Category
✨
PersonnesTranscription
00:00 en ville, la direction de l'eau et de la biodiversité au ministère de la
00:03 transition écologique.
00:05 Alors vous utilisez déjà des applications satellitaires pour tout
00:09 ce qui est cartographie d'habitats naturels, cartographie également
00:14 de la pollution lumineuse.
00:16 C'est assez récent.
00:17 Ça va aller au-delà de...
00:19 Ça va aller au service de la politique de la trame verte et bleue
00:23 que vous pilotez. Avec quel objectif derrière ?
00:26 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
00:28 Oui, peut-être avant, je me permets, en plus Mme Huguet est
00:32 absente, pour peut-être porter un peu le sujet de la haie qui l'aurait
00:36 été plus si elle avait été présente, je pense.
00:37 Et pour réagir, parce qu'on finance, donc je suis à la DGLN et à la
00:43 DEP, donc plus sur les politiques biodiversité et à la sous-direction
00:46 écosystème terrestre.
00:47 Mon collègue Charles Hazé était là pour les milieux aquatiques tout
00:51 à l'heure.
00:52 Et donc on finance depuis plusieurs années et les premiers résultats
00:57 sont arrivés.
00:58 On a depuis un an ou deux avec l'IGN qu'on a financé pour établir
01:02 la cartographie des lignes R2H.
01:04 Et donc il y a un dispositif qui est le dispositif de suivi des
01:07 bocages.
01:08 Et en effet, on n'a pas utilisé encore dans les technologies le
01:12 satelliteur sur ça, mais il y a sûrement plusieurs raisons que je
01:16 ne connais pas bien toutes.
01:17 Mais une principale qui est quand on travaille sur la résolution,
01:23 en fait, on travaille sur la haie.
01:24 Bon, alors il y a des satellites, si j'ai bien compris, qui ont des
01:27 résolutions assez fines.
01:27 Mais là, sur la haie, c'est un élément assez fin, assez ponctuel
01:32 sur le territoire.
01:33 Et donc le Sentinel, le satellite Sentinel, par exemple, a une
01:37 résolution de 10 mètres.
01:40 À la taille du haie, c'est déjà beaucoup.
01:44 Et donc, alors que les images satellitaires qu'on a utilisées
01:47 pour la cartographie des haies, on est sur un pixel fait à environ
01:51 20 cm.
01:52 Donc on est sur des éléments beaucoup plus fins qui ont permis
01:55 de faire cette cartographie.
01:57 Donc, après, le satelliteur a d'autres avantages et on l'a vu aussi
02:01 tout à l'heure, c'est le passage, la fréquence de passage.
02:04 Et donc, sur des haies, c'est aussi important parce qu'on est
02:06 sur un suivi.
02:07 Ce dispositif de suivi des bocages a été fait pour suivre les haies
02:11 de manière qualitative parce que c'est important pour la
02:13 biodiversité, mais aussi sur le quantitatif.
02:16 On fait face encore à des phénomènes d'arrachage.
02:18 On replante, on finance des plantations.
02:21 Donc, c'est aussi important de suivre.
02:23 Et ça va très vite, en fait.
02:24 Un arrachage, en un jour, c'est fait, une plantation également.
02:27 Donc, on a besoin aussi de pouvoir mettre à jour ce linéaire de
02:30 manière assez fréquente pour poursuivre tout ça dans les
02:34 territoires.
02:35 Et donc, là aussi, la fréquence de passage qu'apporterait le
02:37 satelliteur est très intéressante.
02:39 Donc, tout ça est à l'étude et on travaille dessus.
02:42 - Alors, je l'ai dit, vous l'utilisez, vous utilisez aussi
02:44 des satellites pour la pollution lumineuse.
02:47 - Oui.
02:48 - Dans le cadre de votre politique Trame Noir, en quoi ça vous aide
02:51 précisément ?
02:52 - Oui, mais donc, on l'utilise pour en revenir à la politique que
02:57 je pilote à la DEB, donc sur la trame vert et bleu.
02:59 Donc, si ça ne parle pas à tout le monde, c'est sur les
03:01 continuités écologiques, la préservation de la biodiversité
03:04 et l'aménagement du territoire.
03:05 Et donc, on utilise le satelliteur, en effet, aussi sur...
03:11 Ça a été présenté par Monsieur Soriano sur sa présentation avec
03:15 la cartographie des habitats naturels.
03:18 Donc là, on va suivre ça et ça va apporter un indice sur...
03:24 En fait, les trames vert et bleu, on les identifie sur les
03:27 territoires.
03:28 Il y a plusieurs échelons, mais notamment au niveau régional,
03:30 en identifiant d'une part les réservoirs de biodiversité.
03:33 Donc là, c'est des éléments connus.
03:35 Ça va être les parcs naturels régionaux, les parcs nationaux,
03:39 les réserves naturelles, les grands massifs forestiers, donc tout
03:43 ce qui va être cœur de biodiversité.
03:45 Et la politique trame vert et bleu est là pour essayer de connecter
03:48 tout ça.
03:49 Et donc là, pour connecter tout ça, on a besoin d'informations.
03:51 Donc, il y a de la modélisation qui se fait pour identifier les
03:57 corridors, pour relier tout ça.
03:58 Mais cette modélisation repose bien sûr sur de l'expertise,
04:02 des connaissances qu'il faut.
04:03 Et là, le satelliteur, notamment avec l'application, le programme
04:07 cartographie des habitats naturels, permet, comme le disait mon
04:10 voisin, de remettre à un niveau minimal d'information l'ensemble
04:15 du territoire français, outre-mer y compris, et de réidentifier
04:20 les continuités écologiques sur les territoires avec une finesse
04:23 plus poussée, peut-être.
04:28 Et donc, en effet, une déclinaison, vous parliez de la pollution
04:33 lumineuse et donc de la trame noire.
04:35 La trame noire, en fait, c'est une déclinaison temporelle
04:40 des trames vert et bleu, donc les continuités écologiques
04:45 pour la biodiversité.
04:45 En fait, la pollution lumineuse représente un obstacle au
04:50 déplacement des espèces, au même titre que les routes, que les
04:52 villes qu'on connaît bien dans les politiques trames vert et bleu.
04:56 Et donc, la pollution lumineuse, on a besoin de la cartographier,
05:01 de la connaître pour savoir où il faut agir et où on peut agir
05:05 pour diminuer cette pollution et donc préserver la biodiversité.
05:09 Et donc, en effet, on utilise des données satellitaires de nuit
05:13 qui ont permis, on a un indicateur qui en est sorti et qui est
05:20 inscrit à l'Observatoire national de la biodiversité, à l'ONB,
05:23 une cartographie de cette pollution lumineuse, qui est à l'échelle
05:29 assez macro de la France, mais qu'on est d'ailleurs en train de,
05:31 avec Patrinat, en train de croiser avec notre cartographie qu'on a
05:34 des trames vert et bleu, pour cibler vraiment de manière un peu
05:37 plus précise quel corridor, quel réservoir de biodiversité est
05:40 impacté par cette pollution lumineuse.
05:42 Donc, c'est également un cas d'utilisation des données
05:46 satellitaires.
05:47 - Sans recours aux données satellitaires, est-ce que vous
05:48 arriveriez à ces mêmes résultats et données ?
05:51 - Alors, là, en fait, c'est le gros avantage du satelliteur,
05:54 c'est qu'on peut, à moindre coût et de manière assez rapide,
05:58 cartographier l'ensemble de cette pollution sur toute la France.
06:01 Sans ça, oui, c'est possible, mais il faut envoyer du monde
06:06 sur le terrain de nuit.
06:08 Donc, c'est aussi sur des horaires un peu...
06:11 qui ne sont pas les horaires habituels de travail, mais donc,
06:13 on peut recenser chaque point lumineux par point lumineux.
06:17 Et d'ailleurs, quand on a ciblé l'enjeu grâce au satellite et
06:21 grâce à la cartographie de base, il y a une expertise qui reste
06:26 à faire derrière.
06:27 Là où on veut agir, il faut aller sur le terrain, voir ce qu'on peut
06:29 modifier comme éclairage.
06:31 Donc, c'est indispensable derrière.
06:33 Mais en première diagnostic, ça demanderait beaucoup,
06:37 beaucoup plus de temps et d'argent.
06:38 - Donc, un gain de temps, voilà, important.
06:41 Il y a un sujet sur lequel j'aimerais que vous développiez,
06:44 c'est le sujet de la nature en ville, parce que je crois que vous
06:46 financez une association "Plantes et cités" sur un projet bien précis.
06:49 Est-ce qu'on peut en parler ?
06:50 - Oui, alors, en effet, je travaille aussi un peu sur la nature
06:54 en ville, qui est principalement pilotée par l'autre direction
06:57 de la DGLN, la DHUP.
06:59 Mais je suis en appui sur l'aspect biodiversité de la nature en ville.
07:04 Et là, on est peut-être sur un contexte un peu différent,
07:08 parce que là, on est au même titre que là et voire encore plus,
07:10 on est vraiment sur des éléments très ponctuels.
07:12 On est sur l'arbre en ville.
07:13 Enfin, ça peut être un élément végétal, ça peut être un alignement
07:17 d'arbres ou les petits parcs urbains.
07:19 Et donc, on n'a pas encore de cartographie.
07:23 Et c'est un problème, parce que cet enjeu, cette politique
07:25 nature en ville monte.
07:27 Il y a le changement climatique, l'adaptation au changement
07:29 climatique, les aléas climatiques, le confort en ville.
07:32 C'est vraiment des sujets d'importance qui montent
07:35 aujourd'hui et on a besoin de suivre ça.
07:37 Les collectivités ont besoin de suivre ce qu'elles mettent en place
07:40 pour pallier ça.
07:41 Et donc, on travaille en effet avec l'association Plantécité
07:45 pour avancer sur ça.
07:47 Donc, on va étudier à la fois le satellitaire, mais aussi
07:50 les données spatiales, pas que le satelliteur, pour en effet
07:54 essayer de comprendre les besoins des collectivités,
07:59 sur quelles thématiques elles travaillent et qu'est-ce qu'elles
08:01 cherchent à suivre.
08:02 Et on va essayer de...
08:04 Le besoin qui ressort aussi, c'est un cadrage, en fait,
08:08 parce que le besoin pour suivre cette politique, c'est de pouvoir
08:10 comparer dans le temps et comparer les territoires les uns par rapport
08:14 aux autres.
08:15 Et donc, c'est aussi un besoin de cartographie, d'indicateurs
08:18 nationales.
08:19 Et donc, l'objectif de cette étude, c'est de cadrer un peu...
08:22 de cadrer une méthodologie d'acquisition de ces données,
08:27 d'interprétation de ces données, d'en conclure sur des indicateurs
08:32 de suivi et donc, après, de répandre ça, de former,
08:35 d'acculturer et de présenter ces outils aux collectivités.
08:38 Merci beaucoup, Simon Traoré.