Orages à Espelette: "On a 100% de perte du champ", déplore une productrice de piments
20 départements sont placés en vigilance orange "orages" par Météo France, du sud-ouest au centre-est de la France. À Espelette, dans les Pyrénées-Atlantiques, des champs de piment ont été détruits par la grêle.
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00:00 c'est la grêle qui a frappé aussi chez vous ?
00:02 Oui, énormément, puisqu'on a même eu des grêlons
00:06 qui faisaient 4 cm de diamètre,
00:11 et donc les grêlons ont tout décapité les piments.
00:16 Et donc on a une, je pense, on peut dire
00:19 qu'on a 100 % de perte du champ
00:24 pour ce 20 juin, c'est terrible.
00:29 On va revenir sur les dégâts, simplement,
00:30 on voit à l'instant où on vous parlait,
00:32 cette photo que vous nous avez envoyée,
00:34 on a des grêlons de 4 cm ce soir, Christophe Persson,
00:38 et vous nous disiez tout à l'heure même,
00:39 on est allé jusqu'à 5, 6, 7 aujourd'hui ?
00:41 Oui, tout à fait, toujours vers les Pyrénées-Atlantiques,
00:43 du côté des Landes, à la limite entre les Landes et le Gers,
00:45 c'est là qu'il y a eu les plus gros grêlons.
00:47 Il faut bien comprendre que plus un grêlon est gros,
00:49 plus ça veut dire que l'orage est puissant,
00:51 c'est-à-dire que le grêlon reste longtemps dans l'orage,
00:54 en fait il va en haut de l'orage, il devient de la glace,
00:57 il redescend, il prend de l'eau, il remonte comme ça plusieurs fois,
00:59 et il faut qu'il soit vraiment suffisamment lourd
01:01 pour au bout d'un moment tomber.
01:03 Donc lorsqu'on a ce type de grêlons,
01:04 c'est dire la violence de ces orages.
01:07 Et vous nous disiez, Mayalène, à l'instant,
01:08 que tout votre champ, toute votre production de piment d'Espelette
01:12 est détruite ce soir ?
01:14 Oui, on a vu ça en 15 minutes,
01:17 on a eu 40 mm de pluie en 15 minutes, 20 minutes,
01:24 et vraiment un torrent, on ne pouvait pas rester dehors,
01:27 ça a cabossé les voitures aussi,
01:29 mais de toute façon tous les piments sont décapités,
01:32 et puis c'est perdu, c'est catastrophique.
01:37 Est-ce que vous êtes assurés ?
01:39 Vous croyez ça ? Non, non, on n'a jamais fait…
01:42 je ne sais même pas sur les 200 producteurs au Pays basque,
01:46 en piment, je ne sais même pas si…
01:48 je ne connais pas qu'ils soient assurés.
01:51 Est-ce que les dégâts chez vous se sont répétés aussi
01:54 chez d'autres producteurs, chez vos voisins ?
01:57 Oui, on est au moins jusqu'à Inoa, jusqu'à Sartre,
02:03 je sais qu'il y a eu des dégâts importants.
02:06 Oui, la zone est beaucoup touchée,
02:08 dans le périmètre de piment, oui, ça c'est sûr.
02:12 Vous faites du piment, vous avez aussi d'autres productions,
02:14 tout a été touché de la même manière ?
02:16 Oui, par exemple, j'ai 150 pieds de rhubarbe,
02:21 et la rhubarbe c'est long à venir,
02:23 ça fait des feuilles magnifiques, monumentales,
02:26 et tout est haché en miettes.
02:29 Qu'est-ce qui peut jouer maintenant ?
02:30 C'est la solidarité, vous en appelez à la solidarité nationale ?
02:35 Normalement, le groupement, l'ODG organique de gestion de la zone du piment
02:43 doit faire une déclaration d'intempéries au préfet,
02:48 et à ce moment-là, il y a de l'indemnisation qui vient,
02:51 mais par rapport à ce qu'on attend de la production
02:55 et du résultat financier de la production,
02:58 on est loin d'avoir ce qu'il faut en indemnisation,
03:03 ça ne couvre trois fois rien, habituellement quand il y a des dégâts comme ça.
03:07 Bon, il n'y a jamais de dégâts aussi forts,
03:09 il faut reconnaître que c'est absolument monumental.
03:13 Oui, et ce qui est terrible, vous le disiez,
03:15 c'est que c'est votre travail des dernières semaines, des derniers mois,
03:18 qui en 15-20 minutes a été totalement détruit.
03:23 Plus que des dernières semaines,
03:25 parce que c'est quand même un semis qui date tous les piments,
03:29 ils sont semés le 12-15 février,
03:33 donc après ça, on ne peut pas, avec une baguette magique,
03:35 réavoir, gagner de nouveau quatre mois de délai
03:39 pour que la plante ait 40 cm.