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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce jeudi, Charlotte d’Ornellas et Carole Barjon.
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NewsTranscription
00:00 8h45 sur Europe, le club de la presse, Dimitri Pavlenko.
00:03 Pour commenter, décrypter l'actualité politique et avec nous ce matin, plaisir de les accueillir,
00:08 Charlotte Dornelas, bonjour Charlotte.
00:10 Bonjour Dimitri.
00:11 Carole Barjon est avec nous également, bonjour Carole.
00:13 Bonjour Dimitri.
00:14 Grand reporter à L'Obs, on va parler un petit peu du permis de conduire à 17 ans, je sais
00:17 que ce sujet plaît à Carole, elle en a hâte de savoir ce qu'elle a à nous dire.
00:21 Il paraît que pour les assureurs ça va être un cauchemar, on aura l'occasion d'en dire
00:24 deux mots.
00:25 D'abord, l'essoulement de la Terre, la menace planète depuis trois mois, et bien le compret
00:28 est tombé hier pour ce collectif.
00:31 Dissolution après des semaines de tergiversation au sommet de l'exécutif, mais ça ne passe
00:37 pas du tout.
00:38 A gauche, notamment, je vous lirai quelques-unes des réactions qui fleurissent ces dernières
00:41 heures sur les réseaux sociaux.
00:42 Mobilisation également hier dans de nombreuses villes de sympathisants, avalanches de réactions
00:47 politiques, même Greta Thunberg qui était présente hier à Paris sans mêle pour défendre
00:51 le droit de manifester, comme si c'était ça qui était remis en cause avec la dissolution
00:55 des soulèvements de la Terre.
00:56 Et puis voilà la riposte juridique aussi avec le dépôt d'un recours devant le Conseil
01:01 d'État de la part des soulèvements de la Terre.
01:04 Carole Barjon, tempête gigantesque à gauche autour de la dissolution de ce collectif,
01:10 cela vous surprend-il ?
01:11 - Enfin, tempête à gauche, manifestement compte tenu de réactions de toute la gauche,
01:17 ça contribue plutôt à ressouder un petit peu la gauche, cette annonce de dissolution.
01:23 Parce qu'il n'y a pas franchement de leader de gauche, quel que soit le parti, France
01:29 Insoumise, Écologiste ou même Parti Socialiste, qui approuve la décision de Gérald Darmanin.
01:39 - Mais est-ce qu'il y avait une intention politique derrière la dissolution des soulèvements
01:42 de la Terre d'affaiblir la gauche ?
01:43 - Je crois pas que le sujet soit d'affaiblir la gauche.
01:50 Je pense qu'il y a une volonté symbolique de répondre à la violence, parce que la
01:56 violence, évidemment, est parfaitement impopulaire.
02:00 Maintenant, la question, c'est aussi de savoir si ce sera efficace, parce que dans cette affaire
02:08 il y a le fond.
02:10 Bon, sur le fond c'est pas évident, parce qu'évidemment ils vont se poser en victime
02:14 les soulèvements de la Terre, par ailleurs, et ils vont justifier, évidemment, de nouvelles
02:23 violences d'un État supposé être autoritaire et liberticide.
02:28 - Je vais lire quelques réactions piochées ce matin sur Twitter.
02:31 Vous avez par exemple Cyril Dion, Cyril Dion, vous vous rappelez, c'était l'un des porte-parole
02:35 de la Convention Climat, lui estime que l'histoire des soulèvements de la Terre, mouvements
02:40 violents, c'est une vérité alternative.
02:43 D'autres parlent d'un usage poutinien du pouvoir, le refrain de la répression politique
02:50 est donc autour de la dissolution des soulèvements de la Terre.
02:52 Daniel Obono, La France Insoumise, je la cite à texto, avant les militants écologistes
02:57 il y a eu les musulmans, avant les soulèvements de la Terre il y a eu le CCIF.
03:01 Que vous inspirent ces réactions, Charlotte Dornelas ?
03:03 - Ce qui est incroyable, si on ajoute à ça Greta Thunberg, qui elle, nous parle du droit
03:08 de manifester comme si en effet c'était la question, c'est-à-dire que le droit de manifester
03:12 est plutôt empêché d'ailleurs par ce genre d'action violente qu'autre chose, et tous
03:17 les autres, et c'est vrai que ça a été très largement à gauche, jusqu'à Anne Hidalgo
03:22 qui est quand même pas la plus radicale et violente de la gauche, tous se sont indignés
03:28 sur le terrain idéologique, comme si les soulèvements de la Terre étaient dissous
03:33 en raison de leur discours sur en gros leur défense de la planète et le fait qu'ils
03:39 se soulèvent au nom de la Terre contre les violences, comme si c'était un délit d'opinion.
03:43 - C'est quand même la première organisation écologiste dissous sous la présidence Macron
03:47 quand même, je le signale.
03:48 Il y a eu 33 associations ou groupements de faits dissous depuis 2017 et les soulèvements
03:52 de la Terre sont les premiers.
03:53 - Et d'autres l'ont été réellement pour des raisons idéologiques, listées comme telles
03:57 parce que précisément ce qu'ils disaient était déjà considéré comme une violence.
04:02 En l'occurrence les soulèvements de la Terre, c'est pas une dissolution de groupements écologistes,
04:08 il se trouve qu'ils sont écologistes, mais c'est une dissolution de groupements violents,
04:12 c'est en raison de leur violence que la question s'est posée, pas du tout en raison de leur
04:15 positionnement idéologique ou de leur discours de fond.
04:19 Et c'est ça évidemment la manipulation derrière.
04:21 Après sur la dissolution je suis d'accord, c'est plus symbolique qu'autre chose, mais
04:24 alors ce qui est amusant aussi, pardon je vous rends la parole, mais ce qui est amusant
04:26 aussi c'est que ça n'est pas un groupe, c'est impossible à dissoudre, en fait quand c'est
04:30 dissous on se constitue devant le Conseil d'État, donc il y a aussi un jeu de dupe
04:35 on va dire sur la forme et l'organisation que prennent ces associations.
04:38 - Non, enfin la question c'est quand même d'être efficace finalement pour le pouvoir
04:44 face à des violences effectivement insupportables.
04:47 Mais comment est-ce qu'on est le plus efficace ? D'abord en condamnant, enfin en poursuivant
04:54 devant la justice les auteurs présumés de toutes ces violences auxquelles on a assisté
04:59 maintenant depuis des semaines, depuis Sainte-Soline, avec des gens qui avaient quand même, il faut
05:04 le rappeler, des boules de pétanque destinées à viser notamment les forces de l'ordre.
05:10 - Alors là réside l'ambiguïté, je vous cite Cyrielle Chatelain, donc c'est la patronne
05:14 des députés écologistes, elle dit "oui mais d'accord il y a eu par moment sur certains
05:18 mouvements certaines actions de la violence, mais toutes les actions des sous les mains
05:22 de la terre d'abord ne sont pas violentes".
05:24 - Non, non, mais moi ce que je dis...
05:27 - La condamnation générale d'une association pour quelques excès...
05:30 - C'est pour ça, c'est pour ça que j'étais justement en train de vous dire que je pense
05:34 que la meilleure solution c'est de poursuivre les auteurs présumés des violences avérées...
05:41 - Les auteurs donc sur un plan individuel ?
05:43 - Et ensuite de les condamner, bien entendu sur un plan individuel, ensuite de les condamner
05:48 parce que voilà ça a valeur d'exemple, parce que sinon on sait parfaitement, d'ailleurs
05:52 Daniel Cohn-Bendit le rappelle je crois, je ne sais plus non, en Libération je crois,
05:57 que en fait ils vont se reformer, les sous les mains de la terre vont se reformer en
06:04 "terre soulève-toi" enfin avec un autre nom à peu près le même et ça va continuer
06:09 donc en fait il faut d'abord les sanctionner pour être efficace et ensuite l'erreur là
06:16 pour le coup des écolos radicaux c'est que de toute façon ils n'arriveront à rien parce
06:22 que s'ils veulent amener une partie de la population française à comment dire, défendre
06:31 la lutte pour le climat etc. il faut qu'ils soient beaucoup plus comment dire, voilà il
06:38 faut qu'ils arrivent à être populaires et à trouver des moyens d'action qui soient
06:42 populaires, ce qui n'est absolument pas le cas pour le moment.
06:45 - Ah oui mais c'est à double tranchant parce que certains vont dire oui mais il y a clairement
06:48 une dérive illégaliste dans les mouvements écologistes, les sous les mains de la terre
06:53 en sont la preuve vivante et puis il y a ceux qui vont vous dire oui mais regardez il y
06:59 a une répression extrêmement ciblée pour une cause qui fondamentalement est juste et
07:03 donc politiquement il risque d'avoir un bénéfice politique à la répression.
07:09 - Oui mais alors cette histoire du récit selon laquelle la cause est juste, sur laquelle
07:15 reposent d'ailleurs toutes ces réactions très indignées, en fait n'importe qui défend
07:19 une cause aujourd'hui en France est persuadé que sa cause est juste donc qui décide de
07:23 la justesse de telle ou telle cause par rapport à telle ou telle autre et dans toutes les
07:27 dissolutions la réponse est notre cause est juste et c'est pour ça qu'on se bat donc
07:30 la question de la dissolution ne peut pas et là il y a un véritable danger, ne peut
07:34 pas normalement se faire en effet sur la cause elle-même, là en l'occurrence c'est pas
07:39 le cas mais là où je rejoins quasiment même la députée écologiste, pas pour les mêmes
07:44 raisons mais c'est qu'on serait, et Carole évidemment, on serait infiniment plus efficace
07:49 en ciblant le problème de la violence.
07:51 Là la dissolution ça s'adresse beaucoup plus aux français choqués par les images
07:54 de Saint-Saëline qu'au terrain de l'efficacité contre la violence des personnes individuellement
08:00 donc évidemment que c'est ça la réponse et d'ailleurs c'est pour ça, c'est quasiment
08:04 pour ça que c'est absolument grotesque d'aller parler de dérive poutinienne etc.
08:07 Parce que je peux vous assurer que les dérives poutiniennes à Saint-Saëline il faut les
08:11 chercher.
08:12 Alors une voix qui compte aussi également, celle de Sophie Binet, la nouvelle patronne
08:15 de la CGT, elle a été interrogée justement hier soir toujours sur Mediapart à propos
08:20 de la dissolution des sous-léments de la terre.
08:22 Voyez, écoutez ce qu'elle en disait.
08:23 C'est très inquiétant, c'est très grave, c'est une nouvelle preuve de la radicalisation
08:27 du pouvoir, c'est une nouvelle étape qui est franchie dans le piétinement des libertés
08:32 en France.
08:33 Un désaccord et des débats politiques ne se règlent pas par des interdictions administratives
08:38 et liberticides qui sont scandaleuses.
08:40 La patronne de la CGT dont je rappelle.
08:42 - Non, en fait je prendrai ces gens au sérieux quand ils arrêteront entre deux indignations
08:45 sur une dissolution des sous-léments de la terre, quand ils arrêteront de demander
08:49 la censure de tous les gens qui ne sont pas d'accord avec eux.
08:51 Je ne vais même pas commenter la dérive soit disant qu'elle est en train de pointer, alors
08:56 que par ailleurs elle refuse de répondre à des journalistes et qu'elle explique toute
09:00 la journée qu'il y a des gens qui ne devraient pas avoir le droit de parler.
09:02 Qu'elle balaye devant sa porte déjà pour commencer.
09:04 - Le permis de conduire à 17 ans, Carole Barjon.
09:07 Alors c'est une bonne ou mauvaise idée ?
09:09 On a entendu hier les voix des jeunes, ils sont plutôt favorables.
09:14 Les auto-écoles un peu sceptiques, la Ligue de la violence contre la violence routière
09:17 est très inquiète.
09:18 Les assureurs disent "attention ça va être un casse-tête, ils ne sont pas majeurs etc."
09:22 Qu'en pensez-vous ?
09:23 - Moi je suis très partagée je dois dire parce qu'on sait très bien qu'effectivement
09:28 le passage du permis de conduire chez les jeunes est un problème récurrent depuis
09:34 plusieurs années.
09:35 - Mais pour des questions de prix surtout ?
09:36 - Alors pour des questions de prix, pour des questions de délai, il y a aussi ça,
09:42 il fallait quelques fois attendre extrêmement longtemps pour pouvoir passer le permis de
09:47 conduire.
09:48 Et certes c'est une mesure qui ne peut que faire plaisir aux jeunes et à 17 ans on sait
09:57 qu'il existe déjà des jeunes qui conduisent en conduite accompagnée avec un adulte.
10:04 Donc ça ne peut que faire plaisir aux jeunes.
10:07 Elisabeth Born explique que c'est notamment pour faciliter aussi les jeunes qui ont un
10:13 emploi quand ils habitent dans la ruralité, à la campagne etc.
10:18 Et que ça leur facilitera la tâche, ce qui est certainement vrai.
10:22 - Les gens de pluie c'est mieux que la mobilette.
10:23 - Mais malgré tout, je crois que c'est la Ligue de la prévention routière qui alerte
10:33 sur le fait que c'est quand même un âge aussi où on consomme un certain nombre de
10:42 produits licites ou illicites.
10:45 - Pas tous !
10:46 - Pas tous carrément.
10:47 - Et qu'il y a une grosse crainte de surmortalité de jeunes de moins de 25 ans.
10:55 - J'ai l'impression que l'accidentologie est concentrée sur les 18-24 ans, ce seront
10:58 les 17-24.
10:59 - C'est la première cause de mortalité apparemment chez les jeunes, c'est les accidents de la
11:03 route.
11:04 Donc ça pose ce problème-là.
11:06 Et aussi un autre qui est celui du manque d'inspecteurs dans les auto-écoles.
11:13 Et ça peut-être le gouvernement aurait pu s'attaquer à ça avant.
11:18 - Il y aura un plan national avec une enveloppe budgétaire.
11:20 - Très rapidement, je suis d'accord, ça pose plein de questions.
11:24 Le côté "c'est très dangereux à 17 ans", entre 17 et 18 ans, c'est pas parce qu'on
11:28 a un papier entre les mains et qu'on est majeur que tout change dans les comportements.
11:31 - Les jeunes américains commencent à 16 ans.
11:32 - Mais il y a des gens à 18 ans qui se comportent très bien au volant aussi, donc à 17 ans
11:35 ils se comporteront très bien.
11:36 Et je pense que la première réaction, ça dépend où vous avez grandi et où vous
11:39 étiez quand vous aviez 17 ans.
11:40 Quand vous habitez à la campagne, à 17 ans, vous êtes trop content d'avoir votre permis
11:43 en plus tôt.
11:44 - Oui, c'est sûr.
11:45 - A Paris, on ne réagit pas de la même manière sur le permis de conduire.
11:47 - Merci Charlotte d'en aller à ce sujet.
11:49 Carole Barjon, la une de l'aube cette semaine.
11:51 - Les enfants sous médicaments, et il y en a malheureusement de plus en plus.
11:56 - Merci à toutes les deux, je vous souhaite une bonne semaine, on se retrouve jeudi prochain.
12:00 excellente journée sur Europe 1 dans un instant vous retrouvez Culture Med.