Le 7 avril 1981, alors que l'OM est en deuxième division, le tribunal de commerce rend sa décision et prononce la liquidation de biens et le règlement judiciaire à l'encontre du club. Véritable coup de tonnerre, le personnel est placé en chômage technique et les joueurs professionnels, libérés. L'OM va pourtant être sauvé grâce à ceux que l'on surnomme les Minots : le gardien Marc Lévy, Christian Caminiti, Jacques Lopez, José Anigo, l'entraîneur-joueur Roland Gransart, Eric Terrones (décédé en septembre 2019), Michel Castellani ou encore François Lapinta.
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00:00:00 (bruit de la mer)
00:00:05 (musique)
00:00:28 Pour moi, l'éminent, c'est le foot à l'état pur.
00:00:31 Et cette période-là, ces six matchs-là, c'est ça.
00:00:34 L'image d'Emino, c'est qu'on était tous des Marseillais.
00:00:37 Et c'est ça qui a fait notre force, je pense.
00:00:39 Il ne l'a jamais fait pour l'argent.
00:00:41 Il l'a tout simplement fait pour l'honneur de notre vie.
00:00:43 Quoi qu'il arrive, jusqu'à la fin de notre vie,
00:00:48 on sera liés.
00:00:49 Le club est descendu en deuxième division.
00:00:51 Il aurait fallu qu'il remonte cette année.
00:00:53 Il ne l'a pas fait.
00:00:54 L'OM, c'est fini.
00:00:56 Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé ce matin
00:00:58 la cessation de paiement et la liquidation de biens
00:01:01 de l'Olympique de Marseille.
00:01:03 C'est l'histoire noire de l'OM, en définitive.
00:01:06 C'est l'histoire noire.
00:01:08 D'abord, mon objectif numéro un, c'est d'essayer de remettre
00:01:13 une bonne ambiance au sein du club.
00:01:15 Je suis obligé de dire que les choses ne pouvaient pas durer
00:01:18 telles qu'elles étaient.
00:01:20 Je pense que quand on aime un club, on aime son histoire.
00:01:23 Si on est fan de l'OM, on est fan de l'histoire entière.
00:01:26 On n'a pas besoin d'être entraîneur à 27 ans,
00:01:28 ce n'est pas trop jeune.
00:01:30 Ils pensent tous qu'on est des petits jeunes
00:01:32 et qu'ils vont nous impressionner.
00:01:34 Et là, ils tombent de haut.
00:01:37 Ils tombent tous de haut.
00:01:39 C'est là qu'ils ne comprennent plus.
00:01:41 Quand vous êtes forts comme ça, collectivement,
00:01:49 vous pensez que vous êtes invincibles.
00:01:53 C'était vraiment puissant.
00:01:55 Le mot crée de la dégoût.
00:01:57 C'était ça, l'équipe des Minots.
00:01:59 On crée vraiment de la dégoût.
00:02:01 La rage de vaincre a prévalu, mais dans les tribunes,
00:02:03 certains exaltés ont déjà confondu violence et passion.
00:02:06 Vous savez, comme on dit, il y a des lions,
00:02:08 il y a des gazelles, il y a des brebis.
00:02:10 Nous, on était tous des lions. Tous.
00:02:12 C'était la mentalité des mecs.
00:02:13 Pour aller à la guerre, ils ne sont pas les derniers.
00:02:15 Sur le terrain, d'entrée, il faut comprendre
00:02:18 qu'ils étaient chez nous, qu'on était à Marseille,
00:02:20 qu'on était les Marseillais, que c'est nous qui avons gagné.
00:02:22 De toute façon, maintenant, on s'attend à des rencontres
00:02:26 toujours aussi dures et de plus en plus dures.
00:02:28 Pour un Minot de Marseille jouer à l'OM,
00:02:30 c'était quelque chose de fabuleux.
00:02:32 Nous, quand on embrassait l'équuseux, ce n'était pas pour rien.
00:02:34 Ce tir lointain d'Anigo,
00:02:36 Guigues repoussait la balle sur la transversale,
00:02:38 Santos reprenait de la force.
00:02:40 Le Bono, dont le tir soudain rompt la péresse.
00:02:43 Il y a beaucoup de joueurs qui sont partis petit à petit.
00:02:45 Ils n'ont pas hésité à les sacrifier
00:02:47 sur l'autel de la réussite et de l'ambition.
00:02:50 On n'a pas joué à l'OM.
00:02:52 Non.
00:02:54 On a aidé l'OM à se reconstruire.
00:02:56 Et c'est ce qui vous marque le plus.
00:03:00 Ça vous marque une vie.
00:03:02 Au début, il n'y en a eu qu'une.
00:03:05 Et il n'y en aura qu'une.
00:03:07 Récemment, ma fille m'a demandé,
00:03:14 elle avait 18 ans,
00:03:16 "Papa, j'ai entendu parler, c'est le OM."
00:03:18 "Papa, j'ai entendu parler, c'est quoi les Minots ?"
00:03:20 Donc je lui explique, je lui dis tout simplement,
00:03:23 je lui dis, "Tu sais, c'est une période du club
00:03:26 où le club aurait dû disparaître.
00:03:28 Une bande de potes qui a juste sauvé le club."
00:03:31 Et ils sont, pour la plupart, tombés dans l'anonymat.
00:03:37 Ce que je trouvais juste.
00:03:41 OM ! OM ! OM !
00:03:44 OM ! OM ! OM !
00:03:47 OM ! OM ! OM !
00:03:50 OM ! OM ! OM !
00:03:53 Ce qui ressort de notre équipe,
00:04:07 c'est qu'on est tous des Marseillais,
00:04:09 des quartiers de Marseille, à ce moment-là.
00:04:11 C'est un truc unique, fantastique.
00:04:13 Je suis issu des quartiers Nord de Marseille,
00:04:28 de Saint-Antoine.
00:04:29 C'est un petit quartier qui se trouve vers
00:04:31 Saint-Louis, La Viste,
00:04:33 La Gavotte, Septembre.
00:04:35 Je viens d'un quartier qui s'appelle
00:04:37 Saint-Geneviève.
00:04:39 Toute ma jeunesse s'est passée à Saint-Louis,
00:04:41 jusqu'à ma majorité.
00:04:43 Je passais toute ma jeunesse dans les collines
00:04:45 environnantes, à regarder les autres faire des bêtises,
00:04:47 parce que moi, je n'en faisais pas.
00:04:49 Je viens de la Grande-Massive-Caso,
00:04:51 dans le 12e arrondissement, à côté des Caillols,
00:04:53 à côté de Saint-Martin-d'Abbé.
00:04:54 En fait, ce club-là a sorti quelques stars.
00:04:57 De ce côté, il y avait Michel Ceravino,
00:04:59 qui était avec Michel Patini à la SNAC Laurent.
00:05:01 De ce côté, il y avait Jean-Claude Jorintini,
00:05:03 qui est actuellement à l'Olympique de Marseille,
00:05:05 qui s'occupe de l'élite chez les jeunes.
00:05:07 Un petit peu plus haut, Jean Tigana,
00:05:09 juste un petit peu plus loin,
00:05:11 il y avait Christophe Galtier, il y avait Eric Cantona,
00:05:13 Joël Cantona.
00:05:15 Il y avait des joueurs de qualité qui,
00:05:17 après, ont fait une carrière remarquable.
00:05:19 Josette, il habitait comme cela.
00:05:22 C'était quartier nord de Marseille aussi.
00:05:24 C'était des quartiers ouvriers, c'était le Parti communiste
00:05:26 à fond dans ces quartiers-là, parce que c'était
00:05:28 essentiellement des gens qui travaillaient sur le port.
00:05:30 Et essentiellement, les immigrés,
00:05:32 première génération, nous, c'était
00:05:34 des gens d'origine italienne, espagnole,
00:05:36 portugais, algérien, tunisien.
00:05:38 C'était assez libre.
00:05:40 À l'époque, tu avais un ballon,
00:05:42 et tu avais tout le quartier qui jouait avec.
00:05:44 Il y avait très peu de choses, mais le peu qu'on avait,
00:05:46 on l'exploitait bien et on l'utilisait bien.
00:05:48 Donc, c'était essentiellement du foot.
00:05:50 En ce qui me concerne, c'était le foot du matin au soir.
00:05:52 On s'est rencontrés aussi, ils jouaient pour la SpAT.
00:05:58 Et moi, je jouais à Saint-Antoine,
00:06:00 et on jouait contre des fois, vous voyez.
00:06:02 Et c'est là qu'après, eux, l'OM sont venus
00:06:04 le chercher pour rentrer au centre de formation.
00:06:06 Et moi, on est venus à Saint-Antoine pour jouer à l'OM aussi.
00:06:08 Moi, je suis le plus jeune Marseillais,
00:06:12 et je me demande même que je suis le plus jeune,
00:06:14 peut-être, avec Laurent Paganelli,
00:06:16 à avoir joué en Première Lige.
00:06:18 J'avais 16 ans et 8 mois.
00:06:20 J'ai fait 4 ans au centre de formation.
00:06:22 On appelait ça la villa.
00:06:24 On était une dizaine de minots à être là-dedans.
00:06:30 Il y avait Charles Bonneau, Christian Caminiti,
00:06:32 il y avait Chancel.
00:06:34 Tous les joueurs qui avaient 16 ans, les Alligots,
00:06:36 les Giméco, les Castellani.
00:06:38 François Lapinta, Jacques Lopez,
00:06:40 Jean-Yves Falsini, Marcel Dofalco,
00:06:42 Marc Pascal.
00:06:44 Michel Flos, Marc Lévy, Serge Blum,
00:06:46 Eric Terrones.
00:06:48 Toute la génération qui a une partie
00:06:50 qui a gagné la Coupe Paul-Nicolas,
00:06:52 une partie qui a gagné la Coupe Gambardella.
00:06:54 La Gambardella, c'est la Coupe d'Offense Junior,
00:06:56 tout simplement.
00:06:58 La Gambardella, c'est un véritable indicateur
00:07:00 de la santé, de la formation dans un club.
00:07:02 Et en 1979, en finale,
00:07:04 l'OM bat le RC Lens
00:07:06 avec Jean-Pierre Bade
00:07:08 et Philippe Vercruys.
00:07:10 Lens avec certainement une équipe
00:07:12 qui était meilleure que la nôtre.
00:07:14 Donc on arrive à Lens,
00:07:20 on descend du bus, on rentre dans le hall d'entrée,
00:07:22 à la réception, on voit la Coupe.
00:07:24 Et avant le match,
00:07:26 je me souviens de ça, ils avaient commencé un peu à chambrer
00:07:28 en disant "on va la ramener, on va suivre".
00:07:30 A la 38ème minute, Castellani,
00:07:32 numéro 5 marseillais, d'un tir croisé
00:07:34 au deuxième coup de coup, ouvrait la main.
00:07:36 On a fait une osmose rapidement.
00:07:38 C'était une équipe de copains,
00:07:40 et quand on a fait la finale de la Gambardella,
00:07:42 pour nous c'était un match comme un autre.
00:07:44 Les Marseillais réussissaient à aggraver le score,
00:07:46 De Falco, le numéro 9,
00:07:48 marquait seul dans les cages de Balori.
00:07:50 Score final, 2 à 0 pour Marseille.
00:07:54 On a eu un peu le lendemain quand ils sont arrivés
00:07:56 à l'hôtel pour aller se coucher.
00:07:58 La Coupe, elle était dans l'eau, dans la piscine,
00:08:00 et on criait "où sont les Lensois ?"
00:08:02 Ils ne sont pas sortis.
00:08:04 On avait un état d'esprit qui était
00:08:06 vraiment très largement au-dessus de la moyenne.
00:08:08 Je ne pense pas que ce jour-là, ils auraient pu ramener la Coupe,
00:08:10 c'était impossible.
00:08:12 L'OM gagne la Gambardella et le championnat de France KD
00:08:14 la même année, avec les générations
00:08:16 des garçons qui feront toute l'épopée
00:08:18 des Minots. Moi, je vais me greffer
00:08:20 justement à ces deux générations-là,
00:08:22 qui se connaissent bien et qui ont déjà,
00:08:24 on va dire, c'est le haut niveau.
00:08:26 On n'a jamais eu en France,
00:08:28 par ce jour,
00:08:30 des moins de 16 et des moins de 18
00:08:32 champions de France en même temps.
00:08:34 Jamais.
00:08:36 Vous pensez que les dirigeants actuels
00:08:48 sont capables de remonter le club ?
00:08:50 Je ne sais pas, non.
00:08:52 Vous préfériez les dirigeants avant ?
00:08:54 Les dirigeants avant, oui.
00:08:56 On dit que c'était des escrocs.
00:08:58 C'est des escrocs, mais
00:09:00 il y avait 45 000 personnes. Là, maintenant, il y en a 2 000.
00:09:02 On va voir, hein.
00:09:04 On va gagner un peu de matchs, on va voir.
00:09:06 Le match de l'OM,
00:09:08 c'est un match de la France.
00:09:10 C'est un match de la France.
00:09:12 C'est un match de la France.
00:09:14 C'est un match de la France.
00:09:16 C'est un match de la France.
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00:14:56 C'est un match de la France.
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00:17:02 C'est un match de la France.
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00:17:20 C'est un match de la France.
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00:17:26 C'est un match de la France.
00:17:28 C'est un match de la France.
00:17:30 C'est un match de la France.
00:17:32 C'est un match de la France.
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00:17:40 C'est un match de la France.
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00:18:00 C'est un match de la France.
00:18:02 C'est un match de la France.
00:18:04 C'est un match de la France.
00:18:06 C'est un match de la France.
00:18:08 C'est un match de la France.
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00:19:00 C'est un match de la France.
00:19:02 C'est un match de la France.
00:19:04 C'est un match de la France.
00:19:06 C'est un match de la France.
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00:19:20 C'est un match de la France.
00:19:22 C'est un match de la France.
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00:19:30 C'est un match de la France.
00:19:32 C'est un match de la France.
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00:19:40 C'est un match de la France.
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00:19:52 C'est un match de la France.
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00:19:56 C'est un match de la France.
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00:20:00 C'est un match de la France.
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00:20:12 C'est un match de la France.
00:20:14 C'est un match de la France.
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00:20:22 C'est un match de la France.
00:20:24 C'est un match de la France.
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00:20:36 C'est un match de la France.
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00:20:48 C'est un match de la France.
00:20:50 C'est un match de la France.
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00:21:00 C'est un match de la France.
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00:21:12 C'est un match de la France.
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00:22:00 C'est un match de la France.
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00:22:24 C'est un match de la France.
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00:22:32 C'est un match de la France.
00:22:34 C'est un match de la France.
00:22:36 C'est un match de la France.
00:22:38 C'est un match de la France.
00:22:40 C'est un match de la France.
00:22:42 C'est un match de la France.
00:22:44 C'est un match de la France.
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00:22:54 C'est un match de la France.
00:22:56 C'est un match de la France.
00:22:58 C'est un match de la France.
00:23:00 C'est un match de la France.
00:23:02 C'est un match de la France.
00:23:04 C'est un match de la France.
00:23:06 C'était fait avec des moyens très faibles.
00:23:08 Je me souviens, on a récupéré des joueurs
00:23:10 qui arrivaient de clubs plus ou moins amateurs.
00:23:12 Ce n'étaient pas des mauvais joueurs.
00:23:14 Mais ce n'étaient pas des joueurs
00:23:16 qui te permettaient
00:23:18 d'accéder au niveau supérieur.
00:23:20 Donc là, pareil,
00:23:22 ça a été très vite catastrophique.
00:23:24 Le Brésil,
00:23:26 frange son action,
00:23:28 efface l'adversaire,
00:23:30 va tirer,
00:23:32 et tromper Mijnan.
00:23:34 Toulouse 1, Marseille 0.
00:23:36 Au désenchantement de la descente,
00:23:38 succède le désenchantement
00:23:40 d'une deuxième division
00:23:42 qui n'intéresse personne.
00:23:44 C'est une descente inéluctable.
00:23:46 Une descente de première à deuxième division
00:23:48 qui est très difficile.
00:23:50 C'est une descente
00:23:52 de première à deuxième division
00:23:54 et puis le dépôt de ville.
00:23:56 Je pense que c'était programmé.
00:23:58 Du mois de septembre au mois d'avril,
00:24:00 ça a été une catastrophe.
00:24:02 Tous les mois, il arrivait quelque chose en plus.
00:24:04 Quand le club est en difficulté,
00:24:06 on a un investisseur
00:24:08 du Venezuela.
00:24:10 Le boulevard, c'est du Venezuela, on est d'accord.
00:24:12 Christian Carlini est président,
00:24:14 il est de Corse.
00:24:16 Un jour, il reçoit un coup de fil de Corse
00:24:18 qui s'est installé au Venezuela
00:24:20 pour investir massivement dans l'OM.
00:24:22 Des bolivars.
00:24:24 J'ai déjà pris quelques renseignements concernant cette société.
00:24:26 Cette société d'investissement vénézuélien existe.
00:24:28 Les avocats, les notaires
00:24:30 qui ont signé les papiers
00:24:32 que je détiens existent également.
00:24:34 Maintenant, il ne me reste plus qu'à voir
00:24:36 le déblocage de cet argent.
00:24:38 Les banques devaient se montrer pressantes
00:24:46 et pour avoir un petit sursis,
00:24:48 ils ont sorti une histoire
00:24:50 qu'il y avait des bolivars qui allaient arriver.
00:24:52 A priori, c'est sérieux.
00:24:54 Ils n'inventent pas ce coup de fil.
00:24:56 Mais bon,
00:24:58 on se demande quelle est la fraîcheur
00:25:00 de ce pognon.
00:25:02 Il y a des gens qui sont passionnés par le football.
00:25:04 Ce sont des Marseillais, des Corses Marseillais
00:25:06 qui se trouvent au Venezuela.
00:25:08 Je ne peux pas être au deuxième bureau
00:25:10 pour savoir quel style de personne
00:25:12 et l'origine des fonds qui auraient pu arriver.
00:25:14 Je me rappelle qu'ils viennent dans le vestiaire
00:25:16 à ce moment-là pour nous dire
00:25:18 ne vous inquiétez plus, les gars,
00:25:20 il n'y a plus de soucis.
00:25:22 Quand Carlini parlait, tous se regardaient,
00:25:24 tous se parlaient, mais pour eux, c'était du vent,
00:25:26 c'était de la fumée.
00:25:28 C'est ce guignol qui arrive avec sa belle voiture,
00:25:30 il nous fait miroiter plein de bonnes choses
00:25:32 et puis il ne nous apporte rien.
00:25:34 J'étais jeune et naïf,
00:25:40 mais j'ai cru que le club
00:25:42 allait être sauvé à ce moment-là
00:25:44 par une force extérieure.
00:25:46 Et malheureusement, Christian Carlini,
00:25:56 qui n'était pas
00:25:58 responsable
00:26:00 de la ruine de l'OM,
00:26:02 parce que lui est arrivé, le club était déjà exsangue,
00:26:04 il a cru
00:26:06 en cette manne
00:26:08 prodigieuse, mais bon,
00:26:10 ce n'était pas sérieux.
00:26:12 Ça fait partie du côté folklore
00:26:14 de Marseille,
00:26:16 qui fait rire un moment.
00:26:20 Marseille est au plus mal,
00:26:24 il n'y a même plus de ramasseur de balles,
00:26:26 alors il faut faire
00:26:28 des efforts terribles pour récupérer
00:26:30 ce ballon, il n'y a plus grand-chose à Marseille.
00:26:32 Eux, ils ont pris l'OM pour avoir
00:26:34 un jouet. Je suis le président de l'OM.
00:26:36 Il y avait des problèmes de contrat,
00:26:38 il y avait des problèmes de notoriété,
00:26:40 il y avait des problèmes de poste technique,
00:26:42 tout ça, c'était des problèmes
00:26:44 dont il n'avait aucune conscience.
00:26:46 Et puis, il était encadré de gens qui...
00:26:48 Eh bien, sur le plan purement sportif,
00:26:54 je suis arrivé, la situation du club
00:26:56 n'était pas très brillante,
00:26:58 on était classé modestement.
00:27:00 Alors, que s'était passé, on a coupé le courant,
00:27:04 tout simplement, vous l'avez compris.
00:27:06 Il n'y avait plus d'argent.
00:27:08 On n'avait même plus payé l'électricité au stade.
00:27:10 Mais on pensait qu'on pouvait se redresser,
00:27:12 qu'il y allait y avoir une solution,
00:27:14 mais on était loin d'imaginer ce qui allait se passer par la suite.
00:27:16 Le 2 avril, le tribunal décidera
00:27:18 si l'OM disparaît ou si l'OM continue.
00:27:20 Hier soir,
00:27:22 le conseil municipal s'est réuni
00:27:24 et a décidé de ne plus aider le club.
00:27:26 Je n'ai pas le droit de gaspiller
00:27:28 l'argent des contribuables.
00:27:30 Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé ce matin
00:27:32 la cessation de paiement et la liquidation
00:27:34 de biens de l'Olympique de Marseille.
00:27:36 La liquidation judiciaire,
00:27:38 moi, je l'ai apprise dans les journaux.
00:27:40 On entendait des bruits.
00:27:44 On partait aux entraînements,
00:27:46 on entendait que le club allait mal.
00:27:48 Nous, on se concentrait sur nos matchs de réserve.
00:27:50 On n'était pas conscients.
00:27:52 J'ai vraiment pris conscience
00:27:56 de la catastrophe
00:27:58 le jour où, à un moment donné,
00:28:00 les journaux ont annoncé que le club était mort.
00:28:04 Je pense que c'est un gag.
00:28:06 Tu ne peux pas imaginer que l'Olympique de Marseille
00:28:08 va se retrouver un jour en cessation de paiement,
00:28:10 va se retrouver avec des créanciers qui se retournent contre eux,
00:28:12 ne plus avoir la possibilité d'honorer
00:28:14 les contrats des joueurs, les salaires, ainsi de suite.
00:28:16 Donc là, tu t'aperçois que les gens
00:28:18 qui ont géré ça les quelques années auparavant
00:28:20 ont laissé un chantier complètement en ruine.
00:28:22 Dans l'état actuel des choses,
00:28:24 on ne voit pas très bien l'évolution
00:28:26 qu'il pourrait y avoir au sein du club.
00:28:28 Normalement, après liquidation, il n'y a plus rien.
00:28:30 Quand vous avez décélé dans un club,
00:28:32 c'est qu'il n'y a plus rien.
00:28:34 Vous avez une entreprise. C'est une entreprise qui a coulé.
00:28:36 Il n'y avait plus personne dans les bureaux.
00:28:40 Il n'y avait que les joueurs qui s'entraînaient.
00:28:42 Je n'arrive pas à m'imaginer que le club aurait pu disparaître.
00:28:44 Et pourtant, c'était le cas.
00:28:46 Certains dirigeants ont dit
00:28:48 « C'est bon, on met la clé sous la porte,
00:28:50 ce n'est pas la peine de continuer jusqu'à la fin. »
00:28:52 J'ai senti l'angoisse. J'ai senti l'angoisse en me disant
00:28:54 « C'est mort, tu vas rentrer chez toi. »
00:28:56 J'ai pensé qu'avant d'avoir commencé,
00:28:58 ma carrière était finie.
00:29:00 C'est un grand choc.
00:29:02 Nous, on emploie ce terme,
00:29:04 mais on a l'impression qu'à ce moment-là,
00:29:06 l'OM disparaît.
00:29:08 L'OM est mort.
00:29:10 Alors il y avait dans le grand hall
00:29:12 de la section amateur
00:29:14 des gens qui venaient
00:29:16 qui regardaient les comptes, tout ça.
00:29:18 Ça va disparaître.
00:29:20 Mais ce n'est pas possible que ça disparaisse.
00:29:22 Il y avait toutes les miniatures de Coupe de France alignées.
00:29:24 Il y avait tous les trophées des Coupes.
00:29:26 Il y avait tous les trophées des Coupes.
00:29:28 Il y avait tous les trophées des Coupes
00:29:30 qui dataient des premières années de l'OM.
00:29:32 C'est pas possible que ça disparaisse, tout ça.
00:29:34 Et puis, il y a ce bruit qui court
00:29:36 que les instances
00:29:38 dirigeantes du football français
00:29:40 veulent déjà
00:29:42 que la saison de Ligue 2
00:29:44 se termine proprement.
00:29:46 C'est-à-dire qu'il faut que l'OM finisse le championnat.
00:29:48 En fait, nous, on était des jeunes du centre de formation.
00:29:50 Donc, même si on était avec les pros,
00:29:52 on ne sait pas ce qui va se passer.
00:29:54 Et on nous dit qu'il va y avoir des réunions.
00:29:56 Et auxquelles on va devoir assister.
00:29:58 Et qu'il va y avoir un liquidateur.
00:30:00 Et que ce liquidateur, c'est lui qui va décider
00:30:02 si on est conservé,
00:30:04 pas conservé.
00:30:06 Et t'avais un mec qui te coupait la tête en deux secondes.
00:30:08 Les joueurs qui avaient été auditionnés un peu auparavant
00:30:10 voulaient tous en aller.
00:30:12 Mais tu le voyais que les joueurs,
00:30:14 ils n'étaient pas concernés.
00:30:16 Ça les arrangait, la liquidation.
00:30:18 Pour qu'ils puissent partir ailleurs.
00:30:20 La preuve, c'est ce qu'ils ont fait tous.
00:30:22 Et je me suis dit,
00:30:24 on avait demandé à un seul joueur
00:30:26 de rester avec nous.
00:30:28 C'était Michel Ingom.
00:30:30 Il avait réfléchi.
00:30:34 Et puis après, il était parti à Paris.
00:30:36 Nous, on nous convoque dans la salle de la commission amateure
00:30:40 de l'Olympique de Marseille,
00:30:42 sous le vélodrome, sous la tribune de Jambouin.
00:30:44 Et le président de la commission amateure,
00:30:46 qui est M. Amilad Seta,
00:30:48 pour nous dire, nous dévoiler
00:30:50 la question.
00:30:52 Nous dire, nous dévoiler
00:30:54 l'avenir de l'Olympique de Marseille et du club.
00:30:56 En nous disant tout simplement,
00:30:58 aujourd'hui, vous, vous êtes les jeunes,
00:31:00 vous êtes l'avenir du club.
00:31:02 C'est vous qui allez reprendre le flambeau.
00:31:04 C'est vous qui devez soulever le club.
00:31:06 Vous êtes là, vous êtes
00:31:08 les seuls qui restez au club.
00:31:10 Vous ne coûtez rien.
00:31:12 C'est le seul moyen qu'on donne au club.
00:31:14 Ils sont bien obligés
00:31:16 de faire une équipe.
00:31:18 Et faire l'équipe, comment ils font l'équipe ?
00:31:20 C'est les meilleurs jeunes du club.
00:31:22 On est tous convoqués à la salle de réunion,
00:31:30 la salle des amateurs,
00:31:32 pour l'engraçar, apprendre qui va être
00:31:34 l'entraîneur de l'équipe.
00:31:36 Je rentre dans la salle,
00:31:38 M. Sadoul prend la parole,
00:31:40 et me dit,
00:31:42 tu vas être l'entraîneur.
00:31:44 Par contre, il faut que
00:31:46 tu nous assures
00:31:48 de prendre trois points pour éviter la descente.
00:31:50 On nous explique qu'on va garder
00:31:54 seulement deux professionnels.
00:31:56 Il fallait qu'il y ait deux pros dans l'effectif
00:31:58 pour qu'on puisse repartir.
00:32:00 Donc les deux pros qui restaient, c'était Christian et moi.
00:32:02 C'était le plus petit salaire aussi.
00:32:04 Ils sont pros, ils sont obligés de rester,
00:32:06 puisqu'ils étaient avec nous, c'était nos potes.
00:32:08 Ils n'allaient pas dire aussi,
00:32:10 non, on se taille.
00:32:12 On se taille, on reste là.
00:32:14 Est-ce que tu acceptes, Christian ?
00:32:16 Je dis oui, moi j'accepte.
00:32:18 Est-ce que tu acceptes, Michel ? Oui, j'accepte.
00:32:20 Il n'y a pas eu de temps mort.
00:32:22 Je n'ai hésité à aucun moment.
00:32:24 Non, non, non, non.
00:32:26 C'est que c'est mes potes, premièrement,
00:32:28 et puis moi, le but ultime, c'est de jouer à l'OM.
00:32:30 Un minot marseillais,
00:32:32 vous lui dites, qu'est-ce que tu veux ?
00:32:34 Je veux jouer à l'OM.
00:32:36 Voilà, moi je veux jouer à l'OM.
00:32:38 Sans l'équipe des minots, l'OM disparaît.
00:32:40 Et là, on a pris conscience qu'il fallait faire un truc
00:32:42 pour la ville et pour le club,
00:32:44 parce que si on ne faisait pas ça,
00:32:46 l'OM ne pouvait pas disparaître.
00:32:48 L'OM qui disparaît,
00:33:02 non, ça c'est une chose
00:33:04 totalement inadmissible
00:33:06 et impossible, à la fois pour Gaston Defer,
00:33:08 le maire de Marseille, le maire de l'OM,
00:33:10 et pour Jean Sadoul, le président du groupement.
00:33:12 Parce qu'à l'époque, la Ligue s'appelle
00:33:14 le groupement des clubs autorisés.
00:33:16 Donc ils font tout pour que l'OM ne disparaisse pas.
00:33:18 Il y a même un conseil d'administration
00:33:20 du groupement qui propose
00:33:22 des solutions au tribunal administratif
00:33:24 que la dette soit échelonnée
00:33:26 et que l'OM puisse continuer
00:33:28 de vivre financièrement,
00:33:30 administrativement, après reste sportivement,
00:33:32 évidemment, à sauver la place
00:33:34 du club en deuxième division.
00:33:36 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:33:38 Il faut jouer six derniers matchs, on va vouloir jouer six derniers matchs.
00:33:40 Six matchs, gagner un maximum de points.
00:33:42 Mais, attention,
00:33:44 dans les six matchs, on peut descendre.
00:33:46 Au moment où arrive l'OM Grenoble,
00:34:06 il y a une grande curiosité.
00:34:08 Beaucoup de gens se disent
00:34:10 « Enfin, enfin, on va les voir ! »
00:34:12 Parce qu'ils ont gagné la Gambardella,
00:34:14 mais ils ont été introduits
00:34:16 parcimonieusement en équipe première.
00:34:18 Des gens comme Jean-Charles Debono
00:34:20 n'ont encore jamais joué
00:34:22 en équipe première.
00:34:24 De savoir que tu devais jouer au Vélodrome,
00:34:26 remplacer les Sarkaïdos par avant,
00:34:28 et essayer de démontrer quelque chose.
00:34:30 Je n'ai pas dormi de la nuit.
00:34:32 Il est vraiment en attente, le public.
00:34:36 Il veut voir un petit peu.
00:34:38 Ils allaient se demander à quelle sauce
00:34:40 on allait être mangé.
00:34:42 Il y a 6000 personnes qui viennent,
00:34:44 c'est souvent la famille peut-être,
00:34:46 pour qu'ils fassent un petit résultat.
00:34:48 Je me souviens très bien
00:34:50 d'Alvestière, comment on était.
00:34:52 On était tous très excités
00:34:54 à l'idée de faire notre premier match.
00:34:56 On me levait la pression.
00:34:58 Je prenais toujours un ballon et je jonglais.
00:35:00 Tellement j'étais sur-excité,
00:35:02 j'ai frappé en l'air, j'ai cassé le néon
00:35:04 juste avant la rencontre.
00:35:06 Je m'étais un petit peu entaillé, mais c'était pas grave.
00:35:08 On était comme des piles électriques.
00:35:10 Je me souviens d'un truc, c'est que vraiment,
00:35:12 dans ce vestiaire, il fallait plus nous calmer,
00:35:14 plus nous faire redescendre,
00:35:16 que de nous pousser pour aller au stade.
00:35:18 Grenoble, c'était
00:35:20 une équipe milieu-haut
00:35:22 du tableau, qui avait des
00:35:24 vieux roublards
00:35:26 entre guillemets des deux.
00:35:28 Je pense que les grenoblois, quand ils arrivent
00:35:30 pour jouer contre nous, ils ne savent pas ce qui va se passer.
00:35:32 Pour eux, c'est une équipe en délicaissance
00:35:34 totale, complètement à la rue.
00:35:36 Ils se sont dit,
00:35:38 "C'est des jeunes joueurs qu'on ne connaît pas,
00:35:40 qui n'ont jamais joué.
00:35:42 On va leur mettre la pression, on va
00:35:44 les impressionner."
00:35:46 Je me souviens qu'on était très silencieux.
00:35:48 Je pense que
00:35:50 Grenoble a vu dans nos yeux
00:35:52 que ça n'allait pas bien se passer.
00:35:54 Monsieur Gransall a eu les mots pour nous dire,
00:35:56 "Les gars, le Marseille, l'Olympia Marseille
00:35:58 compte sur vous, et on sait les qualités que vous avez."
00:36:00 À partir de là, ça s'est enchaîné.
00:36:02 On ne calculait pas.
00:36:04 Ça a été une grande surprise pour eux.
00:36:06 En fait, je pense que les adversaires,
00:36:16 en voyant cette grosse volonté
00:36:18 de mettre un impact,
00:36:20 ils se disaient, "Mais sur qui on tombe, là ?
00:36:22 Qui sont ces joueurs ?"
00:36:24 "Mais qu'est-ce que c'est ces mecs ?
00:36:28 Ils sont là où ils sortent."
00:36:30 Parce qu'on leur rentrait dedans, on les amenait
00:36:32 où ils n'aimaient pas aller, parce qu'on les bousculait,
00:36:34 parce qu'ils n'arrivaient pas à faire ce qu'ils voulaient.
00:36:36 Et sur ça, on s'est construit le match.
00:36:38 On n'était pas des calculateurs.
00:36:40 On rentrait sur le terrain, c'était pour gagner.
00:36:42 Ce n'était pas pour faire un match nul,
00:36:44 pour tenir un résultat.
00:36:46 D'ailleurs, il n'y avait aucune tactique.
00:36:48 On rentrait sur le terrain,
00:36:50 on jouait un 4-3-3, et point barre.
00:36:52 C'était notre football de calculement.
00:36:54 Maintenant, il y a beaucoup plus de préparation.
00:36:56 Ça part d'un côté, ça part de l'autre.
00:36:58 Tandis que nous, à l'époque,
00:37:00 c'était comme la devise de l'OM,
00:37:02 "Droit au but".
00:37:04 Ce n'était pas l'affluence des grands soirs.
00:37:10 Par contre, j'ai souvenir
00:37:12 de l'engouement du public au fur et à mesure du match,
00:37:14 et surtout de la joie quand Michel Casselani marque.
00:37:24 Un beau but, un beau but.
00:37:26 Il se tourna et il lob le gardien.
00:37:28 Je veux le mettre là, oui.
00:37:30 Exactement dans la lucarne.
00:37:32 On était sur deux.
00:37:36 On savait qu'on n'allait pas le perdre ce match.
00:37:38 À partir du moment où on a joué Grenoble,
00:37:42 on a tous pris conscience que notre niveau
00:37:44 était quand même
00:37:46 en adéquation avec
00:37:48 ce qu'on voulait faire.
00:37:50 Ça, c'est l'aventure des minots.
00:37:52 C'est une victoire en zéro sur Grenoble.
00:37:54 Mais d'un coup,
00:37:56 tout le monde dit, "Tiens,
00:37:58 ces jeunes, je vais aller les voir jouer.
00:38:00 Ces jeunes, ils méritent d'être encouragés."
00:38:02 Et c'est comme ça que ça va naître.
00:38:04 Les médias ont commencé
00:38:12 à se tourner en disant,
00:38:14 "Ah, mais il y a quand même
00:38:16 quelque chose à Marseille."
00:38:18 Et on a eu un moment
00:38:20 où on a dit, "Ah, mais il y a quand même
00:38:22 quelque chose à Marseille."
00:38:24 Quand même des jeunes qui peuvent faire le boulot.
00:38:26 Et puis surtout, avoir gagné la confiance des supporters.
00:38:28 Tu vois ? Du peuple marseillais.
00:38:30 On se rend compte que les jeunes nous encouragent.
00:38:32 Ils sont fiers de nous.
00:38:34 "Les gars, c'est bien.
00:38:36 Vous avez mouillé le maillot. Vous êtes défoncés."
00:38:38 Il y a ça déjà qu'ils ressentent.
00:38:40 On représente la ville.
00:38:46 Et la ville, on était représentatif du fait
00:38:48 que c'est une ville qui est forte,
00:38:50 qui n'abandonne jamais,
00:38:52 qui a la rage de vaincre.
00:38:54 C'est ce qu'ils représentaient.
00:38:56 Les gens ont commencé à nous suivre grâce à ça.
00:38:58 Je me souviens du déplacement qui a été terrible pour nous.
00:39:12 C'est comme si vous étiez à l'armée.
00:39:14 Vous partez à 6h du matin par le train de Marseille-Paris.
00:39:16 Vous arrivez à 4h de l'après-midi.
00:39:18 Vous ne savez même pas où se trouve Corbeil.
00:39:20 Un froid de canard. Vous trouvez un bar.
00:39:22 Vous buvez un café dans un bar.
00:39:24 Il faut des gens qui ne réfléchissent pas trop pour faire ça.
00:39:26 Il n'y avait plus d'argent.
00:39:28 Donc on allait au minimum.
00:39:30 Après le repas, je crois, pour se reposer,
00:39:32 on n'avait pas d'argent pour les chambres.
00:39:34 Donc on est dans le réfectoire dans lequel on a maillé.
00:39:36 On s'est allongé sur les tables.
00:39:44 On a attaqué un match à 90 minutes
00:39:46 dans des conditions incroyables.
00:39:48 Corbeil a recevu l'Olympique de Marseille.
00:39:50 C'est des affiches, c'est ça qu'on ne voit plus maintenant.
00:39:52 Vous rentrez dans une arène, vous lancez la bataille.
00:39:58 Et la bataille, mentalement, vous ne pouvez pas la perdre.
00:40:00 C'est moi.
00:40:08 Le but de l'Olympique de Marseille, c'est un tir de José Anigo.
00:40:10 Le ballon tape sur le poteau.
00:40:12 Et on a perdu à l'envers.
00:40:14 Mais en fin de match,
00:40:16 il y a une petite erreur défensive.
00:40:18 Un ballon perdu.
00:40:20 Et puis Corbeil égalise au dernier moment.
00:40:22 Roland-Grand-Sarc m'a dit
00:40:26 "Ouais, c'est toi, tu n'as pas défendu, tu n'as pas gardé le ballon."
00:40:28 Et sur le coup, on a pris le but.
00:40:30 Qu'est-ce que je te dis ?
00:40:38 La défense, ce n'est pas moi.
00:40:40 C'est Charles, le défenseur, ce n'est pas moi.
00:40:42 Alors faire match nu à Corbeil,
00:40:48 c'est vrai que ce n'est pas une grande gloire.
00:40:50 Mais le match suivant, c'est Toulouse.
00:40:52 Et là, c'est quand même un autre niveau.
00:40:54 On terminait le match, on parlait direct du match d'après.
00:40:56 Baissé, pas grave.
00:40:58 Je me soigne toute la semaine, quand je suis comme ça,
00:41:00 je vais jouer quand même.
00:41:02 Nous, c'était que ça qui nous intéressait après.
00:41:04 On se disait "Oh putain, on va jouer Toulouse, on se laguille."
00:41:06 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:08 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:10 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:12 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:14 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:16 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:18 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:20 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:22 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:24 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:26 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:28 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:30 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:32 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:34 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:36 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:38 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:40 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:42 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:44 Le match de la fin du mois de mars.
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00:41:48 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:50 Le match de la fin du mois de mars.
00:41:52 Le match de la fin du mois de mars.
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00:41:58 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:00 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:02 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:04 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:06 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:08 Le match de la fin du mois de mars.
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00:42:28 Le match de la fin du mois de mars.
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00:42:32 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:34 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:36 Le match de la fin du mois de mars.
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00:42:40 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:42 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:44 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:46 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:48 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:50 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:52 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:54 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:56 Le match de la fin du mois de mars.
00:42:58 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:00 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:02 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:04 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:06 Le match de la fin du mois de mars.
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00:43:10 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:12 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:14 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:16 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:18 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:20 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:22 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:24 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:26 Le match de la fin du mois de mars.
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00:43:30 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:32 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:34 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:36 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:38 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:40 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:42 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:44 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:46 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:48 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:50 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:52 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:54 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:56 Le match de la fin du mois de mars.
00:43:58 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:00 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:02 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:04 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:06 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:08 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:10 Le match de la fin du mois de mars.
00:44:12 Le match de la fin du mois de mars.
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00:48:32 Le match de la fin du mois de mars.
00:48:34 Montpellier c'est une très belle équipe.
00:48:36 C'est la meilleure équipe de ce qu'elle dit.
00:48:38 C'est pourquoi elle avait des joueurs reconnus.
00:48:40 Connus, reconnus.
00:48:42 C'est un peu dangereux.
00:48:44 C'était dimanche après-midi si je me rappelle bien.
00:48:46 Il fait très très beau au stade.
00:48:48 Le stade est assez plein.
00:48:50 On ne veut surtout pas décevoir à ce moment-là.
00:48:54 On faisait le match, on devait le gagner.
00:48:56 Mais on n'avait aucune certitude de quoi que ce soit.
00:48:58 Si le club existait encore.
00:49:00 Si nous on allait retrouver un club
00:49:02 où on travaillait l'année d'après.
00:49:04 Rien du tout.
00:49:06 J'ai un souvenir impérissable de ce match-là.
00:49:08 Dans le sens où je suis dans la tribune aussi.
00:49:10 Et c'est la folie.
00:49:12 L'ambiance à ce stade, c'est la première fois
00:49:14 où quand on est sorti du tunnel.
00:49:16 La partie haute était déjà pleine.
00:49:22 Et pour nous la partie haute déjà pleine,
00:49:24 ça voulait dire que le stade était plein.
00:49:26 On sentait une espèce de brouhaha, un bruit.
00:49:28 Et alors quand on est sorti de là.
00:49:30 Ça a été magique.
00:49:32 L'OM maillot blanc a fait excellente impression
00:49:34 dès le début de la rencontre.
00:49:36 Pourtant sur le coufran tiré par Saramania
00:49:38 à la 18ème minute.
00:49:40 Après même maladresse de part et d'autre.
00:49:42 Sur une interception malheureuse de Lopez.
00:49:44 Le ballon est parvenu à Pasqualetti.
00:49:46 Le voici.
00:49:48 Tir à ras de terre et but pour Montpellier.
00:49:50 En a zéro.
00:49:52 Le match de la fin de semaine.
00:49:58 Le match de la fin de semaine.
00:50:00 Le match de la fin de semaine.
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00:53:14 Le match de la fin de semaine.
00:53:16 C'est comme si un souffle nouveau avait ranimé un moribond, oui.
00:53:21 L'espoir s'est mis à renaître au stade Vélodrome aujourd'hui.
00:53:26 C'est un feu d'artifice.
00:53:28 Alors je ne sais pas comment ils font, parce que je me rappelle qu'il y avait des grillés
00:53:32 qui étaient dangereux.
00:53:33 Je crois qu'ils ramènent vers le retour, ils rentrent sur le terrain.
00:53:35 Ils voulaient tous nous arracher les maillots et tout.
00:53:38 Non, non, je les gardais.
00:53:43 C'est le seul maillot de Mino qui reste et c'est moi qui l'ai.
00:53:46 C'est ce match-là qui a fait qu'on a compris qu'entre les supporters, la ville,
00:53:55 et nous, cette bande de Mino qu'on était, il y avait une connexion qui s'était créée.
00:53:59 Ils ont connu l'OM à 70, ils étaient tout jeunes, ils étaient dans les virages,
00:54:03 et ils parlent beaucoup de ça.
00:54:05 Alors aujourd'hui c'est un peu cette ambiance qu'on a retrouvée et ça les transcende un peu.
00:54:11 J'ai eu une période qui était faste, ça faisait la une de la presse et les transferts,
00:54:17 on faisait rêver les gens en faisant venir les grands joueurs.
00:54:20 Donc quelque part les gens étaient préparés à ça.
00:54:23 Mais là, les gens se sont intéressés à des Mino qui devaient faire la mission
00:54:28 et se sont investis à côté des Mino.
00:54:32 Sa fierté d'être la plupart que des Marseillais et faire plaisir à ses supporters, c'est immense ça.
00:54:40 Je ne sais pas si je ne suis pas plus fier encore parce que je suis Marseillais.
00:54:50 Les Mino, d'un seul coup on leur a dit il faut sauver le club, ils ne s'étaient pas programmés pour sauver le club.
00:55:01 Ils ont sauvé le club parce qu'il y a eu un tel engouement que c'est énorme.
00:55:04 En fait c'est les Mino et Marseille qui ont réussi ce challenge.
00:55:11 Mais nous on a accompli notre mission, notre mission c'était de sauver l'OM, on a sauvé l'OM.
00:55:18 On nous avait donné un contrat, on l'a rempli.
00:55:21 Et ce n'était pas un contrat, c'était un devoir.
00:55:25 On a fait un contrat, on a fait un travail, on a fait un travail, on a fait un travail.
00:55:30 Et on a réussi à sauver l'OM.
00:55:32 Et on a réussi à sauver l'OM.
00:55:34 On nous avait donné un contrat, on l'a rempli. Et ce n'était pas un contrat, c'était un devoir.
00:55:41 Pour le club c'est certainement une des plus belles choses qui soit arrivée dans son histoire.
00:55:46 On est une grande équipe, on est une grande équipe de copains.
00:55:50 Là il y avait une équipe construite.
00:55:53 Il y avait une équipe qui se connaissait, qui avait une histoire, qui avait déjà des bases solides, des racines marseillaises.
00:55:59 Une base sportive, avec les titres qu'on avait remportés.
00:56:04 Avec une culture commune, avec un âge commun.
00:56:07 C'est ça l'important de la structuration d'une équipe.
00:56:10 Surtout l'envie que le club vive encore.
00:56:21 Et pour beaucoup c'est peut-être un essentiel.
00:56:24 Vous arrivez normalement au bout d'un truc.
00:56:26 Parce qu'après les six derniers matchs, vous ne savez pas ce que vous allez devenir.
00:56:29 Le club normalement il n'existe plus.
00:56:31 Même après ces six matchs, ils n'ont pas trouvé de repreneur.
00:56:34 Donc vous êtes en attente de retrouver un président.
00:56:37 Qui vous permette de repartir en professionnel.
00:56:40 De pouvoir payer des gens, des salariés du club, pour que le club fonctionne.
00:56:45 Vous en êtes là.
00:56:49 Pour l'Olympique de Marseille, ce n'est pas tellement original de souhaiter que tout aille pour le mieux dans les mois et les années prochaines.
00:56:58 Je crois que la tâche de Monsieur Cuny sera très difficile.
00:57:04 Tous, je n'enlève aucun joueur, tous ceux qu'on était, inconsciemment, on avait un vrai objectif.
00:57:13 Et cet objectif était commun.
00:57:15 C'était de faire remonter l'OM en première division.
00:57:18 C'est que là on repart pour remonter l'OM.
00:57:22 Et c'est ce que nous avons fait.
00:57:24 C'est ce que nous avons fait.
00:57:26 C'est ce que nous avons fait.
00:57:31 C'est que là on repart pour refaire de Marseille l'entité que c'était.
00:57:37 C'est à dire remettre l'OM au plus haut niveau.
00:57:41 D'avoir l'honneur, c'est bien le mot, l'honneur et le privilège de le faire remonter.
00:57:48 Pour rentrer dans l'histoire de ce club là.
00:57:50 Si on est là, c'est qu'on le mérite.
00:57:52 Et aujourd'hui sur le mérite, on doit prouver aux gens qu'on est capable de le faire.
00:57:56 C'était la volonté.
00:57:57 Ah c'est une nouvelle histoire, c'est écrit.
00:57:59 Vos amis ne vous ont pas traité de fous quand vous avez pris la présidence de l'OM ?
00:58:05 Oui, plusieurs, pour ne pas dire tous.
00:58:08 Il faut bien distinguer cette époque de celle d'aujourd'hui, où les présidents sont rémunérés.
00:58:13 Même quand ils partent avec un coup de pied au cul, ils partent aussi avec un très gros chèque.
00:58:17 A l'époque, ce n'est pas du tout le cas.
00:58:19 A l'époque, on ne gagne que des emmerdements à être président de l'OM.
00:58:22 Christian Carlili, il a fini ruiné.
00:58:25 Est-ce que vous pensez que le plan sportif peut influencer le plan financier
00:58:29 et qu'on puisse permettre de payer vos dettes à terme ?
00:58:32 J'en suis tout à fait convaincu.
00:58:35 Jean Carriot, c'était un bon mec.
00:58:37 Il a misé sur cette équipe là.
00:58:39 Il nous avait dit à tous, je vous fais une totale confiance.
00:58:43 Aujourd'hui, vous êtes responsable du maillot de l'OM.
00:58:46 De la ferveur qu'il y a dans ce stade.
00:58:48 Et nous, la première chose qu'on lui a répondu, c'était "président".
00:58:52 Et j'ai confiance en nous.
00:58:54 On sera là quand il faudra l'être.
00:58:57 De Bono.
00:58:58 Et PAN, un tir de 18 mètres, Castaneda battu.
00:59:03 Pascal, alerté de Falco, bien esselé.
00:59:10 Je pense qu'avec l'aide de l'Om, on fera quelque chose qui sera tout à fait irréprochable.
00:59:17 Je quitte la SNL en laissant un patrimoine qui est chiffré à 1,6 milliard de centimes.
00:59:24 En ayant tout fait à la force du poignet.
00:59:28 Alors Claude Cuny, c'était celui qui est arrivé, qui a mis de l'ordre dans le club.
00:59:34 Le casque à pointe, oui.
00:59:36 Il était tout petit, la petite moustache fine, on aurait dit un Allemand.
00:59:40 Et nous on était là, on s'est dit "mais qui arrive là ?"
00:59:43 La veille de l'entraînement, de la reprise de l'entraînement, il n'y avait pas de terrain d'entraînement.
00:59:47 Il n'y avait pas de maillot, il n'y avait pas de ballon.
00:59:49 Tout est arrivé, Dieu merci, à temps.
00:59:51 Mais c'est extrêmement limite et c'est extrêmement minimum.
00:59:54 Lui ce qu'il aimait c'était l'organisation.
00:59:57 Il a une forme d'organisation qu'il avait créée du côte lest, Nancy Le Royne.
01:00:01 Qu'il voulait reproduire ici à l'OM.
01:00:04 Mais à l'OM, c'est pas Nancy.
01:00:06 Il est connu, reconnu pour être celui qui a fait que Platini a émergé.
01:00:11 Vous savez Michel, ça m'inspire un sentiment de fierté d'avoir réussi
01:00:16 de permettre l'éclosion d'un pareil joueur, d'un pareil talent.
01:00:21 Et j'ajouterais même d'un homme comme lui.
01:00:23 Il a toujours dit qu'il avait fait Platini, je veux bien.
01:00:28 Sauf qu'il n'avait rien fait avec nous.
01:00:30 Et nous on sortait de quelque chose qui était très difficile à faire.
01:00:33 Et qui était très éprouvant mentalement.
01:00:36 Et donc là à un moment donné, je ne pouvais pas venir en disant
01:00:40 voilà on va faire comme ça maintenant.
01:00:42 À la vérité, le tour est un véritable service public.
01:01:03 C'était très carré, très rigoureux.
01:01:06 Alors il y en a qui l'appréciaient, il y en a qui l'appréciaient un petit peu moins.
01:01:09 Ah là là, là c'est compliqué là.
01:01:12 Carieux, il écoutait.
01:01:15 Cuny, non.
01:01:17 Un jour il me dit de toute façon, t'es égal à qu'est-ce que c'est, moi j'ai fait Platini.
01:01:22 Et moi j'ai répondu pourquoi vous en avez pas fait dix quoi ?
01:01:26 À en faire un.
01:01:28 Donc les rapports ils étaient un peu tendus.
01:01:32 Le fond de sa pensée c'est comme il ne les maîtrisait pas, se téléphare en partie.
01:01:36 Et moi je me suis opposé.
01:01:38 Au départ, il n'est pas venu pour me virer quoi.
01:01:45 Enfin, je n'en ai pas cette impression là.
01:01:48 Après c'est autre chose.
01:01:50 Après il m'est retombé dans ses travers.
01:01:53 C'est pas pareil.
01:01:55 Au stade Vélodrome, Martin Cuny a fait un grand tour.
01:01:59 Au stade Vélodrome, Marseille débute le championnat avec une équipe de jeunes joueurs.
01:02:04 De ces jeunes dépend en partie l'avenir de l'OM.
01:02:08 Échange de balle avec son ailier.
01:02:10 Anigo redonne à Santos qui crochette vers le centre, attend la sortie du rosier du gauche.
01:02:15 À la fin des six matchs, on a compris notre niveau.
01:02:20 Et quand on redémarre, on redémarre de la même manière, on commence à redémarrer.
01:02:24 Mais cette fois plus d'ambition, plus de conviction et plus de certitude.
01:02:27 On s'acheminait vers une victoire orléanaise quand sur ce tir lointain d'Anigo,
01:02:32 Guigui repoussait la balle sur la transversale, Santos reprenait de la tête.
01:02:36 2 à 2.
01:02:37 Ce que j'ai ressenti, c'est qu'on était unis.
01:02:44 Et cette union formidable, que nous avons toujours aujourd'hui,
01:02:49 que nous avons toujours aujourd'hui, nous rendait invincibles.
01:02:53 C'est un engrenage, quand tu es invaincu, tu veux le rester.
01:02:56 Et en fait, on a surfé sur ça.
01:02:58 Et effectivement, pour nous, l'objectif, c'était de rester invaincu le plus possible
01:03:02 pour pouvoir maintenir cette énergie, cette force.
01:03:24 Et maintenant, tout d'un coup, c'est le miracle.
01:03:27 Marseille est un des leaders du groupe A de deuxième division.
01:03:31 Comme quoi, on peut faire beaucoup de choses avec les jeunes.
01:03:33 Seul le ballon, le match nous intéressait. Seule la victoire.
01:03:37 Et surtout, la défaite était détestée.
01:03:39 Il y a eu comme quelque chose de spécial, comme une mainmise sur ce groupe.
01:03:45 Une main posée pour nous amener vers un projet.
01:03:48 Et ce sentiment que rien ne pouvait nous arriver, c'est un truc...
01:03:50 Moi, ce que je ressens, et ce que je me remémore, c'est cette force intérieure qu'on a pu avoir
01:03:56 pendant ces matchs-là.
01:03:58 L'impression que jouer contre des joueurs connus ou pas connus
01:04:02 ou reconnus, des mecs expérimentés, pour nous, c'était rien.
01:04:06 Dans le stade, c'est du délire, on y croit.
01:04:13 Et on sait que l'Olympique de Marseille, ce soir, ne pourra pas être battu.
01:04:17 De suite, l'année d'après, il y a eu l'espoir de la remonter en première division.
01:04:20 Tu le ressens à l'entraînement, tu le ressens quand tu vas voir les matchs au stade.
01:04:24 Toulouse, je voulais monter.
01:04:28 Ils avaient récupéré Arnzenbrink, qui avait gagné la Coupe du Monde avec les Pays-Bas.
01:04:32 Ils avaient une grosse équipe.
01:04:34 Et ce match-là, le stade était plein.
01:04:37 Un monde de fous.
01:04:39 J'ai encore le frisson maintenant.
01:04:41 41 000 pour un match de deuxième division.
01:04:44 10 ans plus tard, OM-Milan, le fameux quart de finale de la Coupe d'Europe, c'est 37 000.
01:04:50 Invincible, pourquoi ?
01:04:58 Parce que je suis certain, et je l'ai ressenti, comme mes partenaires,
01:05:03 que les adversaires avaient peur de nous.
01:05:05 Déjà sous le tunnel.
01:05:07 Il y a ce qu'on peut dire, ce qu'on ne peut pas dire.
01:05:11 Il y a eu des insultes, il y a eu des tartes, il y a eu des choses pas sympas.
01:05:16 Sous le tunnel, quand on regardait les joueurs et qu'on prôtait le crampon au sol,
01:05:21 qu'on leur faisait comprendre qu'ils n'avaient rien à gagner aujourd'hui.
01:05:24 Ici, ça nous appartient. On est chez nous. Il n'y a rien pour nous.
01:05:28 Plus rapide sur la balle et sur l'homme, les Marseillais imposaient une cadence de jeu
01:05:32 qui contrecarait les plans des joueurs tout au sol.
01:05:35 Ça aurait dû marquer, hein.
01:05:38 C'est ça, tu vois ?
01:05:39 La suite, c'était une pression constante qui se concrétisait après une heure d'horloge
01:05:43 par un centre de Santos remis par Sant'Antic.
01:05:46 La balle était récupérée en force par De Bono, dont le tir puissant remettait tout en question.
01:05:51 Tu sens vraiment de la fierté.
01:05:55 Moi, je n'étais pas habitué à marquer.
01:05:57 T'imagines, au milieu des fans de Sip, au milieu des récupérateurs, je courais, je ratissais.
01:06:03 Je n'étais quasiment jamais aux avant-postes.
01:06:08 Mais là, tu marques Toulouse.
01:06:10 Après t'es dans le titre, tu es là devant 42 000 personnes.
01:06:15 En fait, ce n'est pas moi qui marque, c'est l'équipe.
01:06:26 C'était la force.
01:06:29 Tu ne pouvais pas dire que c'était simplement un buteur, l'OM.
01:06:33 C'était l'équipe qui marquait.
01:06:35 On a quand même réussi à réenclencher quelque chose.
01:06:39 20 matchs sans défaite, je n'ai pas l'impression que ce soit arrivé souvent dans l'histoire du club.
01:06:44 Je n'ai jamais imaginé un Célestin jusqu'à ce qu'on perde contre Nîmes,
01:06:56 qu'on perdait contre Nîmes ou qu'on perdait contre qui que ce soit.
01:06:58 On avait tellement de chance.
01:07:00 C'était un rouleau compresseur.
01:07:01 On avait tellement l'habitude d'enchaîner nos matchs.
01:07:04 Il fallait bien qu'on perde un jour.
01:07:05 Il y a une petite fatigue qui se ressentait parce que les matchs auparavant,
01:07:14 on jouait un petit peu moins bien.
01:07:15 Tous nos matchs, c'était des combats.
01:07:17 Il n'y avait pas de marge énorme.
01:07:19 Il fallait y aller.
01:07:21 Vous ne pouvez pas jouer tranquillement.
01:07:23 Comment tu voulais récupérer ?
01:07:24 Tu finissais un match ?
01:07:26 Tu prenais ton panier au pas et tu te fais 10 heures de route,
01:07:30 allongé sur une planche, en train de jouer aux cartes.
01:07:32 Donc, il arrive un moment donné où tu te prends le coup de massue.
01:07:35 En fait, on savait inconsciemment que le jour où on perdait le premier match,
01:07:45 ce ne serait plus jamais pareil.
01:07:47 On est dans le vestiaire, on est abattus.
01:07:49 Il arrive Kuni, il se met à l'entrée de l'entrée.
01:07:52 Il y a trois escaliers.
01:07:54 Il tape dans les mains et il dit, "Maintenant, je vais pouvoir entrer dans le LAR".
01:07:58 C'est triste ce que je vais dire, mais pour eux, dans leur tête,
01:08:05 ce qu'on venait de faire, c'était bien,
01:08:09 mais pas suffisant pour pouvoir prétendre remonter.
01:08:13 Le problème, c'est qu'il avait peur.
01:08:17 Il avait peur de se faire un coup.
01:08:19 Le problème, c'est qu'il avait peur. Il y avait un vrai groupe.
01:08:22 Il avait un même objectif, il avait le même état d'esprit.
01:08:26 C'était un vrai groupe.
01:08:28 Au lieu de se servir de ça pour faire gagner ce groupe,
01:08:33 il a surtout eu peur que son autorité soit érodée et il a cassé le groupe.
01:08:38 Monter en première division, c'est très compliqué à l'époque
01:08:46 parce qu'il y a deux groupes en deuxième division.
01:08:48 Donc, il n'y a que le premier qui monte directement et le deuxième joue les barrages.
01:08:52 L'OM termine troisième derrière Toulouse et Tonon.
01:08:55 C'est déjà bien. Un an auparavant, on n'aurait pas imaginé que l'OM puisse faire aussi bien.
01:09:00 On loupe la montée, on finit troisième et les premières victimes sont
01:09:03 Michel Caccellani et François Lapinta.
01:09:06 Je ne veux pas vous dire la vérité.
01:09:17 Si tu me permets, je n'aimerais pas revenir sur cette période parce que
01:09:21 je n'ai pas envie. Ça serait trop désobligeant de ma part.
01:09:25 Et à partir de ce moment-là, tu casses la dynamique,
01:09:37 tu casses l'amitié, tu casses la force de groupe.
01:09:40 Aujourd'hui, tous les clubs cherchent à ce que le groupe soit le plus uni,
01:09:44 le plus soudé possible pour atteindre un objectif.
01:09:47 Et là, c'était l'inverse. Il faut essayer de la comprendre.
01:09:51 Cette saison-là, elle est mythique parce qu'on bat à Luvon,
01:10:10 parce que le Stade de l'Odrome est en réflexion pour l'Euro 84.
01:10:13 Pour les Marseillais, le Stade de Luvon, c'est le berceau du club.
01:10:16 Avant qu'il y ait le Vélodrome, il y avait Luvon.
01:10:21 C'est là où les pros jouaient.
01:10:23 Luvon, c'est encore un endroit très particulier, très symbolique pour nous.
01:10:27 C'était bien parce que c'est nous qui avons grandi à Luvon.
01:10:31 On a été fabriqués là-bas. C'est un peu la Masia de Barcelone, Luvon.
01:10:37 C'est fabuleux, c'est toute notre jeunesse.
01:10:40 C'est là où on a commencé à fouler la pelouse avec le maillot de l'OM.
01:10:44 Moi, je trouve que c'était extraordinaire.
01:10:48 Parce que Luvon, c'était un tout petit stade, c'était chez nous.
01:10:51 Il y avait peu de gens.
01:10:53 C'est comme pour Yannick, quand les gars allaient jouer en Coupe d'Europe.
01:10:55 Ils se retrouvaient à Fournani, ils disaient "mais c'est le stade d'entraînement".
01:10:58 Mais non, c'est le stade où tu vas jouer garçon.
01:11:02 Et Luvon, c'était le même cas.
01:11:04 C'est-à-dire que quand tu frappais mal au-dessus du but, derrière, il y avait un grillage.
01:11:07 Le ballon, il est dans Luvon. Luvon qui coulait, qui allait à la plage de la Pointe Rouge, en bas.
01:11:12 Jouer à Luvon, c'était tendre un piège aux adversaires.
01:11:15 Les adversaires, ils arrivaient là, dans ce petit stade, ils avaient peur.
01:11:18 Alors je me demande si ça nous a servi ou si ça nous a desservi, cette saison-là.
01:11:25 Parce que le stade Vérodrome, malgré tout, était plus grand.
01:11:29 Puis c'était toujours quelque chose de jouer au stade Vérodrome.
01:11:31 Il y avait un supplément d'âme.
01:11:33 C'est une saison compliquée.
01:11:35 Ils ont aménagé des tribunes, la pelouse n'est pas bonne.
01:11:40 Beaucoup de faux rebonds.
01:11:42 Pas l'ambiance qu'on devait avoir, même si c'était une ambiance champêtre.
01:11:47 Le stade de Luvon ne nous aidait pas.
01:11:50 On avait passé toute notre formation au stade de Luvon.
01:11:55 On avait l'impression de régresser.
01:11:57 Le public n'était pas content de venir là.
01:12:00 Nous, nous étions un petit peu bouleversés parce qu'on connaissait ce terrain par cœur,
01:12:05 mais on connaissait surtout ses défauts.
01:12:07 C'était une année merdique.
01:12:09 C'était une année où on sentait que cette année allait être merdique.
01:12:12 C'était des matchs engagés, des matchs joués l'après-midi.
01:12:18 C'était très folklore, le championnat à Luvon.
01:12:21 Il y a eu des matchs où il y a eu des incidents lourds, forts.
01:12:25 Et puis des matchs retours où il fallait aller.
01:12:28 On était une équipe.
01:12:30 On venait tous des quartiers.
01:12:32 Il faut bien savoir que la plupart on venait des quartiers.
01:12:34 Donc c'est construit comme ça l'histoire des Mignons.
01:12:36 C'est que quand nous on a démarré à l'OM,
01:12:38 que ce soit en cadet ou en junior,
01:12:40 et que tu allais jouer à Mazars ou quoi, où tout le monde voulait te découper,
01:12:43 les gens ne savaient pas que tu avais le maillot de l'OM,
01:12:45 mais que tu étais un enfant des quartiers.
01:12:47 Et ça on l'a gardé.
01:12:56 Là, nos entraînements étaient intenses déjà.
01:12:58 Ce n'était pas comme maintenant.
01:12:59 Les entraînements ça n'a rien à voir maintenant.
01:13:01 Les entraînements de maintenant sont...
01:13:03 Ils sont gérés, il ne faut pas faire ci, il ne faut pas faire là.
01:13:06 Nous, c'était un match.
01:13:09 Nous, entre nous, on jouait notre vie.
01:13:15 Tous les entraînements, on jouait notre vie.
01:13:17 Les entraînements en composition, c'était des matchs en fait.
01:13:20 On s'entraînait avec les protège-tibia parce que chaque entraînement, on s'entrait dedans.
01:13:24 C'était physique, ça ne rigolait pas.
01:13:26 Et ce que l'on mettait aux entraînements,
01:13:28 on le remettait le week-end face aux adversaires.
01:13:30 C'était du quotidien chez nous.
01:13:32 Comment s'entraîner, on jouait.
01:13:34 Les entraînements, c'était chaud.
01:13:36 On mettait de l'impact dans tout ce qu'on faisait.
01:13:38 C'était limite, des fois les séances étaient arrêtées,
01:13:40 même très souvent arrêtées parce qu'il y avait vraiment beaucoup de charge physique.
01:13:45 Mais en fait, c'était notre marque de fabrique.
01:13:47 En fait, tout ce qu'on a mis sur les terrains et ce qu'on a donné
01:13:49 pendant le temps où on a joué, dans les six matchs et après, tout le temps,
01:13:52 c'est tout ce qu'on avait à donner. On donnait 100%.
01:13:54 Et en entraînement, les séances étaient très très dures, très violentes par moments.
01:13:58 Déjà quand on arrivait, on faisait un taureau,
01:14:04 c'est-à-dire un cercle avec deux au milieu.
01:14:07 Et José est au milieu.
01:14:09 Et Marcel Le Falco, qui était toujours un petit chambord, il lui fait un petit pont.
01:14:13 Ah ouais, je ne faisais que des petits ponts.
01:14:15 J'aurais pu en faire dix, je les aurais fait.
01:14:17 Oh là !
01:14:18 Ah non, moi je me régalais, c'était mon style, c'est mon jeu ça.
01:14:21 José, je te préviens, ne t'amuse plus jamais à faire ça.
01:14:24 Et Marcel, il rigolait comme à son habitude.
01:14:27 Il chambrait, il s'amusait un peu trop.
01:14:29 Il avait prévenu.
01:14:30 Et Marcel, je te préviens, ne t'amuse pas.
01:14:32 Le coup d'après, je t'arrache ta cheville.
01:14:34 Et je l'ai attrapé dans un contre et je crois que si vous lui demandez aujourd'hui,
01:14:37 il doit s'en souvenir encore.
01:14:38 Enfoiré ! Il m'a cassé la cheville, ce connard.
01:14:42 Je sortais de blessure en plus.
01:14:43 Et à l'époque, nous les crampons qu'on avait, c'est pas les trucs caoutchouc,
01:14:47 on avait des bons trucs en alu, bien piquants.
01:14:50 Donc là où je l'ai attrapé, je pense que je l'ai bien piqué.
01:14:52 Il est venu à la transpiration, il est tombé dans les pommes.
01:14:55 Je ne sais pas s'il doit s'en rappeler encore.
01:14:57 Il m'est venu à la transpiration et tout, je me suis dit tellement.
01:14:59 Tellement il m'a fait mal.
01:15:00 Il ne rigolait pas lui, c'était un fou.
01:15:02 Et c'était comme ça.
01:15:04 Qu'est-ce que tu voulais faire ?
01:15:05 Chez José, il ne fallait pas le chatouiller.
01:15:07 Parce que le premier ballon, il était déjà neté.
01:15:09 Je n'étais pas le seul parce qu'il y avait des bons bouchers là-dedans.
01:15:13 Ne jamais oublier qu'un deuxième division, c'était terrible à l'époque.
01:15:25 C'était une coupe-gorge.
01:15:26 C'était un combat chaque week-end.
01:15:28 Si tu voulais gagner des matchs, il fallait que tu sois avec les médias.
01:15:32 Pas de cadeau.
01:15:33 Des tacts, c'était des vrais tacts.
01:15:35 À cette époque-là, quand tu t'es attrapé, tu sortais.
01:15:40 C'est que tu t'es bien attrapé, c'est que tu n'avais pas fait attention.
01:15:43 Et celui qui venait te faire mal, il venait pour te faire mal et tu sortais.
01:15:46 Effectivement, quand tu as attrapé quelqu'un, tu mettais KO.
01:15:49 Je me souviens de l'avoir pris au niveau du tibia, avoir cassé le protège-tibia.
01:15:52 Et l'avoir défoncé complètement.
01:15:55 Et effectivement, tu es éjecté.
01:15:58 C'est rollerball.
01:15:59 Tu prends, tu sors.
01:16:00 Pas de caméra, bien sûr.
01:16:02 Très peu de caméra.
01:16:03 Les arbitres laissaient jouer parce qu'il y avait souvent l'avantage.
01:16:07 Les terrers, ils étaient beaucoup bosselés.
01:16:14 Quand tu tactais un joueur, tu avais souvent tendance à aller le ramasser.
01:16:19 Tu t'es attrapé par la crinière et tu te soulevais, puisque personne ne te voyait.
01:16:23 Et le joueur partait et il criait "Oh, lâche-moi".
01:16:25 Et nous, on disait "Oh, Gary, calme-toi.
01:16:27 C'est comme ça que ça va se passer et rien d'autre".
01:16:30 Mais tu pouvais faire des horreurs.
01:16:32 Il n'y a qu'à voir Eric après ce qu'il a continué à faire dans les années 90.
01:16:35 Parce que tu ne pourrais même pas faire une seconde ici, maintenant.
01:16:39 Eric a bien copié sur ce qu'on faisait nous.
01:16:42 C'est vrai que les entraînements à l'époque, ça mettait le pied.
01:16:46 Et surtout, j'ai vu dans les yeux des adversaires des Minots et des défenseurs Minots de l'époque,
01:16:52 j'ai vu la crête de Cantone se déplacer.
01:16:54 Parce que c'est vrai que les Anigo, Caminiti, Lopez,
01:16:57 même les milieuterrains que sont Frazzini, De Bono,
01:17:01 faisaient peur aux adversaires qui les connaissaient de par leur réputation.
01:17:07 Et donc, c'est vrai que je me suis servi de ça quand je suis devenu défenseur.
01:17:10 Parce que je me suis dit "Si j'arrive à me faire craindre de mon adversaire direct,
01:17:14 ça peut me permettre de jouer certains matchs un petit peu plus facilement".
01:17:18 Et oui, en ce sens, j'ai beaucoup appris de mes potes qui étaient en avance sur moi.
01:17:23 Parce que moi, je le répète, j'étais tendre.
01:17:25 Contre Toulon ?
01:17:27 Oh là !
01:17:29 On va dire que c'était dangereux.
01:17:31 Ce n'était pas dangereux pour nous.
01:17:37 C'était très engagé, c'était vraiment deux villes qui s'affrontaient.
01:17:41 C'est un derby du Sud avec tout ce que ça représente,
01:17:43 et surtout que l'arbitrage n'était pas le même.
01:17:45 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:17:47 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:17:49 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:17:51 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:17:53 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:17:55 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:17:58 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:00 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:02 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:04 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:06 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:08 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:10 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:12 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:25 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:27 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:29 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:31 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:33 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:35 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:37 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:39 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:42 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:44 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:46 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:48 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:50 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:52 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:54 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:18:56 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:09 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:11 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:13 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:15 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:17 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:19 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:21 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:23 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:26 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:28 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:30 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:32 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:34 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:36 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:38 C'est un derby de l'Ouest, c'est un derby de l'Ouest.
01:19:40 Il y avait le gros Roland, mon pote là. Il était tellement gros à cette époque-là qu'il mettait une espèce de gaine là.
01:19:48 Mais bon, il envoyait du lot.
01:19:50 Roland, j'ai le souvenir impérissable d'un match à bon rencontre amical entre l'OM et Toulon.
01:19:56 Il jouait 10 mètres derrière le stopper et il coupait tout ce qui partait dans le trou, sans se proprer, sans se figurer.
01:20:03 J'étais plutôt rapide et donc j'arrive à prendre de vitesse toute la défense.
01:20:07 Le problème c'est qu'il y avait Roland qui était derrière tout le monde.
01:20:10 Je lui ai fait un long crochet pour justement ne pas passer trop près de lui.
01:20:14 Et là il me met une reprise de volée dans le ventre.
01:20:17 Je ne sais même pas s'il a pris un jaune.
01:20:19 Et je suis par terre, je le regarde comme ça.
01:20:22 Et il me regarde et il me dit "Mino, j'étais obligé de t'y aller trop vite".
01:20:26 Comme ça. Normal, quoique normal.
01:20:30 L'année où nous jouons à Louvain dans le 82-83, en fin de saison, on perd notre petit prince, Marcel Le Falco.
01:20:39 Le meneur de jeu, le joueur de la partie, le joueur de la partie.
01:20:44 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:20:47 Et je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:20:50 Et je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:20:52 Et je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:20:54 Et je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:20:56 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:20:59 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:01 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:03 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:05 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:07 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:09 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
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01:21:13 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:15 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:17 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:19 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:21 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:23 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:25 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:27 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:29 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:31 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:33 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:35 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:37 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
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01:21:41 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:43 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:45 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:47 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:49 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:51 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:53 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:55 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:57 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:21:59 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:01 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
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01:22:05 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:07 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:09 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:11 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:13 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:15 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:17 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:19 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:21 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:23 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:25 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:27 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:29 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:31 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:33 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:35 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:37 Et c'est là que je me suis dit "Je vais me faire un petit coup".
01:22:49 Dès la première année, si on nous avait mis un joueur de vrai talent
01:22:57 qui aurait su démêler des situations pas compliquées,
01:23:03 chez quelques fois un coufran,
01:23:05 tu vois, une passée décisive,
01:23:07 à un moment donné,
01:23:09 ça l'aurait fait dès la première année.
01:23:11 Il a fallu patienter trois ans pour en arriver là.
01:23:13 Alors pour l'entraîneur Roland Grandsart,
01:23:15 cela représente un profond changement,
01:23:17 alors comment perçoit-il ce changement à travers la venue de ces nouveaux joueurs ?
01:23:23 Je la perçois de mon oeil parce que, premièrement,
01:23:25 ce sont des joueurs de qualité
01:23:27 et des gars qui sont motivés pour réussir avec l'OM.
01:23:31 Par contre, l'année 83-84, là, le choix des joueurs est très bon.
01:23:35 Très clairement, le recrutement est réussi.
01:23:37 Il y a des joueurs d'expérience qui viennent tenir le rôle
01:23:40 que d'autres auparavant n'avaient pas tenu.
01:23:42 Et arrive donc François Abrati, qui a déjà une histoire avec l'OM
01:23:46 et qui est surtout un joueur avec une prestance.
01:23:50 Puis c'est un beau joueur, c'est un super joueur.
01:23:53 François Abrati, c'est un Marseillais.
01:23:55 Il a joué à l'OM en première division de 71 à 79.
01:23:59 Il revient chez lui.
01:24:01 Bouba, qui est pareil, une histoire avec l'OM particulière.
01:24:04 Boubacar, il y a joué, il a gagné la Coupe de France.
01:24:07 Un super buteur qui a joué au très haut niveau.
01:24:10 Et pour moi, l'arrivée de Zarco, l'arrivée,
01:24:13 il manque un joueur à arriver ce mec-là.
01:24:15 Un pied gauche à l'ancienne, avec un pied gauche extraordinaire.
01:24:19 Il avait une faculté à s'entraîner sans déborder,
01:24:23 même dos au but des fois.
01:24:25 Il avait un pied tordu, il a mis des coufrants.
01:24:28 On parlait des coufrants à Julio,
01:24:30 mais le premier mec que j'ai vu mettre des coufrants de 35 m,
01:24:33 c'est Zarco Olarivic.
01:24:35 Le tir puissant et précis de Olarivic
01:24:37 donnait au spectateur un aperçu de la frappe de balle
01:24:40 qui a fait sa réputation.
01:24:43 On perd nos deux premiers matchs,
01:24:45 et là, cette équipe-là, au fil des rencontres,
01:24:48 on prend conscience qu'on a de la qualité,
01:24:50 qu'il faut qu'on monte à tout prix.
01:24:52 But de Boubacar à la 53e minute.
01:24:54 Et un deuxième but sans appel pour le gardien.
01:24:58 Et c'est la nuit où le public est derrière nous,
01:25:01 où le stade s'enflamme, les adversaires leur marchent dessus.
01:25:04 On fait des scores incroyables,
01:25:06 et là on est en train de se faire un petit peu de la tête.
01:25:09 Les adversaires leur marchent dessus,
01:25:11 on fait des scores incroyables,
01:25:13 et là on devient un rouleau compresseur.
01:25:15 La tête piquée de Lopez montée en attaque
01:25:17 ne laissait aucune chance au gardien lyonnais.
01:25:19 Son meilleur match sous le maillot olympien
01:25:21 réussissait du côté droit,
01:25:23 centré pour le Yougoslave de service
01:25:25 qui le prêt cette fois, inscrivait le deuxième but au lac.
01:25:28 Francini, du nouveau lait instantané,
01:25:30 inscrivait le deuxième but de la soirée.
01:25:32 Renouverture de Francini, Paco Rubio redressait la course du ballon
01:25:35 et Pascal, en pleine course, ne laissait aucune chance à De Plane.
01:25:38 Le dernier but, celui qui faisait la différence.
01:25:40 Il y a eu un nombre de luttes exceptionnelles,
01:25:46 ils ont vraiment dominé leur sujet,
01:25:48 même si la lutte a été chaude pour la montée.
01:25:50 Notre rival était Lyon, l'Olympique lyonnais.
01:25:52 Ça a été deux gros matchs face à cette équipe lyonnaise.
01:25:56 Le match allé, Jacques Lopez marque son record nerf.
01:26:00 La tête piquée de Lopez montée en attaque
01:26:02 ne laissait aucune chance au gardien lyonnais.
01:26:06 Il y avait sur les prouesses de Marc Révy aussi, dans la cage.
01:26:10 Qui nous avait sauvé la rencontre.
01:26:15 Et tout se joue au match retour à Gerland.
01:26:18 Ambiance défaite à Gerland, 35 000 spectateurs
01:26:22 et malheureusement quelques groupuscules d'excités.
01:26:25 Des bagarres sporadiques feront une vingtaine de blessés.
01:26:28 Lyon, ça a été le match de fou à Gerland,
01:26:30 où le stade était pété.
01:26:35 Avec une belle équipe lyonnaise,
01:26:37 mais nous on avait fait un sacré gros match là-bas.
01:26:39 La veille du match, les journalistes de Lyon
01:26:42 et leur directeur général à Blanc,
01:26:44 ils essayaient de me distiller le fait
01:26:48 qu'on allait perdre le lendemain.
01:26:50 Et moi j'ai dit non, on va gagner.
01:26:52 Mais gentiment.
01:26:54 J'ai dit je ne vais pas vous dire qu'on va gagner à la dernière minute.
01:26:57 Ça serait prétentieux de ma part.
01:26:59 Pas rigolant.
01:27:00 Au stade Gerland à Lyon, le but inscrit également
01:27:02 à deux minutes de la fin du temps réglementaire
01:27:05 par Paco Rubio cette fois,
01:27:07 assurait pratiquement l'accession de l'Olympique de Marseille
01:27:10 en première division.
01:27:12 Je le sais depuis le moment que ça va monter, je le sens.
01:27:14 Cette équipe-là est trop forte.
01:27:16 Cette équipe qu'on a eue là, c'est une vraie machine de guerre.
01:27:20 On peut la comparer à son niveau,
01:27:24 je parle pour la Ligue 2,
01:27:26 on peut la comparer à ce qu'a fait l'OM en 90.
01:27:29 On peut toutes les années finir champion avec.
01:27:32 Oui, je suis persuadé que l'OM va monter en première division.
01:27:53 Après cette victoire, ça nous a mis sur des bons rails
01:27:56 et on reçoit ton nom.
01:27:58 Il y avait 35 000 spectateurs hier soir pour le Sacre.
01:28:01 L'OM en première division, il y a 4 ans que les supporters
01:28:04 attendaient l'événement.
01:28:06 La montée était assurée auparavant par le succès à Lyon.
01:28:09 Mais mathématiquement, il fallait vraiment la conforter
01:28:12 avec une victoire contre ton nom.
01:28:14 Un cas de victoire, c'est remonter obligatoire en première division.
01:28:17 C'est-à-dire qu'aucune alternative de match nul ou de défaite,
01:28:23 de décevoir ton public,
01:28:25 où il y a 45 000 personnes,
01:28:27 où les gens sont tous en bleu et blanc.
01:28:29 C'était un match où peut-être j'ai ressenti la pression
01:28:34 plus que les autres.
01:28:36 Et là, dans une euphorie, dans un stade volleyball,
01:28:43 a explosé.
01:28:45 Loin d'être inhibé par cette obligation,
01:28:50 cette équipe-là a été à l'image de toute sa saison.
01:28:53 Dans la gorge, ça se resserre.
01:28:57 Il me revient de tous ces bons moments.
01:28:59 Un match fabuleux. 5-0.
01:29:03 Ce n'est qu'à la 53e minute que Marseille réussit son premier but
01:29:08 par Pascal sur un centre de Debonneau.
01:29:12 Et l'OM va l'emporter par 5 buts à 0.
01:29:16 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:19 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:22 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:25 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:28 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:31 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:34 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:37 C'est un match qui a été un peu plus difficile.
01:29:40 5 buts à 0 pour un peu tenant.
01:29:43 Marseille revient en première division.
01:29:46 Vous avez accompli quelque chose qui est quand même assez exceptionnel.
01:29:55 Et alors là, au coup de sifflet final.
01:29:58 La fête au Foren.
01:30:01 Ah, fantastique ça.
01:30:07 Faire le tour d'honneur au stade Vérodrome pour un Marseillais.
01:30:10 Vous croyez que c'est pas quelque chose ?
01:30:13 Je me rappelle de la folie dans le stade.
01:30:23 Je me rappelle du tour d'honneur qu'on a pu faire après.
01:30:26 Plus de maillot, plus de shorts, plus de chaussettes, tous en slip.
01:30:29 Tout s'appaule quasiment.
01:30:32 C'est sur un nuage.
01:30:35 Le public est sur le grillage.
01:30:48 Les gens qui veulent rentrer sur la pelouse,
01:30:53 ils sont sur le grillage.
01:30:56 Les gens qui veulent rentrer sur la pelouse,
01:30:59 ils rentrent sur la pelouse.
01:31:02 Ça a été une folie complète.
01:31:08 Le boulevard Michelet, ça n'appelait pas le boulevard Michelet.
01:31:14 Ça s'appelait le boulevard Olympique de Marseille.
01:31:17 Que du bleu et blanc.
01:31:20 Les gens étaient en folie.
01:31:23 C'est le chant de François Brachi.
01:31:26 Ils sont sur le capot, sur les ailes.
01:31:29 Ils roulent, les têtes dehors, en train de crier de partout.
01:31:32 Je crois que de ma vie,
01:31:38 je n'ai jamais vécu un truc comme ça aussi fort.
01:31:41 C'est magique.
01:31:52 Pour moi, c'est ça l'OM.
01:31:55 C'est le peuple, c'est les supporters,
01:31:58 c'est ces stades en folie.
01:32:01 Ce n'est pas autre chose.
01:32:04 Quand je revois ces images-là,
01:32:11 je me dis qu'on a été super chanceux de les vivre.
01:32:15 C'est un moment très important pour moi.
01:32:18 Je suis très content.
01:32:21 Je suis très content de pouvoir voir mes amis remonter en première division.
01:32:24 C'est normal.
01:32:27 J'ai un grand souvenir.
01:32:30 C'est très important de remonter en première division.
01:32:33 J'ai une occasion de me souvenir.
01:32:36 Je suis très content de m'être rencontré avec mes amis.
01:32:39 Je suis très content de m'être rencontré avec mes amis.
01:32:42 C'est très important de remonter en première division.
01:32:45 J'ai une fierté pour les Minots qui restent dans cette équipe.
01:32:48 J'étais très content pour eux.
01:32:51 J'aurais aimé être là-bas avec eux.
01:32:54 C'est comme ça.
01:32:57 Cette montée en revient à l'équipe des Minots.
01:33:03 Aussi glorieuse.
01:33:06 A tous ceux qui ont vécu les grosses difficultés de ce club.
01:33:09 A tous ceux qui ont porté le maillot de l'OM.
01:33:12 Qui ont joué pour le maillot de l'OM.
01:33:15 Pour l'avoir sur notre dos, sur nos épaules.
01:33:18 Et j'aime bien leur rendre hommage à ceux qui sont partis avant.
01:33:21 A ceux qui n'ont pas participé à cette montée.
01:33:24 Parce que les Minots qui ont participé à ce match face à Tonon.
01:33:27 On avait tous au fond de nous une pensée pour eux.
01:33:30 Et aujourd'hui, je l'ai encore.
01:33:34 J'aime l'idée qu'on va pouvoir transmettre à nos plus jeunes.
01:33:37 A ceux qui ont moins de 20 ans.
01:33:40 A ceux qui parlent du titre de 1993 sans l'avoir vécu.
01:33:43 Parce qu'un grand club, un club historique.
01:33:46 C'est un club qui a de la mémoire.
01:33:49 Et c'est des supporters qui ont de la mémoire.
01:33:52 Et qui se souviennent des bons moments.
01:33:55 Et des moments un peu moins beaux.
01:33:58 Mais qui ont aussi fait l'histoire de ce club.
01:34:02 Allez Romain ! Allez Romain !
01:34:05 Allez Romain ! Allez Romain !
01:34:08 J'étais champion deux fois avec Marseille.
01:34:11 Mais la période des Minots, ça reste vraiment quelque chose à part dans ma tête.
01:34:14 Et je n'ai pas participé, moi comme eux.
01:34:17 Je n'ai pas participé.
01:34:20 Mais je sais que le club qui m'a permis d'être champion après.
01:34:23 C'est grâce à eux.
01:34:26 Et c'est grâce à eux que je suis devenu champion.
01:34:29 Et c'est grâce à eux qu'il n'y en a plus à n'être là.
01:34:32 C'est grâce à eux.
01:34:35 Allez Romain ! Allez Romain !
01:34:38 Sans cette équipe-là qui sauve le club d'une descente en 3ème division.
01:34:41 Et qui remonte en 1ère division.
01:34:44 Peut-être que Bernard Tapie ne vienne pas.
01:34:47 Il n'y a pas de doublé en 89.
01:34:50 Et encore moins de titre de champion d'Europe en 93.
01:34:53 On ne peut pas en perdre !
01:34:56 J'ai vu Eric sauver la Coupe, j'en ai pleuré.
01:34:59 Parce que ça me renvoyait à 10 ans, 15 ans en arrière.
01:35:09 Quand on était à la villa, au centre de formation.
01:35:12 Je me dis "Regarde-moi le semi-noc où on relevait la Coupe d'Europe".
01:35:16 Allez Dibенко ! Dibenko !
01:35:19 Dibenko ! Dibenko !
01:35:22 Dibenko ! Dibenko !
01:35:25 Ce qu'on a vécu, on l'a vécu comme une famille.
01:35:29 On ne l'a pas vécu comme des joueurs de foot.
01:35:32 Et je sais que quoi qu'il arrive, jusqu'à la fin de notre vie, on sera liés.
01:35:35 On sera liés.
01:35:38 C'est une chance extraordinaire de toujours en même temps, au même moment, dans un grand club.
01:35:41 Vous le voyez très peu.
01:35:45 C'est une bande de potes.
01:35:48 Et ça restera toujours une bande de potes.
01:35:51 Parce que malgré tout, on se retrouve, on mange ensemble, on se retrouve, on rigole, on déconne.
01:35:54 On se rappelle les bons souvenirs, les mauvais souvenirs.
01:35:57 Et ça restera toujours ça.
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01:36:41 Les Minots, les Minots avec un M majuscule, ça reste un moment tellement exceptionnel
01:36:44 que peut-être que l'histoire, petit à petit, va leur permettre d'être reconnue à leur juste valeur.
01:36:52 Nous, nous avons écrit une histoire, une page,
01:36:56 qui est différente de ce que l'on attend d'un grand club.
01:37:00 Parce que le challenge est complètement différent.
01:37:04 Ce n'est pas une Coupe de France, ce n'est pas une Coupe d'Europe, ce n'est pas un championnat.
01:37:07 C'est la vie.
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