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LE TOP 25 GROLAND
En 1989, sur Canal+, surgit une émission d'humour pas comme les autres : un journal satirique présenté par Jules-Edouard Moustic, de son vrai nom Christian Borde. Vingt-cinq ans plus tard, le succès de la formule ne se dément pas. Après la disparition, le 30 mars 2018, de Christophe Salengro, l'un des cofondateurs de ce projet, ses amis et complices lui rendent hommage au cours de cette soirée. Pierre Bellemare retrace l'histoire de cette aventure. A Groland, un pays administré par un président campé par Christophe Salengro, il se passe toujours quelque chose. De quoi alimenter des reportages décalés qui ne manquent pas de reprendre les tics de réalisation des vrais JT. Retour en images sur ce quart de siècle de rire.

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😹
Amusant
Transcription
00:00:00 ♪ ♪ ♪
00:00:19 Grolande a 25 ans.
00:00:22 C'est fou avec eux, comme le temps passe pas vite.
00:00:26 Grâce à notre top 25 GRD qui regroupe 25 histoires
00:00:31 extraordinaires de la vraie vie de Grolandais,
00:00:35 vous pourrez enfin juger si 25 ans de Grolande, c'est bien,
00:00:40 si 25 ans de Grolande, c'est déjà beaucoup,
00:00:45 ou même si 25 ans de Grolande, c'est trop,
00:00:50 depuis bien trop longtemps.
00:00:53 ♪ ♪ ♪
00:00:57 - Mourir, sombre perspective, à moins qu'il ne s'agisse
00:01:02 de mourir pour la patrie.
00:01:04 N'importe quel Grolandais ou Grolandaise vous le dira,
00:01:09 sa présipauté passe avant tout à la moindre mobilisation,
00:01:14 généralement pour l'apéro.
00:01:16 Ils sont prêts à charger.
00:01:18 Il en va de même pour les équipes qui travaillent
00:01:21 pour l'émission retransmise à la télévision française.
00:01:24 Qu'importe de trépasser pourvu que le sketch passe.
00:01:30 ♪ ♪ ♪
00:01:34 - La phrase qui orne le blason de nos ancêtres n'est pas
00:01:37 un vain mot. Grolande, je mourirai pour toi.
00:01:40 Armes, erreurs humaines, bagarres, incendies, maladies,
00:01:43 fatigue, vieillissures, toute la panoplie des causes
00:01:46 potentielles de décès planent sur chacun des tournages
00:01:49 de la série.
00:01:51 - Il faut l'extrême professionnalisme et l'encore
00:01:53 plus extrême inconscience des équipes d'intermittents
00:01:55 du spectacle grolandais pour revenir entière de ses équipés
00:01:58 sauvages. Lanceurs d'alerte, gorgeux profondes,
00:02:01 imbéciles heureux, certains collaborateurs ont décidé
00:02:04 de parler.
00:02:05 - Au Groland, on prépare tous ces effets de cascade
00:02:08 comme on prépare le reste dans un joyeux bordel très organisé
00:02:11 et beaucoup plus rigoureux que cela pourrait paraître.
00:02:14 Et puis, parfois, ça nous dépasse.
00:02:17 - On s'est dit que ça ferait un pétard, un truc tout bête.
00:02:20 Quand on a connecté le truc, il y a eu une explosion de folie.
00:02:23 Le fauteuil roulant s'est enflammé. Les vitres
00:02:26 de la maison de repos en face s'est mises à trembler.
00:02:29 Enfin, il y avait une panique dans la rue.
00:02:32 Bon, là, je me suis rendu compte que c'était un métier,
00:02:35 d'être terroriste.
00:02:37 - Bah, écoute, on n'a qu'à mettre une capsule là,
00:02:40 et puis on la fait péter, et puis on te maquille un peu...
00:02:43 un peu au-dessus. Ouais, ouais, ouais, sauf que non,
00:02:46 il n'y a jamais personne qui a fait ça nulle part, quoi.
00:02:49 Et donc, le truc pète.
00:02:51 (cris)
00:02:52 Et effectivement, ça ne se fait pas.
00:02:54 On ne peut pas mettre un gros pétard sur le front d'un homme.
00:02:57 C'est impossible.
00:02:58 (cris)
00:03:00 - On avait disposé des impacts sur notre comédien
00:03:03 dans le camion déco.
00:03:05 Sauf que le mec de la déco,
00:03:08 quand il a préparé l'impact, il s'est trompé de fil.
00:03:11 Et là, j'entends "paf, paf, paf, paf, paf".
00:03:13 Et le Père Noël a explosé dans le camion.
00:03:15 (coups de feu)
00:03:17 - Benoît trouvait que ça marchait pas, à l'image.
00:03:20 Trois, quatrième prise, il a décidé de donner
00:03:22 un bon gros coup de saton dedans,
00:03:24 ce qui fait que le fauteuil s'est renfermé sur mon bras
00:03:27 et que j'étais entraîné dans l'escalier
00:03:29 et je me suis pris une bonne grosse gamelle.
00:03:31 (coups de feu)
00:03:33 - La caméra sursaute, le garçon ne se relève pas,
00:03:36 et nous sommes tous à crier et à hurler.
00:03:38 Et il a été sourd pendant un paquet de temps,
00:03:41 une petite quarte d'heure, demi-heure,
00:03:43 parce que l'explosion était beaucoup trop forte.
00:03:45 - Et soudain, c'est le drame.
00:03:47 - On a une espèce de flamme phénoménale
00:03:50 qui commence à s'élever.
00:03:52 - Et en fait, le barbecue, il a carrément pris feu.
00:03:55 - La pâte à feu qui était dedans pour maintenir alimenté le truc
00:03:58 commence à couler du barbecue, à enflammer la pelouse.
00:04:02 - Et la maison derrière commençait à...
00:04:05 commençait à prendre feu.
00:04:07 - Tout ça sous le regard du propriétaire qui était à côté,
00:04:10 qui se dit "Mais qu'est-ce que c'est que cette équipe de baltrinques?"
00:04:14 - Ici, en plein coeur du désert de Mbalako...
00:04:17 - C'est que là, on est réellement enterrés vivants.
00:04:19 Et il y a des vraies fourmis, et il n'y a pas un dresseur de fourmis.
00:04:22 Non, non, c'est... on balance les fourmis et vas-y.
00:04:25 Putain, mais elles me piquaient, les salopes,
00:04:27 et j'ai fait des trucs comme ça, mais je me dis,
00:04:29 plus jamais j'écrirai des trucs comme ça.
00:04:31 - Du caca très fort, du vomi très fort.
00:04:34 Il y avait aussi une femme,
00:04:36 il fallait que le lait sorte très fort de ses seins.
00:04:39 Et le truc a foiré totalement.
00:04:41 Tous les gens qui étaient censés se faire asperger,
00:04:43 ils ont rien eu.
00:04:45 Et tous les gens qui étaient censés être à l'abri,
00:04:47 ils en avaient partout. Ça a été un carnage.
00:04:49 - Léger, maniable...
00:04:51 - J'avais dit à Benoît, "Fais gaffe, parce que c'est bon,
00:04:53 "c'est des balas blancs, mais en même temps,
00:04:55 "t'as flammes, projections, et c'est dangereux, quoi.
00:04:58 "Donc ne me vise pas la gueule, passe au-dessus."
00:05:01 Léger, maniable, et j'ai tout pris dans la tronche.
00:05:04 Et je suis parti en arrière, voilà.
00:05:06 Mais du coup, l'image, ça a super fonctionné.
00:05:08 En même temps, la devise de Grolande,
00:05:10 c'est "Je mourrai pour toi",
00:05:12 donc des fois, bah, faut... faut assumer, quoi.
00:05:14 - Voilà, il fallait que vous sachiez.
00:05:16 Depuis 25 ans, pour un seul de vos rires,
00:05:19 des êtres humains intermittents risquent leur vie.
00:05:21 Réfléchissez-y lorsqu'un artiste grolandais
00:05:23 viendra vous proposer son calendrier de fin d'année.
00:05:26 S'il vous plaît, donnez-lui plus qu'aux pompiers,
00:05:28 car lui, il n'a rien pour éteindre son feu.
00:05:31 (musique dramatique)
00:05:34 - Pendant 25 ans, les troupes grolandaises
00:05:37 ont discrètement sillonné la France entière
00:05:40 pour semer leur mauvaise herbe.
00:05:43 Qu'en restera-t-il?
00:05:45 Des souvenirs de regards d'enfants émerveillés,
00:05:48 de vieillards effrayés, de femmes perplexes,
00:05:52 des traces indélébiles dans l'histoire,
00:05:55 et surtout au comptoir.
00:05:58 Oui, sans doute un peu de tout ça.
00:06:01 Et pour Gustave de Kerverne,
00:06:04 la douleur d'une cicatrice quand il plaît.
00:06:08 (musique dramatique)
00:06:11 - Il y a une quinzaine d'années,
00:06:13 à l'heure où la globalisation de l'économie tissait sa toile,
00:06:16 il était impératif que le savoir-faire grolandais
00:06:19 en matière de fêtes et de gueules de bois
00:06:21 s'exporte à travers le monde.
00:06:23 Et quelle meilleure cible que la France,
00:06:25 pays de la sinistrose, pour y colporter
00:06:27 notre bonne humeur légendaire?
00:06:29 - Dès qu'on a pu le faire, on a fait en sorte que Groland...
00:06:33 Enfin, que notre présipauté existe dans la réalité
00:06:35 de petites villes, de petits endroits.
00:06:37 Enfin, de tous les endroits qu'on aime bien,
00:06:39 on a essayé de monter des petites manifestations,
00:06:41 des jumelages, des ambassades, des fêtes.
00:06:43 Enfin, dès qu'il y avait des propositions
00:06:45 ou dès qu'on avait envie de le faire,
00:06:47 on se débrouillait pour partir à l'assaut, quoi.
00:06:50 - À l'assaut, par exemple, de la commune de Montmartre à Paris
00:06:53 qui a été jumelée avec la présipauté de Groland.
00:06:55 - À Montmartre, c'était bien.
00:06:57 Je me rappelle de moustiques qui remontaient en tire-fesses,
00:06:59 la rue Le Pic.
00:07:01 Le concert des producteurs de porc, super improvisé en plein air.
00:07:03 Ça marche bien, quoi.
00:07:05 Tout d'un coup, ça fait une irruption, un peu de folie,
00:07:07 dans un univers réel.
00:07:09 - Autre exemple, le consulat du Groland en Charente.
00:07:12 - Bien sûr, le consulat du Groland à Montembeuf,
00:07:15 avec Mamie qui tient le consulat du Groland.
00:07:17 Donc, ça fait maintenant 15 ans qu'on peut avoir
00:07:19 ses papiers grolandais en allant là-bas.
00:07:21 Mais il y a des gens qui traversent la France
00:07:23 pour aller chez Mamie pour avoir leurs papiers grolandais.
00:07:25 Il y a l'Institut culturel grolandais
00:07:27 près de la gare Saint-Lazare,
00:07:29 où il y a tous les grands ouvrages grolandais qui sont présents.
00:07:31 On peut les consulter à volonté.
00:07:33 Bon, il se trouve que ce ne sont pas des livres,
00:07:35 mais des bouteilles, mais c'est un endroit pareil.
00:07:37 Une poésie, un endroit qui est resté le même depuis des lus.
00:07:40 Enfin, tous ces lieux-là, pour nous, c'est le Groland, quoi.
00:07:43 Ça existe, en fait. C'est un état d'esprit.
00:07:45 Et il y a des lieux, des gens qui ont cet état d'esprit
00:07:48 et qui nous permettent de faire des choses un peu folles, quoi.
00:07:50 - Le contexte de l'épisode funeste
00:07:52 dont nous allons parler dans quelques secondes
00:07:54 ne serait pas brossé pleinement
00:07:56 si nous ne mentionnions pas le jumelage
00:07:58 avec la ville française de Clermont-Ferrand.
00:08:00 - On avait monté une ambassade itinérante.
00:08:02 C'était le service de jumelage grolandais.
00:08:04 Quand on ouvrait les portes arrière,
00:08:06 on était dans le palais présidentiel de Christophe.
00:08:09 Ce qui permettait à Christophe de pouvoir faire un discours,
00:08:11 mais dans un cadre présidentiel, ce qui est quand même important,
00:08:13 n'importe où.
00:08:14 - L'ambassade de Montmartre, le consulat de Montemboeuf,
00:08:17 l'alliance culturelle de Saint-Lazare,
00:08:19 Clermont-Ferrand, Louvigny, Nevers, Ruffecq, Léouch, Quint.
00:08:22 On ne compte donc plus les lieux envahis de gré ou de force
00:08:25 par la culture grolandaise.
00:08:27 Mais au départ, et personne ne le sait,
00:08:29 ces jumelages pourtant bon enfant étaient très, très mal partis.
00:08:32 C'était à Angoulême, un jour d'hiver.
00:08:34 - C'était une des premières fois que Grolande sortait du Grolande
00:08:37 et il y avait une fusion avec la réalité.
00:08:40 C'est-à-dire que le président grolandais
00:08:42 venait inaugurer le pavillon grolandais à Angoulême
00:08:46 en compagnie du maire d'Angoulême.
00:08:48 - Alors, ils étaient dans une grande décapotable
00:08:50 avec des roses partout, mais on aurait dit,
00:08:52 je sais pas, une fête gay absolue.
00:08:54 (rire)
00:08:55 C'était fou.
00:08:57 Non, non, mais c'était beau, quoi. C'était magnifique.
00:08:59 Et puis ensuite, ils descendaient de la décapotable
00:09:01 et ils marchaient sur un tapis rouge
00:09:03 que nous avaient concocté les Royales de Luxe.
00:09:06 Ils avaient vraiment fait ça à partir d'un produit
00:09:08 qui est hyper glissant.
00:09:10 Et donc, eux, ils étaient...
00:09:11 Ils avaient du mal à marcher sur ce...
00:09:13 Ils tanguaient sur ce tapis rouge de ouf.
00:09:15 - Et puis après, il y avait différentes activités
00:09:17 et un concert des producteurs de porc
00:09:19 avec une exécution publique du président, d'abord.
00:09:22 - Un spectacle dont le clou était la célèbre Tartapulte,
00:09:25 la catapulte à tarte à la crème
00:09:27 sortie de l'imagination de José Bové et de Noël Godin,
00:09:30 l'entarteur belge.
00:09:32 Si vous avez bien suivi ces images,
00:09:34 regardez bien, ici,
00:09:36 cet homme au regard d'acier,
00:09:38 c'est Gustave de Kerverne, alias Gus,
00:09:40 et c'est lui, humble serviteur régulier de la Tartapulte,
00:09:43 qui, ce jour-là, à Angoulême,
00:09:45 va vivre un moment particulièrement cauchemardesque.
00:09:48 Souvenez-vous, nous vous avions parlé
00:09:50 de ce fameux tapis rouge.
00:09:51 Eh bien, ce tapis rouge allait devenir,
00:09:53 hélas, rouge sang.
00:09:55 Il arrive un peu en courant, et lui avait pas du tout capté
00:09:58 qu'il y avait un tapis qui était pas un vrai tapis rouge,
00:10:01 mais qui était de la glu gluante et qui glissait.
00:10:03 Donc il arrive en courant dessus et donc s'explose,
00:10:06 tombe hyper violemment et se pète la clavicule.
00:10:09 - Une chute spectaculaire
00:10:12 qui, de nos jours, vaudrait sans nul doute
00:10:14 6 milliards de vues sur YouTube.
00:10:16 Gustave, outre sa clavicule,
00:10:18 a vu ce jour-là son honneur cassé.
00:10:20 - J'ai terminé aux urgences avec hyper mal et tout,
00:10:24 et puis j'étais rempli de...
00:10:26 Parce que c'était du rouge dégueulasse,
00:10:28 donc tous mes vêtements étaient pourris,
00:10:30 bien sûr, j'avais rien d'autre.
00:10:31 Parce qu'à l'époque, quand je partais,
00:10:33 je prenais pas de sac parce que ça me faisait chier,
00:10:35 je savais pas où je dormais.
00:10:36 Donc je me suis retrouvé à reprendre le train en slip
00:10:38 avec toutes mes affaires,
00:10:40 avec les mecs qui me regardaient hallucinés.
00:10:42 Et puis j'avais un sac en plastique
00:10:44 avec toutes mes affaires dedans,
00:10:45 donc ma femme m'avait vu arriver en slip
00:10:47 avec une clavicule cassée.
00:10:50 Pour elle, c'était un souvenir un peu piteux.
00:10:53 Et pour moi aussi.
00:10:55 ♪ ♪ ♪
00:10:58 ♪ ♪ ♪
00:11:01 - La vieillesse est un naufrage?
00:11:03 Pas de problème, le chalutier Grolandais est là.
00:11:06 Eh oui, Groland depuis 25 ans se fait une joie
00:11:09 d'offrir à toutes les personnes âgées,
00:11:11 qui le veulent bien sûr,
00:11:13 une jolie petite bouée de sauvetage,
00:11:16 le temps d'un tournage présipotaire.
00:11:19 ♪ ♪ ♪
00:11:22 - J'ai une grande tendresse
00:11:24 pour les petites vieilles à Groland
00:11:26 qui sont toujours très à l'aise,
00:11:28 qui n'ont aucune inhibition.
00:11:30 On leur a fait quand même tourner des trucs
00:11:32 qui sont absolument pas possibles,
00:11:35 voire super douteux,
00:11:37 voire carrément dégueulasses.
00:11:38 - Dégueulasses, dégueulasses, peut-être,
00:11:40 mais quelle autre émission peut se targuer en 2018
00:11:43 de proposer à des dames très mûres
00:11:45 de réveiller leur sens,
00:11:46 de faire couler à nouveau leur source
00:11:48 qu'on croyait tarie?
00:11:49 - Je me souviens d'un tournage
00:11:51 où une petite vieille accueillait un Chip 'n' Dale
00:11:54 pour l'anniversaire d'une d'entre elles.
00:11:56 - L'anniversaire, oui.
00:11:57 - Oh!
00:11:58 - Et donc le beau danseur,
00:12:00 elle devait commencer à le toucher,
00:12:02 le tripoter, le caresser,
00:12:04 commencer à se jeter sur lui,
00:12:06 à mimer des scènes érotiques.
00:12:08 - Il y avait tout.
00:12:09 Je crois que là, l'auteur avait mis le paquet.
00:12:12 Il y avait God, il y avait pétard,
00:12:14 alcool, héroïne, cocaïne,
00:12:17 enfin, tout ce qui se fait de bien
00:12:19 pour un anniversaire réussi.
00:12:21 (rire)
00:12:24 - Mais les comédiennes,
00:12:26 entre les séquences, elles s'arrêtaient pas.
00:12:28 Elles restaient sur le beau danseur.
00:12:30 Elles voulaient pas s'arrêter.
00:12:31 Elles continuaient à ploter,
00:12:32 même quand c'était coupé.
00:12:33 - Le Chip 'n' Dale commençait à être vraiment terrorisé.
00:12:36 - Il en pouvait plus.
00:12:37 Il avait aucun moment de break,
00:12:38 même entre les prises, elles continuaient.
00:12:40 - C'était chaud.
00:12:41 La niveau d'Henriette, quoi.
00:12:43 (brouhaha)
00:12:44 - Non, non, non, je m'en vais de moi, là, je m'en vais!
00:12:47 - Et puis, à la fin de ce tournage,
00:12:49 il y en a quand même une d'entre elles qui nous demande
00:12:52 si elle peut avoir le DVD pour ses petits-enfants.
00:12:55 - Le chef indien C.H.T. l'a bien dit
00:13:03 juste avant d'être exterminé.
00:13:05 On juge un peuple à la façon dont il traite les animaux.
00:13:10 Et dans ce cas, une fois de plus,
00:13:12 le peuple grolandais ne peut qu'espérer
00:13:15 une amnistie
00:13:17 ou au moins une amnésie générale.
00:13:21 Ça tombe bien, les animaux n'ont pas de mémoire.
00:13:24 Enfin, espérons.
00:13:26 - Comme sur la plupart des tournages,
00:13:32 aucun animal n'a été tué ou maltraité
00:13:34 par les équipes de réalisation des sketchs de Groland.
00:13:37 C'est pire.
00:13:38 Les pauvres bêtes ont été humiliées.
00:13:40 - Alors, le pélican, je sais plus exactement
00:13:42 ce qui se passait dans le sketch.
00:13:44 Pourquoi il avait un gode ceinture, ça, je ne sais plus.
00:13:47 Mais il avait un gode ceinture.
00:13:49 - La perversion des assistants, des costumières
00:13:52 et des réalisateurs de l'émission ne connaît aucune limite.
00:13:55 - Le plus marquant des souvenirs avec des animaux,
00:13:58 c'est un tournage où c'était un personnage
00:14:01 qui collectionnait les photos de cochons en slip.
00:14:04 Il fallait mettre des slips à des cochons.
00:14:06 Ça a été vraiment compliqué,
00:14:08 parce que c'est très fort, un cochon.
00:14:10 - Un autre tournage rigolo, c'était "Michael Cole et la bête des Vosges".
00:14:14 Moustique l'appelait,
00:14:15 mais on n'avait pas compte qu'il était à l'antenne.
00:14:17 - Michael, vous êtes à l'antenne.
00:14:19 - Et puis là, on a une toute petite caméra de rien.
00:14:21 Là, on se dit pas, on est au cinéma.
00:14:23 Non, on se dit, on est dans un film trash de fou, quoi.
00:14:26 - C'est assez bizarre, quoi, de se retrouver au petit matin
00:14:28 avec Benoît au cul d'un mouton.
00:14:30 À un moment, voilà, il écrit ses conneries.
00:14:32 Après, il faut qu'il les fasse, quoi.
00:14:33 - Mais l'animal qui a payé le plus lourd tribut à l'humour grolandais
00:14:36 est cet inoffensif mammifère domestique.
00:14:39 - On faisait une parade de vaches
00:14:41 qui était déguisée en drag queen.
00:14:43 Il a fallu donc aller prendre l'émensuration des vaches.
00:14:46 - Et on se dit, bon, alors une vache,
00:14:47 ça pèse entre 500 et 900 kg.
00:14:49 Et puis on se dit, bon, alors est-ce que c'est une charolaise
00:14:51 qui a le garrot ferme,
00:14:53 la normande qui a les pieds généreux
00:14:55 ou est-ce que ça va être une blonde d'Aquitaine
00:14:57 qui a la cuisse bien rondelette ?
00:14:59 - C'était pas une mince affaire
00:15:00 parce qu'on est arrivés avec nos mètres de couturière
00:15:03 et un mètre de couturière fait 1,50 m.
00:15:05 Et les vaches, je sais pas, en tour de poitrine,
00:15:08 entre guillemets, ça devait faire 4 à 5 m.
00:15:11 - À l'époque, les Américains avaient inventé l'avion invisible.
00:15:15 Il y avait un Grolandet qui avait fait
00:15:17 toute une structure en acier comme ça au-dessus de la vache
00:15:19 pour qu'elle soit invisible au radar.
00:15:21 - On avait décidé de le faire dans la tour où on était à l'époque,
00:15:24 qui était la tour où il y avait le CSA.
00:15:26 On avait réussi avec les mecs de la Sécu à dealer
00:15:28 qu'on pouvait la faire passer par le monte-charge de nuit.
00:15:31 Donc on avait fait ça complètement en loose day.
00:15:33 Sauf que la vache a lâché
00:15:35 une bien belle bouse sur la belle moquette.
00:15:37 - Et on s'est imaginé le service de nettoyage le matin
00:15:40 qui a dû décroître une bouse de vache dans une poubelle
00:15:42 avec une trace sur la moquette marron
00:15:44 au 12e étage d'un immeuble.
00:15:46 Je ne sais pas ce qu'on peut penser à ce moment-là.
00:15:49 - Un Colombidé a dû lui aussi ravaler sa fierté
00:15:53 lors d'un tournage particulièrement traumatisant.
00:15:55 - Le pigeon avec des nichons
00:15:57 et des plumes multicolores dans le cul.
00:15:59 Donc nos copains aux accessoires,
00:16:01 ils sont allés acheter une coiffure d'Indien pour les enfants.
00:16:04 Ils ont arraché des plumes de couleur
00:16:06 qu'ils ont collées sur la queue du pigeon
00:16:08 pour qu'il soit beau, machin, etc.
00:16:10 Et ils avaient fabriqué une paire de nichons comme ça, roses,
00:16:13 avec des élastiques qui lui ont passé derrière les ailes.
00:16:15 Il y a un plan du pigeon qui marche.
00:16:17 Et ils sont volés.
00:16:19 (rire)
00:16:21 Donc dans Paris, pendant je sais pas combien de temps,
00:16:24 il y a un pigeon qui s'est baladé
00:16:26 avec des nichons roses et des plumes de couleur au cul.
00:16:29 (rire)
00:16:31 (cris)
00:16:37 - Comment une partie du corps que nous voyons tous et toutes
00:16:40 plusieurs fois par jour
00:16:42 peut-elle provoquer autant de réactions épidermiques?
00:16:46 C'est-à-dire rien comprendre.
00:16:48 Heureusement, dans l'histoire du Groland,
00:16:51 un grand sage a su comment mieux la présenter
00:16:55 pour lui accorder enfin ses lettres de noblesse.
00:16:59 - Mais qu'a-t-il bien pu se passer dans la tête d'Alain Degreff,
00:17:05 ex-directeur des programmes de la chaîne Canal+,
00:17:08 en cette fin du 20e siècle?
00:17:10 - Madame, vous connaissez les effets bénéfiques
00:17:13 du vibromasseur. Tout en vous massant,
00:17:16 il vous détend, il vous relaxe.
00:17:18 - Le Massage+, c'était un téléachat.
00:17:20 - À l'époque, Groland, c'était dedans, nulle part ailleurs.
00:17:23 Et moi, j'étais productrice exécutive de nulle part ailleurs,
00:17:26 donc j'étais censée regarder tout ce qu'on allait mettre
00:17:28 à l'antenne en direct le soir et qu'il y ait pas de problème,
00:17:30 puisqu'une fois que c'était en direct, c'était trop tard.
00:17:32 - Donc téléachat, donc on vend un produit,
00:17:35 et quand on vend un produit, à un moment, on monte le produit.
00:17:37 - Mieux que le vibromasseur, voici le pénis.
00:17:40 - Et là, je me suis quand même posée la question,
00:17:42 parce que cette grosse bite m'avait donné un petit doute, quand même.
00:17:45 - J'ai senti que ça tiquait.
00:17:47 - Afin de trancher la chose, Béatrice et Sylvain
00:17:50 décident de montrer le sketch à Alain Degreff.
00:17:52 - Il a regardé dans son bureau le sujet,
00:17:54 il a froncé les sourcils, il s'est un peu renfrogné,
00:17:56 donc je me suis dit, ouais, j'ai bien fait, quand même.
00:17:58 - Et en fait, voilà, voilà, voilà, voilà, voilà, voilà,
00:18:00 et puis il me dit, "Bah, écoute, tu mets une Marie-Louise autour
00:18:03 et voilà, quoi, ça saufle un peu, ça saufle le truc
00:18:07 et ça passe et effectivement, c'est passé.
00:18:10 - Voici donc comment, grâce à une simple Marie-Louise,
00:18:14 un sexe géant est apparu devant des millions de Français.
00:18:17 Certains prétendent d'ailleurs que M. Degreff était lui-même
00:18:20 bien pourvu pour avoir l'audace de diffuser Groland
00:18:23 à une heure de grande écoute.
00:18:25 - La question se pose à longueur de débats sans fin.
00:18:31 Peut-on rire de tout?
00:18:34 Les Grolandais ont coutume d'y répondre par une pirouette.
00:18:38 Oui! On ne peut même rire que de tout!
00:18:43 Oui, sauf que non.
00:18:45 Il y a des limites, quand même.
00:18:47 Mais quand on s'en rend compte, ben... c'est trop tard.
00:18:51 - On dit parfois que la réalité dépasse la fiction.
00:18:59 À Groland, c'est parfois le contraire, mais pas forcément.
00:19:03 - Alors, on faisait un sketch sur des places pour terroristes,
00:19:06 un peu comme les places pour handicapés,
00:19:08 mais là, c'était des places qui étaient réservées aux terroristes.
00:19:11 Et puis l'après-midi, on allait tourner le terroriste lui-même.
00:19:14 - Le comédien, lors de la 1re prise,
00:19:16 il n'était pas assez apeuré, pas assez dans le stress,
00:19:19 alors qu'il y avait la bombe avec le comptarbourg
00:19:21 qui tournait sur le réveil.
00:19:23 Et donc, on fait le tour du quartier pour se remettre en place
00:19:26 et pour faire une 2e prise.
00:19:28 - On a fait une banque, et je sais pas pourquoi,
00:19:31 à cet endroit-là, pile à ce moment-là,
00:19:33 il y avait eu quelques instants plus tôt une agression.
00:19:36 C'était pourri de flics en civil.
00:19:38 Pourri. Il y en avait partout.
00:19:40 - À partir de ce moment, tout va très vite
00:19:42 et la réalité dépasse vite la fiction.
00:19:44 - Et à peine se sont-ils arrêtés qu'un type,
00:19:46 un de ces policiers en civil,
00:19:48 a glissé un oeil dans la voiture, a vu le sac de dynamite.
00:19:51 - Je vois dans la caméra le flic qui me regarde.
00:19:54 Mal. Très, très mal.
00:19:56 - Il a eu la bombe, d'abord, il a... comme ça, il a tourné la tête
00:19:59 et il est revenu et là, là, il a hurlé.
00:20:01 Et là, je me dis, ça y est, on est foutus, quoi.
00:20:03 - Les flics en civil se sont jetés sur notre voiture,
00:20:06 nous ont ouvert les portes, nous ont sortis par le col,
00:20:09 nous ont tordu les bras, plaqué au sol.
00:20:11 - C'est la 1re fois que j'ai vu quelqu'un se faire...
00:20:13 mettre une clé de bras comme ça, ça fait très, très mal, quoi.
00:20:16 - Les flics, ils ont été rapides. J'ai compris aussi vite que eux.
00:20:19 - Il me dit "mais qu'est-ce que c'est que ça ?"
00:20:21 Et je dis "bah, vous voyez bien."
00:20:23 Là, il les prend et il me dit
00:20:25 "mais qu'est-ce que c'est que ça ?"
00:20:27 Je dis "bah, c'est des fausses explosifs, vous voyez bien."
00:20:29 Il me dit "mais comment je sais que c'est des fausses explosifs ?"
00:20:31 "Parce que vous l'avez dans la main, monsieur."
00:20:33 - Mais le policier ne voit pas si bien que ça
00:20:35 et l'affaire ne s'arrête pas là.
00:20:37 - Il nous embarque, ouais.
00:20:38 - On s'est retrouvés vraiment avec toute l'équipe en randonnion
00:20:40 dans la cellule de dégrisement.
00:20:42 - Ils prennent la bombe, nous, on est mis de côté
00:20:45 en disant "bon, alors attendez, on nous informe pas tellement."
00:20:48 - Au bout d'un moment, le commissaire est venu, il a dit
00:20:50 "mais qu'est-ce que vous foutez là ?"
00:20:52 - Et du coup, il nous a tous relâchés.
00:20:54 "Allez, Grolande, partez, je veux plus vous voir."
00:20:56 Et on est repartis, voilà.
00:20:58 - Mais on était sur la voie publique, là, pour le coup.
00:21:00 On n'était pas du tout sur une voie privée.
00:21:03 Ils ont fait leur métier.
00:21:05 - À Grolande, non seulement la fiction rattrape la réalité,
00:21:11 mais elle l'envahit, elle l'en sorcelle,
00:21:14 elle bouscule l'intimité de certains pour toujours.
00:21:18 - C'est l'heure du coming out.
00:21:22 - Bonjour, moi, c'est David Rébié.
00:21:28 Ça fait maintenant une dizaine d'années
00:21:30 que je suis dans la famille de Grolande
00:21:32 et j'ai tourné une bonne quinzaine de sketchs.
00:21:34 - Sous ce ton badin, le comédien David Rébié
00:21:37 cache mal une fêlure que Grolande a pourtant révélée au grand jour.
00:21:41 - C'était un sketch où, en fait, le propos...
00:21:44 Il y a des amendes, maintenant, quand tu vas voir les prostituées.
00:21:48 Donc l'idée de notre Grolandais, c'est qu'il aille trouver un subterfuge
00:21:51 pour éviter de se faire serrer.
00:21:53 Lui-même se travestissait en prostituée
00:21:56 pour pouvoir aller faire sa petite affaire.
00:21:58 - La première partie du sketch se passe normalement.
00:22:01 Le comédien tourne sous son apparence normale.
00:22:03 Mais la situation va ensuite évoluer de curieuse façon.
00:22:06 - C'est la première fois de ma vie que je me voyais avec cette bouille,
00:22:10 avec ces faux cils.
00:22:12 Les premières minutes, c'est pas forcément facile.
00:22:15 Mais... Et puis les yeux étaient travaillés, bleutés et tout.
00:22:19 Elle m'avait refait les lèvres, glossées.
00:22:21 Enfin, bref, il y avait tout.
00:22:23 - Une symbiose si parfaite que l'équipe du tournage
00:22:25 en garde un souvenir troublant.
00:22:27 - Le fait de mettre une perruque, les talons aiguilles,
00:22:30 tout ça, ça l'avait... Je crois que ça lui est beaucoup plu.
00:22:32 - Il y prenait goût. Il arrêtait pas de se regarder.
00:22:35 - On a eu l'impression, en tournage,
00:22:37 que c'était quelque chose de troublant pour lui.
00:22:40 - Il aimait bien ça. Il se trouvait... Il se trouvait belle.
00:22:43 - La différence a-t-elle véritablement dévoilé
00:22:45 un pan caché de la personnalité de ce comédien ?
00:22:47 - Faut lui demander. Je pense qu'il y a la possibilité
00:22:50 que ça ait été un déclic pour lui,
00:22:52 mais je n'oserais pas répondre à sa place.
00:22:54 - Mais oui, au fait, qu'en pense le principal intéressé ?
00:22:57 - Il y a un moment où on ouvre les yeux
00:23:00 et puis on est quelqu'un d'autre.
00:23:02 On se découvre, ben, quasiment dans un autre...
00:23:04 Dans un autre corps, quoi.
00:23:06 Et ça, j'ai trouvé ça génial.
00:23:08 - C'était à la fois drôle et un peu troublant.
00:23:11 Parce que tu te dis, ben, oui, il est...
00:23:13 Enfin, ça pourrait être une femme.
00:23:15 - Ça se discute, ça se discute.
00:23:17 En 25 ans de Grolande, ils sont des dizaines comme lui
00:23:20 à avoir ressenti ce troublant appel du large.
00:23:22 Combien ont su résister à la tentation de couper les ponts ?
00:23:25 Combien ont eu le courage de hisser les voiles ?
00:23:28 Quoi qu'il en soit, pour eux comme pour bien d'autres,
00:23:31 Grolande aura été un catalyseur,
00:23:33 mieux un moteur pour l'ensemble du mouvement LGBT.
00:23:40 - Travailler pour Grolande, c'est comme être agent secret.
00:23:43 Vous travaillez dans l'ombre, souvent en province,
00:23:47 et seul un réseau de téléspectateurs résistants
00:23:50 vous reconnaît.
00:23:52 Mais alors, bien, trop bien, peut-être.
00:23:55 Comme en témoigne cette mésaventure extraordinaire
00:23:59 arrivée au pauvre Michael Cullen.
00:24:02 - Eh oui, Jules-Edouard, ici, à Genève.
00:24:10 - Michael Cullen, on le connaît.
00:24:12 Grand reporter de guerre, il a sillonné les grands hôtels
00:24:15 du monde entier au risque de son foie.
00:24:17 Le courage, il a ça dans le sang, au même titre que ses gamins GT.
00:24:20 C'est au cours d'une de ses redoutables missions,
00:24:23 pendant un krach monétaire en Russie,
00:24:25 qu'il va prendre un risque inconsidéré
00:24:27 qui allait avoir des conséquences terribles sur sa vie privée.
00:24:30 - Il payait avec des poules. C'était l'idée.
00:24:32 "Mettez-moi un verre de whisky et payez avec une poule."
00:24:35 - Une fois le tournage du sketch à Paris terminé,
00:24:38 la question est que faire des poules ?
00:24:41 Devant l'incapacité de toute l'équipe
00:24:43 à les transformer sur place en nuggets,
00:24:45 Michael, bon prince, accepte de les ramener
00:24:47 à son domicile charentais.
00:24:49 - Attends, j'habite dans une ancienne ferme.
00:24:51 Je peux quand même reprendre des poules.
00:24:53 - C'est ainsi que Michael, benoit dans la vie civile,
00:24:56 se retrouve dans le TGV avec un carton
00:24:58 contenant 4 poules surnommées par lui les Spice Girls.
00:25:01 Jusqu'ici, tout allait bien.
00:25:03 - Donc, avec tout le monde, ce qu'il fout avec ces poules...
00:25:06 C'est la vie de la tête, hein, des poules. C'est vivant.
00:25:09 Donc j'arrive chez moi, je les mets dans la voiture,
00:25:12 j'arrive chez moi, toc, tout va bien.
00:25:14 Les poules, mes enfants étaient petits,
00:25:16 donc c'est trop sympa.
00:25:18 À un moment, il y a des oeufs, enfin, c'est bon,
00:25:21 aller ramasser des oeufs, c'est trop bien.
00:25:23 Sauf qu'à un moment...
00:25:25 - Et soudain, c'est le drame.
00:25:27 - Les poules se mettent à picorer l'anus d'une autre poule,
00:25:30 enfin, le cloaque d'une des 4 poules.
00:25:32 Et vraiment, le trou de balle explosait et tout,
00:25:35 et elle finit par avoir une infection et elle finit par mourir.
00:25:38 - Implacablement, l'horreur est en marche.
00:25:40 - Au petit matin, je mets la poule morte dans une brouette,
00:25:43 je sors de chez moi et je marche assez longuement
00:25:46 parce que je me dis, je vais faire un trou, mais loin, quoi.
00:25:48 Je suis tout seul dans la brume avec ma brouette, la poule dessus.
00:25:51 Je creuse un trou avec ma pelle, comme ça.
00:25:54 Je prends la poule et au moment où je vais la lancer dans le trou...
00:25:58 - Et là, c'est la honte.
00:26:00 - Je vois mon voisin qui apparaît dans la brume
00:26:02 et qui me regarde comme ça.
00:26:04 Je me dis, "Il y a un trou de balle, un trou de balle explosé."
00:26:06 Je regarde mon voisin et après, il y a tout qui revient.
00:26:08 Il y a mon sketch avec le mouton et tout ça.
00:26:10 Et je le regarde, je rougis et je dis,
00:26:12 "Mais c'est pas du tout ce que vous croyez."
00:26:15 Et là, lui, il fait le mytho et moi, je me retrouve
00:26:17 en train d'enterrer la poule, comme ça, de rentrer chez moi,
00:26:20 en train de me dire, "Mais je suis cinglé,
00:26:22 "mais pourquoi je lui ai dit ça, quoi ?"
00:26:24 C'est même allé loin dans mon délire.
00:26:25 Je me dis, "Il est en train d'appeler des flics."
00:26:27 Je vais quand même pas appeler les flics pour leur dire
00:26:29 que j'ai été cinglé parce qu'il a vu un gars qui a violé une poule
00:26:32 et qui l'a enterrée. Enfin, infernal.
00:26:34 Et en plus, cette histoire se termine malheureusement très mal
00:26:37 puisque les trois autres Spice Girls ont été tués
00:26:40 en une seule nuit par un renard de passage.
00:26:43 -Prétendre que le gros land n'existe pas,
00:26:50 eh bien, c'est aussi compliqué que de remettre en cause
00:26:53 l'existence de Dieu, de la matière noire ou de Bitcoin.
00:26:58 On a le droit, mais on s'expose à de sérieux risques,
00:27:01 en particulier que ça existe vraiment.
00:27:03 Et pour Groland, le doute est permis.
00:27:07 Il faut bien que les sketchs soient tournés quelque part, non ?
00:27:11 -Chenvière-les-Louvres, un petit village situé au nord-est de Paris.
00:27:18 Juste après l'aéroport, voici Charles de Gaulle,
00:27:21 un joli petit village comme on en trouve tant
00:27:23 dans la belle campagne grolandaise... euh, française.
00:27:26 -Chenvière-les-Louvres, le FIEF.
00:27:28 -Le plateauir de tous les tournages de Groland.
00:27:31 -La maison mère.
00:27:32 -Des choses étranges se sont déroulées ici,
00:27:35 à quelques encablures de l'aéroport de Roissy.
00:27:37 -Il y a deux rues, donc...
00:27:39 Les deux rues, ils ont vu passer tout et n'importe quoi.
00:27:42 Tous les délires de nos... de nos auteurs.
00:27:45 -N'importe quoi ? Comme des manifestants protestants
00:27:48 en place publique contre l'arrivée de l'an 2000.
00:27:50 Par exemple, d'autres choses plus étranges encore.
00:27:52 -On a mis des gens sur les toits.
00:27:54 -On a jeté des gens dans des tombes.
00:27:56 -On a démonté des portes.
00:27:57 -Faire courir des gens à poil.
00:27:59 -On a fait des prises d'otages dans l'école maternelle.
00:28:02 -Faire des attaques de petits trains.
00:28:04 -De l'étrange, on est même passé parfois aux menaçants.
00:28:08 Comment tout cela pouvait-il arriver
00:28:10 sans que personne ne s'en obfusquât ?
00:28:12 -C'est le village où on a fait le plus de choses folles.
00:28:15 Parce que là, Mme Le Maire a été quelqu'un d'extraordinaire.
00:28:18 -Alors, hommage à Mme Duboc, qui est plus là,
00:28:20 mais qui nous a ouvert les portes de Chenvière.
00:28:23 -Et qui nous laissait faire tout ce qu'on voulait.
00:28:25 -Voilà donc la vérité.
00:28:27 Les autorités, au lieu de sanctionner, laissaient faire.
00:28:30 -Ce qui est intéressant à Chenvière,
00:28:32 c'est la rivalité.
00:28:33 C'est un peu le village grolandais typique.
00:28:36 -La petite perle du Groland du Bas.
00:28:39 -Quand les gens demandent "Où est-ce que vous tournez ?"
00:28:42 C'est dans le chenard de Paris, à 20, 30 km.
00:28:45 C'est là, Groland, au milieu des betteraves.
00:28:47 -Chenvière, c'est chez nous.
00:28:49 -Une ville aux mains des Vikings,
00:28:51 bénéficiant d'une coupable mensuétude.
00:28:53 -Les gens sont bienveillants avec nous,
00:28:55 sont compréhensifs, sont serviables.
00:28:57 -S'il y a un problème, il n'y a pas de problème.
00:28:59 -Il suffit de sonner chez une personne qu'on connaît plus ou moins
00:29:02 et les gens sont prêts à nous dépanner instantanément.
00:29:05 C'est super chouette.
00:29:06 -Plus que dépanner, les habitants de cette petite ville
00:29:09 se sont mis alors à collaborer activement.
00:29:11 -Au bout de 20 ans, 25 ans,
00:29:13 je crois que les équipes grolandaises
00:29:15 ont dû tourner dans toutes les maisons de Chenvière-les-Bleus.
00:29:18 Et on s'est souvent retrouvés à faire bosser les gens de Chenvière
00:29:21 dans les sketchs grolandais.
00:29:23 -Une très triste histoire, en somme,
00:29:25 qui a tout de même rapporté quelques sous à la commune.
00:29:28 -Avec l'argent des tournages de Groland,
00:29:30 quand on tournait à l'église,
00:29:32 elle s'en servait pour restaurer l'église du village.
00:29:35 -Temps en temps, elle emmenait des enfants en vacances avec,
00:29:38 elle faisait des choses pour les enfants démunis du village.
00:29:41 -Mais ce n'est pas l'argent qui fuit au coeur de cette complicité.
00:29:44 Une étude attentive des armes de la ville se passe de commentaire.
00:29:47 -Les trois quarts, peut-être pas les trois quarts,
00:29:49 mais on a eu au moins 7, 8 personnes dans la rue,
00:29:51 une seule rue, la fameuse rue Émile Boisson,
00:29:53 qui nous ont dit qu'on avait déjà fait des trous dans leur jardin.
00:29:56 ...
00:30:00 -Aujourd'hui, les séries américaines dominent le marché.
00:30:03 C'est normal, elles sont géniales, me direz-vous.
00:30:06 Peut-être, mais il fut un temps pas si lointain
00:30:10 où la qualité n'était pas le critère principal
00:30:13 de choix du téléspectateur.
00:30:15 Un temps où les séries grolandaises
00:30:18 avaient donc encore une chance
00:30:21 n'a malheureusement pas duré longtemps.
00:30:25 Juste le temps d'un toc-toc-toc.
00:30:29 ...
00:30:32 -En 2001, Benoît Délépine et Gustave Carverne
00:30:35 révolutionnent un paysage télévisuel moribond
00:30:38 en créant la série "Toc-toc-toc".
00:30:40 -Le principe, c'était une sorte de vaut de ville
00:30:43 avec le principe très bête, le mari qui rentre,
00:30:46 la femme, l'amant dans le placard.
00:30:48 Donc le mari, c'était Benoît,
00:30:50 la femme, c'était Gus.
00:30:52 -Bernard Menez, Jacques Secrétin,
00:30:54 France Roche, Michel Chevalet,
00:30:56 Joël Robert et José Bové se bousculent
00:30:59 pour jouer les amants.
00:31:01 Maurice Pialat y fit même une apparition.
00:31:04 -Imagine 2 secondes, Maurice Pialat dans son placard
00:31:07 en train de dire "Je suis pas en train de faire une connerie".
00:31:11 Maurice Pialat ! Quel merveilleux acteur !
00:31:14 En sortant d'une des prises,
00:31:16 elle dit "Je crois que vous pourriez mieux mal jouer".
00:31:20 -La série est bien rodée.
00:31:21 L'équipe est sur le pont, prête à tourner.
00:31:24 Pourtant, rien ne va se passer comme prévu.
00:31:27 Cette fois, c'est un jaguar.
00:31:29 Oui, un jaguar enfermé dans le placard.
00:31:32 -On voulait faire un sketch
00:31:34 avec le petit canard Saturnin
00:31:36 qui a peuplé nos rêves d'enfant.
00:31:38 Mais Saturnin seul dans le placard, ça veut rien dire.
00:31:41 Saturnin, amant de Gus, non, ça marche pas.
00:31:44 Il fallait lui adjoindre quelqu'un, un autre homme.
00:31:48 -C'est pas apparu évident.
00:31:49 -Sauf que Benoît et Gus étaient assez fatigués.
00:31:52 Benoît, très fatigué.
00:31:54 -Insuffisance de sommeil,
00:31:56 soudaine baisse de la tension artérielle
00:31:59 des deux acteurs principaux.
00:32:01 Le tournage s'éternise.
00:32:03 -Les guests dans le placard,
00:32:05 ça posait des problèmes.
00:32:07 Ils en avaient le bol d'être enfermés
00:32:10 dans le placard pendant des plombes.
00:32:13 -Pourtant, en dehors de toute attente,
00:32:17 Didier Morville, alias Joe Estar, alias le Jaguar,
00:32:19 joue docilement son rôle et ne fait aucune victime.
00:32:22 -C'est très simple.
00:32:24 Soit tu lui renvoies l'image de Joe Estar
00:32:27 et il va te renvoyer le Joe Estar que t'attends,
00:32:30 soit tu le traites normalement comme Didier
00:32:33 qui a été super cool et qui a passé son temps
00:32:36 à attendre que nos amis fatigués sortent leur texte
00:32:39 dans son placard avec son canard.
00:32:41 -Ce jour-là, le drame fut évité de justesse
00:32:45 et il est vrai qu'une grosse fatigue peut altérer
00:32:47 la vigilance d'un individu.
00:32:49 -Je m'en rappelle plus.
00:32:51 ...
00:32:53 ...
00:32:56 -On dit hâtivement que la vérité sort de la bouche des enfants.
00:33:00 Que dire alors des propos que préfèrent
00:33:03 les grands enfants que nous sommes ?
00:33:06 Sont-ce de grandes vérités ?
00:33:08 Sont-ce de grosses bêtises ?
00:33:10 Il est temps de boucher la vérité.
00:33:14 ...
00:33:16 -Un sketch, c'est à la base une idée qui naît
00:33:19 dans le cerveau d'un auteur suite à une image vue à la télé,
00:33:23 un mot entendu à la radio ou lu dans un livre.
00:33:26 L'auteur développe son texte et l'envoie à Groland.
00:33:29 C'est après que ça devient intéressant, puisqu'une équipe
00:33:33 va concrétiser la connerie sur papier en réalité à l'image.
00:33:37 -C'était une espèce de contre-pub
00:33:39 où on faisait la différence entre le savon liquide
00:33:43 et le savon dur.
00:33:44 -L'idée, c'était de se matcher
00:33:46 entre une jolie femme noire
00:33:48 qui se douchait avec une savonnette
00:33:51 et un gros bonhomme blanc poilu
00:33:53 avec des gros poils noirs.
00:33:55 -Jusque-là, tout va bien.
00:33:57 Mais attention, la petite idée se transforme
00:34:00 en problème insoupçonné.
00:34:02 -On voulait que ça soit un peu sexy.
00:34:04 Il fallait pas qu'on voit son sexe,
00:34:06 mais qu'on voit le début des poils de son pubis.
00:34:09 -C'est le sketch.
00:34:12 On savait pas comment il était épilé.
00:34:14 Il a fallu que je l'appelle
00:34:16 pour lui demander combien de centimètres de poils
00:34:19 elle avait sur le pubis.
00:34:21 Je lui ai demandé de trouver un mètre de couturière
00:34:24 pour mesurer ça.
00:34:26 Elle me dit qu'elle n'en a pas.
00:34:28 -Et donc...
00:34:30 -Il a fallu qu'elle cherche un bout de ficelle
00:34:33 et qu'elle mesure le nombre de centimètres de poils
00:34:36 pour savoir si on pouvait la faire tourner.
00:34:40 -Ce qu'on savait, on pourrait s'arrêter là.
00:34:42 Mais non, c'est le moment tant attendu
00:34:45 de la diffusion en vrai.
00:34:47 -A chaque enregistrement,
00:34:49 je venais voir le public, je discutais avec eux.
00:34:52 Quand il y a des adultes à poil,
00:34:54 il y a souvent des enfants.
00:34:56 Donc je leur explique
00:34:58 que je dis souvent des gros mots
00:35:00 comme "con", "merde", "Sarkozy".
00:35:02 Alors ils rient tous.
00:35:04 Et pour les enfants,
00:35:06 je leur dis, au gros mot,
00:35:09 "je mange du savon pour me rincer la bouche".
00:35:11 -Le sketch du savon passe dans l'émission
00:35:14 et à la fin de l'enregistrement,
00:35:16 les gens quittent le plateau.
00:35:18 -Et là, il y a une petite fille
00:35:20 qui vient me voir, 8 ans,
00:35:22 petite noire, un regard qui tue.
00:35:24 Elle me dit "toi, tu vas en manger du savon
00:35:27 et en morceaux".
00:35:29 Elle se barre. Oh la vache !
00:35:38 -Pierre Etex, Jean-Pierre Moquy, Bertrand Blier,
00:35:40 Fernando Rabal, Nelly Kaplan,
00:35:42 Albert Dupontel, Yolande Moreau,
00:35:44 Benoît Poulvard et tant d'autres
00:35:46 sont passés par le festival du film "Gros Landais"
00:35:49 hier à Caen,
00:35:51 aujourd'hui à Toulouse.
00:35:53 Une success story !
00:35:55 Sans nul doute,
00:35:57 sauf que la seconde édition
00:35:59 a failli virer au drame.
00:36:01 Ce jour-là, le vin aurait pu tourner au vinaigre,
00:36:04 voire dans le vin,
00:36:07 voire qui ?
00:36:09 Allô, iodée ?
00:36:12 -La première édition du festival du film "Gros Landais" de Caen
00:36:19 fut on de peu plus bon enfant.
00:36:21 Présidé par Guillaume Depardieu et Elisabeth Caen,
00:36:24 les projections de films cultes s'enchaînaient dans le cinéma Le Pax
00:36:28 pour le plus grand bonheur des cinéphiles.
00:36:31 -C'était une sacrée expérience.
00:36:33 C'était une bonne ambiance,
00:36:36 les gens vivant par le cinoche,
00:36:37 trop cool, vraiment.
00:36:39 Le rêve de petit festival.
00:36:41 -Une super idée de Benoît, de Raymond.
00:36:44 C'était génial.
00:36:46 On était fiers d'être au Gros Landais.
00:36:48 -C'était notre petit festival de Caen,
00:36:50 mais typiquement groslandais,
00:36:52 avec le charme qui y a tenu.
00:36:54 -Tous communiés dans l'amour du cinéma,
00:36:56 du président Salengro et du drapeau groslandais.
00:36:59 Un drapeau dont le motif central
00:37:01 contient tout entier le drame
00:37:04 lors de la 2de édition.
00:37:05 L'enfort, symbole du grosland,
00:37:07 mais aussi ancêtre de la bouteille.
00:37:09 Souvenez-vous, la contenance d'un enfort romain
00:37:12 était de 18 litres de vin,
00:37:14 soit la même que celle d'un groslandais actuel.
00:37:17 Et là, c'est bien le drame.
00:37:19 -Cette image me rendra toute ma vie un flic perdu au téléphone.
00:37:24 "Chef, on a un problème !
00:37:26 "On est 30,
00:37:28 "mais eux, ils sont 30 000 et ils sont tous bourrés !"
00:37:33 Rires
00:37:34 Et là, c'est le début de...
00:37:36 De...
00:37:37 Comme dit Adi Aramal.
00:37:39 -"La nef des fous."
00:37:41 -Ce jour-là, notre président et Terry Jones et Berluer
00:37:44 assistent au miracle de la multiplication
00:37:46 des pains couplés à celui des noces de canard.
00:37:49 -It's amazing to find a film audience
00:37:52 of such young, enthusiastic people
00:37:55 who are all drunk !
00:37:57 -Il y a plus de pain cachin qui venaient boire des 8-6
00:38:01 que des gamins qui bouffaient des churros.
00:38:02 -Les mecs qui prennent Groland au premier degré
00:38:05 et qui le vivent et qui te le renvoient à la face.
00:38:08 -Et puis des groslandais un peu connus comme nous
00:38:11 essayant de nous échapper, de pas mourir.
00:38:13 -Rapidement, ça s'est transformé en zone de non-droit.
00:38:16 -A partir de 17h, ça a commencé à glisser sérieusement.
00:38:19 -Il était tard, ils avaient pris un coup d'insolation.
00:38:22 Un coup de lune, on appelle ça.
00:38:24 -C'est les mecs qui font caca devant les terrasses,
00:38:27 les autres qui mettent leurs zizis dans le machin,
00:38:30 le truc qui déborde complètement.
00:38:32 -Ils ont appelé l'armée à Amiens,
00:38:34 il y a eu des hélicos.
00:38:36 -Il y avait des hélicos avec des phares
00:38:38 qui balayaient les plages.
00:38:40 -Ils avaient envoyé des hélicoptères
00:38:42 parce qu'ils avaient trouvé des pompes sur la plage.
00:38:45 Ils pensaient qu'il y avait des mecs qui avaient pu se noyer.
00:38:48 L'hélicoptère passait sur la plage avec les mecs qui leur montraient leur cul.
00:38:52 -On était bien au-delà des fêtes de Bayonne.
00:38:54 -Vient alors la soirée d'ouverture à l'Aqualude de Caen
00:38:57 à cette grande occasion pour décorer notre président
00:39:00 et notre président de la République.
00:39:02 -C'est un spectacle qui a été réalisé en 2013.
00:39:05 Ce sont pas moins de deux intermittents du spectacle
00:39:08 habillés en amphores qui l'entouraient.
00:39:10 Un amphoryx gaulois en peluche
00:39:12 et une jolie amphorette en sorceleuse.
00:39:14 Malheureusement, de quoi faire réfléchir les importuns.
00:39:17 -L'Aqualude, c'était une cérémonie d'ouverture énorme.
00:39:20 Mais évidemment, tout le monde était un peu fatigué.
00:39:23 -L'équation du drame est donc posée.
00:39:25 D'un côté, 30 000 amphores humaines remplies à ras-bord.
00:39:28 Une piscine pleine d'eau. L'eau, l'ennemi du gros landais.
00:39:31 La suite coulait de sources et surtout de tonneaux.
00:39:34 -On était tous au bord de la piscine.
00:39:36 J'étais avec ma caméra. J'avais en forêt à côté de moi.
00:39:39 Un moment donné, ça a pas loupé. Quelqu'un l'a poussée.
00:39:42 -J'ai entendu quelque chose tomber à l'eau, un plouf.
00:39:45 Je me suis précipité. C'était elle qui était tombée.
00:39:48 -Je pensais qu'elle allait flotter.
00:39:50 Qu'on allait se marrer avec ça.
00:39:52 J'ai pas du tout pensé que ça allait être dangereux.
00:39:55 -Le costume s'est tout de suite rempli d'eau.
00:39:58 -On pouvait pas se dégager du costume.
00:40:01 -Elle a commencé à couler.
00:40:03 -Je voyais son visage. J'ai vu la terreur.
00:40:06 -Heureusement, comme dans les pages les plus sombres de notre histoire,
00:40:10 des hommes ont su trouver la force de se lever
00:40:13 pour tituber vers l'horreur et sauver notre honneur.
00:40:16 -J'ai tendu le bras et on l'a sorti de l'eau.
00:40:19 -Quelle belle histoire d'héroïsme national.
00:40:22 Depuis lors, le festival a migré de Caen à Toulouse.
00:40:25 D'autres... Oh putain, heureusement !
00:40:27 Laissons les fâcheux s'entre-déchirer.
00:40:29 Aujourd'hui, fin septembre, le cinéma indépendant
00:40:32 a sa zone de liberté.
00:40:34 A Toulouse, c'est beaucoup plus calme.
00:40:36 Quant à Anforette, elle coule toujours des jours heureux au Groland.
00:40:40 Enfin, quand elle a de quoi se payer le psy.
00:40:43 -Dans ce monde violent,
00:40:48 il y a des gens d'honneur,
00:40:50 des gentils hommes qui méritent le like de tous.
00:40:54 Modestes, jamais, ils ne quémantent de buzz.
00:40:57 Pourtant, au Groland, nous savons les reconnaître.
00:41:01 Le chevalier du Groland est de ceux-là.
00:41:04 La gloire suprême, il la doit
00:41:07 à un fait d'armes extraordinaire.
00:41:10 -Rares ont été les grands Grolandais
00:41:16 à recevoir la médaille des arts et des litres.
00:41:19 Décoration convoitée qui récompense
00:41:21 les meilleurs artistes littéraires de la présipauté.
00:41:24 Le seul Grolandais à recevoir des mains de notre président
00:41:27 le titre suprême chevalier du Groland.
00:41:30 Serge Nuc est celui-là.
00:41:32 Il raconte les yeux embués d'émotion.
00:41:34 -Je suis arrivé dans les locaux de Groland.
00:41:36 Ils ont percé mon casque,
00:41:38 mettent un plumeau, un balai de chiottes,
00:41:40 qui m'a handicapé car ça prenait le vent.
00:41:42 Christophe m'avait adoubé devant la cathédrale de Reims
00:41:45 car le départ avait lieu à Reims.
00:41:47 C'était un honneur à moi
00:41:49 de représenter les couleurs du Groland.
00:41:52 -Comme tout chevalier, il a vaguement des droits,
00:41:55 mais surtout un devoir, servir son pays.
00:41:57 Défendre l'image du Groland sur les routes du monde entier.
00:42:00 Le président lui donne ce jour-là
00:42:02 un ordre de mission quasi divine.
00:42:04 -Ma mission, c'était d'humilier les Français sur leur course,
00:42:07 le Tour de France moto.
00:42:09 -Vint le Moto Tour de France.
00:42:11 A la surprise générale des mandarins du deux-roues,
00:42:14 celui qui était considéré comme un peignot
00:42:16 va dominer ses rivaux à la force du poignet droit.
00:42:19 -C'est le Moto Tour 2004.
00:42:21 On pédale pas et on envoie la purée avec les gaz.
00:42:24 C'est ma première grosse course
00:42:26 où j'ai pu montrer ce que j'avais à faire sur une moto.
00:42:30 -Gagné eut déjà têté un exploit.
00:42:32 Mais pour porter haut les couleurs de notre présipauté,
00:42:35 il fallait frapper plus fort.
00:42:37 -J'avais pas mal d'avance,
00:42:39 donc je me suis permis de m'arrêter
00:42:41 à boire une bière avec une princesse.
00:42:43 C'était une poupée gonflable qu'on avait habillée.
00:42:46 -Il s'est arrêté, il a pisé sa machine,
00:42:48 il a débouché une bière grolandaise,
00:42:50 il a redémarré et il a gagné, mais avec 5 secondes d'avance.
00:42:53 Il a failli paumer le Tour de France Moto pour une connerie.
00:42:56 -C'était l'humiliation totale, comme fait Piffat.
00:42:59 -C'est ça, c'est des vrais,
00:43:01 c'est des chevaliers.
00:43:04 -Pour l'honneur du Groland, le chevalier a su prendre le risque,
00:43:07 prendre tous les risques, car il sait bien
00:43:09 que seuls les vainqueurs écrivent l'histoire.
00:43:11 L'histoire avec du grand H.
00:43:18 -Les chaînes d'information obéissent à cette règle d'or.
00:43:21 Avec le sang du monde,
00:43:24 nous faisons du boudin d'information.
00:43:27 Mais parfois, à vouloir trop bien faire,
00:43:30 le boudin explose.
00:43:33 Dans ce cas, planquez-vous, surtout s'il est gras.
00:43:37 -N'importe quel directeur des programmes vous le dira,
00:43:43 les artistes grolandais sont fiers et pinent ailleurs
00:43:46 que les moqueurs. Pour approcher de la vérité,
00:43:49 ils prennent des risques incongrus.
00:43:51 Lors d'un de ces exercices de salubrité publique,
00:43:54 les tournages de sketch,
00:43:56 ils ont aussi manqué à l'éthique
00:43:58 de leur noble métier de moqueur professionnel.
00:44:01 -Il fallait qu'on aille dans un endroit un peu crade,
00:44:04 mais pas faux crade.
00:44:06 On va prendre le moins cher hôtel à Paris.
00:44:08 -On aurait dû se douter dès le rempairage.
00:44:10 On est allés vers Stalingrad.
00:44:12 A l'époque, on avait des saxos blanches.
00:44:14 On a fait le "Mano le moine", "Madfie et moi",
00:44:17 on sort de la bagnole d'un coup.
00:44:19 La petite voiture blanche banalisée
00:44:21 avec les 3 mecs qui sortent, ça a fait une envolée
00:44:24 autour de nous de plein de gens.
00:44:26 On a dû nous prendre pour des flics en civil.
00:44:29 Dans le quartier, il se passait des trucs.
00:44:31 -Il y avait pour jouer les fausses prostituées thaïlandaises,
00:44:34 des nanas sympas et tout, qui ont assez d'humour
00:44:37 pour jouer dans Grolande, c'est énorme.
00:44:39 On arrive dans le vrai hôtel, mais il était pas cher du tout.
00:44:42 Les clients, c'était des Africains,
00:44:44 mais qui venaient de débarquer de chez eux.
00:44:46 Ils étaient... Je sais pas, ils avaient dû en baver.
00:44:49 Ils étaient complètement rincés, fatigués, les yeux de fous.
00:44:52 Mais en plus, on arrive et on met carrément
00:44:55 4 jolies filles dans cette histoire un peu dénudée, etc.
00:44:59 Donc, c'était comme si on avait allumé un baril de poudre.
00:45:02 -Ils voulaient être un peu trop proches de nos demoiselles
00:45:05 et nous, on voulait pas. -Ca va le tourner.
00:45:07 -Ca a carrément fini en bataille rangée.
00:45:09 Le réalisateur Sylvain avait bien défendu la baraque et tout.
00:45:12 Moi, j'étais planqué dans un coin.
00:45:14 -Ils nous ont fait tuer sur la gueule.
00:45:16 -On protégeait la retraite des filles
00:45:18 en prenant les pieds de projos, les perches de son.
00:45:21 -On en emmenait pas large, c'était napoléonien.
00:45:24 -On s'est retrouvés dans les rues de Paris
00:45:26 en train de courir comme des malades
00:45:28 vers la camionnette avec les filles.
00:45:30 -On a protégé les filles.
00:45:32 -Amener des fausses putes jouer pour de vrais
00:45:36 dans un faux bordel vrai hôtel
00:45:38 et le vrai client faux papier,
00:45:40 les vrais putes étaient cette fois les auteurs.
00:45:43 Ils couraient pour rattraper
00:45:45 leurs vraies fausses voitures banalisées.
00:45:47 La morale de cette histoire vraie,
00:45:49 pour faire du bon faux, il faut du faux vrai.
00:45:52 Le vrai vrai est trop beau pour être cru.
00:45:54 -Au Groland aussi, la vie ne fait pas le moine,
00:46:00 mais il ne fait pas le flic non plus.
00:46:06 -Sur la 5, dans l'émission "C'est à vous",
00:46:09 les téléspectateurs découvrent un homme
00:46:11 ému jusqu'aux larmes après avoir rencontré François Fillon.
00:46:14 Au Groland, c'est la stupeur, car cet homme, on le connaît bien.
00:46:17 -Chantreuil, c'est notre gendarme.
00:46:20 -Une icône grolandaise.
00:46:21 -C'est le symbole de la police grolandaise.
00:46:23 -Le meilleur flic du Groland.
00:46:25 -Ce gros spoustache.
00:46:26 -François Chantreuil, sous-brigalier
00:46:29 de la gendarmerie de Groland.
00:46:31 Si ma mémoire n'est pas trop défaillante,
00:46:34 c'est le 7 septembre 1993.
00:46:36 -L'histoire du gendarme de Groland,
00:46:38 c'est avant tout une affaire de conviction profonde.
00:46:41 -J'étais comme pas mal grolandais,
00:46:43 j'avais pas envie de foutre grand-chose,
00:46:46 de traîner, de les picoler dans les bistrots.
00:46:49 Mais comme j'avais besoin d'argent,
00:46:51 on m'a proposé ça, je me suis dit "oui, pourquoi pas".
00:46:54 -On a bien été sur le coup de se mettre au travail.
00:46:57 -Les comédiens, on les trouve un peu partout,
00:47:00 dans les bars, dans la rue, des fois,
00:47:02 ils ont des retraites, par petites annonces.
00:47:05 -Souvent, on me dit "les gens, ils sont dans les bars".
00:47:08 Non, ils sont castés, ils existent vraiment,
00:47:11 c'est des vrais gens qui ont fait d'autres choses
00:47:14 dans leur vie et qui veulent jouer la comédie avec nous.
00:47:17 -Les gens qu'on choisit, ils ont une personnalité,
00:47:20 ils ont un caractère, ils ont quelque chose
00:47:23 au cas où il nous a touchés.
00:47:25 L'idée, c'est de ressortir ça.
00:47:27 -Ce qu'on cherche, c'est plutôt le côté nature
00:47:30 et de prendre l'essence de cette personne
00:47:33 sans même qu'elle se rende compte.
00:47:35 -Le chantereuil, il est incontournable dans sa bonhomie.
00:47:38 On a vraiment l'impression
00:47:40 que c'est un enfant dans un corps d'adulte.
00:47:43 -Le genre de mec qui est arrivé là, tu sais pas trop comment,
00:47:46 à faire de la comédie, mais qui fait la saveur,
00:47:49 ce côté très vivant, très naturel de Groland.
00:47:52 -Merde !
00:47:53 -Donc, ça amène vraiment quelque chose.
00:47:56 Et ce côté innocent fait que dans les sketchs,
00:47:59 c'est beaucoup plus puissant.
00:48:01 C'est toujours le jeu de diriger ces gens
00:48:04 en les amenant à être le plus réalistes possible
00:48:07 et tout en gardant leur personnalité.
00:48:09 -Tu parles de conneries !
00:48:11 -Groland, une sorte d'acteur studio des rues,
00:48:14 un no man's land de la comédie,
00:48:16 c'est le plus beau compliment qu'on puisse faire à la présipotée.
00:48:20 -Allez !
00:48:21 -Une fake news, c'est comme un pet pendant un repas de famille.
00:48:27 Fort gênant, mais difficile de déterminer d'où ça vient.
00:48:31 Et même quand on le sait, on préfère souvent se taire.
00:48:35 Francis Kuntz a décidé, lui, de parler.
00:48:40 -Sur Internet, on a pu lire cette information terrible,
00:48:47 choquante, désastreuse pour l'intéressé.
00:48:50 Francis Kuntz s'appellerait en réalité Francis Chauvier.
00:48:53 Oui, Chauvier, comme un chauve.
00:48:55 Alors Chauvier pourquoi, Chauvier comment ?
00:48:58 Comme pour toute bonne fake news, il convient d'en recouper les sources.
00:49:02 -Un jour, je pars de Groland et toujours ce con de Sylvain Fusée
00:49:06 qui me dit "Eh, Kafka n'oublie pas de regarder samedi."
00:49:09 -On voulait lui faire la surprise à Kafka et on lui dit
00:49:12 "Bah, regarde l'émission."
00:49:14 -Je crois que Nathalie ou quelqu'un d'autre de l'équipe
00:49:17 m'avait déjà dit en plus.
00:49:19 Et moi, avec mon bon fond naturel,
00:49:21 je pense "Mais qu'est-ce qui me font chier
00:49:24 "de regarder l'émission samedi ? J'y regarderai."
00:49:27 -Tout en sachant qu'il allait pas la regarder.
00:49:30 -J'ai oublié.
00:49:31 -C'est le souvenir-là de...
00:49:33 de ce petit matin...
00:49:35 -Un petit matin ? Mais quel petit matin ?
00:49:38 De quoi parle donc Sylvain Fusée ?
00:49:40 -On se foutait de la gueule de Kafka
00:49:42 parce qu'on trouvait qu'il ressemblait à Serge Lama.
00:49:45 Un jour, Benoît finit par écrire un sketch avec Lama.
00:49:48 On l'appelait Francis Kuntz.
00:49:50 -J'appelle notre correspondant local Francis Kuntz.
00:49:53 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:49:55 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:49:57 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:49:59 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:01 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:05 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:07 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:11 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:15 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:17 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:19 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:21 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:23 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:25 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:29 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:31 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:37 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:45 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:50:53 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:55 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:50:57 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:51:11 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:51:19 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:21 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:23 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:25 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:27 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:51:31 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:33 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:35 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:37 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:39 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:41 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:43 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:45 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:47 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:49 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:51 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:53 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:55 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:57 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:51:59 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:01 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:03 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:05 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:07 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:09 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:11 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:13 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:15 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:17 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:19 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:21 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:52:27 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:29 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:31 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:33 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:35 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:37 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:39 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:41 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:43 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:45 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:47 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:49 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:51 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:53 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:55 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:57 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:52:59 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:01 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:03 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:05 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:07 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:09 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:53:13 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:15 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:17 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:19 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:21 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:23 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:25 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:53:31 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:53:37 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:53:41 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:43 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:45 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:47 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:49 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:51 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:53 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:54 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:56 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:53:58 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:54:00 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:54:02 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:54:10 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:54:14 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:54:16 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:54:26 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:54:40 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:54:50 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:54:54 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:55:00 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:55:02 -On a eu des problèmes de sont-on.
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00:55:14 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:55:16 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:55:18 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:55:20 -On a eu des problèmes de sont-on.
00:55:22 -L'idée, c'était d'avoir une image de Christophe
00:55:25 serrant la main à Domota,
00:55:27 mais on n'avait pas vraiment de contact.
00:55:30 Christophe avait un pote qui bossait à RFO.
00:55:33 On imaginait qu'en le contactant,
00:55:35 on allait pouvoir peut-être choper Domota.
00:55:38 Dès l'avion, on était en première,
00:55:41 et en première, t'as de la bière,
00:55:44 t'as du champagne, t'as tout ça.
00:55:46 Ça me faisait marrer de penser
00:55:48 que notre président, dans son Air Force One,
00:55:51 allait nous taper la ruche.
00:55:53 J'ai commencé à filmer Christophe
00:55:55 en train de boire des bières
00:55:57 et finir avec la bave pendouillante.
00:55:59 -Arrivé sur place grâce à son carnet d'adresses,
00:56:02 notre président va rencontrer Domota,
00:56:04 au nez et à la barbe de la 2e chaîne de télévision française,
00:56:07 déjà à l'époque complètement dépassée,
00:56:09 déjà dans l'ancien ancien monde.
00:56:11 -On arrive à Pointe-à-Pitre,
00:56:13 et là, on appelle ce mec, et finalement, il nous dit
00:56:16 que Domota est dans Pointe-à-Pitre,
00:56:18 il fait un interview avec Duquesne
00:56:20 et qu'il est en France, là-bas.
00:56:22 On tombe sur Domota, avec tous les mecs
00:56:24 qui préparaient l'interview pour complément d'enquête.
00:56:27 Domota voit le président genre...
00:56:29 On lui explique pourquoi on était là,
00:56:31 ce qu'on voulait, la poignée de main,
00:56:33 une rencontre entre les deux.
00:56:35 Duquesne et toute son équipe étaient là,
00:56:38 "On est prêts."
00:56:39 Domota leur dit, "Vous avez mis des semaines pour venir."
00:56:42 "La télé, c'est Grolande que je regarde."
00:56:44 -Officiellement, je suis venu
00:56:46 pour vous apporter le soutien de tous les Grolandais.
00:56:49 Et féliciter le LKP et ses membres pour la réussite.
00:56:54 -On remet aussi en l'opposé du Grolande
00:56:57 de s'être déplacés pour nous apporter leur soutien.
00:57:00 -Un soutien de poids pour Domota ?
00:57:02 Enfin, on sait pas.
00:57:04 -En fait, nous, quand dans la réalité,
00:57:06 il y a des personnages politiques
00:57:08 qui nous plaisaient, qui nous intéressaient,
00:57:10 dont on partageait les convictions,
00:57:12 on essayait de les aider à notre façon.
00:57:14 Le problème avec nous, c'est que c'est jamais...
00:57:16 On sait jamais si c'est une bonne idée,
00:57:18 pour eux, d'avoir Grolande avec eux.
00:57:20 Même s'ils nous aiment bien, ils nous disent "Vous êtes gentils",
00:57:23 mais...
00:57:24 Rires
00:57:25 -Mais quoi qu'il arrive, la force des Grolandais,
00:57:28 c'est de croire toujours en leur faiblesse.
00:57:30 Et ça marche.
00:57:31 -Domota nous dit, "Demain, il y a manif,
00:57:34 "venez, venez avec nous."
00:57:36 Le lendemain midi, on se retrouve dans les locaux du LKP,
00:57:40 et là, c'était blindé, quoi.
00:57:42 C'était le vent dans la rue, c'était l'immense manif.
00:57:45 C'est un peu la fin du mouvement,
00:57:47 c'est une sorte de manif finale, genre d'apothéose.
00:57:50 Pendant toute la manif, Christophe était aux côtés de Domota,
00:57:53 les deux étaient là, saluant la foule.
00:57:55 Christophe répondant aux interviews,
00:57:57 d'un seul coup, c'était hallucinant,
00:57:59 parce qu'on avait fait les jumelages,
00:58:01 on avait fait les choses comme ça,
00:58:03 mais là, c'était vraiment, pour une fois,
00:58:05 notre président lié à un truc...
00:58:07 Il était homme d'Etat, en vrai, quoi.
00:58:10 -C'est alloué !
00:58:12 Musique de tension
00:58:14 ...
00:58:16 Grondement
00:58:19 ...
00:58:21 Musique de tension
00:58:23 ...
00:58:25 -Si Groland est pour certains téléspectateurs
00:58:27 synonyme de stupre et de débauche,
00:58:29 cette émission a néanmoins une qualité rare
00:58:31 dans le monde audiovisuel, un respect immodéré pour les anciens.
00:58:34 -C'est la sève, c'est le sucre.
00:58:36 -C'est un peu l'essence de Groland, nos vieux.
00:58:39 -C'est une histoire d'amour.
00:58:41 Sans nos vieux, y aurait pas Groland, tout simplement.
00:58:44 -Le premier montage qu'on fait,
00:58:46 j'ai pris le troueur de pellicules,
00:58:48 j'avais pris mon grand-père pour le faire,
00:58:50 et un autre sketch, l'alcool de pneus,
00:58:52 j'avais pris le grand-père de ma femme.
00:58:54 -Il faut 7 pneus pour le faire, un litre de bradière.
00:58:57 -Ca me faisait plus rire que ça soit des personnes âgées
00:59:00 que des trentenaires.
00:59:01 En fait, les auteurs ont super accroché
00:59:03 et sont partis à fond là-dessus, notamment Jean-François.
00:59:06 -Pouvoir revivre une 2e jeunesse à 80 ans passés
00:59:09 est un luxe que les personnes âgées du monde entier
00:59:12 en vit au Grolandais.
00:59:14 -C'est le seul endroit où les vieux ont pu s'exprimer,
00:59:17 alors que ce sont des gens qui sont brimés par cette société,
00:59:20 qui sont mis à l'écart.
00:59:22 -Les gens pensent pas qu'on est intéressés par leur profil.
00:59:26 -Comment ?
00:59:27 -Ca m'est arrivé d'avoir une mamie qui me disait
00:59:30 "Je vais vous envoyer mon fils ou ma fille,
00:59:32 "ils veulent faire du cinéma."
00:59:34 Je lui disais "C'est avec vous qu'on voudrait tourner."
00:59:37 -Dès le premier contact, j'avais pas besoin de les voir énormément
00:59:41 pour avoir de l'empathie, mais d'avoir envie
00:59:44 d'être reconnaissant de ce qu'ils allaient nous offrir.
00:59:47 -C'est la fête !
00:59:48 -Ils aimaient bien venir nous voir,
00:59:50 ils savaient que tout le monde allait les chouchouter.
00:59:53 -Il y a beaucoup de bienveillance dans les équipes de travail
00:59:57 pour faire en sorte que ces gens-là se sentent bien.
01:00:00 -Ils venaient avec nous, c'était une bande de crétins
01:00:03 qui les emmenaient faire des trucs débiles.
01:00:05 Ils mangeaient au restaurant, ils rigolaient,
01:00:07 c'était bien, ça allait changer leur quotidien.
01:00:09 On leur faisait dire n'importe quoi.
01:00:11 -N'importe quoi !
01:00:12 -Ils s'y prêtaient très volontiers, ils étaient très contents.
01:00:15 -Un cadeau du ciel !
01:00:17 -Mais alors, quel est donc le secret de Mamie Langlois ?
01:00:20 -Le suss !
01:00:21 -Quand on récupère un texte et qu'on voyait les phrases
01:00:24 qu'on faisait dire au vieux, on se disait "C'est pas possible,
01:00:27 comment on va faire pour lui dire ça ?"
01:00:29 On se prenait la tête pour que la vieille ou le vieux
01:00:32 nous disent "Vous rigolez ou quoi ?"
01:00:34 -Suss au bougnon et au micro !
01:00:36 -Ils sont prêts à tout, ils ont 20 ans dans leur tête.
01:00:40 -Ils sont très joueurs, ils ont envie,
01:00:42 ils ont pas froid aux yeux.
01:00:44 -Ils sont naturels, d'une décontraction.
01:00:46 Ils ont passé un tas d'étapes qui fait que quand ils viennent
01:00:49 sur un tournage de Grolande, c'est pour s'amuser.
01:00:52 Ils sont souvent plus modernes que nous.
01:00:54 C'est ça que j'aime beaucoup dans cet échange qu'on a.
01:00:57 -Super enrichissant de travailler avec des personnes comme ça,
01:01:00 elles ont énormément à nous apprendre.
01:01:02 -C'est un de mes grands bonheurs,
01:01:04 c'est souvent ce que je dis quand on me pose des questions
01:01:07 sur Grolande, c'est d'avoir passé tout ce temps avec ces vieux
01:01:10 et c'est quelque chose qui nous encombre bien souvent plus jeunes.
01:01:13 -Grolandaire, ouaponiquée, grelandaise,
01:01:15 reine pour la baise !
01:01:16 -Ils viennent très volontiers, gratuitement, pour nous,
01:01:19 parce que dans Grolande, je pense qu'ils y mettent aussi
01:01:22 une espèce de rébellion, d'engagement,
01:01:25 un peu révolutionnaire.
01:01:27 -Bah !
01:01:29 -On a tissé des liens vraiment filiaux avec ces petits vieux.
01:01:35 -Pas une seconde famille, mais des grands-parents adoptifs.
01:01:38 -C'est vrai que ça a été des rencontres assez phénoménales pour moi,
01:01:42 au point que je suis en contact avec certains,
01:01:44 on s'appelle, je reçois des cartes postales,
01:01:47 on se voit parfois,
01:01:48 donc c'est vrai que c'est vraiment beaucoup de belles rencontres.
01:01:52 -Au fur et à mesure des années qui passaient,
01:01:54 on les a connues d'abord, certains, dans la force de l'âge,
01:01:57 et puis d'autres, enfin, qu'on a vues vieillir,
01:02:00 et puis d'autres qu'on a vues même partir.
01:02:02 -Moi, j'ai un souvenir très, très ému d'un couple
01:02:05 qui s'appelait les Goberts,
01:02:07 qui venaient tout le temps ensemble.
01:02:09 -Ils étaient vraiment amoureux, ils avaient 80 et quelques balais,
01:02:12 ils étaient mignons comme tout,
01:02:13 et un jour, je crois qu'il y a un sketch qui a été écrit
01:02:16 pour qu'on les voit une fois au moins,
01:02:18 tous les deux à l'image, je trouvais ça mignon.
01:02:21 -Tiens, encore en train d'enculer un coup, ça.
01:02:24 -Et puis elle, elle est morte, et lui, il est mort quelques mois après.
01:02:27 -C'est vrai que les petits vieux, on en a perdu beaucoup.
01:02:30 -C'est ça aussi, Groland,
01:02:32 c'est cette tendresse qu'on a pour eux,
01:02:34 et ils nous le rendent vachement bien.
01:02:36 -Cerise sur la chouquette,
01:02:37 tous les ans, les acteurs octogénaires
01:02:39 sont invités à une fête annuelle grolandaise.
01:02:41 -Ils étaient toujours habillés en dimanche,
01:02:43 comme on dit, ils étaient vachement beaux et tout ça.
01:02:45 J'étais en pleine discussion et je sens
01:02:47 qu'il y a quelqu'un qui vient vers moi,
01:02:49 un peu timide, qui s'avance doucement,
01:02:52 et puis là, j'arrête de parler, je regarde
01:02:54 et je vois un monsieur qui s'avance vers moi
01:02:56 et me dit "Bonjour, monsieur Moustique,
01:02:58 excusez-moi de vous déranger, je voulais juste vous dire
01:03:01 que c'est moi les couilles dans le papier à lue".
01:03:03 Et je vous emmerde !
01:03:04 -J'ai vu sur Facebook et je m'y suis abonné,
01:03:07 il y a un site, moi aussi, quand je serai vieux,
01:03:10 j'irai tourner à poil dans Grolande.
01:03:12 (Rire)
01:03:14 -Grolandais pour une nuit, Grolandais pour la vie !
01:03:18 (Générique)
01:03:21 -Ça fait 25 ans que ça dure,
01:03:24 et Grolande est toujours là, droit dans ses tongs.
01:03:28 Alors, beaucoup s'interrogent,
01:03:30 comment ces auteurs ont-ils pu passer
01:03:33 à travers la goutte et cette émission
01:03:36 à travers les gouttes ?
01:03:38 La réponse est dans ce que l'on a appelé
01:03:41 "La malédiction des pharaons grolandais".
01:03:45 (Générique)
01:03:48 -Il faut le savoir, à chaque fois qu'un directeur des programmes
01:03:52 a voulu virer Grolande, il a été soudainement
01:03:55 et mystérieusement frappé par la malédiction
01:03:57 des pharaons grolandais.
01:03:59 Et finalement, c'est toujours lui qui s'est fait virer avant,
01:04:02 et ça arrive même à ceux qui ne veulent pas virer Grolande.
01:04:05 Comme cette fois-là, au moment des repérages
01:04:08 du gros métrage dans le bureau de Rodolphe Belmer.
01:04:11 -On se rend dans son bureau pour le repérage.
01:04:14 Je me mène dans son fauteuil, je file mon portable à Benoît,
01:04:17 il me prend en photo dans son fauteuil avec son téléphone,
01:04:20 et je lui envoie un petit mot, "T'inquiète pas, on maîtrise tout,
01:04:23 "il y a pas de problème", et il me revoit un truc.
01:04:26 Et deux mois après, il est viré.
01:04:28 C'est l'effet Grolande.
01:04:30 -De toute façon, c'est une leçon pour tous les futurs patrons
01:04:33 de Canal+, messieurs, il ne faut jamais prêter
01:04:36 vos bureaux aux Grolandais, jamais.
01:04:38 C'est un signe de guigne.
01:04:40 -Don Quichotte, c'était une idée de Benoît,
01:04:43 où lui était en Don Quichotte sur une moto,
01:04:45 moi, s'en chopant ça sur une mobilette,
01:04:47 livreur de pizzas, et en allant à l'assaut
01:04:49 des symboles du capitalisme ou du capitalisme en général.
01:04:52 -Pour un des épisodes, ce fut Xavier Couture
01:04:54 qui allait entrevoir les signes malodorants
01:04:56 de la terrible malédiction.
01:04:58 -On devait rentrer chez un grand patron pour lui couper la tête.
01:05:01 C'était mon espoir le plus fou.
01:05:03 -Donc on avait demandé à Xavier Couture,
01:05:05 à l'époque qui était directeur général de Canal+,
01:05:08 de nous prêter son bureau.
01:05:10 Il avait un super bureau blanc au 7e.
01:05:12 -J'arrive dans le bureau directorial,
01:05:14 habillé en Don Quichotte anarchiste,
01:05:17 avec mon vieux cuir, mon air de ouf,
01:05:20 avec une vraie hache à la main.
01:05:22 Je savais que c'était un tableau en balsa,
01:05:24 donc on pouvait y aller.
01:05:26 De toutes mes forces, je donne un coup de hache sur le bureau.
01:05:29 La hache reste plantée, comme ça, silence.
01:05:32 Tout d'un coup, j'entends derrière la voix de Couture
01:05:35 qu'on connaissait à peine, mais lui, il regardait ça de loin,
01:05:38 un peu apeuré, et il dit "mais c'est de la merde".
01:05:41 Et là, c'était une grande question.
01:05:45 Je me suis dit "c'est vrai, c'est peut-être de la merde,
01:05:48 je suis en train de tourner, mais on est peut-être
01:05:50 en train de faire de la merde, ça fait peut-être 25 ans
01:05:52 qu'on fait de la merde".
01:05:54 Et c'est pire que ça, c'est pire que ce que je pensais,
01:05:56 c'était réellement de la merde.
01:05:58 -Et en fait, c'était effectivement Benoît
01:06:00 qui avait marché dans une énorme merde de chien
01:06:02 avant le tournage et qui en avait maculé
01:06:04 toute la moquette du bureau de Xavier Couture,
01:06:06 ce qui nous avait bien fait rire.
01:06:08 Finalement, c'était un petit rebondissement,
01:06:10 comment dire, qui était assez en accord
01:06:12 avec ce qu'on tournait, c'est-à-dire cette volonté
01:06:14 de redonner le pouvoir au petit peuple.
01:06:16 -Il ne faut pas se reler la face.
01:06:22 Si la merde existe encore, c'est aussi parce que les Grolandais
01:06:25 ne coûtent pas trop cher.
01:06:27 Sans être des vanupiers, leur train de vie n'a rien à voir
01:06:31 avec celui des méga-stars de la télé bling-bling.
01:06:35 Alors on peut comprendre que parfois,
01:06:37 des envies de rock star
01:06:40 tournent la tête de certains,
01:06:43 mais bon, ça n'a jamais été bien loin,
01:06:45 à peine jusqu'à Biarritz.
01:06:51 -EHLG.
01:06:53 -Euchkalerico Laboranzakambara.
01:06:55 -Cette association pouvant se traduire
01:06:57 par Chambre d'agriculture du Pays basque.
01:06:59 -Qui a besoin d'argent parce qu'ils avaient
01:07:01 des procès sur le dos.
01:07:03 -A l'invitation de Moustique, les producteurs de porc
01:07:05 décident de venir en Euskadi pour donner un concert de soutien.
01:07:08 -Nous, à chaque fois qu'on nous propose un concert,
01:07:10 on dit "oui, c'est super", et après, c'est la réalisation
01:07:12 d'un fantasme.
01:07:13 -Le rêve rock'n'roll à deux balles.
01:07:15 -Le tourbus. -Et donc on a eu ça.
01:07:17 -On a réussi à intriguer pour se faire louer
01:07:19 un énorme tourbus.
01:07:20 -Doré, fenêtre noire.
01:07:22 -A deux étages, le plus gros, on a pris le plus gros.
01:07:24 -Sur le coup, on assumait plus du tout.
01:07:26 C'était "too much", quoi.
01:07:28 -A l'étage, des couchettes.
01:07:29 -Je me rends compte que je pouvais pas dormir
01:07:31 dans ma couchette parce que j'étais hyper claustrophobe,
01:07:33 donc c'était hors de question.
01:07:34 -Et en bas, petit salon et pompe à bière.
01:07:38 -Qu'est-ce que je pourrais dire sur ce trajet
01:07:41 qui était long, qui était très, très, très fatigant ?
01:07:44 Oh là là, qu'est-ce que c'était fatigant !
01:07:46 -Donc on arrive au petit matin au Pays basque.
01:07:48 -J'ai vu descendre une drôle d'équipe.
01:07:52 -Et là, on apprend qu'en fait, le bus était tellement gros
01:07:55 que c'était hyper difficile d'arriver jusqu'au village
01:07:58 qui était un petit village.
01:07:59 -Après, on est partis, ben alors là,
01:08:01 je saurais même pas dire où.
01:08:03 -Les basques qui nous voient arriver se disent
01:08:05 "mais qu'est-ce que c'est que ces branleurs
01:08:07 "qui viennent se la péter avec leur tourbus à deux étages,
01:08:09 c'est n'importe quoi."
01:08:10 -On a rebu.
01:08:11 -Des produits style Pacharan,
01:08:12 qui est un alcool basque typique de là-bas.
01:08:14 Donc c'est un concert qui était effectivement mémorable.
01:08:17 -C'était la fête avant que ça ne se fasse pas.
01:08:20 -C'était le rock à fond et il faisait 150 degrés.
01:08:23 Donc tout le monde ruisselait et on a choué comme des porcs.
01:08:27 -Et puis à un moment, il y a quelqu'un qui est monté sur scène
01:08:30 et qui hurlait des trucs en basque.
01:08:32 -Et nous, on a absolument rien compris.
01:08:34 -Ah, j'ai pas très bien compris,
01:08:35 je ne sais pas du tout ce qui s'est passé.
01:08:37 -Oui, donc il faut parler basque.
01:08:39 -On était là "ouais, c'est super, c'est génial et tout,
01:08:42 "allez, rock'n'roll et tout ça."
01:08:44 -Ça avait l'air de plus en plus tendu.
01:08:46 -Au concert, on voit l'organisatrice qui nous avait fait venir
01:08:49 et elle était en pleurs.
01:08:51 Donc moi, je lui dis "mais pourquoi tu pleures ?
01:08:53 "Qu'est-ce qui se passe ?"
01:08:54 Elle me dit "vous vous rendez compte de ce qui s'est passé ?"
01:08:56 Je dis "non, c'était cool pour nous, c'est super,
01:08:58 "on s'est bien marrés."
01:08:59 "Vous avez pas compris que les mecs qui sont montés sur scène
01:09:01 "c'est des mecs de l'ETA, qu'on dit qu'en dehors de l'ETA,
01:09:03 "tout le reste, c'était de la connerie et tout ça ?"
01:09:05 -On n'a rien compris.
01:09:07 -Vous, vous étiez là derrière à dire "ouais, c'est super"
01:09:09 alors qu'on vous a fait venir pour l'inverse.
01:09:16 Maintenant, c'est fait, c'est trop tard et tout.
01:09:18 -J'ai même pas de souvenir du retour,
01:09:21 je pense que j'étais très fatiguée.
01:09:23 -Et puis se dire que plus jamais on veut prendre un tourbus
01:09:25 de notre vie parce que c'est vraiment un truc de blaireau total.
01:09:28 -L'histoire est totalement improbable puisque grolandaise.
01:09:35 Mais vous allez voir comment, avec la bonne volonté
01:09:38 de tous les grolandais de la vraie vie,
01:09:41 un grand homme décapité peut retrouver
01:09:45 amour, gloire et beauté.
01:09:49 -Il n'y a pas plus dingue que ce qui est arrivé
01:09:55 à notre président, en fait.
01:09:57 Il y a une dizaine d'années, dans la vie privée, à Paris,
01:09:59 il était sur son beau scooter
01:10:01 et puis il a malheureusement rencontré un skateboarder
01:10:05 et il s'est fracassé la tête contre un rebord de trottoir.
01:10:08 La tête explosée.
01:10:11 Le chirurgien nous a dit "Imaginez un paquet de chips
01:10:14 quand on l'éclate comme ça, il n'y a plus que des miettes".
01:10:17 Il n'y avait plus que des miettes de ses os de la face comme ça.
01:10:21 -Si le président du Groland en a vu de toutes les couleurs
01:10:24 durant ses 25 ans de règne,
01:10:26 cette fois, la situation est vraiment préoccupante.
01:10:29 -Quand ils l'ont reçu à l'hôpital, ils ont dit "Bah écoutez,
01:10:32 "mais je sais pas, en gros, il faut qu'on refasse
01:10:36 "une chirurgie faciale d'urgence,
01:10:39 "mais il faut vraiment qu'on ait un modèle
01:10:42 "parce qu'on a aucune idée de ce à quoi il ressemblait avant".
01:10:45 On s'est dit "On en a mieux qu'une photo".
01:10:48 -Ça devait être en début 2000,
01:10:50 c'était pour un sketch sur la Révolution, je crois,
01:10:53 on avait besoin de la tête de Christophe
01:10:55 qui devait être brandie sur un pic.
01:10:57 -Christophe avait dû se faire mouler le visage entier
01:11:00 pour pouvoir faire une tête absolument identique à la sienne.
01:11:04 -Donc moulage à l'alginate de Christophe
01:11:07 avec sa spécificité physique, ses grandes oreilles en éventail.
01:11:11 Pour ceux qui connaissent le moulage,
01:11:13 les oreilles, c'est le plus simple à mouler.
01:11:15 Le chirurgien qui allait intervenir sur sa reconstruction faciale
01:11:18 a appris qu'il existait une empreinte de son visage.
01:11:21 Tout de suite, il leur a dit "Amenez-le-moi,
01:11:24 "il faudrait que je l'aie, ça va m'aider énormément".
01:11:27 -Il y a quand même un coursier qui se retrouvait dans Paris
01:11:30 avec derrière son scooter, lui, il avait un carton
01:11:33 et il y a quand même un chirurgien à Paris
01:11:36 qui a refait la tête comme un sculpteur,
01:11:39 il a refait la tête de Christophe avec comme base
01:11:42 un modèle en latex. C'est complètement fou.
01:11:45 -Ce qui est encore plus fou, c'est que les Grolandais
01:11:48 ont bien géré la situation et ne se sont pas trompés
01:11:51 de tête en latex car le président Salangro
01:11:54 aurait aujourd'hui un tout autre visage.
01:11:57 -Aux Grolandes non plus,
01:12:02 l'art ne peut pas toujours être génial.
01:12:05 Souvent, les auteurs ont eu la conscience
01:12:08 d'être moins bons que d'ordinaire,
01:12:11 parfois mauvais, à quelques reprises gênants,
01:12:15 et puis dans quelques cas...
01:12:18 Oui, dans quelques cas, l'ineffable se produit.
01:12:22 Et là, là...
01:12:24 Là...
01:12:26 -Nous sommes en avril 2003,
01:12:31 alors qu'il se rend sur un lieu de tournage comme un autre,
01:12:34 Franck Benoit ignore que ce jour-là,
01:12:36 sa vie va irrémédiablement lui échapper.
01:12:38 Pourtant, tout avait formidablement bien commencé.
01:12:41 En une seule prise, le premier plan-séquence du sketch
01:12:44 était dans la boîte, mais l'euphorie est de courte durée.
01:12:47 Arrive la fin de tournage, autrement dit, la fin du sketch.
01:12:50 -Le final de ce sketch, il y a un adolescent
01:12:54 qui est en train de se faire faire une fellation par sa mère
01:12:58 qui est à quatre pattes sur un lit
01:13:01 avec Kafka qui est en train de la sodomiser,
01:13:05 et moi, je sodomise Kafka,
01:13:07 et il y a un chien qui nous rejoint sur le lit.
01:13:10 Quand j'ai vu ce que je tournais,
01:13:17 la semaine d'après,
01:13:19 je me suis barré, quoi.
01:13:21 Je me suis barré parce que je me suis dit...
01:13:24 Bêtement, je me suis dit,
01:13:26 "Je voudrais pas que ce sketch soit vu.
01:13:29 "J'ai pas envie qu'on le voit.
01:13:31 "Je veux que personne ne voit ce sketch tellement j'avais honte."
01:13:35 Et j'ai eu un réflexe un peu bizarre,
01:13:37 c'est-à-dire que je suis parti en Espagne.
01:13:40 Je me suis dit, puisque moi, je vais en Espagne,
01:13:43 je vais pas voir ce sketch, alors les autres vont pas le voir.
01:13:47 C'est complètement tordu dans ma tête,
01:13:50 mais ça prouve bien dans quel état j'étais.
01:13:53 Quand je suis revenu en France,
01:13:55 j'ai vu ce sketch que je voulais que personne ne voit.
01:13:59 Tout le monde l'a vu.
01:14:01 Mais alors absolument tout le monde.
01:14:04 C'est pour ça que j'admire quand même des gens comme Gus
01:14:07 qui vont très, très loin.
01:14:09 "Z" qui veut dire "Zo".
01:14:11 Zo ! Zo !
01:14:14 La honte est un sentiment qui n'existe pas chez un Grolandais,
01:14:19 puisque, évidemment, sinon, on serait honteux tout le temps.
01:14:23 -Ca va pas du tout, le jus des zizis d'accord,
01:14:26 mais le caca et le beurre, ça partira jamais.
01:14:29 -Une nana de plateau m'a quand même dit,
01:14:32 "J'ai bien aimé comment tu joues, on dirait Jacques Lémon."
01:14:36 -Comme les endives au jambon,
01:14:41 l'art Grolandais n'avait aucune chance d'entrer au musée.
01:14:45 Jusqu'à ce qu'un cétois, nommé Hervé Dirosat,
01:14:48 en décide autrement.
01:14:50 Faisons se côtoyer pour la première fois l'art con et l'art contemporain
01:14:55 au Musée international des arts modestes dit le Miam.
01:14:59 Miam, miam.
01:15:01 -Au début, le papa et la maman de Groland, c'est Benoît et Moustique.
01:15:08 Benoît a mis sa petite graine dans le ventre de Moustique.
01:15:11 Un jour, Moustique a fait un gros caca, et c'était Groland.
01:15:14 Ils ont décidé de se mettre dans un musée pour raconter cette histoire.
01:15:18 Dirosat tient un musée à Sète, le musée d'art modeste,
01:15:22 qui met en avant les arts populaires.
01:15:24 Un jour, il dit pour la télé,
01:15:26 "Je suis un Grolandais de la première heure,
01:15:29 "je veux faire une expo Groland et l'art contemporain."
01:15:32 Il s'est mis en contact avec un grand collectionneur d'art contemporain
01:15:36 qui lui-même se revendiquait Grolandais.
01:15:38 Il a fait une expo magnifique
01:15:40 entre les éléments de décor de Groland, eux-mêmes tirés de sketch,
01:15:44 et des véritables oeuvres d'art contemporain,
01:15:47 qui se passaient sur le mur noir.
01:15:49 L'ensemble se côtoyait, mais c'était une expo extraordinaire.
01:15:52 Je connais les pièces d'art contemporain,
01:15:55 mais des fois, tu ne sais plus ce qu'est de l'art contemporain.
01:15:58 Tu te dis, "C'est un peu d'artiste que je ne connais pas.
01:16:01 "En fait, c'est un accessoire de Groland."
01:16:03 C'est ce dialogue-là qui est vraiment formidable.
01:16:06 Quand ils ont amené les oeuvres d'art en question,
01:16:09 souvent, c'était des oeuvres volumineuses.
01:16:11 Il y avait des ouvriers qui étaient là.
01:16:13 À un moment, il y en a un qui dit à l'autre, "Fais gaffe, putain !
01:16:17 "Je ne sais pas si ça voit un meilleur ou si ça ne voit rien."
01:16:20 (Rires)
01:16:22 Alors, nous, c'était rien, bien sûr.
01:16:24 -À ce jour, l'exposition consacrée à Groland
01:16:27 détient le record d'entrée au Miam.
01:16:29 (Musique)
01:16:32 -Parfois, l'histoire oscille dangereusement
01:16:35 entre le gouffre et le précipice.
01:16:38 Aujourd'hui, les Etats-Unis,
01:16:41 hier, la France.
01:16:43 Le noir destin s'est joué d'un rien.
01:16:46 Heureusement, cette fois-là,
01:16:49 il aura suffi de l'idée lumineuse d'un citoyen grolandais
01:16:53 pour faire basculer l'histoire du bon côté de la tartine.
01:16:57 (Musique)
01:17:01 -Le soir de l'élection présidentielle du 21 avril 2002,
01:17:04 c'est le choc.
01:17:06 Jean-Marie Le Pen est au second tour.
01:17:08 Les Grolandais décident bien évidemment
01:17:10 de combattre la peste brune
01:17:12 aux côtés de leur voisin, Coco Vins.
01:17:14 -Je me souviens, avec les auteurs, on se disait
01:17:17 qu'on allait faire quelque chose contre Le Pen
01:17:20 et y avoir une grande manif.
01:17:22 -On cherchait des slogans pour mettre sur les pancartes.
01:17:25 -Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir foutre sur nos pancartes ?
01:17:28 -On voulait trouver un truc rigolo.
01:17:30 -Non, mais ça, ça fait trop les gauchistes.
01:17:33 "Ceux, ça fait trop évident, embosseux, d'accord."
01:17:36 Bref. Donc, c'est pris le chou comme des dingues.
01:17:39 -J'aime heureusement, lors de la réunion d'auteurs,
01:17:42 le slogan renié les plus valeureux combattants antifascistes.
01:17:46 -J'ai eu l'idée de mettre "Le Pen, gros patapouf".
01:17:49 -"Le Pen, gros patapouf",
01:17:52 qui me paraissait vraiment une attaque un peu frontale.
01:17:56 C'est un peu... C'était...
01:17:58 Bon, c'est un peu osé,
01:18:00 mais en tout cas, ce slogan a fini par attirer
01:18:03 l'adhésion de tout le monde dans l'équipe
01:18:06 et nous sommes partis à l'assaut de la grande manif.
01:18:09 -Le Pen, gros patapouf !
01:18:11 Le Pen, gros patapouf !
01:18:13 -On était une bonne équipe de Grolande
01:18:16 et il y avait notre président, Christophe Salingro,
01:18:19 en tête de cortège.
01:18:21 -Il y avait le cortège officiel, avec tout le monde,
01:18:24 et nous, on faisait les petites rues.
01:18:26 -En gauche ! -En gauche !
01:18:28 -Il y avait plein de gens, de Grolandais, qui nous suivaient.
01:18:32 On s'est retrouvés un peu perdus,
01:18:34 s'arrêtant de temps en temps pour boire un coup.
01:18:37 -On revient sur le cortège par une rue perpendiculaire
01:18:40 et on arrive droit sur la section du cortège occupée par la CNT.
01:18:44 Voyant les drapeaux Grolandais,
01:18:46 ils ont cru que c'était les drapeaux français
01:18:49 et que c'était une contre-manif Front National.
01:18:52 Heureusement, ils ont reconnu Christophe.
01:18:55 -On est allés jusqu'à la place de la Nation.
01:18:58 -L'arrivée de Christophe a fait se relever la place de la Nation
01:19:02 qu'il a acclamée, donc il a fait son tour d'honneur présidentiel.
01:19:06 Il a fini sur la statue, acclamée par tout le monde.
01:19:09 -Tout le monde était hâpé par sa présence.
01:19:12 -Il y a une photo de Christophe qui est passée dans Libération.
01:19:16 On voit un panneau où il y a marqué "non"
01:19:19 et on voit Christophe.
01:19:21 -Mais si le président Salangro est entré dans l'histoire
01:19:25 avec un grand H, d'autres Grolandais sont restés sur le perron
01:19:29 avec un petit P.
01:19:30 -Il n'y a pas une histoire de...
01:19:32 Je ne me souviens plus de l'histoire,
01:19:34 mais je pense que ça va être raconté par des gens qui s'en souviennent.
01:19:38 Je me souviens des barres, quoi.
01:19:40 Et après, qu'est-ce qu'il y a eu de plus ?
01:19:43 On n'a pas fait de conneries de plus que ça, quoi.
01:19:46 Oui, je ne me rappelle plus de ça.
01:19:48 ...
01:19:53 -Chers amis, voilà. 25 ans.
01:19:56 25 histoires extraordinaires.
01:20:00 Malheureusement, toutes vraies.
01:20:03 Maintenant, l'histoire peut juger les Grolandais.
01:20:08 Alors, faut-il leur pardonner ?
01:20:10 Les interner ?
01:20:12 Les défairer devant une cour internationale de justice ?
01:20:16 L'histoire jugera.
01:20:21 ...
01:20:32 Sous-titrage Société Radio-Canada

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