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Sport
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00:00 - C'est parti !
00:01 - Je peux faire un petit clap ?
00:16 - Yes.
00:17 - Je peux faire ça tout de suite ?
00:18 - Sébastien, comment ça va ?
00:20 - Ça ne peut qu'aller.
00:22 Quand on voit une journée chaude comme ça,
00:24 un retour aux sources pour l'inauguration d'un stade
00:28 qui va porter ton nom, c'est un honneur exceptionnel.
00:32 Donc forcément, on est obligé d'aller bien.
00:34 - Un stade à ton nom, dans ta ville qui plus est,
00:37 qu'est-ce que ça représente pour toi ?
00:38 - Ça représente énormément parce que j'ai grandi ici.
00:41 J'ai grandi ici jusqu'à l'âge de 12 ans, 12-13 ans plutôt.
00:44 Et je sais aujourd'hui que si je suis l'homme que je suis aujourd'hui,
00:50 c'est aussi en partie grâce à la jeunesse que j'ai eue.
00:53 Et aujourd'hui, il y a des valeurs que j'ai
00:57 et qui m'ont permis d'arriver là où je suis
00:59 et qui viennent de cet endroit-là.
01:01 Donc pour moi, ça représente énormément de pouvoir revenir ici
01:06 et de pouvoir un peu importer ma pierre à l'édifice.
01:09 - Moukoko.
01:10 Il y a le contre favorable, la frappe de Moukoko !
01:14 Oh, le but incroyable !
01:16 Qui revient sur Guerreiro, la frappe de Guerreiro !
01:22 - Dortmund fait une saison exceptionnelle,
01:24 mais avec du recul, c'est dommage.
01:28 - Non, c'est dommage.
01:30 Mais on sait aussi qu'on n'a jamais été...
01:34 On ne s'est jamais voilé la face.
01:36 On sait qu'il y a beaucoup de matchs qu'on a gagnés,
01:37 peut-être qu'on ne le méritait pas forcément,
01:39 qu'on a eu...
01:40 Que la chance, c'était souvent de notre côté.
01:43 Mais la fin, elle est juste tragique.
01:47 Encore aujourd'hui, c'est quelque chose...
01:50 On a du mal à vraiment s'en remettre.
01:52 Ça reste toujours dans un coin de la tête.
01:54 Mais bon, comme je dis, il faut avancer.
01:57 On n'a pas le choix.
01:58 Il faut avancer, il faut aller de l'avant.
02:00 - Tu fais partie de cette belle aventure.
02:02 Avec le recul, est-ce que tu as vécu...
02:05 Est-ce que tu t'imaginais être là le jour J ?
02:09 - Pas du tout, pas du tout.
02:12 Quand je reparlais de la maladie, il y a de ça un an,
02:16 mon souhait, c'était juste de revenir sur le terrain le plus rapidement.
02:19 Quand on voyait les classements et comment ça se passait,
02:21 c'était d'être au moins qualifié pour la Ligue des champions.
02:24 Et on se retrouve à jouer le titre à quelques matchs de la fin.
02:28 Donc c'est pour dire encore une fois que...
02:31 On a beau planifier des choses, ça ne se passe jamais comme on l'a prévu.
02:35 Après, des fois, on a des bonnes surprises comme jouer le titre.
02:38 Mais c'est clair qu'il faut s'adapter.
02:42 Et il faut assumer aussi ce nouveau statut.
02:44 Quand on revient à peine et qu'on te dit qu'il faut jouer le titre,
02:48 il faut le jouer le titre jusqu'au bout.
02:51 - Alors on rappelle pour les testiculeurs qui n'ont pas suivi,
02:52 on n'a pas eu beaucoup, mais on a quelques-uns quand même.
02:55 Tu as eu un cancer du testicule, tu as été soigné,
02:57 tu as eu une longue convalescence, tu as gagné ce combat.
03:02 Et quand Terzic te titularise pour la première fois après ton retour,
03:07 tu n'es pas à 100%.
03:08 Est-ce qu'à ce moment-là, tu appréhendes ce retour ?
03:11 - Il n'y a pas beaucoup de matchs où j'ai été à 100%.
03:14 Mais à un moment donné, je pense qu'on a tous des fois des douleurs,
03:19 on a tous des fois des choses qui font qu'on n'est pas forcément à 100%.
03:22 Mais dans le football, si tout se jouait sur le physique, ça se saurait.
03:26 Il y a énormément de choses qui rentrent en compte quand il fait ses choix.
03:29 Forcément, on va dire que j'ai plus de pression à être sur le terrain
03:32 que d'être dans ma salle après une chimio, ça c'est sûr.
03:35 Parce qu'on a envie de bien faire.
03:37 On a envie de bien faire, pas seulement pour soi,
03:39 mais surtout pour ceux qui croient en nous et qui nous poussent tous les jours.
03:42 Que ce soit les supporters, que ce soit les coéquipiers,
03:47 que ce soit le staff, que ce soit nos amis, la famille.
03:49 On a envie vraiment de bien faire et d'être au mieux de notre forme pour eux.
03:54 Donc c'est clair que ce n'était pas simple.
03:58 - Tu ressens quoi lors de ton premier but de la saison ?
04:00 - C'est un peu une rédemption, c'est un peu clôturer le chapitre de la maladie.
04:06 C'est se dire que je suis revenu,
04:08 j'ai marqué pour un jour en plus spécial, pour la journée mondiale du cancer.
04:12 - Et le duel entre Sébastien Allaire et Finn Dammen
04:17 pour permettre au BFA OV de revenir à hauteur un partout face à Mayence
04:19 après un énorme coup de chaud sur l'ouverture du score.
04:22 Sébastien Allaire, c'est un battant !
04:25 Avec ce ballon sorti par Finn Dammen !
04:28 - Sébastien, il y a ce dernier match de la saison, le match du titre,
04:33 et tu rates ce pénalty.
04:36 Qu'est-ce qui se passe ?
04:37 Raconte-moi tout ce qui se passe à ce moment-là.
04:39 - On sentait que l'atmosphère était un peu lourde,
04:41 qu'on n'était pas forcément très bien rentrés dans le match.
04:44 On prend un but qu'on ne prend jamais d'habitude.
04:48 Et ensuite, il y a le pénalty.
04:52 C'est moi qui suis désigné.
04:54 Après, il y a eu une mini-discussion avec Emre Can pour me dire
04:58 "Oui, tu es sûr, tu veux le tirer."
04:59 C'est ma responsabilité, je le tire.
05:01 Je suis assez sévère avec mes prestations et avec les choses que je peux louper.
05:07 Mais je me dis aussi que ce pénalty-là, c'est un pénalty arrêté.
05:16 Je n'ai pas tiré à côté, je n'ai pas tiré…
05:19 Malheureusement, c'est des choses qui arrivent.
05:21 Mais dans tout ce qui s'est passé cette saison,
05:22 je me dis aussi qu'on adore faire un peu peur à tous nos supporters.
05:28 Donc je me dis qu'il y a encore énormément de choses qui peuvent se passer pendant le match.
05:32 C'était peut-être la 20e ou la 30e minute.
05:36 Le seul truc que je peux faire, c'est de me remettre la tête à l'endroit
05:39 et de bosser pour l'équipe.
05:41 Il n'y aura pas pour le Borussia de 9e titre de champion d'Allemagne.
05:47 Ils avaient toutes les cartes en main, Mats Hummels et ses coéquipiers.
05:51 Mais ils sont passés au travers de la première période.
05:54 Et pour la 6e fois dans l'histoire de la Bundesliga,
05:57 une équipe leader, au moment d'attaquer la 34e journée,
06:01 laisse échapper le titre de champion d'Allemagne.
06:04 Finalement, vous perdez ce match,
06:06 qui est plus qu'un match perdu, c'est le championnat que vous perdez.
06:09 J'ai l'image de Terzic en larmes.
06:11 J'ai l'image de vous tous en larmes.
06:14 Et pourtant, vous êtes là sur le terrain
06:17 et le fameux mur jaune est vivant.
06:19 Il est vivant devant vous.
06:21 Et c'est presque comme si vous n'en voulez pas.
06:23 Raconte-moi ce qui se passe à ce moment-là.
06:25 Moi, je suis allongé à côté du milieu de terrain en larmes.
06:30 Mais je ne peux pas regarder tout ce public
06:34 parce qu'on a honte.
06:40 Même si on a donné ce qu'on avait à donner,
06:42 on a un peu honte de ce qui vient de se passer.
06:44 Parce qu'il y avait tellement d'attentes,
06:46 que ce soit pour eux ou que ce soit pour nous.
06:49 Ça représentait énormément de choses.
06:52 Donc, peut-être pas la force de regarder un peu le mur jaune.
06:59 Il y a trop de sentiments qui se mélangent.
07:01 Mais je pense que l'image du mur jaune reflète un peu l'âme de Dortmund.
07:06 C'est un club plus que vivant, qui a besoin de ses supporters
07:09 et qui ne fait qu'un avec ses supporters.
07:13 Et quand on voit ces images-là, nous, en tant que joueurs,
07:15 on n'est pas surpris.
07:16 Mais c'est justement ça qui rend peut-être la tristesse encore plus grande.
07:21 Parce qu'on aurait aimé justement pouvoir célébrer avec eux
07:24 et on aurait dû célébrer ce moment avec eux.
07:26 -Oui.

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