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00:00 - On l'a invité ce matin, c'est le président de la fédération du bâtiment 37.
00:05 Alors que se tient aujourd'hui l'Assemblée Générale de la FFB 37,
00:09 les pros du bâtiment sont très très remontés contre les récentes annonces du gouvernement.
00:15 - Oui, bonjour Stéphane Pouessel. - Bonjour.
00:18 - Ces annonces du gouvernement, justement, est-ce que c'est un réel coup de massue pour votre secteur ?
00:23 - C'est non seulement un réel coup de massue, qu'on a travaillé de concert avec le gouvernement sur le CNR logement.
00:30 - Le CNR, on va être clair avec nos auditeurs, le Conseil de la Refondation.
00:34 - Le Conseil de la Refondation, donc pour le logement.
00:36 - 7 mois, c'est ça ? - 7 mois.
00:38 - De pourparlers avec le gouvernement ?
00:40 - 7 mois de pourparlers avec le gouvernement, 19 propositions de la profession,
00:44 aucune proposition retenue, 19 propositions à l'inverse.
00:48 - C'était sur quoi ce CNR en fait ?
00:50 - Le CNR, c'était pour refondre un peu la façon de pouvoir construire dans les zones tendues,
00:57 les zones non tendues, les besoins de nos concitoyens pour avoir le droit et la capacité à se loger.
01:02 - Et donc il n'y avait pas de conclusion ? Il n'y a pas eu de conclusion pour parler pendant 7 mois ?
01:07 - Il y a eu la conclusion qui est tombée le 5 juin dernier par la Première Ministre,
01:11 qui va à l'encontre, complètement à l'encontre.
01:14 Elle nous parle de coups de rabot, je parlerais plutôt de coups de hache ou de coups de serpe dans le bâtiment.
01:19 - Qu'est-ce que vous reprochez au gouvernement ? De vous abandonner ?
01:22 - On reproche au gouvernement, il y avait 3 mesures dans les situations actuelles.
01:27 On avait le PTZ, le prêt à taux zéro, qui bénéficiait à un grand nombre de nos concitoyens,
01:31 notamment les primo-accédants pour pouvoir accéder à la propriété.
01:34 Ils pouvaient le faire en zone tendue et en zone détendue, donc en campagne.
01:38 Aujourd'hui, il y avait 35 000 communes qui pouvaient faire bénéficier à nos concitoyens du prêt à taux zéro.
01:46 Ce prêt à taux zéro a été plus que raboté, puisqu'on ne peut plus le faire que sur les zones A et B1,
01:53 c'est-à-dire les zones tendues, et seulement dans du collectif.
01:57 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, de 35 000 communes où on pouvait construire en prêt à taux zéro,
02:01 où nos concitoyens pouvaient accéder au prêt à taux zéro,
02:05 cette quantité de communes est réduite à une dizaine de milliers.
02:11 Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous allons avoir, et c'est déjà le cas, une baisse de la commande.
02:16 Des concitoyens qui ne pourront plus accéder au crédit parce qu'ils n'auront plus ce prêt à taux zéro qui leur permettait d'accéder.
02:22 Nous avions demandé à ce qu'ils puissent y avoir 40% du montant de l'apport qui soit en prêt à taux zéro,
02:29 et c'est raboté à zéro de la même.
02:32 - Il y a la fin aussi du dispositif Pinel, qui aidait aussi les foyers plus modestes à pouvoir s'installer dans des logements.
02:42 Est-ce que toutes ces annonces aussi, ça va avoir des conséquences sur l'emploi dans votre secteur ? C'est quoi grosso modo ?
02:50 - Grosso modo, un logement, c'est deux emplois. Vous baissez de 400 000 logements, vous baissez de 800 000 emplois.
02:57 Aujourd'hui, on annonce, par la baisse de ces accompagnements, entre 200 000 à 300 000 pertes d'emploi sur le territoire pour 2024-2025.
03:08 C'est-à-dire qu'on n'a jamais connu ça sur le logement. On est laissé en race campagne par le gouvernement.
03:14 Aujourd'hui, on n'attend plus rien du gouvernement et on va se tourner vers les députés, qui sont les élus du peuple,
03:20 et qui doivent prendre leurs responsabilités parce qu'il y a de l'emploi.
03:23 On a refait de la création d'emplois, donc on a recréé 120 000 emplois sur les 18 derniers mois.
03:29 - Sur l'échelle de la France, oui. - Sur l'échelle de la France, j'entends.
03:32 Et on a re-rempli nos centres de formation. L'apprentissage est relancé. Les entreprises ont relancé l'apprentissage.
03:38 Donc on est en train de former des jeunes à qui on leur promet plus d'avenir professionnel.
03:42 C'est purement, j'ose dire, scandaleux parce que c'est quelque chose où on a travaillé.
03:49 Moi, je me suis rendu à l'Assemblée nationale avec le député Labaronne où, effectivement, sur le PINEL,
03:55 on était d'accord pour arrêter le PINEL puisque le PINEL, c'est quelque chose qui est renégocié tous les ans à chaque loi de finances.
04:02 Et on voulait un statut du bailleur privé. On devait travailler sur le statut du bailleur privé.
04:06 On nous avait promis qu'on allait travailler sur le statut du bailleur privé.
04:10 Aujourd'hui, aucune réflexion n'est menée. On nous arrête le PINEL.
04:14 Le PINEL, globalement, c'est les investisseurs. Donc il faut se dire que c'est des investisseurs qui investissent un ou deux logements pour leur retraite,
04:24 les mettent à la location, bénéficient d'avantages fiscaux certes, sauf que les avantages fiscaux, si vous voulez,
04:31 globalement, vous avez un tiers d'avantages fiscaux, mais en rentrée de TVA et de taxes locales, vous en avez deux tiers qui rentrent.
04:41 Donc le gouvernement, en plus, vu que les opérations vont plus se créer, se coupe de cet argent-là.
04:47 Et cet argent-là, qui n'est pas allé dans le bâtiment, qui n'a pas fabriqué de l'emploi, qu'est-ce qui va se passer ?
04:53 Il va aller dans les fonds de pension. Alors que, bien évidemment, puisque les gens le faisaient pour préparer leur retraite,
05:00 ils le mettront dans les fonds de pension. Les fonds de pension ne créeront pas d'emploi.
05:03 Et on va laisser nos concitoyens dans la rue parce qu'on n'aura plus de logement et on n'en a déjà pas suffisamment.
05:08 Le constat que vous faites aussi, c'est 30% de vente de biens en moins depuis 6 mois, donc le début de l'année.
05:16 Vous parlez, vous mettez le gouvernement comme seul coupable, mais il n'y a pas que ça.
05:21 Il y a quand même les crises perpétuelles qui touchent votre secteur depuis des années déjà.
05:26 Les crises, elles sont cycliques. Les crises, elles sont perpétuelles. On a des hausses des coûts des matériaux.
05:31 Là, effectivement, les industriels n'ont pas joué le jeu. Sortie de crise Covid, puis on a eu la crise Covid, comme tout le monde.
05:37 Mais on a toujours réussi à construire. On ne construit pas assez.
05:42 Je veux dire, on ne pourrait pas reprocher au patronat de réclamer de la construction,
05:47 quand effectivement, on a la fondation Abbé Pierre, par exemple, qui réclame ses logements.
05:51 L'union sociale de l'habitat avec qui on a écrit au président de la République le logement social,
05:57 pour dire qu'il fallait relancer la construction. La rénovation énergétique également.
06:03 On nous soupoudre 300 millions d'euros d'aides sur la rénovation énergétique,
06:07 quand on réclame un milliard par an sur les cinq ans à venir, pour être juste dans le plan climat de Paris.
06:16 Et donc là, si vous voulez, on est dans une situation où effectivement, les crises successives durcissent de toute façon
06:24 la capacité de construire et la capacité d'avoir l'accès au crédit pour nos concitoyens.
06:29 Mais quand on leur enlève le prêt à taux zéro, ça ce sont tous les primo-accédants.
06:34 Donc clairement, on va faire une chose, c'est qu'on va privilégier ceux qui ont les moyens d'aller se payer des zones constructibles en campagne.
06:44 Et puis eux, on va les laisser aller s'empiler, alors qu'on le sait qu'enquête après enquête,
06:49 enquête après enquête, nos concitoyens à plus de 80% souhaitent habiter une maison individuelle.
06:54 Stéphane Pouessin, merci beaucoup d'être intervenu aujourd'hui sur France Bleu Touraine.
06:59 Je rappelle que l'Assemblée Générale de la Fédération Française des Bâtiments a lieu ce soir,
07:04 avec l'ensemble des protourangeaux sur justement cette question et la suite donnée justement à ces annonces du gouvernement.
07:10 Merci à vous.