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00:00 des grêlants de la taille de balles de pétanque, des toitures percées, des voitures cabossées.
00:04 On se souvient des images très impressionnantes après l'orage de grêles au nord-ouest de la métropole bordelaise.
00:09 Il y a tout juste un an, jour pour jour, l'ouest de l'agglomération bordelaise, le Médoc, le Blayais et le nord-libournais
00:15 ont été les plus touchés. Saint-Médard-en-Jalle ou le Taillan-Médoc notamment pour en parler ce matin avec nous.
00:20 La maire du Taillan était notre invitée, elle répond à vos questions Laetitia Oveline.
00:24 Bonjour Agnès Versepuy.
00:25 Bonjour.
00:26 Alors évidemment on va parler de la grêle un an après.
00:29 Mais avant de commencer, l'actualité ce matin, c'est cette agression à Bordeaux,
00:34 cour de la Martinique en plein jour, en plein centre.
00:38 Quelle est votre réaction ce matin ?
00:40 Très choquée, très choquée.
00:43 Les images sont d'une violence inouïe, de la violence gratuite.
00:49 On se dit qu'on n'est plus en sécurité nulle part en fait.
00:53 Ça fait beaucoup en ce moment avec tout ce qui se passe.
00:56 Ça vient s'ajouter.
00:59 Très forte pensée pour cette famille parce qu'on se projette tous.
01:03 Je suis maman, j'ai aussi mes parents, mes beaux-parents.
01:08 Ça aurait pu leur arriver quand...
01:10 Enfin c'est dramatique, dramatique.
01:12 Entendu, un dossier que vous pouvez évidemment retrouver sur francebleu.fr.
01:18 Donc la grêle un an après.
01:21 Vous aviez dit sur notre antenne d'ailleurs, Agnès Versepuy,
01:24 qu'il faudrait un an pour que le taillant Médoc retrouve une allure normale.
01:30 Est-ce que c'est le cas un an après ?
01:32 Pas tout à fait.
01:33 C'est ça on disait, 12 à 18 mois.
01:35 Ça sera plutôt 18 mois.
01:38 Mais ça y est, on commence à sortir la tête de l'eau.
01:42 Il reste encore beaucoup de choses à faire.
01:46 Côté population, il doit rester à peu près 10% de personnes qui ont encore des problèmes.
01:52 Avec l'assurance, soit avec les artisans, on a encore des bâches.
01:56 10% de personnes qui ne sont pas rentrées chez elles du coup ?
01:59 Là, ça y est, on a encore moins de 10 familles qui n'ont pas encore récupéré leur maison.
02:05 Mais globalement, les 150 maisons environ qui avaient été détruites ont été réparées.
02:11 Les gens ont réintégré leur maison.
02:14 Mais pour ceux qui restent, ça va être un problème d'assurance, d'artisan,
02:19 de problématiques avec les entreprises,
02:22 ou des personnes seules, isolées, qu'on essaie d'accompagner,
02:25 qui ont du mal à mener à bien les chantiers.
02:27 Des chantiers comme ça qui sont très importants.
02:30 On n'est pas prêt du jour au lendemain à refaire l'intégralité de sa maison.
02:33 C'est pas évident.
02:34 Il y a deux personnes qui sont encore dans des mobil-hommes sur le Taille-en-Médoc.
02:38 Tout à fait.
02:39 Sur les 7 mobil-hommes qui ont été installés,
02:41 qui ont accueilli à peu près 12 familles en rotation.
02:45 Certains, 6 mois, 9 mois.
02:47 D'autres, juste pour 2 mois.
02:49 Il en reste 2 qui vont rester jusqu'à cet automne.
02:54 Au niveau de tout ce qui est municipal,
02:57 les écoles ont pu rouvrir,
02:59 mais il y en a une qui va complètement déménager.
03:01 C'est ça.
03:02 Sur les 3 groupes scolaires,
03:04 nous avons une école qui avait été grêlée en juin l'année dernière.
03:09 On avait fait des réparations pendant l'été,
03:12 qui n'ont pas suffi.
03:13 On a eu une contre-expertise en janvier
03:15 qui a conclu qu'il fallait refaire entièrement la toiture.
03:21 Mais on ne peut pas le faire en site occupé.
03:23 Et il y a plus de 4 mois de travaux.
03:25 Je vous laisse faire le calcul.
03:26 Sur l'été, ça ne passe pas.
03:27 Sur aucune vacance.
03:28 Donc on est obligés de déménager l'intégralité de ce groupe scolaire
03:31 dans notre nouveau groupe scolaire
03:33 qui est en train d'être livré pour toute l'année scolaire.
03:37 Donc ça veut dire 2 écoles en une à la rentrée prochaine ?
03:40 Non, parce que celle qui va être livrée est vide pour l'instant.
03:44 C'était un nouveau groupe scolaire qui ouvrait.
03:48 Donc on devait modifier la carte scolaire,
03:51 intégrer des enfants d'autres quartiers.
03:53 Ces enfants-là vont rester dans leurs écoles.
03:55 Et en attendant, on va envoyer les 278 enfants
03:59 de l'élémentaire Jean-Pomptant dans cette nouvelle école.
04:02 Il y a un gros travail de médiation avec tous les parents.
04:05 C'est surtout pour ceux qui ont des fratries.
04:07 Parce que la maternelle, elle, reste à un endroit de la ville
04:12 et l'élémentaire va être à l'autre bout de la ville.
04:15 On remercie tous les parents qui sont très compréhensifs
04:19 ainsi que toute l'équipe enseignante.
04:21 C'est pour ça, c'est pas fini.
04:23 On fait un jeu de chaises musicales
04:25 entre les différents bâtiments municipaux,
04:27 que ce soit pour les associations ou cette école.
04:30 Mais on arrive au bout.
04:32 7h49 sur France Bleu, giron de la mer, du Taillon-Médoc.
04:35 Agnès Versuppi, notre invitée, pour revenir sur l'épisode de Grelle
04:39 qui a touché le département il y a un an maintenant.
04:41 Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que vous êtes rentrée dans vos frais ?
04:44 Pas du tout. Non, pas du tout.
04:47 On peut dire en revanche qu'on a été très bien accompagnés par notre assurance.
04:51 On a été très bien pris en charge.
04:54 Mais il y a toujours ce fameux reste à charge.
04:58 Un coût de plus de 2 millions d'euros pour la mairie ?
05:02 C'est ça, plus de 2,2 millions d'euros.
05:04 Mais au mois d'avril, c'était le dernier calcul.
05:07 Mais là, par exemple, la toiture de l'école Jean-Pomme-Temps,
05:10 on ne sait pas encore le montant exact des travaux.
05:13 Et l'assurance rembourse à l'identique.
05:16 Sauf que la qualité des constructions de l'époque n'est plus la qualité
05:21 ou les exigences des constructions aujourd'hui.
05:23 Donc on a toujours un surplus à prendre en charge, évidemment.
05:27 C'est comme quand quelqu'un a sa toiture qui est remplacée par l'assurance.
05:30 Là, 90% des gens ont fait mettre un pare-puis.
05:33 Le pare-puis n'était pas là avant, donc on doit le prendre en charge.
05:37 - Agnès Versepuy, on a entendu un reportage de notre reporter,
05:41 Otaïan Médoc, qui a rencontré des personnes sinistrées
05:45 et qui gardent en elles la peur des orages.
05:48 On a eu des orages ces derniers jours.
05:50 Vous le sentez, ça, dans la ville, qu'il y a vraiment une crainte comme un traumatisme ?
05:55 - Tout à fait, c'est une réalité.
05:58 J'en témoigne personnellement aussi.
06:01 C'est un sentiment qui est partagé par tous les habitants du Taillon
06:04 et très certainement Saint-Médard également.
06:06 Dès que le ciel est un peu noir ou qu'on annonce de la grêle,
06:11 il y a un vrai stress post-traumatique qui est très réel.
06:17 Je le compare un peu, d'exit, beaucoup d'habitants,
06:21 au sentiment que les gens ont eu après la tempête de 99.
06:24 Dès qu'il y a eu du vent après, pendant des années,
06:27 et les gens nous disent que ça a duré 10 ans,
06:30 même encore aujourd'hui pour certains,
06:32 on a été traumatisés.
06:34 C'était un sentiment très fort et une scène de guerre.
06:38 On a été mitraillés au sens propre.
06:41 - Merci beaucoup Agnès Versepy d'avoir été dans nos studios ce matin,
06:45 un an après l'orage de grêle au Taillon-Médoc.
06:47 - Merci.

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