• l’année dernière
Qui sera le prochain sélectionneur des Bleus ? Didier Deschamps doit rencontrer Noël Le Graët la semaine prochaine. A-t-il envie de continuer ? Et si oui, faut-il poursuivre avec lui et laisser Zinédine Zidane en salle d'attente ? La réponse est... oui, pour Maxime Dupuis et Cyril Morin. Le FC Stream Team est à retrouver sur toutes les plateformes de podcast dans la collection Eurosport FC.

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Transcription
00:00 Qui doit être le sélectionneur des Bleus, Maxime ?
00:02 Ou autrement dit, faut-il en changer de Didier Deschamps ?
00:04 Alors déjà, je suis étonné que ce débat n'ait pas existé
00:07 quasiment l'année dernière, en 2021, parce que finalement,
00:10 l'échec de Didier Deschamps, c'est 2021, c'est l'Euro, le huitième de finale.
00:14 Moi-même, ici ou à Bucharest, avais dit que la règle est simple.
00:18 S'il y a un échec, normalement, on parle d'un remplacement.
00:21 Parce que c'est comme ça dans l'histoire des Bleus,
00:23 l'histoire d'une sélection, je trouve que c'est assez sain
00:25 d'être jugé sur des résultats et sur un moment précis.
00:29 Et en l'occurrence, s'il y avait un moment où on pouvait juger
00:31 le bilan de Deschamps sur une compétition, c'était dire
00:35 il s'est raté à l'Euro avec les champions du monde.
00:37 Donc, quelles conclusions on en tire ?
00:39 Par le passé, les conclusions avaient été régulièrement,
00:41 je dis bien régulièrement, de remplacer le sélectionneur.
00:44 Didier Deschamps est resté.
00:46 Il a gagné la Ligue des Nations, il est allé en finale de la Coupe du Monde
00:49 et donc, il a repris la main sur le groupe.
00:50 Et ça, je pense que s'il y a quelque chose sur lequel Dugarry,
00:53 notamment, ne discutera pas, c'est sur le fait qu'il avait bâti son groupe
00:56 comme il fallait et qu'il avait réussi.
00:59 Voilà, il manque la victoire, mais n'empêche que champion du monde en titre,
01:02 aller en finale, ça me paraît quand même un argument.
01:05 Maintenant, il y a deux choses.
01:06 Didier Deschamps, a priori, voudrait continuer.
01:09 Noël Legrête n'y est pas opposé parce qu'il a besoin d'une règle.
01:12 On va jusqu'au demi-final.
01:13 Alors, il y en a beaucoup pour dire que oui, mais
01:15 c'est pas seulement le quantitatif, ça doit être le qualitatif.
01:17 Oui, sauf que c'est du football de nation et que ce qui compte
01:21 dans le football de nation, c'est évidemment les résultats.
01:24 Je vais le redire ici encore une fois, ce qui se passe pendant deux ans.
01:27 Je vais pas dire qu'on s'en fout.
01:28 Ça sert à construire, ça sert à trouver les joueurs.
01:30 Mais on voit bien qu'il y a deux phases en football de nation.
01:34 C'est ce qui se passe pendant un mois, pendant les compétitions
01:36 et ce qui se passe pendant 23 mois avant.
01:39 C'est bien de mettre des 8-0, mettre des 7-0 à tous les petits pays d'Europe
01:43 qui se mal mènent comme ils peuvent.
01:44 Mais n'empêche que c'est pas ça qui compte.
01:46 Sinon, une équipe colmespain serait la reine des sélections.
01:49 Or, c'est pas ainsi que ça fonctionne.
01:51 Et pour conclure cette première partie, sinon je vais être très long.
01:53 Je pense que oui, D. Deschamps mérite de rester à la tête de sélection.
01:57 Quatre ans, je pense que c'est pas une bonne idée
02:00 de lui donner ce blanc-seing pendant quatre ans.
02:02 Et d'ailleurs, Noël Legret l'a dit dans West France de manière ironique.
02:05 Il dit pourquoi pas, je compte 2030.
02:07 Et il a raison.
02:07 Moi, ce que j'imagine, c'est qu'on va aller vers un contrat de deux ans
02:10 et ne pas faire quatre ans, parce que la règle est toujours la même.
02:13 S'il se plantait à l'euro, là, se rouvrirait le débat sans doute plus
02:17 qu'en 2021.
02:19 Et surtout, je pense que la FFF, j'imagine qu'elle est vaccinée
02:22 par le cas de Domenech de 2006-2010, où Domenech repartait pour l'euro 2008
02:27 avec une vision vers 2010 en disant non, mais 2008, ça prépare 2010.
02:30 Non, ça, c'est une connerie.
02:32 Il n'y a pas une compétition qui prépare l'autre.
02:33 La sélection, c'est un temps fort, un moment.
02:36 On ne construit pas sur la durée en sélection.
02:38 Ce qui est assez incroyable, finalement, dans le parcours de D. Deschamps
02:41 avec les bleus, c'est que l'exception, c'est 2021.
02:43 C'est la seule exception.
02:45 Il faut encore une fois,
02:47 je trouve qu'on a un peu la mémoire courte sur la façon dont ce groupe a été monté,
02:51 sur le nombre d'absents qu'il y a eu et sur le fait que Didier Deschamps,
02:55 sa méthodologie, on la connaît, elle reste au fond très risquée,
02:59 c'est à dire qu'on ne juge Didier Deschamps que sur des grands tournois.
03:01 Tu l'as dit, les matchs et a priori, les prochains matchs en mars,
03:04 ce sera la même équipe de France, peut être parfois minimaliste, parfois décevante.
03:08 Mais en étant jugé sur les grands tournois, c'est encore plus risqué sur le fond.
03:13 Et là, il nous emmène encore en finale de Coupe du Monde.
03:16 On ne peut même pas dire que ce n'est pas de son fait,
03:20 puisque son groupe a été fait avec des joueurs qu'on n'attendait peut être pas forcément ici.
03:25 Je pense à Colombo Agni, je pense à Marcus Surham.
03:26 Il a été fait aussi grâce à du coaching exceptionnel.
03:31 Sa finale a prouvé que son management, parfois rude,
03:35 revoyait la sortie d'Olivier Giroud en finale de la Coupe du Monde.
03:39 Olivier Giroud, qui est un soldat, qui l'a amené jusque là.
03:41 À ce moment là, on peut dire qu'il y a eu une rupture.
03:45 Et en fait, la suite des événements lui donne presque raison.
03:49 Donc au fond, je suis d'accord avec toi Maxime,
03:51 et c'est surtout qu'aucune nation n'allie et le beau jeu et les beaux résultats.
03:55 Et je pense que tous les amateurs de foot, et même au-delà de ça,
03:58 préfèrent avoir une équipe de France qui va en finale et qui perd dans ses conditions,
04:02 plutôt que d'être une équipe d'Angleterre pleine de classe,
04:04 pleine de talents, pleine d'avenir, mais qui perd ses matchs un petit peu au cordeau
04:08 en étant juste une belle équipe, mais pas forcément une équipe qui gagne.
04:11 Et ça, je pense qu'on a tendance à trop l'oublier, à trop voir ça
04:16 par le prisme du football de club qu'on a l'habitude de voir au quotidien,
04:20 où on parle beaucoup tactique, on parle beaucoup de toutes ces choses là,
04:22 qu'on a le temps de mettre en place quand on est un entraîneur de club,
04:25 mais qu'on n'a pas du tout le temps de mettre en place quand on est sélectionneur.
04:27 Deschamps, il y a une certitude, il sait monter un groupe pour gagner.
04:30 Maintenant, ça n'empêche pas d'ouvrir le sujet Zidane et de dire
04:33 "Est-ce que Zidane serait mieux ?"
04:34 On va prendre ce qu'a dit Christophe Dugarré dans les colonnes de l'équipe.
04:37 Il explique, il y a une analyse à faire sur le jeu et sur les 80 minutes
04:41 qui font partie des plus catastrophiques de l'équipe de France sur les 5 ans
04:43 de dernières années, un jour de finale de Coupe du Monde,
04:45 il me semble que ça mérite un débat.
04:46 Alors il a raison.
04:47 En revanche, là où il est un peu manque de crédibilité,
04:50 c'est-à-dire qu'à un moment de faire des grandes phrases comme ça,
04:52 les 80 minutes qui font partie des plus catastrophiques
04:57 des 50 années de l'équipe de France.
04:59 Alors, il est très gentil Christophe Dugarré,
05:01 mais on pourrait lui raviver sa mémoire,
05:05 lui rappeler qu'il y a peut-être deux, trois matchs où il a fait partie
05:07 qui étaient pires que ce qu'on a vu dimanche.
05:09 Parce qu'il faut rappeler que le football, je le redis,
05:11 c'est un rapport de force et qu'en face, il faut le redire,
05:13 l'Argentine fait 80 minutes d'une qualité extrême,
05:17 de très, très haut niveau et qu'elle gagne le match là-dessus
05:19 sur rapport de force.
05:20 Voilà.
05:20 Donc ça, il faut le rappeler à Christophe Dugarré.
05:22 Et après, si je suis aussi un peu provocateur,
05:25 je me dis qu'OK, là, il nous vend Zinedine Zidane.
05:28 Mais Zinedine Zidane, c'est quoi ?
05:29 C'est un entraîneur qui fait gagner.
05:31 C'est un entraîneur qui a gagné trois Ligues des Champions,
05:32 ce qui est formidable, ce qui vaut bien une Coupe du Monde,
05:34 on va le dire sur le niveau d'exploit.
05:36 Mais est-ce que le Real de Zidane était une équipe
05:40 qui jouait très bien au football ?
05:41 Moi, je n'ai pas cette impression.
05:43 Le Real de Zidane était l'équivalent de l'équipe de France
05:47 de Didier Deschamps, c'est-à-dire une équipe qui domine
05:49 dans les deux surfaces.
05:50 Et de toute façon, ça restera l'alpha et l'oméga du football.
05:53 Effectivement, on peut encore une fois parler de tactique,
05:57 de système, d'animation, etc.
06:00 Mais ce qui compte, le juge de paix, ça restera ça.
06:03 Et dans les plus grands tournois, c'est encore plus visible.
06:05 *Rire*
06:06 [Générique]

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