Regardez le replay de notre conférence organisée en partenariat avec "One Health" à Lyon le 15 juin dernier.
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00:00:00 Bonsoir à toutes et à tous.
00:00:02 Permettez-moi de vous saluer en vos noms, grades et qualités,
00:00:05 pour faire sobre et simple.
00:00:07 Bienvenue dans nos salons de l'hôtel de ville.
00:00:11 C'est un plaisir et une joie pour moi de vous accueillir ce soir,
00:00:16 de pouvoir vous dire quelques mots en ouverture de ce colloque,
00:00:20 et puis surtout, vous exprimer mon soutien
00:00:23 pour cette initiative importante.
00:00:26 Vous partagez aussi ce qu'elle représente pour notre ville,
00:00:29 en particulier, je dirais, en lien avec son passé,
00:00:34 mais aussi avec son présent,
00:00:36 et puis pour ce qu'elle nous parle de nos perspectives d'avenir.
00:00:40 Une initiative construite sur la durée,
00:00:44 n'est-ce pas ?
00:00:46 Et pas un one-shot, c'est à saluer.
00:00:48 LOBS et ses partenaires rassemblés sous la manière One Earth Media,
00:00:53 c'est ça.
00:00:54 Vous avez conduit un périple riche et varié l'an passé, déjà,
00:00:59 au fil de vos escales.
00:01:01 L'une d'elles, d'ailleurs, s'étant déroulée ici même.
00:01:05 Vous revenez à Lyon et vous avez raison,
00:01:10 puisqu'il s'agit toujours de santé globale,
00:01:13 mais abordée cette fois avec la focale centrée
00:01:16 sur la problématique vaccination immunité,
00:01:19 au prisme de cette fameuse approche
00:01:22 de plus en plus couramment invoquée,
00:01:26 mais qu'il nous faut encore mieux traduire dans les faits
00:01:29 ce qui n'est pas la moindre des difficultés.
00:01:33 Santé animale, santé de l'environnement,
00:01:37 santé humaine.
00:01:39 Il s'agit déjà d'identifier les interdépendances,
00:01:43 le proche et le lointain,
00:01:45 comprendre ce qui nous relie,
00:01:48 penser global, agir ici,
00:01:51 s'enseleurer sur la portée de nos actes,
00:01:55 mais sans en minimiser l'impact non plus,
00:01:58 favoriser le dialogue des savoirs,
00:02:00 promouvoir l'interdisciplinarité,
00:02:03 changer de paramètres.
00:02:06 Il y a incontestablement tout ça
00:02:09 dans le concept une seule santé.
00:02:13 Et d'une manière générale,
00:02:16 c'est pourquoi je plaide avec mon exécutif
00:02:20 et j'en profite pour saluer mon adjointe à la santé
00:02:23 et à la prévention, Céline Delorence,
00:02:25 qui est avec vous, avec nous, ce soir,
00:02:27 donc avec mon exécutif et d'ailleurs pas que dans le domaine
00:02:30 de la santé,
00:02:31 c'est le décloisonnement
00:02:35 et le décloisonnement des visions et des logiques d'action
00:02:39 que nous cherchons à encourager.
00:02:42 Car souvent, la coopération est la meilleure solution,
00:02:47 et de loin,
00:02:48 que la médecine humaine, la médecine vétérinaire,
00:02:51 l'épidémiologie, l'écologie, la sociologie,
00:02:55 la pharmacie, l'industrie du médicament,
00:02:58 échangent, se parlent, s'enrichissent mutuellement,
00:03:03 constituent indéniablement un progrès.
00:03:07 Je suis convaincu que nous avons besoin
00:03:10 d'une approche systémique et intégrée de la santé.
00:03:14 Du reste, si l'approche One Health
00:03:19 apparaît radicalement nouvelle,
00:03:21 il est vraisemblable que par le passé,
00:03:24 quand bien même elle n'aurait été alors ni dénommée
00:03:27 ni formalisée,
00:03:29 elle était présente dans les imaginaires, dans les vécus
00:03:33 et dans l'interprétation des pathologies
00:03:35 par qui devait les prendre en charge.
00:03:38 C'est semble-t-il un phénomène d'hyperspécialisation
00:03:42 des disciplines propres à notre temps
00:03:45 qui a conduit à l'oubli
00:03:47 ou l'occultation de l'on entamé des relations d'interdépendance
00:03:51 entre les différents registres.
00:03:54 Félicitons-nous de ce retour d'intérêt
00:03:57 pour les regards croisés.
00:03:58 Félicitons-nous de pouvoir en débattre, comme ce soir,
00:04:01 avec d'éminents spécialistes et experts
00:04:05 heureux d'apprendre les uns des autres.
00:04:08 Alors, à Lyon, comme dans nombre de grandes villes
00:04:12 qui ont traversé l'histoire,
00:04:13 nous avons payé un lourd tribut aux épidémies.
00:04:18 Nous avons connu les pestes et les fièvres moyenâgeuses.
00:04:22 Puis, à l'époque pré-moderne, pendant quasiment deux siècles,
00:04:25 nous avons dû affronter les maladies endémiques
00:04:28 et les infections virales ou bactériennes,
00:04:31 la variole, les grippes, la typhoïde et la dysenterie,
00:04:34 le choléra, la diphtérie, la tuberculose, la rage.
00:04:39 Heureusement.
00:04:41 Il s'en est sans cesse trouvé de grands médecins,
00:04:44 des chercheurs, des services de pointe,
00:04:47 des épidémiologistes,
00:04:48 pour s'efforcer avec obstination et talent
00:04:51 de cerner les causes autant que de trouver les remèdes.
00:04:56 Nous savons donc, à Lyon,
00:04:58 ce que nous devons à l'essor de la réanimation,
00:05:03 à l'infectiologie, à la virologie,
00:05:05 à la microbiologie et à l'hygiénisme.
00:05:09 L'hygiénisme, au XIXe siècle,
00:05:10 oui, comme mouvement d'aménagement urbain,
00:05:14 car toujours cette envie de juguler,
00:05:16 de prévenir et de soigner,
00:05:18 s'est accompagnée d'une volonté de s'attaquer
00:05:20 aux causes profondes et souterraines.
00:05:24 La prévention est pour nous un maître mot.
00:05:27 Bien sûr, il faut aussi se préparer aux crises.
00:05:30 Quand une pandémie survient, mieux vaut avoir un plan.
00:05:35 Le passé proche t'a montré.
00:05:38 Mais incontestablement, la prévention est le dispositif
00:05:40 le moins coûteux, autant économiquement que socialement.
00:05:44 Et je crois que si ce soir,
00:05:46 on est conduits à parler de vaccination,
00:05:48 c'est que la prévention est bien un élément pivot
00:05:52 qui doit mobiliser.
00:05:54 D'autant que, ce n'est peut-être pas le fruit du hasard,
00:05:57 nous en débattons dans la ville où,
00:05:59 dès l'immédiate après-guerre,
00:06:01 Charles Mérieux a fondé l'Institut français
00:06:03 de la fièvre afteuse à côté des abattoirs de Gerland,
00:06:06 tout en inaugurant la même année
00:06:09 la première fabrication industrielle
00:06:11 de vaccins vétérinaires non loin de là.
00:06:15 Le commencement d'une aventure industrielle
00:06:16 qui aboutit aujourd'hui à voir notre agglomération
00:06:19 devenue la première plateforme mondiale en santé animale.
00:06:25 Nous avons aujourd'hui à Lyon le hub VPH,
00:06:27 VPH pour Veterinary Public Health.
00:06:31 Je rappelle en particulier pour ceux qui nous suivent
00:06:33 en visio d'un peu partout en France
00:06:35 qu'il s'agit d'une structure qui associe
00:06:38 une dizaine d'acteurs publics et privés,
00:06:40 dont la région, la métropole,
00:06:42 des leaders mondiaux en pharmacie humaine et animale,
00:06:45 des structures de jonction ou de liaison
00:06:47 entre l'univers académique et l'entreprise,
00:06:50 les start-up, les PME.
00:06:51 Je veux parler de Lyon Biopol et de BioAster,
00:06:55 auxquels il faut ajouter l'Inrae et l'Anses,
00:06:57 installés dans la même partie de la ville,
00:07:00 et des laboratoires universitaires d'excellence comme Ecofect,
00:07:03 qui s'intéressent aux dynamiques écoévolutives
00:07:05 des maladies infectieuses.
00:07:08 Ou encore la fondation OSH Forum,
00:07:10 qui oeuvre pour une Europe de la santé.
00:07:13 Et je me permets, au passage,
00:07:17 de mentionner que l'an passé, à Lyon,
00:07:19 avec le réseau Eurocities,
00:07:22 ou devrais-je dire dans le cadre du réseau Eurocities,
00:07:24 nous avons, ici même, à Lyon, organisé
00:07:27 un sommet des villes européennes,
00:07:29 à l'issue duquel une déclaration politique commune a vu le jour,
00:07:33 intitulée "L'engagement des villes pour une santé globale".
00:07:38 Et nous l'avons transmise au ministre européen de la santé,
00:07:42 qui était présent dans notre ville.
00:07:44 Je m'autorise à vous y renvoyer, si le coeur vous en dit,
00:07:48 pour mieux cerner comment, ici, à Lyon,
00:07:50 nous concevons la synergie de nos rôles
00:07:53 face aux maladies transfrontalières émergentes,
00:07:56 ou réémergentes, comme on dit.
00:07:58 Mais ce n'est pas tout.
00:08:01 Aujourd'hui, à Lyon, au travers du contrat local de santé
00:08:04 que nous avons finalisé il y a quelques mois
00:08:08 avec mon adjointe Céline Delorence,
00:08:11 contrat local de santé qui est un programme d'action
00:08:13 à l'échelle du territoire,
00:08:14 que nous avons conçu, bien évidemment,
00:08:16 avec l'Agence régionale de santé et de nombreuses parties prenantes,
00:08:19 eh bien, ce contrat local de santé,
00:08:22 nous l'avons travaillé résolument dans la perspective One Earth.
00:08:28 C'est même, en fait, l'axe structurant
00:08:30 de l'élaboration de toutes nos politiques publiques,
00:08:34 et pas que nos politiques publiques de santé.
00:08:38 Ainsi, nous nous sommes fédérés dans ce contrat
00:08:42 afin de, je cite, "agir sur le cadre de vie
00:08:46 "pour promouvoir des milieux de vie favorables à la santé",
00:08:50 c'est-à-dire en intervenant sur tout ce qui contribue
00:08:54 à diminuer le stress,
00:08:56 à faire reculer les causes sociales des addictions
00:09:00 et à épanouir les individus, leur nature en vie,
00:09:03 logement décent, pratiques physiques régulières,
00:09:06 réalisation de soi au travers de la culture
00:09:09 ou des liens de qualité.
00:09:11 Également, en diminuant l'exposition aux nuisances,
00:09:14 bruit, fatigue, pollution de l'air, de l'eau, des sols,
00:09:17 régime alimentaire malsain ou déséquilibré,
00:09:20 perturbateurs endocriniens.
00:09:22 Voilà où nous continuons d'agir.
00:09:25 Il y aurait beaucoup à dire,
00:09:28 et je ne veux pas ouvrir trop de portes,
00:09:30 alors que j'ai surtout mission de vous accueillir
00:09:33 et de vous dire tout l'intérêt que je porte à votre démarche.
00:09:37 Vos réflexions et vos conclusions sont précieuses,
00:09:41 et moi-même, avec tous les participants présents.
00:09:44 Je suis tout ouïe.
00:09:45 Très bon colloque. Je vous remercie.
00:09:47 (Applaudissements)
00:09:49 (...)
00:09:55 -Je suis un peu petite, je crois, en taille.
00:10:03 Il y a un petit problème de format de taille de micro.
00:10:05 Bonsoir à toutes et tous.
00:10:06 Je suis Julie Joly,
00:10:07 et je parle aussi au nom de Julien Kouchner.
00:10:09 Vous verrez ici, à ma place, deux personnes virtuelles.
00:10:13 Julie Joly, je dirige, moi, l'OPS,
00:10:16 et Julien Kouchner dirige ce groupe de presse, One Health,
00:10:19 avec lesquels on s'est associés pour créer ce cycle de conférences
00:10:22 il y a maintenant un an et demi.
00:10:24 Je voudrais vous remercier, monsieur le maire,
00:10:25 pour votre accueil depuis maintenant...
00:10:27 C'est la 2e édition qu'on fait,
00:10:29 et vraiment, à chaque fois, on a été accueillis par vous
00:10:31 et par vos équipes.
00:10:32 Je vous remercie aussi,
00:10:33 et toutes les équipes de la ville de Lyon,
00:10:35 parce qu'on a vraiment pensé à vous immédiatement
00:10:37 quand on a lancé ce cycle de conférences,
00:10:40 évidemment, mais on ne savait pas à quel point
00:10:41 vous seriez prêts à accueillir des médias,
00:10:44 à accueillir des partenaires prêts à discuter ensemble.
00:10:46 Et vous l'avez fait de manière extrêmement fluide et confiante.
00:10:50 Donc merci pour ça.
00:10:51 Je voudrais remercier aussi,
00:10:53 parce que c'est, pour nous, pas anodin,
00:10:55 les partenaires de ce cycle.
00:10:57 Et quand je le dis,
00:10:58 c'est parce que quand on parle de santé globale,
00:11:01 comme je le disais tout à l'heure, on décloisonne.
00:11:03 Mais pour moi, c'est d'abord une leçon d'humilité.
00:11:06 C'est accepter que l'Obs seul ne peut pas adresser le sujet,
00:11:08 que le groupe ONL seul ne peut peut-être pas l'adresser
00:11:10 non plus, mais que des laboratoires aussi
00:11:14 ne peuvent pas le faire tout seuls.
00:11:15 Ils ont besoin sans doute de nos médias.
00:11:17 On a besoin d'eux et ils ont besoin d'eux entre eux.
00:11:20 Je crois qu'on peut quand même se dire
00:11:21 que sur des sujets comme ça, de santé,
00:11:23 il n'y a pas beaucoup d'endroits
00:11:24 où des concurrents travaillent ensemble.
00:11:27 Et je parle de concurrents industriels,
00:11:29 mais aussi de métiers concurrents ou qui se connaissent mal.
00:11:32 On parle de médecine, on parle de vétérinaire,
00:11:34 on parle de recherche, on parle d'éthologie,
00:11:36 on parle de disciplines qui, finalement,
00:11:38 travaillent assez peu ensemble.
00:11:40 Elles ne sont pas forcément concurrentes,
00:11:41 mais quand elles ne travaillent pas ensemble,
00:11:42 elles le deviennent.
00:11:44 Je trouve que là, et là, c'est Julien Kouchner
00:11:45 qui a eu cette intuition.
00:11:47 Vraiment, je voudrais le remercier pour ça.
00:11:48 Il n'est pas là, mais s'il m'entend, je lui redis.
00:11:51 C'est lui qui est venu me voir quand je suis arrivée à l'Obs
00:11:53 en me disant vraiment Julie, sur la santé,
00:11:55 il faut qu'on travaille ensemble
00:11:56 et qu'on aborde complètement différemment les choses.
00:11:59 Je ne connaissais pas du tout le concept, moi.
00:12:01 Je connaissais la santé, mes parents sont médecins.
00:12:03 Je connaissais le climat, l'environnement,
00:12:05 puisqu'évidemment, pour l'Obs, c'est un sujet central.
00:12:08 Je n'avais pas encore la notion d'urgence
00:12:10 à faire travailler et se parler ces disciplines ensemble.
00:12:12 C'est lui qui a monté ce partenariat en premier.
00:12:15 Et on s'en est emparé avec l'Obs
00:12:17 d'une manière absolument incroyable.
00:12:19 Et je veux remercier les journalistes qui sont là
00:12:20 parce que c'est d'abord un travail éditorial.
00:12:24 C'est vraiment des journalistes, des rédactions
00:12:25 qui se sont dit qu'on a apporté un sujet d'enjeu majeur
00:12:29 pour nos citoyens et pour la durabilité de nos sociétés.
00:12:33 Nous, on se présente l'Obs
00:12:34 comme un magazine d'information durable.
00:12:36 C'est facile à dire, ce n'est pas facile à faire.
00:12:39 Et on y croit profondément.
00:12:41 Et on sait que pour être durable,
00:12:42 il faut pouvoir se parler et travailler ensemble.
00:12:45 Je voudrais vous dire aussi qu'être à Lyon,
00:12:46 pour moi, ça a beaucoup de sens
00:12:48 parce que les industries lyonnaises sont extrêmement fortes
00:12:51 et ont construit la santé, la prévention,
00:12:54 la médecine qu'on connaît,
00:12:56 parce que c'est une terre qui est très exposée
00:12:58 aux risques climatiques,
00:12:59 aux bouleversements en tous les sens du terme,
00:13:01 parce que c'est un centre d'éducation et de recherche.
00:13:05 Et cet espace qui est créé là pour vous ce soir,
00:13:08 c'est un espace de dialogue entre des chercheurs.
00:13:11 Et ce que font les partenaires, ce que font les médias
00:13:12 et les villes avec vous,
00:13:14 c'est vraiment vous donner tout l'espace,
00:13:16 tous les moyens pour discuter,
00:13:18 pour nous faire avancer avec vous.
00:13:19 Donc, je vous remercie encore d'être là,
00:13:21 de profiter avec nous de cette soirée,
00:13:23 et surtout de nous donner les moyens de le faire.
00:13:25 Merci.
00:13:26 (Applaudissements)
00:13:28 (...)
00:13:33 (...)
00:13:38 (...)
00:13:44 (...)
00:13:49 (...)
00:13:54 (...)
00:13:59 -Bonsoir.
00:14:01 Je m'appelle Marine Neveux.
00:14:02 Je suis journaliste à "La semaine vétérinaire",
00:14:05 qui est une revue du groupe One Health.
00:14:07 Donc, on est en effet très heureux
00:14:08 de reconduire cet événement cette année à Lyon,
00:14:11 qui est un territoire fertile pour le One Health,
00:14:14 comme les différents exemples de ce soir vont le montrer.
00:14:17 L'année dernière, on avait introduit le sujet,
00:14:20 cette année,
00:14:21 c'était un sujet qui était très important pour nous,
00:14:24 et qui est aujourd'hui un sujet qui est très important
00:14:26 pour les villes.
00:14:27 Et on a eu l'occasion de faire un petit tour
00:14:29 sur le sujet.
00:14:30 Cette année, on resserre un peu plus l'angle,
00:14:32 mais vous allez voir, à la fois,
00:14:35 il nous replonge dans le passé,
00:14:36 mais vraiment aussi dans l'inactualité.
00:14:38 On se rend compte de l'importance de tout le tissu,
00:14:40 à la fois industriel, des professionnels de santé.
00:14:43 Et comme l'évoquait Julie Joly,
00:14:45 vous verrez dans les intervenants,
00:14:47 toutes les différentes professions et acteurs
00:14:51 sont représentées,
00:14:52 ce qui traduit vraiment l'esprit qu'on veut de décloisonner
00:14:54 entre les différents intervenants.
00:14:57 Alors, je ferai juste un petit aparté.
00:15:01 On dit souvent 70% des maladies infectieuses émergentes
00:15:06 sont d'origine humaine, ont une origine animale.
00:15:09 Donc, pour nous, c'est vraiment important.
00:15:11 Ça fait sens de parler de l'animal,
00:15:13 de la santé animale et de la santé humaine,
00:15:15 mais aussi de la santé de l'environnement,
00:15:17 car on voit vraiment que ces maladies
00:15:18 sont liées aux changements environnementaux,
00:15:22 à la pression parfois de la déforestation,
00:15:24 de la perte de biodiversité,
00:15:27 des habitats urbains pas forcément adaptés justement
00:15:29 au développement et au respect des écosystèmes.
00:15:33 Donc, ça fait vraiment sens.
00:15:34 Et vous allez voir que sur le sujet de la vaccination,
00:15:36 qu'on aborde au sens large de l'immunité,
00:15:39 c'est le fil rouge de cette soirée,
00:15:41 mais l'ensemble de ces trois composantes fait sens.
00:15:44 A la fois, vous verrez dans la première table ronde,
00:15:46 santé humaine et santé animale sont très proches
00:15:48 et les deux ont beaucoup appris au cours des décennies,
00:15:50 même des siècles.
00:15:52 Mais aujourd'hui, l'environnement est aussi un facteur important.
00:15:55 On parle d'immunité au sens large
00:15:56 et vous verrez dans la deuxième table ronde,
00:15:58 on parle d'exposome, on parle de microbiote
00:16:01 et on se rend compte que l'immunité et la bonne santé
00:16:03 d'une façon globale, elle est liée à l'environnement.
00:16:06 Voilà.
00:16:07 Alors, je me permets juste une petite remarque
00:16:11 parce que de formation vétérinaire,
00:16:13 je ne peux jamais m'empêcher de parler un petit peu de vache,
00:16:15 mais ça sera très court.
00:16:16 À tout commencement, il y a une vache.
00:16:20 Et en fait, au 18e siècle,
00:16:26 la variole s'éviscait dans les campagnes en Europe,
00:16:28 vraiment d'une façon importante au niveau des troupeaux de bovins,
00:16:31 au niveau des troupeaux de chevaux aussi.
00:16:34 Et c'était aussi des épidémies qui touchaient de plein fouet
00:16:37 la santé humaine.
00:16:39 Et en fait, première observation, on est encore dans une époque
00:16:42 judicieuse par rapport à tout ce qui est microbiologie.
00:16:45 Eh bien, l'observation était faite que le personnel qui
00:16:49 travaillait à côté des vaches, notamment à la traite,
00:16:51 eh bien, était moins touché par cette maladie.
00:16:54 Donc, c'est un peu les prémices de l'immunité ou plutôt
00:16:57 d'immunisation et de la vaccination.
00:16:59 Et juste pour finir cet aparté, vaccine, le mot vaccin,
00:17:04 en fait, ça vient de vacca, vacca, la vache.
00:17:07 Voilà, donc ça prend tout son sens ce soir.
00:17:09 Après, on ira plus sur la partie de vraiment variolisation
00:17:14 après vaccination qui se met en place avec Pasteur,
00:17:17 mais pas seulement avec Pasteur.
00:17:19 Et je pense que les intervenants de la table ronde vont le rappeler.
00:17:22 Donc, j'ai grand plaisir d'accueillir à cette table ronde
00:17:25 à ma gauche Mireille Bossy, qui est directrice générale
00:17:29 de VetaGrosup.
00:17:31 Nathalie Abonchil, vous êtes docteur en microbiologie.
00:17:38 Vous êtes directrice de l'innovation à Lyon Biopole et
00:17:43 vous avez une forte expérience en vaccination.
00:17:45 Vous avez dirigé une équipe d'experts pendant une douzaine
00:17:48 d'années et vous avez travaillé en R&D sur la vaccination,
00:17:52 sur la santé animale et Anne-Sophie Renaud Baron.
00:17:56 Donc, vous êtes médecin, vous êtes responsable du pôle
00:17:59 de veille sanitaire de l'ARS, de l'Agence régionale de santé
00:18:02 Auvergne et Ronalp.
00:18:05 Et vous êtes également responsable de la porte parole du
00:18:10 collectif Immuniser Lyon.
00:18:11 Et je remercie vivement Emmanuel Souberan qui fait une entrée
00:18:14 remarquée, mais dans le timing parfait.
00:18:17 Je ne pouvais pas mieux l'espérer.
00:18:18 Merci à Emmanuel qui a levé les contraintes de réunion sur
00:18:22 Paris et de temps et qui nous fait le plaisir de venir ce soir.
00:18:25 Donc, Emmanuel Souberan, directrice générale de
00:18:28 l'alimentation au ministère de l'agriculture et de la
00:18:31 souveraineté alimentaire.
00:18:33 Vous êtes également chef des services vétérinaires et vous
00:18:39 êtes délégué pour la France à l'OMSA.
00:18:41 Alors l'OMSA, c'est l'Organisation mondiale de la
00:18:44 santé animale, l'équivalent de l'OMS côté santé animale ex OIE.
00:18:48 Le nom a changé il y a peu, qui était l'Office international
00:18:52 des pays aussi.
00:18:53 Merci vivement de votre participation et de vos
00:18:56 éclairages au cours de cette table ronde.
00:18:57 Alors, je parlais de vétérinaires de santé animale.
00:19:04 Mireille Bossy, vous êtes à la tête du campus Vétagrosup.
00:19:08 En quoi la vaccination a concerné très tôt les vétérinaires
00:19:14 et j'ai même envie de dire l'homme parce que finalement,
00:19:16 les deux ont été très vite, très proches.
00:19:18 Bonsoir, monsieur.
00:19:22 C'est vrai que parler de vaccination tout de suite,
00:19:25 on rapproche santé animale et santé vétérinaire, santé
00:19:28 animale et santé humaine.
00:19:29 Effectivement, si les vétérinaires ont été rapidement
00:19:34 concernés par la vaccination, on va faire un petit point
00:19:38 d'histoire.
00:19:38 C'est par Pierre Galtier.
00:19:40 Pierre Galtier, vous savez, ce vétérinaire très célèbre pour
00:19:45 nous, qui a été formé à l'école vétérinaire nationale
00:19:47 vétérinaire de Lyon, qui, dès 1789, s'est illustré pour ses
00:19:52 travaux sur la rage.
00:19:54 C'est lui qui a découvert le vaccin.
00:19:55 Il s'est fait un peu damer le pion par Pasteur,
00:19:59 un peu plus vite, mais c'est vraiment lui qui a été
00:20:02 précurseur, qui a été précurseur,
00:20:04 créateur du vaccin et créateur aussi des concepts sous
00:20:09 jacent.
00:20:09 C'est lui, par exemple, qui a posé le postulat que,
00:20:13 étant donné le délai d'incubation de la rage,
00:20:17 le vaccin pouvait être utilisé dans une autre vie curative
00:20:20 et éventuellement, par rapport à l'incubation.
00:20:23 C'est important de dire l'école nationale vétérinaire de Lyon a
00:20:28 cette historie de la rage.
00:20:30 On le porte fort dans ses racines.
00:20:32 Et la rage est d'ailleurs une maladie assez emblématique de
00:20:38 l'importance de la vaccination et justement des programmes de
00:20:41 santé, même au-delà de nos frontières,
00:20:42 parce que finalement, en France, la rage, on a l'impression
00:20:45 que c'est un peu fini.
00:20:46 La France est déclarée indemne de rage vulpine depuis les
00:20:51 années 2000, mais dans le monde, c'est un fléau qui fait des
00:20:55 morts, notamment en Asie, en Afrique et sur de très
00:20:59 jeunes enfants.
00:20:59 Alors qu'il existe un vaccin, donc on n'est pas là.
00:21:02 La rage, c'est 59 000 morts par an, morts toutes les 10 minutes
00:21:06 de la rage, alors qu'on a tout, alors qu'on a le vaccin,
00:21:10 alors qu'on a la stratégie vaccinale.
00:21:11 On a toutes les connaissances.
00:21:13 Donc, on se dit que c'est bien de parler One Health, mais un
00:21:16 jour, il va falloir parler de One Health en pratique et qu'on
00:21:19 voit quelles sont les leçons on tire de finalement d'une telle
00:21:23 réussite, d'une telle histoire de réussite d'un vaccin.
00:21:26 Et finalement, encore des choses à faire.
00:21:29 Mais c'est vraiment cette approche qu'on semble
00:21:32 découvrir, mais qu'on ne découvre pas depuis le COVID,
00:21:35 qui est devenue très à la mode, mais qui rassemble, qui
00:21:37 rassemble beaucoup de tous les scientifiques autour
00:21:39 de ce concept.
00:21:40 Mais on voit que la pratique, la pratique, c'est quoi la
00:21:43 pratique, l'One Health en pratique?
00:21:44 C'est faire se parler, faire se parler les peuples entre eux.
00:21:48 Parce que quand on voit en Afrique le chemin de la
00:21:51 chemin de la rage, on se dit que si les pays ne
00:21:53 collaborent pas, on ne peut pas.
00:21:54 On ne peut pas lutter contre l'avancée de l'avancée
00:21:58 des épidémies.
00:21:59 C'est aussi que l'État central aussi se parle avec avec ses
00:22:05 autorités déconcentrées aussi pour pour avoir une lutte,
00:22:10 une lutte organisée.
00:22:11 C'est tout ça la lutte.
00:22:13 Et puis, voilà la rage.
00:22:15 La rage, c'est une épidémie qu'on devrait, qu'on devrait
00:22:19 combattre encore, qu'on devrait, qu'on devrait
00:22:21 notamment combattre par les partenariats entre le
00:22:23 public et le privé.
00:22:24 Nous, on essaie de le développer sur notre
00:22:28 écosystème lyonnais.
00:22:28 En tout cas, ça marche bien.
00:22:29 Vous l'avez rappelé, Monsieur le maire,
00:22:30 au travers du UPVPH.
00:22:32 Alors justement, comment sur le campus de Vétagrosup se met en
00:22:36 place l'One Health d'une façon concrète?
00:22:38 Alors déjà, il faut repartir de l'histoire de Vétagrosup.
00:22:40 C'est depuis depuis 2011, la fusion de trois écoles,
00:22:46 l'École nationale vétérinaire de Lyon,
00:22:48 l'école de Clermont-Ferrand, sur Clermont-Ferrand,
00:22:52 qui forme des ingénieurs agronomes et l'École nationale
00:22:55 de services vétérinaires qui forme les inspecteurs de santé
00:22:57 publique vétérinaire.
00:22:58 Donc, en fait, One Health, rapidement,
00:23:00 c'est pas devenu vraiment une raison, une raison d'être
00:23:06 de Vétagrosup, qui est vraiment une bannière,
00:23:10 une bannière, pas seulement, c'est pas seulement de la
00:23:15 publicité ou pas seulement de l'affichage,
00:23:17 mais c'est aussi valoriser l'ancrage de notre de notre
00:23:20 formation agronomique sur le territoire,
00:23:21 mais aussi l'expertise vétérinaire nationale et
00:23:24 internationale.
00:23:25 Également, tout ce lien à l'appui aux politiques
00:23:27 publiques de nos cursus.
00:23:28 Donc, c'est déjà vendre une approche holistique
00:23:32 complètement, d'une approche holistique de la santé,
00:23:35 de la santé environnementale, santé humaine et santé animale
00:23:38 au travers de nos formations.
00:23:39 Et alors, il y a des formations, mais quels sont
00:23:41 les autres atouts?
00:23:42 Quels sont les liens que vous avez tissés justement pour
00:23:44 renforcer les collaborations avec les autres partenaires?
00:23:47 Mais pour cela, depuis 2016, on a vraiment on a acté One Health
00:23:52 et Emmanuel pourra pour en témoigner puisqu'elle était à
00:23:55 la tête de Vétagrosup.
00:23:56 Elle l'a porté, elle l'a porté haut et fort.
00:23:59 Donc, One Health dans notre feuille de route,
00:24:03 c'était c'était vraiment important.
00:24:05 Et ça, ça se décline au travers des différentes formations,
00:24:09 au travers des travaux de recherche aussi,
00:24:11 qui sont portés par, notamment par le pôle d'expertise
00:24:14 vétérinaire et agronomique des animaux sauvages,
00:24:16 le pôle EVAS qui est sur Vétagrosup et par de nombreuses
00:24:20 nombreuses collaborations avec tout l'écosystème,
00:24:22 notamment le laboratoire de biométrie et de
00:24:25 biologie évolutive.
00:24:26 Des coopérations avec le centre aussi, le centre
00:24:29 international de recherche en infectiologie,
00:24:31 une unité rongeurs sauvages parce qu'on découvre,
00:24:34 on découvre, on a découvert il y a quelques années
00:24:37 l'importance du modèle rongeurs sauvages avec le Covid.
00:24:41 Il a pris toute son importance, le modèle rongeurs sauvages
00:24:45 dans l'évolution des évolutions des maladies et des zoonoses.
00:24:48 Donc, une unité rongeurs sauvages porté par l'INRA et
00:24:52 hébergé avec Vétagrosup est vraiment la source de nombreux
00:24:56 travaux scientifiques.
00:25:00 Des unités de recherche aussi, une unité mixte de recherche,
00:25:02 notamment l'unité mixte de recherche territoire ou
00:25:04 l'unité mixte de recherche épidémiologie des maladies
00:25:07 animales et zoonotiques.
00:25:08 Donc, vous voyez sur le domaine académique et dans le
00:25:11 domaine de la recherche, de nombreuses coopérations avec
00:25:14 les grandes opérateurs de recherche.
00:25:16 On parle de recherche et d'ailleurs, Nathalia Bonchil,
00:25:21 Lyon Biopole aussi porteur de recherche.
00:25:24 Expliquez nous un peu comment est structuré Lyon Biopole?
00:25:27 Quels sont ses acteurs et comment est organisé?
00:25:30 A Lyon Biopole, c'est le pôle de compétitivité en santé de
00:25:34 la région Verne-Rhône-Alpes.
00:25:35 C'est une association de loi 1901 qui a été créée en 2005,
00:25:40 qui est soutenue par l'État, par la région Verne-Rhône-Alpes
00:25:43 et par les métropoles.
00:25:45 Et elle compte 270 adhérents qui sont sur le territoire,
00:25:51 ce qui inclut à la fois des centres de recherche,
00:25:53 des centres hospitaliers et des entreprises qui développent
00:25:58 des produits ou des services innovants.
00:26:00 Ça peut être des sociétés de biotechnologie,
00:26:03 de technologie médicale ou de santé numérique et sur toute
00:26:07 indication thérapeutique confondue.
00:26:09 Et nos missions, elles consistent à fédérer,
00:26:12 à animer cet écosystème, à la fois en créant des rencontres
00:26:20 entre les acteurs publics et privés et puis aussi en
00:26:23 soutenant les projets de recherche,
00:26:26 de développement et aussi d'industrialisation innovant et
00:26:29 en accompagnant aussi la croissance de nos
00:26:32 start-up et PM.
00:26:32 Cette vocation, elle se déploie évidemment auprès de tous nos
00:26:37 adhérents, mais de manière toute particulière dans le
00:26:40 domaine des maladies infectieuses et de la
00:26:42 vaccinologie, puisque ça a été rappelé.
00:26:44 On a la chance d'être dans une région qui est le berceau
00:26:47 historique de l'industrialisation du
00:26:49 vaccin.
00:26:50 Notre région, elle concentre des acteurs majeurs de
00:26:53 l'infectiologie et de la vaccinologie.
00:26:56 Des compétences médicales avec les CHU,
00:26:58 des compétences de recherche, d'enseignement avec la plus
00:27:01 ancienne école vétérinaire, mais aussi des compétences
00:27:06 industrielles et entrepreneuriales.
00:27:07 25% des adhérents de Lyon Biopôle et bien sont
00:27:14 spécialisés dans le domaine de l'infectiologie ou
00:27:16 de la vaccinologie.
00:27:17 Ce qui est finalement la première thématique de notre
00:27:20 écosystème à égalité avec l'oncologie.
00:27:22 Et outre les grands groupes qu'on connaît tous,
00:27:25 il faut savoir aussi qu'on est une des régions qui compte le
00:27:28 plus de PME qui développe des approches
00:27:31 innovantes en vaccinologie.
00:27:32 On dispose aussi d'infrastructures uniques en
00:27:37 France et en Europe.
00:27:38 Ça a été cité tout à l'heure, l'Institut de recherche
00:27:41 technologique BioAster, qui est le seul qui est dédié à
00:27:44 l'infectiologie et la vaccinologie.
00:27:45 Le P4, le laboratoire P4,
00:27:47 le seul laboratoire civil en France de confinement
00:27:54 maximum, ce qui signifie qu'il y a des mesures barrières qui
00:27:58 sont mises en œuvre et qui permettent de manipuler des
00:28:01 micro-organismes hautement pathogènes.
00:28:03 Voyez, Lyon Biopôle est au cœur d'un écosystème qui est
00:28:08 particulièrement bien armé pour s'emparer des sujets de
00:28:13 vaccinologie humaine ou vétérinaire et soutenir
00:28:18 les actions.
00:28:18 On a un écosystème complet, structuré.
00:28:23 Donc, on a cette richesse sur le territoire et
00:28:27 d'un côté médecine.
00:28:29 Quelles sont les problématiques auxquelles on est confronté?
00:28:31 Anne-Sophie Renaud Baron, vous êtes responsable de
00:28:35 la vie sanitaire.
00:28:36 Quelles sont les épidémies ou les maladies endémiques qui
00:28:39 vous préoccupent ou les maladies émergentes qui
00:28:41 vous préoccupent?
00:28:42 Et est ce que vous percevez justement cette communauté avec
00:28:44 des préoccupations de maladies chez l'animal ou dans la
00:28:47 transmission vectorielle aussi peut évoluer avec
00:28:51 l'environnement, avec le.
00:28:53 Alors, bien sûr, je ne peux pas.
00:28:56 Je suis obligée de parler de l'épidémie Covid et je voudrais
00:29:00 quand même dire, rappeler une anecdote.
00:29:02 C'est en Arras, en Auvergne, en Alpes.
00:29:03 Nous avons géré le premier cluster.
00:29:06 Le professeur Bruno Lina, ici présent,
00:29:08 s'en souvient bien.
00:29:09 C'était le 6 février 2020, où le professeur Bruno Lina,
00:29:13 dans le cadre d'une conférence téléphonique avec la DGS et nous
00:29:18 même, nous annonçait qu'il y avait cinq cas de Covid.
00:29:21 C'était les premiers cas de Covid et donc,
00:29:24 c'était le premier cluster que nous avons géré de façon
00:29:28 assez satisfaisante, semble t il.
00:29:30 Mais c'est vrai que on ne savait pas à ce moment là que ça
00:29:33 deviendrait une épidémie.
00:29:34 Donc, on a géré chacun des cas de Covid qui nous étaient,
00:29:40 qui étaient recensés, qui nous étaient rapportés.
00:29:43 Et puis, au fur et à mesure, ce nombre de cas est devenu
00:29:48 de plus en plus important.
00:29:49 Et donc, de ce fait, on a géré essentiellement les clusters et
00:29:53 puis les cas dans les collectivités sensibles type
00:29:56 établissement de santé, bien sûr, les EHPAD,
00:29:58 les établissements scolaires.
00:29:59 Mais au départ, on ne savait pas que c'était une épidémie.
00:30:05 Vous m'interrogez sur la recrudescence
00:30:08 d'épidémies actuellement.
00:30:10 Je parlerai de la recrudescence des infections
00:30:12 invasives à Méningocoque, avec notamment lié à des
00:30:16 Méningocoque B, Y, W.
00:30:20 Pourquoi cette recrudescence?
00:30:22 Alors, on l'explique avec deux points déjà en 2000,
00:30:27 au moment du Covid 2020 2021,
00:30:30 pratiquement pas de cas de méningite,
00:30:33 d'ailleurs, pratiquement pas de cas de signaux en dehors
00:30:36 de ceux du Covid.
00:30:37 Pourquoi?
00:30:38 Parce qu'il y avait le respect des mesures barrières.
00:30:40 Il y avait également l'isolement,
00:30:42 les confinements.
00:30:44 Donc, de ce fait, ça a limité considérablement la
00:30:48 transmission des signaux et des cas de maladie.
00:30:54 Simplement, ce qui s'est passé, c'est que de ce fait,
00:30:57 les virus, les bactéries ont beaucoup moins circulé.
00:31:00 Notre immunité a beaucoup baissé et donc, de ce fait,
00:31:04 nous rendent beaucoup plus fragiles actuellement.
00:31:07 Et on peut se contaminer beaucoup plus facilement.
00:31:11 Ces recrudescences, notamment de cas de méningite.
00:31:14 Une vaccination existe pour la méningite?
00:31:15 Oui, alors la méningite.
00:31:17 Il y a donc plusieurs groupes.
00:31:18 Il existe effectivement une vaccination obligatoire pour le
00:31:22 méningocoque C, une vaccination recommandée pour le
00:31:26 méningocoque B entre 0 et 2 ans.
00:31:29 Mais voilà une vaccination également pour le ACYW,
00:31:34 mais qui actuellement n'est pas recommandée.
00:31:36 Mais on voit que les couvertures vaccinales,
00:31:38 par exemple, pour le méningocoque C,
00:31:41 donc, sont extrêmement satisfaisantes.
00:31:45 Pourquoi?
00:31:45 Parce que cette vaccination est devenue obligatoire depuis
00:31:50 2018, le 1er janvier 2018.
00:31:53 Dans le cadre des 11 vaccinations obligatoires.
00:31:55 Par contre, on voit que pour le méningocoque B, ça reste une
00:31:59 vaccination recommandée depuis un an.
00:32:01 Maintenant, les couvertures vaccinales restent faibles.
00:32:05 Merci.
00:32:07 Et d'autres maladies vous préoccupent, notamment les
00:32:11 maladies à transmission vectorielle.
00:32:13 Oui, qu'est ce qu'il y a une surveillance qui se met en place
00:32:15 au niveau de l'ARS, au niveau de la région?
00:32:17 Une surveillance à la fois.
00:32:18 On est en plein dans la saison des arbovirose.
00:32:21 Donc, vous savez peut être tout ce que c'est qu'une
00:32:24 arbovirose.
00:32:24 C'est les maladies d'ingues, zika, chikungunya qui sont
00:32:29 transmises par le moustique tigre.
00:32:32 La saison, c'est de 1er mai au 30 novembre.
00:32:35 Donc, on se réunit régulièrement avec notre prestataire qui
00:32:40 essaie de diminuer ces épidémies.
00:32:44 Voilà.
00:32:45 Emmanuel Soubiran, il y a une très forte actualité et l'année
00:32:51 dernière, quand on a décidé de revenir à Lyon, on ne savait
00:32:54 pas que cette actualité serait aussi forte.
00:32:56 Mais on est aujourd'hui face à des cas d'influenza
00:33:00 vire hautement pathogène qu'on appellera grippe aviaire.
00:33:02 On est presque un.
00:33:04 Vous allez me corriger, c'est vous lui.
00:33:08 On est presque un changement de paradigme.
00:33:10 Quel constat vous dressez aujourd'hui et quel tournant
00:33:13 justement arrive aujourd'hui?
00:33:15 Où on en est en ce mois de juin?
00:33:16 Effectivement, on est aujourd'hui face à une
00:33:20 recrudescence d'influenza aviaire hautement pathogène,
00:33:24 donc qui est la maladie qui touche les volailles.
00:33:28 Quand on parle de grippe aviaire, là, on est sur l'homme
00:33:32 et la grippe aviaire, c'est quand on a un virus chez
00:33:36 l'homme et qui et qui se transmet entre entre hommes.
00:33:41 Donc là, on n'en est pas là aujourd'hui, mais quand même,
00:33:44 on a effectivement de l'influenza aviaire hautement
00:33:48 pathogène en France.
00:33:50 Ça, vous en entendez beaucoup parler.
00:33:51 Qui touche, qui revient de plus en plus fréquemment,
00:33:57 qui s'étend sur un territoire de plus en plus large,
00:34:01 qui dure de plus en plus longtemps et qui fait avec de
00:34:06 plus en plus de foyers.
00:34:07 Alors, pas tout à fait vrai puisqu'on en a eu beaucoup
00:34:10 plus l'année dernière.
00:34:11 1300 foyers que cette année, 400 foyers.
00:34:14 Mais on voit qu'on est sur des intensités croissantes et
00:34:16 quand on regarde cela au niveau mondial, on se rend compte
00:34:20 qu'effectivement, ça touche de plus en plus de pays,
00:34:22 pratiquement tous les continents et ça fait de plus en
00:34:26 plus de dégâts et ça aboutit à des abattages massifs.
00:34:29 À la fois en France, mais aussi en d'autres pays.
00:34:34 J'étais, c'est pour ça que je suis arrivée un peu plus tard à
00:34:37 une réunion tout à l'heure avec un certain nombre
00:34:38 de pays étrangers.
00:34:39 Le Japon a abattu cette saison 17 millions de volailles.
00:34:44 Donc, on n'est pas les seuls à abattre des volailles et c'est
00:34:48 donc un fléau mondial.
00:34:49 Là où j'ai deux questions, je ne sais pas laquelle prendre,
00:34:55 le côté humain ou le côté changement de paradigme.
00:35:00 Déjà, côté changement de paradigme.
00:35:03 Aujourd'hui, c'est le type de maladie classiquement en matière
00:35:09 de santé animale, sur des grandes maladies
00:35:11 contagieuses comme ça.
00:35:12 La logique veut qu'on la traite, on la gère, on lutte par des
00:35:23 mesures de biosécurité qui sont absolument indispensables,
00:35:26 donc des bonnes pratiques pour éviter l'introduction du virus
00:35:29 par des abattages lorsque la maladie est présente.
00:35:34 Mais c'est vrai qu'on voit aujourd'hui,
00:35:37 avec l'influenza via hautement pathogène, qu'on atteint des
00:35:40 limites avec ce type de pratiques et que donc,
00:35:44 du fait que pour différer à différents éléments de contexte
00:35:51 qui nous font envisager la vaccination, c'est là où je
00:35:53 pense qu'on est arrivé, ces éléments de contexte,
00:35:55 c'est d'abord effectivement, cette maladie est de plus
00:35:57 en plus importante.
00:35:57 On abat de plus en plus d'animaux et on finit par
00:36:01 s'interroger sur le bien fondé de temps d'abattage avec beaucoup
00:36:07 d'abattages d'animaux sains en abattage préventif,
00:36:10 qui posent des questions aussi au moment où on s'intéresse à la
00:36:15 durabilité de nos modes de production,
00:36:17 qui posent des questions éthiques,
00:36:21 j'allais dire sur ce point là.
00:36:24 En parallèle, on a une société qui demande de plus en plus
00:36:28 d'élevage d'animaux de plein air.
00:36:29 On ne voit pas la solution.
00:36:31 Ce n'est pas non plus de remettre tous les animaux
00:36:33 dans des bâtiments.
00:36:35 En parallèle, on a des évolutions technologiques qui
00:36:39 nous permettent de faire la distinction entre animaux
00:36:42 vaccinés, animaux malades et qui autorisent la vaccination
00:36:49 à sortie d'une surveillance qui permet de vérifier que le virus
00:36:52 ne circule pas à bas bruit.
00:36:54 Tous ces éléments, il y a eu beaucoup d'évolution aussi
00:36:58 dans les méthodes de fabrication de vaccins suite dans le cadre
00:37:01 du suite du Covid.
00:37:02 Tout ça, ça nous amène effectivement à envisager la
00:37:06 vaccination et à pousser pour cela à la fois au niveau
00:37:10 international, au niveau international.
00:37:13 Oui, parce que finalement, la vaccination seulement en
00:37:15 France ne ferait pas sens dans le contexte actuel d'une
00:37:19 payse aussi.
00:37:20 Chaque pays a des situations différentes.
00:37:22 La nôtre est celle qu'elle est et elle nous pousse à
00:37:26 envisager la vaccination.
00:37:27 Peut être que d'autres pays le feront aussi.
00:37:28 Il y a un dernier sujet que je n'ai pas évoqué qui nous
00:37:30 pousse aussi à vacciner.
00:37:31 Pourtant, je devrais ne penser qu'à ça ayant le professeur
00:37:34 Lina devant moi.
00:37:35 C'est que c'est que la vaccination va avoir
00:37:41 un intérêt.
00:37:41 Nous le pensons tous.
00:37:43 Elle devra avoir un intérêt en diminuant la charge virale et
00:37:48 donc en limitant l'exposition de l'homme,
00:37:51 en particulier les hommes qui sont en contact avec
00:37:54 les animaux et donc en limitant le risque d'exposition et
00:37:58 logiquement en limitant le risque de mutation.
00:38:01 La vaccination de l'animal a aussi un intérêt pour la
00:38:05 santé publique et c'est clairement ce qui est indiqué
00:38:08 dans l'avis du comité de veille et d'anticipation des
00:38:12 risques sanitaires.
00:38:13 Le Covars qui a été publié en début de semaine autour du
00:38:17 risque de type grippe aviaire liée à l'influence aviaire
00:38:21 hautement pathogène.
00:38:22 Je repose ma question.
00:38:23 Faut il avoir peur de la grippe aviaire?
00:38:25 Je ne sais pas s'il faut aujourd'hui les signaux.
00:38:31 Aujourd'hui, on a de l'influence aviaire
00:38:34 hautement pathogène.
00:38:35 On identifie chez les oiseaux sauvages, évidemment,
00:38:39 il y a beaucoup de foyers aussi d'incidents.
00:38:43 Dans le cadre de la surveillance de la faune sauvage
00:38:46 qu'on réalise, il se trouve qu'on met en évidence la présence
00:38:50 de ce virus chez des mammifères, ce qui est déjà une alerte,
00:38:56 on peut le dire comme ça.
00:38:57 On en a identifié en France sur un chat, sur un renard.
00:39:04 On a aussi certains pays déclarent la présence du virus
00:39:10 chez l'homme.
00:39:11 Le plus souvent, c'est asymptomatique,
00:39:14 mais il y a quand même eu un cas mortel en Asie.
00:39:17 C'est une petite fille.
00:39:18 Et aujourd'hui, on ne met pas en évidence de
00:39:22 transmission interhumaine.
00:39:23 Selon l'OMS, il n'y a pas de risque.
00:39:27 Il n'y a pas de risque particulier.
00:39:29 Aujourd'hui, on est toujours à un risque faible.
00:39:32 Néanmoins, il y a lieu, à mon avis, de faire deux choses
00:39:37 qui sont recommandées, ce n'est pas absolument mon avis.
00:39:40 C'est un, de renforcer la surveillance active
00:39:46 chez les éleveurs, chez toutes les personnes qui sont en contact
00:39:48 avec les oiseaux, les volailles.
00:39:51 C'est la première chose.
00:39:52 Et puis deux, de se préparer à une éventuelle pandémie.
00:39:58 Mais encore une fois, on n'y est pas du tout.
00:40:01 Mais donc, on vaccine pour protéger les élevages,
00:40:05 pour protéger éventuellement une éventuelle transmission
00:40:07 de la faune sauvage.
00:40:08 Et je voulais poser la question à Mireille Bossy.
00:40:13 On voit la vaccination dans le cadre d'un risque,
00:40:17 d'une gestion d'un risque sanitaire.
00:40:18 Quel est le quel peut être l'autre rôle
00:40:22 de la vaccination?
00:40:23 Est ce qu'on l'emploie dans d'autres?
00:40:24 Si on prend du recul par rapport à l'influence aviaire,
00:40:27 quels sont les atouts?
00:40:29 Elle dit les atouts de la vaccination.
00:40:36 C'est de répondre aux attentes sociétales aussi en matière
00:40:39 de bien-être animal.
00:40:40 C'est important.
00:40:41 On le voit, Emmanuel le dit, quand on abat des millions
00:40:44 de volailles saines.
00:40:45 Voilà, on atteint les limites d'un système.
00:40:49 Mais la vaccination permet de lutter aussi contre les maladies
00:40:53 qui, non seulement tuent, mais font des non valeurs
00:40:55 économiques d'animaux, d'animaux qui souffrent,
00:40:57 d'animaux qui ne produisent pas.
00:40:59 Et c'est vrai que la société l'accepte de moins en moins
00:41:01 aussi.
00:41:01 Et c'est un gros avantage, un gros avantage de la vaccination.
00:41:05 La vaccination permet aussi de protéger la biodiversité.
00:41:08 Dans le cas de l'influenza aviaire, on a un gros
00:41:12 réservoir sauvage aussi, qui pâtit aussi de l'extension
00:41:16 de la maladie.
00:41:17 Donc, on se doit aussi, pour protéger cette biodiversité,
00:41:20 de lutter comme on le peut sur les contre cette maladie dans le
00:41:26 réservoir domestique.
00:41:29 Voilà, et puis, et puis, c'est aussi c'est aussi un moyen
00:41:32 évidemment de garantir la sécurité alimentaire de
00:41:36 produits de pays qui sont largement touchés par ces
00:41:38 maladies et qui ne peuvent pas lutter parce que la
00:41:42 ressource alimentaire d'un certain pays devient critique
00:41:44 dès lors que des millions de volailles sont touchés
00:41:47 par la maladie.
00:41:48 Emmanuel Soubiran, d'ailleurs, on parle là de vaccination dans
00:41:53 un contexte d'épisodes aussi, mais on parle aussi de
00:41:55 vaccination dans un contexte de prévention.
00:41:57 Et est ce qu'on ne peut le voir d'une façon plus large?
00:41:59 Alors, ça faisait notamment partie du plan en écho et
00:42:01 antibio 1 et également le suivant.
00:42:04 Est ce que vous voulez nous dire deux mots sur cette
00:42:06 prévention, cet aspect préventif?
00:42:08 Oui, effectivement, tout ce qui peut contribuer à la
00:42:12 prévention des maladies permet de réduire, en particulier
00:42:18 l'usage, quand c'est opportun, des antibiotiques.
00:42:23 Donc, on a en France mis en place, on a en France
00:42:28 différents plans, un plan pour la santé humaine, un plan
00:42:32 pour la santé animale, le plan pour la santé animale.
00:42:34 Il s'appelle le plan éco antibio.
00:42:36 Donc, on en est à éco antibio 2 après éco antibio 1 et en
00:42:39 travail en lien d'ailleurs avec la Direction générale de la
00:42:43 santé dans un cadre global One Health à éco antibio 3.
00:42:51 On a obtenu d'ailleurs, je le dis au passage parce que j'en
00:42:55 profite un peu d'avoir une audience pour dire qu'on a
00:42:58 obtenu d'excellents résultats dans ce domaine,
00:43:01 puisque en l'espace de 10 ans, on a réduit de presque
00:43:04 pratiquement 50% l'exposition des animaux, y compris
00:43:08 animaux d'élevage aux antibiotiques.
00:43:11 Et si on regarde les antibiotiques les plus
00:43:14 dits critiques, comme les fluoroquinolones ou les
00:43:17 céphalosporines de troisième ou quatrième génération,
00:43:20 on est à des baisses d'exposition de 88% et 94%.
00:43:25 Donc, c'est vraiment, c'est vraiment très important et
00:43:27 beaucoup de travail a été fait.
00:43:28 Et dans les mesures, effectivement,
00:43:30 qui sont préconisées, qui sont recommandées,
00:43:32 qui sont poussées, il y a tout ce qui touche
00:43:35 à aux mesures préventives, mesures préventives qui peuvent
00:43:38 être des pratiques d'élevage, des modèles des bâtiments,
00:43:43 des coups de l'alimentation aussi,
00:43:46 qui a un rôle important.
00:43:48 Mais la vaccination médicamenteuse,
00:43:51 la prévention vaccinale peut aussi,
00:43:55 est aussi recommandée et on favorise les actions de
00:44:00 prévention, de communication, de formation.
00:44:03 On a tout à l'heure parlé de formation des vétérinaires,
00:44:05 des médecins, etc.
00:44:06 Et puis, on essaye de pousser aussi les entreprises pharma à
00:44:12 travailler sur tous les gaps thérapeutiques en matière de
00:44:16 vaccination par rapport à des pathologies bactériennes
00:44:19 existantes.
00:44:22 Donc, ça peut être aussi un outil.
00:44:25 Après, il faut faire attention, c'est pas une baguette
00:44:27 magique non plus.
00:44:28 Et je pense en particulier sur l'influence aviaire pour
00:44:33 revenir au sujet du moment.
00:44:34 Il serait dangereux que nous considérions,
00:44:38 que les éleveurs ou que le monde agricole considère que
00:44:41 partir du moment où la vaccination va arriver,
00:44:45 il n'y aura plus besoin de faire attention,
00:44:47 plus de biosécurité, plus de surveillance, etc.
00:44:51 Je pense qu'il faut être très vigilant là-dessus.
00:44:53 On l'a bien vu, nous-mêmes ressenti au moment du COVID.
00:44:59 La vaccination a évidemment largement amélioré les choses,
00:45:03 mais elle n'a pas empêché le virus de circuler quand même.
00:45:06 Et donc, il est nécessaire de.
00:45:09 Voilà, c'est un super outil, mais c'est un outil
00:45:14 complémentaire.
00:45:15 Et vous parlez de ce qui concerne l'influence aviaire et vous
00:45:19 parlez d'ailleurs de communication,
00:45:20 de formation, d'implication des acteurs.
00:45:22 Anne-Sophie Renault Baron, vous êtes au collectif
00:45:26 immuniser Lyon.
00:45:27 On est vraiment au bon endroit.
00:45:29 Pouvez vous nous en dire plus?
00:45:30 Quels sont les acteurs?
00:45:31 C'est quoi?
00:45:32 C'est une initiative locale qui est née en 2015,
00:45:37 maintenant depuis plus de huit ans, avec un certain
00:45:41 nombre de partenaires, plus de 37 partenaires publics
00:45:45 privés, notamment bien sûr la ville de Lyon.
00:45:48 Le professeur Brunolina, qui, dès le début, nous a fait le
00:45:50 plaisir d'être engagé dans ce collectif avec deux objectifs
00:45:55 principaux pour ce collectif.
00:45:57 Faciliter l'accès à l'information sur la
00:46:01 vaccination et promouvoir la vaccination à tous
00:46:05 les âges de la vie.
00:46:06 Que l'on soit professionnel de santé.
00:46:08 Tout à fait.
00:46:09 Donc, tout à fait.
00:46:10 Donc, l'accès à la vaccination, bien sûr,
00:46:12 et l'accès à l'information pour les professionnels de santé,
00:46:15 mais également pour les usagers.
00:46:18 Donc, nous avons mis en place un certain nombre d'actions,
00:46:22 de communications, un certain nombre d'informations,
00:46:25 séances de vaccination.
00:46:27 À ce jour, on est à plus de 300 actions que nous avons
00:46:31 cumulées depuis 2015.
00:46:33 Nous avons fait ce travail dans le cadre d'une évaluation
00:46:35 qualitative et quantitative, avec plus de 130
00:46:41 actions majeures.
00:46:42 Nous avons, par exemple, travaillé sur un courrier pour
00:46:47 promouvoir la vaccination et l'incitation à la
00:46:50 vaccination des seniors, notamment la vaccination
00:46:53 d'une grippe, mais pas seulement le pneumocoque,
00:46:56 la diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, le zona.
00:46:59 Et nous avons donc adressé un courrier à la fois aux
00:47:03 professionnels de santé, mais également aux personnes de
00:47:07 vie de 65 ans pour les inciter à se faire vacciner contre
00:47:11 toutes ces maladies qui sont à prévention vaccinale.
00:47:14 Voilà donc ça, c'est une.
00:47:16 Nous avons aussi déployé au niveau local
00:47:20 des événements nationaux.
00:47:23 Je pense par exemple à l'extension des compétences
00:47:26 vaccinales dont on parle beaucoup.
00:47:28 Vous savez, ce sont désormais les pharmaciens,
00:47:31 infirmiers, infirmiers, les sages femmes qui peuvent
00:47:34 vacciner et les pharmaciens pourront prochainement
00:47:38 vacciner sans prescription.
00:47:40 Donc, c'est vrai qu'on voit que l'épidémie COVID a été un
00:47:44 véritable accélérateur pour multiplier les opérateurs
00:47:48 dans la vaccination.
00:47:49 Donc, le collectif Immunisé Lyon a été quelque part un
00:47:52 tremplin pour relayer cet événement, cette instruction
00:47:57 de l'extension des compétences.
00:47:59 On a vraiment eu l'ensemble des acteurs qui ont
00:48:01 été impliqués.
00:48:03 En tant que Nathalie Avanchy, on sent qu'il y a
00:48:06 une forte recherche.
00:48:07 C'est quoi le vaccin?
00:48:08 J'allais dire d'aujourd'hui, mais suite demain ou plutôt
00:48:10 comment on s'oriente sur la prévention?
00:48:13 Justement, comment on évite d'arriver à une solution
00:48:16 d'épidémie ou d'épisode?
00:48:18 Moi, je ne suis pas experte en technologie vaccinale,
00:48:23 mais peut être pour répondre sur un plan général.
00:48:25 C'est vrai qu'on peut dire que les innovations
00:48:27 technologiques ont été un moteur très, très fort de
00:48:32 progrès dans le domaine de la vaccination.
00:48:35 On pense évidemment à la RN messager dans le
00:48:37 cadre du Covid.
00:48:38 Mais c'est vrai qu'on entend souvent dire que peut être les
00:48:43 vaccins les plus faciles existent déjà, qu'ils ont
00:48:46 déjà été fabriqués et qui nous restent maintenant les plus
00:48:49 difficiles et les plus difficiles.
00:48:51 Qu'est ce que ça veut dire?
00:48:51 Ça veut dire ce contre des pathogènes qui
00:48:54 sont encore inconnus.
00:48:55 Donc, ça signifie qu'il y a besoin d'innover en termes
00:48:58 d'outils de surveillance, d'outils d'analyse
00:49:00 bioinformatique, d'outils de prédiction.
00:49:02 C'est ce pour lesquels il reste des verrous, des verrous en
00:49:06 termes d'efficacité.
00:49:07 On a des vaccins qui ne sont pas suffisamment efficaces ou qui
00:49:11 peuvent être particulièrement complexes à produire ou à
00:49:14 déployer sur le terrain.
00:49:15 Je ne sais pas, je pense à des problématiques de chaîne du
00:49:18 froid dans certaines parties du monde.
00:49:19 Donc, oui, on doit trouver des solutions,
00:49:22 des nouveaux vecteurs, des nouvelles formulations.
00:49:25 Des nouvelles matières, manières de présenter les
00:49:29 vaccins au système immunitaire et ses solutions.
00:49:32 Elles sont adaptées évidemment à chaque pathogène, à chaque
00:49:35 espèce que l'on veut vacciner, peut être même à chaque
00:49:38 catégorie de population dans une approche de
00:49:41 médecine personnalisée.
00:49:42 On a beaucoup parlé de maladies infectieuses.
00:49:46 Moi, j'aurais une dernière question sur les vaccins que
00:49:48 j'adresse à Amiré Bossy et à Sophie Renaud-Baron aussi.
00:49:51 La vaccination peut rentrer dans un autre cadre,
00:49:54 notamment la vaccination des porcelets pour une castration
00:49:57 sur un plan, par exemple, sur des contre la gonadolibérine,
00:50:02 une castration hormonale, si je puis dire,
00:50:05 en fait, chimique et également au niveau des cancers.
00:50:08 Est ce que c'est des voies que vous attendez aussi de
00:50:10 recherche?
00:50:11 Finalement, la vaccination, ce n'est pas spécialement qu'un
00:50:13 virus, une bactérie ni un champignon.
00:50:16 C'est aussi plus largement des projets de
00:50:18 recherche plus large.
00:50:18 Oui, tout à fait.
00:50:21 On a par exemple le cancer lié au papillomavirus.
00:50:27 C'est donc plus de 3000 cas chez les femmes,
00:50:33 mais également des cancers de la gorge chez les hommes,
00:50:36 avec plus de 1000 décès par an.
00:50:39 Et on a une vaccination contre le contre le HPV.
00:50:44 Et comme vous le savez sûrement, vous avez dû entendre
00:50:48 cette annonce faite par notre président en février de
00:50:52 cette année qui souhaite donc lancer une grande campagne
00:50:56 nationale de vaccination contre le HPV pour tous les élèves des
00:51:02 classes de cinquième dans les collèges au niveau
00:51:04 de la France entière.
00:51:05 Là aussi, le collectif immuniser Lyon va aider,
00:51:09 va soutenir cette initiative au niveau local pour déployer
00:51:14 cette campagne de vaccination au niveau du département du Rhône,
00:51:17 mais également potentiellement au niveau de
00:51:19 Auvergne en Alpes.
00:51:20 Pourquoi cette initiative nous paraît extrêmement
00:51:23 intéressante?
00:51:23 Parce que les couvertures vaccinales actuellement par
00:51:26 rapport au HPV sont très nettement insuffisantes.
00:51:30 On est à peu près à 41% de couverture vaccinale
00:51:34 pour les femmes, 12% pour les garçons.
00:51:37 La vaccination HPV est désormais recommandée pour les garçons
00:51:42 depuis janvier 2021.
00:51:44 Mais par rapport à d'autres pays, on a une couverture
00:51:47 vaccinale qui est extrêmement faible malgré tous les efforts
00:51:51 que nous menons depuis toutes ces années.
00:51:53 Donc, voilà, on peut penser que cette campagne nationale va
00:51:57 pouvoir faire progresser ces couvertures vaccinales et
00:52:01 protéger ainsi les jeunes filles, mais aussi les garçons
00:52:04 des cancers induits.
00:52:06 Mais Mireille Bossier, en guise de conclusion pour
00:52:10 Pensez Table ronde.
00:52:11 Aujourd'hui, on est sous les ordres de Bourgelat,
00:52:14 presque même si la première école vétérinaire a été
00:52:16 construite à Vez et pas à Marcy l'étoile.
00:52:19 Première école vétérinaire au monde qui a été construite
00:52:22 à Liange.
00:52:22 Je précise.
00:52:23 Est ce que vous trouvez qu'on a progressé?
00:52:25 Quels seraient vos souhaits encore pour améliorer
00:52:28 justement ces collaborations et avoir une approche
00:52:32 plus consolidée?
00:52:33 On les a mis, on les a mis dans la coopération sur
00:52:41 notre écosystème, tous ces partenariats publics privés,
00:52:44 ce VPH dont Monsieur le maire a parlé, le VPH qui réunit
00:52:48 beaucoup d'acteurs du monde, du monde économique et du monde
00:52:53 académique, du monde de la recherche.
00:52:55 Et ça, c'est une formidable initiative qui, chaque fois
00:52:58 qu'on se réunit, chaque fois qu'on se voit, chaque fois
00:53:01 qu'on échange, fait progresser dans le bon sens parce que
00:53:04 parce qu'il rapproche des mondes et ça, on ne revient
00:53:09 pas en arrière là dessus.
00:53:10 Donc, ça nous arme, ça nous arme et puis ça fait des petits.
00:53:12 Vous savez, sur le plan international, on a repris
00:53:16 beaucoup d'échanges depuis le Covid.
00:53:17 J'étais le mois dernier en Chine où on a été sollicité.
00:53:22 Les Chinois ont beaucoup de beaucoup d'images.
00:53:26 Leur image, c'est vrai, à travailler sur le plan,
00:53:32 sur le plan de tout ce qui est infectieux et coopération
00:53:36 avec le reste du monde.
00:53:37 Et on a été largement sollicité par des écoles de la
00:53:40 santé globale qui se montre partout et partout
00:53:42 dans le monde.
00:53:42 D'ailleurs, ça s'aime la santé globale.
00:53:45 On en perçoit, on en perçoit vraiment tout l'intérêt
00:53:48 partout dans le monde.
00:53:48 On voit que jusqu'à maintenant, tous les organismes
00:53:52 nationaux et internationaux qui sont chargés de contrôler
00:53:55 la santé animale ou la santé humaine le font chacun
00:53:57 dans leur silo.
00:53:59 Voilà, ils se retrouvent uniquement lorsqu'il y a
00:54:02 des épidémies, lorsqu'il y a des épisodes.
00:54:04 Si on le voit au moment du Covid, on a parlé, on a fait
00:54:07 après les vétérinaires trop tard, trop tard, tard,
00:54:10 en tout cas, dans le jeu et dans la lutte.
00:54:13 Voilà toutes les initiatives locales qu'on peut avoir ou on
00:54:16 rapproche nos cultures, on travaille ensemble ou on
00:54:19 parle prévention, on parle ou on échange des techniques.
00:54:22 C'est du temps gagné pour les futures, pour les futures
00:54:24 épidémies et on peut être fier à Lyon de ce travail
00:54:28 qui est mené.
00:54:28 Nathalia Bonchil pour Lyon Béopole, un souhait,
00:54:33 une évolution, un scoop que vous pouvez nous dévoiler ou
00:54:36 attendra la deuxième table ronde également.
00:54:38 Non, mais peut être simplement oui, c'est vrai que
00:54:42 Lyon Béopole a toujours été impliqué dans des projets
00:54:46 structurants pour l'écosystème, pour structurer
00:54:50 l'environnement de recherche, développement avec des
00:54:55 infrastructures ou faire émerger des plateformes.
00:54:58 On a parlé tout à l'heure de BioAster et bien là,
00:55:00 la dernière nouveauté, c'est le C, donc la nouvelle
00:55:04 structure B, C, F, 2, I, le bio cluster français
00:55:08 dans des maladies infectieuses, donc qui est
00:55:14 présidée par le professeur Lina, qui l'évoquera peut être
00:55:17 tout à l'heure, mais en tout cas, il s'agit d'une entité
00:55:19 qui est lauréate d'un appel à manifestation récent et qui
00:55:23 bénéficiera de 100 millions d'euros pour soutenir la
00:55:26 recherche, le transfert de technologie, mais aussi
00:55:30 l'accélération du développement et de
00:55:33 l'industrialisation de vaccins et d'alternatives
00:55:37 aux antibiotiques.
00:55:38 Anne-Sophie Renaud Baron, vous voulez conclure?
00:55:44 Je voulais dire le monsieur le maire tout à l'heure a évoqué
00:55:48 le contrat local de santé.
00:55:49 Et donc, le collectif immunisé Lyon s'inscrit,
00:55:55 s'est inscrit dans ce collectif, dans ce contrat
00:55:57 local de santé.
00:55:58 Donc, eh bien, ça va être ça va nous permettre de nous
00:56:02 sécuriser 2022 2027.
00:56:05 Et donc, on a encore beaucoup de travail à faire au niveau de
00:56:08 la vaccination, au niveau de la prévention des
00:56:12 maladies infectieuses.
00:56:13 Emmanuel Soubiran, on se donne rendez vous dans quelques
00:56:17 semaines ou quelques mois.
00:56:18 Donc, quel est le prochain timing sur le?
00:56:20 Alors bon, les choses avancent, comme je peux
00:56:26 vous rencontrer, entrer dans les détails.
00:56:28 Moi, est ce que je pensais peut être en mode conclusion dire
00:56:32 que de fait, autour du concept One Health, les choses avancent
00:56:36 et des choses pratiques se mettent en œuvre.
00:56:37 Et je voulais saluer ce qui ce qui est fait aussi en partie
00:56:41 à Lyon avec la création de l'Institut One Health,
00:56:44 qui donc peut être vous en avez déjà parlé avant que je n'arrive,
00:56:49 mais qui qui en fait, et le regroupement de l'État
00:56:54 grossupe et en particulier l'École nationale des
00:56:56 services vétérinaires, l'École des hautes études de
00:56:58 santé publique de Rennes et puis Agro Paris Tech à Paris.
00:57:03 Et ces trois écoles travaillent ensemble et vont,
00:57:08 je pense, à la rentrée.
00:57:10 Je sais proposer de la formation continue pour et bien pour des
00:57:16 cadres à la fois de la fonction publique,
00:57:19 mais aussi du privé.
00:57:20 L'idée étant de former, de sensibiliser en fait,
00:57:26 les futurs décideurs, les décideurs actuels à ce
00:57:30 concept One Health et à l'intérêt de travailler
00:57:32 en inter ou transdisciplinaire.
00:57:37 Et ça, je pense que c'est aussi l'idée est partie,
00:57:42 est partie d'ici.
00:57:43 Et je pense que c'est et on travaille bien avec les acteurs
00:57:47 de la santé, les acteurs de l'environnement,
00:57:49 dont on n'a pas beaucoup parlé, mais qui sont aussi
00:57:51 absolument indispensables.
00:57:53 Et voilà, je trouve que c'est une bonne note d'espoir sur.
00:57:56 Merci, je pense qu'on peut applaudir tous
00:57:59 les conférenciers.
00:58:00 Une place pour quelques questions?
00:58:09 Éventuellement, sinon, nous les poursuivrons après les
00:58:12 deux autres interventions.
00:58:13 Une ou deux questions dans la salle?
00:58:14 Alors, je vous propose.
00:58:16 Oui, Monsieur, si vous voulez vous présenter.
00:58:19 Il y a un acteur.
00:58:20 Vous faites une transition formidable pour moi parce que
00:58:39 c'est le sujet de la prochaine intervention, mais je laisse
00:58:42 quand même les conférenciers répondre.
00:58:43 Est ce que la population est plus pro vaccination après
00:58:48 Covid en fait, pour être clair?
00:58:49 Bon, il y a une dernière étude qui a montré que l'adhésion à
00:58:55 la vaccination avait gagné de deux points.
00:58:57 Et moi, je pense que la crise Covid a permis de favoriser
00:59:01 cette adhésion parce qu'on a beaucoup parlé vaccination.
00:59:04 Certes, il a resté des antivax, mais les hésitants
00:59:08 à la vaccination, je pense qu'on a pu
00:59:09 peut être
00:59:12 favoriser leur leur adhésion et que ça a été cette crise a
00:59:17 été favorable pour cela.
00:59:19 Je ne veux pas dévoiler l'intervention que va animer ma
00:59:23 cancer bérénice, mais Marie Préau, qui est professeur
00:59:26 en psychologie et sociologie, va aborder ce sujet là.
00:59:29 Donc, c'est une très bonne question.
00:59:31 Merci vraiment.
00:59:32 Je vous propose juste en deux mots.
00:59:35 J'ai un indicateur qui est que l'on explique ce qu'on va faire
00:59:40 en matière de vaccination.
00:59:41 On dit que on teste des candidats vaccins et on explique
00:59:45 que le R0 est inférieur.
00:59:47 Je pense que j'aurais expliqué que le R0 était inférieur à un
00:59:49 il y a trois ans.
00:59:52 Tout le monde m'aurait dit mais qu'est ce que c'est que
00:59:54 cette petite chose là?
00:59:55 Voilà, ça va beaucoup mieux.
00:59:56 Donc, je pense que les gens ont progressé quand ça va peut
01:00:01 être pas durer longtemps.
01:00:01 Il faudra faire des piqûres de rappel, mais ils sont quand
01:00:04 même un peu progressés dans la compréhension.
01:00:06 J'ai l'impression.
01:00:07 Merci, merci.
01:00:11 Merci.
01:00:12 Merci.
01:00:13 Merci.
01:00:14 Bonsoir.
01:00:42 Bienvenue à tous.
01:00:43 Encore une fois à cette conférence à Lyon.
01:00:46 Je suis Bérenice Roquefort Giovanni, journaliste à l'Obs,
01:00:49 en charge principalement des questions de santé.
01:00:51 Et j'ai le plaisir ce soir de vous présenter notre invité
01:00:54 Marie Préot.
01:00:55 Marie Préot est professeure en psychologie sociale à
01:01:00 l'université Lyon 2.
01:01:01 Nous allons poursuivre avec elle cette discussion qui a été
01:01:04 amorcée sur la vaccination.
01:01:06 Comme nos invités nous l'ont rappelé, nous sortons d'une
01:01:08 pensée de la COVID.
01:01:10 Qui a eu un impact très important sur nos sociétés à la fois
01:01:13 d'un point de vue sanitaire et psychologique.
01:01:16 Et nous avons pu sortir de cette crise en grande partie
01:01:20 grâce au vaccin qui a été développé en un temps record,
01:01:23 qui ont permis une réduction des maladies graves,
01:01:26 des formes graves de la maladie.
01:01:27 Ma question, c'était quel est aujourd'hui notre rapport à la
01:01:31 vaccination qui est à peu près la même question que notre
01:01:33 invité tout à l'heure?
01:01:34 Comment nos sociétés qui ont été massifement vaccinées
01:01:38 appréhendent désormais la vaccination?
01:01:40 Bonsoir à toutes et tous.
01:01:46 Alors, quelques mots justement à l'aide de quelques
01:01:49 petites slides pour illustrer.
01:01:51 Et je crois que ça a été déjà évoqué tout à l'heure
01:01:54 justement sur la vaccination HPV.
01:01:56 Quel est le rapport à la population de la
01:01:58 population à la vaccination?
01:02:00 On voit qu'on a en effet toujours des taux de vaccination
01:02:03 qui sont toujours bien trop faibles.
01:02:06 Mais vous avez aussi ici des données de 2021 qui reportent
01:02:11 les raisons de non vaccination.
01:02:12 Et j'insiste un peu sur cet aspect parce que on voit bien
01:02:17 qu'il y a une multitude de raisons.
01:02:19 Et il est important de rappeler qu'il n'y a pas des
01:02:22 antivax ou des personnes réfractaires à la vaccination
01:02:26 qu'on pourrait toutes considérer de façon homogène,
01:02:28 mais une multitude de profils et de bonnes raisons,
01:02:32 entre guillemets, c'est à dire de croyances,
01:02:34 de représentations qui font qui font sens pour ces personnes et
01:02:38 qui les amènent à souhaiter ne pas se faire vacciner.
01:02:40 Et donc, finalement, eh bien, qu'est ce qu'on peut faire
01:02:44 dans ce genre de situation?
01:02:45 Quelles sont?
01:02:46 Quel est l'apport notamment des sciences humaines et sociales
01:02:49 face à cette situation?
01:02:51 C'est bien d'essayer de comprendre, c'est à dire de
01:02:54 développer des travaux de recherche pour appréhender
01:02:57 justement pourquoi ces croyances émergent dans la
01:03:00 population et dans une diversité de populations.
01:03:03 Diversité de sous groupes.
01:03:05 Et qu'est ce qu'on peut proposer pour aller à l'encontre de ces
01:03:09 fausses croyances?
01:03:10 Sachant que, en effet, on est dans un contexte qui a
01:03:14 beaucoup évolué avec le numérique,
01:03:16 les réseaux sociaux numériques et notamment le déploiement de
01:03:20 ces fameuses fake news, ces fameuses fausses informations.
01:03:24 Alors là, je vous ai mis juste quelques petits éléments un peu
01:03:27 scientifiques sur les fake news qui ne sont pas encore un objet
01:03:31 ni un concept qu'on étudie dans la recherche parce qu'il y en a
01:03:35 des usages un peu différents, justement,
01:03:37 entre l'usage journalistique et puis plutôt des usages
01:03:41 scientifiques qu'on peut rapprocher d'autres concepts
01:03:43 qu'on connaît mieux, qui sont par exemple les rumeurs ou
01:03:46 toute une série de travaux sur la propagande.
01:03:48 Mais dans tous les cas, on est obligé maintenant d'aller
01:03:52 déployer des approches vraiment compréhensives avec des outils
01:03:56 scientifiques et on en a en sciences humaines et sociales
01:03:59 pour appréhender le rôle de ces fake news.
01:04:02 Et du coup, alors non, c'était oui.
01:04:05 Et du coup, on se retrouve dans cette situation où,
01:04:08 justement, le changement de paradigme autour de la
01:04:12 vaccination est celui qui va nous permettre de mieux traiter
01:04:18 le sujet, de mieux l'appréhender et de mieux faire passer un
01:04:20 certain nombre de messages.
01:04:21 C'est le fait de passer par le One Health.
01:04:23 L'idée est que le terme de vaccination,
01:04:26 il évoque tout un tas de croyances et que si on le
01:04:29 réintègre dans une approche plus globale ou on intègre
01:04:33 justement les questions de santé environnementale,
01:04:35 de santé animale, eh bien, possiblement,
01:04:38 on va pouvoir bousculer un certain nombre de ces
01:04:41 croyances, de ces représentations et éviter
01:04:43 d'être ancré vraiment sur le terme de vaccination en tant
01:04:47 que tel dont on sait qu'il cristallise un certain
01:04:50 nombre de croyances.
01:04:52 Et donc, finalement, le One Health, c'est bouger.
01:04:55 C'est vraiment changer la façon d'envisager les choses,
01:04:59 changer la façon aussi de construire la recherche et
01:05:02 cette obligation absolument indispensable de travailler de
01:05:06 façon transdisciplinaire.
01:05:07 Ça a été abordé tout à l'heure, mais ce n'est pas
01:05:10 si simple que cela.
01:05:11 Mais ceci étant, c'est vraiment une des stratégies qu'on peut,
01:05:15 qu'on va devoir mettre en oeuvre pour pour
01:05:18 tresser ces objets.
01:05:19 Sachant que le One Health, en gros, ça renvoie à deux
01:05:23 grands mots clés dans la population générale.
01:05:26 Quand on veut faire passer cette idée, c'est la santé et
01:05:29 l'environnement et que la santé et l'environnement font
01:05:31 l'objet aussi d'une multitude de croyances, de positionnements
01:05:35 de groupes sociaux.
01:05:35 Quand on dit environnement, même si les choses ont évolué,
01:05:38 on voit bien qu'à la fois, ça mobilise, mais ça cristallise
01:05:41 aussi des peurs, des positionnements.
01:05:43 Et donc, il va falloir trouver des stratégies et des outils
01:05:46 pour contrer un certain nombre de ces peurs et ces croyances.
01:05:50 Moi, je vous en ai simplement cité deux sur lesquels je
01:05:53 pourrais développer la littératie.
01:05:56 L'exemple qui était donné tout à l'heure sur le R0, pour moi,
01:05:58 c'est l'exemple parfait pour questionner la question
01:06:02 de la littératie puisque la littératie, c'est quoi?
01:06:04 C'est la façon dont la population générale intègre,
01:06:07 va chercher des informations et capable de déployer un regard
01:06:11 critique sur ces informations.
01:06:13 Et finalement, ici, on touche la littératie en santé,
01:06:17 c'est à dire que quand je veux me renseigner sur ma santé,
01:06:19 est ce qu'il faut que je me fasse vacciner ou pas?
01:06:21 Augmenter le niveau de littératie, de littératie,
01:06:24 c'est donner aux gens les outils pour aller sur les bons
01:06:26 sites Internet, ceux qui sont fiables, pour déployer un regard
01:06:30 critique constructif sur ces informations et donc prendre
01:06:33 des décisions éclairées avec des informations beaucoup plus
01:06:37 pertinentes que justement ces fameuses fake news qui
01:06:40 peuvent circuler.
01:06:41 Et c'est la même chose sur la littératie scientifique qui,
01:06:44 vous le voyez, va venir questionner le rapport qu'on
01:06:47 va avoir aux questions environnementales.
01:06:49 Aller chercher les bonnes informations sur des données
01:06:51 environnementales, c'est lié à de la littératie
01:06:54 scientifique.
01:06:54 Et donc, ça, c'est vraiment un outil sur lequel on peut
01:06:58 travailler avec avec les populations.
01:07:01 Est ce que nos autorités de santé déjà ont conscience de
01:07:04 cette nécessité d'intégrer cette notion dans leur
01:07:06 communication, dans leur manière de présenter les
01:07:08 campagnes de vaccination?
01:07:09 Est ce que c'est déjà toutes ces nouvelles notions
01:07:12 s'est pris en compte?
01:07:12 Alors, sur la littératie et la vaccination, je ne suis pas
01:07:15 certaine que ce soit vraiment encore totalement au clair et
01:07:20 qu'un lien ait été fait, en tout cas dans des travaux de
01:07:22 recherche avec des données solides.
01:07:24 Par contre, on sent que le concept de littératie qui
01:07:28 n'était quasi pas connu il y a 10 ans, devient un terme
01:07:32 extrêmement utilisé.
01:07:33 Donc, ça fait son chemin.
01:07:35 On a un réseau que je vous ai rapidement cité ici avec des
01:07:37 travaux de recherche très solide sur le sujet.
01:07:41 Et on a aussi un certain nombre d'interventions qui vont
01:07:45 travailler cette question de la littératie en santé.
01:07:47 Donc, les choses bougent, les choses ont pas mal évolué.
01:07:51 Et puis, très rapidement, un autre levier et ça, je pense
01:07:54 qu'il est absolument essentiel dans le contexte du One Health.
01:07:57 C'est le levier de la part, le levier de la participation
01:08:00 citoyenne à la recherche.
01:08:01 Si on intègre les populations lambda, quelles qu'elles soient,
01:08:05 sachant que dans la recherche, on a des sciences participatives
01:08:09 jusqu'à des recherches plus communautaires.
01:08:11 Mais en tout cas, si on intègre les populations à la
01:08:14 stratégie de recherche, si on les intègre et qu'on les
01:08:17 consulte pour construire les questions de recherche,
01:08:20 pour construire des protocoles, finalement, c'est une forme
01:08:23 d'engagement qui va les amener à être beaucoup plus positifs et
01:08:26 beaucoup plus enclin à s'impliquer dans ces
01:08:30 à être mieux informés et à s'impliquer dans
01:08:33 ces travaux, notamment.
01:08:34 En gros, il y a trois grandes raisons pour moi d'impliquer la
01:08:38 population dans la recherche.
01:08:40 D'abord, c'est orienter les besoins de recherche en
01:08:43 fonction de ce que perçoivent les gens et non pas
01:08:46 uniquement entre chercheurs.
01:08:48 Alors déjà, entre chercheurs de façon transdisciplinaire,
01:08:50 c'est pas simple.
01:08:51 Là, ça rajoute une couche, mais n'empêche que si on part de
01:08:54 ce que les gens perçoivent comme important de questionner
01:08:56 en recherche, on peut leur expliquer que ce n'est pas
01:08:59 pertinent si on le fait de façon collaborative.
01:09:01 On peut réorienter les choses, mais on les implique à un
01:09:03 moment donné et surtout, les personnes vont identifier des
01:09:06 choses que les chercheurs, eux, n'ont pas identifiées parce
01:09:09 qu'ils ont la tête dedans et que voilà, ils ont les données
01:09:13 scientifiques qui sont très, très présentes dans
01:09:15 leur esprit.
01:09:16 Parfois, il y a des choses qu'ils n'ont pas identifiées.
01:09:18 On va promouvoir le changement social parce qu'en fait,
01:09:21 en impliquant les personnes, on les engage, on augmente le
01:09:24 niveau de littératie sanitaire, le niveau de
01:09:26 littératie scientifique.
01:09:27 Bref, ça dissémine un peu toutes ces informations solides,
01:09:32 fiables au sein de la population.
01:09:34 Et puis, je pense qu'on contribue aussi à la
01:09:36 démocratie en construisant les choses ainsi.
01:09:38 Dernière question, comment on arrive à contrer le poids des
01:09:43 réseaux sociaux et toute l'ampleur que prennent les
01:09:47 fake news sur les réseaux sociaux?
01:09:48 Est ce qu'il faut peut être que nos gouvernements,
01:09:50 que les autorités scientifiques investissent plus ces médias?
01:09:53 Comment on fait pour pour lutter contre cet adversaire
01:09:56 qui est extrêmement puissant?
01:09:57 Je pense qu'il y a deux niveaux de réponse.
01:10:00 D'abord, on a en effet des travaux de recherche qui
01:10:03 peuvent aider à comprendre et notamment les sciences de
01:10:05 l'information et de la communication qui ne sont pas
01:10:07 là juste pour aider à communiquer, mais qui sont des
01:10:09 vraies disciplines scientifiques.
01:10:11 Comment fonctionnent les réseaux sociaux?
01:10:13 Et on voit bien que sur un tas de tout un tas de sujets,
01:10:16 je pense à une césine du Conseil national du SIDA où on
01:10:22 travaille en ce moment sur réseaux sociaux,
01:10:24 adolescents, sexualité.
01:10:25 Je pense que ça occupe en tout cas, ça soucie tous les
01:10:29 parents d'adolescents actuellement.
01:10:31 Typiquement, là, on va chercher des données scientifiques pour
01:10:36 aller comprendre comment ça se joue et travailler cette
01:10:39 question de la littératie.
01:10:40 Et on a des interventions qui travaillent la littératie
01:10:43 justement sur la santé sexuelle à destination des adolescents
01:10:46 en utilisant leurs outils, par exemple.
01:10:49 Et puis après, je reviens sur la participation citoyenne.
01:10:52 Si on implique et c'est sur du plus long terme les citoyens,
01:10:56 on peut contrer ces fameux effets délétères des réseaux
01:10:59 sociaux et des informations erronées parce qu'on
01:11:03 augmentera de façon plus générale la littératie
01:11:06 en santé.
01:11:07 Et je pense que à des niveaux variés, on peut vraiment faire
01:11:11 évoluer les choses.
01:11:12 Très bien, merci beaucoup, Marie Préot.
01:11:14 On peut applaudir notre invité.
01:11:16 On garde les questions pour après.
01:11:28 Oui, comme vous voulez.
01:11:29 S'il y a des questions, est ce que un participant souhaite
01:11:36 poser une question à Marie Préot?
01:11:38 Ce sont encore d'autres, d'autres moments à la fin de la
01:11:41 prochaine table ronde.
01:11:42 Merci.
01:11:45 Je vais appeler nos invités pour la prochaine table ronde.
01:11:49 Bruno Lina, je vous en prie.
01:11:51 Louis Chenel et Judith Muller que je vais vous présenter.
01:12:03 Cette table ronde poursuit cette discussion autour de la
01:12:07 question de l'immunité et de la conception One Health.
01:12:12 Elle est intitulée l'immunité, une approche globale
01:12:15 et environnementale.
01:12:16 Et pour cela, nos trois invités vont vous expliquer leur rapport
01:12:21 à ces notions assez nouvelles.
01:12:24 Je vous présente pour commencer Bruno Lina.
01:12:27 Bruno Lina est virologue.
01:12:28 Il est président du Bio Cluster d'immuno infectiologie à Lyon.
01:12:32 Il a été également membre du conseil scientifique pendant
01:12:35 la pandémie.
01:12:36 Vous vous en souvenez sûrement qu'il avait été créé à l'époque
01:12:39 par Emmanuel Macron.
01:12:40 Voici également Louis Chenel.
01:12:44 Louis Chenel est chercheuse en biologie en postdoctorat à
01:12:47 l'université Lyon 1 et Judith Muller.
01:12:51 Judith Muller est médecin épidémiologiste et professeur
01:12:54 à l'école des hautes études en santé publique.
01:12:57 Merci à tous d'être là.
01:12:59 Nous allons commencer notre discussion autour de la
01:13:02 question d'éco immunologie et je donne la parole à Louis
01:13:07 Chenel qui a travaillé sur cette question à travers ses
01:13:09 recherches sur le monde animal, notamment sur les chevreuils et
01:13:13 également sur les populations de grenouilles.
01:13:15 Peut être que vous pouvez nous expliquer quelle est cette
01:13:19 notion qui illustre parfaitement l'approche One Health,
01:13:24 une santé qui reflète très bien nos débats de ce soir.
01:13:27 Oui, tout à fait.
01:13:28 La question de l'éco immunologie,
01:13:29 donc l'éco immunologie, peut être que tout le monde n'est
01:13:31 pas familier avec le terme ici.
01:13:33 C'est une discipline qui est assez récente,
01:13:35 qui a commencé à peu près dans les années 90 et qui a vraiment
01:13:39 pris un essor actuellement très important,
01:13:42 puisque justement, elle est extrêmement liée à
01:13:45 ses approches One Health.
01:13:46 Donc, l'éco immunologie, c'est vraiment une discipline à
01:13:49 l'interface de l'écologie, de l'épidémiologie,
01:13:52 de la parasitologie, de la biologie évolutive.
01:13:56 Et il s'agit vraiment de comprendre la transmission des
01:13:59 pathogènes en lien avec la physiologie et les traits
01:14:04 d'histoire de vie des espèces, donc animales en milieu
01:14:07 naturel, tout en tenant compte de l'importance de la
01:14:11 variabilité des facteurs environnementaux.
01:14:13 Donc là, c'est vraiment un changement dans l'étude
01:14:17 des maladies, puisqu'il s'agit pendant longtemps,
01:14:21 on a travaillé sur des espèces modèle en laboratoire,
01:14:24 dans un environnement extrêmement contraint,
01:14:28 extrêmement stérile, avec des conditions
01:14:31 tout à fait particulières.
01:14:32 On s'intéressait souvent à un type de maladie ou de
01:14:35 pathogènes en particulier lors de démarches expérimentales.
01:14:38 Donc, tout ça, ça a permis, bien entendu, de faire des
01:14:40 avancées immenses dans la compréhension des maladies,
01:14:44 de mécanismes physiologiques impliqués.
01:14:46 Mais par contre, ça a laissé tout un pan de la transmission
01:14:51 des maladies assez mal compris, qui est l'impact de
01:14:55 l'environnement, de facteurs environnementaux qui
01:14:57 sont absolument multiples.
01:14:58 Ça peut être des facteurs à la fois naturels qui peuvent
01:15:01 être le climat, des facteurs saisonniers, l'importance du
01:15:05 régime alimentaire, par exemple, qui peut varier
01:15:08 énormément pour les espèces animales en milieu naturel,
01:15:11 mais aussi toutes les pressions anthropiques qui ont lieu,
01:15:15 qui s'accentuent à l'heure actuelle, où on va avoir tout
01:15:20 un ensemble de pollutions à la fois chimiques ou physiques.
01:15:23 Ça peut être des polluants liés à nos activités dans
01:15:28 l'agriculture, dans l'élevage, qui vont se retrouver dans les
01:15:30 zones naturelles habitées par les espèces, mais aussi des
01:15:35 pollutions physiques telles que des pollutions comme la
01:15:38 pollution sonore, la pollution lumineuse.
01:15:40 Et tout ça va avoir une influence énorme sur la
01:15:44 physiologie et notamment sur l'immunité des espèces
01:15:47 en milieu naturel.
01:15:49 Donc, voilà, moi, je m'intéresse vraiment à ces
01:15:50 questions d'immunité de la faune sauvage.
01:15:53 Donc, l'immunité, c'est absolument crucial pour une
01:15:56 espèce en milieu naturel, puisque les espèces en milieu
01:15:58 naturel vont être soumises comme nous.
01:16:00 On est des animaux comme les autres.
01:16:03 On est soumis à des bactéries, des pathogènes, à des parasites
01:16:07 de manière absolument constante.
01:16:09 Donc, il faut être capable de pouvoir préserver son
01:16:12 organisme face à ces pressions.
01:16:15 Et l'immunité va donc avoir cette valeur justement pour les
01:16:20 espèces de survie.
01:16:22 Donc, elle va vraiment fortement impacter ce qu'on appelle la
01:16:24 valeur sélective, la reproduction,
01:16:26 la survie des espèces.
01:16:28 Et concrètement, qu'est ce que vous avez pu observer en fait
01:16:31 comme effet sur l'immunité de l'environnement?
01:16:33 Vous parliez de la pollution, je crois notamment sur la
01:16:36 question sur les populations de grenouilles.
01:16:38 Quel effet toutes ces modifications de
01:16:41 l'environnement ont sur l'immunité des animaux?
01:16:42 Est ce que c'est des choses qu'on a vues qui sont tangibles?
01:16:45 Oui, tout à fait.
01:16:45 Alors, une question que j'ai un peu abordée avant,
01:16:49 c'est la question de la pollution lumineuse nocturne,
01:16:51 qui est une question, une source de pollution dont on prend
01:16:54 l'ampleur de manière assez récente.
01:16:57 En fait, il y a vraiment un vrai intérêt maintenant des
01:17:00 pouvoirs publics de mieux comprendre les effets de ces
01:17:03 pollutions lumineuses nocturnes parce qu'il a été montré que
01:17:05 ces sources de lumière artificielle qui éclairent à
01:17:10 la fois nos villes, mais qui vont se diffuser de manière
01:17:13 très importante jusque dans les espaces naturels, très éloignés
01:17:17 des centres urbains, va impacter très fortement
01:17:20 la physiologie des espèces.
01:17:22 Ça se fait notamment par des bois, par la synthèse de la
01:17:27 mélatonine, qui est une hormone pléiotrope qui va être inhibée
01:17:31 par ces lumières artificielles nocturnes.
01:17:33 Et ça, c'est à la fois chez l'animal,
01:17:35 mais aussi chez l'homme.
01:17:36 C'est à dire que tout ce qu'on trouve chez ces espèces
01:17:39 animales peut aussi nous informer sur ce qui se passe
01:17:43 aussi chez l'homme, puisque la fonction immunitaire,
01:17:46 c'est une fonction qui est absolument cruciale et qui est
01:17:48 très conservée au cours de l'évolution,
01:17:51 c'est à dire qu'on a tous toutes les espèces où les
01:17:54 individus ont leur spécificité individuelle.
01:17:57 Mais la fonction immunitaire, elle est tellement importante
01:17:59 qu'elle a quand même été conservée avec des bases
01:18:01 communes entre toutes les espèces.
01:18:03 Donc, ce qu'on va voir chez des espèces animales peut nous
01:18:06 informer aussi sur ce qui les effets pour nous.
01:18:09 Donc, effectivement, les espèces nocturnes telles que
01:18:11 les amphibiens semblent très affectées par les
01:18:15 pollutions, notamment au niveau immunitaire.
01:18:19 Et on sait que c'est des espèces qui sont en voie de
01:18:22 disparition, notamment à cause d'épidémies aussi qui peuvent
01:18:27 être notamment la maladie la chytride,
01:18:29 qui est un pathogène, un champignon qui va décimer
01:18:32 les populations.
01:18:33 Et donc, il semblerait que l'exposition à ces
01:18:37 pollutions anthropiques affaiblissent justement ces
01:18:41 espèces et leur capacité à lutter, à répondre à ce
01:18:45 à répondre à cette attaque.
01:18:46 Tout à fait.
01:18:47 Je me tourne vers vous Bruno.
01:18:49 Est ce que nous aussi, en tant qu'être humain, notre immunité
01:18:51 est affectée de la même façon par des événements extérieurs,
01:18:55 par peut être des pollutions, des agents qui peuvent soit
01:18:59 peut être la renforcer ou soit au contraire,
01:19:00 plutôt l'affaiblir, comme on a pu le voir avec l'intervention
01:19:03 de Louis Chenel.
01:19:05 Oui, alors, on a un niveau de connaissance par rapport à
01:19:10 l'impact de l'environnement sur l'immunité qui n'est pas
01:19:13 forcément très riche encore.
01:19:15 On sait que la pollution atmosphérique a un impact sur
01:19:20 le risque d'infection, en particulier des
01:19:22 dévoilées supérieures.
01:19:23 On se rend compte aussi qu'on a eu peut être, vous avez
01:19:28 entendu parler du fait qu'il y a actuellement une reconnaissance
01:19:31 de phénomènes allergiques qui est la conséquence d'une
01:19:34 hyper pollinisation avec la conjonction d'orages qui
01:19:38 entraîne une fragmentation des pollens et qui augmente
01:19:41 l'effet irritant.
01:19:42 Or, c'est une réaction immunitaire,
01:19:44 l'allergie.
01:19:45 Donc, on voit qu'il y a bien évidemment,
01:19:48 l'environnement a un impact, mais pour ce qui est de la
01:19:50 maîtrise du risque infectieux, aujourd'hui, on a des
01:19:54 hypothèses, mais on n'a pas de certitude encore.
01:19:56 Et c'est là où justement les modèles qui peuvent être
01:19:59 développés à partir de ce que l'on voit dans la nature avec
01:20:01 d'autres animaux que l'homme peuvent, à un moment donné,
01:20:04 être transposés d'une certaine façon.
01:20:06 Alors, après, il y a des perceptions intuitives où tout
01:20:08 le monde pense que tout le monde sait que quand on est
01:20:12 fatigué, on se défend moins bien lorsqu'on est
01:20:13 physiquement fatigué, lorsqu'on est moralement fatigué,
01:20:16 on se défend moins bien vis à vis des maladies infectieuses,
01:20:19 mais aussi vis à vis d'autres pathologies.
01:20:22 Donc, c'est des choses qui, aujourd'hui,
01:20:26 ne sont pas maîtrisées en termes de connaissances
01:20:28 scientifiques, c'est à dire qu'on ne peut pas
01:20:30 dimensionner le niveau de baisse de l'immunité que
01:20:34 l'on peut avoir en fonction de tel ou tel contexte.
01:20:36 Mais on a la perception intuitive que c'est en tout cas
01:20:39 quelque chose qu'il faut qu'on regarde pour qu'on
01:20:41 essaye de le comprendre.
01:20:42 Et est ce que la pandémie nous a appris, nous a donné des
01:20:46 leçons sur comment réagir notre immunité?
01:20:48 Ça a été très complexe avec la vaccination, le fait parfois
01:20:52 d'avoir été infecté et qui faisait qu'on était protégé,
01:20:55 mais on ne savait pas exactement combien de temps.
01:20:56 Est ce qu'on a appris des choses pendant cet épisode?
01:20:59 Alors, la pandémie vis à vis de la protection immunitaire,
01:21:03 nous a confirmé quelque chose, c'est à dire que quand on a
01:21:06 une bouffée épidémique, seuls les immunisés peuvent lutter
01:21:10 contre l'infection et cette immunité, elle peut durer
01:21:13 plus ou moins longtemps.
01:21:14 Et cette immunité, il y a deux façons d'acquérir, soit
01:21:17 parce qu'on s'est infecté et donc on s'expose aux risques
01:21:20 parce qu'on est infecté en étant d'abord
01:21:22 immunologiquement naïf, c'est à dire absolument pas protégé
01:21:26 contre l'agent infectieux.
01:21:27 Et ça, c'est ce que l'on a vu pendant la première,
01:21:29 les premières phases de la pandémie.
01:21:31 Soit on est immunisé parce qu'on reçoit un vaccin qui est
01:21:34 un système qui va apprendre à notre système immunitaire à
01:21:37 développer une réponse qui ressemble à celle que l'on
01:21:39 développe si on est malade.
01:21:41 Mais on n'est pas malade.
01:21:42 Et on voit bien que et on le voit encore maintenant.
01:21:47 Je veux dire, c'est visible en Chine.
01:21:49 Le monde entier a eu une politique d'immunisation et de
01:21:56 diffusion du virus qui entraîne qu'aujourd'hui,
01:21:59 immunologiquement, on est pratiquement tous porteurs
01:22:02 d'anticorps vis-à-vis de ce coronavirus.
01:22:04 En Chine, il y a une stratégie de zéro Covid, c'est à dire
01:22:07 d'empêcher le virus de circuler, ce qui est dans l'esprit
01:22:11 peut être intéressant.
01:22:12 Mais à partir du moment où on bascule, à partir du moment
01:22:15 où on a du vaccin, avec une immunisation collective qui fait
01:22:20 que ceux qui n'ont pas été malades et ils sont très
01:22:23 nombreux en Chine, ils sont immunisés par un vaccin.
01:22:27 Et si on ne fait pas cette deuxième phase et qu'on lève
01:22:29 le verrou de la circulation du virus sans avoir immunisé
01:22:34 la population, on s'expose à une épidémie massive.
01:22:37 Et les modélisations disent qu'en Chine, lors de la dernière
01:22:43 semaine de juin, ils anticipent 65 millions de cas.
01:22:47 Là, dans 15 jours, donc une nouvelle vague.
01:22:51 Voilà une nouvelle vague.
01:22:52 Et il est prévu qu'il y en aura encore une autre après,
01:22:56 parce qu'ils ont un retard de l'immunisation collective.
01:22:58 Et c'est ça que la pandémie nous redit.
01:23:02 C'est que quand on veut sortir d'un risque d'émergence,
01:23:06 la seule façon de le faire, c'est d'immuniser la population.
01:23:10 C'est ce qu'on veut faire avec les oiseaux.
01:23:12 Lorsque l'on essaye d'immuniser les oiseaux pour freiner,
01:23:17 ça n'empêchera pas la circulation du virus, mais ça empêchera
01:23:20 l'impact du virus dans ce groupe populationnel.
01:23:23 Vous parlez pour la grippe à bière.
01:23:24 Pardon, l'influenza aviaire.
01:23:26 Pardon, mais les mots ont du sens.
01:23:30 L'influenza aviaire, c'est la maladie de l'oiseau.
01:23:32 La grippe aviaire, c'est la maladie de l'homme.
01:23:35 Il n'y a pas de grippe aviaire, il n'y a que de l'influenza aviaire.
01:23:38 Et parce qu'aujourd'hui, ce virus est en train de
01:23:42 s'installer dans la population des oiseaux sauvages.
01:23:45 On a les fous de bassan qui ont été décimés dans certaines
01:23:49 régions de France, qui sont des animaux sauvages.
01:23:52 Mais le virus est rentré dans leur groupe populationnel et il a
01:23:56 tué tous les oiseaux.
01:23:56 Et donc, par la vaccination des oiseaux d'élevage et en
01:24:01 prenant un certain nombre de mesures de biosécurité,
01:24:03 on va protéger les oiseaux sauvages aussi.
01:24:06 C'est là où l'immunisation collective,
01:24:09 pas seulement d'un point de vue environnemental,
01:24:11 mais aussi d'un point de vue de la population qui est immunisée,
01:24:16 qui est celle dans laquelle peut circuler.
01:24:18 Moi, je ne parle que des agents infectieux parce que le reste,
01:24:21 je ne connais pas.
01:24:22 Eh bien là, ça a un impact majeur.
01:24:24 Effectivement, ça freine à la fois la dangerosité du
01:24:27 pathogène lorsqu'il circule et la dimension de l'épidémie.
01:24:30 En matière de recherche sur l'immunité,
01:24:33 Louise Chenel, vous avez pu voir un impact du microbiote sur
01:24:38 notre sur l'immunité des populations animales.
01:24:40 Est ce que vous pourriez nous expliquer le rôle du
01:24:42 microbiote?
01:24:42 Rappelez ce que c'est et également en quoi il joue sur
01:24:45 l'immunité des animaux et peut être des hommes?
01:24:48 Oui, tout à fait.
01:24:49 Donc ça, c'est aussi un champ extrêmement récent de recherche
01:24:52 et notamment chez l'animal et de comprendre les liens avec
01:24:55 l'environnement.
01:24:56 Mais il est évident qu'on s'est rendu compte dans les
01:24:59 dernières années, l'importance du microbiote et notamment du
01:25:03 microbiote intestinal dont on parle beaucoup parce que c'est
01:25:04 le plus abondant.
01:25:05 Est ce qu'on peut rappeler ce qu'est le microbiote intestinal?
01:25:09 Ce sont toutes les bactéries qui sont hébergées au sein
01:25:12 du tube digestif.
01:25:15 Mais il y a un microbiote.
01:25:18 En fait, nous avons, nous sommes composés de
01:25:21 différents microbiotes.
01:25:22 Il y a un microbiote cutané, pulmonaire, enfin, voilà,
01:25:24 toutes nos organes sont baignés autour de ces communautés
01:25:29 hébergées qui sont donc composées de bactéries.
01:25:31 Ça a été tout le tout le début de la recherche a été vraiment
01:25:36 centré autour du rôle de ces bactéries dont certaines sont
01:25:40 donc commensales, c'est à dire vont avoir un rôle qui nous est
01:25:42 bénéfique, qui vont aider notamment dans la digestion et
01:25:46 dont certaines vont être des pathogènes.
01:25:49 Alors, ça peut être des pathogènes dès le départ ou
01:25:51 des bactéries commensales peuvent aussi, dans certains
01:25:54 cas, des équilibres du microbiote se transformer
01:25:56 aussi en pathogène et créer là aussi des situations de maladies
01:26:01 pour l'organisme hôte.
01:26:04 Mais voilà, là aussi, on s'est beaucoup concentré sur les
01:26:09 bactéries au départ et là, on est aussi en train de se rendre
01:26:11 compte qu'il y a tout un tas d'autres résidents qui sont,
01:26:15 par exemple, les champignons qui sont les nématodes,
01:26:19 les verts, enfin, tout un tas d'organismes autres qui sont
01:26:22 aussi qui font partie de ce microbiote.
01:26:23 On parle même de microbiome maintenant,
01:26:25 vraiment, c'est à dire tout un ensemble de communautés qui
01:26:28 vont interagir entre elles et qui vont avoir un rôle
01:26:30 prépondérant dans la santé.
01:26:32 Et on cherche à comprendre les liens effectivement qu'il y a
01:26:37 entre santé et la composition de ce microbiote,
01:26:40 ce qui n'est pas facile puisque c'est un des processus
01:26:43 extrêmement dynamique.
01:26:45 Il va y avoir des changements permanents
01:26:46 dans ces communautés et ça va être très en lien
01:26:50 effectivement avec le système immunitaire,
01:26:52 puisque certaines espèces de bactéries, par exemple,
01:26:55 vont être ciblées par le système immunitaire de l'autre
01:26:57 qui va chercher, qui va contrôler ou au contraire,
01:27:02 réussir à discriminer en tout cas les bactéries
01:27:05 commensales bénéfiques des pathogènes.
01:27:07 Et en retour, ces bactéries vont aussi stimuler
01:27:11 le système immunitaire.
01:27:12 Ça se passe notamment aussi pendant le développement du
01:27:14 système immunitaire où toutes ces bactéries vont permettre au
01:27:17 système immunitaire de se développer pour pouvoir être
01:27:20 efficace à l'âge adulte.
01:27:22 Enfin, en tout cas, assez vite.
01:27:24 Donc voilà, maintenant, la question est de comprendre
01:27:26 exactement qui fait quoi, comment.
01:27:29 Et là, c'est vraiment tout un point de recherche de
01:27:31 comprendre comment l'hôte arrive à discriminer,
01:27:34 cibler ces différentes bactéries.
01:27:36 Et voilà, c'est une partie des recherches que j'avais
01:27:40 commencé, que j'ai commencé à faire à l'université
01:27:42 d'Avervpool chez des souris sauvages,
01:27:45 justement pour comprendre le lien entre l'environnement,
01:27:47 l'alimentation et le microbiote et l'immunité.
01:27:50 Comment tout cela peut être lié?
01:27:53 Voilà, c'est des résultats qui sont encore en cours.
01:27:55 C'est une recherche assez nouvelle.
01:27:57 Est ce que ce sont des phénomènes qu'on observe
01:27:59 aussi chez l'homme?
01:28:00 Est ce que ce sont des recherches qui sont menées pour savoir
01:28:03 le rôle de ce microbiote, de toute cette flore sur notre
01:28:07 immunité, sur la défense contre les maladies?
01:28:11 Oui, alors là aussi, c'est un point de la recherche.
01:28:14 On a on a le microbiote.
01:28:16 Alors, il y a le microbiote bactérien,
01:28:18 le microbiote viral, le microbiote parasitaire.
01:28:21 On a des études actuellement pour voir, notamment chez nous,
01:28:25 comment les nourrissons nouveau nés font l'acquisition
01:28:28 du microbiote.
01:28:29 En général, ils récupèrent le microbiote de leur mère
01:28:31 dans un premier temps.
01:28:32 Lors de la naissance.
01:28:33 Après, après, après la naissance, parce qu'ils sont
01:28:36 dans l'environnement de leur mère le plus souvent.
01:28:38 Et donc, c'est une transmission qui se fait et c'est
01:28:41 un microbiote qui est équilibré.
01:28:42 Normalement, c'est très utile, mais le microbiote est
01:28:45 quelque chose qui, quand il est désorganisé parce qu'il
01:28:48 est perturbé et on sait que le meilleur, la meilleure façon
01:28:52 de perturber son microbiote, c'est la prise d'antibiotiques
01:28:55 puisque les antibiotiques vont tuer des bactéries avec un
01:28:58 objectif thérapeutique.
01:29:00 Mais il y a des effets de bord à cette antibiotérapie et on a
01:29:04 un certain nombre de pathologies qui se développent à la suite
01:29:06 de la prise d'antibiotiques.
01:29:08 Et aujourd'hui, on est en train de travailler sur le
01:29:10 microbiote médicament avec la prise de gélules de
01:29:16 microbiote qui restaure une flore dans un contexte où elle
01:29:19 a été fortement dégradée.
01:29:20 Et c'est vrai que se restaure et cette flore, ça permet de
01:29:24 remettre le système immunitaire en équilibre et de lui faire
01:29:29 reprendre son rôle.
01:29:30 Parce que le rôle est perverti lorsque les bactéries
01:29:33 prolifèrent ou lorsque le microbiote
01:29:35 est désorganisé.
01:29:37 Donc, il y a énormément de signaux qui passent par le
01:29:42 tube digestive, parce qu'il se parle dans la sphère
01:29:44 ORL aussi et qui sont des stimulateurs de l'immunité,
01:29:48 en particulier l'immunité innée, qui est un élément moteur de la
01:29:52 défense de première ligne vis à vis de toute une série
01:29:55 d'agents infectieux.
01:29:56 Et un microbiote équilibré permet d'avoir une immunité
01:29:59 innée qui marche rapidement et qui est efficace.
01:30:03 Donc, il y a des éléments de recherche, mais il y a encore
01:30:05 énormément de choses à
01:30:07 faire.
01:30:07 Le début, oui, ça prend du temps.
01:30:09 Ça prend du temps.
01:30:10 Oui, alors on a vu l'importance de l'équilibre des écosystèmes
01:30:14 pour éviter l'apparition d'épidémies telles que celles
01:30:16 que nous avons vécues, telles celles du Covid 19.
01:30:19 Vous, Judith Muller, en tant que médecin épidémiologie,
01:30:22 spécialiste de santé publique, comment?
01:30:25 Comment pensez vous qu'on puisse éviter ce type de pandémie?
01:30:30 Quel comportement on doit adopter?
01:30:31 Qu'est ce qu'on peut faire à l'échelle de nos sociétés pour
01:30:34 éviter l'apparition d'une nouvelle, d'un nouvel agent
01:30:37 pathogène et puis d'une nouvelle pandémie?
01:30:39 Alors, j'ai malheureusement pas la bonne réponse.
01:30:44 Ça serait, voilà, ce serait magnifique.
01:30:46 Vous posez une question très intéressante pour sur
01:30:50 les comportements, parce que je vais prendre la casquette
01:30:54 santé publique un peu.
01:30:55 Évidemment, les comportements, comme on l'a entendu là,
01:30:58 tout de suite par Marie Preau, les comportements
01:31:01 sont très importants, importantes.
01:31:02 Dans la riposte vaccinale, dans toutes mesures
01:31:06 contre les épidémies, etc.
01:31:07 Mais l'avantage de l'approche One Health, c'est pas seulement
01:31:13 regarder comment on peut protéger la population,
01:31:17 les individus en cas d'épidémie.
01:31:19 L'avantage est qu'on essaye de remonter la chaîne causale pour
01:31:24 vraiment comprendre d'où vient des choses.
01:31:26 Et donc là aussi, peut être la petite distinction de
01:31:29 exposome qui reste quand même proche autour de l'humain
01:31:33 avec One Health.
01:31:34 On se permet d'aller l'éloigner et vraiment aller aussi un peu
01:31:38 dans en fait, dans des sphères où des choses deviennent
01:31:41 assez peu probables.
01:31:42 Alors, microbiote, microbiome, c'est déjà quelque chose où
01:31:45 beaucoup de gens ont du mal à croire qu'en fait, notre santé
01:31:47 est dirigée par des bactéries.
01:31:49 Mais de même, il faut comprendre que ce que se passe,
01:31:52 peut être chez les grenouilles, au moins un jour, peut être,
01:31:55 on va découvrir ce que se passe chez les grenouilles.
01:31:58 Ça peut enfin avoir un impact sur notre santé,
01:32:00 même si c'est pas direct, mais de façon très éloignée.
01:32:04 Et c'est là aussi où il faut accepter que entre l'humain,
01:32:08 les animaux, les plantes, la météo, etc.
01:32:13 Mais finalement, il y a des choses qui sont quand même
01:32:15 aussi faites par notre comportement individuel
01:32:18 et aussi sociétal.
01:32:20 Et ça, quelque part, la boucle se ferme et quelque part,
01:32:24 je veux dire, si on veut vraiment s'attaquer aux causes,
01:32:28 c'est très difficile, bien sûr.
01:32:29 Mais si on s'intéresse vraiment à faire la prévention des
01:32:32 évolutions qui ne sont pas favorables, mais il va falloir
01:32:36 aussi regarder nos comportements individuels et sociétal.
01:32:40 Alors, je vais prendre un exemple qui fait partie un peu
01:32:44 de ces histoires où on a quand même un peu de mal à croire
01:32:47 que c'est vraiment ça.
01:32:48 Alors, en fait, on sait aujourd'hui que, par exemple,
01:32:52 des gens qui travaillent dans l'élévage des porcs,
01:32:57 ils sont plus souvent porteurs de bactéries résistantes,
01:33:02 des fois multirésistantes.
01:33:03 Alors, c'est quelque chose.
01:33:05 Voilà, c'est comme ça.
01:33:06 Probablement, il y a des éléments de preuve de dire que ces
01:33:10 gens s'infectent auprès des animaux dont ils sont
01:33:13 en contact, etc.
01:33:14 Le problème est que ces gens, bien sûr, ils doivent se
01:33:17 faire soigner de temps en temps, pas seulement sur des maladies
01:33:20 professionnelles, mais aussi parce qu'on peut avoir
01:33:22 un accident, etc.
01:33:23 En fait, finalement, on a reconnu, c'est reconnu
01:33:26 comme un problème, une question.
01:33:27 Mais qu'est ce qu'on fait avec ces gens porteurs de bactéries
01:33:30 multirésistantes au milieu de soins?
01:33:32 Alors, est ce qu'il y a d'ailleurs, il y a des
01:33:35 recherches pour développer?
01:33:36 Parce qu'en fait, ils peuvent contaminer d'autres personnes,
01:33:40 y compris des personnes qui sont patients à l'hôpital et
01:33:43 qui sont fragiles et qui auront peut être des maladies plus
01:33:46 sévères avec ces infections.
01:33:48 Alors, est ce qu'on va développer des vaccins?
01:33:50 C'est en cours qui protège les personnes les plus vulnérables
01:33:54 contre ces infections.
01:33:56 Ça, c'est on peut vacciner les patients
01:33:58 contre ces maladies.
01:33:59 On peut faire des dépistages systématiques isolés,
01:34:03 donc les patients porteurs de bactéries.
01:34:05 On peut aussi penser à mettre en mesure en place des mesures de
01:34:10 protection des travailleurs pour qu'ils soient moins en
01:34:12 contact avec les poussières, parce qu'il semble que c'est pas
01:34:15 seulement le contact direct avec l'animal,
01:34:17 mais aussi les poussières dans les locaux.
01:34:20 Bien sûr, on peut penser à la vaccination des animaux,
01:34:23 mais on arrive aussi quand même à la situation.
01:34:25 Il faut se poser la question.
01:34:27 Est ce qu'il faut utiliser moins d'antibiotiques?
01:34:29 Ça a été dit tout à l'heure.
01:34:30 Évidemment, ça, c'est un point très important.
01:34:32 Est ce qu'il faut éventuellement même repenser
01:34:35 l'élevage des animaux?
01:34:37 Ou bien on arrive finalement à notre comportement,
01:34:40 la façon de consommer la viande et donc la solution.
01:34:44 Elle n'est pas dans un de ces aspects là et elle est
01:34:47 probablement dans différents aspects ici.
01:34:50 Et peut être si on fait actionner tout ensemble,
01:34:52 on peut se préparer et surtout éviter des évolutions.
01:34:56 Les élevages, donc, c'est la principale
01:34:58 source de préoccupation.
01:34:59 C'est là où on craint qu'une prochaine,
01:35:02 éventuellement zoonose, puis épidémie émerge.
01:35:04 C'est ça le principal point de surveillance.
01:35:07 Alors, je ne peux pas faire cette affirmation là.
01:35:11 Est ce que c'est le point principal?
01:35:12 Est ce que la COVID, il semble alors, c'était pas l'élevage
01:35:15 en tout cas, donc on ne peut pas le dire.
01:35:17 L'élevage est certainement ciblé sous surveillance et il y a
01:35:22 des mesures qui sont déjà prises.
01:35:23 Mais en tout cas, tout ce qui est la proximité entre les
01:35:26 animaux et les humains ou bien une proximité trop proche entre
01:35:30 les animaux, entre les humains aussi.
01:35:32 C'est là où certainement sont les points critiques où il faut
01:35:36 faire attention et adapter éventuellement
01:35:38 les comportements.
01:35:39 Donc moins d'antibiotiques, éventuellement de la
01:35:42 vaccination.
01:35:43 Et si je peux me permettre, justement, il y a la question
01:35:47 de l'élevage, mais il y a beaucoup la question de la
01:35:48 déforestation, par exemple, dans les zones, justement,
01:35:52 dans les zones du sud, notamment l'Amérique du Sud,
01:35:55 ça peut être en Asie, tout ça, où on va modifier, on va avoir
01:35:59 cet effet très important sur la distribution des espèces
01:36:05 sauvages qui vont se trouver du coup à devoir bouger de leur
01:36:08 espace naturel dans lequel elles vivent, se rapprocher
01:36:10 souvent des populations humaines.
01:36:12 Ça peut être.
01:36:13 Ça a été montré, par exemple, avec des populations
01:36:15 de chauves-souris.
01:36:16 La déforestation induit leur déplacement vers des zones
01:36:19 périurbaines où il peut y avoir des animaux d'élevage ou des
01:36:23 animaux de compagnie et la transmission va se faire
01:36:26 à ce niveau là.
01:36:27 Il faut penser aussi à toutes nos activités humaines générales
01:36:31 comme la déforestation qui ont un impact énorme dans l'apparition
01:36:35 de ce type de maladie.
01:36:37 Et ce qui peut être positif, c'est aussi que si, par exemple,
01:36:40 il a été montré que ces chauves-souris, par exemple,
01:36:42 dans ce cas là, peuvent revenir dans un espace si on leur laisse
01:36:44 la possibilité.
01:36:46 Donc, voilà, il y a aussi quelque chose à penser.
01:36:47 Notre cohabitation avec les espèces animales, si on veut
01:36:51 éviter les transmissions, il faut leur laisser la place à
01:36:54 elles d'être aussi loin de nous.
01:36:56 Je pense qu'il y a quelque chose là aussi à penser.
01:36:58 Et est ce que c'est réaliste de se dire qu'on pourra surveiller
01:37:01 les espèces animales à la fois dans les forêts,
01:37:03 dans les élevages?
01:37:04 Est ce que c'est un chantier titanesque?
01:37:10 La surveillance, elle est importante, mais ce n'est pas
01:37:13 parce qu'on surveille que les choses n'arriveront pas.
01:37:15 Et c'est en fait, je rejoins ce qui vient de ce qui vient
01:37:19 d'être dit, c'est à dire qu'on a un avantage terrible,
01:37:21 c'est que la nature est très résiliente et la restauration
01:37:26 d'un certain nombre d'écosystèmes qui ont été
01:37:28 dégradés, qui entraînent des modifications sur la
01:37:31 distribution d'animaux potentiellement en vecteur fait
01:37:35 qu'on peut rééloigner le risque.
01:37:37 Donc, il y a un besoin de compréhension et la surveillance
01:37:41 peut aider à ça, c'est de comprendre quels sont les
01:37:43 événements que l'on a créé, les choses que l'on a faites et la
01:37:47 déforestation est un exemple.
01:37:49 Mais il n'y a pas que ça.
01:37:50 Il y en a d'autres qui sont qui ont été l'occasion de remettre,
01:37:55 de faire apparaître un contact entre un animal qui
01:38:00 normalement n'est pas au contact de l'homme et l'homme,
01:38:02 éventuellement avec un autre intermédiaire qui peut être un
01:38:05 animal qui est naturellement au contact de l'homme,
01:38:07 les chevaux, les animaux d'élevage, etc.
01:38:10 Donc, c'est là où il faut qu'on comprenne très bien ces
01:38:14 chaînes, qu'on comprenne bien quel a été l'élément moteur
01:38:17 initial au départ de façon à pouvoir agir dessus.
01:38:19 Et comme je dis, il y a eu plusieurs sujets qui ont été
01:38:24 abordés comme ça, où ils ont essayé de restaurer des
01:38:26 écosystèmes qui avaient été dégradés et ça marche.
01:38:29 Et c'est quelque chose.
01:38:30 Alors, ça ne va pas faire disparaître subitement tous les
01:38:32 risques partout sur la planète, mais on se rend compte que
01:38:35 par la base de certains exemples comme ça, un changement
01:38:38 de comportement qui fait qu'on n'est pas forcé de changer
01:38:42 radicalement toute notre façon de vivre, mais
01:38:44 progressivement d'aller vers quelque chose qui fait que la
01:38:49 mise en contact aujourd'hui, cette faune animale qui ne doit
01:38:51 pas être en contact avec l'homme parce que ça nous
01:38:54 protège qu'elle ne soit pas en contact avec nous,
01:38:55 on la replace dans son environnement et qu'on fasse
01:38:58 éloigner le risque auprès de nous.
01:38:59 Et c'est vrai que pour revenir à votre question,
01:39:03 la surveillance et les données que l'on peut avoir à partir de
01:39:06 ce que l'on collecte de cette faute sauvage en termes de
01:39:09 pathogènes ou de virus ou de bactéries, etc.
01:39:13 C'est intéressant de savoir que c'est eux qui sont
01:39:17 les vecteurs.
01:39:18 Ils ne sont pas fautifs.
01:39:19 Ce n'est pas de leur faute.
01:39:20 La faute, c'est la chaîne des événements qui ont conduit à
01:39:25 ce qu'on soit infecté et que derrière, on arrive à
01:39:28 restaurer quelque chose qui permet de rééloigner ce risque
01:39:32 et de pouvoir documenter que ce risque est éloigné.
01:39:34 Et puis, il y a juste pour dire aussi, il y a alors ça,
01:39:39 c'est des écosystèmes faciles à rééquilibrer,
01:39:41 je dirais entre guillemets.
01:39:42 Et puis, il y a le réchauffement climatique et le réchauffement
01:39:45 climatique, ça, c'est autre chose que ça.
01:39:47 Ça engendre une augmentation du risque parce qu'on parlait de
01:39:52 la circulation des moustiques.
01:39:53 Un des vrais problèmes aujourd'hui,
01:39:55 c'est pas tellement qu'il y ait des moustiques,
01:39:57 mais c'est que la moustiquation en France, elle s'étend.
01:40:00 Avant, c'était de c'était de juin à fin septembre.
01:40:04 Et puis après, c'est depuis maintenant,
01:40:07 ça commence fin avril et puis ça dure jusqu'à fin octobre,
01:40:10 voire au-delà.
01:40:11 Et donc, en fait, on a des moustiques qui sont capables
01:40:16 d'être produits beaucoup plus fréquemment,
01:40:18 beaucoup plus longtemps dans des écosystèmes où ils s'adaptent
01:40:21 et en particulier en ville.
01:40:22 Et là, pour le coup, on ne va pas pouvoir, par un simple
01:40:27 claquement de doigts, faire descendre la température de
01:40:30 5 degrés pour que l'on retrouve le temps de moustiquation qui
01:40:33 reste celui qu'il était il y a encore 60 ans.
01:40:37 Par contre, ce qu'on peut faire, c'est collectivement lutter
01:40:40 contre l'égide larvaire.
01:40:42 Il faut qu'on change de combat.
01:40:45 Il faut qu'on additionne le combat.
01:40:47 Bien évidemment, il faut lutter contre
01:40:50 le réchauffement climatique, mais on ne peut pas être statique.
01:40:53 Si on veut lutter contre les moustiques et le risque
01:40:57 zoonotique lié aux arbovirus, il faut qu'on lutte contre ce
01:41:02 virus, pardon, ces vecteurs et qu'on ne leur donne pas la
01:41:07 possibilité d'être d'être présent à côté de
01:41:10 notre environnement.
01:41:10 Ça fait partie, Judith Muller, des animaux que vous surveillez,
01:41:13 les moustiques, leur propagation.
01:41:15 C'est un élément d'inquiétude.
01:41:16 Alors, oui, je crois.
01:41:19 Alors, c'est pas du coup, c'est pas mon activité,
01:41:21 mais Santé publique France suit de près la propagation,
01:41:24 les territoires sur lesquels on trouve les moustiques tigres.
01:41:27 Alors, l'année dernière, c'était déjà, je crois,
01:41:30 trois quarts de département en France.
01:41:33 Donc, c'est plus que le sud.
01:41:35 C'est vraiment un peu même déjà dans le nord de la France.
01:41:38 Et donc, il faut effectivement se préparer à cela.
01:41:41 D'ailleurs, c'est vraiment une question qui va
01:41:43 devenir importante.
01:41:44 Mais comment se protéger?
01:41:46 Il y a des moyens plus environnementaux,
01:41:50 environnementaux, de pesticides aussi.
01:41:55 Ça va reposer ce problème.
01:41:57 Lutter contre les gites lavers en ville, ça veut aussi dire
01:42:02 réduire peut être les espaces verts.
01:42:05 Donc, du coup, on va aussi dans un autre sens.
01:42:08 Donc, on aura beaucoup de choses à mettre au point en fonction
01:42:13 de nos préférences et vraiment avec une très grande
01:42:15 intelligence collective.
01:42:16 Très bien.
01:42:18 Merci à tous pour cette conférence et ces interventions
01:42:23 très intéressantes.
01:42:23 Est ce qu'il y a des questions dans le public?
01:42:32 Monsieur.
01:42:35 Oui, bonjour.
01:42:37 Dans une Guillaume Convert,
01:42:38 Boringa et Nguelheim.
01:42:41 Dans une approche globale, je me demandais si on anticipait
01:42:45 un petit peu les migrations qui vont être aussi bien animales
01:42:49 qu'humaines, qui vont probablement se passer
01:42:52 dans les 30 ans qui viennent.
01:42:54 On estime qu'aujourd'hui, il y a 20 millions de personnes qui
01:42:57 vivent dans des conditions climatiques délicates,
01:42:59 qui vont devoir partir les zones où ils vivent, que ce
01:43:03 nombre va atteindre à peu près 250 millions de personnes à
01:43:07 horizon 2030 et un milliard de 100 millions
01:43:09 de personnes en 2050.
01:43:11 Si on voit ça à l'échelle humaine, c'est considérable,
01:43:14 au niveau des animaux aussi, ça va complètement modifier
01:43:17 la géographie de notre planète.
01:43:18 Est ce qu'on anticipe un petit peu la circulation des
01:43:22 invaleurs infectieux et ces choses là dans ces horizons?
01:43:26 Je peux vous donner un peu une réponse du point de vue
01:43:33 santé publique parce que je me suis intéressé un peu
01:43:35 à cette question là, mais en fait, le risque sur le plan
01:43:41 climatique, c'est que la plupart des maladies qui pourraient
01:43:45 être importées, ce sont surtout des maladies en fait,
01:43:48 à prévention vaccinale.
01:43:49 D'un côté, de l'autre, d'autre côté, des maladies qui
01:43:53 alors qui dépendent de la pauvreté et de la manque de
01:43:56 prise en charge adaptée.
01:43:58 Donc, alors la plupart des maladies, c'est là où la
01:44:01 COVID était un peu la mauvaise surprise, se laisse assez bien
01:44:05 endiguer dès que la personne peut être prise
01:44:09 en charge et isolée.
01:44:10 Les maladies qui peuvent être pourraient être importées.
01:44:13 Donc, avec un bon système de santé, on peut faire face.
01:44:16 Et de l'autre côté, c'est bien sûr la vaccination qui doit
01:44:19 être vérifiée, administrée, etc.
01:44:22 Et aussi, il faut bien sûr faire en sorte que les autres pays
01:44:25 dans le monde puissent bien vacciner leur population.
01:44:28 Et c'est aussi pour anticiper la migration et pour
01:44:32 que ça passe sans risque sanitaire.
01:44:35 Je rajouterais juste que de toute façon, le monde est
01:44:40 déjà global et je pense que les échanges sont déjà constants
01:44:43 entre toutes les régions du monde.
01:44:45 Et voilà, ça peut continuer.
01:44:48 Ça peut augmenter, mais l'histoire des migrations,
01:44:50 de toute façon, c'est l'histoire à la fois de toutes
01:44:53 les espèces animales et de l'homme depuis toujours.
01:44:55 Donc, je pense que je ne suis pas sûr que il peut y avoir
01:45:00 des effets, mais qui ne sont probablement pas
01:45:02 plus importants que ce que c'est déjà.
01:45:05 On est déjà dans un monde globalisé.
01:45:09 Est ce qu'il y a d'autres questions?
01:45:10 Merci pour vos différentes interventions.
01:45:19 Moi, j'ai une question qui est un peu rétrospective par rapport
01:45:23 à la période Covid qu'on a vécu, où on a vu que selon la
01:45:30 capacité immunitaire des personnes, certains se
01:45:34 défendaient plus ou moins bien.
01:45:35 On parlait des comorbidités et du coup, on a appris aussi que
01:45:42 potentiellement, les vaccins ne protégeaient pas forcément
01:45:45 certaines personnes qu'on appelait immunodéprimés.
01:45:48 Un terme qui est revenu de manière assez régulière dans
01:45:53 nos interventions, dans le suivi de l'épidémie.
01:45:57 Et ma question, c'est est ce qu'aujourd'hui, on arrive à
01:45:59 séquencer un peu les déterminants de l'immunodépression
01:46:04 entre guillemets et est ce qu'on recherche, on commence
01:46:06 à rechercher.
01:46:07 Ça va paraître un petit peu un petit peu utopique, mais une
01:46:11 sorte d'élixir de longue vie, c'est à dire qu'elles sont en
01:46:13 fait les déterminants d'une bonne immunité.
01:46:15 Et est ce que c'est pas aussi?
01:46:17 Et je pense notamment les travaux sur le microbiote
01:46:19 ne peuvent pas orienter vers quelque chose qui soit
01:46:23 justement la définition de facteurs favorables à
01:46:27 l'immunité pour faire en sorte que de toute évidence, il y aura
01:46:31 davantage d'épidémies.
01:46:33 Enfin, on va avoir à s'affronter avec tous les
01:46:38 défis qui arrivent, les défis de demain, du réchauffement
01:46:43 climatique, de la perte de biodiversité, etc.
01:46:45 De la déforestation.
01:46:46 On aura fatalement des conséquences supérieures et
01:46:50 plus fortes à générer, à gérer en matière d'épidémie.
01:46:54 La question, c'est est ce que finalement, la réponse n'est
01:46:57 pas aussi là dedans, c'est à dire aller protéger et
01:46:59 défendre notre immunité, l'immunité de chacun?
01:47:02 Et quels sont les secrets?
01:47:04 Bien sûr, on parle sommeil,
01:47:06 sommeil, alimentation, etc.
01:47:08 Mais est ce qu'il y a des données probantes qui peuvent
01:47:10 nous permettre de communiquer peut être un jour sur un
01:47:16 petit peu au delà des cinq fruits et légumes par jour sur
01:47:19 quelles sont vraiment les recettes de l'immunité et
01:47:23 peut être développer un champ de recherche là dessus sur la
01:47:27 santé positive et pas sur l'entrée maladie,
01:47:31 pathologie, médicaments qui sont des entrées très importantes.
01:47:34 Mais en matière de santé publique,
01:47:35 qu'est ce qu'on peut?
01:47:36 Qu'est ce qu'on peut espérer pour les découvertes de demain?
01:47:41 Je peux commencer à répondre parce que c'est une réponse à
01:47:45 la fois complexe et très simple.
01:47:47 On doit commencer par avoir un schéma vaccinal complet.
01:47:52 C'est la base.
01:47:55 On aura beau manger sain, on aura beau faire du sport.
01:48:00 Mais si on n'a pas un schéma vaccinal complet,
01:48:01 on ne peut pas prétendre être protégé contre
01:48:04 le risque infectieux.
01:48:05 C'est impossible.
01:48:07 Donc, ça, c'est la première base.
01:48:09 Et c'est un petit peu ce que tout le monde oublie.
01:48:11 Et c'est la mesure de base d'une action de santé publique,
01:48:16 parce que ce que vous demandez, c'est finalement quelles seraient
01:48:19 les mesures de santé publique?
01:48:20 Mais non, ça ne l'est pas.
01:48:22 Ça ne l'est pas parce que le discours que l'on entend trop,
01:48:28 c'est mais moi, je fais du sport, donc je n'ai pas besoin
01:48:30 de me vacciner.
01:48:31 Et c'est une et c'est une erreur et c'est une erreur parce
01:48:37 qu'il faut bien évidemment faire du sport.
01:48:39 Il faut bien évidemment manger sain, c'est à dire mieux que
01:48:42 ce que je fais.
01:48:42 Il faut utiliser un cycle de sommeil qui est utile pour
01:48:49 se reposer, etc.
01:48:51 Mais si on n'a pas, si on oublie que tant qu'on n'a pas un
01:48:55 schéma vaccinale complet qui est mis à jour, qui vous protège
01:48:59 en permanence contre l'ensemble du risque infectieux,
01:49:03 il vous empêchera pas.
01:49:04 Oui, mais il existe toujours ce risque infectieux, c'est à dire
01:49:09 qu'on voit que par exemple, aujourd'hui, il y a des cas de
01:49:13 polio à New York.
01:49:15 C'est hallucinant, c'est hallucinant et tout simplement
01:49:18 parce que ces personnes ne sont pas vaccinées.
01:49:21 Donc, on commence par mettre à niveau 100% de protection
01:49:25 vaccinale contre l'ensemble des agents infections
01:49:27 que l'on connaît.
01:49:29 Ça suppose donc vaccination obligatoire, mais aussi celles
01:49:32 qui sont recommandées.
01:49:33 On éradique des maladies grâce à la vaccination.
01:49:36 On l'a déjà fait avec la variole.
01:49:39 On pourrait le faire sur la rougeole.
01:49:41 On pourrait le faire sur sur la sur d'autres pathologies qui
01:49:44 sont strictement humaines.
01:49:45 Et en même temps, c'est à dire que c'est pas en même temps,
01:49:49 on fait l'ensemble de ce que vous dites.
01:49:51 Alors, il est clair que quelqu'un qui utilise l'ensemble
01:49:56 de toute la démarche qui fait qu'il va vieillir en
01:49:59 bonne santé, ce qu'on ne sait pas faire du tout en France,
01:50:02 c'est à dire de faire de s'assumer comme étant
01:50:07 potentiellement quelqu'un qui héberge une pathologie pour
01:50:11 lequel il va se développer quelque chose.
01:50:14 On voit tout de suite le cancer.
01:50:17 Bien évidemment, il n'y a pas que ça.
01:50:19 Il y a le diabète, l'hypertension.
01:50:20 Donc, il y a tout un régime alimentaire à revoir.
01:50:24 C'est clair, on mange trop salé, on mange trop gras,
01:50:26 on mange trop, on mange trop de viande.
01:50:29 Mais d'un autre côté, on ne va pas pouvoir,
01:50:32 d'un claquement de doigts, enlever tout le sel de tout le
01:50:34 monde, enlever tout le gras de tout le monde et enlever la
01:50:36 viande de tout le monde.
01:50:37 Il n'y arrivera pas.
01:50:37 Mais voilà, en combinant cela, on arrivera forcément à avoir
01:50:42 effectivement une immunité, je dirais un bien être
01:50:47 collectif et un vieillir en bonne santé qui va pouvoir
01:50:51 se développer.
01:50:52 Mais de nouveau, ça va prendre beaucoup de temps et ça ne
01:50:54 peut être que global.
01:50:56 Vous voulez ajouter quelque chose?
01:50:59 Oui, moi, je dirais que ça passe bien sûr par,
01:51:02 comme on peut le dire, une hygiène de santé,
01:51:05 une hygiène de vie.
01:51:07 Mais c'est aussi, je pense, une question qui est très
01:51:11 politique puisque on peut faire tous les efforts du monde.
01:51:13 Mais si on vit aussi dans une société extrêmement polluée,
01:51:17 que ce soit la pollution atmosphérique,
01:51:20 que ce soit les pesticides.
01:51:21 En fait, tant qu'on ne résoudra pas ces problèmes là,
01:51:23 on peut faire tous les efforts individuels possibles.
01:51:26 Ça ne nous empêchera pas d'avoir une immunité qui sera altérée et
01:51:29 donc des pathologies qui se développent.
01:51:31 Donc, moi, je pense aussi que la question est
01:51:34 éminemment politique.
01:51:34 D'abord, si on veut avoir une bonne réponse et politique.
01:51:39 Judith Miller, peut être.
01:51:41 J'ai juste entendu un peu cette question.
01:51:43 Qui sont les gens immunodéprimés?
01:51:44 En fait, c'est beaucoup des patients en traitement contre
01:51:49 leur cancer, par exemple.
01:51:51 Pour la COVID, c'était bien sûr aussi des personnes
01:51:53 éventuellement plus à risque à cause des
01:51:55 maladies cardiovasculaires.
01:51:56 Après, immunodépression, il peut y avoir
01:51:58 infection VIH.
01:52:00 Il peut y avoir une maladie héréditaire.
01:52:03 Plein de différentes raisons.
01:52:06 L'âge avancé est aussi un facteur pourquoi la vaccination
01:52:11 éventuellement marche moins bien.
01:52:13 Et ce qui est aussi important comme réponse, c'est un peu
01:52:16 les personnes dans l'entourage, toute la société autour qui
01:52:20 devrait se faire vacciner.
01:52:21 Et c'est notamment important pour la rougeole.
01:52:24 Aujourd'hui, les gens qui décèdent de la rougeole en
01:52:26 France sont typiquement les personnes qui ont actuellement
01:52:29 un traitement, qui ont une maladie héréditaire,
01:52:31 différentes âges et qui sont infectés par des personnes
01:52:36 non vaccinées dans leur entourage.
01:52:37 Alors, c'est encore une fois des chaînes, évidemment,
01:52:40 très éloignées, mais qui arrivent un jour chez
01:52:43 ces personnes qui décèdent.
01:52:44 Donc, voilà, c'est aussi ça rejoint un peu ce point
01:52:47 de Bruno Lilla.
01:52:48 C'est la vaccination qui est importante et puis
01:52:51 microbiote.
01:52:52 Et là, malheureusement, je crois que c'est
01:52:54 l'alimentation.
01:52:55 C'est le bon mode de vie.
01:52:58 Et voilà, pas d'alcool.
01:53:01 Je disais ça aussi un peu parce que il y a des études récentes
01:53:05 qui ont mis en évidence que les polluants, mais je rejoins la
01:53:09 réponse qui était faite sur le rôle du politique.
01:53:11 Les polluants environnementaux et notamment les perfluorés ont
01:53:15 un effet démontré aujourd'hui sur la baisse de
01:53:18 l'immunité vaccinale.
01:53:19 Donc, c'est une leçon qui est quand même assez.
01:53:22 Une démonstration qui est assez inquiétante, qui nous
01:53:28 interroge aussi sur les facteurs de l'immunité et quelles sont
01:53:32 les causes profondes de la baisse d'immunité.
01:53:35 Effectivement, si on prend l'exemple de la grenouille et on
01:53:38 se dit bon, il y a quand même toute une série de pollutions
01:53:41 environnementales auxquelles il faut s'attaquer de
01:53:44 manière collective, collective.
01:53:46 Mais il y a aussi peut être des messages individuels sur
01:53:50 effectivement quels sont ces polluants, que les que les
01:53:53 individus soient informés sur ce qui génère pour eux un risque
01:53:58 de déficit immunitaire, voire un risque de vulnérabilité
01:54:01 plus forte sur les sur les épidémies existantes ou à venir.
01:54:07 Mais je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas
01:54:10 absorber la notion de l'exposé.
01:54:12 Mais effectivement, c'est quelque chose de très
01:54:14 concret, de très réel.
01:54:16 On en voit des conséquences avec la stérilité masculine.
01:54:19 C'est directement une conséquence de toute
01:54:22 cette pollution.
01:54:23 Donc, c'est très clair que ça a un impact derrière.
01:54:26 Juste pour en revenir sur l'immunodépression et par
01:54:28 rapport au Covid, on a découvert aussi des choses à
01:54:30 l'occasion du Covid et c'est quelque chose qu'on a
01:54:32 découvert à Lyon.
01:54:33 Donc, ça vaut le coup d'en parler.
01:54:34 C'est qu'on a vu qu'un certain nombre de patients faisaient
01:54:37 des formes graves et on ne comprenait pas pourquoi,
01:54:39 parce qu'ils n'étaient pas dans les groupes à risque, etc.
01:54:41 Et en fait, on a identifié qu'ils présentaient des
01:54:43 auto anticorps contre l'interféron qui faisait qu'il
01:54:47 n'avait pas de réponse interféron qui est
01:54:49 indispensable pour maîtriser le virus au moins au début
01:54:52 de la maladie.
01:54:53 Et donc, c'est des choses que l'on voit plus avec l'âge.
01:54:57 Donc, ce qui peut expliquer aussi un certain nombre de
01:54:59 déficits de la réponse immunitaire lorsqu'on en fait
01:55:02 des vaccins ou lorsqu'on est infecté par quand on est âgé
01:55:07 dans le cas de l'immunosénéissance.
01:55:09 Mais il y a aussi peut être d'autres mécanismes,
01:55:11 puisqu'il y a des adultes relativement jeunes de 40 ans
01:55:14 qui ont déjà des auto anticorps contre l'interféron.
01:55:17 Et ça, il faut qu'on comprenne pourquoi.
01:55:18 Et c'est, il va falloir qu'on dissèque un petit peu et
01:55:22 qu'on analyse ce qui se passe.
01:55:23 Est ce que c'est des conséquences de tout est ouvert
01:55:29 en termes de discussion et de recherche?
01:55:31 Et là, pour le coup, c'est aussi quelque chose
01:55:33 d'intéressant parce que si on arrive à contrôler ça,
01:55:35 ça voudra dire qu'on pourra restimuler l'immunité
01:55:37 quelque part.
01:55:38 Et ça peut être un levier pour améliorer la
01:55:41 qualité des vaccins.
01:55:42 Merci.
01:55:45 Est ce qu'il y a d'autres questions?
01:55:46 Monsieur.
01:55:57 Oui, bonjour, Paul Créach, Séva, santé animale.
01:56:00 Est ce que vous avez, je ne suis pas à qui s'adresse la
01:56:02 question, peut être à Louise plutôt sur les
01:56:05 animaux sauvages.
01:56:06 Étudiez donc la raison de l'immunité de cet animal qui
01:56:10 a défaut d'avoir une belle gueule, une belle santé,
01:56:13 le rat taubenu qui a priori, si on le compare à l'homme,
01:56:17 vivrait cinq, six ans sans être malade, sans avoir
01:56:20 jamais le cancer.
01:56:21 Quels sont finalement ses secrets?
01:56:25 Alors, oui, le rat taubenu, c'est vraiment une espèce
01:56:27 assez phare pour les études, notamment sur le vieillissement,
01:56:31 puisque c'est une espèce qui ne vieillirait presque pas,
01:56:34 enfin, qui du moins ne présenterait pas de
01:56:36 pathologie liée à l'âge tel que les cancers.
01:56:38 Et en fait, il est une partie de l'explication de la réponse.
01:56:44 On ne sait pas.
01:56:45 On ne sait pas encore tout du rat taubenu,
01:56:46 mais en tout cas, ce dont on sait, c'est qu'il en fait,
01:56:49 c'est son mode de vie souterrain qui lui a permis de
01:56:54 développer en fait, c'est un rongeur qui vit sous terre
01:56:58 dans des galeries.
01:56:59 Comme il creuse beaucoup, il se blesse énormément.
01:57:02 Il a donc il y a donc des mécanismes de réparation
01:57:06 extrêmement efficaces qui se sont mis en place chez cette
01:57:08 espèce, notamment via l'acide hyaluronique, qui lui
01:57:12 permettent de réparer, de se réparer de
01:57:17 manière extrêmement efficace.
01:57:18 Et ce serait un de ses secrets pour avoir une longévité accrue,
01:57:23 ce qui serait qu'il y aurait des mécanismes de réparation
01:57:25 extrêmement efficaces chez cette espèce.
01:57:27 Voilà, c'est une partie de la réponse.
01:57:29 C'est probablement pas tout.
01:57:30 Je ne suis pas spécialiste du rat taubenu, mais en tout cas,
01:57:33 je sais que ça, c'est une partie de l'explication en tout cas
01:57:36 et donc liée à son environnement, à son mode de
01:57:37 vie par rapport à d'autres rongeurs.
01:57:39 Merci beaucoup.
01:57:41 Merci à nos invités et merci à tous.
01:57:52 Un dernier mot très court pour vous remercier pour votre
01:57:56 attention, pour remercier les partenaires, sans lesquels
01:57:59 évidemment tout ça, tous ces gens là, tous nous, on ne
01:58:03 pourrait pas discuter ce soir de tous ces sujets là.
01:58:05 Je voudrais remercier les laboratoires Boringer,
01:58:07 les laboratoires CEVA.
01:58:09 Je voudrais remercier MSD Santé animale,
01:58:13 Généralie, la médicale, la ville de Lyon et les villes qui
01:58:16 nous accueillent dans ces escales dans lesquelles on fait
01:58:19 ces conférences.
01:58:21 Et pour fêter tout ça, on a un pot qui vous attend dans
01:58:24 la cour, je crois.
01:58:25 Comment est ce qu'on y accède?
01:58:27 On descend, on ne saute pas, on ne saute pas, on descend et
01:58:32 on continue à parler microbiote raté venu et vaccin.
01:58:36 À tout à l'heure.
01:58:37 Merci.
01:58:38 Merci.
01:58:39 Merci.
01:58:40 (...)