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'J’y suis, j’y reste ! Quand les comiques tapent l’incruste à Hollywood' : un cours de cinéma par Adrien Dénouette, critique et enseignant de cinéma.

Du premier film de Charlie Chaplin aux roasts de Ricky Gervais aux Golden Globes, en passant par The Party, Steve Martin, Andy Kaufman ou les frères Wayans, retour sur un siècle de bras de fer entre le business du glamour et son envers de dérision.

Dans le cadre de la thématique Portrait de Los Angeles.

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Le Forum des images : au centre de Paris, bat le cœur du 7e art !

Rencontres exceptionnelles, cours de cinéma et conférences, festivals… un concentré du meilleur de ce qui se passe toute l’année au Forum des images.


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Transcription
00:00:00 Merci beaucoup Muriel, merci beaucoup, pardon, merci beaucoup Laurence et je remercie aussi
00:00:15 Muriel Dreyfus de m'avoir invité. Merci au Forum de m'inviter pour la troisième fois
00:00:20 je crois. Merci à vous de votre présence. Et j'aimerais commencer par une question très
00:00:25 très sérieuse. Que pensez-vous de ma chemisette ? Ça va ? Ça vous plaît cette saison ? Bon,
00:00:35 si je vous pose la question c'est parce que il y a six ans on m'avait déjà invité
00:00:39 à intervenir sur le thème du cartoon et puis j'étais venu très bien peigné, bien habillé
00:00:43 avec un petit pull, une petite chemise et puis entre temps on m'a demandé d'intervenir
00:00:47 sur Jim Carrey et ce soir on me demande d'intervenir sur les comiques à Hollywood. Autant vous
00:00:52 dire qu'au Forum des images on ne me prend pas très au sérieux. Raison pour laquelle
00:00:55 j'ai décidé d'opter pour un costume plus conforme à mon statut de mariole et comme
00:01:00 vous le savez la locution philosophique dit "connais-toi toi-même" et bien j'ai fini
00:01:03 par découvrir que j'avais les goûts vestimentaires d'un chanteur de Yeye à la retraite. Il était
00:01:08 donc question de s'assumer et d'essayer un petit peu de vous faire rire. La vidéo
00:01:13 ne le rend pas compte mais le public est en délire depuis tout à l'heure. Et donc on
00:01:20 va commencer. En fait cette conférence part d'une commande, on m'a demandé de parler
00:01:25 dans le cycle de Los Angeles des comiques à Hollywood. Pardon, des comiques à Los Angeles.
00:01:30 En gros essayer de deviner ce qui dans la vaste histoire des comédies ayant lieu à
00:01:37 Los Angeles pourrait nous parler de Los Angeles et qu'est-ce que Los Angeles fait faire aux
00:01:41 comiques qu'il ne ferait pas ailleurs. Bon, autant vous dire que j'avais un vaste champ
00:01:46 qu'il a fallu défricher, je n'ai évidemment pas tout vu et il a surtout fallu que je trouve
00:01:50 un filon. Ce filon s'est un peu apposé à moi assez vite quand j'ai commencé à regarder
00:01:54 des références évidentes et puis ayant aussi des références en tête. Ce filon c'est que
00:01:58 je me suis dit que les comiques avaient quelque chose, il y a quelque chose qu'ils adorent
00:02:03 dès lors qu'ils font des films à Los Angeles, c'est que Los Angeles à leurs yeux est une
00:02:06 image. Los Angeles c'est d'abord une affaire d'image. Alors bien sûr une affaire d'image
00:02:11 parce que vous le savez Los Angeles c'est l'endroit où on les fabrique, les images.
00:02:15 C'est Hollywood, c'est l'endroit où on fabrique des films. Vous n'êtes pas sans savoir même
00:02:19 si vous n'êtes pas très cinéphile qu'il y a beaucoup de films et notamment de films
00:02:22 comiques qui tournent autour des coulisses du cinéma. Los Angeles c'est aussi une question
00:02:28 d'image et même j'ai envie de dire de standing. C'est une question de prestige. Avec l'image
00:02:33 de Los Angeles et d'Hollywood vient un standing de bonheur, une espèce de cliché de bonheur
00:02:39 californien qu'il faut entretenir. Ca aussi c'est quelque chose qui va beaucoup inspirer
00:02:45 les comiques. Et puis tout simplement l'idée que Los Angeles est un peu le centre de l'Amérique,
00:02:50 le centre d'un business très important qui est le business du glamour, le business du
00:02:54 cinéma mais aussi je vous le disais de cette image, de ce vernis que se doit d'entretenir
00:02:59 la ville elle-même. Dans tout ça je me suis rendu compte qu'en fait il y avait un grand
00:03:04 sujet inépuisable qui va croiser en fait l'essence du rire, une espèce de règle générale.
00:03:10 On pourrait dire que la règle générale du rire, quel que soit l'endroit où il a lieu,
00:03:15 et encore plus à Los Angeles, c'est l'idée de tourner le sérieux en dérision, tout
00:03:19 détruire. Le rire n'aime rien tant que faire chuter de son piédestal le sérieux des autres.
00:03:25 Or quoi de plus sérieux et quoi de plus tentant que de faire chuter de son pédestal la cité
00:03:32 des anges. Imaginez deux secondes ce qu'évoque Los Angeles aux yeux d'un comique, quelque
00:03:36 chose qui évoque la gloire, le succès, la réussite, le bonheur, un teint bronzé, le
00:03:41 bonheur, le bonheur. Un comique est comme un poisson dans l'eau dans ce programme. Et
00:03:48 je vais donc vous proposer pendant une petite heure de faire une espèce de petite histoire
00:03:54 de la comédie et surtout de ce que le rire fait à Los Angeles. Et cette histoire elle
00:03:58 va commencer par le point de départ. Puisqu'on parle de tableau, puisqu'on parle de gloire,
00:04:03 puisqu'on parle de cliché, puisqu'on parle d'image, vous n'êtes pas sans savoir que
00:04:07 si on est dans le glamour, a priori le comique et le rire ne sont pas forcément les bienvenus.
00:04:11 On est dans une autre forme de spectacle. Donc avant de rire et avant de détruire,
00:04:17 de refaire le portrait de Los Angeles à la sauce des comiques, et bien la toute première
00:04:21 étape et bien c'est qu'il faut s'y infiltrer. Il faut faire effraction dans le cliché,
00:04:28 faire effraction dans le tableau, taper l'incruste. Et c'est d'ailleurs là le titre de la conférence,
00:04:34 je ne sais pas si c'est noté quelque part, je ne crois pas, le titre de la conférence
00:04:37 c'est « J'y suis, j'y reste, quand les comiques tapent l'incruste à Hollywood ».
00:04:41 Taper l'incruste, j'ai évidemment, vous avez bien compris, fait exprès d'utiliser
00:04:46 une expression un peu vulgaire, un peu pas très culture, où on affirme que d'abord
00:04:53 il faut ouvrir l'image au pied de biche. Et j'ai envie de dire que la plus belle des
00:04:58 façons de vous montrer qu'il faut taper l'incruste dans une image à Los Angeles,
00:05:02 et donc taper l'incruste à Los Angeles, et bien c'est presque de remonter aux origines
00:05:06 de la comédie et des origines que vous connaissez en fait. Je vais commencer par une référence
00:05:11 que vous connaissez tous, Charlie Chaplin. Et je vais même commencer par l'origine
00:05:16 de Charlie Chaplin. C'est une image très connue, c'est un extrait très connu, s'il
00:05:19 y a ici des étudiants de cinéma ou des cinéphiles ou des lecteurs d'essais de cinéma, vous
00:05:24 la connaissez. C'est un court métrage de 1914, ça nous remonte très loin, où Charlie
00:05:30 Chaplin n'est pas encore Charlot. En fait Charlie Chaplin, il vient tout juste d'être
00:05:35 intégré dans une troupe de comiques, dans un studio en fait, qui fait vraiment du court
00:05:41 métrage burlesque, vraiment mais au kilomètre quoi. Tous les jours c'est tournage sur tournage,
00:05:46 ça s'appelle la Keystone et c'est géré par un grand producteur qui s'appelle Max
00:05:50 Ennette. Or Max Ennette il embauchait du comique, il consommait du comique. Charlie Chaplin
00:05:54 n'avait pas spécialement d'expérience dans le cinéma, il venait des troupes itinérantes
00:05:59 de comédie, vraiment de théâtre, et puis il est engagé depuis quelques mois et il
00:06:03 dronge son frein. Il se rend compte qu'il a un potentiel mais qu'il ne peut pas l'exploiter.
00:06:07 Qu'est-ce qu'il fait ? Il l'utilise, en fait il embauche comme ça un peu sur le...
00:06:14 à l'inspi, sur une impulsion. Il va chercher deux caméramans et il leur dit "allons dans
00:06:19 la rue, j'improvise quelque chose". Il prend dans le dressing, il prend un gros froc, un
00:06:26 chapeau, une canne et il se dit "je vais improviser quelque chose, faites-moi confiance, j'improvise
00:06:32 quelque chose". Et ils vont sur Venice Beach, donc une plage très connue, à côté du
00:06:37 studio de Max & Net, où se tient lieu une course de voiturette. Autrement dit un événement
00:06:43 sportif où il y a des badeaux, des gens qui regardent la course de voiturette, et puis
00:06:48 la course de voiturette. Et puis il va faire croire à ces deux caméramans, qui sont donc
00:06:54 des gens du studio où il travaille, il va faire croire à ces deux caméramans qu'ils
00:06:59 vont faire un simulacre de journal télé. Vous savez, avant on faisait des... avant
00:07:04 les programmes de films, long métrage, court métrage, on montrait des actualités. Il
00:07:11 disait à ces deux caméramans "vous allez faire semblant d'être des journalistes d'actualité,
00:07:14 et moi vous inquiétez pas, j'improvise". Souvenez-vous que l'idée c'est de faire effraction dans
00:07:21 l'image et de faire effraction dans Los Angeles. Et en quelque sorte, symboliquement, Charlie
00:07:27 Chaplin va faire effraction dans l'histoire du cinéma. Je m'arrête là, je reviens à
00:07:31 l'analyse juste après et je demande à Mathilde le premier extrait sur Kids Auto Races at
00:07:38 Venice Beach, California, le tout premier film de Charlie Chaplin en 1914.
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00:13:30 Alors c'est un extrait que j'adore personnellement, que j'utilise toujours.
00:13:33 Je l'utilise avec des enfants, avec des étudiants, avec des adultes.
00:13:37 Je l'ai même utilisé dans un documentaire à la télé, tellement je le trouve passionnant cet extrait.
00:13:42 Vraiment si je devais payer ma dime à un mort, ce serait vraiment le fantôme de Charlie Chaplin, tellement j'ai utilisé cet extrait.
00:13:49 Et ce qui est intéressant, ce qui m'intéresse évidemment, c'est que là, j'étais obligé de le prendre.
00:13:52 On me commande quelque chose sur les comics à Los Angeles.
00:13:54 Et tout ce que vous avez vu est tourné dans des conditions documentaires.
00:13:58 C'est-à-dire qu'on est en 1914, et qu'à l'exception des deux caméramans, personne, dans tout ce que vous avez vu,
00:14:04 à l'exception, pardon, des deux caméramans et de Charlie Chaplin,
00:14:07 personne parmi tous les gens que vous avez vu n'est au courant de ce qu'il se passe.
00:14:10 Tout le monde a l'impression qu'un relou est en train d'accaparer l'image,
00:14:16 une espèce d'alcoolique, un bado, un mec sur le côté, un marginal, qu'est-ce qu'il fout là, il est mal sapé.
00:14:21 Bon, on comprend que vaguement, il a des vêtements de l'époque, mais quand même, il commence un peu à faire rire tout le monde.
00:14:25 Je veux dire, vous le voyez au bout de... J'ai voulu que l'extrait soit un peu long.
00:14:28 En fait, il dure deux minutes de plus, ça dure sept minutes.
00:14:31 Mais j'ai tenu à ce que l'extrait soit un peu long, parce que moi, ce qui m'intéresse énormément,
00:14:34 c'est qu'à un moment, les gens finissent par rigoler.
00:14:36 Il y a des gens qui sont exaspérés, il y a même des gens qui le renvoient,
00:14:40 il n'y a pas que les deux caméramans, il y a aussi un flic,
00:14:43 en tout cas un mec du service d'ordre qui ressemble à un flic,
00:14:46 et clairement un spectateur qu'on a marre de le voir parasiter le spectacle de la course.
00:14:53 Et puis ce qui me fait beaucoup rire, c'est qu'il y a des enfants.
00:14:55 Très très vite, les enfants se mettent à rire. Très très vite, ça fait rire.
00:14:58 Et ce qui est assez amusant, c'est que ce film-là va connaître un succès incroyable,
00:15:02 et que dans la foulée, en fait, sur ce personnage-là, Charlie Chaplin va devenir le Charlot que vous connaissez.
00:15:07 C'est le tout premier, et il va connaître un tel succès,
00:15:10 en fait exactement comme les enfants qu'il a vus, les enfants ont bien compris que c'était très drôle,
00:15:13 il va connaître un tel succès que Charlie Chaplin va devenir le monument que vous connaissez tous.
00:15:19 Or, ce qui m'intéresse là-dedans, c'est que le gag, si minimaliste soit-il,
00:15:25 est vraiment très intéressant pour l'histoire de la comédie.
00:15:28 Et en plus, on va pouvoir le raccrocher à une espèce de portrait de Los Angeles.
00:15:31 Il est très intéressant parce que je vous ai raconté qui était Charlie Chaplin,
00:15:34 mais il y a un autre élément de sa biographie que je ne vous ai pas raconté.
00:15:38 Peut-être que vous le savez, mais en fait, ça fait même pas deux ans que Charlie Chaplin
00:15:43 vient d'un autre pays que les Etats-Unis d'Amérique, lui, il vient de Londres.
00:15:46 Et Charlie Chaplin, il vient plutôt d'un milieu social très pauvre.
00:15:51 Il a été obligé de devenir clown, il a été obligé de devenir un acteur de théâtre.
00:15:58 Il est donc une espèce de marginal fois deux, en vérité, c'est-à-dire que son personnage joue un marginal
00:16:03 qui s'impose au centre de l'image, mais en même temps, c'est un vrai marginal dans la vraie vie.
00:16:08 Et ça, c'est quelque chose qui est vraiment signifié par le fait qu'il s'invite, vous savez, littéralement,
00:16:13 avec les badauds, avec les marginaux qui sont censés rester à la marge de l'image.
00:16:17 Et c'est là que c'est intéressant. En fait, Charlie Chaplin, ici, il joue un marginal, mais il joue un parasite.
00:16:24 Et qu'est-ce qu'il vient parasiter ? Eh bien, on le voit avec le policier, par exemple,
00:16:27 on le voit aussi avec cette espèce de spectateur qui n'a qu'une envie, c'est qu'il se barre.
00:16:30 On voit qu'en fait, Charlie Chaplin n'a rien à faire ici. Il n'appartient pas à l'ordre de l'image.
00:16:35 Les gens comprennent bien que ça n'est pas l'objet du spectacle, que ce mec-là soit au milieu de tout le monde.
00:16:40 Les gens, rappelez-vous, croient qu'ils sont en train de faire une espèce d'actualité ou de film.
00:16:44 Le spectacle n'est pas centré sur lui. Et Charlie Chaplin s'impose.
00:16:50 Et donc il s'impose comme quelqu'un qui n'a pas sa place dans l'image.
00:16:53 Et ce qui est très important, et c'est pourquoi je le rappelais d'où il vient,
00:16:56 c'est que le cadre de l'image devient ici aussi, pourquoi pas, le cadre d'une société où il n'a rien à foutre.
00:17:02 Quelqu'un qui vient malsaper, qui ressemble probablement à un immigré,
00:17:06 et qui n'appartient pas à l'ordre de l'image, n'a rien à faire ici. C'est un parasite.
00:17:12 Et cette fonction-là, ce statut de parasite, en fait, quand on étudie un tout petit peu la comédie,
00:17:18 et qu'on va voir des grandes références, on se rend compte que c'est une source inépuisable de comédie pour les comiques.
00:17:24 Ce qui les fait rire, c'est de ne pas avoir leur ticket d'entrée dans Los Angeles, dans l'image, dans le spectacle du glamour.
00:17:30 Alors là vous allez me dire que ce n'est pas très glamour, une course de voiturette. D'accord.
00:17:34 Mais au moins, il y a quand même un ordre à respecter. Chez Charlie Chaplin, on n'est pas encore dans le glamour.
00:17:38 D'ailleurs, dans l'histoire du cinéma, le glamour va plutôt évincer Charlie Chaplin.
00:17:42 Il va même plutôt évincer le glamour, toute la génération de Charlie Chaplin.
00:17:46 Là on est en 1914, et ce qui va se suivre, disons pendant 15 ans, c'est un âge d'or du burlesque.
00:17:51 Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd, Fatih Arbuckle, mais tout ça, ça va disparaître.
00:17:57 Et à quel moment ça disparaît ? Ça disparaît avec deux choses.
00:18:00 Ça disparaît d'abord avec le passage au parlant. Charlie Chaplin va être le seul à résister avec sa pantomime et son burlesque.
00:18:06 Et puis, quelque chose que je rappelle souvent, moi quand je parle de comique ou de burlesque,
00:18:11 c'est qu'en fait à un moment, ils ont été très très mal vus les burlesques.
00:18:14 On a pris ça pour un spectacle très vulgaire, une espèce de spectacle obscène.
00:18:18 Charlie Chaplin, et notamment celui-là, très très vite, il va toujours avoir le même programme pendant plusieurs années, jusqu'au kid,
00:18:23 jusqu'à devenir cette espèce de grand acteur plutôt pathos, avant de devenir le deuxième Charlie Chaplin pathos.
00:18:29 Charlie Chaplin est un caïd. Charlie Chaplin, le seul programme de tous ses courts-métrages,
00:18:34 c'est de s'inviter là où il n'est pas le bienvenu et de semer le désordre et de repartir.
00:18:38 Puisque vous ne m'admettez pas dans l'ordre de vos images, je suis un marginal, je suis un immigré,
00:18:43 et bien, puisque je n'ai pas mon ordre dans votre monde, qu'est-ce qu'il fait celui qui n'a pas sa place ?
00:18:47 Il sème le désordre, il sème le chaos. Charlie Chaplin va devenir cette espèce de présence parasite, chaotique,
00:18:53 pendant au moins 5-6 ans de sa carrière.
00:18:56 Et donc ce qui va supprimer un petit peu tout ce spectacle-là, qui a lieu à Los Angeles, c'est vraiment le code Hays.
00:19:03 C'est vraiment le code de censure. Et avec le code de censure en 1934, le code Hays, arrive aussi la volonté de revaloriser le cinéma,
00:19:10 de mettre en place d'autres modèles, une forme d'exemplarité morale qui va en passer, vous le savez sans doute,
00:19:16 par une histoire très connue, le star system. On va mettre en avant de nouvelles figures.
00:19:22 Des figures du western, des cow-boys monolithiques, des figures séductrices, des figures qui évoquent autre chose
00:19:27 que le spectacle un peu vulgaire que vous venez de voir.
00:19:30 Et donc là, j'ai envie de faire un bond, un grand bond, je reviendrai un peu entre les deux,
00:19:35 mais j'ai envie de faire un grand bond de 70 ans.
00:19:38 Les burlesques évidemment sont partis depuis bien longtemps, Hollywood est la place forte du cinéma international,
00:19:46 le glamour évidemment a triomphé, alors bien sûr il y a différentes périodes, mais disons dans l'âge classique.
00:19:51 Le cinéma hollywoodien va avoir raison du programme burlesque, vulgaire de Charlie Chaplin, le programme parasité,
00:19:59 mais il va revenir ce programme là. Et j'ai envie de vous montrer, bien sûr en un coup d'heure,
00:20:03 j'ai envie de vous montrer un extrait qui va dupliquer, va rappeler de loin le programme que je viens de vous montrer.
00:20:11 Or ce qui est très intéressant dans l'extrait que je vais vous présenter, c'est qu'en fait, rappelez-vous,
00:20:15 Charlie Chaplin arrive dans la peau d'un marginal, de quelqu'un qui n'a pas sa place,
00:20:19 il découvre un endroit qu'il a envie de parasiter, qu'il a envie d'infiltrer, parce qu'il a envie d'être là quand même,
00:20:23 même si l'ordre des images, l'ordre moral, l'ordre social ne lui fait pas sa place.
00:20:27 Et bien je vais vous montrer un extrait du "Flic de Beverly Hills" avec Eddie Murphy,
00:20:33 qui est donc, et c'est très important quand même, un acteur noir.
00:20:37 Je vais donc vous montrer un extrait du premier "Flic de Beverly Hills", "Beverly Hills Cop",
00:20:43 qui date de 1984 et je vous l'analyse et le présente juste après. Donc Mathilde, "Beverly Hills Cop" s'il te plaît.
00:20:52 - Alright. As soon as you finish at the hospital, you're on vacation. - Thank you.
00:20:57 - But if you decide to butt into this case, it'll be the longest vacation you ever heard of.
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