Le début de l'interview de Gérald Darmanin sur TF1 en marge des affrontements suite à la morte de Nahel.

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Transcript
00:00 -Bonsoir, Gérald Darmanin. -Bonsoir.
00:02 -Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:04 La 1re question est simple et compliquée.
00:06 Peut-on éviter une 4e nuit de violence ?
00:09 -On fait tout pour.
00:10 Je voudrais rendre hommage aux policiers,
00:13 aux gendarmes, aux policiers municipaux,
00:15 aux sapeurs-pompiers, aux maires de France,
00:18 qui, tous les soirs, tous les jours,
00:20 essayent de rétablir notre public.
00:22 Ils y arrivent, mais au prix d'être blessés.
00:25 Plus de 300 sont blessés, menacés.
00:27 Si on brûle leur voiture, avec qui on atteint le domicile,
00:30 où leurs enfants dorment, c'est inacceptable.
00:34 -Qu'est-ce qui change ce soir par rapport aux nuits précédentes ?
00:37 Mettrez-vous plus d'effectifs de police et de gendarmerie ?
00:41 -Oui, il y aura 45 000 policiers et gendarmes mobilisés ce soir.
00:45 C'était 40 000 hier. -Sur le terrain ?
00:47 -Exactement. -Ou mobilisables ?
00:49 -Sur le terrain. J'ai rappelé des congés.
00:51 J'en remercie les policiers et les gendarmes.
00:54 On a fait un changement d'unité spécialisée,
00:56 du RAID, du GIGN, de la BRI.
00:59 On a également, avec la Première ministre,
01:01 décidé de mettre des engins blindés de la Gendarmerie nationale
01:05 et des engins lanceurs d'eau.
01:06 On a aussi mobilisé les hélicoptères
01:09 qui ont bien fonctionné et évité des drames.
01:11 -On a entendu l'inquiétude des policiers sur le terrain
01:14 quant à la pénurie de munitions.
01:16 Vous pouvez nous dire de quelles ?
01:18 Comment vous allez répondre à cette vraie inquiétude ?
01:21 -C'est répandu.
01:22 Si je prends l'exemple de ce qui s'est passé à Vernon,
01:25 dans l'heure, les policiers ont tiré 800 grenades
01:28 pour écarter les manifestants émeutiers
01:30 qui voulaient s'en prendre physiquement.
01:33 Ils ont brûlé un centre des impôts,
01:35 attaqué des casernes de gendarmerie,
01:37 à la mairie, à des écoles.
01:39 Quand il y a ce genre de choses, ils utilisent ces armes
01:42 pour mettre à distance.
01:43 Ils ont tous été, évidemment, remis en stock.
01:46 Ce que je veux dire aussi,
01:47 c'est que l'émotion extrêmement légitime
01:50 de la mort de ce jeune conducteur à Nanterre
01:52 ne peut en aucun cas justifier le désordre et la délinquance.
01:56 Il n'y a aucun lien entre l'émotion vraiment très importante
02:01 qui nous a tous touchés et pour laquelle l'Etat a fait
02:04 la transparence la plus totale, et évidemment,
02:07 le fait de brûler des écoles dans des quartiers populaires,
02:10 d'attaquer des mairies, d'incendier des centres sociaux.
02:13 J'ai vu à Tourcoing des parents d'élèves
02:15 qui étaient en pleurs
02:17 parce qu'on avait brûlé l'école de leur quartier.
02:20 -On sent bien que vous ne pouvez pas mettre des policiers
02:23 devant chaque commerce ou chaque bâtiment public.
02:26 Est-ce qu'il n'y a pas là un constat d'impuissance ?
02:28 On entendait le président en appeler à la responsabilité des parents.
02:32 C'est un échec de la société, ce qui se passe ?
02:35 -Il y a une responsabilité parentale.
02:37 Nous avons interpellé un millier de personnes.
02:40 L'Etat a fait son travail.
02:41 Hier, la police nationale et la gendarmerie
02:43 ont interpellé 917 émeutiers.
02:46 917, c'est énorme.
02:47 -Vous pouvez nous parler des profils de ces émeutiers ?
02:50 -D'où la responsabilité des parents.
02:52 Ils l'ont fait dans des conditions déontologiques.
02:55 Parfois avec des menaces.
02:56 Je pense à ces policiers de Marseille qui ont été molestés
03:00 et qui, aujourd'hui, luttent pour la vie
03:02 parce qu'ils ont été reconnus en dehors de leur service
03:05 et ils ont été battus par terre.
03:07 Les 1 000 personnes qu'on a interpellées,
03:09 leur moyenne d'âge, c'est de 17 ans.
03:11 Il y a un tiers de mineurs.
03:13 On a arrêté des enfants de 13 ans.
03:15 Si vous pensez qu'il n'y a pas un problème de parents,
03:18 on n'est pas dans la même société.
03:20 Je suis élu d'une ville populaire, Tourcoing.
03:22 Je suis issu d'une famille modeste,
03:24 d'une famille qui est issue d'immigration.
03:27 Je sais que l'immense majorité des personnes
03:29 qui sont issues des quartiers populaires,
03:32 des enfants, veulent travailler à l'école,
03:34 réussir et s'en sortir.
03:35 Parfois, l'Etat doit les aider davantage.
03:38 Ils n'ont rien à voir, je veux le dire,
03:40 avec les quelques centaines, les quelques milliers de délinquants
03:44 et il faut que l'ordre public se rétablisse,
03:46 ce qui n'empêche pas d'avoir la justice
03:48 et la transparence la plus totale

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