Category
🗞
NewsTranscription
00:00 toutes mes courses, tout ça, je sais comment j'ai gagné,
00:02 comment ça s'est produit.
00:04 Ça, c'est resté.
00:05 Et on me dit souvent, "Oui, oh là là, cette mémoire."
00:08 Sur l'ensemble des tours d'offense que j'ai faits,
00:26 sur les 22 étapes que j'ai gagnées,
00:30 j'allais gagner une dizaine au sprint devant tout le peloton,
00:34 et toutes les autres, je les ai gagnées échappées,
00:36 avec un petit groupe.
00:38 Et j'ai fait 9 tours avec l'équipe de France,
00:40 et dans l'équipe de France, j'étais l'équipier de beau B.U.
00:45 au début, puis la Plain d'Anctille, Rivière,
00:48 et j'allais chercher les étapes tout seul,
00:51 j'avais personne pour me mener le sprint.
00:53 Sur le vélodrome, il y a Barry O'Ban qui a démarré,
00:57 qui a pris, il y avait 70 mètres encore à 400 mètres de la ligne.
01:01 Et moi, je suis sorti du peloton,
01:04 j'étais rentré en 25e position,
01:06 et je suis parti ne pensant pas gagner,
01:09 mais pour le public, j'ai fait le sprint.
01:11 Et puis, je savais que j'avais les Belges,
01:14 Edouard Sens, il y avait Beyette, Yann Sens,
01:17 je savais que j'avais tout,
01:18 et je me suis dit, "Ah, je vais gagner,
01:20 Beyette, Yann Sens, je savais que j'avais tout le monde dans la roue."
01:24 Et je suis parti, je suis parti,
01:26 et j'ai rejoint O'Ban à 30 mètres de la ligne,
01:29 je gagne donc.
01:30 O'Ban réussit encore à faire deuxième,
01:33 mais avant de passer la ligne,
01:35 quand j'ai vu passer O'Ban,
01:37 j'ai dit, "Il faut que tu fonces jusqu'à la ligne",
01:39 parce que je craignais toujours d'avoir dans ma roue
01:42 les deux Belges qui étaient derrière moi,
01:45 et j'ai gagné à Bordeaux,
01:47 ça m'a fait beaucoup de plaisir de gagner à Bordeaux.
01:50 Le champion de France
01:54 En 1955, j'avais le meilleur champion de France,
01:57 et on arrivait à Zurich,
02:01 et je savais que Kübler,
02:03 Ferdi Kübler, qui était un très grand champion,
02:05 qui gagnait le Tour et était champion du monde,
02:08 et je savais qu'il voulait gagner à Zurich,
02:10 alors moi je l'ai marqué toute la journée,
02:13 et puis on est parti dans une échappée,
02:15 et Kübler roulait à bloc,
02:17 et il me disait à moi, "Roule, roule, toi,
02:20 pas formidable, grand champion, roule, roule !"
02:22 Je me disais, "Je ne peux pas, je suis équipier de Bobé,
02:24 Bobé derrière, je ne peux pas, c'est pas si compliqué,
02:27 roule, roule !"
02:28 Et à 50 km de l'arrivée, il y a Marcel Bideau,
02:30 mon auteur sportif, qui est arrivé et qui m'a dit,
02:33 "Tu ne bouges pas de la roue à Ferdi !"
02:35 Je lui ai dit, "Marcel, ça fait 50 km, je suis dans la roue."
02:39 La seule étape où j'ai gagné vraiment
02:43 ce qu'on appelait dans le temps les ratagasses,
02:46 ceux qui ne roulent pas, quoi.
02:47 Je n'ai pas roulé, ça fait que je suis arrivé très frais
02:50 et j'ai mis Kübler à 10 m.
02:52 Alors là, c'était l'étape Bordeaux-Bayonne, 1959.
03:01 J'ai grillé le ravitaillement et je suis parti
03:04 pour rejoindre les Gatettes.
03:07 Et puis à un certain moment, j'ai pris un coup de fenghal, quoi,
03:12 j'ai vu que je n'avais pas pu rejoindre,
03:14 et je me suis arrêté dans un bar pour demander une bière.
03:18 Parce qu'une bière, c'était renommé à l'époque,
03:21 avec 10 morceaux de sucre qu'on mettait,
03:23 on rajoutait un peu d'eau, on agitait,
03:25 et ça nous donnait un coup de fouet,
03:27 parce qu'il y avait un peu d'alcool,
03:28 mais il y avait du sucre qui, tout de suite, allait dans le sang, quoi.
03:33 Alors voilà l'histoire de la bière, quoi.
03:37 (musique)
03:59 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]