• il y a 2 ans
Les premiers verdicts des comparutions immédiates visant à juger les participants aux émeutes et aux pillages qui ont touché plusieurs villes de France sont tombés. Des peines lourdes ont été prononcées à des prévenus souvent jeunes et sans casier judiciaire. 350 personnes en lien avec les émeutes ont déjà été incarcérées.

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Transcription
00:00 Sur le banc des prévenus, ce jour-là, au tribunal correctionnel de Créteil,
00:05 une dizaine de jeunes majeurs défilent.
00:08 Tous jugés en comparution immédiate pour dégradation, pillage, vol.
00:14 C'est le cas d'un jeune homme qui vient d'être condamné à 3 ans de prison,
00:18 dont 18 mois fermes, pour avoir jeté des cocktails Molotov
00:22 sur le commissariat d'Alfortville.
00:24 Il a à peine 19 ans.
00:26 Et pour son père, l'envoyer en prison n'est pas une solution.
00:31 Même s'il a fait quelque chose, c'est un primordial incroyable.
00:34 Pourquoi il l'assassine comme ça, 3 ans ?
00:37 Ils vont le casser, ils l'ont déjà brisé.
00:40 Il a 15, 18 mois avec sursis.
00:43 Et puis il n'a pas le droit de circuler à Alfortville pendant un an.
00:47 Il va aller où ?
00:48 Mais comment il fait pour sortir ?
00:50 C'est quoi, c'est une prison ?
00:51 Ça c'est le goulag.
00:52 C'est plus une prison, ça.
00:54 Souvent, les profils de ces nouveaux détenus sont similaires.
00:59 Des jeunes, inconnus des services de police.
01:02 Selon le ministère de l'Intérieur, 60% des personnes interpellées
01:07 n'avaient jusque-là jamais été arrêtées.
01:10 Ils sont presque primo-délinquants à l'occasion de ces manifestations.
01:14 Ça c'est la première chose qui a interpellé, l'extrême jeunesse
01:17 et l'absence d'antécédents judiciaires.
01:19 Des casiers vierges, qui lors de ces audiences
01:22 ne semblent pas jouer en faveur des accusés
01:25 et leur éviter la case prison.
01:28 À 800 kilomètres de là, à Marseille, cet après-midi,
01:31 un jeune homme de 18 ans a écopé de 6 mois ferme
01:34 pourger de projectiles sur les forces de l'ordre.
01:37 Une peine démesurée selon son avocat.
01:40 Avoir un casier vierge, ça normalement vous amène
01:43 d'abord sur une peine qui vous permet d'avoir une deuxième chance.
01:48 En tout cas, moi mon client n'a pas eu cette deuxième chance.
01:51 Je crois que c'est lié au contexte et aux faits
01:54 qui sont qualifiés par le procureur de la République comme graves.
01:58 Pour prendre leur décision, les magistrats sont-ils influencés
02:02 par ce climat d'émeute urbaine et de troubles
02:05 à l'ordre public des 6 derniers jours ?
02:08 On ne peut pas nier le contexte et malheureusement, encore une fois,
02:11 même si on est censé juger les personnes
02:13 pour ce qu'elles ont fait individuellement,
02:15 le contexte dans lequel ça s'inscrit, ça vient forcément
02:18 de ce qu'est entaché, l'effet qu'on peut reprocher à quelqu'un.
02:22 Des peines que les avocats de la défense considèrent
02:25 comme sévères, systématiques et exemplaires.
02:28 Comme pour cette jeune femme de 18 ans qui vient d'être condamnée
02:31 à 4 mois de prison ferme pour avoir participé au pillage d'un magasin.
02:35 Son cousin ne comprend pas cette décision.
02:38 Le magasin était déjà ouvert, elle n'a rien touché,
02:41 elle n'a rien volé, elle est juste rentrée,
02:44 elle n'a pas cassé, elle n'a pas essayé de voler,
02:47 elle a pris beaucoup pour ce qu'elle a fait en soi.
02:50 Pour moi, ce n'est pas la justice, elle a servi d'exemple.
02:53 Pour moi, elle veut montrer aux gens, si vous faites ça,
02:56 vous allez avoir ça, alors que de base, ce n'était pas mérité.
02:59 Dans toutes les villes de France, les tribunaux n'arrêtent pas
03:02 et multiplient les audiences en comparution immédiate.
03:05 En tout, 350 personnes en lien avec les émeutes
03:09 ont déjà été incarcérées.

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