Charlotte d'Ornellas invité de l'émission Vraiment Pas D'accord a déploré le fait que certaines personnes se réjouissaient du soulèvement de Prigogine alors «qu'on ne sait pas ce qui aurait découlé de ce coup d'Etat».
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00:00 Ça m'inspire plusieurs choses à la fois ce que vous dites et ce qu'on a vu.
00:04 C'est-à-dire que quand vous dites "on ne savait pas qu'il y avait des négociations",
00:07 il y a dans ce pays de vrais experts de ce sujet qui, eux, ont été infiniment plus prudents
00:14 parce qu'ils prennent en compte depuis le début de ce conflit la complexité inhérente à n'importe quel conflit,
00:19 là en l'occurrence la complexité interne en Russie.
00:22 Et moi, je n'y connais absolument rien, je le dis depuis le début de ce conflit
00:26 parce que je n'ai pas envie de faire croire l'inverse précisément.
00:29 Simplement, hier, j'ai observé, puisque j'observe en revanche, et ça je suis capable de le faire comme n'importe qui,
00:34 les allées et venues idéologiques sur la lecture d'un conflit dans lequel on ne rentre jamais précisément,
00:40 de manière générale.
00:41 Et qu'est-ce que je vois hier ?
00:43 Alors j'allume la radio, puis la télévision, et je vois globalement des gens
00:46 qui espéraient le renversement de Poutine par Prigogine.
00:49 Et je me suis dit "qu'est-ce qui s'est passé en fait ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"
00:53 C'est-à-dire que Vladimir Poutine, aujourd'hui, est clairement responsable de l'invasion de l'Ukraine, etc.
01:01 Il n'y a aucun doute là-dessus.
01:03 Simplement, quand depuis le premier jour, vous ne voyez le conflit que comme,
01:08 enfin dans un immense manichéisme, à la fois entre l'Ukraine et la Russie,
01:12 et en interne en Russie, en vous disant "il y a un méchant et ça vaut pour tout le reste",
01:18 vous finissez par vous dire un matin "Prigogine, quelle bonne nouvelle !"
01:22 Je ne sais pas si on réalise exactement ce qu'on est en train de dire.
01:25 C'est-à-dire, le renversement de Poutine par Prigogine,
01:27 je ne sais pas très bien ce qu'il faut espérer à la fin de ce coup d'État.
01:31 Et moi, à la fin de ce potentiel coup d'État, qu'on nous disait hier,
01:34 donc il y avait d'abord cette question du renversement hallucinant dans le discours,
01:39 en effet, d'un homme qui est déclaré terroriste quelques mois plus tôt,
01:41 et tout le monde était d'accord là-dessus,
01:43 et tout le monde va le redevenir d'ailleurs dans la minute au moment où le coup d'État est avorté.
01:47 Et par ailleurs, il y a d'autres choses.
01:49 J'ai entendu ici et là, la question de la réintégration des soldats de Prigogine
01:55 dans l'armée régulière russe qui a été négociée immédiatement.
01:59 J'ai entendu la question du coup de pression par rapport aux oppositions structurelles,
02:03 et non pas idéologiques, à l'intérieur de l'autocratie russe.
02:07 J'ai entendu parler de tout ça par des gens qui précisément savent de quoi ils parlent.
02:11 Et quand on sait de quoi on parle, forcément c'est beaucoup plus complexe qu'ailleurs.
02:16 Donc il y a deux mondes qui s'affrontent.
02:18 Il y a des gens qui essayent d'analyser exactement ce qui se passe aujourd'hui dans le conflit en Ukraine,
02:22 et il y en a d'autres qui se basent idéologiquement avec en effet leurs envies.
02:27 Et moi je ne trouve pas que Véronique Genest aille si loin que ça dans la caricature
02:30 par rapport aux gens qu'elle dénonce.
02:32 [Générique]