Thierry Breton sur les règles de l'IA : "Aucune entreprise ne quittera le marché de l'UE"

  • l’année dernière
Au Destination Europe Summit de Bruxelles, le commissaire européen en charge du Marché intérieur Thierry Breton fait le point sur le secteur du tourisme et les futures règles européennes sur l'intelligence artificielle qui selon lui, ne pousseront aucune entreprise à quitter le marché de l'UE.
Transcript
00:00 Bonjour et bienvenue dans cette émission spéciale consacrée au Destination Europe Summit qui a eu lieu récemment à Bruxelles
00:07 et qui a réuni tous ceux qui travaillent dans le tourisme pour faire le point sur les questions auxquelles ils sont confrontés à l'approche de la saison estivale.
00:16 Au cours de cet événement, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec des professionnels du secteur, des eurodéputés
00:22 et le commissaire en charge du marché intérieur et du tourisme, Thierry Breton.
00:28 Nous sommes ravis de vous accueillir. Merci beaucoup, je suis ravi d'être ici.
00:31 C'est un moment très important pour le secteur du tourisme, des voyages, les enjeux sont considérables
00:36 et je ne veux pas que cette discussion se concentre trop sur le passé, mais évidemment, nous avons eu la pandémie.
00:42 Vous étiez en première ligne quand l'Europe a rouvert ses frontières. Y a-t-il une leçon que le secteur devrait tirer de cette expérience ?
00:48 Il est vrai que l'écosystème du tourisme a été très durement touché par la pandémie.
00:57 Nous avons donc réagi très très vite.
01:00 Je pense que nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait au niveau européen, tous ensemble,
01:06 avec cet immense paquet de mesures Next Generation EU pour la première fois de notre histoire.
01:12 Y a-t-il une leçon qui a été tirée ?
01:16 La leçon qui a été tirée, c'est que, étant donné qu'une grande partie des fonds a été accordé au tourisme,
01:23 tout le monde a compris à quel point ce secteur est important pour l'Europe. Nous le savions tous même.
01:28 Quand vous dites que la plus grande leçon, monsieur le commissaire, c'est que nous sommes meilleurs ensemble,
01:32 que nous avons travaillé ensemble, pensez-vous encore que ce soit le cas ?
01:35 Bien sûr, nous avons décidé pour la première fois dans l'histoire que nous avions à présent une vision de ce que nous voulons que le tourisme soit en 2030.
01:44 Nous y avons travaillé, nous en avons discuté, cela a été approuvé par nos Etats membres, nous sommes donc totalement en phase.
01:50 Et quel est le plus grand défi pour le secteur selon vous ? De devenir plus vert ?
01:54 Devenir plus vert, oui, c'est important, c'est important pour nous tous.
02:00 Et je sais que le tourisme joue un rôle important. Aujourd'hui, pour moi, il y a une envie très forte du côté de nos concitoyens de profiter des activités touristiques.
02:10 Quand je vois les réservations, bien sûr, vous le constatez beaucoup mieux que moi, mais je pense que leur niveau est très très bon.
02:19 Je me tourne vers les experts du secteur, ils acquiescent, c'est plutôt impressionnant.
02:23 Et puisque c'est plutôt impressionnant, selon moi, aujourd'hui, je pense que le plus grand défi, c'est probablement celui des compétences et du recrutement.
02:35 Je crains que nous n'ayons pas assez de nouveaux talents pour accueillir et organiser les choses à la hauteur de cette tendance forte dont nous allons profiter.
02:43 Il faut donc vraiment réfléchir à la question en profondeur. Et c'est pourquoi nous sommes...
02:48 Vous parlez de réfléchir en profondeur, mais est-ce vraiment le moment de le faire alors que nous abordons juillet et août, les mois de la haute saison ?
02:54 C'est probablement l'un des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Mais il y a aussi, vous l'avez mentionné, la transition verte.
03:02 La transition numérique est aussi quelque chose d'extrêmement extrêmement important. Et il s'agit de la mener en utilisant les données de la bonne manière.
03:10 Vous savez que nous travaillons sur l'espace des données pour le tourisme, il sera finalisé très prochainement.
03:16 Dans quelle mesure cela va-t-il changer le secteur du tourisme ?
03:19 Pour nous, cela donne beaucoup d'informations sur le type d'offres que vous pourriez personnaliser.
03:26 Pour les professionnels du tourisme, c'est aussi la possibilité de finaliser un produit que vous voulez proposer, ce qui est très important et totalement nouveau.
03:35 Il y a aussi la possibilité de concevoir le package dont vous pourriez faire partie.
03:40 Mais cela renforcera la sécurité pour les touristes eux-mêmes parce que, évidemment, cela harmonisera les conditions.
03:46 Par exemple, dans la location à court terme, cela harmonisera la façon dont elle est pratiquée. C'est un gage de sécurité, donc cela va dans les deux sens.
03:54 Vous revenez tout juste de San Francisco, vous y avez parlé technologie. Comment cela s'est-il passé ?
04:01 Et que pensent les Américains des projets européens de réglementer l'intelligence artificielle ?
04:09 Eh bien, comme vous le savez, nous ne nous contentons pas de réglementer l'intelligence artificielle. Nous avons décidé d'organiser notre espace numérique.
04:17 C'est un point sur lequel j'ai travaillé très intensément depuis mon premier jour à la Commission.
04:22 Notre espace numérique n'était pas du tout organisé. Certains disaient que c'était un peu le Far West, surtout dans les médias sociaux.
04:29 Et vous savez ce que cela signifie. Il peut y avoir des tragédies là aussi.
04:33 Nous avons donc décidé de l'organiser. Cela a été un véritable parcours du combattant, mais nous l'avons fait avec le DGA, Règlement sur la gouvernance des données,
04:41 avec le DSA, Règlement sur les services numériques, pour obtenir des évolutions de la part des réseaux sociaux,
04:48 le DMA, Règlement sur les marchés numériques, pour avoir une concurrence loyale dans ce domaine, le Règlement sur les données, qui est très important, y compris bien sûr pour le tourisme.
04:58 Il est important d'avoir des règles dans ce secteur, comme pour l'innovation. Nous sommes donc le premier continent à disposer de ces règles.
05:05 L'intelligence artificielle fait partie de cette démarche. Nous avons travaillé sur cette question pendant près de trois ans.
05:11 Aujourd'hui, cette proposition de règlement sur l'intelligence artificielle a été adoptée par le Conseil, mais aussi par le Parlement.
05:18 Nous avons donc entamé le premier trilogue avec le Conseil et le Parlement, il y a une semaine.
05:23 Évidemment, il s'agit d'une réglementation fondée sur le risque, et il était important pour moi d'expliquer tout cela.
05:30 Bien sûr, nous sommes le plus grand continent du monde libre en termes de numérique, une fois et demie plus grand que les États-Unis,
05:35 ce qui est très important, car cela nous donne évidemment des responsabilités.
05:41 Il était donc de mon devoir d'expliquer à tous les acteurs qu'évidemment, tout le monde est le bienvenu.
05:46 Nous sommes un continent ouvert, mais ce sont nos règles, et elles seront inscrites dans la loi.
05:52 J'aide ces entreprises, pas seulement américaines d'ailleurs, mais aussi européennes et autres, y compris asiatiques,
05:57 à comprendre exactement quelles sont nos lois et comment s'y préparer.
06:02 Et vous espérez que ce règlement ne sera pas dépassé au moment où il deviendra une loi ?
06:07 Non, parce qu'il s'agit encore une fois d'un règlement horizontal fondé sur les risques.
06:12 Il ne peut donc pas être dépassé, et on peut toujours le compléter.
06:16 Tout ce que nous faisons dans le domaine numérique est horizontal, et on dispose de points d'entrée pour intégrer, disons, un nouvel acte délégué
06:22 si nous constatons que quelque chose de nouveau émerge.
06:26 Car, vous avez raison, la technologie évolue, et nous pouvons voir apparaître de nouveaux risques.
06:31 Bien sûr, nous ne voulons pas tout réglementer, mais si nous voyons un risque que nous n'avons pas anticipé et qui devra être réglementé,
06:37 nous serons toujours en mesure d'insérer un nouvel acte délégué.
06:42 Les règles sont donc bien établies, et votre tâche consistera à les faire respecter ?
06:47 Oui.
06:48 Ça aussi, ce sera un défi ?
06:50 Eh bien, je suis le garant du marché intérieur.
06:53 C'est pour cela que c'est une très bonne question, car nous n'avons pas conçu ces instruments comme des outils de concurrence,
06:59 mais comme des outils liés au marché intérieur.
07:02 En d'autres termes, je suis déjà le responsable de son application.
07:06 On ne peut pas tout faire. Bien sûr, le marché intérieur est vaste, c'est un atout considérable pour l'Europe.
07:12 Mais bien sûr, on ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout importer.
07:16 Quand vous importez des jouets, il y a des règles à respecter pour qu'ils ne soient pas dangereux pour les enfants.
07:21 Et s'ils le sont, évidemment, nous ferons respecter ces règles.
07:25 Je suis donc déjà le garant de l'application du marché intérieur.
07:28 Et ces règles dans l'espace numérique sont ex ante.
07:31 Il s'agit donc d'une réglementation ex ante.
07:34 En d'autres termes, pour pouvoir profiter du plus grand marché numérique du monde, il faut d'abord respecter certaines règles.
07:40 Et qu'en est-il des entreprises qui sont menacées par ces règles ?
07:48 Elles menacent de quitter l'Europe en raison de la lourdeur de la législation.
07:53 Aucune ne fera cela, bien entendu, parce qu'il s'agit du plus grand marché numérique du monde.
07:58 Donc personne ne peut se le permettre.
08:01 Il est une fois et demie plus grand que celui des Etats-Unis.
08:04 Personne ne peut se permettre de ne pas y être présent.
08:07 Et nous accueillons tout le monde.
08:09 Il est vrai que vous faisiez peut-être allusion à Sam Altman, le PDG d'OpenAI,
08:13 mais il m'a dit que ses propos avaient été mal interprétés.
08:16 Donc il a modifié son tweet et il a écrit "J'adore ce règlement, nous allons le suivre, d'ailleurs y compris sur le watermarking, le tatouage numérique".
08:24 Et c'est normal, probablement.
08:26 Vous l'avez dit, j'ai été PDG moi-même.
08:28 Je n'aurais jamais dit "je ne veux pas entrer sur ce marché parce que c'est beaucoup trop difficile pour moi de suivre les règles".
08:33 Les règles sont les règles.
08:35 Les responsables politiques sont là pour établir les règles, pour sécuriser la manière dont nos concitoyens sont présents sur tel ou tel espace.
08:41 Et les entreprises sont là pour suivre les règles.
08:43 Elles le feront, pas d'inquiétude, personne ne partira, personne.
08:47 Et d'ailleurs c'est aussi une bonne chose pour l'innovation, je le répète.
08:52 Comme vous l'avez dit, quand j'étais PDG, j'opérais dans plus d'une centaine de pays et bien entendu nous avions des règles différentes.
08:59 Et j'ai toujours dit à mes employés "nous devons être de bons citoyens dans chacun des pays de cette planète".
09:08 Nous ne pouvons pas faire changer les règles en disant à un gouvernement "vos règles sont mauvaises, changez-les".
09:13 Vous devez être un bon citoyen, même quand vous êtes PDG.
09:16 Donc je sais que ces entreprises pensent comme moi parce que tous les PDG ont la même vision des choses.
09:21 Qu'en est-il du secteur du tourisme et des voyages ? Quel rôle l'intelligence artificielle peut-elle jouer dans leur avenir ?
09:28 Quel message pourriez-vous leur adresser ? En gardant à l'esprit que la majorité des acteurs de ce secteur sont des PME.
09:35 Oui, vous avez tout à fait raison, c'est une question très très importante.
09:41 C'est pourquoi d'ailleurs quand on évoque l'intelligence artificielle, on parle essentiellement de trois choses.
09:46 Les données, l'algorithme et la puissance de calcul.
09:51 C'est pourquoi nous voulons vraiment disposer d'un espace de données pour le tourisme pour nous assurer que nous organisons bien tout cela.
09:57 A qui appartiennent ces données ? Comment organiser cet espace de données ?
10:01 C'est extrêmement important, c'est pourquoi nous voulons finaliser cet espace de données pour le tourisme.
10:08 L'utilisation de ces données sera un avantage fantastique, bien sûr, pour tout le monde.
10:13 Et en particulier pour l'industrie du tourisme, y compris d'ailleurs, et c'est la deuxième étape,
10:18 pour développer des algorithmes spécifiques axés sur le tourisme.
10:24 Cela sera bien sûr partie du travail des entités touristiques, mais aussi d'autres sociétés de services.
10:34 Et puis il faut de la puissance de calcul.
10:39 Vous savez que dans l'Union Européenne, avec EurHPC, HPC qui veut dire le calcul à haute performance,
10:45 nous avons développé la plus grande infrastructure au monde qui permettra aux grandes mais aussi aux petites entreprises
10:51 d'avoir accès à cette puissance de calcul pour développer les algorithmes et les données d'apprentissage sur ces algorithmes touristiques
10:58 dans le but de développer des activités spécifiques.
11:02 Alors oui, l'Europe est et sera un endroit fantastique pour inventer de nouvelles applications de calcul.
11:08 En particulier dans le tourisme.
11:12 Nous sommes la première destination touristique du monde et donc celle qui génère le plus grand nombre de données
11:19 dans le domaine du tourisme sur la planète.
11:23 Il est donc très important de développer ces nouvelles applications en tenant compte de toutes les règles que nous avons mises en place.
11:29 Et c'est très important encore une fois. En tant que PDG, je peux vous dire qu'il est extrêmement important d'avoir des règles qui sont stables
11:37 et d'avoir au final de la visibilité.
11:41 Enfin, concernant ce que vous disiez sur les PME, vous avez encore une question.
11:47 Vous avez parlé de la possibilité de faire des calculs sur les PME.
11:53 Enfin, concernant ce que vous disiez sur les PME, vous avez entièrement raison.
11:59 Elles sont extrêmement importantes pour l'écosystème du tourisme.
12:03 Et de ce fait, nous devons voir comment les soutenir, les aider, notamment en matière de transition numérique,
12:09 mais aussi d'ailleurs pour utiliser les nouveaux outils dont nous parlions.
12:13 Nous sommes en train de travailler sur un paquet de mesures dédiées pour les PME.
12:17 Je pense que nous le présenterons à l'automne prochain. C'est extrêmement important.
12:21 Il couvrira de nombreuses difficultés auxquelles les PME sont confrontées dans le secteur du tourisme,
12:26 dont les retards de paiement, mais aussi de nombreuses choses,
12:29 comme le fait d'alléger la charge administrative et de nombreux autres aspects.
12:36 Et quel est votre point de vue sur les locations de logements de courte durée ? Comment mieux les gérer ?
12:41 Non, vous savez, je ne veux pas aller… C'est ce que nous avons évoqué au début de notre discussion.
12:49 Cela fait partie des nouvelles manières d'opérer dans le tourisme.
12:52 Je constate par exemple, dans les zones rurales, que l'offre peut vraiment être de qualité.
12:56 Donc je ne veux pas trancher en disant « c'est bien ou ce n'est pas bien ».
12:59 C'est quelque chose qui se développe.
13:01 Donc nous devons suivre cette évolution, mais là encore, nous devons nous assurer qu'il y ait de la qualité.
13:06 C'est pour cela que nous aurons aussi des données spécifiques en la matière
13:09 et une réglementation spécifique pour les locations de courte durée.
13:12 Nous sommes en train de finaliser cette réglementation et elle pourrait d'ailleurs l'être avant la fin de cette année.
13:18 Le secteur pourra aussi se référer à cette réglementation.
13:21 Cela voudra dire plus de visibilité pour ces acteurs.
13:24 Cela donnera aussi plus de sécurité pour les utilisateurs.
13:27 Cela permettra aussi de développer ces pratiques en utilisant ces données.
13:31 Je me dis que c'est quelque chose qui existe, donc nous devons tenir compte.
13:35 Mais l'organiser, un petit peu grâce aux données, c'est probablement la bonne manière de le faire.
13:46 Et M. le Commissaire, qu'en est-il de la situation géopolitique en Europe ?
13:50 Elle est bien sûr extrêmement instable.
13:52 Le secteur est très préoccupé par l'impact de la guerre en Ukraine et bien sûr par les sanctions.
13:56 Que leur diriez-vous à cet égard ?
13:59 Eh bien, écoutez, c'est notre monde.
14:07 Non seulement nous ne pouvons pas le changer, mais nous savons que ces tensions jouent et joueront un rôle important,
14:12 y compris dans le tourisme, évidemment.
14:14 Nous le constatons bien sûr avec la Russie, nous l'avons peut-être un peu vu avec la Chine,
14:19 qui est un pays très grand et très important en termes de tourisme.
14:23 Nous espérons donc que tout rentrera dans l'ordre avec la Chine.
14:28 Je sais que le nombre de touristes chinois a diminué, mais ils sont les bienvenus, bien entendu.
14:33 Mais oui, vous avez parfaitement raison.
14:42 C'est vraiment quelque chose que nous devons prendre en considération.
14:45 Pour nous, cela signifie aussi...
14:47 Vous savez, nous sommes la première destination touristique mondiale
14:51 et nous avons aussi conscience que pour ces 450 millions d'habitants,
14:55 l'Europe continue d'offrir de nombreuses capacités touristiques
14:59 qui ne sont peut-être pas encore totalement exploitées.
15:09 Il s'agit là d'une bonne chose, même si nous ne voulons pas nous couper du monde et rester entre nous.
15:14 Mais aussi, il y a cette guerre.
15:22 Cette guerre est en train de changer de nombreuses choses.
15:24 Comme vous le savez, nous avons dit clairement en tant que Commission et dans l'Union européenne
15:34 que nous nous organisons pour soutenir l'Ukraine autant que nous le pouvons et que nous le faisons sur le long terme.
15:39 Car bien sûr, nous pourrions avoir de bonnes nouvelles.
15:42 Mais nous avons vu avec les derniers événements qu'il est toujours difficile de prédire ce qui va se passer avec notre grand voisin.
15:48 C'est pourquoi nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour continuer à soutenir l'Ukraine contre cette terrible agression.
16:01 Le continent est confronté à une baisse du nombre de touristes russes, évidemment.
16:05 Il a chuté de 90%.
16:07 Oui, il est vrai que la Russie est un grand pays qui compte plus de 143 millions d'habitants.
16:17 Ce n'est pas le plus grand pays du monde en termes de population.
16:26 Il est dix fois plus petit que la Chine ou l'Inde.
16:28 Nous avons donc un important potentiel ailleurs.
16:31 Mais bien sûr, nous savons bien que lorsque Vladimir Poutine a décidé de lancer cette terrible agression contre l'Ukraine, nous devions réagir.
16:39 Et pensez-vous que nous pouvons opérer la transition verte sur ce continent, atteindre les objectifs ambitieux en la matière tout en restant compétitifs ?
16:49 Nous devons le faire. Il n'y a pas d'autre option.
16:52 Nous n'avons pas le choix et il est vrai que c'est un défi.
16:54 Mais nous serons plus verts.
16:56 Il n'y a pas d'alternative.
16:58 C'est l'objectif évidemment de notre génération et de celle qui vient après nous.
17:01 Nous devrons le faire.
17:03 Mais il y a aussi le fait, et je dis cela très souvent, que ce n'est pas en restreignant nos déplacements ou notre consommation que nous deviendrons vraiment verts,
17:14 même si, évidemment, nous devons nous assurer d'économiser l'énergie.
17:19 Mais c'est grâce à l'innovation, à la technologie, à la science, que nous allons le faire.
17:24 Dans le cadre de cette immense transition qui est une révolution d'une certaine manière.
17:31 Pour en revenir au moment présent, nous abordons la pleine saison estivale.
17:36 Dans quelques semaines, tout le monde sur ce continent se déplacera.
17:39 Est-ce que tout est prêt du côté des aéroports, des infrastructures ?
17:42 Oui, je le pense vraiment.
17:47 Je crois que tout le monde a hâte, tout le monde attend et je pense vraiment que nous sommes prêts.
17:53 Quand j'ai vu les prévisions, j'ai été très étonné, mais c'est une très bonne nouvelle.
18:00 Nous devons donc être prêts.
18:03 Mais vu ce qui s'est passé l'été dernier ?
18:05 Y compris en matière de compétences.
18:08 Et je reviens à ce que je disais plus tôt.
18:14 Si je devais avoir non pas un motif d'inquiétude, mais un sujet qui retient mon attention,
18:19 c'est d'être prêts à recruter des personnels et à accueillir les touristes.
18:28 Donc nous n'aurons pas cet été sur nos écrans des images de longues files d'attente dans les aéroports,
18:33 de grèves de contrôleurs aériens, de personnes n'ayant pas accès à la location de voiture, d'hôtels complets ?
18:41 Mais vous aurez aussi l'image d'un tourisme, par exemple à la campagne, de balades avec les enfants, de détente à la plage.
18:48 Il y a toujours deux faces dans une médaille et celle que je décris est plus importante.
18:53 Donc quand vous décrivez cette facette, en fait cette réalité que vous craignez,
18:58 et bien espérons que cela n'arrivera pas.
19:00 En tout cas, je sais que tout le monde travaille d'arrache-pied à ce que tout fonctionne.
19:07 Une toute dernière question, et qu'en est-il de vous ? Où allez-vous passer vos vacances ?
19:14 Habituellement, chaque été, je pars pour une semaine ou huit jours, je vais marcher dans une région de France que j'aime particulièrement
19:21 et qui est totalement déserte, c'est la Creuse.
19:29 Vous voyez, ça fait rire, mais c'est vrai, je ne rencontre personne à part des lâches.
19:36 J'adore, et vous pouvez couper votre portable et déconnecter.
19:40 Il y a de nombreuses idées qui me viennent quand je marche, mais je dois marcher.
19:44 Après cinq, six, sept heures, les idées commencent à arriver, donc je fais cela tous les jours.
19:48 Monsieur le commissaire Thierry Breton, merci beaucoup d'avoir été avec nous au Destination Europe Summit, mais aussi sur Euronews.
19:54 On peut vous applaudir.
19:56 (Applaudissements)

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