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Lors de mes études d’écriture musicale, j’ai eu la chance d’avoir pour professeur Yvonne Desportes, très connue pour son précis d’analyse harmonique et d’autres ouvrages pédagogiques, mais qui m’a aussi fait découvrir les richesses que peuvent offrir la polymodie. En vérité, derrière ce terme obscur, se cache une notion très simple. Les compositeurs classiques travaillent selon des règles très contraignantes avec des accords hiérarchisés : Le cinquième degré puis le premier, la sensible prépare la tonique. Dès la seconde moitié 19° siècle, des compositeurs ont voulu se libérer de ces contraintes. Debussy, Wagner, Liszt, puis Emmanuel, Gevaert, etc. C’est aussi une sorte de retour aux sources avec l’utilisation des modes anciens, à cette liberté que connaissaient les troubadours quand l’expression musicale n’était pas restreinte par les règles édictées par l’Église. Certains musiciens de jazz construisent des échelles de sons artificielles. Pour ma part, j’ai décidé de m’inspirer des ragas indiens, dont un hexacorde tiré de l’écoute des œuvres de Ravi Shankar et que j’apprécie particulièrement pour ses qualités expressives, même si je le fais selon une technique purement occidentale. Ce qui est important, c’est que cette multiplicité modale augmente à l’infini la possibilité de chacun de créer sa « propre écriture musicale » selon ce qu’il veut exprimer. L’émotion dicte nos choix et non plus et le compositeur, libéré des lois de « l’apesanteur » tonale, peut donner à ses œuvres une panoplie infinie de couleurs. Parler au cœur plus qu’à l’analyse cérébrale. Je veux offrir aux interprètes des espaces de liberté dans un rubato constant qui leur permette d’être les co-compositeurs de ma musique. La polyrythmie part de ce même principe. Le principe est simple : Une noire n’est pas égale à une noire comme dans une phrase, toutes les syllabes n’ont pas la même valeur. Là-aussi, on trouve ces métriques irrégulières dans la canso médiévale, par exemple dans les descorts d’Aimeric de Peguilhan au 12° siècle, ainsi que dans les musiques traditionnelles indiennes et africaines. Pourtant, le monde classique est encore rythmée par des battements uniformes, le pas de marche des soldats, 1, 2… Parfois, on s’autorise 1, 2, 3, mais toujours avec une régularité métronomique et une hiérarchie incontournable : Temps fort, temps faible, etc. La syncope était la seule liberté qu’on pouvait s’octroyer et il a fallu le sacre du printemps, ce cher Igor Stravinsky, pour qu’on puisse cesser de marcher au pas. En fait, il s’agit de dire : « Je t’aime », en s’étendant sur la première syllabe du verbe aimer. Mais assez parlé pour dire que je veux toucher les cœurs que créer une « cruciverbie » musicale, pour vous inviter à écouter la musique que j’ai composée, non pour qu’elle soit décortiquée par un professeur de musicologie devant des élèves assoupis, mais pour qu’elle soit écoutée, au coin du feu, un verre de cognac à la main ou devant une tasse de
Lors de mes études d’écriture musicale, j’ai eu la chance d’avoir pour professeur Yvonne Desportes, très connue pour son précis d’analyse harmonique et d’autres ouvrages pédagogiques, mais qui m’a aussi fait découvrir les richesses que peuvent offrir la polymodie. En vérité, derrière ce terme obscur, se cache une notion très simple. Les compositeurs classiques travaillent selon des règles très contraignantes avec des accords hiérarchisés : Le cinquième degré puis le premier, la sensible prépare la tonique. Dès la seconde moitié 19° siècle, des compositeurs ont voulu se libérer de ces contraintes. Debussy, Wagner, Liszt, puis Emmanuel, Gevaert, etc. C’est aussi une sorte de retour aux sources avec l’utilisation des modes anciens, à cette liberté que connaissaient les troubadours quand l’expression musicale n’était pas restreinte par les règles édictées par l’Église. Certains musiciens de jazz construisent des échelles de sons artificielles. Pour ma part, j’ai décidé de m’inspirer des ragas indiens, dont un hexacorde tiré de l’écoute des œuvres de Ravi Shankar et que j’apprécie particulièrement pour ses qualités expressives, même si je le fais selon une technique purement occidentale. Ce qui est important, c’est que cette multiplicité modale augmente à l’infini la possibilité de chacun de créer sa « propre écriture musicale » selon ce qu’il veut exprimer. L’émotion dicte nos choix et non plus et le compositeur, libéré des lois de « l’apesanteur » tonale, peut donner à ses œuvres une panoplie infinie de couleurs. Parler au cœur plus qu’à l’analyse cérébrale. Je veux offrir aux interprètes des espaces de liberté dans un rubato constant qui leur permette d’être les co-compositeurs de ma musique. La polyrythmie part de ce même principe. Le principe est simple : Une noire n’est pas égale à une noire comme dans une phrase, toutes les syllabes n’ont pas la même valeur. Là-aussi, on trouve ces métriques irrégulières dans la canso médiévale, par exemple dans les descorts d’Aimeric de Peguilhan au 12° siècle, ainsi que dans les musiques traditionnelles indiennes et africaines. Pourtant, le monde classique est encore rythmée par des battements uniformes, le pas de marche des soldats, 1, 2… Parfois, on s’autorise 1, 2, 3, mais toujours avec une régularité métronomique et une hiérarchie incontournable : Temps fort, temps faible, etc. La syncope était la seule liberté qu’on pouvait s’octroyer et il a fallu le sacre du printemps, ce cher Igor Stravinsky, pour qu’on puisse cesser de marcher au pas. En fait, il s’agit de dire : « Je t’aime », en s’étendant sur la première syllabe du verbe aimer. Mais assez parlé pour dire que je veux toucher les cœurs que créer une « cruciverbie » musicale, pour vous inviter à écouter la musique que j’ai composée, non pour qu’elle soit décortiquée par un professeur de musicologie devant des élèves assoupis, mais pour qu’elle soit écoutée, au coin du feu, un verre de cognac à la main ou devant une tasse de
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14:44 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
14:47 Merci.