• l’année dernière
Délia est la seule femme pêcheuse au filet professionnelle du bassin d’Arcachon. Passionnée par son métier, elle nous a présenté les pratiques de cette tradition ancestrale. ⚓️

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Il faut aller travailler le matin en se disant "je suis heureux d'y aller".
00:03 Là on remange le premier filet.
00:05 Bon, alors on est venu chercher des mulets, c'est ce qu'on a trouvé, c'est pas mal.
00:08 Je m'appelle Delia, je suis la seule femme pêcheuse professionnelle au filet du bassin de l'Arcachon.
00:16 Direction Andernas, on va aller chercher là où il n'y a pas beaucoup de profondeur, voir si on peut pêcher quelques mulets.
00:21 Le métier que je travaille particulièrement c'est la pêche au filet mais avec la technique du loup.
00:26 Ça veut dire que j'ai trois filets qui font 400 mètres et je les laisse dans l'eau à peine une demi-heure.
00:32 Ce qui fait que le poisson est extra frais, il est tout vivant quand il remonte à bord, il n'est pas noyé.
00:36 Et ça permet une qualité de chair extra en fait.
00:40 Ça équivaut à la qualité du poisson de ligne.
00:43 C'est atypique quand on me voit sur un bateau parce que, oui je suis une femme,
00:47 mais moi je ne m'en rends pas compte et je reste un pêcheur comme un autre avec les mêmes capacités.
00:52 Alors effectivement j'ai moins de force physique mais j'ai un bateau qui n'est pas plus petit ou plus gros que celui des autres.
00:58 Pour moi ça ne change rien, je reste un pêcheur.
01:00 Après je suis tombée dedans quand j'étais petite et je suis baignée dans ce milieu assez masculin
01:06 mais je ne me suis jamais posé la question ou sentie différente des autres.
01:09 On va faire des zigzags, on va faire du bruit, on va accélérer et décélérer.
01:12 Tiens toi d'ailleurs, ça affole le poisson.
01:15 Ça affole le poisson et il a plus tendance à venir se piéger dans notre filet.
01:18 C'est des techniques un peu à l'ancienne quand même.
01:21 Ah ben complètement.
01:22 Alors on a modernisé la pêche en utilisant de l'hydraulique.
01:27 Heureusement sinon je serais incapable de le faire physiquement,
01:30 je serais incapable de le bien filer à la force de mes propres bras.
01:33 Donc on a modernisé de cette manière mais par contre ça reste une technique de nos ancêtres.
01:39 J'ai fait des études de comptabilité et mon père qui tenait absolument à ce que je continue mes études et que je ne fasse pas de pêche,
01:45 m'a payé des études par alternance.
01:48 Je faisais la pêche avec lui et en contrepartie je devais étudier mais je n'ai jamais ouvert un cahier.
01:53 J'étais mieux à la pêche.
01:54 Passionnée par mon milieu, le bassin d'Arcachon, j'y suis née, c'est chez moi, c'est là que j'ai appris à nager,
01:59 c'est là où j'ai été de suite, dès toute petite, dans l'eau, mettre un masque, aller ramasser des crabes, aller ramasser des coquillages.
02:07 J'étais pêcheure avant d'être maman et j'ai offert à mes enfants une vie qui n'est pas donnée à tous les enfants.
02:15 C'est une organisation parce que forcément on n'a pas des horaires de bureau, ce n'est pas fixe, ça change tous les jours.
02:20 Il y a des jours où on ne va pas travailler parce qu'il fait mauvais temps, d'autres jours où on va travailler le jour et un peu la nuit aussi.
02:25 Ce qui est important pour moi c'est de leur montrer qu'ils ont encore toutes les cartes dans les mains pour faire le métier qu'ils ont envie.
02:33 Je ne dis pas que tous les matins je saute de jour en allant sur le bateau, parce qu'il y a des jours où il ne fait pas beau, où il fait froid,
02:38 mais les trois quarts du temps je suis contente d'aller bosser et ça c'est hyper important.
02:42 [Musique]
02:46 [SILENCE]

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