"Réussir un grand US Open ne sera pas essentiel pour Coric"

  • l’année dernière
A Cincinnati, Borna Coric s'est rappelé au bon souvenir de ceux qui l'avaient oublié. Le Croate a réalisé un parcours exceptionnel en dominant 5 joueurs du Top 20, dont Nadal, pour remporter son premier Masters 1000. Maintenant de là à le voir tout exploser à l'US Open, Arnaud Di Pasquale, Laurent Vergne et Bertrand Milliard n'y croient pas trop, comme ils l'expliquent dans le podcast DiP Impact.

Category

🥇
Sports
Transcript
00:00 Un autre joueur est sorti du bois aussi à Cincinnati, c'est Bornako Rich,
00:03 donc vainqueur surprenant dans l'Oriole et sujet de l'œil de Deep.
00:06 Alors, on va en parler avec Bertrand parce qu'on l'a commenté toute la semaine
00:10 et on a été bluffé par ce joueur.
00:13 C'est une renaissance
00:15 et il a été impressionnant tout au long de son parcours.
00:17 Alors, parce que premier match, enfin, premier match, deuxième match,
00:20 première victoire, donc importante, c'est Nadal.
00:23 Et on se dit bon, OK, mais c'est un Nadal sur le retour.
00:25 C'est pas, ça veut pas dire grand chose.
00:28 C'est un indicateur, mais la route reste très, très longue.
00:30 Et puis derrière, c'est Bautista à goutte, une fessée.
00:32 Et puis derrière, c'est Félix Jaliasime, deux petits c'était puis finalement,
00:36 il laisse que des miettes à ses adversaires.
00:39 Cameron Norrie aussi, je crois, mais en commençant parfois pas très bien,
00:43 d'ailleurs, et puis, et puis, et puis largement au-dessus de tous ses adversaires.
00:49 Il a été dominateur, vraiment en puissance, au service, dans la tronche.
00:52 Il était un peu en mission, comme s'il était habité
00:56 et que nous, on a eu le sentiment avec Bertrand qu'il ne pouvait rien se passer.
00:59 C'est lui qui allait gagner, mais on aurait presque pu le dire.
01:03 Enfin, à partir des quarts, on se disait là, lui,
01:06 il va être très, très, très dur à arrêter.
01:08 Il est allé au bout.
01:09 Enfin, voilà. Donc, c'est pour ça.
01:10 Et je vais même laisser sur l'œil de Deep, c'est l'œil de Deep partagé avec Bertschy.
01:14 Non, il est, oui, merci, Arnaud.
01:17 Il était effectivement en mission.
01:20 Et c'est vrai que c'est des semaines comme ça où tu as un joueur, une joueuse, tu te dis,
01:24 mais il ne va pas perdre parce qu'il est tellement dedans et il joue tellement bien.
01:28 Il est focus et il va aller au bout parce que tout lui réussit.
01:31 Et c'est ce qui s'est passé en finale contre Titipas,
01:33 comme en demi d'ailleurs contre Nouri, il ne fait pas une bonne entame.
01:36 Il fait 14 fautes directes sur les six premiers jeux.
01:37 Et derrière, il est intouchable, il joue super bien.
01:40 Là, contre Titipas, c'est l'autre, c'est Greg.
01:42 C'est le Greg qui fait un très bon début de partie.
01:44 On venait 3-0, 4-1.
01:46 Et derrière, le Rich qui ne se démonte pas, qui débreke
01:49 et qui va ensuite dominer vraiment cette finale jusqu'au bout.
01:53 D'ailleurs, Titipas l'a dit à la fin, il a dit,
01:55 "Ce n'est pas moi qui est mouillé".
01:57 À chaque fois que je joue en finale de Masters 1000 comme ça,
02:01 que je perds, ce n'est pas moi qui est mouillé, c'est que j'ai un robot en face.
02:03 Et c'était un peu ça.
02:04 Il avait réponse à tout, Rich.
02:05 On a vu des passings incroyables, on a vu un jeu de défense impressionnant.
02:09 Il sert bien.
02:10 Moi, ce qui m'a impressionné, c'est que ce joueur, jusqu'à maintenant,
02:12 je le trouvais bon,
02:14 mais il ne m'avait jamais vraiment impressionné.
02:15 Je disais, "Bon, oui, c'est solide",
02:17 mais surtout, il ne plaisait pas plus que ça, avoir joué.
02:21 Et là, je l'ai trouvé cette semaine, après son opération à l'épaule.
02:24 Il faut rappeler qu'il était absent pendant un an.
02:26 Il a pris le temps de revenir.
02:27 Il a d'ailleurs été très intelligent,
02:28 parce qu'il a dit, "Je ne reviens pas, par exemple, à l'Open d'Australie,
02:31 parce que c'est le meilleur des cinq.
02:32 Je pense que je ne suis pas prêt.
02:33 Je préfère attendre Indian Wells".
02:35 Il a donc attendu d'être vraiment prêt, d'être vraiment à 100%.
02:38 Et je pense que c'est un très bon choix,
02:40 parce qu'on voit que finalement, c'est payant,
02:41 plutôt que de revenir, de se reblesser éventuellement.
02:44 Il a récupéré toute cette envie de jouer, cette fraîcheur mentale.
02:48 Le physique va bien.
02:50 Et vraiment, il a été impressionnant.
02:53 Et j'ai trouvé surtout que ses matchs étaient hyper agréables à voir.
02:56 Donc là, je me suis dit, c'est un joueur,
02:58 maintenant j'ai envie de voir ses matchs.
02:59 Il joue super bien.
03:01 Et il propose tout.
03:02 Il fait parfois des services volés sur seconde balle,
03:05 parfois sur première aussi.
03:06 Il varie très bien.
03:07 Il adore le petit jeu.
03:09 Rien à dire, il a des réponses.
03:11 Même si Tsitsipas était très fort aussi dans ce jeu-là.
03:14 Il est physiquement très costaud.
03:16 Et puis, il a dégagé cette espèce d'énergie cette semaine,
03:19 la semaine dernière, cette espèce d'envie,
03:21 qui fait qu'on retrouve un joueur qui va être très dangereux,
03:26 qui est revenu quand même en une semaine,
03:27 de la 152e à la 29e, je crois.
03:30 Il a gagné en gros six mois en une semaine.
03:33 Oui, exactement.
03:34 Là où il espérait revenir dans une demi-saison.
03:38 Tu vois, quand on est blessé comme ça,
03:40 quand on joue avec un classement protégé, ce qui est son cas,
03:42 il n'y a pas beaucoup.
03:42 Il y a neuf tournois si on a été blessé six mois,
03:46 entre six mois et un an.
03:47 Et à 12, ça en est dépassé plus d'un an.
03:49 Il faut en avoir 12, parce qu'il a fait un tout petit peu plus d'un an.
03:52 Et avec ces 12 tournois, il faut réussir à retrouver un classement correct.
03:56 Il ne faut pas se louper.
03:58 Là, il ne s'est pas loupé.
03:58 Là, c'est tout bonus, c'est tout bénéfice pour lui.
04:00 Vous le voyez en épouvantail, vous, dans ce tableau-là, venir ?
04:04 Alors, c'est meilleur des cinq.
04:05 Attention à l'US Open.
04:06 Laurent, on en a parlé pour Caroline Garcia.
04:07 C'est un peu pareil, pour Corvitch, il gagne.
04:09 Mais il va falloir enchaîner.
04:11 Déjà, digérer cette victoire qui était quand même très inattendue.
04:14 On ne va pas se mentir, très, très inattendue même.
04:17 Oui, honnêtement, il y a même un côté surréaliste.
04:20 Depuis qu'il est revenu, il avait gagné quatre matchs sur le circuit Corvitch,
04:26 sur le circuit principal.
04:27 Il a surtout joué en Challenger, d'ailleurs.
04:28 Il a gagné en Challenger, je crois qu'il avait fait une autre finale.
04:31 Donc, ça revenait.
04:34 Mais c'était quand même compliqué.
04:35 Je le disais hier, mi-juillet, il jouait en Challenger en Roumanie.
04:40 Sur terre, je crois, il perdait au premier tour contre le 310e mondial.
04:44 C'est fou.
04:44 À Montréal, il prend 2-3 au premier tour contre Sieditz.
04:47 Oui, et il l'a dit d'ailleurs, il dit, quand je suis arrivé à Cincinnati,
04:51 j'avais fait peut-être mon pire match depuis que je suis revenu contre Sieditz.
04:55 C'était vraiment pas bon du tout.
04:57 Donc, il n'imaginait évidemment pas ce qui allait lui arriver.
05:01 Et ce qui est fou, c'est, Arnaud le disait, les joueurs qu'il a battus.
05:05 Il y a un côté complètement dingue.
05:07 C'est incroyable.
05:08 Musetti, Nadal, Bautista, Agout, Ogi, Aliasim, Nori, qui passent.
05:12 C'est quand même vraiment complètement fou.
05:15 Pour l'anecdote, c'est cinq joueurs du top 20 battus de suite
05:17 pour se refaire son premier Masters 1000.
05:19 Et c'est une première depuis dix ans.
05:20 Trois top 10, quatre des onze premiers.
05:24 C'est Jerzy Janowicz qui l'avait fait la dernière fois.
05:26 C'est le joueur le moins bien classé à gagner un Masters 1000.
05:30 Il supplante Roberto Carretero, dont Laurent Vergne.
05:33 Sur lequel Laurent Vergne avait écrit un grand récit.
05:37 La différence, c'est que Carretero, c'était un vrai 143e.
05:39 Donc, vous voyez qu'il a été 12e.
05:42 Mais après, il faudra voir à court terme, en tout cas,
05:44 quelle est la part du côté un petit peu semaine de rêve où je réussis tout.
05:50 Mais vous en avez parlé, ce que j'ai trouvé le plus intéressant,
05:54 c'est ces deux derniers matchs, justement,
05:56 où on sent que peut-être, arrivé en demi, il commence à se dire...
05:59 Là, peut-être c'est la première fois qu'il réfléchit de la semaine,
06:01 où il se dit "attends, là, vu comment je joue,
06:04 je vais peut-être gagner un Masters 1000, c'est complètement dingue".
06:06 Et il a réussi à surmonter ces deux débuts de match très difficiles.
06:09 Et ça, c'est peut-être encore plus intéressant que ce qu'il a montré
06:14 sur d'autres matchs où il réussissait à peu près tout ce qu'il voulait.
06:17 Maintenant, l'US Open, c'est vraiment autre chose.
06:20 Mais on n'attend pas de Bornako Rich.
06:22 Pourquoi pas, après tout, qu'il fasse un grand US Open, pourquoi pas ?
06:25 Mais ce n'est pas l'essentiel pour lui.
06:26 [Générique]

Recommandée