Gestion de l’eau : « Il faut arrêter de penser qu’un usage agricole est un accaparement »

  • l’année dernière
La mission d’information du Sénat sur la « gestion de l’eau » a auditionné Christophe Béchu sur le plan-eau du gouvernement. L’objectif est de diminuer de 10 % la quantité d'eau prélevée d’ici 2030. Il « fixe une feuille de route pour plus de sobriété et moins de conflictualité », selon Hervé Gillé (PS), le rapporteur de la commission. 
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00:00 Il n'y a pas d'agriculture sans eau, et il faut le dire avec beaucoup de force, et
00:06 il faut arrêter de penser qu'un usage agricole est un accaparement.
00:08 Personne ne conteste le fait qu'on a besoin d'eau pour boire, personne ne devrait contester
00:13 qu'on a besoin d'eau pour se nourrir, et donc il faut faire en sorte de ne pas avoir
00:17 des usages qui génèrent un gaspillage.
00:19 Mais on ne peut pas incriminer, avoir une vision qui soit trop basique sur ces sujets.
00:24 Quand j'ai dit ça, j'ai presque résumé ce qui est censé être le chemin de crête.
00:28 Je vais prendre un tout petit pas de côté, ça me reservira peut-être un peu plus tard
00:32 quand on discutera des retenues, si vous l'évoquez, pour savoir si c'est la solution ou une des
00:37 solutions.
00:38 En gros, ce que disent les experts, et c'est l'avantage d'avoir découvert le sujet, c'est
00:43 que j'ai été obligé de poser des questions bêtes qui me permettent parfois d'expliquer
00:45 les choses à d'autres qui les connaissent mieux que moi, mais qui au moins me permettent
00:50 de le faire d'une manière simple.
00:51 On a 500 milliards de mètres cubes d'eau qui nous tombent sur la tête en France, et
00:55 on en aura a priori à peu près autant dans les années qui viennent.
00:58 La seule chose, c'est que là où aujourd'hui, quand la partie qui part dans les vapeaux
01:02 de transpiration, qui est absorbée par les plantes, nous en est 160 qui sont disponibles,
01:07 je ne me battrai pas avec le président Pointreau sur ce sujet, je mesure déjà l'imprudence
01:13 qui est la mienne d'aller sur le thème, mettons entre 160 et 200, on en a à la fin
01:17 33 qu'on prélève et 5 qu'on consomme.
01:19 Le problème, c'est que c'est ce 160 ou ce 200 qui va baisser.
01:23 Parce qu'avec l'augmentation moyenne de la température, une part n'arrivera plus
01:27 dans nos cours d'eau, une part trouvera une végétation qui aura davantage poussé
01:30 et fera en sorte qu'on en a moins.
01:32 Donc, ce n'est pas un problème d'alternance politique ou de couleur politique du gouvernement
01:35 de considérer qu'on aura moins d'eau prélevable, et cette réalité, elle vaudra
01:38 pour tous les acteurs, y compris pour les agriculteurs.
01:39 Quand j'ai posé ce contexte, il n'y a donc aucun modèle dans lequel, à la fin,
01:45 il n'y a pas à tout le moins une sobriété à l'hectare.
01:47 On peut discuter de la part d'eau qu'on réserve à l'agriculture au global, mais
01:52 il n'y a pas de schéma sur le fait que nous ne pourrons pas conserver le même niveau
01:56 sans sobriété sur les différents territoires.
01:58 On a des réserves, fantastique, sans mauvais jeûnement.
02:00 8% seulement de nos espaces agricoles sont hérités en gouttes à gouttes pour ceux
02:04 qu'ils sont.
02:05 Et de manière plus large, il va de soi que l'augmentation des températures, indépendamment
02:13 de toute loi, elle provoquera des évolutions sur les pratiques.
02:16 J'attends les chiffres, mais pour avoir discuté avec le président de l'association
02:20 des chambres d'agriculture, il me dit qu'il y a déjà, depuis l'été 2022, des milliers
02:25 d'exploitations qui ont fait évoluer leurs pratiques en anticipant le fait qu'il y
02:30 aurait à nouveau des difficultés.
02:31 Donc, dans ce schéma global, on voit bien qu'on a besoin de toute façon de regarder
02:38 comment on est capable de tenir mieux compte des sols et du climat par rapport à ce que
02:42 nous faisons pousser, et d'autre part, de faire évoluer nos modèles vers plus de sobriété
02:47 à l'hectare.
02:48 Faisons attention à éviter les raccourcis.
02:50 On se focalise sur les cultures qui sont gourmandes en eau l'été, puisque c'est
02:57 le moment où on a la conflictualité sur les usages.
02:59 Mais ce ne sont pas nécessairement ce que nous faisons pousser l'été qui consomment
03:02 le plus d'eau.
03:03 On a des cultures d'hiver, mais dans des moments où pour le moment les pluies sont
03:06 abondantes, qui n'engendrent pas de difficultés.
03:10 Si on devait avoir des sécheresses hivernales à répétition ou des difficultés de ce
03:13 type, le regard qu'on porterait, y compris sur certains types de cultures, pourrait
03:17 ne plus être le même.
03:18 D'autre part, cette eau ne profite pas seulement à ce qui se produit, elle profite à la biodiversité.
03:22 Parce que quand vous arrosez des espaces pendant l'été, vous ne permettez pas seulement
03:27 aux cultures de pousser, vous permettez à la vie abritée par ces cultures de pouvoir
03:32 elle-même se poursuivre à un titre ou à un autre.
03:35 Donc, il faut qu'on donne un chemin qui sécurise l'agriculture parce que c'est
03:38 ce qui permet de nous nourrir.
03:40 Ce chemin passe nécessairement par de la sobriété, mais il passe aussi par des investissements.
03:44 Et dans ces investissements, il y a ce goutte-à-goutte où il y a le suivi de ce qui peut être approprié.
03:49 Je propose de ne pas aller beaucoup plus loin à ce stade, je peux rentrer dans le détail.
03:52 Une partie du plan prévoit des dispositifs de soutien notamment à ce type de pratiques
03:58 et d'évolution.
03:59 Vous avez évoqué la question des captages.
04:02 [Musique]

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