Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, était l'invité de BFMTV pour évoquer la mort de Nahel, jeune homme de 17 ans, tué mardi par un tir de la police, après un refus d'obtempérer à Nanterre. Le policier soupçonné d'avoir tué l'adolescent a été placé en garde à vue et est interrogé par l'IGPN, dans le cadre d'une enquête pour homicide volontaire.
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00:00 Emmanuel Bompard, comment est-ce qu'on ramène le calme, comment est-ce qu'on apaise les choses ce soir ?
00:03 En apportant des réponses à la hauteur de la colère et de l'émotion que le décès de ce jeune homme a produit dans le pays.
00:14 Ces réponses, elles doivent être nécessairement très importantes et très claires.
00:20 Elles doivent être judiciaires et elles doivent être politiques.
00:23 D'abord, je le dis, je ne comprends pas pourquoi les policiers qui sont suspectés, soit d'avoir commis cet acte, soit d'avoir menti.
00:33 Parce qu'initialement, quand même, un certain nombre d'entre eux ont propagé une version qui ne correspondait pas à la réalité, n'ont pas été suspendus.
00:39 Ça, c'est à mon avis la première chose.
00:41 Deuxièmement, il y a une demande des avocats, et je pense qu'elle est légitime, pour que la procédure judiciaire ne soit pas entachée de suspicion.
00:50 Il y a une demande qui a été faite d'un dépaysement pour que l'affaire ne soit pas traitée par le parquet de non-terme et qu'elle soit traitée ailleurs.
00:57 Je pense que c'est une demande aussi à laquelle il faudrait bien évidemment répondre favorablement.
01:02 Et des réponses politiques parce que cette situation, elle ne peut pas se reproduire.
01:07 Et si on ne veut pas qu'elle se reproduise, il faut qu'on comprenne comment elle a pu se produire.
01:11 Et notamment, pas seulement ça, mais notamment il y a la question de la loi CASE 9 Hollande de 2017, la modification législative sur laquelle il faut qu'on puisse travailler.
01:22 Nous, nous avons demandé à notre groupe parlementaire, déjà au mois de décembre dernier, une commission d'enquête parlementaire sur ce sujet.
01:27 Je pense que cette commission d'enquête, il faudrait qu'elle puisse être mise en place.
01:30 – On va y revenir, mais pardon, dans ce que vous donnez ce soir comme élément pour apaiser.
01:33 Pour vous, ce soir, avec les tensions qu'on peut avoir dans différents endroits, dans les différentes villes que je citais,
01:39 ce n'est pas une question de maintien de l'ordre. Il n'y a pas une question de maintien de l'ordre ce soir d'abord prioritairement.
01:43 – Mais si vous voulez répondre à la colère et à l'émotion, il faut y apporter des réponses qui sont à la hauteur de cette émotion.
01:51 Sinon vous n'y arriverez pas. J'entends des gens dire "il faut revenir à la normale".
01:55 Mais ce qu'il faut comprendre c'est que la normale est insupportable.
01:58 Donc ce n'est pas vrai qu'en revenant comme ça, tous calmes, etc., qu'on va apporter des réponses à ce problème et à cette difficulté.
02:06 Donc il faut des réponses qui soient à la hauteur de cette émotion.
02:09 Et pour l'instant, il y a eu des paroles, il faut le dire, plutôt raisonnables du côté de l'exécutif, je ne le conteste pas.
02:15 Mais ces paroles ne se sont pas accompagnées de mesures suffisamment fortes et suffisamment significatives
02:20 pour que les gens se disent "ah enfin le problème va être traité à l'importance qu'il a pour la société".