Rome, le 21 septembre 1870, il est 10 heures du matin et le soleil est déjà bien haut dans le ciel de la ville éternelle. Une petite troupe armée est alignée devant le Vatican, pour un dernier défilé. D’une fenêtre du Palais, le Saint-Père leur adresse sa bénédiction. La colonne se met en marche pour sortir de Rome pour la dernière fois. Au combat, ces hommes n’ont rien lâché et les honneurs leur sont rendus par la troupe italienne. Résonne alors pour la dernière fois le cri de guerre "Vive Pie IX, Vive notre Roi". Puis ils sont désarmés. Les derniers à se séparer de leurs armes sont des soldats parlant français, vêtus d’un drôle d’uniforme, d’une veste-boléro bleue, décorée d’arabesques rouges tressées, et d’un pantalon arabe très large, le sarouel, ces soldats sont les zouaves pontificaux. Pour découvrir qui étaient ces soldats du pape, Guillaume Fiquet reçoit Antoine Bruneau, auteur de "Frédéric de Saint-Sernin - Zouave au service du Pape Roi" paru aux éditions Jourdan.
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00:00 En six ans de pouvoir, Emmanuel Macron a littéralement cramé la caisse.
00:04 Après le Covid et sa politique aussi liberticide qu'exorbitante,
00:07 vous payez à présent cash l'incurie de nos dirigeants dans le secteur énergétique.
00:12 Les amis d'Emmanuel Macron ont fait entrer la France dans un marché européen
00:16 pour détruire notre compétitivité.
00:18 Ils vous ont fait ensuite payer des éoliennes polluantes
00:21 et fabriquées en Chine pour fournir à peine 6% de notre énergie.
00:26 Et cerise sur le gâteau,
00:27 ces fous de Bruxelles ont ensuite édicté des sanctions délirantes
00:32 contre les énergies russes sans résultat pour la paix,
00:34 mais en nous privant de gaz et donc d'électricité à prix abordable.
00:38 Toutes hontes bues, ces "lumières" ont ensuite menacé les Français
00:42 de coupure d'électricité s'ils ne faisaient pas preuve de sobriété énergétique.
00:47 Et pour couronner le tout, alors que le pays sombre,
00:50 le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a trouvé le temps de publier un roman.
00:54 Au relan pornographique, le tout salué par la presse du système à la botte du pouvoir.
00:58 Ils sont indécents.
01:00 Ils mentent.
01:01 Et ils se paient notre tête.
01:04 Avec ces pieds-micles toxiques, les artisans crèvent, les entreprises ferment,
01:07 et la facture d'électricité de TVL a quant à elle été multipliée par 6.
01:12 Cette clique met en péril notre survie.
01:15 Et ces liens que nous avons tissés depuis 10 ans ensemble,
01:19 grâce à son indépendance, grâce à vous,
01:21 TVL incarne pourtant l'alternative à l'information suffocante des médias du système.
01:27 En finançant TVL, vous participez activement au contre-pouvoir.
01:31 Alors aidez-nous, financez TVL et soyez acteurs du changement.
01:36 Je compte sur vous.
01:38 [Musique]
02:01 [Musique]
02:29 [Musique]
02:37 Bonjour et bienvenue dans "Passé-présent", l'émission historique de TVL,
02:41 présentée en partenariat avec la revue d'Histoire Européenne.
02:46 Nous sommes à Rome, le 21 septembre 1870.
02:51 Il est 10h du matin et le soleil est déjà bien haut dans le ciel de la ville éternelle.
02:55 Une petite troupe armée est alignée devant le Vatican pour un dernier défilé.
02:59 D'une fenêtre du palais, le Saint-Père leur adresse sa bénédiction.
03:03 La colonne se met en marche pour sortir de Rome pour la dernière fois.
03:06 Au combat, ces hommes n'ont rien lâché et les honneurs leur sont rendus par la troupe italienne.
03:11 Raisonne alors le cri pour la dernière fois, leur cri de guerre,
03:14 "Vive P9, vive notre roi".
03:16 Puis ils sont désarmés, les derniers à se séparer de leurs armes
03:20 sont des soldats parlant français, vêtus d'un drôle d'uniforme,
03:23 d'une veste boléro bleue décorée d'arabesques rouges tressés
03:26 et d'un pantalon arabe très large, le sarouel.
03:29 Ces soldats sont les oives pontificaux.
03:32 Mais qui étaient ces oives pontificaux, ces soldats du Pape ?
03:35 C'est ce que nous allons découvrir avec notre invité Antoine Bruno.
03:39 Antoine Bruno, bonjour.
03:40 Bonjour.
03:41 Vous êtes un spécialiste des conflits du 19e siècle et du 20e
03:45 et vous avez dirigé durant plus de 10 ans le musée de Loigny-la-Bataille dans l'Eure-et-Loire.
03:51 C'est un musée consacré à la bataille du même nom qui se déroula le 2 décembre 1870.
03:58 Et vous êtes l'auteur de divers ouvrages, dont le journal d'un collabo ordinaire
04:03 paru en 2018 chez Jourdan, de Bazaine entre culpabilité et innocence en 2020,
04:08 toujours chez Jourdan.
04:10 Mais aujourd'hui vous êtes venu nous parler de ces oives pontificaux
04:13 que j'évoquais dans mon introduction.
04:15 Vous avez d'ailleurs écrit un livre, Frédéric de Saint-Cernin,
04:19 "Zouaves au service du Pape-Roi", aux éditions Jourdan.
04:23 Alors, avant de découvrir qui étaient ces fameuses oives du Pape,
04:27 replaçons-nous dans le contexte de l'époque,
04:30 cette Italie du milieu, pile le milieu du 19e siècle.
04:36 Nous sommes en 1846, quand était du Pape le cardinal Ferretti.
04:41 Quel est l'état, Pape sous le nom de Pinof,
04:44 quel est l'état, l'Italie ressemble à quoi à l'époque ?
04:46 L'Italie c'est une constellation de petits états.
04:50 L'Italie est morcelée, l'Italie comme nous la connaissons aujourd'hui,
04:53 en fait, va naître de ce "risorgimento", comme disent les Italiens,
04:59 donc en fait de cette guerre d'unification d'Italie
05:02 qui va être menée principalement par le Piémont-Sardaigne
05:07 dans le but d'unifier l'Italie, mais bien sûr de l'unifier autour de lui,
05:11 autour du roi de Piémont-Sardaigne pour créer cette Italie.
05:14 - Piémont-Sardaigne qui est le royaume le plus puissant à l'époque ?
05:17 - Pas forcément le plus puissant,
05:19 mais certainement le plus volontaire dans l'unité italienne.
05:25 Nous sommes, comme vous venez de le dire, au milieu de ce 19e siècle,
05:30 et replaçons-nous même quelques années avant,
05:33 lorsque Napoléon est entré en Italie,
05:36 lorsque les troupes françaises ont pénétré l'Italie,
05:40 les officiers français ont amené également avec eux la franc-maçonnerie.
05:44 Et dans les différentes villes,
05:47 les premières choses qui ont été mises en place,
05:49 ce sont des loges maçonnes dans lesquelles vont naître
05:53 l'idée de cette unification italienne.
05:56 Ils prendront le nom de "Carbonari",
05:58 et petit à petit, toutes les villes italiennes vont les s'aimer
06:02 et vont avoir ces loges maçonnes avec cette volonté.
06:05 - D'accord, donc au milieu de tous ces petits États,
06:08 il y a les États pontificaux, les États du Pape.
06:10 - Tout à fait, la partie centrale.
06:12 - C'est toute la partie centrale, enfin une bande centrale,
06:13 ça coupe l'Italie en deux.
06:14 - Voilà, tout à fait, ça coupe véritablement l'Italie en deux,
06:16 avec Rome comme capitale, Rome au centre,
06:19 et tout autour, toutes les marches,
06:21 donc de l'Adriatique à la mer Méditerranée,
06:26 tout cela, ce sont les États pontificaux.
06:29 - Bien, et donc le Pape est élu en 1846,
06:33 c'est un jeune...
06:34 - Très jeune Pape.
06:35 - 15, 50 et quelques années ?
06:37 - Oui, il prend le nom de Pinaf,
06:39 et là il est retrouvé, il est confronté à ce Risorgimento.
06:44 Est-ce que le Pape se sent menacé par cette idée de l'unité italienne ?
06:49 - En 1846, non.
06:51 En 1848, il est chassé de Rome par une révolution interne à la ville.
06:57 Là, oui, il part à Gaète,
06:59 il s'installe dans ce royaume des Deux Siciles.
07:02 Il y a besoin d'une intervention des troupes françaises,
07:05 autrichiennes et espagnoles,
07:07 pour le rétablir sur son trône en 1849,
07:11 avec l'expédition, la première expédition française en Italie,
07:16 donc le siège de Rome, ce qu'on appellera le siège de Rome.
07:19 Il est rétabli sur son trône,
07:20 et à partir de ce moment-là, il a un doute.
07:23 Il a un doute, mais il va lui falloir encore 10 ans
07:26 pour se rendre compte qu'il ne pourra plus faire appel
07:30 au prince chrétien d'Europe, à cette Europe chrétienne,
07:34 pour le défendre.
07:35 Donc il va avoir la nécessité, va naître chez lui la nécessité de créer...
07:39 De créer une armée.
07:40 Parce qu'avant, il n'y avait pas de...
07:42 Il y avait quoi ? Les fameux gardes suisses ?
07:43 Il y avait les fameux gardes suisses, une gendarmerie,
07:46 quelques troupes qui étaient plus des troupes de parade
07:51 et de garde de sa propre personne,
07:53 plutôt que des troupes chargées de protéger des États.
07:58 Et donc en cas de besoin, il faisait appel à des puissances...
07:59 Exactement.
08:00 Des puissances étrangères.
08:01 Alors donc, il se sent menacé.
08:04 Oui.
08:04 Il pense qu'il va être la cible de qui ?
08:07 Du futur roi d'Italie ?
08:09 Voilà, du futur roi d'Italie,
08:10 mais qui utilise de façon très intelligente
08:14 Garibaldi avec ses troupes révolutionnaires,
08:19 qui fomente petit à petit
08:22 et qui aide à l'unité italienne pour Victor Emmanuel.
08:26 Donc il décide de constituer une armée.
08:28 Exactement.
08:28 J'imagine que ça ne se crée pas du jour au lendemain.
08:30 Comment s'y prend-il ?
08:31 Il va chercher un général français.
08:33 Oui.
08:34 Connu, mais paradoxalement,
08:36 connu pour être un grand catholique,
08:37 mais connu également pour être républicain.
08:40 C'est le général Jucho de la Mauricière,
08:42 qui est connu dans notre histoire nationale
08:45 pour la conquête d'Algérie,
08:47 pour la prise de la Casbah d'Alger.
08:49 Par la suite, il a été également ministre de la guerre.
08:54 Et il fait appel à Jucho de la Mauricière
08:57 pour constituer son armée.
09:00 Jucho de la Mauricière a déjà beaucoup de problèmes
09:02 pour obtenir son passeport,
09:04 pour aller à Rome.
09:04 Il finit par l'obtenir, il arrive à Rome,
09:08 et il a cette entrevue avec le pape.
09:12 Le pape lui donne quelques directives
09:15 sur la constitution de cette armée.
09:18 Déjà, ne pas faire appel à la conscription.
09:20 Oui.
09:21 Ce qui est un problème.
09:23 Faire appel exclusivement au volontariat.
09:27 Mais lorsque, au nom du pape,
09:30 vous faites appel au volontaire,
09:32 il y a un fort risque que ces volontaires
09:34 arrivent du monde entier.
09:37 Chacun avec sa propre langue.
09:39 Et donc c'est ce qui va se passer.
09:40 C'est ce qui va se passer.
09:43 Entre guillemets, la publicité se fait comment ?
09:46 La publicité se fait, alors,
09:48 on espère qu'elle va se faire par les évêques.
09:51 Et on se rend compte que finalement,
09:52 beaucoup d'évêques traînent la patte.
09:54 Donc, par voix de presse.
09:57 Et puis, par le bouche à oreille.
09:59 On essaie de rameuter des gens,
10:02 donc à venir à Rome,
10:04 pour constituer cette armée.
10:06 On espère faire venir des officiers,
10:09 de l'encadrement,
10:10 et puis également des troupes.
10:12 Parce que la Mauritias, son tour d'un État-major international,
10:14 d'un État-major purement français ?
10:16 Non, non, non.
10:17 Alors, il y a déjà des officiers
10:21 qui sortent de la gare de Suisse.
10:22 Donc des officiers suisses.
10:24 Ensuite, il va y avoir des officiers
10:26 qui ont été formés, notamment,
10:28 au royaume des Deux-Siciles.
10:30 Donc là, on va commencer à avoir des officiers,
10:33 notamment des officiers français.
10:35 Et puis, effectivement, au fur et à mesure,
10:37 vous allez avoir des officiers qui vont venir d'Allemagne,
10:39 des officiers belges,
10:41 qui vont venir grossir cet État-major
10:43 et constituer cet embryon d'armée.
10:46 Et cet embryon d'armée, au début,
10:48 l'effectif est de combien ?
10:49 Au début, c'est une toute petite armée
10:52 qui restera d'ailleurs, pendant toute sa durée,
10:54 une toute petite armée,
10:55 puisqu'on compte à peu près 10 000 hommes.
10:58 – Bien. Alors 10 000 hommes,
10:59 avec plusieurs nationalités, plusieurs langues,
11:02 donc vous le seniez, ça pose problème.
11:05 Donc, on fonctionne de comment ?
11:06 On les unifie ou au contraire, on les sépare ?
11:09 – Eh bien, Juge Jean de la Mauricière a cette idée de génie,
11:12 c'est de constituer cette armée par unité linguistique.
11:16 Donc, les volontaires italiens,
11:18 il les réunit pour en faire
11:20 les régiments d'infanterie autochtones,
11:23 constitués d'Italiens.
11:24 – Commandés par des officiers italiens ?
11:26 – Des officiers italiens, tout à fait,
11:29 issus pour la plupart des écoles d'officiers
11:32 du Royaume des Deux-Siciles.
11:36 Ensuite, vous avez des volontaires de langue allemande,
11:38 donc on va créer les berceglis autrichiens.
11:41 – Oui.
11:42 – Vous avez des volontaires de langue anglaise,
11:44 on va créer le bataillon de Saint-Patrick.
11:48 – J'en déduis que ce sont plutôt des Irlandais.
11:51 – Majoritairement des Irlandais.
11:53 Et vous avez des volontaires qui viennent de France,
11:57 ou en tout cas qui parlent le français.
12:00 Et donc là, on crée le bataillon des tirailleurs francobêtes.
12:03 – Voilà, c'est ce bataillon-là qui va nous…
12:05 – Qui va nous occuper.
12:06 – Qui va nous intéresser.
12:08 Au début, donc, combien d'hommes à peu près ce bataillon ?
12:10 – Au début, 300 péniblement.
12:12 – D'accord. Et le recrutement, enfin,
12:14 quel est le… le soldatif, il vient d'où ?
12:17 C'est plutôt un aventurier, un idéaliste ?
12:20 – Alors, en tout début, il y a de tout.
12:24 Il y a de jeunes soldats qui quittent les armées régulières,
12:29 que ce soit l'armée belge ou l'armée française,
12:31 pour venir s'engager.
12:32 Là, on a plutôt affaire à des aventuriers.
12:34 Il y a aussi de la noblesse,
12:37 qui entend s'engager pour combattre pour sa foi,
12:42 comme leurs aïeux ont pu combattre pour leur pays.
12:46 Et puis, vous avez de la bourgeoisie,
12:49 et puis, vous avez également le peuple chrétien,
12:53 qui se met en marche également pour venir servir à Rome.
12:57 Mais attention, là, nous ne parlons que de 300 hommes au début.
13:01 – Oui, bien sûr. Vous citez d'ailleurs dans votre livre
13:04 une lettre de Frédéric de Saint-Sarnin.
13:07 Effectivement, il parle de ses plus beaux noms de France
13:09 qui résonnent dans cette caserne.
13:11 Et on rencontre à tout pas le marquis de Higgs, un balai à la main,
13:14 et le comte de Higgs, aussi, en ses bottes.
13:16 Donc, effectivement, cet aristocratie qui est plus habituée à commander
13:19 se retrouve… – Tout à fait, simple soldat.
13:21 – Simple soldat ou… – Tout à fait.
13:23 – …sous ses officiers.
13:24 – Frédéric de Saint-Sarnin, qui est la base de ce livre,
13:28 était capitaine dans l'armée française.
13:30 Il arrive à Rome…
13:32 – Il n'y a pas d'équivalence de grade.
13:33 – Il n'y a pas d'équivalence de grade.
13:35 Il arrive à Rome, tous les postes…
13:37 Il était capitaine de cavalerie.
13:38 Et tous les postes d'officier de cavalerie sont déjà attribués.
13:42 Donc, il se tourne vers l'infanterie,
13:44 et tous les postes d'officier d'infanterie sont déjà pourvus.
13:48 Donc, on lui propose de… d'être simple zouave.
13:51 Et il accepte.
13:52 Et c'est cet exemple de ces hommes qui, finalement,
13:56 se portent volontaires,
13:59 quel que soit leur passé,
14:01 et qui se retrouvent simples soldats pour défendre le pape.
14:04 – Est-ce qu'on peut parler de mercenaires ?
14:05 – Non. – Non.
14:07 – Non, parce que la plupart ne sont pas payés.
14:10 Ils s'habillent sur leurs frais,
14:12 ils s'arment sur leur propre denier,
14:16 ils se logent eux-mêmes,
14:18 bien souvent, ils se nourrissent également sur leur denier.
14:23 Non, ils ne sont pas payés,
14:25 ils se sont véritablement de simples volontaires.
14:27 – D'accord. Alors, très rapidement, donc à peine formés,
14:32 ces soldats vont se retrouver confrontés aux troupes de Garibaldi.
14:35 – Exactement.
14:37 – Donc, Garibaldi qui est dans le nord, mais qui veut aller au sud.
14:39 Alors, en fait, ce n'est pas Garibaldi direct.
14:42 Garibaldi met en place l'expédition qu'on a appelée l'expédition des mille,
14:48 où, grosso modo, avec mille hommes,
14:50 il conquiert le royaume des deux Siciles
14:54 et qu'il va apporter à Victor Emmanuel.
14:58 Victor Emmanuel, très finement,
15:02 déclare par son ministre Cavour
15:05 qu'il est dans l'obligation de traverser les états pontificaux
15:08 pour mettre fin à l'avancée de Garibaldi.
15:12 C'est bien évidemment un prétexte.
15:14 Donc, l'armée pontificale va s'opposer à cette entrée des troupes italiennes
15:21 sur les états pontificaux,
15:23 notamment dans la région de Castelfidardo.
15:27 C'est là où va se dérouler la campagne de 1860
15:31 autour de Castelfidardo, de Notre-Dame-de-Lorette, d'Ancone,
15:35 et où les oies pontificaux, notamment, vont s'illustrer pour la première fois au combat.
15:40 Ça se passe comment, ces premiers combats ?
15:43 C'est une journée.
15:45 Il est évident que 300 hommes,
15:48 contre les régiments de l'armée italienne,
15:52 ils ne vont pas faire long feu.
15:54 Donc, c'est un petit...
15:57 C'est un caméron.
15:59 C'est un Sid Ibrahim.
16:01 C'est...
16:03 C'est ce geste des soldats français,
16:07 comme le français, c'est l'affaire,
16:11 pour l'honneur, pour marquer.
16:14 Et Kavour, donc ce Premier ministre de Victor Emmanuel,
16:20 le sait bien.
16:22 Et c'est effectivement toute la difficulté qu'il va avoir
16:26 d'expliquer qu'il a dû tirer contre l'armée pontificale.
16:30 Ce qui va mettre dans une difficulté Napoléon III,
16:35 notamment, puisqu'il s'était engagé à défendre Rome
16:41 contre toute unification,
16:44 toute volonté d'unification,
16:46 de la part du ministre Kavour.
16:49 Mais, bien évidemment, il y avait eu la rencontre de plombière
16:52 entre Kavour et Napoléon III,
16:55 où il s'était mis d'accord, tout de même,
16:58 sur la partition de l'Italie.
17:03 Et c'est ainsi que nous allons récupérer le duché de Nice.
17:07 Alors donc, cette journée, les troupes,
17:11 les tirailleurs franco-belges se font détrier.
17:14 Exactement.
17:15 Qu'en est-il du reste des troupes pontificales ?
17:18 Même chose ?
17:19 Même chose.
17:20 Une petite partie est enfermée dans la ville d'Ancone,
17:23 sous les ordres du comte de Cadbarbe.
17:25 Le comte de Cadbarbe est sur ces remparts d'Ancone
17:29 et attend désespérément l'arrivée de la flotte autrichienne,
17:32 flotte qui ne viendra pas.
17:34 Qui n'arrivera jamais.
17:35 Alors, la troupe se replie sur Rome, dans les pontificaux, je suppose.
17:40 Très peu.
17:41 Très très peu.
17:42 Il n'y en avait que 300, il en restait combien ?
17:44 À peine une cinquantaine arrive à passer au travers des mailles du filet,
17:47 entre ceux qui restent sur le champ de bataille,
17:49 morts ou blessés,
17:50 et puis ceux qui sont faits prisonniers.
17:53 Donc, Frédéric de Saint-Cermain,
17:55 qui a cet humour du militaire,
17:58 qui est gravement blessé à la tête,
18:01 écrit à sa tante,
18:03 "Ma très chère tante,
18:04 durant toute ma jeunesse,
18:05 vous ne cessiez de me dire
18:07 que je devrais avoir un petit peu plus de plomb dans la tête,
18:10 rassurez-vous, les Italiens s'en sont chargés."
18:12 Voilà.
18:13 Et il reste dans les hôpitaux,
18:16 dans les ambulances qui sont montées autour de Castelfied-Dardot,
18:20 notamment à Notre-Dame-de-Lorette,
18:22 lorsque Cavour reçoit la liste des prisonniers,
18:26 des blessés et des morts,
18:28 il regarde le général qui lui apporte cette liste,
18:31 et dit "Mais je vous ai demandé la liste des prisonniers,
18:35 blessés et morts,
18:36 je ne vous ai pas demandé la liste des invités au bal de Louis XIV."
18:40 Parce qu'effectivement, c'est une partie de la noblesse de France qui est là.
18:44 – Alors, la troupe va se restructurer.
18:48 – Oui.
18:49 – Et d'ailleurs, ils vont prendre un nouveau nom,
18:51 le nom qui nous intéresse, celui de Zouave.
18:55 – Exactement.
18:56 – Est-ce qu'ils changent donc avec le fameux uniforme de Zouave
18:59 qu'ils avaient déjà auparavant ?
19:01 – Oui.
19:02 – Alors expliquez-nous, un, pourquoi on se met à les appeler Zouave,
19:04 et deux, racontez-nous l'histoire de cet uniforme.
19:06 – Alors l'histoire de l'uniforme est assez truculent.
19:09 Juchot de la Mauricière, lorsqu'il crée cette armée dont nous avons parlé,
19:14 il le fait avec cette idée comme il l'a fait pour l'armée française.
19:19 Chaque unité a sa spécialité.
19:22 Les régiments d'infanterie de lignes, c'est de la lourde,
19:26 c'est de l'infanterie de champs de bataille.
19:28 Mais lorsqu'il crée une unité chargée de coups de main,
19:33 de montée dans les montagnes autour de Rome,
19:37 une unité un petit peu d'élite,
19:40 il les habille avec un uniforme dont il avait habillé une unité
19:46 qu'il avait créée en Algérie.
19:50 Cette unité dans laquelle il y avait beaucoup de Ouahoua,
19:54 les Ouahoua, cette tribu… – C'est une tribu cabile.
19:58 – …cabile qui avait donné son nom aux Zouaves.
20:01 Donc le gilet, le boléro, le sarouel,
20:06 pour crapahuter facilement dans les montagnes.
20:09 – En même temps c'est un uniforme qui est pratique.
20:12 – Qui est pratique, pour justement crapahuter.
20:15 À la fois chaud, mais à la fois léger.
20:18 Donc qui peut s'adapter aux températures.
20:21 C'est cet uniforme qu'il présente à Pinoeuf.
20:26 Pinoeuf est assez dubitatif, notamment sur le pantalon.
20:31 Et il regarde la Mauritie, en général,
20:34 ne trouvez pas que le pantalon est un peu trop mahométant.
20:38 Donc on remonte un petit peu le sarouel
20:41 pour lui donner une coupe un petit peu plus occidentale.
20:44 Et donc rapidement, la population,
20:48 même s'ils s'appellent les tirailleurs franco-belges,
20:51 très rapidement la population va les appeler Zouaves.
20:54 Et lorsque l'on reconstitue cette unité en 1861,
20:58 après la défaite de Castelfidardo,
21:02 on la renomme directement Zouaves-Frontifico,
21:05 puisque tirailleurs franco-belges, finalement,
21:08 personne ne les a appelés comme ainsi.
21:10 – Oui, ce n'est pas très vendeur.
21:12 D'ailleurs, à propos d'être vendeur,
21:14 est-ce que le recrutement continue malgré cette défaite ?
21:17 Est-ce que ça s'accélère ?
21:18 – Justement, ça s'accélère.
21:20 La défaite a fait beaucoup parler, et là les volontaires affluent.
21:24 Très rapidement, on va pouvoir monter un bataillon de…
21:29 – Un bataillon, combien d'hommes ?
21:31 – À peu près 1 500 hommes.
21:33 Il faut compter que sur l'intégralité de la durée,
21:36 entre 1860 et 1870, il y a environ 11 000 hommes
21:42 qui vont servir dans les Zouaves-Frontifico.
21:45 – Et le reste de l'armée pontificale suit le même chemin ?
21:48 – Non, le bataillon de Saint-Patrick est dissous.
21:51 – Oui.
21:52 – Alors, pour quelque chose qui fait toujours sourire,
21:55 mais pourtant la Mauritière avait eu cette idée de génie
21:58 de faire par unité linguistique.
22:01 Mais dans le casernement, il a créé cette unité
22:06 de bataillon de Saint-Patrick par comté.
22:09 – Oui.
22:10 – Eh bien, c'est la guerre perpétuelle…
22:12 – Entre chaque comté.
22:13 – Entre chaque comté.
22:14 Parce que pourquoi est-ce que le comté X est au rez-de-chaussée
22:17 et non pas au premier étage ?
22:19 Ça veut dire qu'on considère que le comté de X,
22:21 qui est au premier étage, est supérieur au comté de Y,
22:24 qui est au rez-de-chaussée.
22:25 – Le cauchemar dans le caserne.
22:26 – Exactement.
22:27 Donc les survivants partiront d'ailleurs.
22:31 Il faudrait un jour que nous parlions longuement
22:34 des bataillons de Saint-Patrick,
22:37 parce qu'une petite partie va basculer dans les oies frontifico
22:42 et une majorité vont partir aux États-Unis
22:45 et vont servir durant la guerre de sécession,
22:48 paradoxalement du côté nordiste.
22:51 Notamment l'un de ces combattants sera l'aide de camp de Custer
22:57 et mourra avec Custer à Little Big Horn.
23:01 – À des destins.
23:02 – Donc pendant quelques années, 5 ou 6 ans,
23:05 la situation est à peu près calme ?
23:07 – Voilà, c'est de la lutte contre les brigands,
23:09 ce qu'on appelle la lutte contre le brigandage.
23:11 C'est-à-dire, c'est davantage de l'occupation de villages,
23:14 essayer un petit peu dans les montagnes au-dessus de Rome
23:19 de faire en sorte que les menées révolutionnaires
23:22 ne se fassent pas trop sentir.
23:25 C'est plutôt de la lutte anti-guérilla.
23:28 – Et la position de la France, elle a changé à cette période,
23:31 c'est Napoléon III.
23:32 – Tout à fait, très compliqué.
23:35 Très compliqué, Napoléon III…
23:37 – Il aide d'un côté au début, à l'unité.
23:40 – Tout à fait, Napoléon III reste fidèle quand même
23:43 à ses amitiés de jeunesse, de ses amitiés Carbonari,
23:47 mais il est marié, il est marié.
23:52 Et Eugénie est une profonde croyante
23:56 qui ne veut, qui n'entend pas que la France abandonne le pape.
24:02 – Abandonne le pape.
24:03 – Donc on va envoyer des unités autour de Rome chargées d'assurer,
24:09 si on pourrait dire, une sorte de gardiennage des États pontificaux,
24:15 mais on ne va pas beaucoup plus loin.
24:17 – Et alors, on arrive en 1867,
24:20 et là la pression des garibaldiens se fait un peu plus forte.
24:24 – Exactement, oui, Garibaldi veut véritablement mettre un terme aux États pontificaux.
24:29 Il enclenche une campagne contre l'armée pontificale,
24:35 et là l'armée française par contre n'a d'autre choix
24:39 que de rentrer dans le jeu et de soutenir l'armée pontificale.
24:44 Ça va être la campagne de 1867,
24:47 avec les différentes batailles comme Montana, Subiaco,
24:51 la grosse bataille étant la bataille de Montana,
24:54 qui est remportée par les oifs pontificaux, soutenue par l'armée française.
25:01 D'ailleurs, le général de Failly enverra une superbe lettre
25:05 au ministère de la guerre français,
25:09 puisqu'il venait tout juste de toucher les chassepots,
25:13 et il aura cette superbe phrase "les chassepots ont fait merveille".
25:17 – Ah oui, cette phrase date de… – Eh oui !
25:20 – D'accord, ça date pas de la guerre des années 70.
25:23 Donc cette fameuse… avant d'arriver à cette fameuse bataille,
25:27 on a quoi, des successions d'escarmouches ?
25:29 – Oui, tout à fait, comme on le disait,
25:32 ce sont de très nombreux escarmouches autour de Rome,
25:37 dans les montagnes, pour essayer de pousser les troupes pontificales
25:45 dans leur dernier retranchement, pour essayer de leur saper le moral.
25:50 On essaie aussi, il y a de nombreux assassinats de oifs pontificaux
25:56 dans les rues, pour essayer de démoraliser la troupe.
26:00 C'est véritablement une action de guérilla qui se…
26:03 – Et même à Rome, il y a des émeutes, voire des attentats.
26:05 – Tout à fait, tout à fait, il y a notamment la caserne Siritori
26:09 qui va exploser, dans laquelle de très nombreuses oifs vont mourir,
26:15 sous l'effet de ces troupes révolutionnaires
26:19 qui sont rentrées petit à petit dans Rome,
26:22 et qui créent véritablement des nids de révolution au sein de la ville éternelle.
26:27 – Et alors, je voudrais que vous nous racontiez justement
26:29 cette fameuse bataille de Montana, elle se déroule où, quand et comment ?
26:33 – Elle se déroule à Montana, dans la plaine,
26:37 une plaine qui a quand même un léger surplomb.
26:41 Et les troupes de Garibaldi entrent sur le champ de bataille et se fortifient.
26:51 Les troupes françaises sont autour.
26:55 Au centre du dispositif se placent les oifs pontificaux.
27:01 Charette, le futur général de Charette de l'armée française,
27:09 dont le nom résonne un petit peu dans l'histoire de France.
27:13 – Il est de la famille ? – C'est le petit-neveu.
27:15 – C'est le petit-neveu.
27:16 – Le petit-neveu du Vendéen est là.
27:19 Et cet homme, je ne sais pas si on considérerait aujourd'hui
27:25 que c'était un très grand officier, on ne sait rien,
27:29 c'était avant tout un meneur d'hommes.
27:31 Ces hommes le suivaient n'importe où.
27:33 Et ils l'auraient suivi, comme l'expression veut bien le dire,
27:37 ils l'auraient suivi jusqu'en enfer, pour des oifs pontificaux.
27:41 Et c'est effectivement le cas.
27:43 Il emmène ces hommes et par trois fois, il repousse les troupes italiennes.
27:48 Par trois fois, il repousse les troupes de Garibaldi
27:52 et finissent par entièrement les faire prisonniers.
27:57 Garibaldi fuit, puisqu'il n'y a pas d'autre mot,
28:00 le champ de bataille avec ses fils, sa petite escorte,
28:04 et c'est la seule chose qui survit à cette bataille.
28:08 Les oifs pontificaux sont véritablement maîtres du champ de bataille
28:12 en une journée, et en une journée,
28:15 il clôt cette campagne de 1867, faute de combattants de côté garibaldien.
28:21 – Mais est-ce que ça a changé les choses véritablement
28:24 ou c'est juste un répit ?
28:25 – C'est un répit, c'est un répit.
28:28 L'armée pontificale le sait, P9 le sait.
28:33 L'armée italienne ne rentrera pas dans les territoires pontificaux
28:38 tant qu'il y aura l'armée française qui y sera présente.
28:42 Si on pouvait faire un petit lien avec ce qui se déroule de nos jours,
28:49 on sait très bien que l'armée russe ne rentrera pas dans les Etats-Baltes
28:52 tant qu'il y aura un bataillon autant qui…
28:55 – Bien sûr.
28:56 – C'est exactement la même chose.
28:58 Les Italiens ne rentreront pas.
29:01 Garibaldi n'arrivera pas à monter suffisamment d'hommes
29:06 pour concurrencer l'armée pontificale.
29:09 Donc nous en sommes dans un statu quo, tant que l'armée française est là.
29:15 – Parce que cette armée, ces oifs pontificaux sont armés
29:18 par qui ? sont armés par l'armée française ?
29:19 – Pas du tout.
29:20 – Je vous parlais de Passeport tout à l'heure.
29:21 – Pas du tout.
29:22 – On achetait des chassepots à l'armée française ?
29:23 – Pas du tout.
29:24 Alors, ils n'ont pas eu de chassepots, les oifs pontificaux.
29:26 Eux, ils avaient des Remington Rolling Blocks.
29:28 – Ah, ce sont les chassepots de l'armée ?
29:29 – Oui, c'est les chassepots de l'armée française qui ont fait le marvel.
29:32 Non, non, vous aviez de par le monde ce que l'on appelait des comités Saint-Pierre
29:37 qui levaient des fonds pour équiper et armer l'armée pontificale.
29:43 Notamment, donc, une firme qui est connue et qui a quasiment fait faillite
29:49 parce qu'elle a donné plus que vendu à l'armée pontificale ses fusils.
29:54 C'est la firme Nagant, belge.
29:58 – Alors, la politique française va changer ?
30:01 Parce qu'en 1870, c'est la défaite française, c'est Sedan, c'est la chute de l'Empire.
30:09 Donc là, la politique française…
30:11 – J'aurais tendance à dire qu'elle n'a même pas le temps de changer.
30:14 – Elle n'a pas le temps.
30:15 Parce qu'en fait, lorsque la déclaration de guerre est mise sur pied,
30:19 enfin, est déclenchée, et lorsque les campagnes commencent véritablement,
30:23 l'armée française rappelle ses troupes, la France rappelle ses troupes qui sont à Rome.
30:28 – Elle rappelle avant la défaite ? – Avant la défaite.
30:30 – Avant Sedan, d'accord.
30:31 – Donc, ses troupes partent déjà.
30:35 Victor Emmanuel, n'ayant plus de troupes françaises en face de lui,
30:42 équipe et met sur le pied de guerre véritablement l'armée italienne.
30:48 L'armée pontificale se retrange en Rome, sachant que ça va être le baroud d'honneur.
30:54 Pinoff leur donne même l'ordre d'arrêter le combat au 1er cent.
30:59 – Alors oui, comment se passe cette première journée du…
31:03 Je disais la date tout à l'heure.
31:05 – 20 et 21 septembre 1870.
31:08 – Bien, Pinoff donne cet ordre, on arrête de combattre au 1er cent.
31:12 – Pour ceux qui connaissent un petit peu Rome aujourd'hui,
31:16 autour de Rome, il y a des remparts, des murailles qui n'existent,
31:19 enfin, il y a encore des parties qui existent.
31:21 – Il y a encore des petites parties, oui.
31:23 – Donc, on se retranche, la ville est fortifiée, et au sein de la ville, le Vatican.
31:28 – Le Vatican, son centre, quasiment, et véritablement,
31:31 on termine de fortifier la ville, l'armée pontificale s'enferme
31:37 dans la ville, et on attend.
31:39 – Et on attend parce qu'il y a un ultimatum qui est donné ?
31:42 – Non, non, non, mais on sait que… – On attend quoi, finalement ?
31:44 – On sait que les Italiens vont franchir la frontière,
31:47 et vont monter jusqu'à Rome. Donc on les attend.
31:51 – C'est ce qu'ils font ? – Voilà.
31:53 – Ils ne rencontrent aucune résistance ? – Aucune résistance.
31:57 Charette prévoit même un plan d'évacuation du Saint-Père
32:02 jusqu'à le port de Civitavecchia, puisqu'il reste quand même
32:09 deux bateaux français, de la marine française, dans ce port.
32:13 Et Charette a l'espoir d'évacuer Pinof jusqu'à Civitavecchia
32:20 pour prendre un bateau et fuir, et ne pas être fait prisonnier.
32:26 Pinof refuse, il ne quittera pas Rome.
32:29 Et c'est à ce moment-là qu'il donne l'ordre aux oies frontificos,
32:33 notamment et à toutes les troupes, d'arrêter de combattre au premier sang.
32:39 – Alors comment ça se passe ?
32:41 – Ça ne se passe pas tout à fait comme ça.
32:43 Parce que ces hommes ne sont pas prêts à se rendre sans combattre.
32:48 Leur honneur l'exige. Même si Pinof leur a donné l'ordre,
32:54 ils comptent se sacrifier.
32:57 Lorsque les troupes italiennes arrivent,
33:01 le gros de l'attaque va se porter sur la porte à pille,
33:04 qui existe toujours aujourd'hui.
33:07 Et on voit toujours d'ailleurs la brèche qui a été faite par les troupes italiennes
33:12 pour rentrer dans la ville éternelle.
33:14 Les combats ont lieu là.
33:16 – À l'époque c'est quoi ? C'est de l'artillerie ?
33:18 – C'est de la sape. – C'est de la sape.
33:20 – C'est de la sape, de l'artillerie mais principalement de la sape.
33:23 Les mirailles finissent par tomber, cette brèche est faite.
33:26 Les troupes italiennes rentrent dans Rome.
33:30 Quelques combats ont lieu, mais on finit par suivre l'ordre de Pinof.
33:36 Les armes sont déposées et on attend le lendemain.
33:40 Donc là, ça se déroule le 20 septembre.
33:43 Et on attend le 21 septembre véritablement pour rendre les armes
33:46 et quitter la ville éternelle.
33:48 – Donc c'est la petite scène que je décrivais au début.
33:51 Vous pouvez nous la replacer dans le contexte.
33:53 Il y a une grande émotion. – Très grande émotion.
33:55 – Il n'y a pas que les oives. – Non, c'est toute l'intégralité
33:59 de l'armée pontificale.
34:01 L'artillerie, la cavalerie, les régiments d'infanterie, tout.
34:07 Seuls ont le droit de rester autour du Pape,
34:11 la gendarmerie pontificale et les gardes suisses.
34:15 Et on va cantonner le Pape dans ce qui est aujourd'hui le Vatican,
34:21 la cité du Vatican.
34:23 Les troupes sont sur la place Saint-Pierre, en unité constituée.
34:31 Vous imaginez cette émotion ?
34:33 Pas un bruit sur cette place, ce n'est pas une veille d'armes
34:37 puisque c'est la fin justement des armes.
34:40 Et unité par unité, on passe devant le Pape, qu'il ait béni.
34:44 – Qui est au fameux balcon. – Tout à fait.
34:47 Qu'il ait béni et on sort de Rome.
34:50 – Et c'est là qu'ils déposent les armes. – Tout à fait.
34:54 Et nos braves oives pontificaux sortent,
34:57 comme nous le disions tout à l'heure, avec une majorité de Français.
35:02 Et la première personne qui les accueille à la porte,
35:08 c'est l'ambassadeur de Prusse auprès du roi d'Italie.
35:14 Imaginez ces hommes, ces Français, qui viennent de combattre
35:18 pendant 10 ans pour leur religion, pour le Pape,
35:22 qui savent très bien ce qui se passe en France.
35:25 La première personne qu'ils voient, c'est l'ambassadeur de Prusse.
35:31 Autant vous dire que ça les met en joie.
35:34 – Qu'est-ce qu'ils deviennent ensuite ?
35:36 Ils quittent l'Italie, par leur propre moyen, ils sont rapatriés ?
35:39 – Non, ils sont rapatriés, justement, ces deux bâtiments
35:42 de la marine française qui étaient à Civitavecchia.
35:45 Les commandants de l'armée française sont envoyés sur Civitavecchia,
35:48 embarquent, débarquent à Toulon et attendent.
35:51 Ils ont l'espoir d'être pris dans l'armée française,
35:55 en unité constituée, pour aller combattre.
35:58 Mais le gouvernement de Gambetta n'a pas franchement envie,
36:04 alors qu'ils essaient désespérément d'instaurer la République,
36:08 n'ont pas franchement envie d'avoir une troupe catholique
36:13 menée par un charrette dans leur armée.
36:17 Mais Gambetta finit tout de même par accepter,
36:21 si je puis dire, faute de combattants.
36:23 Donc il accepte cette unité, à condition qu'il change de nom.
36:27 Ils seront rebaptisés "Légion des volontaires de l'Ouest"
36:30 parce qu'on imagine que leur bassin naturel de recrutement
36:33 vont être les régions de l'Ouest de la France.
36:35 Et ils vont combattre pendant toute la partie
36:38 de ce que l'on appelle la "guerre républicaine" de 1870-71
36:42 sur les champs de bataille de l'armée de la Loire.
36:44 Mais en restant en unité constituée,
36:46 ils ne sont pas dispersés, c'est vraiment les mêmes camarades.
36:49 Avec leur uniforme.
36:51 On garde cet uniforme des oives frontlissicaux.
36:54 Dans l'armée française, il y avait aussi des oives.
36:56 Il n'était pas forcément des mêmes couleurs,
36:58 mais c'était à peu près les mêmes.
37:00 Voilà, c'était grosso modo le même uniforme.
37:02 Le pantalon était rouge, le boléro était bleu nuit.
37:06 Mais là, on les accepte.
37:08 "Légion des volontaires de l'Ouest"
37:10 qui va monter tout de même jusqu'à 10 000 hommes.
37:12 - Ah oui.
37:14 - Donc ils vont combattre notamment...
37:16 - Ils s'illustrent...
37:18 - Notamment le 2 décembre 1870
37:20 sous les ordres du général de Saunisse
37:22 à la bataille de Loigny, derrière la bannière du Sacré-Cœur.
37:25 Ils s'illustreront quelques semaines plus tard également
37:29 à la bataille de Mans, sur le plateau d'Auvour.
37:33 Et lorsque la guerre sera terminée,
37:37 l'armée française proposera au général Charette
37:40 d'enrégimenter ses hommes
37:43 en prenant le nom de 4ème régiment de Zouave
37:45 dans l'armée française.
37:46 Et Charette refusera, en disant "non,
37:48 nous devons rester disponibles si le pape fait appel à nous".
37:52 - Donc...
37:53 - Le 15 août 1871,
37:55 la Légion des volontaires de l'Ouest est dissoute.
37:58 Et les hommes repartent dans leur foyer.
38:00 - Le drapeau est conservé et...
38:02 - La bannière sur laquelle ils ont chargé
38:05 à la bataille de Loigny est conservée.
38:07 - Et la mémoire de ces volontaires,
38:09 est-ce qu'elle est conservée par un régiment français ?
38:11 - Aujourd'hui, non.
38:12 - Non ?
38:13 - Aujourd'hui, non.
38:14 Seuls des musées conservent cette mémoire.
38:16 - Dont le fameux musée de Loigny.
38:18 - Dont le fameux musée de Loigny, la bataille,
38:20 que j'encourage tous les téléspectateurs
38:22 à aller le visiter.
38:23 - Et en Italie, au Vatican, il reste quelque chose ?
38:25 - Au musée Saint-Ange.
38:26 Alors pas au Vatican, mais au musée Saint-Ange.
38:28 Il y a également une survivance
38:30 de cette mémoire des Zouaves frontificaux.
38:33 En Belgique, au musée de l'armée à Bruxelles,
38:38 il y a deux énormes, et je tiens vraiment à le dire,
38:42 voire presque trois énormes victrines
38:44 qui sont consacrées aux Zouaves frontificaux.
38:48 En Hollande, il y a un musée également
38:50 qui leur est consacré à Houdonboche.
38:53 Et il y a toujours une survivance,
38:55 puisque figurez-vous que le régiment
38:56 des Zouaves frontificaux existe toujours.
38:59 Au Canada.
39:00 - Au Canada.
39:02 - Et pour les plus jeunes d'entre nous,
39:04 enfin plutôt les plus âgés,
39:07 qui se souviennent du voyage de Jean-Paul II
39:10 au Canada dans les années 80,
39:13 lorsqu'il descend l'avion,
39:15 on voit une troupe un peu particulière
39:17 en train de lui présenter les armes.
39:18 C'est le régiment des Zouaves frontificaux canadiens.
39:21 - Bon.
39:22 Eh bien écoutez, merci pour ce récit passionnant,
39:24 cette épopée des Zouaves frontificaux.
39:27 Je rappelle votre ouvrage "Frédéric de Saint-Cernin",
39:30 "Zouaves au service du pape roi",
39:34 aux éditions Jourdan.
39:36 Antoine Bruneau, merci.
39:38 - Merci à vous.
39:39 - Vous allez maintenant retrouver
39:41 la petite histoire de Christopher Lanne.
39:44 Alors avant, n'oubliez pas de cliquer
39:45 sur le pouce levé sous la vidéo
39:47 et de vous abonner à notre chaîne YouTube.
39:49 Merci, à bientôt.
39:52 [Générique]
40:04 Aujourd'hui, on va parler de Napoléon,
40:06 enfin de Bonaparte.
40:07 Eh oui, mais c'est pas ma faute
40:08 si cette période de l'histoire de France
40:10 concentre tout un tas de trucs de dingue.
40:13 C'est pas ma faute.
40:14 Et on va parler précisément de la campagne d'Italie
40:17 qui a été menée donc par le général Bonaparte
40:19 et qui a été une campagne éclair menée
40:21 de main de maître en 18 mois
40:23 et qui l'a propulsée de simple général,
40:25 un peu connu, à vraiment homme de grande popularité.
40:28 Et ce fut l'une des premières marches de l'escalier
40:31 qui le conduira jusqu'au pouvoir.
40:34 Alors tout d'abord, la campagne d'Italie,
40:35 elle s'insère dans un cadre bien particulier.
40:38 Nous sommes en 1796.
40:40 La France révolutionnaire fait face à toute l'Europe,
40:43 à la première coalition, l'Angleterre, la Russie,
40:45 l'Autriche, la Prusse, etc., etc., comme d'habitude.
40:48 Sauf que cette fois, la France est en position de force.
40:51 Elle a réussi à imposer ses vues
40:53 et à se faire respecter de ses adversaires.
40:55 Elle a réussi à occuper toute la rive gauche du Rhin.
40:58 La coalition est affaiblie.
40:59 Reste l'Autriche récalcitrante
41:01 et il faut imposer la puissance française à cette Autriche.
41:04 On prépare donc un plan d'attaque conçu par Carnot.
41:08 Carnot, c'est la tête pensante stratégique
41:10 du directoire de l'époque.
41:12 Il conçoit une offensive en Allemagne
41:14 qui est l'offensive principale de son plan
41:16 et une offensive en Italie.
41:18 Mais à la base, cette offensive d'Italie,
41:20 cette armée d'Italie menée par Bonaparte
41:23 était censée être une simple opération de diversion.
41:26 Ainsi, le 2 mars 1796,
41:29 Bonaparte est nommé commandant de l'armée d'Italie.
41:32 Mais il sera, vous le savez, bien plus qu'un commandant.
41:35 Il faut dire aussi qu'il dispose de belles cartes dans son jeu.
41:38 On a dit qu'il avait reçu une armée en Lambeau.
41:40 C'est pas tout à fait vrai.
41:41 Elle est un peu affaiblie après 4 ans de conflit.
41:43 Mais il dispose néanmoins de belles cartes dans son jeu.
41:45 Comme le fait d'avoir des troupes de montagne aguerries,
41:48 un encadrement supérieur très efficace
41:51 et aussi un tout autant efficace service de renseignement.
41:54 L'armée austro-sarde qui l'attend est en supériorité numérique.
41:58 Elle dispose d'environ 72 000 hommes.
42:00 Tandis que Bonaparte n'en a que 47 000.
42:03 Et au-dessus de lui, juste un peu au-dessus,
42:05 il y a l'armée des Alpes dirigée par Kellerman avec 20 000 hommes.
42:08 Et c'est là que le grand stratège qu'il est et qu'il sera plus tard
42:12 se dévoilera au grand jour.
42:14 Il va appliquer sa fameuse méthode qui sera la sienne tout au long de son règne.
42:18 C'est-à-dire tout d'abord séparer les deux armées.
42:21 Faire en sorte de les séparer,
42:23 couper les lignes de communication entre elles
42:25 et les écraser séparément.
42:29 [Musique]
42:57 Il va donc commencer par une petite mise en bouche
43:00 qui est le royaume de Sardegne.
43:02 C'est le maillon faible de la coalition.
43:04 Bonaparte le sépare des Autrichiens,
43:07 sépare les troupes sardes des Autrichiens,
43:09 les force à reculer, menace Turin
43:11 et conduise le royaume de Sardegne à demander un armistice.
43:14 Cet armistice sera signé le 28 avril
43:17 et c'est vraiment un coup de maître
43:18 parce qu'en deux semaines Bonaparte a déjà réussi à contourner les Alpes,
43:21 à isoler un adversaire
43:23 et il n'a plus qu'à se retourner contre les Autrichiens.
43:26 Ce qu'il va faire avec désormais
43:28 une supériorité numérique de son côté.
43:30 Dans sa stratégie, Bonaparte dispose d'un autre avantage
43:33 par rapport aux autres armées,
43:35 c'est qu'il est très rapide.
43:36 Ses troupes sont aguerries aux marches forcées
43:38 de jour comme de nuit.
43:40 Il parvient parfaitement à coordonner son armée.
43:42 Il est très rapide, il passe par les plaines du nord du Pau
43:45 et parvient ainsi à faire reculer les Autrichiens en permanence
43:49 jusqu'à ce qu'ils se replient vers le Tirol.
43:52 Sa stratégie, elle est géniale et elle est toute simple.
43:54 Bonaparte disperse ses forces,
43:56 certes c'est ce qu'il cherche à faire avec les ennemis,
43:59 mais ce n'est pas pareil.
44:00 Il disperse ses forces d'abord après avoir bien étudié le terrain,
44:04 mais ses forces doivent toujours rester à une distance de soutien mutuel.
44:08 Cela permet tout d'abord de dissimuler l'axe réel de son offensive
44:12 et il envoie aussi des opérations de diversion dans tous les sens
44:15 afin de déstabiliser l'ennemi
44:17 et au final il focalise ses forces sur un point
44:20 afin de s'y retrouver en supériorité numérique et d'écraser l'ennemi.
44:24 C'est génial, c'est tout simplement génial, il n'y a rien à ajouter.
44:28 C'est ce qu'il parvient à faire avec les Autrichiens,
44:30 il se replie vers le Tirol,
44:31 mais il laisse 4500 hommes dans la place forte de Mantoue.
44:34 La guerre n'est pas encore gagnée
44:36 et Bonaparte se retrouve face à un dilemme
44:38 puisqu'il a cette place forte de Mantoue à conquérir pour s'imposer dans la région,
44:42 mais il doit aussi parer les multiples contre-offensives
44:45 qui seront plus tard lancées par les Autrichiens.
44:47 Il va alors se mettre en position de défense stratégique
44:50 avec toujours des forces à distance de soutien mutuel,
44:53 il aura la Plaine du Pot à disposition
44:55 et les grandes vallées du nord de l'Italie pour ravitailler ses troupes,
44:58 et il va attendre les Autrichiens fermement.
45:01 Et c'est dans le positionnement infaillible de ses troupes
45:03 qu'il se montre un génie, un véritable génie militaire de la coordination,
45:07 on a appelé ça la guerre au compas.
45:09 Les contre-offensives autrichiennes ne vont pas manquer,
45:11 entre juillet 96 et février 97,
45:15 ils vont en lancer pas moins de 4.
45:17 Très bien organisées, très bien implantées,
45:19 Bonaparte parvient à contrer les 3 premières
45:22 avec les batailles que l'on connaît de Castiglione, Bassano et Arcole.
45:26 Pour la 4ème offensive, en janvier 97,
45:29 Bonaparte concentre ses forces à Rivoli
45:32 qui est un point de passage obligé des troupes ennemies sur la route de Véronne
45:36 et il occupe une position centrale parfaitement ancrée sur le terrain.
45:40 Il impose ainsi aux Autrichiens de fractionner leurs forces
45:43 et du coup ça va compenser son infériorité numérique
45:46 et il parviendra à les écraser magistralement
45:49 en leur infligeant des pertes de 14.000 hommes,
45:52 c'est la fameuse bataille de Rivoli.
45:54 Cerise sur le gâteau, après cette bataille,
45:56 les défenseurs de Mantua, qui étaient repliés dans Mantua,
45:59 4.500 hommes, rongés par la faim et la maladie, finissent par se rendre.
46:03 En mars 97, Bonaparte est le maître de l'Italie,
46:07 il n'a plus qu'à s'enfoncer en territoire autrichien, ce qu'il fera,
46:10 il parviendra d'ailleurs à moins de 100 km de Vienne.
46:13 Là il est arrêté parce qu'il ne peut pas étirer indéfiniment
46:16 ses lignes de communication, il va alors se transformer en habile diplomate.
46:20 C'est là qu'il va négocier les préliminaires de paix de Lobène,
46:23 le 17 avril 1797,
46:26 puis ensuite le fameux traité de paix de Campo Formio,
46:29 le 17 octobre suivant.
46:31 Campagne terminée, merci, au revoir.
46:33 Plus sérieusement, c'est lors de cette campagne
46:35 que Bonaparte va montrer tout son génie,
46:37 à la fois militaire et diplomatique,
46:40 tout le potentiel d'un futur chef d'état.
46:44 [Musique]
46:47 [Musique]
47:14 Il va aussi montrer tout son caractère et son indépendance
47:17 vis-à-vis du directoire, il n'obéira pas toujours aux ordres du directoire.
47:21 En Italie, c'est lui le patron, il s'érige en véritable pro-consul,
47:25 c'est lui qui décide de tout, il dicte même ses ordres et ses directives
47:28 au directoire, mais il a un bon levier pour ça,
47:31 c'est l'argent, l'or et l'argent.
47:33 C'est ça qui va permettre à Bonaparte d'acheter son autonomie
47:37 face à un directoire aux abois.
47:39 Il se transforme d'ailleurs en percepteur,
47:41 il lève des impôts dans les états italiens
47:43 et aussi il fait transférer les inestimables richesses artistiques
47:47 jusqu'à Paris.
47:48 De retour en France, une France avec un opinion publique
47:51 qui est déjà lassée de toutes ses guerres,
47:53 et bien il sera aux yeux du public l'homme de la paix glorieuse,
47:57 il va acquérir une popularité immense et ce sera donc
48:00 la première marche importante qui le mènera ensuite vers le pouvoir,
48:04 le consulat et l'empire.
48:06 Merci à tous d'avoir suivi ce nouvel épisode de La Petite Histoire,
48:09 s'il vous a plu, n'hésitez pas à liker la vidéo,
48:12 à partager, à commenter pour dire ce que vous en avez pensé
48:15 et je vous donne rendez-vous mardi prochain
48:18 pour un nouvel épisode sur TV Liberté.
48:20 A bientôt !
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