façon dont vous alliez le réaliser et le diffuser ?
11:15 – Alors, l'idée du film, en fait,
11:17 le film, je l'ai tourné en janvier 2022, "Le Monde d'après 1",
11:22 à l'origine, c'est un cométrage que j'avais réalisé dans le cadre d'un festival,
11:27 et je parlais d'un sujet un peu brûlant sur la crise sanitaire,
11:31 et j'avais un point de vue un peu, je dirais…
11:34 – Rebelle. – Rebelle, absolument.
11:36 Et le festival, j'en étais quasiment certain, me refuse,
11:40 quand il prenait tout le monde, c'était un festival vraiment bas de gamme,
11:43 en plus, c'était normal, mais il prenait tout le monde.
11:45 Et comme je connaissais quelqu'un qui faisait la sélection du festival,
11:49 je demande à cette personne pourquoi, en fait, on dit,
11:51 "bah c'est bien simple, on touche des subventions,
11:53 on ne veut choquer personne".
11:55 Donc j'ai été viral à cause de ça.
11:57 Et là, je me suis dit, "formidable, tant mieux",
11:59 ça veut dire que j'ai touché le nerf, le point sensible,
12:03 donc je poursuis, j'ai écrit d'autres sketchs,
12:07 parce que les films sont sous forme de sketchs,
12:10 un peu à la manière d'Innoresi dans "Les monstres",
12:13 ce sont des films que j'apprécie beaucoup,
12:16 et donc je voulais retrouver cette verve,
12:19 ce côté faire des films à dimension politique, sociale,
12:24 mais avec de l'humour satirique, et qui parle de la réalité surtout,
12:29 qui parle du monde réel, parce qu'aujourd'hui,
12:31 ce qui me choque le plus, au cinéma français,
12:33 on ne parle pas du monde réel, on parle d'un monde fantasmé,
12:37 totalement faux, on veut nous faire prendre des vestis
12:40 pour des lanternes, donc moi je voulais parler du monde réel,
12:42 avec un regard satirique, humoristique,
12:45 mais au moins des choses qu'on voit réellement.
12:47 – Le film est une satire de la société actuelle,
12:50 vous ridiculisez certaines idées, vous mettez un mal
12:53 certaines idées qui nous ont été imposées pendant au moins 18 mois
12:57 à 3 ans, vous faites aussi, vous ridiculisez des moeurs
13:02 qui sont encensées à longueur de films, téléfilms aujourd'hui,
13:06 c'est ça que j'évoque, une prise de risque,
13:09 vous le saviez sciemment que c'était interdit ?
13:11 – Oui, bien sûr, complètement, mais au contraire,
13:14 je suis comme l'enfant à qui on dit "n'ouvre surtout pas cette porte",
13:18 on a plus envie de l'ouvrir, bien entendu,
13:20 et donc mes films c'est ça, là où personne n'ose aller,
13:24 je suis allé mais vraiment plein pot, d'ailleurs il y a beaucoup
13:27 de spectateurs qui m'ont dit "mais je ne pensais pas qu'on pouvait
13:29 faire un film comme ça", ils étaient stupéfaits,
13:32 "on peut le dire, on peut en rire ?"
13:34 "oui, il suffit de le faire"
13:36 – Possible ?
13:38 – Possible, totalement possible, c'était un pari,
13:41 je ne vous tâche pas que j'ai eu du mal à trouver une salle,
13:44 parce que je voulais que le film sorte en salle, avant tout,
13:47 et pas seulement sur internet, etc., je voulais qu'il y ait
13:51 le public qui se rencontre, qui puisse parler entre eux,
13:54 parce que je pense que c'est un film qui amène un débat,
13:57 qui amène à discuter, et c'est là que j'ai eu la chance,
14:00 j'ai assisté à beaucoup de débats, et encore aujourd'hui,
14:03 je suis très très souvent présent, et on parle,
14:06 et j'ai fait des rencontres formidables avec des gens qui étaient…
14:09 ça m'a vraiment fait chaud au cœur, parce qu'il y a beaucoup de gens aussi
14:12 qui sont revenus au cinéma grâce à mon film,
14:14 ils ne voulaient plus remettre les pieds dans une salle,
14:17 c'est la crise, la fameuse crise, et donc là, ils sont revenus,
14:21 et j'ai dit "bah oui, c'est à nous aussi, on est à droit".
14:24 – Quelle est leur démarche ? C'est par exemple sur la crise sanitaire,
14:27 vous avez voulu rétablir des vérités, vous avez voulu défendre les libertés,
14:30 est-ce que c'est sur le wokisme, sur l'islamisme, quels sont les… ?
14:34 – Je vais être un peu trivial, tout ce que je juge un peu…
14:38 c'est un film anticon en fait, tout ce qui me semble crétin,
14:42 absurde, je rentre dedans, c'est une satire sur toutes les folies
14:47 que l'on peut vivre aujourd'hui, il y en a beaucoup, et elles s'accumulent,
14:51 et c'est pour ça que cette série "Le Monde d'Après"
14:54 je pense que ça va se poursuivre, parce que les choses arrivent chaque jour,
14:57 des choses qui nous tombent sur le coin de la tête,
15:01 qui sont épouvantables, absurdes, grotesques,
15:03 et je pense qu'il faut les dénoncer, quand on ne voit qu'au cinéma,
15:08 notamment téléfilm, publicité, etc., qu'une propagande est hontée,
15:11 moi je vais dans le sens opposé.
15:14 – Et vous avez dit tout à l'heure, c'est assez intéressant,
15:16 les monstres, vous avez fait référence au cinéma italien,
15:18 et j'allais dire, ce qui est vrai, c'est que c'est satire d'actualité,
15:22 si j'ose dire, et cette liberté de ton, on l'a trouvé dans le cinéma italien,
15:25 puis aujourd'hui, mais à l'époque de Dino Risi et de tous les autres,
15:29 et ça c'est une référence que vous acceptez ?
15:31 – Complètement, parce que c'était vraiment un cinéma qui parlait…
15:35 – Jusqu'à Philippe Niel ?
15:36 – Oui, tout à fait, absolument, mais c'était un cinéma
15:38 qui parlait du monde actuel, au contemps parrain de leur époque,
15:41 et aujourd'hui c'est vrai qu'on nous diable soit de films d'auteurs
15:45 qui vont parler de choses, style, voilà, le malheureux migrant
15:49 qui va rencontrer une fille qui va lui faire traverser…
15:53 enfin, il y a un film comme ça, chaque semaine à peu près,
15:56 bon là, personne ne va le voir, ça c'est certain,
16:00 mais il a touché des subventions, et de l'autre côté,
16:02 donc c'est un film qui nous invente une vie qui n'existe pas,
16:07 et de l'autre côté, il y a le film, ce qu'on appelle le "feel good movie",
16:10 qui est un truc à la mode, où on va parler d'histoires de tueurs à la con,
16:13 ou de famille, enfin des choses qui…
16:16 qui en fait, qui cachent les vrais problèmes qui sont actuels, quoi,
16:21 c'est-à-dire qu'on veut nous enfumer,
16:23 moi j'appelle ça du cinéma d'autruche,
16:26 on veut nous mettre la tête dans la terre, et les fesses à l'air,
16:29 ce qui n'est jamais vraiment très bon.
16:31 – Mais il y a des acteurs qui professent la même chose que vous,
16:33 je pense à quelqu'un comme Vincent Ladon,
16:35 c'est des moments de sincérité, ou là aussi, c'est un sketch ?
16:37 – Bien sûr, c'est un sketch, chez Vincent Ladon, ça c'est indéniable.
16:41 – Et pas de sincérité ? – Non, ben oui, Vincent Ladon,
16:44 c'est-à-dire que quand on arrive à un stade comme ça,
16:48 de notoriété qui est très très très très important,
16:51 Vincent Ladon, c'est plus que Vincent Ladon,
16:55 c'est une marque de fabrique, c'est comme Coca-Cola, Vincent Ladon,
16:59 il vend son nom, son image, il fait fructifier ça,
17:03 et tout est bon pour ça.
17:05 – Et les acteurs qui sont sincères ?
17:08 – Les miens, oui.
17:10 – On va en reparler.
17:12 Vous avez choisi l'humour comme arme, pour vous c'est le meilleur arme
17:15 pour combattre les nouvelles idéologies un peu totalitaires,
17:18 ou même totalement totalitaires, comme le hockisme ?
17:20 – Bien sûr, bien sûr, tout à fait.
17:22 Alors, je tiens à être un peu, quand même un peu, à prendre…
17:25 il y a, dans mon film, j'ai voulu mêler, dans mes films, pardon,
17:29 j'ai voulu mêler différents genres, c'est-à-dire qu'il y a du burlesque,
17:32 il y a du violent, totalement, il y a du grinçant,
17:35 et il y a aussi, quasiment parfois, surtout dans le numéro 2,
17:39 des scènes où on joue plutôt la carte émotion, en fait, voilà.
17:42 Donc j'ai voulu avoir un peu comme, je reviens toujours à "Dinorésie",
17:46 où il y avait des sketchs qui étaient vraiment très burlesques,
17:48 et d'autres fois, des sketchs qui étaient plutôt touchants,
17:50 voire même qui pouvaient tirer les larmes.
17:52 Donc j'ai voulu faire vraiment pareil, mais surtout, principalement,
17:55 voilà, un film qui va à l'encontre, c'est-à-dire que, c'est bien simple,
17:58 si vous trouvez que les séries Netflix vous faisaient ça ridicule,
18:03 allez voir "Le Monde d'Après", enfin, en gros, c'est l'anti-Netflix, en fait.
18:06 – C'est l'anti-Netflix, ça me paraît bien.
18:08 Vos films évoquent des sujets brûlants, on l'a dit,
18:10 et alors, ce qui est vrai aussi, c'est souvent,
18:13 enfin souvent même toujours, sans aucun jugement.
18:15 – Non.
18:16 – Et pourtant, la police de la pensée culturelle,
18:19 elle, elle se prive pas de vous juger, parce que j'ai vu la critique de Télérama,
18:23 qui, vous savez, est un arbitre des élégances en France,
18:26 et alors, il a sorti un mot qui n'est pas,
18:28 qui est un mot très lourd de sens, quand Télérama le prononce,
18:31 c'est une condamnation à mort, "réactionnaire".
18:33 – Tout à fait.
18:34 – Condamnation à mort sociale.
18:35 – Absolument, bien sûr, ils m'ont traité de réactionnaire,
18:39 et également, ils ont ajouté dans leur critique,
18:42 je me souviens, ça avait fait rire beaucoup, beaucoup de spectateurs,
18:46 "maladroit quant à la politique sanitaire du gouvernement".
18:50 Donc, c'est-à-dire que ça, c'est une critique de cinéma pour Télérama,
18:53 c'est-à-dire qu'un film doit être adroit quant à la politique sanitaire du gouvernement,
18:56 c'est-à-dire que quand ils voient, par exemple,
18:58 "Le jour se lève" de Marcel Carnet, ils se disent,
19:00 "Tiens, est-ce que le film est adroit quant à la politique sanitaire du gouvernement ?
19:03 Ça n'a aucun sens", c'est-à-dire que là, on s'aperçoit vraiment
19:06 que les médias mainstream, biberonnés aux subventions de l'État,
19:09 ne sont là que pour garder l'idéologie qui nous est imposée par nos gouvernants.
19:14 – S'en prendre aux luttes féministes ou au transhumanisme aussi,
19:17 c'est quand même chercher la petite bête.
19:19 – Oui, mais j'aime bien.
19:20 [Rires]
19:21 – Ça n'indique pas aussi… je vais me faire le défenseur de Télérama.
19:26 [Rires]
19:28 J'aurais tout fait.
19:30 Est-ce que ça ne démontre pas aussi peut-être la tristesse de voir un Laurent Firod
19:35 qui faisait partie de la famille, qui n'était plus partie de la famille,
19:38 qui avait sûrement peut-être des choix politiques
19:40 qui étaient ceux qui sont autorisés dans le cinéma
19:42 et puis qui d'un seul coup a peut-être changé, a tourné "Kazak"
19:45 et on est à la fois peiné et on lui en veut.
19:48 – Oui, certainement.
19:49 – Est-ce que c'est ça la réalité ?
19:51 – Est-ce que vous avez changé de politique ?
19:53 – Non, pas du tout.
19:54 Non, moi j'ai su que c'était le même toujours.
19:56 Parce que dans mes films précédents où il y avait…
19:59 donc c'était souvent des films de commandes aussi,
20:02 mais j'arrivais toujours à mettre des petites choses comme ça
20:06 dans le film qui était un peu poétiquement incorrect.
20:09 Ça passait à travers les mailles du filet, mais c'était toujours un peu limite.
20:13 Mais voilà, là j'étais totalement libre, j'avais des comptes à rendre à personne.
20:16 – Alors vous êtes réactionnaire ou pas ?
20:19 – Oui, comme je le disais auparavant, j'aime bien réagir face à la bêtise.
20:26 – La réaction c'est la vie alors.
20:28 Alors quand on parle de films, on parle évidemment des acteurs,
20:30 vous les avez cités, vous ne les avez pas cités mais vous les avez évoqués.
20:33 – Oui.
20:34 – C'est l'heure de les citer parce que c'est aussi une des raisons du succès des films.
20:39 Ils sont vraiment excellents.
20:40 Et comment vous les avez choisis ?
20:42 Est-ce qu'ils vous ont accompagné dans vos choix ?
20:44 – Alors c'est bien simple, moi déjà je travaille avec beaucoup de comédiens,
20:49 je fais pas mal de training de comédiens également,
20:51 donc je connais beaucoup de comédiens qui sont des comédiens,
20:54 donc le film est fait avec des comédiens uniquement professionnels,
20:57 mais qu'on n'a pas l'occasion de voir si souvent,
21:00 ou alors dans des tout petits rôles, etc.
21:03 Et voilà, moi je trouve que c'est toujours, c'est une tristesse terrible
21:08 de voir autant de talent gâché.
21:10 Et c'est vrai que c'était aussi pour moi un moteur pour faire ces films-là,
21:15 pour dire voilà, il existe des sujets qu'on ne traite jamais,
21:19 mais pour que je vous montre ces sujets qu'on ne traite jamais au cinéma,
21:22 je vais prendre des acteurs qu'on ne voit jamais.
21:24 Ça me paraissait normal.
21:25 C'est-à-dire qu'un film anti-système doit être un film anti-système de A à Z.
21:29 Je me voyais mal prendre une tête d'affiche.
21:32 Et je ne vous cache pas que quand j'ai fait le 1,
21:34 il y a des gens qui ont une notoriété certaine
21:37 qui m'ont appelé en disant "je veux tourner dans le 2".
21:40 J'ai eu des comédiens et des comédiennes qui m'ont appelé,
21:43 j'étais très très content, et j'aurais dit, c'est bénévole ou ça ?
21:45 Il y a vraiment rien.
21:46 Non mais on est vraiment intéressé parce qu'on trouve que les sujets sont forts.
21:49 Et j'aurais dit, finalement, je ne préfère pas,
21:52 parce que les gens pour le 1 ont été vraiment,
21:55 le public a été ravi de voir deux nouvelles têtes,
21:58 et voilà, je préfère mettre des gens...
22:00 – Vous se rapprocherez un peu, je ne sais pas si vous le connaissez,
22:02 de Jean-Luc Genère au théâtre.
22:03 – Oui, absolument.
22:04 – J'ai l'impression que vous avez des parcours un peu,
22:07 c'est-à-dire hors de ce système, avec des oeuvres que vous montez,
22:10 avec des talents de comédiens qu'on ne voit pas ailleurs,
22:13 c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il n'y a que des juniaux,
22:15 et finalement on s'aperçoit que derrière ça,
22:17 il y a des comédiens qui vont à Juniors, qui vont à Fira, et basta.
22:20 Donc je sais, c'est une tristesse inouïe.
22:22 Et les gens en ont marre, les gens en ont marre, je suis certain.
22:25 Vous avez eu beaucoup de difficultés pour être diffusé,
22:29 vous l'aviez dit en salle,
22:30 et on a vu le même procédé d'invisibilisation pour "Vaincre ou mourir" par exemple.
22:34 – Bien sûr.
22:35 – Et comment permettre au public de découvrir vos films maintenant ?
22:38 C'est-à-dire six mois ou un an plus tard.
22:40 – Bien sûr, tout à fait.
22:41 Alors donc, il est encore "Le Monde d'après-deux",
22:44 donc "Le Monde d'après-un" est resté six mois à l'espace,
22:48 Saint-Michel à Paris,
22:50 qui est un cinéma qui est très très très connu du monde cinéphilique.
22:54 Donc "Le Monde d'après-deux" est joué chaque week-end à 18h30,
22:58 le samedi et dimanche,
23:00 et il y a un débat après coup, avec moi, je suis présent.
23:03 – Donc ça c'est à Paris ?
23:04 – C'est à Paris.
23:05 – Mais Paris n'est pas la France ?
23:07 – Non, tout à fait, Paris n'est pas la France,
23:09 et le reste après, il y a des salles comme ça,
23:11 là pour être vraiment au courant, il faut aller sur le site de Allociné
23:14 pour savoir quelles salles le jouent en province,
23:16 parce qu'à chaque fois ce sont des séances un peu, je dirais, uniques,
23:19 mais sinon on peut le voir, les deux, on peut les voir en VOD,
23:22 sur la plateforme Player, qui était anciennement Utreon.
23:26 – D'accord, sur la plateforme Utreon,
23:28 où d'ailleurs TV Liberté diffuse aussi ces programmes et ces émissions,
23:33 pas seulement sur YouTube, ce sont des plateformes alternatives.
23:36 On évoquait le cinéma français longuement,
23:38 qu'est-ce qui vous plaît actuellement dans le cinéma français ?
23:41 Il dit beaucoup de mal, mais qu'est-ce qui vous plaît ?
23:43 S'il y avait un film, des acteurs, quelque chose ?
23:45 – C'est intéressant ?
23:46 – Actuellement, là, en ce moment, là ?
23:48 – C'est une question piège !
23:50 – Une question piège !
23:52 – C'est triste, mais je ne vois rien en fait, c'est épouvantable,
23:58 je suis désolé, j'ai l'air d'avoir un chou comme ça, énorme,
24:01 mais je n'arrive pas à voir un film français qui me donne envie,
24:04 c'est-à-dire que je regarde très souvent les bandes annonces,
24:07 et ça ne me pousse pas vraiment à aller au cinéma.
24:10 – J'ai pris des films qui marchent, le dernier en date,
24:13 "MacGyver", "Jeanne du Barry", "Les trois mousquetaires",
24:17 l'équipe qui a fait "Babysitting", Comac, "Austic"…
24:20 – "Philippe Lachaud", oui.
24:22 – Lequel iriez-vous voir ?
24:24 – Euh… [Rires]
24:27 – Je ne vous lâche pas ! [Rires]
24:30 – "My way" je pense.
24:33 – "My way", "Jeanne du Barry", d'accord.
24:35 Vous irez alors.
24:36 – Bien oui, bien sûr.
24:37 – Et la suite des événements, ça c'est plus intéressant.
24:39 – La suite des événements, j'ai commencé à tourner "Le monde après trois",
24:43 ça y est, c'est parti, donc…
24:45 – C'est un livre de savoir, ça.
24:47 – C'est incroyable, c'est un truc de fou, c'est vrai que…
24:49 Oui, non, c'est assez étonnant, c'est vrai que j'aurais fait en fait trois films en une année,
24:53 je crois que peu de réalisateurs peuvent se vanter de ça,
24:56 et là, j'ai trouvé un producteur mécène qui m'aide en plus,
25:02 vraiment c'est quelqu'un de charmant, adorable,
25:05 qui va m'aider pour que le film ait plus de moyens,
25:08 qui va me permettre de tourner des séquences avec plus de liberté
25:12 quant à la mise en scène, et donc j'ai commencé à tourner
25:16 l'automne dernier et là je pars demain, et je continue,
25:19 et donc le film sortira en octobre.
25:22 – En octobre, voilà.
25:24 Comment on pourrait vous qualifier maintenant, cinéaste anti-système,
25:27 cinéaste politiquement incorrect, cinéaste tout court ?
25:30 [Rires]
25:32 – Cinéaste mordu, non, après, non mais cinéaste libre,
25:36 et je crois que c'est… c'est-à-dire que je n'ai pas d'argent,
25:39 mais ma plus grande richesse c'est ma liberté.
25:42 – Merci beaucoup d'être venu et de parler,
25:44 parce que vous savez, il y a Cheyenne Marie Caron
25:46 qui a un peu aussi le même profil de ce cinéma,
25:48 de qualité atypique, mais qui elle s'exprime beaucoup moins à la télévision,
25:52 beaucoup moins, et donc c'est bien que vous l'ayez fait,
25:55 même si je vous ai des fois un peu bousculé avec mes frissons,
25:58 un peu idiotes.
25:59 Merci à vous Laurent Flaude.
26:00 – Merci, merci, merci beaucoup.
26:02 [Générique]

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