Geoffroy Lejeune, journaliste, sur la présence de l'armée pour rétablir l'ordre dans les quartiers touchés par les émeutes : «L'opinion française a intégré l'idée que c'était une guerre».
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00:00 Sur le sondage, sur l'armée, c'est intéressant. Moi, je connais assez bien l'armée, je connais beaucoup de militaires et quand vous leur posez la question, ils vous répondent qu'ils n'ont pas du tout envie.
00:06 Parce que c'est en fait pas leur métier.
00:08 Mais c'est pas leur métier de rétablir l'ordre.
00:10 Pour faire la guerre, ils sont capables, mais rétablir l'ordre, c'est pas leur job.
00:12 Ils font de la guerre, ils font de la logistique, etc.
00:14 Et le maintien d'ordre, c'est le travail d'armée.
00:16 La guerre dans les quartiers, c'est pas la même.
00:18 Mais ce qui est intéressant, c'est pas tellement sur le plan opérationnel ce que pourrait faire l'armée dans les quartiers, c'est pourquoi les gens répondent à 70% oui.
00:24 C'est parce que les gens, en fait, l'opinion française a intégré l'idée que c'était une guerre.
00:28 Et que c'était une guerre, c'est très simple.
00:30 Il y a une armée de combattants, et ils sont très nombreux.
00:32 On les voit tous les jours, on voit les images sur votre antenne.
00:34 Et il y a même, je pense, derrière, la notion d'armes aussi.
00:38 C'est-à-dire qu'en fait, on sait que dans ces quartiers, il y a beaucoup d'armes, et notamment des Kalachnikovs.
00:42 Et que la Kalachnikov, c'est une arme qui vient d'un conflit, notamment d'Europe de l'Est.
00:46 Et pour le coup, en fait, vous imaginez pas les policiers avec leur équipement de maintien de l'ordre,
00:52 qui vont se tester si jamais ces armes venaient à sortir, et qu'il y avait des affrontements qui devenaient comme ça.
00:56 Et je pense que c'est ça qui est en train de se passer dans l'opinion.
00:58 Je sais pas, moi je suis pas spécialiste du maintien de l'ordre, je sais pas ce qu'il faut faire.
01:00 Mais ce dont je suis certain, c'est que l'armée, enfin, il faut imaginer, leur métier c'est de tirer en fait.
01:06 Aujourd'hui, l'armée, la police essaie d'empêcher qu'il y ait des morts.
01:08 Vous avez vu l'exemple au Brésil ? Au Brésil, ils envoient l'armée dans les favelas.
01:11 Et ben, vous avez des dizaines de morts tous les jours.
01:13 C'est-à-dire que lorsque vous envoyez l'armée, il faut assumer le prix derrière.
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