CONFÉRENCE DU MARDI 23 MAI 2023
avec
Markus Bader, architecte, membre fondateur de Raumlabor et professeur à l'Université des arts de Berlin
Introduction par le Collectif Etc
Conférence en anglais avec traduction simultanée
Le collectif d'architectes Raumlabor Berlin montre depuis 1999 des chemins de traverses aux quatre coins du globe, qui ont inspiré nombre de praticien.nes. Markus Bader, architecte, membre fondateur de Raumlabor Berlin et professeur à l'Université des arts de Berlin présentera plus particulièrement leurs travaux autour de la Floating University, lieu d'apprentissage et d’expérimentations architecturales qui partage au public des programmes pédagogiques radicaux et collaboratifs.
INFORMATIONS
An Architecture School Of Commons
ASOC (an Architecture School Of Commons) s’intéresse à créer des passerelles entre des écoles d’architecture, des projets de lieux collectifs portés par des communautés locales, et une génération de jeunes professionnel.le.s organisé.e.s en collectifs d’architectes, et expérimente des méthodes de pédagogies formelles, informelles et non formelles. Ce partenariat de coopération pour l'enseignement supérieur, agit sur trois terrains d'expérimentation en Europe (France, Italie, Grèce). Il se matérialise sous la forme de workshops intensifs d’apprentissage par la pratique, impliquant tous les partenaires et produisant des changements concrets.
Manifestation organisée dans le cadre du cycle de conférences An Architecture School Of Commons
avec
Markus Bader, architecte, membre fondateur de Raumlabor et professeur à l'Université des arts de Berlin
Introduction par le Collectif Etc
Conférence en anglais avec traduction simultanée
Le collectif d'architectes Raumlabor Berlin montre depuis 1999 des chemins de traverses aux quatre coins du globe, qui ont inspiré nombre de praticien.nes. Markus Bader, architecte, membre fondateur de Raumlabor Berlin et professeur à l'Université des arts de Berlin présentera plus particulièrement leurs travaux autour de la Floating University, lieu d'apprentissage et d’expérimentations architecturales qui partage au public des programmes pédagogiques radicaux et collaboratifs.
INFORMATIONS
An Architecture School Of Commons
ASOC (an Architecture School Of Commons) s’intéresse à créer des passerelles entre des écoles d’architecture, des projets de lieux collectifs portés par des communautés locales, et une génération de jeunes professionnel.le.s organisé.e.s en collectifs d’architectes, et expérimente des méthodes de pédagogies formelles, informelles et non formelles. Ce partenariat de coopération pour l'enseignement supérieur, agit sur trois terrains d'expérimentation en Europe (France, Italie, Grèce). Il se matérialise sous la forme de workshops intensifs d’apprentissage par la pratique, impliquant tous les partenaires et produisant des changements concrets.
Manifestation organisée dans le cadre du cycle de conférences An Architecture School Of Commons
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Art et designTranscription
00:00:00 Bienvenue au pavillon de l'Arsenal.
00:00:08 Je suis Marion Valère, directrice du pavillon de l'Arsenal et très heureuse de vous accueillir
00:00:13 ce soir pour cette conférence avec Raum Labor, Marcus Bader qui vient spécialement pour
00:00:22 cette conférence.
00:00:23 C'est une conférence qu'on organise en partenariat avec le collectif ETC que je souhaite remercier
00:00:29 qui s'inscrit dans un programme plus global qui s'appelle « An Architecture School of
00:00:35 Commons ». Certains d'entre vous ont peut-être assisté à une première conférence qui
00:00:39 a eu lieu ici sur ce thème.
00:00:42 Ça nous semblait important d'avoir Raum Labor ce soir parce que c'est un collectif
00:00:51 qui a vraiment été pionnier et qui a inspiré je crois énormément de collectifs d'architectes
00:00:57 en France et à l'étranger.
00:00:59 Cela nous semblait important que Marcus puisse nous raconter un peu cette histoire, nous
00:01:05 raconter les projets qui sont portés, pourquoi, comment ils sont portés, notamment ce projet
00:01:10 que vous connaissez peut-être de la Floating University à Berlin qui est un projet architectural
00:01:17 mais aussi une école.
00:01:18 C'est important ici toujours de montrer tous les courants de l'architecture.
00:01:25 Hier on avait une conférence en hommage à Roland Castro, ce soir on a Raum Labor.
00:01:30 Je pense que ça illustre bien la diversité des approches qu'on peut avoir au pavillon
00:01:34 de l'Arsenal et on y est très attaché.
00:01:36 Un aspect pratique, il y a des casques au fond de la salle pour la traduction si certains
00:01:43 d'entre vous en ont besoin.
00:01:45 Je vous remercie, je vous souhaite une excellente conférence et je passe tout de suite la parole
00:01:52 au collectif ETC.
00:01:53 Merci.
00:01:54 Bonsoir à toutes et tous.
00:01:56 Je me présente, je m'appelle Maxenss, un des membres fondateurs du collectif ETC, un
00:02:01 collectif d'architectes créé en 2010 et aujourd'hui basé entre Marseille et la Drôme.
00:02:07 Nous sommes très heureux d'être là ce soir et on est aussi très content.
00:02:12 Merci au pavillon pour nous donner l'opportunité d'organiser cette seconde rencontre dans
00:02:17 le cadre du projet européen ASOC, Architecture School of Commons.
00:02:23 Pour nous c'est incroyable et c'est un super endroit aussi pour pouvoir faire ça,
00:02:29 pour pouvoir diffuser et partager les résultats de ce projet.
00:02:35 C'est un grand plaisir aussi d'être avec Marcus Badère ce soir qui a répondu positivement
00:02:39 à notre invitation et donc c'est un honneur parce que voilà, comme la directrice le disait,
00:02:46 on est des grands fans et c'est une référence pour nous depuis nos débuts en tant que jeunes
00:02:49 architectes et donc on est super heureux qu'ils soient là pour partager leurs pratiques et
00:02:54 leurs expériences.
00:02:55 Alors pour introduire et contextualiser un peu l'intervention de Marcus, on vous propose
00:03:01 une courte introduction, une courte présentation du projet ASOC.
00:03:06 Donc, depuis une dizaine d'années, des collectifs d'architectes interrogent par la pratique
00:03:13 le métier d'architecte, sa posture et son rôle.
00:03:16 Ils proposent de réinvestir le projet architectural dans ses dimensions politiques, sociales et
00:03:21 culturelles en s'intéressant principalement à la place de l'habitant dans la fabrication
00:03:25 de ces espaces communs.
00:03:26 La nécessité d'échanges de bonne pratique à une échelle européenne nous pousse aujourd'hui
00:03:31 à imaginer des passerelles entre plusieurs acteurs de la fabrication de la ville et du
00:03:35 monde rural.
00:03:36 En formant des experts, les écoles d'architecture ont un rôle clé pour alerter les étudiantes
00:03:44 sur leurs responsabilités face aux enjeux contemporains, à la fois comme futurs architectes
00:03:48 mais surtout comme citoyens et citoyennes.
00:03:50 Donc nous souhaitons proposer aujourd'hui par ce projet aux étudiantes et aux enseignantes
00:03:56 en architecture l'opportunité de collaborer sur des projets concrets pour permettre une
00:04:02 immersion, une confrontation avec des situations réelles.
00:04:04 Cela pour contribuer à la mise en place de pédagogie alternative au sein des écoles
00:04:10 d'architecture.
00:04:11 Dans ce projet, nous imaginons donc collaborer avec des écoles pour soutenir concrètement
00:04:22 des communautés locales actives dans la transformation de leur cadre de vie en milieu rural et désirant
00:04:27 s'investir dans la conception et la construction de leurs espaces communs.
00:04:30 Dans ce projet, nous faisons donc le pari que ces trois grandes typologies de partenaires
00:04:37 peuvent être complémentaires, bien que par nos activités, nos fonctionnements, nos cultures
00:04:43 professionnelles, nous sommes de nature assez différente.
00:04:45 Donc plus techniquement, ce projet de recherche action se déroule sur trois années, prend
00:04:51 place dans trois pays européens, donc la France, l'Italie et la Grèce.
00:04:55 Il propose d'organiser plusieurs workshops intensifs d'apprentissage par la pratique
00:05:00 où se croisent donc tous les partenaires de tous les pays.
00:05:03 Le projet est financé par le programme Erasmus+ et l'Institut français.
00:05:06 Un petit flyer a été distribué à droite à gauche pour celles et ceux qui voudraient
00:05:10 en apprendre un peu plus.
00:05:12 Tout au long de cette aventure à SOCH, on organise des événements, des colloques,
00:05:16 des rencontres, des conférences, en France et dans tous les pays partenaires, pour présenter
00:05:21 les résultats du projet, mais aussi pour mettre en débat les sujets abordés.
00:05:25 On vient de terminer deux colloques internationaux organisés par l'école d'architecture de
00:05:30 Paule qui se sont intéressés pour le premier à la mise en réseau des pédagogies hors
00:05:35 les murs au sein des écoles d'architecture en France.
00:05:38 Et donc pour le second colloque, on a proposé une réflexion actualisée sur les pratiques
00:05:44 dites alternatives de l'architecture, notamment celles des collectifs d'architectes qui soulèvent
00:05:49 aujourd'hui de plus en plus d'interrogations, notamment auprès des étudiants et des étudiantes.
00:05:54 Donc nous étions, comme on le disait, au pavillon en mars dernier, pour parler cette
00:05:58 fois des écoles buissonnières et comment faire école autrement en donnant la parole
00:06:06 à de jeunes groupes aujourd'hui en action.
00:06:08 Dans un souci de partage et de communication, les résultats de notre recherche collective
00:06:15 et les nombreux contenus produits seront mis en ligne sur un site internet, www.assoc.eu.com,
00:06:22 qui aura donc pour vocation de raconter, de documenter, mais surtout d'être un outil
00:06:27 de ressource pour d'autres étudiants et étudiantes, d'autres enseignants et enseignantes
00:06:32 et d'autres architectes en France et en Europe.
00:06:34 Moi, je suis Cécile, également du collectif ETC.
00:06:39 Alors, quand on parle de résultats, à ce stade, il s'agit surtout d'observer ce que
00:06:45 l'expérience a produit sur chacun des acteurs de ce partenariat.
00:06:49 Et à terme, il s'agira de tirer des enseignements, à la fois pour faire évoluer nos pratiques
00:06:54 respectives, mais aussi notre compréhension des enjeux de chacun et notre capacité collective
00:07:00 à faire évoluer la profession.
00:07:01 Il y a une semaine, comme disait Maxence, s'est tenu un colloque organisé par l'ENSAG
00:07:07 dans le cadre d'ASSOC, où des étudiants, des enseignants et des membres des collectifs
00:07:12 ont présenté des premiers retours d'expérience après un an et demi de programme, trois workshops
00:07:19 intensifs en France.
00:07:20 Alors, au-delà des restitutions qui sont capitalisées sur le site web, on s'aperçoit
00:07:27 que ce programme a généré pas mal de prises de conscience, de bouleversements aussi, et
00:07:32 quelques réflexions qui nous a semblé intéressantes de partager avec vous aujourd'hui.
00:07:36 Donc, pendant ma présentation, vous verrez, il y a quelques paroles d'étudiants et je
00:07:46 pense qu'ils sont assez intéressantes et qui nourrissent les réflexions dont je parlais.
00:07:51 Donc, le premier sujet, c'est un peu à propos des pédagogies et des alternatives, qui sont
00:07:56 un peu les deux termes qui nous amènent à un terrain sensible, parce qu'on touche là
00:08:01 un peu aux fondamentaux de nos organisations.
00:08:04 On va dire que côté des collectifs, nos enjeux étaient de faire accepter nos méthodologies
00:08:12 comme un véritable dispositif pédagogique, qui consiste, après avoir posé un cadre,
00:08:18 à inventer des contenus avec les participants, ou encore faire admettre que notre façon
00:08:23 non hiérarchique de transmettre a valeur d'enseignement, quand cela consiste à faire
00:08:29 avec les participants et non pas superviser un travail donné.
00:08:33 Ensuite, on s'aperçoit aussi que dans nos échanges avec les autres collectifs, avec
00:08:38 nos pairs, cela nous oblige à nous questionner sur la dimension alternative de nos pratiques,
00:08:44 quand aujourd'hui on s'aperçoit qu'on peut retrouver ce type de travail dans des
00:08:48 agences beaucoup plus traditionnelles, ou quand certains appels d'offres nous sont
00:08:52 directement adressés.
00:08:53 Du côté des établissements d'enseignement, et là je vais reprendre vraiment des termes
00:08:59 utilisés par les enseignants, il s'agissait dans un contexte qui impliquait de co-construire
00:09:05 des contenus pédagogiques avec des non-enseignants et enseignantes, dans des temps courts, très
00:09:12 réduits et souvent à distance, c'était difficile de lâcher la maîtrise des contenus,
00:09:18 le déroulement ou encore la forme des productions finales.
00:09:21 Il fallait pouvoir assumer qu'enseigner peut passer par d'autres postures que le
00:09:27 rapport hiérarchique et vertical qui prévaut dans l'enseignement, et donc quitter cette
00:09:32 posture pour être plutôt dans le partage d'expériences.
00:09:35 Enfin, il s'agissait de considérer que certains savoir-être dans cette vie en collectif,
00:09:44 parce qu'on a quand même passé plusieurs semaines à être 60 à coopérer dans ce
00:09:48 projet, sont aussi importants que des savoir-faire à acquérir, et que cuisiner pour 60, se
00:09:55 sentir co-responsable de la bonne tenue de notre espace de vie commune, ou encore pouvoir
00:10:01 prendre la parole dans un groupe pendant des moments de régulation.
00:10:06 Ce sont des compétences qui sont à la fois transposables professionnellement et essentielles
00:10:10 dans sa construction individuelle.
00:10:12 Ensuite, il s'agissait de promouvoir aussi une vision plus diverse que les étudiants
00:10:21 peuvent avoir du métier d'architecte, et là je vous laisse plutôt prendre connaissance
00:10:26 des mots des étudiants, parce que ce qu'il nous faut quand même noter, c'est que toute
00:10:33 prise de conscience a son pendant, qui peut générer aussi de l'incertitude, voire
00:10:39 de l'angoisse vis-à-vis de l'avenir, et qu'il nous revient à tous et à toutes
00:10:44 d'être également vigilants pour que cette déstabilisation puisse être positive,
00:10:50 ouvrir de nouveaux horizons, plutôt qu'elle ne génère plus d'anxiété quant à l'avenir.
00:10:54 Et enfin, comme l'a signalé Maxence, on a ce site dédié à toutes les productions
00:11:08 d'ASSOC, avec toute une partie qui sont plutôt des contenus, on va dire narratifs,
00:11:14 qui vont avoir plutôt vocation à diffuser les productions qui sont des podcasts, des
00:11:25 éditions, des vidéos, qui permettent à tous, professionnels ou non, de comprendre
00:11:30 les processus mis en œuvre et le travail réalisé par les équipes, et pas mal de contenus
00:11:34 académiques, dont les résultats d'une recherche importante menée par l'ENSAG et
00:11:41 le laboratoire Cresson, qui vise un large recensement justement de toutes ces pédagogies
00:11:46 in situ en cours dans les écoles en France, et enfin un ensemble de textes réflexifs
00:11:53 et d'articles qui seront produits au fur et à mesure de l'avancée du projet.
00:11:58 Et parce qu'il nous paraissait important d'ouvrir l'espace à des expériences
00:12:04 diverses et à d'autres acteurs du secteur, on propose une sorte de Reading Room, mais
00:12:10 je laisse Théo la présenter et introduire notre invité.
00:12:13 Bonsoir, vous voyez on est un collectif, on monte tous sur scène les uns après les
00:12:22 autres, mais ne vous inquiétez pas je serai le dernier, je vais conclure avec ce projet
00:12:27 de la Reading Room, parce que comme d'habitude dans les pratiques alternatives ou les projets
00:12:33 alternatifs, on n'est pas les seuls à le faire, et pour nous c'est vraiment important
00:12:37 de ne pas parler que de nous, de ne pas montrer seulement notre travail, mais d'arriver
00:12:42 aussi par ce projet à relayer d'autres choses qui existent, qui ont existé récemment,
00:12:47 et à oeuvrer dans un sens collectif, pas seulement dans notre manière de travailler,
00:12:52 mais aussi dans la manière dont toutes ces alternatives peuvent faire réseau et gagner
00:12:57 en résonance aussi sur ce qu'elles produisent.
00:13:00 Donc je ne rentre pas dans tous les détails, vous aurez la surprise sur le site internet.
00:13:05 Ces projets on a voulu les contextualiser, ce n'est pas un catalogue avec une liste
00:13:10 de sites, et ce n'est pas exhaustif, et pour les contextualiser on a mené des courtes
00:13:16 interviews avec les personnes qui ont monté ces projets, autour de deux aspects qui sont
00:13:21 ressortis pendant les workshops, donc c'est aussi un des résultats de AmiParcours de
00:13:26 notre projet, deux aspects vraiment importants qui sont ressortis de nos discussions avec
00:13:30 les étudiants et les étudiantes. Le premier qui était la confiance en soi, comment on
00:13:35 acquiert confiance en soi quand on est un jeune professionnel ou un vieil étudiant,
00:13:40 comment est-ce qu'on démarre un projet, notamment dans un monde aussi complexe et
00:13:44 en crise que le nôtre. C'était vraiment une demande des étudiants qu'on a voulu
00:13:48 relayer et qui n'est aussi pas évident pour nous, quand on veut agir, faire quelque
00:13:53 chose, on n'est jamais assez militant, jamais assez radical, et justement radical c'est
00:13:58 la deuxième question qu'on pose à ces personnes là et qui est aussi un des résultats
00:14:03 de School of Commons, comment on peut arriver à être radical aujourd'hui, toujours plus
00:14:10 radical dans les réponses qu'on apporte aux crises qu'on traverse, et d'arriver
00:14:14 à aller au fond des choses d'un point de vue politique. Donc comment est-ce qu'on
00:14:20 a choisi ces personnes qu'on a interviewées, dont vous aurez la surprise de découvrir
00:14:26 sur notre site internet. C'est simple, déjà on a voulu ne pas aller seulement et surtout
00:14:33 ne pas aller que vers des projets d'architecture. Donc on en a parlé à la première table
00:14:38 ronde et c'est important de le redire ce soir, ce qui nous intéresse c'est pas seulement
00:14:42 l'architecture et pas seulement les architectes, et quand on traverse le livre qui a été
00:14:46 dirigé par Béatrice Colomina, Radical Pedagogies, qui est une sorte de généalogie de ces
00:14:51 pratiques de pédagogie alternative, on voit que quasiment à chaque fois, on mélange
00:14:57 l'architecture avec d'autres choses, que ce soit de l'art, du design, des sciences
00:15:01 politiques, de la philosophie, à chaque fois on mélange tout le temps l'expérimentation
00:15:06 architecturale avec d'autres aspects et ça nous semble vraiment important. Cette complexité
00:15:12 de la pratique de l'architecte aujourd'hui, et encore plus dans les pratiques alternatives,
00:15:17 manière d'hybrider les choses, notamment autour du politique, c'est pour nous super
00:15:22 important parce que à partir de ce moment là, on arrête de parler des étiquettes,
00:15:27 on arrête de parler de l'architecture ou de disciplines qui peuvent parfois être des
00:15:33 aspects formels, et ça nous permet de parler des valeurs et du politique. Et c'est de
00:15:37 ça dont on cherche à parler dans le projet School of Commons, et là-dessus, Rome Labors
00:15:42 a été clairement très inspirant pour nous et pour d'autres, sur la manière de recentrer
00:15:48 le débat, non pas sur qu'est-ce que l'architecture, mais qu'est-ce que l'architecture peut apporter
00:15:52 à la société au regard d'un point de vue politique, et donc des enjeux, notamment
00:15:57 écologiques et sociaux. Cette image est une collaboration à laquelle ils ont participé
00:16:02 sur un projet de Bruno Latour, lié au Master SPIP à Sciences Po des Arts Politiques, qui
00:16:08 est justement cette manière d'aborder ce croisement entre les mondes de l'art et les
00:16:13 mondes du politique. Je ne rentre pas dans les détails, ils feront partie des personnes
00:16:16 interviewées. Donc pour nous, c'est important aussi de rappeler que si on fait tout ce travail,
00:16:24 c'est aussi qu'aujourd'hui les pratiques alternatives dont on fait partie forment un
00:16:28 paysage. Je pense que si vous êtes dans la salle aujourd'hui, c'est que vous êtes
00:16:31 un petit peu sensible à ça, vous savez qu'on n'est pas les seuls, loin de là, il y a
00:16:36 des nombreux autres collectifs en France, et que ça nous semble vraiment important,
00:16:41 10-15 ans après, d'arriver à faire le point pour aussi critiquer, pour aussi avoir un
00:16:46 champ pour mener une autocritique de nos pratiques, de montrer les limites qu'elles ont, non
00:16:52 pas pour montrer qui est gentil, qui est méchant, qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui est
00:16:55 mal, mais pour encore une fois se recentrer sur les valeurs politiques qu'il y a dans
00:17:00 nos projets. Et si aujourd'hui le mot de collectif ne veut plus rien dire vraiment,
00:17:06 c'est tant mieux, c'est qu'il faut en inventer d'autres, en les questionnant toujours sur
00:17:09 le fond et les valeurs. Nous on n'a pas de champ, c'est dans notre nom, donc on va garder
00:17:14 collectif ETC, mais en tout cas on continuera de questionner cet aspect-là du projet.
00:17:20 Donc aujourd'hui on s'ouvre sur l'Europe, encore une fois parce que si en France ces
00:17:26 collectifs forment un paysage, dans d'autres pays c'est moins le cas, et qu'en tout cas
00:17:30 ça nous semble vraiment indispensable de situer ces réflexions politiques sur des
00:17:34 pratiques et des manières alternatives de faire, dans un champ, en dehors des frontières
00:17:38 nationales, et d'arriver à mixer les contextes et créer des croisements en Europe. C'est
00:17:43 un petit extrait d'un livre qui est sorti il y a deux ans sur les pratiques collectives.
00:17:48 Vous voyez qu'il y a au moins deux noms, Horizontalés ou Loire, qu'on a invités
00:17:54 dans le projet européen, aussi Rome Labor qu'on invite ce soir. Donc on est dans cette
00:17:58 démarche de vraiment faire réseau. Là encore dans cette démarche de faire réseau,
00:18:03 Rome Labor ont été parmi les pionniers en montant un projet à Darmstadt en 2014 où
00:18:08 ils ont ouvert la porte à nombre d'autres collectifs, dont le nôtre, mais aussi par
00:18:14 exemple Horizontalés qu'on a rencontrés à cette occasion et qu'on invite nous-mêmes
00:18:17 maintenant dans notre projet. Donc vous voyez que ces liens se construisent non pas pour
00:18:21 former la Fédération des Bonnes Pratiques, ou le Congrès international d'architecture
00:18:26 alternative, comme ils l'ont fait à l'époque pour l'architecture moderne, mais se construisent
00:18:30 par amitié et par des rencontres. Pour conclure, et surtout passer le micro à Marcus, Rome
00:18:40 Labor nous a invités en 2014 en Allemagne et depuis ailleurs. Donc vous avez, je rentre
00:18:46 pas dans les détails, mais un projet d'air de jeu temporaire en Norvège, un workshop
00:18:53 en Norvège, un autre workshop en Allemagne. En ce moment on travaille aussi avec eux sur
00:18:58 les questions d'espace inclusif à Marseille, à Cologne et sur une expo à Copenhague.
00:19:03 Donc vous voyez qu'on a plein de choses à partager et à se dire, c'est aussi pour
00:19:07 ça qu'on l'a invité. Donc on est très heureux de leur rendre un petit peu l'appareil
00:19:12 en les invitant ce soir. Et je te passe le micro.
00:19:16 Bien, bonsoir et merci de m'avoir invité. Et merci d'avoir fait référence à Rome
00:19:31 Labor. C'est un honneur de pouvoir présenter notre travail, échanger avec vous. Nos idées,
00:19:41 quand ETC m'a invité à faire une présentation dans le cadre de cette question de School
00:19:58 of Commons, les communs, c'est un thème qui m'intéresse beaucoup. Alors, pas nécessairement
00:20:05 dans le contexte d'architecture, des écoles d'architectes, ça c'est venu plus tard,
00:20:09 mais au départ, on s'intéresse à l'ère dans laquelle nous vivons, une ère de nombreuses
00:20:14 crises. Alors, après la crise financière, un certain nombre d'initiatives ont pris
00:20:22 forme. Il y avait en particulier de nouveaux échanges entre le secteur privé et le secteur
00:20:31 public parce que le secteur privé s'est trouvé en difficulté pour financer les projets.
00:20:38 Puis, inversement, le secteur public, lui aussi, s'est trouvé démuni et n'était
00:20:42 pas en mesure de combler ce manquement. Alors, commençons par Bruno Latour et la perspective
00:20:53 planétaire, terrestre, qui nous invite à apprendre à être, à vivre avec, et les
00:21:00 communs les plus courants qu'on appelait la zone critique dans une exposition qui a
00:21:05 eu lieu à Karlsruhe, et c'était une publication de Bruno Latour et Pieper Warburg. C'est
00:21:11 là la représentation d'une zone autour d'une planète qui est habitée, qui porte
00:21:17 la vie. Donc, vous avez ces zones et tout ce qui est en dehors est sans vie. Ce concept,
00:21:24 en tout cas d'un point de vue architectural, ce point de vue est très touchant parce qu'on
00:21:30 a en quelque sorte cette délimitation de tout ce qui vit sur la planète et c'est
00:21:35 ce dont on parle quand on parle de vivre ensemble, de faire des choses ensemble ou lorsque l'on
00:21:39 s'intéresse au futur. On sait que nous vivons à l'intérieur de l'anthropocène
00:21:44 où l'action humaine a déjà transformé de manière, disons, dramatique la façon
00:21:50 dont nous vivons ensemble. Enfin, c'est une disparition des espèces et nous perdons
00:21:57 de nombreux amis de la planète, de nombreux cohabitants, espèces animales et biologiques
00:22:03 qui ont disparu et là ça a été repris de ce travail sur la zone critique. Je cite
00:22:10 également Eleanor Ostrom pour qui cette notion de commun lui a valu d'ailleurs un prix
00:22:20 nouvel en économie. Pour elle et pour d'autres, on voit qu'il s'agit d'une ressource
00:22:28 limitée qui est commune à tous et qui constitue en quelque sorte cette frontière intérieure,
00:22:36 c'est commun. Pour Eleanor, il faut qu'il y ait un groupe limité d'être associé
00:22:43 au commun et ces habitants du commun doivent pouvoir prendre des décisions rapidement,
00:22:54 pouvoir dans certains cas imposer des sanctions en cas de désaccord ou si la règle commune
00:23:01 n'est pas suivie. Les commoners, mais ces êtres du commun sont également ceux qui
00:23:08 en bénéficient et c'est une notion assez intéressante. On peut voir ça en termes
00:23:17 d'action collective ou de gestion des ressources. Cela s'applique bien sûr à la planète,
00:23:23 mais à un niveau plus bas. Le logement, l'alimentation, enfin tout ce qui constitue la vie, ces commoners
00:23:33 finalement ce sont les citoyens du commun. J'ai présenté ici quelques exemples des
00:23:41 environnements d'apprentissage que nous avons élaborés à Ramsdor. Ce n'est pas que les
00:23:48 communs, c'est quand même l'école, on parle de l'école d'architecture des communs,
00:23:53 comment apprendre ensemble, comment nous situer dans cette transformation qui se projette,
00:24:00 laquelle nous faisons face et contre laquelle peut-être il va falloir prendre des mesures
00:24:08 correctives si nous voulons sauver la planète. Alors peut-être que nous n'allons pas changer
00:24:15 le fait qu'il y a un tour autour du soleil, mais pour autant qu'est-ce que nous pouvons
00:24:19 faire, quels sont nos moyens dans ce contexte dramatique. Alors j'ai présenté le premier
00:24:26 exemple, l'école urbaine, deuxièmement l'université pétanque, le Floating University, et ensuite
00:24:35 la House of Statistics, la Maison des Statistiques. Alors ce sont trois projets, ça fait beaucoup,
00:24:40 je vais voir ce qu'on peut faire. D'abord ce qu'on appelle The Urban School, l'école
00:24:44 urbaine, c'est une école qui se trouve dans la Ruhr en Allemagne, l'école de la Ruhr,
00:24:56 c'est une sphère de conversation, une pratique située où tout est à une égale importance.
00:25:04 Alors c'est une institution en quelque sorte simulée, c'est une expérience artistique
00:25:09 où l'on simule le fonctionnement d'une institution, mais vous avez quand même un réseau européen,
00:25:15 un public à travers le monde qui est notamment connecté par le réseau Internet. Alors Colin
00:25:23 Bord dit que tout constitue un environnement d'apprentissage, alors dans ces schools, dans
00:25:30 ces écoles urbaines, on se trouve dans un contexte urbain et chacun est invité à participer
00:25:39 à ces échanges qui sont des échanges ouverts. Alors nous sommes venus à Paris, vous le
00:25:43 voyez sur la photo, nous avons rencontré ACT Lab, c'est un test, disons, vivant, mais
00:25:53 on évite l'abstraction d'un exposé formel comme ici, ici c'est tous les sens qui sont
00:25:59 en quelque sorte activés et nous avons été accueillis par les citoyens qui faisaient
00:26:07 tourner l'architecture autogérée, passage 56, on voit comment les utilisateurs peuvent
00:26:15 reprendre un projet sur eux et le faire vivre et c'est la première fois dans cet échange
00:26:22 cette notion du projet à la pratique a pu se développer parce que ma propre pratique
00:26:28 était sans celle du projet et on voit qu'il y a un continuum du projet justement à la
00:26:33 pratique et ici la démarche initiale était de développer des projets mais avec la maison
00:26:39 de statistiques, House of Statistics et la Floating University, c'est une nouvelle dynamique
00:26:45 qui avait été mise en place qui est donc orientée vers la pratique réelle plutôt
00:26:50 qu'un simple projet qui au départ est sur le papier.
00:26:53 Alors avec cette Urban School, cette école urbaine, nous sommes allés jusqu'à Marseille,
00:26:58 nous avons dévoilé le plan de masse, le Master Plan tout en découvrant la ville historique
00:27:04 et on voit comment les échelles, les perspectives et les acteurs trouvent leur place dans une
00:27:10 approche commune et là nous avons rencontré ceux qui étaient associés à cela donc là
00:27:14 on voit une rencontre avec les habitants mais à part Marseille, on voit l'exemple ici
00:27:19 de la ville de Liverpool où il y a un projet de rénovation du logement où au départ
00:27:25 on démolissait des petits lotissements pour les remplacer mais en fait ce n'est pas tellement
00:27:32 les logements qui étaient renouvelés mais c'était le marché du logement qu'il était.
00:27:37 Nous avons rencontré des personnes qui étaient actives depuis des dizaines d'années dans
00:27:42 le quartier qui ont travaillé sur des projets d'organisation sociale pour justement pouvoir
00:27:49 assurer une continuité de l'habitat dans ce quartier de Liverpool.
00:27:55 Mais l'école est également un lieu de pratique sociale donc la lecture commune dans les espaces
00:28:03 publics, ici nous avons un cadre plus formel de conférences mais l'idée c'est d'avoir
00:28:09 un espace ouvert où chacun peut découvrir notre activité.
00:28:15 Un autre exemple, nous nous sommes rendus à Holmbeck, alors en fait c'est un quartier
00:28:22 de Liverpool et c'est là que les citoyens ont réouvert une boutique désaffectée,
00:28:29 l'ont transformée en boulangerie commune de quartier disons mais auto-organisée et
00:28:37 c'est cela qui a abouti.
00:28:42 Alors ce qu'on appelle le Community Land Trust, c'est une démarche par laquelle les
00:28:52 fonciers peuvent être rachetés par la communauté collectivement pour développer des projets
00:28:57 tels que cette blancherie mais il peut y avoir des projets artistiques.
00:29:01 Le journaliste John Oerstreich a justement pu développer un projet artistique dans ce
00:29:06 cadre.
00:29:07 C'est une, cette Urban School, cette école urbaine est une école itinérante, ici on
00:29:14 voit, donc il y a aussi bien des espaces institutionnels ou non institutionnels, il y avait un programme
00:29:19 local, la Cité à Vitenay.
00:29:21 Hartigan, ça c'est toujours dans la vallée de la Rour, le premier projet invitait les
00:29:27 participants à voyager collectivement à travers la vallée de la Rour et le deuxième
00:29:31 consistait à agir sur le terrain, c'est-à-dire à partir des connaissances acquises sur le
00:29:36 terrain, comment mettre cette connaissance au service de la situation, toujours donc
00:29:42 dans cette région.
00:29:43 On a ouvert ce qu'on appelle Shop School, une école boutique pour ainsi dire, où nos
00:29:50 activités sont représentées mais l'idée c'est d'avoir un accès facile, vous voyez
00:29:55 les fenêtres transparentes ou par définition nous sommes axés sur l'ouverture.
00:30:02 Une infrastructure que j'aime beaucoup c'est une salle de classe gonflable, alors c'est
00:30:09 une architecture gonflable que l'on peut très facilement minimiser, on peut voyager
00:30:13 avec en la pliant en tout petits morceaux et c'est une espèce de miracle de l'espace
00:30:21 puisque en très peu de temps, à partir de rien du tout, là vous avez un parking abandonné
00:30:29 au-dessus d'un centre commercial et on peut complètement réinventer cet espace pour
00:30:34 en faire donc cette école sous un dôme gonflable.
00:30:38 Nous avons également travaillé avec les nouveaux matériaux dans des espaces publics,
00:30:43 ici c'est un atelier, alors j'essaie de reconnaître les personnages, en tout cas
00:30:49 cela s'inscrit toujours dans le cadre de ce que j'appelais la School of Commons, cette
00:30:55 école des communs et cette dame en rouge est venue nous interroger pour savoir ce que
00:31:00 nous faisions et elle était très curieuse, très ouverte et elle s'est, elle a pris
00:31:09 la petite perceuse sans fil pour également participer au projet, elle a construit quelque
00:31:14 chose enfin comme quoi on peut faire intervenir tout le monde.
00:31:17 Le fait de faire des choses en public facilite cette porosité des processus et l'interaction
00:31:24 avec le public, dans une certaine mesure on peut permettre à l'imprévu de se produire,
00:31:30 en tout cas cette dame en rouge, elle ne se disait pas ce jour-là en s'entendant de
00:31:38 chez elle qu'elle allait participer à ce genre d'expérience.
00:31:41 Et puis c'est une façon un petit peu optimiste de revoir la dimension urbaine, si vous avez
00:31:47 des espaces publics qui sont partagés, qui sont maintenus, qui sont entretenus de manière
00:31:51 disons collective, il ne s'agit pas simplement des espaces de transport ou de mobilité mais
00:31:56 vraiment des espaces de vie, communes, urbaines, des espaces de vie donc c'est là que l'inattendu
00:32:02 peut éventuellement se produire ou en tout cas vous le rencontrez ou on rencontre en
00:32:09 tout cas quelque chose d'intéressant, quelque chose dont on veut faire partie, qui fait
00:32:15 ne serait-ce qu'à un moment partie de votre vie.
00:32:18 Donc là on portait les éléments en bois donc c'est une disruption pour ainsi dire
00:32:23 de l'habituel, il y a également des explorations nocturnes, vous le voyez ici et l'idée
00:32:28 ensuite c'est de faire revenir la pratique sociale dans la ville, à cet âge, pour des
00:32:34 conférences telles que celle-ci, c'est très bien d'avoir une situation conviviale où
00:32:41 il y a dîner, une pause dîner où on fait la cuisine pour tout le monde et donc on partage
00:32:47 un repas, il ne s'agit pas simplement d'écouter un exposé, on partage un repas également,
00:32:52 enfin bon il y a une démarche conviviale, c'était je crois d'ailleurs l'idée grecque
00:32:56 du symposium qui faisait intervenir le banquet.
00:32:59 Alors ensuite quand on revient sur l'intervention urbaine, un des projets qui avait été réalisé
00:33:07 avec les mêmes acteurs, vous les voyez d'ailleurs, c'est les mêmes que l'école urbaine de
00:33:12 la vallée de la Roure, mais dans les deux cas, au départ on se dit qu'on a affaire
00:33:17 à une situation qui échoue et les gens s'accusent les uns les autres et pour une situation d'échec,
00:33:28 arrivé dans une situation d'école, de salle de classe, on fait le point, qu'est-ce qui
00:33:34 s'est passé, pourquoi l'expérience n'a pas abouti et là, une discussion avec un modérateur,
00:33:41 là on sort de son rôle et on prend le rôle de l'autre et du coup la conversation devient
00:33:47 impossible, au lieu de s'invectiver les uns les autres et de rester braqué, c'est un
00:33:51 jeu de rôle qui permet de sortir de l'impasse.
00:33:54 Alors il faut savoir que les espaces publics quand même dans notre pays sont très réglementés,
00:34:00 régulés, là cette installation, c'était l'installation d'un jour, on a invité Valentina
00:34:09 Kager à proposer quelque chose et ce qu'elle a proposé, c'était le four fusé durable
00:34:20 qui est construit sur un banc chaud, donc c'est une espèce de mobilier urbain qui est
00:34:28 proposé avec, vous avez en plus la chaleur puisque c'est un four qui dégage une certaine
00:34:35 chaleur mais vous pouvez également y cuire quelque chose, l'élément sauvage qui est
00:34:39 le feu, qui est en quelque sorte domestiqué et puis ensuite cette même installation a
00:34:45 été transportée à Vytton après l'essai couronné de succès, personne ne s'est brûlé
00:34:56 et vous aviez une chaleur et puis en plus c'était une installation sympathique, conviviale,
00:35:00 c'était ce qui nous a permis d'ouvrir la conversation avec les représentants de la
00:35:05 municipalité, donc de cette ville de Vytton et un nouvel espace a été trouvé où ce
00:35:13 four fusé a pu être réinstallé.
00:35:18 Enfin quand on essaie de demander un permis avant d'avoir, si vous voulez, procédé à
00:35:24 un essai, ce n'est pas évident, là avec cette installation c'était une expérience
00:35:29 qui a pu faire ses preuves et à travers cette expérience collective nous avons pu trouver
00:35:34 de nouvelles façons de développer nos projets, trouver de nouveaux amis, des amis de cette
00:35:40 idée de cette installation.
00:35:41 Ça c'était dans l'école urbaine, l'école pour la pratique urbaine.
00:35:47 J'aime bien cette notion parce qu'on est à mi-chemin entre l'architecture, l'urbanisme
00:35:56 et un côté social et un côté artistique.
00:36:02 Alors c'est une phrase très longue que je viens de prononcer mais je trouve ça toujours
00:36:09 intéressant de dire tout cela dans une seule phrase.
00:36:12 Mais enfin c'est aussi l'espace dans lequel la ville se crée parce qu'on parle de la
00:36:16 cité ou de la ville, de la police, c'est souvent une notion un petit peu abstraite,
00:36:21 un peu lointaine, on n'arrive pas trop à comprendre ce que ce concept recoupe et là
00:36:26 l'idée c'est de, pour comprendre que chacun a sa propre capacité d'agir dans la cité
00:36:36 et dans le cadre d'une action collective, on voit qu'il y a un apprentissage que l'on
00:36:44 peut acquérir à travers cette école urbaine où chacun donc pour faire doit et peut apprendre.
00:36:53 Alors si ça vous intéresse un peu plus, vous avez "One Publishers to Find Comrades",
00:36:59 on publie pour se trouver des camarades ou des amis.
00:37:03 Alors là c'est la maison d'édition d'ETR à Barcelone qui a publié ce petit manifeste.
00:37:10 Toujours est-il que ça c'était le projet Urban School, l'école urbaine de pratique
00:37:16 et c'est ce qui m'amène au projet suivant, si je peux l'appeler ainsi, la "Floating
00:37:23 University", l'université flottante.
00:37:24 Encore une fois c'est une traduction littérale, il faut se rappeler que maintenant on ne parle
00:37:30 plus d'université, "university", c'est pour des raisons juridiques parce que nous
00:37:34 ne sommes pas une université.
00:37:36 Nous avons reçu une lettre extrêmement désagréable du maire de Berlin qui dit "Vous n'êtes
00:37:42 pas université, si vous continuez à vous appeler ainsi vous allez écoper d'une amende
00:37:48 énorme".
00:37:49 Bon, c'est le centre d'éducation et de recherche qui est chargé de délivrer, disons,
00:37:56 un projet ou en tout cas le titre d'université.
00:38:00 Alors nous ne sommes pas une université, nous ne flottons pas mais ça existe quand
00:38:04 même.
00:38:05 Alors cet objet est à Berlin, on peut...
00:38:09 C'est un site, c'est un espace, c'est un lieu que l'on peut visiter encore et pourquoi
00:38:17 flottant ? Au départ c'était un projet qui avait été créé par une équipe, l'équipe
00:38:26 de Von Stiermann et deux autres, Dorothy Albrock et deux autres collaborateurs qui
00:38:35 avaient créé cela.
00:38:37 De quoi s'agissait-il au départ ? Pourquoi l'université flottante ? Alors le mystère,
00:38:41 le mystère.
00:38:42 Quelqu'un a découvert cet espace qui est quelque peu caché.
00:38:46 Google appelle ça "floating university", on est à proximité du terrain d'aviation,
00:38:56 de l'ancien aéroport de Tampereuf à Berlin et il y a une grosse palissade qui cache tout,
00:39:00 on ne voit rien et c'est à 7 mètres en dessous du niveau de la chaussée.
00:39:05 Cet espace a été construit comme une infrastructure technique.
00:39:11 L'idée était là pour collecter les eaux de ruissellement de toutes ces zones bâties,
00:39:17 donc en béton et ensuite ces eaux de ruissellement sont diverties vers le canal de Landry qu'on
00:39:25 ne voit pas sur cette diapo.
00:39:27 Vous voyez Südstern, l'étoile du sud, en tout cas c'est là que le canal aboutit
00:39:33 et les eaux du canal arrivent et les eaux de ruissellement sont filtrées depuis les
00:39:38 années 30, date de la construction de l'aéroport de Tampereuf.
00:39:42 Alors c'est une infrastructure technique qui fonctionne ainsi, bon, alors très bien.
00:39:47 Mais, mais, il y a un mais, ce moment de découverte nous a amené à nous dire "mais tiens, c'est
00:39:55 quand même un espace extraordinaire, ne serait-il pas intéressant d'en faire quelque
00:40:01 chose, quelque chose d'autre, quelque chose de plus qu'une simple infrastructure technique
00:40:05 avec sa fonctionnalité?"
00:40:06 Eh bien, c'est là que l'imaginaire architectural intervient.
00:40:13 Au départ, on commence par des schémas, des dessins.
00:40:17 Alors là, c'est, alors effectivement, ça, il y a quand même trois ans de travail, de
00:40:24 réflexion, de développement, d'échanges, de financement qu'il a fallu trouver.
00:40:30 Et puis ensuite, il s'agissait quand même d'affiner le narratif pour que ce que nous
00:40:36 produisions puisse en quelque sorte coller avec le paysage.
00:40:41 Vous vous rappelez le projet Ostern, vous avez l'école urbaine.
00:40:45 Bon, tout cela nous a amené, enfin ces projets successifs nous a amenés à créer ce qu'on
00:40:50 appelle cette notion d'université ouverte.
00:40:53 C'est-à-dire qu'on se dit, voilà, si nous ne sommes pas une agence, nous ne sommes pas
00:40:57 un studio, nous ne sommes pas un bureau, mais ce qu'on fait à Raum Labor, notre activité,
00:41:06 cet environnement que nous abordons, c'est un environnement d'apprentissage.
00:41:09 Donc, on aborde ce projet comme un espace d'apprentissage, enfin, cette espèce de formation
00:41:17 sur le terrain, pour ainsi dire.
00:41:20 Alors, c'est à moitié une plaisanterie, mais avec cette notion d'université, entre
00:41:26 guillemets, l'idée était de créer un environnement d'apprentissage.
00:41:30 Alors, c'est un peu l'idée maîtresse derrière cette notion de cette chose flottante qui
00:41:39 a pu peu à peu prendre forme, une espèce de campus flottant, mais vous allez voir
00:41:45 de quoi il s'agit.
00:41:46 Alors, au départ, nous avions une démarche collective, vous aviez des étudiants, des
00:41:50 éducateurs qui étaient associés, donc cette équipe de constructeurs, on a construit
00:41:55 quelque chose qui ressemblait à un auditorium, un laboratoire pour les eaux de filtrage,
00:42:01 une cuisine, un bar, des toilettes.
00:42:04 Là, vous avez le système d'évacuation.
00:42:06 Alors, c'était l'artiste Catherine Ball, vous voyez cette baignoire avec des fougères
00:42:15 à l'intérieur, avec plutôt des roseaux à l'intérieur.
00:42:19 Alors, moi-même, j'enseigne, j'enseigne à l'Université des Arts à Berlin, et c'est
00:42:28 là que j'ai proposé un atelier qui s'appelait "Designing around the kitchen table", la conception,
00:42:34 le dessin autour de la table de cuisine.
00:42:37 Donc, il y a effectivement un travail de dessin, mais également de cuisine, il y a une espèce
00:42:43 d'hybridisation en quelque sorte, vous avez quelque chose qui est véritablement une cuisine,
00:42:48 on y fait, la cuisine, et à droite, vous voyez que la cuisine reconvertie au moment
00:42:54 de la présentation des projets, et là, on examine et on discute des projets, des dessins,
00:43:00 d'architecture.
00:43:01 Donc, cette fonction combinée cuisine-studio.
00:43:05 Mais avec les étudiants d'architecture, on leur demande, le terme "agency" désigne
00:43:15 aussi bien l'agence que le fait de faire, donc on dessine, on modélise, et on s'inscrit
00:43:25 dans cette dynamique, et c'était ça qui était, enfin, tout ce semestre, enfin, les
00:43:31 trois mois de ce semestre universitaire, le projet flottant, nous a animés.
00:43:37 Mais ça va plus loin, parce que les étudiants même s'étaient appropriés en quelque sorte
00:43:41 l'espace, au départ, on arrive, on ne sait pas comment ça fonctionne, on pose des questions,
00:43:47 au moment, où sommes-nous, qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que je peux faire, et
00:43:51 tout ce qui avait un petit peu d'antériorité pouvait devenir les sachants qui pouvaient
00:43:57 donc partager le savoir, qui se construisait peu à peu, et c'est ainsi que nos étudiants
00:44:06 sont à leur tour devenus les sachants qui étaient là pour ensuite passer le savoir
00:44:13 aux nouveaux arrivants.
00:44:14 Alors, ça, c'est la structure en 2018.
00:44:23 C'est quand même intéressant, enfin, d'un point de vue architectural, c'est une structure
00:44:29 tout à fait spectaculaire, parce que vous voyez à droite qu'il y a ces toits gonflants
00:44:37 qui sont illuminés comme une bulle qui se réfléchit sur le plan d'eau, une vision
00:44:48 quand même assez inhabituelle sur le plan architectural, et puis, évidemment, c'était
00:44:56 construit avec les fonds du ministère de la Culture, donc il fallait quand même être
00:45:00 très efficace dans la gestion de ce budget, il fallait en avoir pour son argent, donc
00:45:06 l'aspect pragmatique se retrouve là, vous avez cette structure d'échappotage avec
00:45:10 des éléments en bois et des planchers et des parois, tant qu'elles existaient, étaient
00:45:15 donc en bois, un plan d'eau dans l'auditorium, là, parce que vous voyez donc à droite,
00:45:22 et il y a même un sol, un plancher qui peut être dégagé.
00:45:27 Enfin, c'était tout à fait spectaculaire, là, on n'en voit qu'une petite idée, c'est
00:45:31 Florian, dans notre groupe, qui en est l'auteur, donc je peux en parler sans me vanter, je
00:45:36 peux faire les louanges de ce projet que je trouve tout à fait remarquable, mais il
00:45:41 faut bien voir que ceci a été mené de manière très soigneuse, parce qu'il y avait plusieurs
00:45:46 programmes quasi qui pouvaient rentrer en conflit, et puis surtout, dans une situation
00:45:51 inconnue, essayer de concilier des projets différents, et effectivement, les projets
00:45:58 se sont un petit peu affrontés, mais ils ont pu coexister, et même interagir, partant
00:46:05 d'intentions différentes.
00:46:06 À gauche, vous avez cette photo aérienne où l'on voit la structure en 2018, donc,
00:46:11 qui, comme vous le constatez, est une structure extrêmement compacte, et puis, à l'arrière,
00:46:16 vous avez ce qu'on appelle un bâtiment qui s'appelle Urban Forest, une forêt urbaine,
00:46:22 et en fait, c'est l'atelier BAO qui avait montré ce projet à Berlin dans une exposition
00:46:28 sur le logement.
00:46:29 Et en fait, ce projet est resté, en quelque sorte, d'actualité, on l'a donc importé,
00:46:43 donc ce projet floating, flottant.
00:46:45 Et là, vous voyez, donc, ces gros os, on voit, alors, c'est une photo, une chronologie
00:46:52 avec un an d'écart, une série temporelle, et on peut suivre, donc, sur une période
00:46:59 de 10 ans, toute cette végétation qui a poussé peu à peu, et c'est ça qui fait,
00:47:06 enfin, en partie, le charme de ce site.
00:47:09 Vous avez un nouvel acteur qui intervient au départ, c'est un espace, disons, un terrain
00:47:14 vague, vous aviez l'infrastructure technique, la zone de rétention d'eau, de ruissellement,
00:47:21 et on ne fait rien du tout, les sédiments s'accumulent, vous avez des graines qui sont
00:47:31 transportées par le vent, et le cycle de la vie démarre sur une surface de béton,
00:47:37 rappelez-vous que c'était une structure en béton.
00:47:39 Alors, au départ, vous avez cet écosystème complexe, avec différentes formes de vie
00:47:45 à gauche, et puis, à droite, on voit quand même une construction, mais avec du verre.
00:47:50 Ce verre, enfin, il y en a beaucoup, et en fait, c'est l'espace, disons, végétal, planté
00:47:58 en roseau, donc, qui est le plus important de toute la région.
00:48:04 En fait, c'est un écosystème qui est d'ailleurs très protégé, parce qu'on a pu y établir
00:48:09 une biodiversité considérable.
00:48:14 Il y a cinq espèces d'amphibies qui y vivent, mais ça n'est pas directement lié au sol,
00:48:23 il y a quand même toujours le plan de béton par-dessus, et donc, d'un point de vue juridique,
00:48:28 stricto sensu, vous avez un écosystème existant, avec toutes ces espèces rares, cette biodiversité,
00:48:34 mais juridiquement, seuls les écosystèmes qui sont directement connectés au sol peuvent
00:48:40 bénéficier de la protection.
00:48:41 Vous avez une situation un petit peu hors sol, c'est le cas de le dire.
00:48:47 Enfin bon, c'est intéressant.
00:48:48 Mais alors, donc, notre université flottante, notre flocking, comme on l'appelait, est en
00:48:54 quelque sorte une troisième couche d'action.
00:48:56 Nous avions donc l'infrastructure technique, la biodiversité, et donc les êtres humains,
00:49:02 très curieux de savoir ce qui se passe dans cet espace, et sur le plan de la nature, comment
00:49:10 réorienter nos propres actions pour rester terrestres dans le sens planétaire, rester
00:49:17 littéralement les pieds sur terre.
00:49:20 Alors ce qui est intéressant, c'est que cette eau, qui a l'air très belle, est en même
00:49:23 temps polluée, parce que la pollution, bon, c'est essentiellement la pollution atmosphérique,
00:49:30 mais également les poussières de pneus.
00:49:32 Vous avez des produits qui empêchent la rupture des pneus, qui se met sur la surface des pneus.
00:49:46 Ces matières chimiques sont hyper toxiques, et il y a une étude canadienne là-dessus
00:49:51 qui montre que ces produits chimiques sont extrêmement toxiques sur la flore et la faune
00:49:57 dans la région.
00:49:58 Et donc vous avez d'un côté une forte biodiversité, mais également ces polluants qui viennent
00:50:04 des poussières de pneus, ou en tout cas des produits chimiques collés sur les pneus,
00:50:09 qui sont venus polluer de manière très toxique cette zone.
00:50:14 Alors c'est une situation à la fois paradoxale, mais tout à fait intéressante, puisque vous
00:50:18 aviez les deux qui cohabitaient, la pollution et la biodiversité.
00:50:22 Et ici, alors, par rapport à tout cela, il y a un processus décisionnel.
00:50:29 D'abord les décisions de l'infrastructure, ensuite vous avez la direction de l'environnement
00:50:35 qui essaie de protéger la nature, ce qu'il en reste, et ensuite nous, à un troisième
00:50:39 niveau, la société civile, nous essayons de mettre en place des pratiques hybrides.
00:50:44 Donc d'un côté vous avez des restrictions imposées par les couches supérieures, mais
00:50:49 à l'intérieur de ce cadre restreint nous faisons ce que nous pouvons faire.
00:50:52 Donc c'est une structure hiérarchisée.
00:50:54 Dès le départ, la question s'était posée, est-ce que l'on peut ouvrir cet espace pour
00:51:00 avoir une approche plus hybride ? Il nous a semblé que les êtres humains aiment bien
00:51:06 avoir des plans d'eau dans leur environnement, la biodiversité aime également les plans
00:51:10 d'eau, par contre l'infrastructure technique, ça ne lui plaît pas trop, cette présence
00:51:14 d'eau, alors est-ce qu'on peut peut-être circonscrire ce plan d'eau ? Ou alors si
00:51:19 nous constatons que l'eau est contaminée, mais que par ailleurs, et là il y a des études
00:51:24 qui ont expliqué que ce plan de roseau agit comme un filtre naturel, alors ce qui traverse
00:51:33 ce filtre n'est peut-être pas de l'eau potable, mais en tout cas on peut nager dedans, autrement
00:51:36 dit les toxines sont retenues par ce bord de roseau et là peut-être que la protection
00:51:47 des roseaux, faciliter leur pousse pourrait être bénéfique pour tout l'espace, évidemment
00:51:59 c'est bon pour nous, mais c'est bon également pour les espèces, les grenouilles et autres
00:52:05 espèces amphibies, mais une bonne chose également pour le climat, puisqu'évidemment il vaut
00:52:09 mieux avoir une nappe phréatique ou un plan d'eau qu'un plan de béton, c'est toujours
00:52:16 préférable.
00:52:17 Et alors, et alors, j'aime bien ces photos, parce qu'on essaie de voir comment on peut
00:52:27 interagir avec cet espace paradoxal et il en sort toujours une beauté inattendue.
00:52:34 C'est le moment peut-être de vous présenter cette notion de tout ce qu'on appelle la
00:52:40 "Hubert-Zituation", la situation de formation.
00:52:42 On parle de cette transformation que nous constatons, mais dans le dessin de la transformation,
00:52:55 quand on parle de Hubert-Zituation, il ne s'agit pas simplement de faire les choses
00:52:59 différemment de même, parce que nous savons qu'il faudra changer notre façon d'être,
00:53:03 mais les choses restent aussi les mêmes.
00:53:06 C'est l'écart entre l'action et la connaissance et pour combler cet écart, il y a peut-être
00:53:16 une... on apprend à faire les choses différemment.
00:53:19 Alors, notre projet "Floating" essaie, si l'on peut dire, essaie de proposer cette
00:53:27 formation, cette situation de formation où l'on est exposé à des conditions, des situations
00:53:35 qu'on ne connaît pas chez soi, à l'école ou même comme ici dans une salle de conférence,
00:53:40 mais auxquelles on est confronté et on commence à avoir une perception de soi-même, sa propre
00:53:48 pertinence par rapport à l'environnement.
00:53:50 On se situe différemment, on voit qu'on peut faire les choses différemment en agissant
00:53:55 collectivement.
00:53:56 On peut, d'abord individuellement, on peut en tirer évidemment une expérience bénéfique.
00:54:01 Alors, ce que vous avez à droite, c'est un atelier qui a été conjointement réalisé
00:54:09 avec le groupe TAC de Barcelone.
00:54:11 Ce qui a été proposé, c'est de créer un espace de rencontre entre les espèces.
00:54:17 Alors, ce cerceau, je crois qu'il y a des manches à balais qui retiennent le cerceau.
00:54:26 Mais alors, qu'est-ce qui est sorti de tout ça ? Donc, ces cerceaux ont été transformés
00:54:33 et c'est une façon assez magnifique.
00:54:36 On voit la façon dont l'imagination humaine peut créer un nouvel espace et ça va au-delà
00:54:41 de notre, disons, notre perception immédiate de la façon dont les choses fonctionnent.
00:54:46 Et donc, c'est cet espace de rencontre des espèces, quelque part dans le plan d'eau
00:54:55 de l'université flottante.
00:54:56 Alors, vous avez également Sophia Donner qui mène un atelier où s'intéressait la
00:55:03 question de gentrification, bourgeoisement, justement autour de cet espace.
00:55:10 Alors, je n'en ai pas parlé, il y avait donc l'aéroport de Templehof et toute sa
00:55:16 planification.
00:55:17 À l'est de Templehof, il y a un quartier qui s'appelle Neukölln, un quartier de Berlin
00:55:31 qui était très populaire où l'habitat était bon marché.
00:55:35 Enfin, lorsque Templehof a été converti en parc, tout d'un coup, c'est devenu très
00:55:42 branché, très attirant et il y a eu une explosion des prix de l'immobilier dans ce
00:55:50 quartier avec tous les effets que vous pouvez imaginer.
00:55:52 Alors, « Project to Practice », du projet à la pratique à projet, au départ, c'est
00:56:00 une intention, un dessin.
00:56:02 Ici, il ne s'agit pas de dessiner l'infrastructure physique que j'ai représentée, que j'ai
00:56:11 montré tout à l'heure, mais on essaie de voir ce qui se passe et quand.
00:56:15 Et alors, là, on sort un petit peu de la pratique de Ramlabor ou d'autres architectes.
00:56:24 On ne s'arrête pas dès lors que l'installation physique est achevée, il s'agit également
00:56:31 d'être associé à l'exploitation, à la vie.
00:56:34 L'exploitation, on peut parler de la vie du projet.
00:56:38 Il ne s'agit pas simplement de construire puis de partir.
00:56:41 Là, c'est Andreas Lanz des travaux publics qui dit que ce qui est embêtant dans ce projet,
00:56:46 c'est qu'il est mort-né, puisqu'on sait qu'il a, si vous voulez, un cycle de vie
00:56:56 d'octobre ou d'avril à octobre, ça c'est déjà très long pour un projet, parce qu'on
00:57:00 sait d'avance qu'il y a une chronologie.
00:57:05 De même, vous avez cette institution fictive qui s'appelle l'université, qui ne flotte
00:57:11 pas, mais enfin, qui est toujours là.
00:57:13 Et au bout de six mois, on est toujours là.
00:57:17 Et là, l'idée, c'est qu'on avait fait la promesse de toutes sortes de choses intéressantes.
00:57:23 Alors, les lignes en bleu, c'est les engagements à long terme de l'université, la Weissensee
00:57:32 de Berlin et Ulrika, ça c'est cette histoire de cuisine.
00:57:36 Et puis tout en bas, Kids University, l'université des enfants.
00:57:40 Alors, c'est un programme qui s'est perpétué.
00:57:44 Alors, les blocs en orange, c'est ce qu'on appelle les semaines ouvertes, Open Weeks.
00:57:51 Donc, c'est une espèce de format festif où pendant deux semaines, vous avez un programme
00:57:59 de festivité et deux semaines d'activité auquel on peut participer.
00:58:04 On peut participer aux ateliers, écouter les conférences.
00:58:08 Il y a même des concerts.
00:58:09 Donc, il y a un ensemble d'activités prévues et dans une certaine mesure, ce Floating University
00:58:20 devient accessible.
00:58:21 En tout cas, ça donne envie d'y aller si on veut voir, je ne sais pas, telle conférence
00:58:29 ou quelle.
00:58:30 Et puis, les petites bandes en bleu sont d'autres institutions qui sont invitées.
00:58:37 Mais ça, c'est quand même très satisfaisant de voir comment d'autres acteurs se sont
00:58:47 associés à cette démarche, de nombreux groupes venant de différents endroits arrivent avec
00:58:52 leurs questions, leurs propres perspectives, leur propre façon de travailler.
00:58:56 Et parce qu'ils viennent de loin, généralement, bon, il reste peut-être une semaine ou deux,
00:59:02 mais quelquefois, ils font plusieurs visites.
00:59:07 Ça peut être intéressant.
00:59:08 Et donc, ces échanges avec Floating se fait pendant un espace de temps limité.
00:59:14 Mais là, vous avez ce groupe de visiteurs qui arrivent et il y a un chevauchement avec
00:59:19 les autres projets, la cuisine du Lricœur avec son dîner hebdomadaire, avec ce programme
00:59:27 de conférences.
00:59:28 Alors, c'est sympa de vous voir.
00:59:30 Voici vos nouveaux amis.
00:59:31 Merci d'être venus, etc.
00:59:33 Enfin, une démarche extrêmement conviviale.
00:59:35 Il faut bien voir ici que ce ne sont pas les créateurs de Floating qui sont là pour
00:59:45 vous accueillir.
00:59:46 La question de savoir qui s'est approprié Floating, en fait, qui peut se présenter
00:59:55 en quelque sorte en maître des lieux, cette notion est un peu spéciale, puisque au départ,
01:00:01 on a quelqu'un qui crée un projet et qui assume la responsabilité du projet au cas
01:00:07 de problème et le groupe du projet qui assure la maintenance du site.
01:00:13 Donc là, vous avez, si vous voulez, les responsables.
01:00:16 Si vous pensez aux citoyens, les commoners, c'est un espace commun.
01:00:21 Eh bien, le processus décisionnel est limité au groupe qui a créé le projet au départ,
01:00:28 moyennant quoi c'est une ressource quand même ouverte, pas une ressource libre, comme
01:00:33 Eleanor le disait.
01:00:35 C'est un bien public ou un bien commun accessible au plus grand nombre et donc accessible,
01:00:45 disons, gratuitement.
01:00:47 Alors, évidemment, chacun peut arriver avec sa contribution, mais rien n'était formalisé.
01:00:51 On peut simplement se pointer.
01:00:55 Donc, du projet à la pratique, là, partons d'une idée un peu fantaisiste.
01:01:06 On voit comment ça se traduit de manière plus concrète.
01:01:09 En 2018, cet auditorium, alors ce petit cercle de végétation avait été créé par un groupe
01:01:15 d'étudiants néerlandais qui ont construit de manière bien néerlandaise un pôle d'air
01:01:21 où on récupère des terres submergées.
01:01:27 Et alors, ils ont rempli des sacs de sable ou autre et ils ont créé plutôt...
01:01:34 Ça ressemble plutôt à un atoll, une espèce d'île circulaire.
01:01:37 Et évidemment, sur cet atoll, on commençait à pousser une végétation très biodiverse.
01:01:47 Et c'est très beau, je trouve.
01:01:48 Ce cercle de végétation, cet atoll.
01:01:52 Alors, toujours du projet à la pratique.
01:01:53 À la fin, donc, de 2018, le budget avait été dépensé, le projet avait fait ses preuves,
01:02:03 enfin avait eu lieu.
01:02:04 Sur le plan comptable, les livres étaient clos.
01:02:11 La question était de savoir si, après ça, il fallait tout déconstruire.
01:02:14 Et la question s'est posée.
01:02:16 Nous avions un groupe, je crois qu'il y avait une vingtaine de personnes qui ont dit non,
01:02:20 non, on ne va pas détruire tout ça.
01:02:23 Et alors, on a créé une association.
01:02:26 C'est...
01:02:27 EEV, c'est un peu une association 1901.
01:02:31 C'est une association à but non lucratif, selon la loi de...
01:02:37 Enfin, un peu comme en France, mais là, ça a été créé donc en 2019.
01:02:41 Et cette ASSOC, ou ASOS, a été composée, bien sûr, par les membres fondateurs, mais
01:02:49 on peut très bien s'y inscrire.
01:02:52 Il y a de plus en plus de membres.
01:02:54 Et alors, il faut voir que ce genre de choses ne se produit généralement pas dans un projet
01:02:58 à une vie trop courte.
01:02:59 On ne va pas le perpétuer avec une association.
01:03:02 Et la société civile, en tout cas, d'après ce que j'ai pu voir dans mon expérience,
01:03:07 a besoin de plus de temps pour construire cette relation avec la cité.
01:03:14 Bien souvent, on crée un projet.
01:03:16 On pourrait appeler ça une utopie réelle, c'est-à-dire une espèce de banc d'essai
01:03:23 de quelque chose qui pourrait se concrétiser à l'avenir.
01:03:26 Mais ce qui en reste, finalement, c'est l'expérience d'un moment vécu qui a trouvé son moment
01:03:33 donc à un point dans l'espace, dans le temps.
01:03:36 Mais avec Floating, peut-être que c'est la magie du lieu, le fait que ce soit...
01:03:41 qu'il y ait eu un été très long et avec évidemment les qualités du site, mais les
01:03:47 intérêts manifestés par tous les participants, tout ça a fait qu'on a décidé de perpétuer
01:03:53 la chose avec cette association, cette EV, une association donc déposée à Eingetragen,
01:04:04 je crois.
01:04:05 Et comment est-il qu'on voit, au lieu d'avoir une structure, bon, qui a un plan linéaire
01:04:12 où on a l'évolution chronologique du projet, là c'est plutôt une écologie, plutôt qu'avoir
01:04:19 cette espèce de diagramme, de plan de veine linéaire.
01:04:22 Ici, vous avez quelque chose qui rappelle la surface de l'eau, les nénuphars ou que
01:04:27 sais-je.
01:04:28 On voit que la façon dont le projet évolue, c'est un peu imagé, on peut imaginer, je
01:04:36 ne sais pas, des bancs de sable ou que sais-je, mais enfin, c'est une façon de représenter
01:04:40 des groupes de travail et leur interaction qui a une structure beaucoup moins linéaire
01:04:47 que ne le présentait le schéma précédent.
01:04:50 On voit les interactions.
01:04:53 Vous avez par exemple la production, le suivi, je ne sais pas, la partie composte, enfin,
01:05:02 toutes ces dimensions du projet se rejoignent dans une espèce de constellation ici.
01:05:10 Et alors, c'est une association très vivante, puisque tous les 10 du mois, l'association
01:05:17 se réunit, prend des décisions.
01:05:20 Donc, avec cette histoire de citoyens du commun, on a vu que, ben voilà, on a créé
01:05:26 une forme de commun, cette espèce de bien public avec ce groupe limité qui est constitué
01:05:33 des membres de l'association.
01:05:34 Alors, les communs eux-mêmes sont limités, puisque c'est l'espace de cette université
01:05:40 flottante, du floating, et, eh bien, vous avez ces citoyens du commun, ces commoners,
01:05:46 qui gèrent cette ressource qui est le floating university.
01:05:50 Alors, on peut revenir à ce conflit du système hiérarchique que j'ai exposé.
01:05:55 À gauche, ce que vous avez, c'est le rêve de 2019, une espèce d'utopie.
01:06:02 À droite, vous avez le projet Templehof, ceux chargés de la maintenance technique
01:06:10 ont décidé d'éliminer ce plan de roseaux.
01:06:16 C'était en 2018 ou 2017.
01:06:19 Ils avaient estimé qu'il y avait une contamination qui était néfaste, et nous, l'agent de
01:06:28 protection de la nature, nous interdisait d'avoir accès au plan de béton quand on
01:06:34 a découvert ces espèces en danger de biodiversité.
01:06:38 Et puis, il y a un autre groupe, ceux qui étaient chargés de l'infrastructure, nous
01:06:45 interdisait l'accès.
01:06:46 Et puis, en même temps, cette zone était censée être protégée, mais les bulldozers
01:06:50 avaient droit de tout détruire parce qu'ils étaient tout en haut de la pyramide décisionnelle.
01:06:55 C'est quand même curieux et paradoxal, les intérêts.
01:06:57 Et là, on voit ce qui se passe quand des intérêts divergents sont mis en conflit.
01:07:03 Avec tout ça, les grenouilles et autres, c'est assez, ont disparu.
01:07:09 Là, c'est d'autres souvenirs d'une autre époque.
01:07:12 Et là, c'est un paradoxe.
01:07:17 Donc, vous avez la disparition de la biodiversité qui a permis à cette zone de publier ce
01:07:25 qu'on appelait une lettre de tolérance.
01:07:27 Je m'explique.
01:07:28 Le ministère de l'Environnement ne pouvait pas s'opposer à nos mouvements parce qu'il
01:07:34 n'y avait plus de biodiversité.
01:07:35 Il n'y avait plus de danger à la biodiversité.
01:07:37 Donc, nous avons eu le droit de nous maintenir dans les lieux.
01:07:40 Allez comprendre.
01:07:41 Donc, à quelque chose, malheureusement, pour ainsi dire.
01:07:47 Revenons donc à cette démarche planétaire.
01:07:50 Je ne vais pas entrer dans le détail, mais quand même quelques représentations parce
01:07:57 qu'on voit des gens qui font des choses.
01:08:01 Mais ici, vous avez une représentation qui me plaît bien.
01:08:04 C'est cet espace floating avec sa végétation ou plutôt ses arbres.
01:08:10 Donc, cela m'a fait découvrir une nouvelle grammaire.
01:08:19 Moi, j'étais daltonien.
01:08:21 J'étais insensible à ce qui était vert.
01:08:24 Je peux lire des livres d'architecture, des plans d'architecture.
01:08:29 Je peux regarder les feux de signalisation.
01:08:31 Je peux faire des tas de choses, mais je suis analphabète en matière botanique.
01:08:36 Alors, je peux distinguer une rose d'une tulipe, peut-être un oignon d'un artichaut
01:08:43 et encore.
01:08:44 Mais disons que de ce côté-là, je suis complètement inculte.
01:08:47 Et là, ça nous permet de voir un peu ce qui se passe au niveau des arbres.
01:08:51 Alors, vous avez d'autres représentations possibles.
01:08:54 Alors, cela, à mon sens, est peut-être moins joli, mais c'est le floating par rapport
01:09:03 au projet Templehof qui essaie de devenir pérenne, de s'hybridiser.
01:09:09 On a parlé de situation hybride tout à l'heure.
01:09:12 Et donc là, c'est un projet qui avait été élaboré par un bureau d'études pour voir
01:09:18 comment le floating peut être envisagé, comme un espace où vous avez des bancs de
01:09:26 sable, l'eau qui est maintenue et filtrée.
01:09:31 Et il y a cette coexistence que j'ai évoquée tout à l'heure.
01:09:36 Alors, ici, une représentation qui me plaît beaucoup plus, parce qu'en tout cas, elle
01:09:41 me parle beaucoup plus.
01:09:42 Et c'est aussi une façon de se débarrasser de ces dessins en lignes, disons, pures et
01:09:51 dures.
01:09:52 Ici, on fait intervenir un peu plus la douceur de la biodiversité, des lignes moins dures.
01:10:02 Ici, c'est une représentation d'un processus un petit peu imaginaire, mais cela me plaît
01:10:08 bien aussi.
01:10:09 La question se pose de savoir comment ce projet peut se transformer.
01:10:13 Floating, parce que vous aviez au départ cette construction de 2018, une autre addition
01:10:20 en 2019, mais en 2020, 2021, tout d'un coup, vous avez une nouvelle architecture entièrement
01:10:26 différente et on s'était dit, c'est un site qui pourrait être en transformation
01:10:31 permanente.
01:10:32 Tous les ans, tous les deux ans, il est reconstruit, il est transformé.
01:10:34 Et alors, c'est un groupe de citoyens du commun qui découvre l'espace, donc une représentation
01:10:46 un petit peu onirique de ce que pourrait devenir ce floating.
01:10:53 Surtout, on vient intervenir également en question d'eau, de filtrage, de pompes, etc.
01:11:00 Là, il y a le festival Climat, c'est une espèce de fête où l'on s'intéresse quand
01:11:10 même à la biodiversité, voir comment les êtres humains, eux, interagirent avec la
01:11:16 biodiversité.
01:11:17 Donc, c'est ce qu'on appelle le Climate Care Festival, où c'est Gili Kalevski qui
01:11:27 fait partie de l'équipe Floating depuis le départ, qui a parrainé cette initiative
01:11:36 ensemble pour Timur, Caring for the Climate.
01:11:39 Alors ensuite, on voit l'atelier au premier plan ici à droite.
01:11:43 C'est là que tout a commencé.
01:11:45 Vous avez ces structures pavillonnaires à gauche et un centre de recherche avec cette
01:11:54 histoire de filtrage de l'eau.
01:11:59 Et là, vous voyez ici le plan de Rozo qui est toujours là.
01:12:03 Entre temps, toute la verdure a disparu.
01:12:06 C'est du béton maintenant.
01:12:08 Mais vous avez donc les bâtiments qui ont survécu.
01:12:13 Moi, à mon sens, et alors évidemment, est-ce que c'est une école des communs ? Oui ou
01:12:19 non, finalement.
01:12:20 Puisque le processus décisionnel ne suit pas ce que vous aviez dans le projet avec une
01:12:27 petite équipe.
01:12:28 C'est une association qui s'est un peu formalisée.
01:12:30 Mais ça, ça nous rapproche quand même d'une certaine façon de la démarche des
01:12:35 communs.
01:12:36 Et l'autre question qui se pose est celle de l'ouverture.
01:12:37 Est-ce qu'on peut vraiment ouvrir les communs sans restriction ? Et c'est ce que disait
01:12:44 Elinor Nostrom parce que quand on parle de société ouverte où les échanges sont là,
01:12:50 on peut apprendre les uns des autres.
01:12:51 Est-ce que ça veut dire qu'on ne met plus de limites ? Au contraire, on est ensemble.
01:12:57 Alors, dans une certaine mesure, Floating, ce projet, a essayé de le faire.
01:13:03 Mais il y a d'autres liens sociétaux, notamment le financement.
01:13:09 Le projet Floating a été financé.
01:13:12 Ça n'a pas été facile.
01:13:13 C'était même souvent des situations précaires.
01:13:16 Mais jusqu'à ce jour, tout l'argent qui a été consacré à ce projet, c'est de
01:13:23 l'argent public.
01:13:25 Grâce, bien souvent, à des dossiers de candidature pour des projets éducatifs, culturels, il
01:13:34 y a eu quelques petites subventions accordées à titre exceptionnel.
01:13:43 Mais là, dans l'ensemble, on a essayé de trouver une source de financement à peu
01:13:50 près régulière pour l'infrastructure.
01:13:52 Et là, c'est dans le cadre de l'urbanisme, du département de la direction de l'urbanisme.
01:13:57 Alors, quand on parle de commun, il y a un flux entrant, évidemment, de ressources.
01:14:06 Le côté sympathique de l'ouverture, c'est que les acteurs qui s'y intéressent peuvent
01:14:12 y participer.
01:14:13 Bien, écoutez, je vous remercie d'avoir écouté ce projet.
01:14:16 D'après mon chronomètre, j'ai droit encore à 7 minutes de temps de parole.
01:14:21 Et ce que je propose de faire, c'est à partir de là, nous tourner un peu vers l'avenir,
01:14:30 créer des futurs.
01:14:31 Alors, nous sommes toujours sur Berlin.
01:14:34 Making Futures, c'est en fait le nom de ce projet.
01:14:39 Il y avait une petite école dans la vallée de la Roure, où vous avez cette école basée
01:14:45 sur le site, dans le floating, qui est donc une école très circonsensée et avec cette
01:14:55 notion d'université ou d'école des communs, trouvait son expression.
01:15:01 Et Haus der Statistik, la maison des statistiques, c'est encore un troisième projet.
01:15:07 J'en ai dit déjà deux mots.
01:15:10 Et là, avec la Raumlaub, l'université, nous avions l'idée de faire un projet qui serait
01:15:20 100 ans de Bauerhaus, comment éduquer des architectes.
01:15:23 Alors, on a présenté un dossier, on a obtenu un financement.
01:15:27 Et alors, on ne va pas vous donner les détails de la façon dont les choses ont été réalisées,
01:15:34 mais Haus der Statistik signifie la maison des statistiques.
01:15:38 Donc, Christoph Meyer était et Osamu Talibé, qui était le co-commissaire de l'école urbaine,
01:15:45 qui était également associé à floating, a également participé à Making Futures.
01:15:51 Haus der Kamp est venu un peu sur le... enfin, dès la création de l'école urbaine.
01:16:00 Donc, c'est la même équipe, pour ainsi dire, qui a été associée à cette Making Futures.
01:16:06 La création des futurs est Haus der Statistik, donc la maison des statistiques, l'office des statistiques.
01:16:13 Alors, ici, on est à Alexanderplatz, à Berlin, donc au centre-centre de Berlin.
01:16:20 Et ici, le sous-titre de cette photo, le sous-texte, c'était la commercialisation des centres urbains.
01:16:26 Alors, on ne voit pas très bien, mais vous avez ces bâtiments plats,
01:16:32 les centres commerciaux qui ont été créés, et un espace qui reste ouvert,
01:16:36 qui maintenant, entre-temps, a été occupé par des gratte-ciels.
01:16:40 Alors, pourquoi ce lieu ? Vous voyez en haut le plan de masse qui date du début des années 2000.
01:16:48 C'est Koloff qui a remporté le concours, où l'on imagine une espèce de Berlin constitué de blocs,
01:16:56 un petit peu à la Manhattan. Mais au début, on s'est dit, voilà, si vous prenez possession de ce foncier,
01:17:09 voilà ce que vous pourrez y bâtir. Et évidemment, du jour au lendemain, la valeur d'un site qui était vide hier
01:17:16 commence à exploser avec, justement, ces plans de masse qui apparaissent.
01:17:21 Alors, ce qu'on voit en haut, c'est à 45 degrés ce bâtiment triangulaire.
01:17:28 C'est là que se situe cette maison des statistiques. À gauche, en fait, c'était...
01:17:36 Au début, c'était le ministère des Statistiques de la République démocratique allemande.
01:17:43 C'était là où toutes les données étaient centralisées. Et c'était là que les plans à 5 ans,
01:17:50 les plans quinquennaux de la République fédérale allemande... La République, pardon, démocratique allemande de l'Est.
01:17:58 C'était là que tout était planifié. Alors nous, on s'est dit, voilà, bon, on peut revisiter tout cela et essayer de revoir
01:18:07 comment on pourrait revisiter la situation économique, la vie sociale. Alors au départ, le ministère s'appuyait
01:18:15 sur les données pour planifier l'avenir. Aujourd'hui, les data centers mesurent, par exemple, l'empreinte carbone,
01:18:25 l'empreinte environnementale d'un lieu grâce à Google. Et puis, il y a la protection de la vie privée.
01:18:30 Enfin, la démarche est tout à fait différente. Mais à l'époque, bon, les centres de statistiques servaient donc à planifier
01:18:36 la société de demain. Alors on allait détruire ce bâtiment. Et puis, il y avait une panière d'artistes qui sont venus à Berlin en 2015.
01:18:44 Il faut rappeler que la crise financière a eu lieu en 2008, début 2010. Depuis, les choses s'étaient stabilisées sur le plan financier.
01:18:52 Et puis, en l'espace de 5 ans, tout d'un coup, les loyers ont explosé, le prix de l'immobilier a explosé.
01:18:58 Et puis, les espaces d'ateliers ont disparu parce qu'ils ont été commercialisés, remplacés par du foncier beaucoup plus rentable.
01:19:10 Ces anciens ateliers ont été détruits. Bon, ces processus, on les reconnaît un peu partout, surtout quand c'est la loi du marché
01:19:17 qui détermine l'évolution de l'immobilier. Alors si le marché se porte bien, il y a toujours des possibilités.
01:19:25 Mais là, on voit que du jour au lendemain, on n'a plus le même accès au même espace, alors qu'on est les citoyens de la même ville,
01:19:33 du même espace. Donc il y a un ressentiment lorsque la loi du marché vient perturber, finalement, l'habitat.
01:19:43 Et là, vous aviez une manifestation de décontentement, des gens qui souhaitaient protéger des ateliers ou ce bâtiment vide.
01:19:51 Alors là, vous vous rappelez, ce bâtiment avait été vidé depuis 2008. Un bâtiment...
01:19:56 Et en 2015, il y avait la crise des réfugiés avec l'arrivée massive des réfugiés en Allemagne.
01:20:03 Toujours est-il que cette affiche dit « Ici, on développe pour Berlin des espaces pour l'art et la culture ».
01:20:16 Alors, c'est un peu une blague allemande. Ça a l'air, on dirait, un panneau tout à fait officiel de la municipalité.
01:20:24 Mais ce qui manque, c'est le tréma du mot « gefördert », « gefördert » veut dire « exiger ».
01:20:33 Et en fait, en langage officiel, c'est « gefördert », « financer par ». Donc au lieu du financement officiel d'un panneau de la municipalité,
01:20:47 c'est « gefördert », c'est l'exigence de ces citoyens mécontents qui essaient de tenir le plus longtemps possible.
01:20:54 Le maire du quartier sur Facebook a trouvé ça plutôt sympa et il y a eu une conversation sur Facebook qui a abouti.
01:21:03 Et là, c'est une accélération ici. Mais enfin, vous avez une coalition officielle de 5 partenaires, 4 acteurs publics et 1 de la société civile
01:21:14 qui ont dit « Voilà, nous allons développer ce site. On ne va pas le démolir. On va développer ce site de manière collaborative
01:21:23 où il n'y a pas de droit de veto ». Et donc là, ici, vous avez la représentation de la société civile et l'idée donc,
01:21:35 à partir de cette protestation initiale, la réhabilitation de ce site qui avait abrité autrefois le ministère des Statistiques de la Mandelesque,
01:21:46 de sinistre mémoire. L'idée est de cette nouvelle transition, l'ouverture vers quelque chose de nouveau avec tout l'espoir
01:21:56 que portait cette scène artistique qui débutait ici, comment rendre notre ville différente. Alors, tout ce projet a été particulièrement intéressant.
01:22:08 Ça a été un véritable enjeu, un véritable défi à relever. Mais peu à peu, on a d'abord ouvert en quelque sorte l'espace d'accueil.
01:22:23 Et c'est là qu'on s'est dit que le développement n'est pas un processus de haut en bas. C'est par l'usage. Donc, vous avez les premiers usages de l'espace
01:22:34 qui ont été imaginés. Il s'agissait d'habiter l'espace et par l'usage de l'espace, avoir une idée de ce qu'allait devenir cet espace,
01:22:43 imaginer une programmation. Alors, les choses auraient pu être différentes, mais il a été décidé que ce rez-de-chaussée, cet espace d'accueil,
01:22:53 pourrait être utilisé pour cet usage, donc, disons, temporaire, mais pour préparer l'avenir. Et à partir de ce bâtiment des Suèdes,
01:23:13 on a tout reconstruit. Alors, je parle même de la plomberie de l'électricité. Certaines fenêtres ont été remplacées.
01:23:20 Il y avait des espaces à moitié ouverts pour une ventilation. Enfin bon, en l'espace d'un an, les choses ont beaucoup bougé.
01:23:29 Donc, il y avait des infrastructures sérieuses qui ont été construites. J'ai parlé des toilettes, des cuisines, des ateliers.
01:23:37 Mais surtout, ce qui est intéressant, c'est même comme l'Urban School, on a trouvé un groupe de centaines, 150 participants.
01:23:51 Et c'est la dernière diapo. Mais on explique un peu le mécanisme. Ces 150 participants, donc, venaient d'horizons différents.
01:24:00 Ils n'étaient pas tous des architectes. Vous aviez, je crois, le plus jeune avait 22, le plus âgé 65 ans. Ils venaient du monde entier
01:24:10 et pas simplement de Berlin. Alors, évidemment, tout n'est pas égal. L'idée, c'était d'avoir une super diversité.
01:24:22 Mais alors là, l'enjeu, c'était de construire une structure qui pourrait accueillir cette diversité plutôt que de la planir avec des cursus standardisés.
01:24:33 Donc voilà, nous avons un ancien espace en ruine, pour ainsi dire, qu'il s'agissait de réhabilité. Vous aviez à peu près autant de personnes que dans cette salle.
01:24:46 On ne connaissait pas leurs compétences, leurs origines. Mais enfin, l'idée, c'est de créer un environnement où chacun trouverait son bonheur, pour ainsi dire,
01:24:54 mais où surtout chacun pourrait s'intéresser à quelque chose. Et pour ce faire, il nous a fallu... Il y avait trois idées.
01:25:04 D'abord, alors vous avez à nouveau cette espèce de série temporelle, cette ligne temporelle qui passe l'expérience, la production, l'échange.
01:25:20 Au départ, on ne dit pas voilà, vous arrivez, vous choisissez votre atelier, vous faites partie de tel groupe et vous restez dans ce groupe et ensuite vous présentez un exposé.
01:25:31 C'est souvent comme ça que les écoles et les académiques d'été fonctionnent là. À l'arrivée, on vous dit voilà, on trinque.
01:25:39 Et ensuite, les gens se scindent en groupe de huit. Ils vont aller dîner quelque part en ville pour faire connaissance.
01:25:46 Donc les gens se dispersent en fait. Mais chacun a 8 futurs amis en quelque sorte. L'école en soi disparaît. C'est comme si vous alliez vous disperser dans les cafés environnants.
01:25:58 Et puis chacun revient avec une histoire. Alors où est-ce que vous avez dîné? Qu'est-ce qui s'est passé? Qui avez-vous rencontré? Enfin bon, les conversations commencent.
01:26:08 Et donc, d'une certaine façon, ce réseau se constitue entre ces nouveaux arrivants et les autres. Mais là, les liens ne sont pas basés sur la compétence, l'expérience, le vécu
01:26:22 ou la façon dont on se voit par rapport à telle ou telle discipline ou tel ou tel groupe. C'est plutôt la perception du "fiq et nung", ce que l'on perçoit dans le moment.
01:26:34 Et là, donc, c'est l'émergence. C'est 150 personnes qui ont construit l'école. Les meubles, littéralement, se livraient à des activités très basiques, la cuisine, que sais-je.
01:26:48 Et donc, vous avez ces moments de porosité où les échanges se font sans qu'on ait décidé qui serait affecté à quel atelier.
01:26:58 Et au moment de la production, donc l'étape suivante, c'est là que vous avez cette première ligne verticale. C'est là qu'on décide de faire quelque chose qui n'est pas représenté,
01:27:09 mais quatre thèmes parmi lesquels on peut choisir l'atelier dans lequel on peut s'associer. Et là, alors la première idée, donc la rencontre, la production, l'échange.
01:27:28 Alors, les quatre pistes, en quelque sorte, là, on n'est pas perdu, même si au départ, il y a une dynamique un petit peu confuse de toutes sortes de choses qui se passent en même temps.
01:27:39 Et en dernier lieu, vous avez un programme parallèle. Donc vous êtes... Vous êtes chargé de la cuisine, du bar ou que sais-je.
01:27:54 Enfin, vous avez également votre rôle à jouer avec une plage horaire où vous sortez de votre atelier pour participer donc à ces activités, disons, d'intendance, pour ainsi dire.
01:28:08 Et puis chacun est invité. C'est intéressant. Peut-être, je reviens là-dessus. Il y a une espèce de rencontre matinale où on propose peut-être de nouveaux programmes.
01:28:21 Donc pendant le dîner, je ne sais pas, des idées émergent. On dit, oui, écoutez, on cherche de nouveaux moyens.
01:28:30 Mais par exemple, on s'intéresse à l'infrastructure de l'eau à Berleau. On devrait étudier ça. Qui voudrait être associé à cela ?
01:28:39 Bon. Donc au départ, vous avez cette espèce d'école qui était stabilisée au départ, mais qui s'est essémée dans des espèces de sous-écoles.
01:28:49 Donc vous avez au départ, bon, des communs. Il y a une infrastructure où les gens se réunissent autour d'intérêts qu'ils ont en commun, des questions qu'ils veulent aborder en commun,
01:29:01 en apportant chacun son bagage de connaissances, de compétences. Mais au lieu d'être catégorisé dans des sous-équipes, chacun apporte en quelque sorte sa pierre à l'édifice.
01:29:18 Et c'est donc là, cette école où l'on fabrique les futurs, le making future. Mais c'est une étape donc qui a été de démarrage.
01:29:32 Et maintenant, bon, les choses ont évolué. Le House of Studies, c'est qui était au départ un projet éphémère, s'est pérennisé et la pratique s'installe.
01:29:44 Alors c'est très chronophage. Ça prend beaucoup d'énergie. Mais tous les acteurs de la société civile qui se sont impliqués dans ce projet rendent la chose particulièrement intéressante.
01:29:59 Je vous remercie de votre attention.
01:30:01 [Applaudissements]
01:30:07 J'avais une question sur la façon dont l'eau a été filtrée dans ce projet où on avait vu ces roseaux.
01:30:19 Vous parliez bien de Floating University avec ce banc de roseaux. Catherine Ball, qui était l'artiste qui a créé ce système,
01:30:31 enfin qui l'avait conçu, a mis en place cette espèce de cascade où en espalier, chaque niveau était composé de filtres, de filtres minéraux.
01:30:47 Vous aviez donc des roseaux, mais également du sable, etc. Des échantillons étaient prélevés pour voir comment fonctionnaient ces filtres.
01:30:54 Et les résultats ont été comparés à ce qui se passait lorsque vous aviez un banc naturel de roseaux.
01:31:00 Elle a constaté que le banc de roseaux naturel fonctionnait mieux en tant que filtre, ce qui est d'ailleurs tout à fait intéressant.
01:31:09 Parce que ça veut dire que la nature fait mieux que l'homme. Vous avez toutes sortes de techniques de filtrage qui sont courantes.
01:31:17 Vous avez le filtrage par le sable qui est très courant. Et quand on laisse la nature faire son œuvre, on arrive à des résultats qui sont quelques fois encore meilleurs.
01:31:28 Je pourrais vous en dire plus, mais peut-être qu'on va laisser la parole à d'autres intervenants.
01:31:35 Merci d'avoir fait part de cette expérience. C'est un aperçu de ce qui était en fait, j'imagine, un très long parcours.
01:31:45 J'avais une question sur... Enfin, vous nous avez expliqué des activités qui ont eu lieu dans cette école urbaine ou dans l'université flottante.
01:31:59 Est-ce que vous pouvez nous préciser un petit peu ce qu'il en était de la planification des activités d'apprentissage,
01:32:08 la pédagogie que vous avez quand même mise en place avec vos équipes? Comment ces activités... Enfin, tous les objectifs d'apprentissage,
01:32:20 comment les avez-vous définis et quelle interaction y avait-il avec les participants? Peut-être vous pourriez nous en citer un exemple du Floating University ou du Urban School?
01:32:35 Je vous remercie de cette question, mais pour ce qui est de la conception du programme, je ne préfère pas parler de floating parce que je n'y étais pas vraiment associé.
01:32:49 Mais aussi bien dans Urban School que dans l'école Making Futures, comme je l'ai dit, c'était des activités de groupe.
01:33:05 Donc il y avait des groupes de quatre ou cinq personnes qui se réunissaient pour concevoir les projets et sur la base d'intérêts communs, par exemple,
01:33:20 il y avait des visites organisées où l'on découvrait des expériences urbaines et où la notion de... agency, c'est-à-dire la mise en pratique de ces idées,
01:33:43 on voit comment on passe au départ d'une idée, d'un dessin, d'un projet à une réalisation concrète. Donc c'était l'objet de ces visites.
01:33:54 Pour les activités sur site, c'était un petit peu différent puisque... Enfin, au départ, on se tenait à ce format.
01:34:05 C'est-à-dire qu'on invite des gens, on échange avec eux, on parle à un public dans un programme, disons, plus ouvert.
01:34:17 Ce projet Making Futures était quand même... c'était vraiment un challenge parce qu'il s'agissait d'ouvrir une sphère qui échapperait ensuite à notre contrôle.
01:34:31 Si l'on veut que les gens poursuivent leurs propres intérêts et qu'on ne connaît pas ces intérêts, ma foi, la question est de savoir de quelle structure avons-nous besoin,
01:34:44 comment avoir une ouverture heureuse pour un site. Je crois que je n'ai répondu qu'à moitié à votre question.
01:34:52 Est-ce que vous avez des espaces ou d'infrastructures qui sont en train d'être légaux ou illégaux concernant...
01:35:05 C'est peut-être un truc très français, mais est-ce que vous voulez que ce soit accessible pour les personnes âgées,
01:35:14 ou est-ce que vous avez fait des choses illégales ?
01:35:34 Merci pour cette question. Si c'est ok avec les autres, peut-être que c'est la dernière question.
01:35:41 On va se faire un peu de temps ici et si il y a plus, on peut en discuter dans une petite ronde.
01:35:47 Oui, la question de la diversité et de l'accessibilité est toujours une question forte dans nos projets.
01:35:58 Cela a évolué avec le débat public et l'awareness au cours des dernières années.
01:36:04 Quand je dis que MAKING FUTURES était global, il était visible qui étaient les gens et les zones globales
01:36:13 où les gens pouvaient avoir les fonds pour passer deux semaines à Berlin, pour obtenir le financement de leur voyage et le visa.
01:36:23 On sait que ce n'est pas possible pour tout le monde, mais on a essayé de faire des choses pour les aider.
01:36:34 Dans MAKING FUTURES, on a eu un scolariat pour les gens qui pouvaient appuyer,
01:36:43 donc on a fait un scolariat pour les gens qui pouvaient appuyer.
01:36:51 On a aussi construit un rampage très stable, accessible à tout le monde, sur des roues.
01:36:59 On a aussi inclus des tentes, et on a aussi inclus une zone de vie,
01:37:10 pour que quand vous arrivez à Berlin et que vous ne voulez pas payer les prix pour un hôtel,
01:37:23 il y ait aussi un moyen de rester en vue.
01:37:27 Donc oui, il y a beaucoup de considérations, mais il y en a encore quelques-unes.
01:37:32 Et il y a toujours l'impression qu'il y en aurait encore beaucoup.
01:37:37 Merci pour les dernières questions. Merci au pavillon de l'Arsenal pour avoir imaginé cet événement avec nous sur le programme School of Commons.
01:37:46 C'est écrit que c'est un cycle, mais en fait c'est le deuxième et dernier événement sur School of Commons.
01:37:55 On verra plus tard pour imaginer d'autres formats.
01:37:58 En tout cas, vous avez toutes les informations sur le site, et on vous souhaite une bonne soirée. Merci.
01:38:06 (Applaudissements)
01:38:14 [SILENCE]