Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews cet après-midi. Je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle édition, une nouvelle semaine de 90 minutes info.
00:00:06 Les thèmes, les invités aussi pour m'accompagner, je vous les présente juste après. Ce rappel des principaux titres de l'actualité avec Sommeil à l'abidi.
00:00:14 Un abattoir clandestin démantelé à Nice hier soir, 40 moutons étaient entassés dans une pièce d'une dizaine de mètres carrés dans un appartement du quartier d'Elysons.
00:00:25 Deux personnes ont été interpellées. La mairie a missionné un éleveur pour récupérer les animaux et une plainte va être déposée dans la journée.
00:00:33 Le chef de Wagner dans le viseur de Moscou, Evgeny Prigojin, est toujours sous le coup d'une enquête pénale pour sa rébellion abordée.
00:00:41 Et ce, malgré l'annonce du Kremlin samedi soir d'un accord prévoyant l'abandon des poursuites.
00:00:47 Et puis le footballeur Benjamin Mendy, rejugé pour viol et tentative de viol, même s'il a été acquitté en janvier dernier de la plupart des charges qui pesaient contre lui,
00:00:57 restent deux affaires sur lesquelles le jury n'était pas parvenu à un verdict.
00:01:01 Le viol d'une femme de 24 ans en octobre 2020 et une tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
00:01:07 Deux dossiers qui vont être examinés pendant trois semaines.
00:01:13 Et c'est à la une en ce lundi, Emmanuel Macron de retour à Marseille.
00:01:17 Trois jours pour faire le service après-vente de Marseille en grand.
00:01:20 Alors les promesses pour remettre la ville sur les rails ont-elles été tenues ?
00:01:24 Je ne viens pas ici faire des promesses. Je viens prendre des engagements en en demandant.
00:01:30 Je veux que ces promesses deviennent des faits parce que c'est notre devoir.
00:01:35 Tous les engagements pris il y a deux ans ont été tenus et c'est historique.
00:01:41 Un constat, trop d'amendes forfaitaires liées à la consommation de drogue ne sont pas réglées.
00:01:45 Alors qu'à cela ne tienne, on va faire en sorte que le paiement soit immédiat,
00:01:48 avec des policiers munis de terminaux de paiement.
00:01:51 L'argent liquide aussi sera bienvenu. Mais est-ce réaliste ?
00:01:55 On va pouvoir les obliger à payer ou est-ce qu'ils auront le choix de ne pas payer ?
00:01:59 À ce moment-là, je vous le dis très clairement, ils ne paieront jamais.
00:02:01 Et si des fois, ils peuvent éventuellement nous payer en liquide,
00:02:04 donc il y aura des échanges d'argent en liquide.
00:02:07 C'est une mesure très clairement gadget. On rajoute une mission supplémentaire aux policiers.
00:02:12 Et pour m'accompagner cet après-midi, j'ai plaisir à accueillir Sandra Buisson et Elodie Huchard pour la rédaction CNews.
00:02:18 Bonjour à toutes les deux. Bonjour Benjamin Morel.
00:02:20 Je vous rappelle que vous êtes maître de conférence en droit constitutionnel.
00:02:24 Merci à vous d'avoir répondu présent.
00:02:26 Et bonjour Jean-Claude Dassier. Qu'est-ce qui vous impressionne à ce point ?
00:02:29 C'est le pédigré de Benjamin. Vous le connaissez bien.
00:02:32 Ou alors je fais les présentations.
00:02:33 Je fais des présentations comme ça, c'est bien.
00:02:35 Comme de vieux complices, mais néanmoins, je suis toujours impressionné.
00:02:37 Alors, c'est bien. Ça commence sous de bons auspices.
00:02:40 Je vous le disais, le président est à Marseille pour l'acte II de Marseille en grand.
00:02:44 Il avait promis de revenir. On s'en souvient, c'était en septembre 2021.
00:02:48 Et il ne ménage pas sa peine puisqu'il va y rester trois jours.
00:02:51 C'est une sorte de point d'étape sur les travaux, les moyens déployés dans la deuxième ville de France
00:02:56 pour l'amélioration des services publics au sens large.
00:03:00 5 milliards d'euros, c'est l'enveloppe globale, c'est conséquente.
00:03:03 Et il va donc enchaîner les visites sur les thématiques principales
00:03:07 qui ont vu ses moyens alloués. On va les détailler ensemble dans un instant.
00:03:10 Sandra Buisson, bonjour. C'est vous qui avez écouté le président s'exprimer devant les policiers.
00:03:16 C'était sa première allocution depuis son arrivée ce matin.
00:03:20 Ça a commencé avec une visite à l'hôtel de ville.
00:03:22 Il a été reçu par Benoît Payan. Ensuite, l'évêché avec les policiers.
00:03:25 Puis cette prison des baumettes, enfin ce site qui va voir le jour
00:03:29 et où de nouvelles places vont émerger.
00:03:31 Qu'est-ce que vous avez retenu de ces 10-15 minutes de présentation devant les policiers ?
00:03:36 Alors le chef de l'État est venu faire non pas le service après-vente
00:03:40 mais le suivi de ce qu'il avait annoncé fin 2021
00:03:43 puisque notamment sur le plan sécuritaire, il avait annoncé 300 policiers de sécurité publique en plus
00:03:49 et qui ont à l'heure actuelle effectivement pris leur fonction à Marseille.
00:03:53 Le président annonce pour novembre la création d'une CRS à l'image de la CRS 8,
00:03:57 donc une super CRS spécialisée notamment dans les violences urbaines
00:04:02 et pour intensifier la lutte contre la criminalité organisée
00:04:05 et plus précisément celle spécialisée dans le trafic de stupéfiants
00:04:09 qui gangrènent les quartiers de Marseille.
00:04:11 Il confirme l'arrivée d'enquêteurs supplémentaires,
00:04:13 donc 25 de plus annoncés pour le mois de septembre
00:04:16 pour la division criminelle et la brigade de répression du banditisme.
00:04:20 4 enquêteurs de plus sur le volet cyber, c'est-à-dire pour lutter contre la vente de drogue sur les réseaux.
00:04:27 10 techniciens de plus pour la police technique et scientifique
00:04:30 avec un chèque de 275 000 euros supplémentaires pour l'achat de matériel.
00:04:34 Et puis autre annonce, la création d'une task force interministérielle pour, je cite, "lutter contre les caïds".
00:04:40 Ils travailleront en deux concerts, la douane, le FISC, l'APJ et l'URSAF.
00:04:44 Et enfin, il a fait le point sur le renforcement de la sécurisation du port de Marseille.
00:04:49 Le tout vient en complément de son annonce visant les consommateurs de stupéfiants,
00:04:55 puisqu'il a fortement insisté là-dessus au début de son discours,
00:04:58 avec la possibilité, dès la fin de l'été, pour les agents de police et de gendarmerie,
00:05:04 de se faire payer les amendes forfaitaires,
00:05:08 c'est-à-dire que le consommateur qui aura pris une amende forfaitaire pourra la payer sur le champ,
00:05:13 soit avec un TPE, ils seront équipés d'un TPE, ou en cash,
00:05:16 ce qui ne manque pas de faire bondir les représentants syndicaux.
00:05:20 Alors, on va évidemment décliner tous ces thèmes, parce que là vous nous avez fait un panorama.
00:05:25 Je vous vois sourire, Benjamin Morel.
00:05:27 Est-ce que ça vous paraît, à l'échelle de Marseille, qui est quand même la deuxième ville de France,
00:05:30 330 policiers, une super-serie, un commissariat, c'est déjà assez conséquent ?
00:05:35 Alors, si je souriais, c'était sur la question des TPE et du paiement des amendes forfaitaires.
00:05:38 Là, en effet, on peut commencer avec ça si vous voulez.
00:05:40 Ça pose un certain nombre de questions, à la fois en termes de sécurité des policiers,
00:05:44 et même de banalisation de cette situation.
00:05:47 Parce qu'en réalité, ça fait très contrôleur SNCF.
00:05:50 C'est-à-dire que vous avez fraudé, et donc à partir de là, ne vous inquiétez pas,
00:05:55 vous allez payer l'amende et tout ira bien.
00:05:57 Donc, il y a malgré tout une forme de banalisation par rapport au message envoyé,
00:06:00 qui est un message de vraie lutte contre la drogue.
00:06:03 Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait évident,
00:06:05 même si la question du recouvrement des amendes, etc., c'est en effet un problème qui se pose.
00:06:09 Ensuite, sur Marseille en grand, je crois que là-dessus, il faut rendre quand même ce qu'était Emmanuel Macron.
00:06:16 La politique qui a été menée lorsqu'elle a été envisagée il y a deux ans,
00:06:19 on peut discuter de la concrétisation, mais était tout de même relativement ambitieuse
00:06:23 et appuyée sur plusieurs leviers qui étaient des leviers essentiels.
00:06:26 Si on se concentre uniquement sur le sujet sécuritaire,
00:06:29 il y a en effet des choses qui ont été avancées et bien décrites.
00:06:31 Après, je ne suis pas sûr qu'isoler le cas marseillais, à la fois de la région de manière plus large,
00:06:35 et ensuite des problématiques qui se posent en France, soit réellement quelque chose d'efficace.
00:06:40 Évidemment, il y a un microcosme marseillais, mais ça rentre dans une dérégulation plus large.
00:06:44 Et au niveau du trafic de drogue, la question des frontières, de la porosité des frontières au trafic,
00:06:49 fait que, bon an, mal an, lorsque vous avez un marché, une porosité des frontières et des consommateurs,
00:06:54 la drogue trouve son chemin.
00:06:56 Alors certes, la loupe, l'action d'émission Marseille,
00:06:59 il a toujours assumé, Jean-Claude Dessier, de dire que Marseille est une sorte de laboratoire
00:07:05 de ce qui pouvait après se faire ailleurs à plus grande échelle,
00:07:08 parce que ça suppose un certain nombre de moyens, on ne peut pas les reproduire à l'infini partout.
00:07:12 Le simple fait qu'il y reste trois jours, et je crois sans précédent,
00:07:18 il prend même, me semble-t-il, quelques risques, parce que Marseille est une ville compliquée,
00:07:24 politiquement compliquée, socialement compliquée,
00:07:27 et le trafic de drogue est une espèce de, ça ne devrait pas être désagréable avec mes amis marseillais,
00:07:33 mais une espèce d'institution. Il y a plus de 20 morts, 22, 23 depuis le début de l'année.
00:07:38 J'entendais ça tout à l'heure, il y a 800, 850 arrestations de trafiquants,
00:07:44 des petits, des moyens et des gros, surtout des moyens.
00:07:48 Donc c'est un challenge sur le problème de la délinquance, largement issue de la drogue,
00:07:55 c'est un challenge, je ne dirais pas qu'il joue l'avenir du macronisme,
00:07:59 mais enfin, très concrètement, il y va, il mouille sa chemise, il dit "je vais vous donner les moyens"
00:08:04 et il faut souhaiter que les résultats suivent dans six mois, dans huit mois, dans un an.
00:08:09 Après on parlera de la santé, on parlera de l'éducation nationale, où ils refont les écoles.
00:08:13 Gros, gros efforts à Marseille, avec un maire, monsieur Payan,
00:08:19 à qui j'accorderais, si je faisais de la politique, une confiance limitée,
00:08:25 parce que là il lui a préparé un accueil qui était quand même contrasté,
00:08:29 avec des portes fermées alors qu'elles auraient dû être ouvertes pour préparer le voyage,
00:08:32 ça ne s'est pas très bien passé.
00:08:34 Puis là on a vu les images d'un Benoît Payan très souriant, monsieur le président, etc.
00:08:38 C'est un vrai socialiste, c'est un vrai militant socialiste, qui sait s'y prendre,
00:08:44 il a envie quand même que tout le bénéfice ne revienne pas au président de la République.
00:08:49 De temps en temps il faudrait quand même qu'on rappelle que c'est lui le patron, c'est lui le maire,
00:08:53 et c'est lui à qui on devra une amélioration éventuelle.
00:08:56 Et là, j'ai fini, il a dans les jambes, si j'ose dire, un muselier qui est à la tête du conseil régional,
00:09:06 ça marche pas mal, il a une Martine Vassal qui est aussi de droite et qui est au conseil départemental
00:09:13 et grand métropole.
00:09:15 Bon, c'est pas simple, mais c'est pas simple non plus pour le président,
00:09:19 qui me semble-t-il prend un certain risque, mais après tout, il est payé pour ça.
00:09:23 Alors, est-ce qu'il y a un risque politique, pour reprendre l'expression de Jean-Claude,
00:09:26 Élodie Huchard, et globalement, effectivement, cette visite, elle est particulièrement longue.
00:09:30 La première fois quand même, il a fait durer le plaisir aussi.
00:09:34 Oui, mais là, ce que nous dit l'Elysée, et l'Elysée insiste beaucoup là-dessus,
00:09:37 c'est que c'est une visite inédite.
00:09:39 Jamais un président de la République n'aura passé trois jours à Marseille.
00:09:41 On sait aussi les liens particuliers qui unissent Emmanuel Macron et Marseille,
00:09:44 grands supporters de l'OM, ils se font que c'est sa ville de cœur.
00:09:46 Alors, forcément, le risque, c'est qu'on nous explique que 90% des engagements ont été tenus.
00:09:51 Il y a sans doute des améliorations, il y a eu des renforts dans un certain nombre de domaines.
00:09:55 Il y a aussi beaucoup de travaux qui ont été initiés, notamment là, plutôt sur les écoles,
00:09:59 logements, rénovations urbaines, etc., qui prennent plus de temps que prévu,
00:10:03 et ça, on a l'impression qu'ils ne l'avaient pas anticipé,
00:10:05 alors qu'on sait bien que sur du bâti aussi ancien, c'est toujours très long.
00:10:08 Le principal risque politique, c'est de se retrouver confronté à des Marseillais
00:10:12 qui, on peut très bien reconnaître que des efforts et que des moyens financiers,
00:10:15 on le disait, c'est un plan de 5 milliards, mais avec toutes les collectivités territoriales
00:10:18 qui ont réussi derrière, en tout, c'est 15 milliards, en fait, qui se sont mis sur Marseille.
00:10:22 C'est une somme sans précédent, mais il faut des résultats.
00:10:24 Et pour ceux qui habitent notamment dans ces quartiers nord dont on parle souvent,
00:10:27 pour ceux qui n'ont rien demandé, pour ceux qui vivent avec ces délinquants-là,
00:10:30 régulièrement, Emmanuel Macron s'est fait interpeller là-dessus.
00:10:33 Et puis, vous le disiez aussi, justement, politiquement, c'est compliqué,
00:10:36 parce que Benoît Payan, vous savez que par exemple, sur la vidéoprotection,
00:10:39 il y va franchement à reculons et qu'il y a d'un côté, effectivement,
00:10:42 Renaud Muselier, Martine Vassal qui gère le département, la région,
00:10:45 et de l'autre, Benoît Payan, et donc on voit quand même qu'il y a des petites frictions.
00:10:49 Et comme vous le disiez, Benoît Payan, d'un côté, il est très content
00:10:51 que le chef de l'État mette autant de moyens, d'un autre, c'est pas son bilan à lui, ça.
00:10:54 Et il a envie un peu de tirer la couverture.
00:10:56 Oui, il y a toujours, effectivement, des rivalités.
00:10:59 Ça a toujours été le cas.
00:11:01 Mais là, il fait fort quand même Macron, 3 jours sur place,
00:11:03 15 milliards qui viennent s'ajouter au 5 de 2021.
00:11:07 Dans les 15, c'est le global.
00:11:09 Oui, c'est l'enveloppe de l'État.
00:11:11 Donc, c'est erreur. Donc, ça fait 15 milliards au total, c'est beaucoup de sous, quand même.
00:11:14 Alors, tandis qu'on se parle, vous voyez peut-être ces images,
00:11:17 une image qui bouge un peu, mais enfin, c'est la deuxième séquence de la journée.
00:11:21 Il est à la cité des Campaniles, il poursuit donc ses rencontres, Emmanuel Macron.
00:11:25 Ça ne fait que commencer, on le rappelle.
00:11:27 J'aimerais qu'on parle de l'aspect sécuritaire avec un de nos invités à distance.
00:11:32 C'est Bruno Bartocchetti, porte-parole d'Unité ZP Sud.
00:11:36 Bonjour, M. Bartocchetti. Merci de nous rejoindre.
00:11:40 J'aimerais qu'on en vienne peut-être au détail de ce qu'il a dit tout à l'heure.
00:11:44 Tout d'abord, sur les effectifs, sur le commissariat, sur les moyens directs qui sont alloués,
00:11:49 est-ce que ça vous paraît être à la hauteur de l'ambition
00:11:52 ou on prend un petit peu le problème à l'envers aujourd'hui ?
00:11:57 Alors, si vous voulez, ce qui était intéressant,
00:12:01 c'est les renforts que nous avons eus à raison de 300 effectifs,
00:12:05 mais nous avions beaucoup de retard.
00:12:07 Donc c'est très important de donner un souffle, bien sûr, aux policiers,
00:12:11 de travailler déjà en sécurité, c'est-à-dire d'avoir des effectifs nécessaires
00:12:14 pour pouvoir équiper nos véhicules dans de bonnes conditions.
00:12:17 Ensuite, renforcer les enquêteurs pour travailler, et ça, ça a été dit également,
00:12:22 mais c'est qu'un début, il faut aller beaucoup plus loin.
00:12:25 On parle souvent de l'APJ et c'est vrai qu'ils ont un début très difficile,
00:12:28 mais vous avez des enquêteurs dans tous les arrondissements de Marseille
00:12:31 qui sont à bout de souffle parce qu'ils manquent de moyens pour travailler.
00:12:34 Donc, si vous voulez, tout ce problème-là est récurrent,
00:12:38 même si on a eu des renforts, on a, ces dix dernières années,
00:12:41 perdu beaucoup plus d'effectifs que 300, je peux vous l'assurer.
00:12:44 Donc, on revient tout doucement à un niveau zéro,
00:12:47 espérons que les efforts vont continuer.
00:12:49 On a besoin de continuer ces efforts pour pouvoir travailler normalement.
00:12:52 On ne peut pas se rassurer en se disant, voilà, on a quelques effectifs
00:12:55 qui vont arriver en septembre, parce que nous en avons quand même,
00:12:57 peut-être autant qui partent à la retraite ou dans d'autres lieux,
00:13:00 d'autres destinations. Donc, il va falloir continuer ces efforts pour pouvoir travailler.
00:13:04 Et là, j'insiste bien sur les policiers qui vont équiper les véhicules et patrouiller,
00:13:09 ce sera surtout pour sécuriser la population. Je répète très souvent,
00:13:14 ce n'est pas ainsi qu'on va, en tout cas, enrayer les problèmes de stupéfiants à Marseille.
00:13:19 Ça, ça va être pour sécuriser la police.
00:13:21 - Pour l'instant, ce qu'on comprend, c'est que ce n'est pas tant un renforcement
00:13:26 qu'une remise à niveau, comme vous dites.
00:13:28 Et puis, ce sera plutôt une présence qui consiste à, comment dire,
00:13:34 à remettre un peu de liant et à sécuriser, mais pas à lutter
00:13:37 contre les points de deal à proprement parler.
00:13:40 - Disons que, bien sûr, qu'on va les gêner considérablement.
00:13:44 On va travailler aussi. Le policier n'est pas là que pour faire de la présence
00:13:46 et rassurer la population. Bien sûr qu'on va travailler sur des points de deal,
00:13:49 mais pour démanteler les réseaux sur du long terme,
00:13:53 parce qu'un point de deal qui tombe, c'est un autre qui naît presque aussitôt.
00:13:56 Là, il va falloir se donner les moyens juridiques, bien sûr.
00:13:59 La police se présente dans les quartiers pour gêner considérablement les points de deal.
00:14:04 C'est vrai que ça va montrer son efficacité. C'est vrai qu'on doit sécuriser la population.
00:14:08 Et après, si je dois élargir le débat, j'aimerais dire que tout ne doit pas reposer
00:14:12 sur les épaules de la police. Il y a des plans d'urbanisation, vous savez,
00:14:15 qui doivent être mis en place. Et puis, vous savez, Marseille aussi a sa part de responsabilité
00:14:20 dans la sécurité. Je pense à nos élus. Certains sont frileux sur les vidéos de surveillance.
00:14:26 Or, Marseille est très, très étendue, deux fois plus étendue que Paris, par exemple.
00:14:31 C'est là où on doit se donner les moyens, un câblage, un vidéo de surveillance,
00:14:34 pour justement donner des outils supplémentaires aux enquêteurs de travailler sur ces réseaux de stupe.
00:14:38 Donc, il y a tout un maillage qui doit être fait entre les élus, la municipalité,
00:14:43 même si on a commencé déjà à travailler là-dessus, et la police nationale.
00:14:46 Tout ne doit pas être sur les épaules de la police nationale.
00:14:50 Il y a la police municipale aussi qui doit être présente. Elle le fait sérieusement, son travail.
00:14:55 Vous voyez, il y a tout ce maillage. Et c'est ce qui est important de retenir, à mon sens.
00:14:59 – Alors, vous avez entendu peut-être Sandra Buisson tout à l'heure qui disait,
00:15:02 enfin, on l'a tous noté, il y a une levée de bouclier des syndicats,
00:15:06 enfin, ça a grincé quand même des dents, à l'idée de faire payer immédiatement
00:15:11 les fameuses amendes forfaitaires pour les consommateurs,
00:15:14 avec cette idée que 5 000 agents seront munis d'un terminal de paiement,
00:15:19 ou alors le cash sera bienvenu.
00:15:21 Est-ce que vous diriez, c'est pour ça que je citais Rudy Mana tout à l'heure, comme lui,
00:15:24 que c'est une sorte de gadget ?
00:15:26 – Alors, déjà on sait que s'il n'y avait pas de consommateurs,
00:15:32 il n'y aurait peut-être pas autant de trafiquants.
00:15:34 Bon, maintenant, encore une fois, ça confirme finalement mes propos,
00:15:38 sans parler de gadget, nous ne sommes pas des agents du trésor public,
00:15:41 donc pour recouvrir les amendes forfaitaires.
00:15:44 Donc c'est vrai que ça va être une responsabilité,
00:15:46 comment ça va se passer dans nos rangs,
00:15:48 lorsque en face de nous, nous allons avoir un paiement en argent en espèces,
00:15:52 quelqu'un va nous brandir un chèque, enfin, je veux dire,
00:15:55 à un moment donné, nous sommes des flics de terrain,
00:15:58 nous sommes conscients qu'on doit aussi gêner les consommateurs,
00:16:01 mais ça nous met une sacrée responsabilité supplémentaire sur les épaules,
00:16:04 avec ces terminaux et ces moyens de paiement,
00:16:07 et toutes les suspicions qu'il va y avoir,
00:16:11 on va encaisser de l'argent en espèces,
00:16:13 je peux vous garantir que c'est quand même une sacrée responsabilité
00:16:16 et nous allons remettre cet argent,
00:16:18 mais enfin voilà, on va devenir des transporteurs de fonds,
00:16:20 en plus d'être des agents du trésor public,
00:16:22 c'est ça qui est très gênant.
00:16:23 Maintenant, on est conscients qu'on va, avec ces terminaux,
00:16:27 gêner les consommateurs,
00:16:29 mais il va falloir aller vraiment plus loin avec d'autres moyens que ceci.
00:16:33 Ceci reste, sans parler de gadgets,
00:16:37 ça reste très secondaire dans la lutte contre les stupéfiants.
00:16:40 Entendu, on comprend votre message.
00:16:42 Vous restez avec nous, on va continuer cette discussion en plateau.
00:16:45 C'est vrai que Sandra, ça fait grasser des dents,
00:16:48 parce qu'on se dit qu'au fond, il y a une forme de déconnexion
00:16:50 par rapport à la réalité de la difficulté sur le terrain.
00:16:53 Ils n'ont pas que ça à faire en fait.
00:16:55 Alors déjà, ce n'est pas leur boulot d'encaisser de l'argent.
00:16:58 De deux, techniquement, comment va faire un policier ?
00:17:01 Alors effectivement, il y a ce TPE.
00:17:03 Limite, si c'est en carte, ce sera plus simple.
00:17:05 Mais sinon, si c'est en espèces, ils font quoi les agents ?
00:17:08 Ils se ramènent toute la journée avec de l'espèce dans les poches.
00:17:11 C'est leur mettre une deuxième cible dans le dos,
00:17:13 surtout dans des quartiers difficiles.
00:17:15 Combien auront-ils d'argent dans les poches ?
00:17:18 Quand ils disent qu'ils seront des transporteurs de feu,
00:17:20 c'est effectivement un risque.
00:17:24 L'autre risque, c'est que le recouvrement ne se fasse pas plus vite,
00:17:29 puisque ceux qui ne veulent pas payer, ne paieront pas sur le champ.
00:17:33 Il y a 35% au National des amendes forfaitaires qui sont effectivement payées,
00:17:37 et c'est encore moins à Marseille.
00:17:39 Et la possibilité de payer sur le champ ne va pas arranger les choses.
00:17:42 Ceux qui ne veulent pas payer, ne le feront pas immédiatement.
00:17:44 Ce n'est pas une question pratique.
00:17:45 Ils ne se disent pas "oh là là, c'est compliqué d'aller sur Internet,
00:17:47 le télépayement en 45 jours, je vais repousser sur Internet".
00:17:50 Et ensuite, il y a la contrainte du transport.
00:17:53 Donc effectivement, il faut emmener tout ça, l'argent.
00:17:57 Vous voyez comment les transporteurs de fond effectuent leur...
00:18:00 - Elodie, comment vous avez vu cette idée ?
00:18:02 On connaît un peu les dessous de cette nouvelle grande idée ?
00:18:06 - En fait, c'est un peu une erreur de communication,
00:18:08 et encore un peu, peut-être beaucoup d'ailleurs,
00:18:10 parce qu'on attend des annonces qui vont avoir lieu pendant 3 jours.
00:18:13 Et la première qui est faite en amont du déplacement,
00:18:15 certes par le chef de l'État, c'est celle-là.
00:18:17 Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que mieux recouvrir les amendes,
00:18:19 c'est une bonne chose.
00:18:20 En revanche, il nous dit dans l'interview à la Provence
00:18:22 à quel point il a un plan ambitieux, à quel point il faut faire plus.
00:18:25 Et en fait, cette annonce...
00:18:27 D'un côté, elles semblent, c'est un peu les petites annonces gadget,
00:18:29 un peu pratiques à mettre en... Enfin pratiques, Sandra le rappelait,
00:18:32 mais qui semblent, dans la tête de ceux qui les pensent,
00:18:34 très pratiques à mettre en place, en se disant
00:18:36 "ça, c'est pas compliqué, on aura des effets rapidement".
00:18:38 Et en même temps, quand on voit l'ampleur du trafic de drogue à Marseille,
00:18:40 est-ce que, véritablement, que les policiers se prennent pour des banquiers,
00:18:46 qu'on leur rajoute ça, quand ils sont face à des personnes
00:18:48 qui déjà les menacent, en plus, on dirait "excuse-moi, mais en plus, tu me dois 135 euros",
00:18:51 ou plus, c'est hyper compliqué.
00:18:53 On voit bien que ça part mal, parce que du coup,
00:18:55 tout le monde, et même dans les témoignages qu'on a entendus ce matin
00:18:57 des syndicats de police ou des riverains, etc.,
00:18:59 ils expliquent qu'en fait, quel est le rapport avec la visite.
00:19:01 C'est vraiment bien en dessous de ce qu'on attend.
00:19:03 - Jean-Claude, puis Bruno, Marco, Tchétché.
00:19:05 - J'ai juste un mot à dire, qui a 150 euros dans sa poche ?
00:19:08 - Bah...
00:19:09 - En sortant de boîte de nuit, vous connaissez beaucoup de gens
00:19:12 qui ont 150 euros dans leur poche ?
00:19:14 Donc ils vont dire "non, mes cartes de crédit, j'en ai pas".
00:19:16 - Ou alors, c'est l'argent du deal.
00:19:18 - Ou on peut les escorter.
00:19:20 - En tout cas, c'est pas grand-chose.
00:19:22 150 euros par rapport à 15 ou 20 000 dans la journée, c'est rien.
00:19:26 Et le gars qui vient se faire une petite dose,
00:19:31 d'abord il va falloir le prouver, donc il va falloir souffler
00:19:33 ou faire je ne sais quoi, et ensuite,
00:19:35 moi j'ai rarement 150 euros dans ma poche.
00:19:37 - Bruno, Bruno Bartho-Tchétti, vous souhaitiez réagir aussi.
00:19:40 - On n'est pas des consommateurs.
00:19:42 - Est-ce que vous considérez, Bruno Bartho-Tchétti,
00:19:44 que les policiers, comme le disait Sandra,
00:19:46 vont devenir une cible ?
00:19:48 Vous, vous avez utilisé l'expression "convoyeur de fonds",
00:19:50 mais du coup, oui, ça en fait des cibles pour attiser la convoitise.
00:19:55 - Oui, complètement. J'ai parlé de transporteur de fonds,
00:19:58 agent du trésor public, et à partir du moment,
00:20:00 comme ça a été dit par Sandra, on a de l'argent dans les poches,
00:20:03 c'est une responsabilité supplémentaire.
00:20:05 J'ajouterais également que sanctionner un consommateur,
00:20:08 pourquoi pas, on est là pour appliquer les textes.
00:20:10 Encore une fois, j'insiste bien, dans ces conditions,
00:20:12 c'est un peu difficile, c'est pas dans notre ressort.
00:20:14 Mais imaginons que nous tombions sur le vrai consommateur,
00:20:17 parce que vous avez des consommateurs, en fait,
00:20:19 qui se dégueulent derrière quelques grammes de chit,
00:20:22 et qui sont finalement des dealers.
00:20:24 Mais prenons le consommateur malhonnête, on va dire,
00:20:26 d'avoir acheté du chit, mais qui va finalement s'acquitter
00:20:29 de son amende, et bien il paiera cash.
00:20:31 On est d'accord, il a sa carte bleue, il paye.
00:20:33 Seulement, ce qu'on aimerait aussi avoir en parallèle,
00:20:36 c'est le primo délinquant en matière de stupes,
00:20:39 qui est traduit devant la justice,
00:20:42 et qui prend trois mois avec sursis.
00:20:44 Alors lui, il se sentira bien sûr impuni,
00:20:46 parce qu'il en a rien à foutre d'avoir un rappel à la loi,
00:20:48 ou trois mois avec sursis.
00:20:50 En revanche, le consommateur, lui, ce sera cash.
00:20:52 Donc si vous voulez, il y a quand même des degrés
00:20:54 en matière de sanctions qui vont échapper,
00:20:56 pour nous, ça va peut-être pas nous échapper,
00:20:58 parce qu'on sait qu'on connaît les rouages,
00:21:00 mais ça va quand même échapper à certains consommateurs
00:21:02 qui vont payer finalement beaucoup plus cher que le dealer.
00:21:04 – Merci beaucoup pour vos commentaires Bruno Bartogetti.
00:21:07 Benjamin Morel, il y a aussi à gauche,
00:21:10 plusieurs personnalités qui ont tweeté sur ces questions,
00:21:13 en disant au fond, ça ne sert à rien,
00:21:16 parce que tout ce qu'il faudrait aujourd'hui,
00:21:18 c'est légaliser le cannabis.
00:21:20 Qu'est-ce que vous voulez répondre ?
00:21:22 – C'est un débat qu'on peut avoir, parce que je parle sous contrôle de mes voisins.
00:21:24 – C'est un débat à ouvrir de toute façon ?
00:21:26 – Oui, c'est un débat à ouvrir.
00:21:27 Alors je ne dis pas qu'il faut le faire ou qu'il ne faut pas le faire,
00:21:29 mais il faut voir, je parle sous contrôle.
00:21:31 – Voilà, par exemple, il y a des cotrells,
00:21:33 il y avait aussi Julien Bayou, pour n'en citer que deux.
00:21:35 – Le trafic de cannabis, c'est 7 millions de chiffres d'affaires par an.
00:21:38 Vous avez des armes d'un côté qui viennent d'Europe de l'Est,
00:21:40 de l'autre côté vous avez assez de consommateurs.
00:21:42 Forcément, voulez-vous juguler ça ? Comment le voulez-vous ?
00:21:45 Soit vous arrivez à avoir une vraie imperméabilité des frontières,
00:21:47 mais ça implique un bras de fer, notamment avec le Maroc,
00:21:49 ce n'est pas sûr qu'on aille sur ce point-là.
00:21:51 Et de l'autre côté, ça mobilise des effectifs policiers
00:21:53 qui sont extrêmement importants,
00:21:55 et qu'on pourra réinvestir sur les drogues dures.
00:21:58 On tolère en réalité, voire même aujourd'hui,
00:22:01 on n'en fait plus que tolérer, parce qu'encore une fois,
00:22:03 ça fait très contrôleur SNCF de faire payer les amendes
00:22:07 par terminale.
00:22:09 Donc, ce faisant, on est dans une forme d'hypocrisie.
00:22:11 Est-ce que l'argent qui serait l'argent qu'on récupérait sur les taxes
00:22:14 ne pourrait pas mieux servir sur la prévention ?
00:22:16 Peut-être, peut-être pas.
00:22:17 Peut-être enverront-on également un mauvais signal.
00:22:19 Mais je crois qu'à ce stade, le débat mérite d'être posé.
00:22:23 Et pas de manière idéologique, entre d'un côté les laxistes
00:22:26 et de l'autre les sécuritaires.
00:22:27 On voit qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus complexe que ça.
00:22:29 Il y a une question qui se poserait aussi,
00:22:31 et qu'on aborde rarement quand on parle de cette théorie-là,
00:22:34 c'est "Et donc le cannabis viendrait d'où ?"
00:22:37 Et donc, est-ce qu'il faudrait que l'État viabilise
00:22:41 certaines productions de cannabis qui viennent de l'étranger ?
00:22:44 Donc ça ferait une filière légale de production.
00:22:46 Parce qu'en fait, ou alors il faudrait produire selon notre territoire
00:22:49 et l'État validerait une production de cannabis.
00:22:51 Vous voyez, il y a des questions derrière qui se posent
00:22:54 et qu'on aborde rarement.
00:22:55 Il y aurait tout un écosystème à créer, de toutes pièces.
00:22:58 Mais ça ne règle pas la question sanitaire.
00:23:00 - Le problème qui ne se pose pas uniquement à cause et à propos de la drogue,
00:23:04 c'est la non-exécution des petites peines, des petites condamnations.
00:23:08 Un mois, deux mois, trois mois, quatre mois, jusqu'à six mois,
00:23:11 personne ne va jamais en prison pour cela.
00:23:13 Et je pense que le président de la République aurait répondu davantage
00:23:16 au souhait d'une immense majorité des Français
00:23:19 en annonçant un accroissement des peines de prison.
00:23:24 - La preuve, ce n'est pas les peines, c'est les places de prison.
00:23:26 - Mais les peines de la prison, en pratique, de ce que vous dites,
00:23:28 c'est la prison, c'est la prison.
00:23:30 - Vous voyez des barons d'armes qui continuent à mener leurs crimes.
00:23:33 - Je suis d'accord, mais croyez-moi, quand vous avez fait six mois
00:23:35 dans une prison, vous réfléchissez à la suite.
00:23:38 C'est un problème, on ne sera pas d'accord là-dessus.
00:23:41 - Merci, on va vous appeler.
00:23:42 - Je crois moins.
00:23:43 - Merci, Sandra.
00:23:44 - On vous coupe du trafic.
00:23:45 - On va s'interrompre quelques minutes et puis on reviendra pour parler.
00:23:49 On va revenir bien sûr à Marseille, en continuant avec d'autres problématiques
00:23:52 puisqu'il y a le logement, l'éducation.
00:23:53 Enfin, il y a beaucoup de choses à son agenda, à son menu,
00:23:56 Emmanuel Macron pendant ces trois jours.
00:23:58 Mais on parlera aussi de cette audience.
00:24:00 C'est important parce que ça devait débuter à 14h devant le Conseil d'État.
00:24:03 À la demande d'un collectif de footballeuses qui demandent à jouer,
00:24:07 voiler en compétition.
00:24:09 Ça pourrait effectivement faire jurisprudence et changer la donne
00:24:12 pour les compétitions à venir.
00:24:13 À tout à l'heure.
00:24:14 Nous sommes de retour, et avant de reprendre le débat
00:24:20 qui porte aujourd'hui sur la visite d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:24:23 Le journal, il en est question j'imagine aussi avec vous, Michael Doréan.
00:24:27 - Absolument. Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:24:29 Emmanuel Macron lance l'acte 2 de son plan Marseille en grand.
00:24:32 Une visite de trois jours qui a commencé ce matin par l'hôtel de ville de Marseille.
00:24:37 Puis par la prison des Beaumettes.
00:24:38 Emmanuel Macron qui vient maintenant d'arriver dans une cité marseillaise.
00:24:42 Il s'agit de la cité des Campagnules,
00:24:44 où les habitants se mobilisent contre le trafic de drogue.
00:24:48 Le chef de l'État, vous le voyez, est en train d'échanger avec certains d'entre eux.
00:24:52 Dans l'actualité également, le ralbol des riverains dans le 12e arrondissement de Paris.
00:24:57 Nos équipes sont retournées, place Henri-Freinet, près de la gare de Lyon,
00:25:02 où l'insécurité est présente en raison notamment des distributions quotidiennes de nourriture.
00:25:07 Et si depuis quelques jours la situation semble s'améliorer, l'inquiétude reste présente.
00:25:12 Corentin Brio, Sarah Fenzari.
00:25:14 Il y a trois semaines, nos équipes recueillaient images et témoignages
00:25:19 de riverains à bout de la situation autour de la place Henri-Freinet
00:25:23 dans le 12e arrondissement de Paris.
00:25:25 Aujourd'hui, les nuisances quotidiennes sont de moins en moins présentes.
00:25:29 Depuis quelques jours, tous sont témoins d'amélioration face au climat d'insécurité des environs.
00:25:35 Moins de rixes, notamment la nuit grâce à des contrôles de police renforcés.
00:25:40 Quand il y a des bagarres, la police arrive rapidement sur la place.
00:25:44 Alors qu'avant, ce n'était pas le cas ?
00:25:48 Non, ils tutillaient un peu.
00:25:50 Maintenant, ils sont vraiment là. On sent vraiment leur présence.
00:25:54 Reste à régler la question des distributions alimentaires.
00:25:57 Elles attirent sur la place beaucoup de monde et donc beaucoup de nuisances.
00:26:02 Le souci, c'est que la police fait tout son possible.
00:26:05 Malheureusement, les distributions alimentaires les ramènent, les gens qu'ils ont réussi à évincer.
00:26:11 Donc, c'est un cercle vicieux. Ils viennent, ils les font partir.
00:26:17 Et puis, de l'autre côté, l'arrivée des distributions alimentaires les fait revenir.
00:26:22 Si les riverains ne veulent pas interdire ces distributions qui durent depuis deux ans,
00:26:26 ils souhaitent un arrêté préfectoral pour la déplacer dans une rue voisine où il n'y a que des bureaux.
00:26:31 Problème, ils ont besoin d'eau et d'électricité pour assurer le service,
00:26:35 des moyens dont la rue ne dispose pas, contrairement à la place que les maraudes occupent actuellement.
00:26:43 À l'étranger à présent, la ville de Montréal au Canada est actuellement recouverte d'une épaisse fumée
00:26:49 en raison des feux de forêt toujours actifs dans le pays.
00:26:52 Une fumée âcre qui rend l'air irrespirable et qui fait de Montréal la ville la plus polluée au monde.
00:26:58 Des fumées qui pourraient atteindre la France dès ce début de semaine, comme nous l'explique notre experte météo Alexandra Blanc.
00:27:05 Le vent tourne à l'ouest et donc conséquence, petit à petit, ces fumées des incendies aux Etats-Unis
00:27:10 vont se diriger en direction de l'Europe, plus particulièrement de la France, de l'Angleterre ou encore de l'Irlande.
00:27:16 Vous le voyez avec ce courant d'eau de jette, on va le voir sur l'image précédente,
00:27:19 ce courant d'eau de jette qui va donc concerner les régions de l'Ouest, principalement en France,
00:27:24 avec les incendies, les fumées des incendies qui se dirigent du Canada en direction de l'Europe.
00:27:30 Alors concrètement, est-ce que ça va être vraiment visible en France ?
00:27:33 La réponse c'est oui et non. On aura seulement un ciel légèrement laiteux, légèrement voilé,
00:27:37 puisque les fumées devraient rester à très haute altitude.
00:27:41 Allez tout de suite la chronique sport et du basket avec une mauvaise nouvelle pour les bluffs.
00:27:46 C'est une nouvelle qui va ravir les fans de sa nouvelle franchise, mais certainement pas ceux de l'équipe de France.
00:27:52 Victor Wembañama, la nouvelle star des San Antonio Spurs, a pris la décision de ne pas participer à la Coupe du Monde
00:27:58 qui aura lieu du 25 août au 10 septembre en Indonésie et aux Philippines.
00:28:02 Il évoque la situation de la France, qui a été la première à se faire défendre.
00:28:06 Le premier match de la Coupe du Monde sera le 25 août,
00:28:09 et il y aura une décision de ne pas participer à la Coupe du Monde qui aura lieu du 25 août au 10 septembre en Indonésie et aux Philippines.
00:28:16 Il évoque chez nos confrères de l'équipe une décision difficile mais irrévocable,
00:28:20 afin de préparer au mieux pendant l'été sa première saison en NBA.
00:28:24 Tout juste drafté en première position par les Spurs,
00:28:27 Victor Wembañama ne fera donc pas partie de la liste que Vincent Collet annoncera mercredi.
00:28:32 Et il faudra probablement attendre 2024 pour revoir la nouvelle star du basket français sous le maillot bleu.
00:28:39 Vous avez regardé votre programme avec Groupe Verlaine.
00:28:44 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'Etat.
00:28:47 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:28:49 Et voilà, c'est donc la fin de ce journal.
00:28:51 Bonne après-midi sur CNews.
00:28:52 L'actualité continue en compagnie de Nelly Denac et de ses invités.
00:28:56 C'est la suite de 90 minutes Info.
00:28:58 Merci beaucoup, cher Michael. Et retour à Marseille en image avec un Emmanuel Macron
00:29:02 qui est donc arrivé ce matin dans la cité phocéenne.
00:29:04 Il a prévu de rester jusqu'à mercredi compris.
00:29:07 Et vous le voyez, il est à la rencontre d'habitants de la cité des Campanules.
00:29:11 On va peut-être écouter quelques instants cet échange, cette déambulation.
00:29:14 On va être plus durs, on va renforcer, mais c'est une responsabilité.
00:29:17 Tout le monde doit être responsable.
00:29:19 Ce sont des annonces, on le sait, les habitants appellent beaucoup à votre venue,
00:29:22 surtout dans les quartiers nord, 23 décès sur compte trafic.
00:29:24 Exactement, depuis le début de l'année.
00:29:26 Des jeunes, parfois des très jeunes, des mamans, des victimes collatérales.
00:29:28 80% nioste, tout est fait.
00:29:30 C'est quoi la réponse concrète ?
00:29:32 La réponse, c'est celle qu'on mène depuis deux ans.
00:29:34 On a plus de 300 postes de policiers, on a remis de la police scientifique,
00:29:37 de la police judiciaire, justement de la réponse pénale aussi.
00:29:41 Et pourquoi il y a ça ? Parce qu'on démantèle ces trafics.
00:29:45 Il y a 70 points de deal qui ont été supprimés. 70.
00:29:49 C'est un peu plus de 40% des points de deal existants.
00:29:51 Donc on va continuer ce boulot de pilonnage.
00:29:54 Et à côté de ça, on démantèle des réseaux qui sont souvent internationaux,
00:29:57 qui sont dans d'autres rives de la Méditerranée pour leur épicentre.
00:30:01 Et à côté de ça, il faut renforcer la prévention aussi.
00:30:03 Dès la rentrée, il y aura 5 ans de collèges et lycées.
00:30:05 On va détecter les plus jeunes qui peuvent tomber,
00:30:07 parce qu'au fond, c'est d'un cynisme complet.
00:30:09 C'est les plus jeunes qu'on va chercher pour faire guetteur ou autre,
00:30:12 qu'on exploite totalement et qui après sont sacrifiés.
00:30:15 Donc c'est de la prévention, de la réponse policière,
00:30:17 de la réponse pénale, du démantèlement international.
00:30:19 Et moi, j'y ajoute la responsabilité pour toutes les consommatrices et les consommateurs.
00:30:23 Quand vous consommez, vous légitimez ces trafics,
00:30:29 et vous nourrissez des gens qui font tuer nos jeunes.
00:30:31 Merci beaucoup.
00:30:32 Pardonne-moi, M. le Président, nous sommes un peu impatients.
00:30:35 Oui.
00:30:36 Oui.
00:30:37 Une photo, M. le Président.
00:30:40 Je suis d'abord...
00:30:42 Évitez que ça n'avance pas.
00:30:44 Non, parce que je trouve qu'on a déployé nos moyens.
00:30:47 Après, je pense que vous voyez qu'il y a une attente,
00:30:49 et nos compatriotes veulent que la vie change.
00:30:51 Et donc il est légitime que, dès qu'on a le sentiment qu'on perd du temps,
00:30:55 on remette de la pression.
00:30:57 Donc c'est un collectif.
00:30:59 En tout cas, moi, je tenais à dire que l'État a mis les moyens,
00:31:01 que ce que je me suis engagé à faire il y a deux ans
00:31:03 en matière de forces de sécurité, d'investissement,
00:31:06 non seulement c'est là, mais on le renforce.
00:31:08 Et on va continuer de le renforcer.
00:31:10 Et il faut qu'on...
00:31:11 Maintenant, on est engagé sur les écoles.
00:31:13 Il n'y a pas une ville en France où on contribue à rénover 182 écoles.
00:31:17 Et donc là, on va les, maintenant, accélérer.
00:31:19 Il faut passer en production.
00:31:20 J'ai vu le maire ce matin, dès mon arrivée.
00:31:22 Et il faut qu'avec l'ensemble des collectivités, on le fasse.
00:31:25 Et vous savez, il y a deux ans, tout était quasiment à l'arrêt.
00:31:29 Les collectivités travaillaient très peu entre elles.
00:31:31 On avait un plan de mobilité, des déplacements et de transports en commun
00:31:34 qui avaient pris beaucoup de retard.
00:31:36 Tout ça est quand même redémarré avec des échéances
00:31:38 qui vont voir le jour dès 2024.
00:31:40 Donc ça avance.
00:31:41 Je ne fais pas de commentaire de politique internationale, nationale.
00:31:44 En tout cas, pas là.
00:31:45 On va trouver un bon moment à doc.
00:31:47 Vous allez bien ?
00:31:48 Merci à vous.
00:31:49 Merci à vous.
00:31:50 Allez-y.
00:31:51 Merci à vous, Président.
00:31:52 Merci à vous.
00:31:53 Merci à vous.
00:31:54 Merci à vous.
00:31:55 Merci.
00:31:56 Voilà cet exercice qu'Emmanuel Macron apprécie particulièrement.
00:32:02 Il aime toujours aller au contact.
00:32:04 Ça fait quelques temps qu'on ne l'avait pas vu ainsi.
00:32:06 Et là, il est encore sur ses problématiques
00:32:08 parce qu'il rencontre aujourd'hui des mères de famille
00:32:11 qui sont engagées précisément dans la lutte contre la criminalité,
00:32:14 contre l'insécurité.
00:32:16 On a vu aussi certaines d'entre elles s'illustrer
00:32:19 en tenant des immeubles et en repoussant des dealers.
00:32:22 Et on le rappelle, le bilan est terrible en termes de criminalité.
00:32:25 Il y a eu 23 homicides depuis début 2023 quand même.
00:32:28 Oui, en fait, il se confronte quelque part au réel.
00:32:31 C'est-à-dire que là, il est face à des personnes
00:32:33 qui concrètement peuvent lui dire oui ou non,
00:32:35 cet argent injecté, il sert à quelque chose.
00:32:37 Et comme on le disait tout à l'heure,
00:32:39 oui, l'argent sert parfois à rénover des bâtiments, etc.
00:32:41 Mais pour les habitants de ces quartiers-là,
00:32:43 pour ces mamans dont vous parlez,
00:32:45 qui sont obligées de faire un peu régner la loi elles-mêmes
00:32:47 comme elles le peuvent, cet argent n'est pas encore arrivé jusqu'à elles.
00:32:50 Parce que comme on le disait, il y a presque un paradoxe
00:32:52 entre remettre 15 milliards au total sur une ville d'aide en plus,
00:32:55 c'est énorme, plus le budget de la ville.
00:32:57 Évidemment, on peut faire de grandes choses,
00:32:59 mais le trafic de drogue,
00:33:01 il parle le président de la République de 70 points de deal
00:33:03 qui ont été démantelés.
00:33:05 Un, souvent pour se former ailleurs,
00:33:07 et d'ailleurs pas forcément à Marseille,
00:33:09 puisqu'on l'a vu aussi dans d'autres villes maintenant
00:33:11 des Bouches-du-Rhône ou des départements alentours.
00:33:13 Et puis surtout, ce ne sont pas ces petits points de deal
00:33:16 qui vont changer grand-chose.
00:33:18 C'est une fois de plus où il faut s'arrêter,
00:33:20 il faut s'attaquer au grand baron de la drogue,
00:33:22 et ça c'est beaucoup plus compliqué.
00:33:24 Et l'État d'ailleurs, on n'a pas forcément les moyens tout seul.
00:33:26 Alors regardez là, sur cette image,
00:33:28 il va vraiment à la rencontre des habitants
00:33:30 puisqu'il vient de s'engouffrer dans cet immeuble.
00:33:33 On a perdu l'image entre temps,
00:33:35 mais voilà, dans cet immeuble,
00:33:37 avec sa chemise blanche, on le reconnaît pas trop mal,
00:33:39 Emmanuel Macron, il est entré à l'intérieur
00:33:41 pour rencontrer... - Où sont les casseroles ?
00:33:43 - Ah oui, ils ne sont pas sortis.
00:33:45 Pour rencontrer les habitants.
00:33:47 - On ne voit pas grand-chose.
00:33:49 - Non mais, ça vous paraît convaincant,
00:33:51 cette prise de parole d'Emmanuel Macron ?
00:33:53 C'est toujours la pédagogie.
00:33:55 - Non, être en contact des Français,
00:33:57 c'est jamais totalement inutile.
00:33:59 Je crois que Marseille, hélas,
00:34:01 je ne dirais pas que c'est la cité de la drogue,
00:34:03 mais elle y occupe une place considérable,
00:34:05 très importante,
00:34:07 et le combat va durer des années.
00:34:09 Des années !
00:34:11 Mais il ne faut rien lâcher.
00:34:13 Les consommateurs, faire payer,
00:34:15 j'en doute un peu, et je doute un peu
00:34:17 de l'efficacité de la mesure.
00:34:19 - Donc ce n'est pas 330 policiers qui vont changer la dose ?
00:34:21 - Pas trop, on verra si les tords, tant mieux.
00:34:23 Mais en revanche, la place des trafiquants,
00:34:25 la place de la drogue dans l'économie marseillaise,
00:34:27 il y a même maintenant,
00:34:29 vous entendez ça tout à l'heure,
00:34:31 des gamins de moins de 20 ans qui sont tués à gage,
00:34:33 qui pour 20 000 euros vous tuent quelqu'un.
00:34:35 Ils ont arrêté hier ou avant-hier
00:34:37 un gamin de moins de 20 ans
00:34:39 à qui potentiellement
00:34:41 on va pouvoir reprocher 9 assassinats.
00:34:43 - Oui.
00:34:45 On a la couleur de 18 ans, il y a peut-être plus de mal encore.
00:34:47 - Il a dû toucher pour ça 200 ou 250 000 euros.
00:34:49 Ça veut dire que le mal est profond,
00:34:51 que la drogue a pris une place à Marseille
00:34:53 qui est considérable.
00:34:55 Donc le combat va durer très, très, très,
00:34:57 très, très, très longtemps.
00:34:59 Mais je pense qu'il faut le mener.
00:35:01 Si on abandonne le terrain,
00:35:03 les conséquences en sont lourdes.
00:35:05 - Benjamin Morel, est-ce que c'est illusoire,
00:35:07 comme le dit un peu Jean-Claude Dacier,
00:35:09 de penser qu'on ne va pas en lutter comme ça
00:35:11 à coup de milliards, certes, de milliards injectés,
00:35:13 contre une économie parallèle
00:35:15 qui s'est mise en place depuis
00:35:17 plusieurs décennies déjà ?
00:35:19 - Oui, parce qu'elle aussi, on l'évoquait tout à l'heure,
00:35:21 mais elle a des milliards à faire valoir
00:35:23 et elle a toute une armée de soldats
00:35:25 à faire. Donc penser uniquement le cas marseillais
00:35:27 apparaît quelque peu illusoire
00:35:29 parce que, comme ça a été évoqué, vous pouvez démonter
00:35:31 des points de deal quand bien même vous arriviez à faire
00:35:33 de Marseille un havre.
00:35:35 Mais vous n'allez pas stopper le trafic, vous allez le reporter ailleurs.
00:35:37 Donc évidemment, il y a des priorités à avoir sur Marseille.
00:35:39 Et Emmanuel Macron a compris un certain
00:35:41 nombre de choses, notamment, c'était un petit peu évoqué,
00:35:43 mais le fait que localement, chaque fois qu'on fait
00:35:45 des investissements, ça pose problème.
00:35:47 Parce que les élus locaux ne s'entendent pas entre eux,
00:35:49 parce que par ailleurs vous aviez des détournements
00:35:51 d'argent, etc., qui pouvaient poser problème
00:35:53 dans les décennies précédentes. Et souvenez-vous,
00:35:55 quand Marseille en grand est annoncée,
00:35:57 on dénonce une forme de mise sous tutelle
00:35:59 de la ville, et parfois à la demande même des élus,
00:36:01 parce qu'on voulait vraiment voir produire
00:36:03 leurs effets à ces investissements.
00:36:05 Donc, en soi, c'est plutôt une bonne
00:36:07 considération. Il fallait faire ça pour Marseille.
00:36:09 Lier ça au trafic
00:36:11 de drogue, je pense que c'est un peu
00:36:13 surpréfétatoire, parce que cette ville qui aujourd'hui
00:36:15 est sous-administrée, dans lequel il y a eu des sous-investissements,
00:36:17 ce n'est pas que le trafic de drogue
00:36:19 qui est peut-être plus un symptôme en la matière.
00:36:21 On va se projeter un petit peu sur le programme à suivre,
00:36:23 parce que demain, en gros, la journée
00:36:25 sera consacrée au thème de l'école
00:36:27 et de l'hôpital,
00:36:29 parce qu'il va rencontrer un certain nombre de personnels
00:36:31 hospitaliers. Et puis mercredi, ce sera
00:36:33 un autre point d'ordre de cette visite, ce sera le logement.
00:36:35 Et en 2021, dans ce fameux discours
00:36:37 dont on a vu des extraits tout à l'heure,
00:36:39 il avait évoqué trois urgences,
00:36:41 sécuritaire, sociale et sanitaire. Aujourd'hui,
00:36:43 on voit, parce que nos équipes se sont retournées sur le terrain,
00:36:45 que dans les quartiers pauvres de la ville,
00:36:47 il n'y a pas grand-chose qui a changé.
00:36:49 C'est l'exemple qui a été pris,
00:36:51 c'est la cité de Maison-Blanche. Regardez ce reportage
00:36:53 de Laure Parra.
00:36:55 Cité Maison-Blanche, cinquième copropriété
00:36:57 la plus dégradée de France.
00:36:59 Sur les murs sont inscrits les prénoms
00:37:01 de Médhi et Pierre, tués à 19 ans.
00:37:03 Ici, le lien entre
00:37:05 pauvreté et insécurité et trafic de stup
00:37:07 est une réalité. Avec son collectif,
00:37:09 Naher se bat pour aider les jeunes,
00:37:11 mais quand ils ne trouvent pas de travail.
00:37:13 Ces jeunes de 16 ans, rien qu'un exemple,
00:37:15 cet été, ils vont être ici, dans le quartier,
00:37:17 à fondre sous 37 degrés.
00:37:19 Soit ils vont rentrer ici au local et rester
00:37:21 à regarder la télé ou à jouer à la Playstation,
00:37:23 ou soit ils vont vriller comme tous les autres jeunes
00:37:25 et ils vont chercher à aller se faire un peu de l'argent
00:37:27 droite à gauche. Qui vous recrute à partir de 16 ans
00:37:29 ou à partir de 15 ans ou à 14 ans
00:37:31 ou à 13 ans, comme j'ai vu, dans certains quartiers
00:37:33 et surtout avec des jeunes filles ?
00:37:35 Les réseaux. Ils dénoncent le manque
00:37:37 de soutien de certains élus locaux
00:37:39 et les effets de l'acteur du plan Marseille
00:37:41 en grand se font attendre.
00:37:43 C'est bien beau d'injecter des millions de milliards,
00:37:45 mais les habitants à Marseille, je reprends leur mot,
00:37:47 disent "on entend des milliards,
00:37:49 on entend des millions, mais on voit rien".
00:37:51 Donc il faudrait en fait
00:37:53 un meilleur suivi. Où va l'argent ?
00:37:55 Ces habitants doutent.
00:37:57 Le président, en 2021,
00:37:59 dont son discours ne garantit
00:38:01 c'est pas non plus un franc succès.
00:38:03 Bon, on va pas se cacher
00:38:05 qu'effectivement, avant d'avoir la couleur,
00:38:07 c'est toujours pareil. Le système
00:38:09 de l'entonnoir, ça met du temps à arriver
00:38:11 jusqu'au principaux concernés. Mais quand même,
00:38:13 il y a plusieurs choses.
00:38:15 On parle beaucoup de sécurité aujourd'hui,
00:38:17 mais il y a les transports. Il s'agit aussi
00:38:19 de désengorger,
00:38:21 désenclaver certains
00:38:23 quartiers qui n'ont même pas accès à la mer.
00:38:25 Ça faisait partie des ambitions.
00:38:27 Pour l'instant, il n'y a pas trop de différences
00:38:29 et de changements sur le plan des transports.
00:38:31 On a vu ce que ça donne avec le Grand Paris-Exprès.
00:38:33 C'est ce que j'allais vous dire. Les transports, ça met du temps.
00:38:35 Les usagers parisiens le savent
00:38:37 plus que quiconque. Mais évidemment,
00:38:39 il y a en effet une volonté de développer
00:38:41 des transports. Il y a également toute une politique
00:38:43 vis-à-vis de l'emploi qui ne marche d'ailleurs pas
00:38:45 très bien parce que là encore, mal coordonnée,
00:38:47 carrefour, apprentissage, etc.
00:38:49 Tout ça, visiblement, ne produit pas tout à fait
00:38:51 les résultats escomptés pour l'instant. De l'autre
00:38:53 côté, il y a un gros volet éducation.
00:38:55 Et ce volet éducation, il implique
00:38:57 des rénovations qui prennent du retard.
00:38:59 Là encore, il y a un manque de prévisibilité.
00:39:01 Et puis également, des volontés de mettre
00:39:03 en place des systèmes innovants, notamment
00:39:05 en termes d'approche pédagogique, qui interrogent.
00:39:07 Parce que pour Emmanuel Macron, il y a
00:39:09 trois enjeux. Il y a un enjeu auquel, à mon avis,
00:39:11 il ne le croit pas, c'est reconquérir cette ville, qui est
00:39:13 une peine perdue pour le macronisme, parce que c'est une ville
00:39:15 qui vole plutôt Le Pen ou Mélenchon. L'autre aspect,
00:39:17 ça peut éventuellement donner
00:39:19 le gage aux élus locaux et arriver
00:39:21 à donner du sens à sa politique.
00:39:23 Emmanuel Macron n'a pas d'élus locaux.
00:39:25 Et donc, en règle générale, il tente de se rapprocher
00:39:27 des élus locaux en
00:39:29 donnant des avantages au territoire,
00:39:31 etc. Là, on a vu que c'était perdu
00:39:33 pour Benoît Péan, mais ce n'était pas si évident il y a deux ans.
00:39:35 Et donc, il y a quand même quelque chose à envisager,
00:39:37 y compris aujourd'hui, dans leur rapport difficile.
00:39:39 Le dernier point, c'est de faire
00:39:41 de Marseille une forme de laboratoire
00:39:43 de ce que serait le macronisme
00:39:45 pour la France. Pour l'instant,
00:39:47 on voit que ce n'est pas gagné.
00:39:49 Malgré son attachement à cette ville.
00:39:51 Il faut voir d'où vient Marseille.
00:39:53 Le macronisme prendra-t-il la greffe ?
00:39:55 Prendra-t-il la Marseille ?
00:39:57 Mais il a réussi à ramener Muselier dans son giro quand même.
00:39:59 Nous verrons.
00:40:01 Muselier s'est rapproché, d'autres.
00:40:03 Il y a quelques années encore,
00:40:05 10 ans, 15 ans, peut-être moins,
00:40:07 la CGT tenait
00:40:09 le port de Marseille, faisait absolument
00:40:11 ce qu'il voulait. D'ailleurs,
00:40:13 le port de Marseille a été mort pendant
00:40:15 20-25 ans. C'est la CGT,
00:40:17 indépendamment même de la Confédération à Paris,
00:40:19 qui gouvernait.
00:40:21 Et pour les autres activités,
00:40:23 les éboueurs, mais pas seulement,
00:40:25 toute la fonction publique marseillaise,
00:40:27 qui croyez-vous qui la commandait ?
00:40:29 Force ouvrière.
00:40:31 Vous aviez ces deux forces, ces deux grands patrons.
00:40:33 J'étais encore président à Marseille.
00:40:35 Vous aviez le patron de Eiffaut,
00:40:37 une espèce de dieu vivant,
00:40:39 et la CGT, on la voyait moins.
00:40:41 Mais elle contrôlait le port.
00:40:43 Ils ont fait ce qu'ils ont voulu.
00:40:45 Moi, je ne vais pas
00:40:47 décerner les bons et les mauvais points aux responsables
00:40:49 politiques qui se sont succédés
00:40:51 depuis la guerre. Marseille était
00:40:53 une ville totalement originale,
00:40:55 sinistrée, si l'on veut,
00:40:57 très particulière pour d'autres.
00:40:59 Le football réunifiait tout le monde.
00:41:01 Ça tombait bien quand ça marchait bien,
00:41:03 mais honnêtement, c'est une ville
00:41:05 compliquée, plus que compliquée.
00:41:07 On va voir ce que va donner
00:41:09 le plan 2 de Macron,
00:41:11 l'argent qu'il va y mettre,
00:41:13 et les résultats, on les verra
00:41:15 peut-être 6 mois, 8 mois,
00:41:17 un an, mais ce combat contre
00:41:19 l'Allemagne, il faut le mener, sinon on laisse tomber,
00:41:21 on laisse filer, on verra bien ce que ça donne.
00:41:23 - Élodie, un petit mot de politique,
00:41:25 puisqu'on parle de politique.
00:41:27 On a lu depuis ce matin
00:41:29 que de nombreux ministres avaient essayé de se mettre
00:41:31 sur les rangs et de se placer lors de ce voyage,
00:41:33 parce qu'il y en a un certain nombre,
00:41:35 on va peut-être parler de l'éducation dans un instant,
00:41:37 mais il y en a un certain nombre qui sont sur la sellette,
00:41:39 parmi lesquels, c'est pas un mystère,
00:41:41 Papendiaï, lui, il est du voyage,
00:41:43 parce que c'est un peu l'incontournable,
00:41:45 mais est-ce que c'est vraiment aussi
00:41:47 ce genre de déplacement, l'occasion
00:41:49 de tenter de marquer des points où la ficelle
00:41:51 paraît un peu trop grosse ?
00:41:53 - Les deux, en fait, la ficelle est grosse,
00:41:55 mais je pense que face au désespoir, parfois,
00:41:57 il n'agit pas forcément à grand-chose.
00:41:59 En l'occurrence, Papendiaï a accompagné déjà,
00:42:01 puisqu'on le citait, effectivement, il fait partie des noms
00:42:03 des personnes qui seraient sans doute remplacées.
00:42:05 Il a déjà accompagné Emmanuel Macron
00:42:07 en déplacement à Marseille il y a plusieurs mois.
00:42:09 Justement, il a suivi ce déplacement et on voyait Emmanuel Macron
00:42:11 faire toutes les annonces,
00:42:13 et Papendiaï se dépatouiller avec, en fait,
00:42:15 le reste des questions qui sont en général les plus techniques
00:42:17 et pas forcément celles qu'on reprend.
00:42:19 C'est vrai que c'est un contexte particulier.
00:42:21 Autour de lui, on a à la fois un Gérald Darmanin
00:42:23 qui soit du voyage ou pas,
00:42:25 c'est logique qu'il en fasse partie,
00:42:27 mais même s'il n'était pas venu, même s'il a eu conduit,
00:42:29 évidemment, il n'y a pas de sujet, il aurait peut-être mis Sine ce jour-là.
00:42:31 On lui aurait pardonné.
00:42:33 Et c'est vrai qu'il y a une tentative de certains ministres
00:42:35 de se dire "il faut qu'on me voie",
00:42:37 mais attention, parce que sur ce genre de déplacement,
00:42:39 ce n'est pas là où on entend et où on voit beaucoup les ministres.
00:42:41 Donc pour, par exemple, un Papendiaï qu'on dit
00:42:43 trop en retrait, trop effacé,
00:42:45 être vu à côté du président de la République sans parler,
00:42:47 ce n'est pas non plus, finalement, la meilleure stratégie
00:42:49 pour sauver sa peau.
00:42:51 De toute façon, ce n'est honnêtement pas un déplacement
00:42:53 ou deux ou trois.
00:42:55 Je pense qu'un certain nombre de décisions sont déjà prises.
00:42:57 On ne sait pas quand ça tombera,
00:42:59 mais certains sont vraiment sur la sellette
00:43:01 et depuis, en réalité, plusieurs mois déjà.
00:43:03 Ce qui est intéressant, on va juste faire
00:43:05 un petit incise politique et puis après on reviendra
00:43:07 à d'autres thèmes, c'est que
00:43:09 la semaine dernière, l'idée du remaniement
00:43:11 immédiat semblait un petit peu
00:43:13 reléguée au calendre grec quand même.
00:43:15 On disait "bon, c'est pas..."
00:43:17 Et puis là, ça revient un petit peu
00:43:19 dans le discours, dans les...
00:43:21 Il y a quelques pressentis déjà.
00:43:23 Il faut être extrêmement prudent.
00:43:25 Vous ne croyez pas qu'à la fin de ce jour-là,
00:43:27 ça sonnerait comme un coup prêt pour Elisabeth Borne ?
00:43:29 Quel intérêt ? C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:43:31 quel Premier ministre est capable de recomposer
00:43:33 une coalition large ?
00:43:35 LR est exposée façon puzzle,
00:43:37 donc ce ne serait pas réellement
00:43:39 un partenaire fiable. Par ailleurs, LR ne bougera pas
00:43:41 avant les sénatoriales. De toute façon,
00:43:43 le problème essentiel du gouvernement,
00:43:45 on l'a un peu oublié parce qu'évidemment, on focalise sur des choses,
00:43:47 mais le principal problème pour Emmanuel Macron,
00:43:49 c'est qu'il n'y a pas de majorité parlementaire.
00:43:51 Et donc, l'objectif d'un Premier ministre aujourd'hui
00:43:53 est d'arriver à composer des coalitions suffisamment larges
00:43:55 pour au moins faire passer
00:43:57 de façon sûre et sans les dénaturer
00:43:59 la plupart des textes.
00:44:01 Aujourd'hui, il n'a pas réellement ni de partenaire
00:44:03 ni de candidat tout à fait idoine.
00:44:05 Donc, on peut avoir un remaniement technique.
00:44:07 On peut aller chercher quelques ministres, se débarrasser
00:44:09 de ceux qui sont aujourd'hui les plus embêtants
00:44:11 ou qui ont très envie de partir, mais un vrai choc politique
00:44:13 à la fin des 100 jours,
00:44:15 en plein été, sans vrai partenaire.
00:44:17 Quel intérêt ?
00:44:19 Donc, vous la voyez rester au-delà de la période de six valets au moins ?
00:44:21 On peut imaginer quelque chose peut-être après
00:44:23 les sénatoriales.
00:44:25 On se demande, quand on voit
00:44:27 le président de la République trois jours à Marseille,
00:44:29 on se demande si c'est si important
00:44:31 que cela de changer le Premier ministre.
00:44:33 Les ministres, on ne sait pas où ils sont.
00:44:35 Il y en a là, sept, huit.
00:44:37 Je ne les vois pas, mais ils sont là.
00:44:39 Darmanin, Dupond-Moreti, Papendiaï,
00:44:41 Mise à culture, Santé, ils sont sept, huit.
00:44:43 Dupond-Moreti, il y en a une demi-seconde.
00:44:45 Mais bon, c'est le président, évidemment.
00:44:47 On est sous la Ve République.
00:44:49 Et la Première ministre, Mme Borne,
00:44:51 que je trouve tout à fait sympathique,
00:44:53 et qui est une technicienne remarquable,
00:44:55 sans doute, femme de courage,
00:44:57 néanmoins, n'a aucun sens,
00:44:59 enfin, non,
00:45:01 a du mal à exister politiquement.
00:45:03 Donc, c'est le nouveau,
00:45:05 au fond, c'est le nouveau
00:45:07 tandem de la Ve République
00:45:09 qui a commencé avec Adegol-Debré,
00:45:11 où c'était clairement Debré qui était au boulot
00:45:13 pendant que De Gaulle réfléchissait
00:45:15 à l'avenir du monde.
00:45:17 Aujourd'hui, tout ça est complètement renversé.
00:45:19 Et depuis Sarkozy, et même Chirac,
00:45:21 on peut encore faire un petit bémol,
00:45:23 mais là, c'est complètement renversé.
00:45:25 Il y a un président qui décide à peu près de tout,
00:45:27 et la Première ministre,
00:45:29 et les ministres sont censés suivre comme ils le peuvent
00:45:31 et essayer de mettre en musique
00:45:33 les décisions qui sont annoncées.
00:45:35 Voilà, bon, c'est comme ça,
00:45:37 et puis, ça ne va pas changer demain.
00:45:39 Donc, on change à Matignon.
00:45:41 Il me semble que les candidats sont peu nombreux,
00:45:43 parce que pour occuper ce rôle,
00:45:45 il est normal qu'il n'y ait pas beaucoup de candidats.
00:45:49 - Juste qu'il n'y en a pas beaucoup,
00:45:51 mais il y a du casting.
00:45:53 - Donc, au fond, on change le Premier ministre à Matignon,
00:45:55 un jour ou l'autre, on verra bien.
00:45:57 Pour l'instant, ce qui m'intéresse, c'est le président de la République,
00:45:59 son action et les chances.
00:46:01 C'est l'avenir de la Macronie, tel qu'elle nous est proposée aujourd'hui.
00:46:03 Il a à la fois un maire de gauche,
00:46:05 et puis, il a des alliés de droite
00:46:07 dans la ville.
00:46:09 Il a beaucoup d'ambition pour cette ville
00:46:11 qu'il adore, semble-t-il,
00:46:13 football compris.
00:46:15 Bon, on verra bien.
00:46:17 - Ah non, il ne va quand même pas prendre la tête du club, en plus.
00:46:19 - On ne sait jamais.
00:46:21 Il peut peut-être nous annoncer un petit quelque chose.
00:46:23 Je ne crois pas trop, mais bon, on verra bien.
00:46:25 C'est la donne de la Sainte-Rémy-Public
00:46:27 au jour d'aujourd'hui.
00:46:29 - Le régime hyper présidentiel.
00:46:31 - Oui, on est dans un régime hyper présidentiel.
00:46:33 - On va s'interrompre quelques secondes,
00:46:35 on va parler de cette audience devant le Conseil d'État
00:46:37 pour celle qu'on appelle le collectif des hijabeuses,
00:46:39 c'est-à-dire que c'est les femmes
00:46:41 qui veulent porter le voile dans les compétitions.
00:46:43 On rappelle qu'en France, la FFF l'interdit,
00:46:45 mais dans les instances internationales,
00:46:47 on pense évidemment à la FIFA
00:46:49 qui, elle, l'autorise.
00:46:51 Donc, elle souhaite aussi s'appuyer là-dessus
00:46:53 pour tenter de faire vaciller le Conseil d'État.
00:46:55 Vous nous direz comment ça marche,
00:46:57 le rôle du rapporteur, les recommandations suivies.
00:46:59 On compte sur vous, M. Macron.
00:47:01 - Allons-y.
00:47:03 - Nous sommes de retour.
00:47:05 Le débat reprendra juste après la minute info.
00:47:07 Elle est signée.
00:47:09 Sommeil à la Bidi, à nouveau. Rebonjour.
00:47:11 (Générique)
00:47:13 - Football, le Conseil d'État examine
00:47:15 le cas du port du hijab sur le terrain.
00:47:17 L'audience sur la requête des hijabeuses,
00:47:19 ce collectif de jeunes footballeuses
00:47:21 qui militent pour le droit de jouer voilé en compétition,
00:47:23 a lieu aujourd'hui.
00:47:25 La décision qui doit être rendue dans deux semaines
00:47:27 devrait faire date.
00:47:29 Le partage de la valeur dans les entreprises
00:47:31 débattue à l'Assemblée.
00:47:33 Le projet de loi promet de nouveaux bras de fer
00:47:35 sur les super-profits et les salaires.
00:47:37 Après la page des retraites,
00:47:39 le ministre du Travail, Olivier Dussopt,
00:47:41 retrouve l'hémicycle pour défendre ce texte.
00:47:43 Un texte fidèle à l'accord conclu en février.
00:47:45 4 syndicats sur 5 l'avaient signé.
00:47:47 Et puis,
00:47:49 première apparition de Vladimir Poutine
00:47:51 depuis la fin de la révolte
00:47:53 de la milice Wagner.
00:47:55 Le chef du Kremlin a été aperçu
00:47:57 dans une vidéo diffusée samedi soir
00:47:59 dans laquelle il s'adresse à un forum
00:48:01 consacré à la jeunesse et l'industrie.
00:48:03 En revanche, pas un mot sur la mutinerie
00:48:05 avortée est impossible
00:48:07 de déterminer où et quand
00:48:09 les images ont été enregistrées.
00:48:11 Merci beaucoup,
00:48:13 toujours avec nos invités,
00:48:15 pour parler de cette audience devant le Conseil d'Etat
00:48:17 en début d'après-midi, à la demande d'un collectif
00:48:19 de footballeuses qui veulent pouvoir
00:48:21 jouer voilé en compétition.
00:48:23 Je vous rappelle que c'est une pratique
00:48:25 qui interdit jusqu'ici la fédération de foot.
00:48:27 Vous avez assisté à l'audience
00:48:29 et d'ailleurs, vous avez même rencontré
00:48:31 les requérantes.
00:48:33 Oui, certaines
00:48:37 membres de ce collectif
00:48:39 de hijabeuses sont venues
00:48:41 assister à l'audience, ces jeunes femmes
00:48:43 qui portent le voile et qui effectivement
00:48:45 demandent à pouvoir participer
00:48:47 à des compétitions
00:48:49 tout en portant le voile,
00:48:51 ce que leur refuse la Fédération française
00:48:53 de football. C'est l'objet
00:48:55 de ce recours devant le Conseil d'Etat.
00:48:57 C'est le rapporteur
00:48:59 public du Conseil d'Etat
00:49:01 qui vient donc de rendre un avis
00:49:03 à l'issue de la lecture
00:49:05 de son rapport qui a duré
00:49:07 un peu moins d'une heure.
00:49:09 Ce rapporteur, il demande
00:49:11 au magistrat du Conseil d'Etat de lever
00:49:13 l'interdiction de porter le voile
00:49:15 lors des compétitions sportives.
00:49:17 Il a évidemment donné toute une série
00:49:19 d'arguments pour justifier
00:49:21 cette demande. Il a pris le soin
00:49:23 notamment de faire la différence
00:49:25 entre des joueuses qui seraient sélectionnées
00:49:27 en équipe de France et celles qui jouent
00:49:29 dans les clubs locaux. Ce sont
00:49:31 de ces joueuses-là dont il est question.
00:49:33 Il dit que les équipes nationales remplissent
00:49:35 une mission d'intérêt général et que
00:49:37 les joueurs qui participent
00:49:39 aux matchs de l'équipe de France
00:49:41 sont tenus, comme les agents de la
00:49:43 Fédération française de football, de s'abstenir de manifester
00:49:45 leur appartenance religieuse. Ça c'est pour
00:49:47 effectivement les joueurs ou les joueuses
00:49:49 d'une équipe nationale. Mais c'est différent
00:49:51 pour les joueuses des autres équipes
00:49:53 qui sont des usagères
00:49:55 du service public. Et là, l'exigence
00:49:57 de neutralité lui semble peu
00:49:59 en phase avec la réalité sociologique
00:50:01 du sport, en particulier avec le football. Il a
00:50:03 pris l'exemple de Cercle 1 club de foot
00:50:05 dont les drapeaux sont ornés, par exemple
00:50:07 de la Croix de Malte pour la JOSR.
00:50:09 De nombreux clubs qui affichent aussi un signe
00:50:11 religieux. Il dit qu'au niveau individuel,
00:50:13 de nouveaux joueurs ont des tatouages explicites
00:50:15 ou expriment à travers un geste de prière
00:50:17 leur appartenance religieuse en rentrant sur
00:50:19 le terrain. Toute une démonstration
00:50:21 qui a duré un peu moins d'une heure.
00:50:23 Il a conclu en disant que nous pensons
00:50:25 que valider l'interdiction marquerait un
00:50:27 infléchissement important de votre jurisprudence.
00:50:29 Or, il y a le
00:50:31 droit pour tout individu de choisir et
00:50:33 d'exprimer librement la liberté qui dirigera
00:50:35 sa vie. Évidemment,
00:50:37 à l'issue de cette
00:50:39 audience, l'avocate
00:50:41 du collectif des hijabeuses et les joueuses
00:50:43 ont fait part de leur satisfaction,
00:50:45 même s'il ne s'agit bien sûr que d'un avis
00:50:47 et non pas de la décision du Conseil d'Etat.
00:50:49 Je vous propose d'écouter Founé, la présidente
00:50:51 du collectif.
00:50:53 Il y a des femmes qui sont encore exclues des terrains
00:50:55 puisqu'elles portent un voile. Effectivement,
00:50:57 c'est incompréhensible pour nous puisque, comme je le dis,
00:50:59 on est des joueuses de football. A la fin
00:51:01 de la journée, tout ce qu'on veut, c'est jouer au football
00:51:03 et on nous met dans des carcans
00:51:05 en fait. On nous enferme, on nous dit "vous êtes
00:51:07 des femmes, vous êtes soumises, vous êtes..."
00:51:09 Mais en fait, c'est une question de droit des femmes et de justice
00:51:11 et aujourd'hui, on empêche les femmes de disposer
00:51:13 de leur corps, de disposer d'elles-mêmes et c'est ça le problème.
00:51:15 Voilà, ces joueuses qui maintenant
00:51:17 attendent la décision du Conseil d'Etat,
00:51:19 elle devrait être rendue dans un délai
00:51:21 de deux à trois semaines.
00:51:23 Une décision qui, bien sûr, fera
00:51:25 jurisprudence puisque d'autres
00:51:27 fédérations, comme la Fédération française de basket,
00:51:29 elles aussi réfléchissent
00:51:31 à la possibilité d'interdire
00:51:33 le port du voile en compétition.
00:51:35 Merci beaucoup. Merci.
00:51:37 C'était très clair, Noémie Schultz.
00:51:39 Et bien sûr, rendez-vous dans cette
00:51:41 quinzaine pour le rendu de la décision.
00:51:43 Alors, Benjamin Morel, j'ai cru comprendre,
00:51:45 vous avez entré un petit peu dans le détail,
00:51:47 dans la matière, que le rapporteur
00:51:49 quand même dont elle vient de nous parler
00:51:51 de l'avis, lui, il est favorable à la levée de l'interdiction
00:51:53 dans certains cas, que les magistrats
00:51:55 dans 90% des cas, suivaient quand même
00:51:57 l'avis du rapporteur. Oui, c'est-à-dire qu'en règle générale,
00:51:59 le rapporteur est celui qui, au sein du Conseil d'Etat
00:52:01 ou au sein d'une juridiction administrative,
00:52:03 va être celui qui va le plus travailler
00:52:05 le texte. Évidemment, il ne décide pas tout seul
00:52:07 et donc ensuite, il a à convaincre
00:52:09 ses collègues qui vont se prononcer
00:52:11 mais comme c'est lui qui a suivi le texte,
00:52:13 qui l'a travaillé, qui en règle générale
00:52:15 est apprécié comme étant le spécialiste du sujet,
00:52:17 sauf à vraiment
00:52:19 ce qu'il dise, quelque chose qui peut poser problème
00:52:21 et sur des arrêts comme ça, c'est toujours
00:52:23 possible mais en règle générale,
00:52:25 il est en effet suivi. D'accord.
00:52:27 Ça ne vous paraît pas
00:52:29 absolument incroyable
00:52:31 ou lunaire que l'avis soit favorable ?
00:52:33 C'est assez cohérent. Au risque de
00:52:35 choquer beaucoup,
00:52:37 d'un point de vue juridique, ce n'est pas incohérent. Pourquoi ?
00:52:39 Parce qu'en réalité, la laïcité, c'est quoi ?
00:52:41 La laïcité, c'est la neutralité du service
00:52:43 public. Autrement dit, si je représente
00:52:45 l'État, si je suis un agent de l'État,
00:52:47 par exemple en tant qu'enseignant ou en tant
00:52:49 que représentant dans le cadre d'un service
00:52:51 public, contrôleur, etc., je n'ai pas à porter
00:52:53 de signe religieux ostentatoire. J'incarne,
00:52:55 je suis, dans la fonction que j'occupe,
00:52:57 le représentant de l'État.
00:52:59 Mais cette laïcité, elle ne s'applique pas aux
00:53:01 usagers du service public. La personne qui
00:53:03 prend le train, la personne qui va
00:53:05 justement venir dans le cadre d'un enseignement
00:53:07 à l'université, c'est un usager. Il n'y a qu'une
00:53:09 exception. C'est la loi de 2004 parce que
00:53:11 on considère que les élèves
00:53:13 étant mineurs, étant dans
00:53:15 un cadre où justement l'objectif est de les émanciper,
00:53:17 eh bien, ne doivent pas
00:53:19 justement porter ce type
00:53:21 de signe, mais parce qu'ils sont mineurs.
00:53:23 À l'université, par exemple, vous pouvez porter
00:53:25 le voile, etc. - Parce qu'ils ne peuvent pas encore exercer leur libre arbitre.
00:53:27 - Exactement. Et donc, là,
00:53:29 on est face à une fédération,
00:53:31 fédération française de football, qui agit en
00:53:33 délégation de service public. Et donc,
00:53:35 elle organise les compétitions par délégation
00:53:37 de l'État. Si demain, vous avez un arbitre qui arrive voilé
00:53:39 et qui représente la fédération, ça pose problème.
00:53:41 Mais le joueur, lui, a priori,
00:53:43 ça demeure un usager. Et donc,
00:53:45 le fait qu'il soit contraint de ne pas
00:53:47 porter le voile, en soi,
00:53:49 ça apparaîtrait relativement étrange au regard de
00:53:51 cette vision qu'on a de la laïcité de 1905.
00:53:53 - Je comprends d'un point de vue juridique, mais c'est aussi pour ça qu'on fait un distinguo
00:53:55 entre joueurs, ce qu'elle expliquait très bien
00:53:57 d'ailleurs, Noemi, entre joueurs de premier plan
00:53:59 qui représentent l'image et l'identité nationale.
00:54:01 - Vous représentez quelque chose au sein d'une équipe
00:54:03 qui, en effet, peut beaucoup plus
00:54:05 vous rapprocher d'une forme de mission de service public.
00:54:07 Même si ça se discute. Alors que pour un club...
00:54:09 - Benjamin, le port du voile...
00:54:11 - Ca vous paraît cohérent ou...
00:54:13 - Dans un match de football,
00:54:15 le port du voile, je ne sais pas ce que ça
00:54:17 ajoute dans la pratique du sport.
00:54:19 - Mais rien. - Rien. - Mais c'est pas l'objet.
00:54:21 - Donc,
00:54:23 si ces jeunes femmes souhaitent,
00:54:25 exigent, veulent, sinon elles ne jouent pas,
00:54:27 mettre un voile,
00:54:29 c'est qu'elles veulent envoyer
00:54:31 un message, clairement,
00:54:33 de leur appartenance,
00:54:35 de leur collectif,
00:54:37 de leur pratique.
00:54:39 - Mais vous posez le point. - Donc, chère amie...
00:54:41 - Pour elles, c'est qui elles sont, en fait ?
00:54:43 - Elles sont... - Elles s'envisagent comme ça ?
00:54:45 - Écoutez, jamais... - Parce qu'elles le portent dans la vie
00:54:47 de tous les jours. - Même pour une tête, ce hijab,
00:54:49 il faut rappeler le hijab, quand même,
00:54:51 ça ne masque évidemment pas
00:54:53 le visage, c'est juste, ça en serre...
00:54:55 - Ca, ce serait puni par la loi. - Oui, bien sûr.
00:54:57 - Ca ne sert pas à faire le visage.
00:54:59 Mais ça n'a aucun intérêt, ça peut même être un handicap
00:55:01 pour donner une tête
00:55:03 sur un corner
00:55:05 ou sur un coup de pied arrêté,
00:55:07 ça peut être utile. Donc, si on veut absolument
00:55:09 que ces jeunes femmes mettent
00:55:11 un hijab, c'est que, voilà,
00:55:13 elles veulent dire "voilà ce que nous sommes"
00:55:15 et on vous fait un bras d'honneur
00:55:17 parce que si vous ne voulez pas de notre hijab,
00:55:19 on ne rentre pas sur le terrain.
00:55:21 Ca pose un vrai problème. - Est-ce que ce serait
00:55:23 une avancée sur le plan politique, quand même ?
00:55:25 - Évidemment, ça sera salué comme tel.
00:55:27 - Souvenez-vous du débat qu'on avait sur
00:55:29 les burkinis. Le burkini,
00:55:31 comment est-ce qu'on commence à parvenir
00:55:33 à l'interdire au début ? Pour des raisons sanitaires.
00:55:35 Ce n'est pas parce que, justement, laïcité,
00:55:37 etc., on arrive à trouver des façons détournées
00:55:39 d'interdire le burkini parce que
00:55:41 usagers du service public, oui,
00:55:43 elles veulent envoyer un message, oui, ça c'est évident,
00:55:45 mais a-t-on le droit de leur interdire
00:55:47 de l'exprimer ? En droit,
00:55:49 la réponse est non. Si elles veulent envoyer un message...
00:55:51 - Pour changer le droit ? - Elles peuvent.
00:55:53 Mais on rentre dans quelque chose qui est
00:55:55 autre chose que la laïcité à ce moment-là.
00:55:57 Parce que le problème, c'est où fixe-t-on
00:55:59 la limite ? C'est-à-dire,
00:56:01 est-ce que l'usager du service public
00:56:03 qui est un
00:56:05 sportif doit à tout prix
00:56:07 être neutre et n'exprimer
00:56:09 aucune opinion ? Peut-être,
00:56:11 mais c'est compliqué. Jusqu'où on s'arrête ? Est-ce qu'il y a des
00:56:13 opinions ? - Ça peut poser...
00:56:15 - Benjamin, ça peut... - On ouvre ensuite une porte
00:56:17 qui peut interroger, et je suis d'accord avec vous.
00:56:19 Il y a très clairement, aujourd'hui,
00:56:21 une volonté de mise en visibilité
00:56:23 qui est une mise en visibilité politique,
00:56:25 et elle pose problème, cette mise en visibilité politique.
00:56:27 - Mais qui sait se servir de tous les leviers juridiques à sa disposition.
00:56:29 - On en vient toujours là, c'est-à-dire qu'on
00:56:31 est face à des groupes qui
00:56:33 comprennent extrêmement bien le droit,
00:56:35 et qui comprennent également les failles de notre droit.
00:56:37 Ce droit, il est censé garantir nos libertés,
00:56:39 il les garantit. Le problème, évidemment,
00:56:41 c'est que mal utilisé, il peut se retourner contre nous.
00:56:43 - Et puis quand on est fédération, non plus française,
00:56:45 en un mot, mais fédération
00:56:47 internationale, qu'on organise
00:56:49 des championnats, des Coupes du monde,
00:56:51 que je voudrais, sans notamment l'accueil
00:56:53 de ces pays musulmans,
00:56:55 comment vous faites ? Parce que là,
00:56:57 le port du hijab serait par contre légitimé.
00:56:59 - On va s'interrompre, parce qu'on a d'autres invités qui nous attendent.
00:57:01 Et notamment pour revenir à Marseille,
00:57:03 on retrouve notre équipe lors de cette déambulation
00:57:05 d'Emmanuel Macron dans la cité des Campanules,
00:57:07 au contact des familles
00:57:09 qui luttent, vous savez,
00:57:11 contre le trafic de drogue. A tout de suite.
00:57:13 [Musique]
00:57:15 - Nous sommes de retour,
00:57:17 et on va se rendre à Marseille,
00:57:19 à nouveau, avec, vous le savez, cette
00:57:21 visite d'Emmanuel Macron, venu
00:57:23 évaluer l'état d'avancement des
00:57:25 travaux de Marseille en grand.
00:57:27 Il a prévu plusieurs visites à son
00:57:29 agenda, aujourd'hui, demain, et donc
00:57:31 mercredi, qui clôturera
00:57:33 cette séquence.
00:57:35 Bonjour, Laura Parra. Vous êtes
00:57:37 dans la délégation de journalistes.
00:57:39 Le président qui est en train, en ce moment, de rencontrer
00:57:41 des familles, on l'a dit tout à l'heure,
00:57:43 du côté des Campanules,
00:57:45 des familles de victimes, avant de se rendre
00:57:47 là où vous êtes, dans le quartier de
00:57:49 la Busserine. Que va-t-il venir
00:57:51 faire à la Busserine ?
00:57:53 - Alors, juste un petit mot,
00:57:55 sur ce qui est en train de se dérouler
00:57:57 au niveau de la cité des Campanules.
00:57:59 Vous savez, cette cité, il n'a pas choisi par hasard,
00:58:01 puisque c'est une cité où les habitants se sont
00:58:03 mobilisés pour faire fuir un point de deal
00:58:05 au niveau du bâtiment H. Alors, ils ont réussi,
00:58:07 ces habitants, à stopper ce point de deal.
00:58:09 Il n'empêche que le point de deal s'est installé ailleurs,
00:58:11 ont-ils précisé. Et en ce moment, il est en train
00:58:13 de rencontrer, dans une petite salle,
00:58:15 six personnes,
00:58:17 qui ont perdu des proches,
00:58:19 des assassinats, disent-ils, liés
00:58:21 au trafic de stupéfiants. Une maman a commencé
00:58:23 à lui parler, et lui a notamment dit
00:58:25 "Je vous remercie de ne plus dire règlement de compte,
00:58:27 mais assassinat, mon fils a été
00:58:29 assassiné". Ce que veulent ces mamans, c'est que le président
00:58:31 prenne la dimension
00:58:33 de ce qu'est la situation des familles
00:58:35 lorsqu'elles se retrouvent confrontées
00:58:37 à ces jeunes qui tombent sous les balles,
00:58:39 à cause du trafic de stupéfiants. Alors, l'accueil a été
00:58:41 chaleureux dans la cité des Campanules.
00:58:43 Comment ça va être ici ? Ce que je peux vous dire, c'est que
00:58:45 les habitants que vous voyez avec les images
00:58:47 d'Olivier Gangloff sont des habitants qui
00:58:49 aimeraient rentrer dans le gymnase
00:58:51 qui a été mis à disposition, un gymnase
00:58:53 où le président va échanger
00:58:55 avec 400 personnes sélectionnées
00:58:57 par la préfecture. Tout à l'heure,
00:58:59 j'entendais une maman qui disait "Mais moi aussi,
00:59:01 je veux y aller, moi aussi, je veux échanger avec le président
00:59:03 et je ne suis pas sélectionnée alors qu'il vient
00:59:05 dans mon quartier". Alors, on l'attend, ici,
00:59:07 dans la cité de la Bussurine, une cité
00:59:09 qu'il va visiter, alors un petit peu
00:59:11 juste avant, puisqu'une partie de la cité
00:59:13 est en phase de réhabilitation,
00:59:15 des travaux sont en cours notamment au niveau des façades.
00:59:17 Juste pour vous planter le contexte, la cité
00:59:19 de la Bussurine, c'est 2500 habitants.
00:59:21 Le dernier mort
00:59:23 et le dernier blessé
00:59:25 par... pardon, à cause
00:59:27 du trafic de stupéfiants,
00:59:29 c'était le 18 juin
00:59:31 dernier. Il faut savoir que le 25 avril,
00:59:33 un homme de 63 ans est mort ici. Il n'avait
00:59:35 rien à voir avec le trafic de stupéfiants.
00:59:37 C'était au mauvais endroit, au mauvais moment.
00:59:39 - Merci beaucoup. Merci, Laure Parra.
00:59:41 Et on se tournera bien sûr vers vous, dès lors
00:59:43 que le président arrive dans ce
00:59:45 quartier. Un autre invité,
00:59:47 c'est Franck Elisiot, qui est avec nous
00:59:49 en direct. Bonjour, Franck Elisiot.
00:59:51 Je rappelle que vous êtes député du Rassemblement
00:59:53 National des Bouches-du-Rhône.
00:59:55 Alors, 15 milliards d'euros, c'est assez conséquent.
00:59:57 La visite d'Emmanuel Macron,
00:59:59 sa sortie, effectivement, d'annonce.
01:00:01 On reviendra tout à l'heure sur les amendes
01:00:03 forfaitaires, mais bon, on va faire un état
01:00:05 des lieux des forces en présence.
01:00:07 On prévoit 700 places de prison, en gros,
01:00:09 pour le site Baumette 3, c'est en construction.
01:00:11 Une super CRS, 330
01:00:13 policiers, un commissariat.
01:00:15 Est-ce que là, vous vous dites, ah,
01:00:17 enfin, la présidence de la République
01:00:19 met le paquet, a compris
01:00:21 l'ampleur du problème, ou ça ne vous convainc pas,
01:00:23 franchement ?
01:00:25 - Comme vous dites, on prévoit.
01:00:27 C'est-à-dire qu'on nous expliquait les premiers éléments
01:00:29 de langage de l'Élysée, c'était
01:00:31 il y a déjà eu 5 milliards
01:00:33 investis, plus 15
01:00:35 milliards si on conjugue
01:00:37 avec les collectivités locales.
01:00:39 Le problème, c'est que, bon,
01:00:41 d'abord, cet argent, il ne sort pas de la poche
01:00:43 d'Emmanuel Macron, je suis désolé, il sort
01:00:45 de la poche des contribuables. Donc,
01:00:47 le contribuable, s'il met, s'il investit
01:00:49 5 milliards d'euros
01:00:51 dans Marseille
01:00:53 et sa métropole, tant mieux, mais pour
01:00:55 quelle efficacité ? Ça fait
01:00:57 deux ans que le plan Marseille en grand
01:00:59 est lancé.
01:01:01 Pour l'instant, on a Marseille en grand banditisme.
01:01:03 Le président, ça fait 8 fois,
01:01:05 8 fois depuis le début de son mandat
01:01:07 qu'il est à sa 6ème
01:01:09 année de mandat. Et maintenant, on nous
01:01:11 explique que tout va changer. Tout va changer
01:01:13 parce qu'on est dans une séquence de com' et qu'il faut dire
01:01:15 que tout va changer. Mais en réalité,
01:01:17 rien ne change et on est...
01:01:19 et il y a quelque chose...
01:01:21 Moi, je pense que sur le fond, il y a un problème,
01:01:23 c'est qu'Emmanuel Macron
01:01:25 fantasme Marseille, fantasme Marseille
01:01:27 comme une ville-monde, comme une ville cosmopolite,
01:01:29 remplie de citoyens du monde.
01:01:31 Bon, et les Marseillais vivent la réalité.
01:01:33 Et à la réalité... Oui, pardon.
01:01:35 - Non, mais allez-y, restez avec nous
01:01:37 parce que c'est intéressant ce que vous dites, ça fait écho un petit peu
01:01:39 ce qu'on disait avec
01:01:41 Benjamin Morel et Jean-Claude Bassier
01:01:43 tout à l'heure, à savoir que
01:01:45 finalement, Emmanuel Macron, c'est un peu un...
01:01:47 comment dire... un libéral
01:01:49 libertaire. Il y a cette idée qu'il
01:01:51 parle de ville-monde. Il veut
01:01:53 comme ça promouvoir une forme de cosmopolite.
01:01:55 - Alors souvent, Macron varie, vous savez.
01:01:57 Mais il est
01:01:59 vrai qu'il y avait un discours
01:02:01 en 2016, je crois que c'est justement le discours de Marseille
01:02:03 où il considérait que la
01:02:05 culture française n'existait pas, que
01:02:07 nous venions tous d'origines différentes
01:02:09 et que nous nous définissions un peu par ça.
01:02:11 Ensuite, il y a eu des discours très différents. Le discours des
01:02:13 Mureaux est totalement
01:02:15 obsidional par rapport à ça. Mais malgré
01:02:17 tout, il y a en effet
01:02:19 dans l'Emmanuel Macron de 2017,
01:02:21 cette idée-là. Il faut normaliser la France
01:02:23 dans une société plutôt multiculturelle
01:02:25 à l'américaine. Et c'est vrai que là-dessus,
01:02:27 Marseille apparaît comme étant
01:02:29 assez à l'image de tout ça, en tout cas
01:02:31 assez symbolique et symptomatique
01:02:33 de cette société-là. - En tout cas, c'est assumé par l'Emmanuel Macron.
01:02:35 - Et donc, on est dans un plan qui est
01:02:37 un plan d'expérimentation avec
01:02:39 une vision très libérale. On pourrait revenir de l'école,
01:02:41 mais choisissez votre projet
01:02:43 pédagogique, vos enseignements, etc. - On va lui demander à Franck Aliziot ce qu'il
01:02:45 en pense. - Fondamentalement, est-ce que c'est vraiment
01:02:47 structurellement problématique ? Je le pense.
01:02:49 Et de l'autre côté, une vision de la société qui
01:02:51 en effet, est plutôt celle-ci.
01:02:53 - Outre, c'est vrai Franck Aliziot, outre
01:02:55 la sécurité, il y a effectivement cette idée
01:02:57 de l'école de demain avec une sorte de
01:02:59 programme à la carte qui est laissé aussi à la discrétion
01:03:01 des chefs d'établissement. Fausse bonne idée
01:03:03 pour vous ?
01:03:05 - Non mais, enfin, fausse bonne
01:03:07 idée. Ça peut se discuter,
01:03:09 donner plus de liberté,
01:03:11 plus de responsabilité aux enseignants,
01:03:13 aux chefs d'établissement, aux parents
01:03:15 aussi, parce que les parents doivent faire partie
01:03:17 de l'équation.
01:03:19 Mais c'est vrai que, je suis désolé d'être
01:03:21 obsessionnel là-dessus, mais la priorité
01:03:23 des priorités, c'est la sécurité, parce que
01:03:25 si vous n'avez pas la sécurité dans les rues, si vous avez
01:03:27 peur de prendre une balle perdue, ce qui est le cas
01:03:29 aujourd'hui à Marseille, dans certains quartiers
01:03:31 et pas que certains,
01:03:33 eh bien, l'école,
01:03:35 les investissements en matière culturelle,
01:03:37 sportive, éducative, ça ne
01:03:39 servira à rien. Moi, j'ai l'impression
01:03:41 que le Président voit
01:03:43 Marseille et notre territoire
01:03:45 comme une Sainte-Sainte-Dix
01:03:47 avec le soleil. Ben ouais, c'est pas notre objectif, d'être
01:03:49 la Sainte-Sainte-Dix avec le soleil, voilà.
01:03:51 Et puis après, je suis désolé d'être horriblement
01:03:53 pragmatique, mais quand on investit de l'argent,
01:03:55 il faut que ce soit efficace, voilà.
01:03:57 Et aujourd'hui, l'efficacité, vous le voyez bien
01:03:59 en matière de sécurité, c'est tout l'inverse.
01:04:01 Depuis le début du plan, depuis le début
01:04:03 du quinquennat
01:04:05 d'Emmanuel Macron, les choses empirent.
01:04:07 Donc, nous voulons des
01:04:09 résultats, voilà. Nous voulons, par
01:04:11 exemple, un état d'urgence dans les quartiers
01:04:13 nord, là où on a
01:04:15 ce qui se fait de pire en matière
01:04:17 de règlement de comptes, d'assassinats,
01:04:19 de violences, voilà.
01:04:21 Il faut maintenant changer
01:04:23 complètement, faire une rupture philosophique
01:04:25 et mettre véritablement de moyens et changer
01:04:27 les méthodes. Alors, dernière question
01:04:29 puisque on va évidemment parler du trafic de drogue
01:04:31 dont on sait qu'il prospère,
01:04:33 hélas, à Marseille.
01:04:35 Comment avez-vous réagi quand il a accordé cette
01:04:37 interview à la Provence ? D'ailleurs,
01:04:39 il l'a développé un petit peu tout à l'heure dans sa prise de parole
01:04:41 où il dit, ben voilà, les amendes forfaitaires, maintenant,
01:04:43 on pourra procéder à un
01:04:45 paiement immédiat, on va mettre des agents
01:04:47 avec des terminaux de
01:04:49 paiement, on pourra donner du cash aussi.
01:04:51 Vous vous dites, mais c'est
01:04:53 complètement irréaliste,
01:04:55 surréaliste. Je ne sais pas quel a
01:04:57 été le premier adjectif qui vous est venu.
01:04:59 Alors, dans cette histoire,
01:05:01 il y a le pire et le meilleur. Le meilleur,
01:05:03 il faut le prendre comme on demande toujours,
01:05:05 la tolérance zéro. Là, pour le coup, il y aura
01:05:07 une forme d'efficacité, de rapidité
01:05:09 dans la sanction,
01:05:11 comment dire, l'exécution de la sanction.
01:05:13 Après, évidemment, c'est la
01:05:15 faisabilité. On va
01:05:17 demander donc à nos policiers
01:05:19 de faire le boulot de la justice, si je comprends
01:05:21 bien, de manière immédiate. Enfin, vous imaginez
01:05:23 sur le terrain, avec
01:05:25 un terminal,
01:05:27 le policier pour demander de,
01:05:29 j'ai mis de vrais doutes
01:05:31 sur l'efficacité. Maintenant,
01:05:33 en théorie, ça
01:05:35 donne de l'immédiateté, mais je pense
01:05:37 que nos policiers ont un petit peu autre chose à faire.
01:05:39 Je vous rappelle que, par exemple, à Marseille,
01:05:41 on a la moitié de ce qu'il nous faudrait
01:05:43 en policiers municipaux.
01:05:45 On en a 450, il en faudrait
01:05:47 900. On a,
01:05:49 comment dire, un quart de ce qu'il nous faudrait
01:05:51 en vidéosurveillance.
01:05:53 Donc, on est quand même très loin
01:05:55 d'avoir les moyens nécessaires.
01:05:57 - Ça, c'est un message qu'il faudra donner
01:05:59 à Benoît Payon et non pas à Emmanuel Macron.
01:06:01 Disons qu'ils ne sont pas dans le même...
01:06:03 - Ils s'entendent bien,
01:06:05 visiblement.
01:06:07 - En tout cas, ça s'est un peu réchauffé. Merci beaucoup.
01:06:09 Merci d'avoir répondu à nos questions
01:06:11 cet après-midi et merci à nos invités.
01:06:13 C'est tout le temps qui nous restait pour la fin de cette émission
01:06:15 90 Minutes Info. Dans un instant, bien sûr,
01:06:17 vous retrouverez Laurence Ferrari pour
01:06:19 le début de Punchline
01:06:21 et on se retrouve pour La Passation.
01:06:23 À tout de suite.
01:06:25 ♪ ♪ ♪