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Atelier Ma recherche en 180 briques, en avril 2023, à la Bibliothèque de la Cité des sciences et de l'industrie. Laure Godineau est chercheuse à l'université Sorbonne Paris Nord, nous parle de son métier. Les enfants de l'atelier présentent, à l'aide de légo, ce qu'ils en ont compris.

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Transcription
00:00 Je suis Laure Godineau, et je suis enseignante chercheur en histoire à l'université Sorbonne
00:17 Paris Nord et membre du laboratoire Pleyade.
00:20 Je dirais d'abord que je voulais être architecte.
00:26 Je voulais être architecte parce que j'aimais la ville dans laquelle je vivais et j'aime
00:31 toujours la ville dans laquelle je vis, c'est-à-dire Paris.
00:34 Et ce que j'aimais dans Paris, ce n'était pas tellement les monuments, mais plutôt
00:38 les rues, les quartiers.
00:39 Et puis après, j'ai voulu faire tout à fait autre chose.
00:43 J'ai voulu faire des enquêtes, des enquêtes sur la manière dont les gens vivaient, des
00:48 enquêtes sur la société.
00:49 Et donc aujourd'hui, je dirais que j'ai voulu être sociologue, mais à l'époque, je ne
00:54 savais pas qu'on disait sociologue.
00:56 Et puis finalement, je suis devenue historienne et en fait, je crois que c'est un peu des
01:01 deux.
01:02 Finalement, j'ai conjugué un peu ces deux rêves puisque je suis historienne de la ville
01:06 de Paris, enfin historienne de l'histoire de Paris.
01:09 Et puis, je fais des enquêtes comme historienne.
01:13 Un métier de détective parce que je pose des questions, je me pose des questions et
01:22 je pose des questions à l'histoire.
01:23 Le moment qui m'a le plus marquée, c'est au début de ma carrière.
01:32 J'étais toute jeune chercheuse et c'est la première fois que j'ai ouvert un carton
01:36 qui contenait toutes ces traces, ce qu'on appelle nous, entre historiens, un carton
01:40 d'archives, avec des documents de l'époque sur laquelle je travaille, c'est-à-dire du
01:47 19e siècle.
01:48 Alors, c'était des vieux papiers, des vieux papiers extrêmement jaunis, très friables
01:52 qui se cassaient, avec des épingles rouillées.
01:54 Et ça peut paraître étonnant que c'est ça qui m'a marquée, mais parce qu'une fois
01:59 que je les ai lus, c'était toute la vie qui ressurgissait et toute la vie des hommes
02:05 et des femmes qui avaient été engloutis par le temps et qui réapparaissaient.
02:09 Voilà, tout leur quotidien et tout ce qu'ils avaient vécu.
02:12 J'ai choisi de présenter aujourd'hui, c'est un objet qui est en liaison avec ma recherche
02:22 actuelle et je travaille sur le 19e siècle et plus particulièrement sur la commune de
02:26 Paris, qui est une révolution politique et une révolution sociale à Paris en 1871.
02:34 Alors, au printemps 1871, donc ça fait exactement 152 ans, puisqu'on est au printemps 2023.
02:41 Et ce qui m'intéresse, c'est cet aspect, c'est pourquoi les Parisiens et les Parisiennes
02:48 se sont révoltés.
02:49 Qu'est-ce qu'ils espéraient ? Quels étaient leurs espoirs ?
02:51 Et puis aussi, comment ils ont été réprimés et quelle mémoire on en a de cet événement
02:56 qui était très court, puisque c'est juste deux mois et demi, qui est très loin, puisque
03:01 c'est plus de 150 ans, mais qui marque encore notre présent.
03:04 Et pour présenter donc, et pour aller à la recherche, pour enquêter sur cet événement,
03:11 j'ai choisi deux traces, deux indices.
03:14 Alors le premier, c'est un journal, un journal de l'époque, donc un journal d'il y a plus
03:20 de 150 ans, un journal qui était très lu à l'époque, pendant ces deux mois et demi,
03:24 qui s'appelle "Le père Duchesne", et donc qui se lit comme ça, mais en fait c'est une
03:29 feuille, une grande, grande feuille, qui se plie et qui après forme un journal.
03:35 Donc je vais présenter cette première trace.
03:38 Et puis, je voulais quand même présenter des visages des hommes et des femmes qui se
03:43 sont révoltés, et donc j'ai choisi, alors non pas des originaux de ces hommes, enfin
03:52 de photos de ces hommes et ces femmes, parce qu'il existe beaucoup de photographies, mais
03:56 ces photographies, il y en a beaucoup qui ont été détruites, donc elles sont très
03:59 chères, donc je n'en ai pas sur moi, mais par contre on a beaucoup de reproductions.
04:04 Et donc j'ai choisi de présenter deux objets, qui sont des reproductions de photographies,
04:12 et qui sont des reproductions de photographies de barricades à Paris en mai 1871, et ça
04:18 me permettra aussi de parler de la révolte.
04:20 Ça pour moi, j'ai inventé cette photo, parce que j'ai envie de montrer à mes amis, et
04:50 c'est le mur au cadavre.
04:51 Le mur que j'ai construit, il y a un cadavre qui s'est perdu.
04:55 On a mis un peu de décor.
04:59 Du feu.
05:01 Mon garage.
05:03 Nous avons construit une barricade.
05:09 Comme on ne veut plus de rois et de reines.
05:14 C'est déjà qu'ils se battent.
05:17 C'est déjà qu'ils se battent.
05:20 C'est déjà qu'ils se battent.
05:21 C'est déjà qu'ils se battent.
05:22 C'est déjà qu'ils se battent.
05:23 C'est déjà qu'ils se battent.
05:24 C'est déjà qu'ils se battent.
05:25 C'est déjà qu'ils se battent.
05:26 C'est déjà qu'ils se battent.
05:27 C'est déjà qu'ils se battent.
05:28 C'est déjà qu'ils se battent.

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