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Aujourd’hui c’est Amanda Lear qui vient nous rendre visite ! Elle a réédité, en avril 2023, son dernier album « let me entertain you ».

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Transcription
00:00 Elle a beaucoup apprécié la tarte au citron qu'on a vu, elle était juste quelques minutes dans le journal avec vous Thomas.
00:05 C'est Amanda Lear qui est venue nous rendre visite ce matin sur le plateau.
00:09 Bonjour, bienvenue à vous.
00:11 Je vous regarde tous les matins, vous faites mon bonheur.
00:13 C'est vrai.
00:14 Alors c'est génial, vous allez entre autres nous parler de la reddition de votre album "Let me Entertain You".
00:19 J'espère que je l'ai dit avec le bon accent.
00:21 Alors on entend, voilà quelques notes.
00:23 "Let me entertain you", ça veut dire "laissez-moi vous divertir".
00:26 Voilà.
00:27 Alors qu'est-ce qui fait que vous aimez tant donner du plaisir aux gens ?
00:29 Je tiens beaucoup à ce titre parce que, en anglais, les "entertainers" ce sont les gens qui vous divertissent.
00:35 Ce sont les vedettes de la musique, du cinéma, etc.
00:38 Et notre métier c'est ça.
00:40 Notre rôle, notre métier, on nous paye pour ça, pour vous faire rêver, pour vous faire pleurer, pour vous faire danser.
00:45 Et donc c'est ce que je suis.
00:47 Et on n'a pas à faire autre chose, à ramener notre gueule sans arrêt sur d'autres sujets.
00:51 Donc je ne vous pose pas de questions sur la réforme des retraites, sur l'inflation.
00:54 Ce n'est pas la peine, je suis à la retraite d'ailleurs.
00:58 Alors je voudrais savoir quelque chose à Mandalire.
00:59 Ça vous est venu quand ?
01:00 Quand est-ce que, quelles rencontres qu'elle fait dans votre vie ont fait que vous êtes devenu à Mandalire à chaque seconde de votre vie ?
01:07 Je ne sais pas.
01:09 Je n'ai pas l'impression d'avoir créé un personnage.
01:13 On me dit sans arrêt "tu as créé un personnage".
01:15 Non, moi j'ai simplement suivi le destin.
01:18 Vous savez, moi je crois beaucoup au destin, aux étoiles.
01:20 Je laisse faire.
01:21 Je crois beaucoup aux rencontres.
01:22 Ça c'est vrai que les rencontres ont beaucoup marqué.
01:25 La rencontre avec David Bowie, avec Salvador Dali, avec Berlusconi.
01:28 Vous vous rendez compte de ce que vous dites là quand même ?
01:29 Les rencontres avec David Bowie, avec Dali.
01:32 Ce sont des gens qui ont croisé mon chemin, mais je ne m'y attendais pas.
01:34 Je veux dire peut-être en sortant de votre studio, j'ai tombé sur Woody Allen, je n'en sais rien.
01:37 Je crois beaucoup au destin.
01:39 Et là aujourd'hui je vous ai rencontrés, ça a peut-être changé ma vie, je ne sais pas.
01:42 J'ai peur que ça ait moins d'influence que David Bowie ou Salvador Dali, mais bon, c'est au jamais.
01:46 Donc beaucoup de rencontres, beaucoup de projets.
01:49 Je vous demande, est-ce que vous vous ennuyez parfois ?
01:52 Non, je ne m'ennuie jamais.
01:53 Mais pas le temps.
01:55 Je suis très solitaire et les gens me disent quand tu es toute seule, tu dois t'en guigner.
01:57 Chez moi, dans le midi, avec mes chats.
01:59 Avec vos chats.
02:00 Et je ne m'ennuie pas.
02:01 Parce que je peins, j'ai la peinture, j'ai une vie intérieure, je fais des mots croisés, je regarde la télé.
02:06 Je ne m'ennuie jamais.
02:07 Et je ne comprends pas les gens qui disent, qui me parlent de solitude.
02:10 Ce n'est pas vrai.
02:11 Ce sont des lunettes de vue que vous avez là ou pas ?
02:13 Ce sont des lunettes parce que votre lumière est tellement épouvantable.
02:17 Merci.
02:18 Tu as bien fait de poser la question.
02:20 Ce qui est sûr, c'est lorsque vous chantez, à Mandalire, on ne s'ennuie jamais avec vous.
02:24 Petit extrait.
02:26 The way that I stare, there's nothing else to compare.
02:33 The thought of you leaves me weak.
02:37 There are no words left to speak.
02:40 Let me entertain you, and we'll have a real good time.
02:51 Give me some crazy, some red, some blue.
02:56 A rainbow for my world.
03:00 You wanna be a lover.
03:04 I'd like a new fashion idol.
03:08 Jeannot, vous aviez une question à poser à Mandalire.
03:10 Vous aviez une ligne magnifique.
03:12 Oui, mais en fait, en dessous, j'ai un truc couleur chair, vous savez, qui gagne, qui moule.
03:17 Je ne suis pas toute nue.
03:18 Est-ce qu'on peut revenir sur David Bowie quand même ?
03:23 Il a joué un rôle clé.
03:26 Vous n'avez pas eu une aventure avec David Bowie quand même ?
03:28 Oui, c'est vrai.
03:29 Quoi oui ?
03:30 Non, mais c'est vrai, ça aussi, c'est une rencontre qui a beaucoup marqué.
03:33 Vous avez fait des bisous ?
03:34 On est restés ensemble deux ans à peu près.
03:37 Dis donc, je n'étais pas au courant.
03:39 Vous l'étiez, toi ?
03:40 Non.
03:41 Donc, moi, je l'ai suivi à New York.
03:43 Moi, j'ai rencontré à Londres.
03:44 On a habité ensemble.
03:45 Après, on est allé à New York.
03:46 Et puis, au bout d'un moment, je me suis fatigué parce qu'en fait, lui, il voulait absolument me faire chanter.
03:51 Et moi, je n'en avais aucune.
03:52 Ce n'était pas mon intention.
03:54 Au départ, j'étais mannequin.
03:55 Vous avez offert des cours de chant ?
03:56 Voilà.
03:57 Il m'a dit, écoute, je te paye des cours de chant.
03:58 Il faut absolument que tu chantes, qu'on fasse un truc ensemble.
04:00 Et donc, il m'a carrément mis sous contrat.
04:02 J'étais sous contrat.
04:03 Et puis, au bout d'un moment, comme il ne se passait rien, parce qu'il pensait qu'à lui, ça tournait, etc., ce qui est normal,
04:08 c'était la vedette et moi, j'étais un petit peu derrière, à attendre, c'est qu'en mon tour.
04:12 Donc, je me suis fatigué.
04:13 Pourquoi il voulait ça ?
04:14 Je suis rentré en Europe et voilà.
04:15 Pourquoi il voulait que vous deveniez absolument chanteuse ?
04:17 Il disait que j'avais une voix qui méritait.
04:20 Vous savez, quand on est mannequin, on vous dit « sois belle et tais-toi ».
04:22 Voilà.
04:23 Alors, moi, on me disait toujours « ferme ta gueule, tais-toi, on ne veut pas le savoir ».
04:26 Et donc, c'est très frustrant quand on vous dit « souris » et c'est tout.
04:31 Et lui m'a dit « non, pas du tout, tu as une voix, tu devrais la travailler et on fera un truc ».
04:36 Et donc, moi, je me voyais en chanteuse rock.
04:38 Et puis, quand je suis arrivé en Allemagne, que j'ai signé avec cette maison de disques allemande,
04:41 ils m'ont dit « non, non, pas du tout, vous allez faire du disco ».
04:46 Et j'ai dit « mais moi, le disco, ce n'est pas mon truc ».
04:48 « Si, si, si ».
04:49 Et donc, dans leur idée, ils voulaient faire une espèce de Marlène Dietrich disco.
04:53 Et ça a démarré comme ça.
04:55 Donc, vous avez largué David Bowie quand même.
04:57 Oui, j'ai largué David Bowie, mais il s'en est très bien remis, je vous rassure.
05:00 Et Dali, qu'est-ce qui vous a le plus apporté Salvador Dali ?
05:03 Parce que quand même, là encore…
05:05 Salvador Dali, ça, c'était la fantaisie totale.
05:07 Parce que je faisais l'école des beaux-arts.
05:08 Moi, je voulais être peintre, donc je faisais l'école des beaux-arts.
05:10 Et quand je l'ai rencontré, parce que je défilais pour Paco Rabanne,
05:13 donc un soir, voilà, j'ai arrivé avec Paco Rabanne, tout en métal et tout,
05:17 il me l'a présenté.
05:18 Et comme j'avais un peu honte de dire, vous savez, je suis mannequin,
05:21 parce que pour moi, ce n'était pas très glorieux,
05:23 j'ai dit « mais vous savez, moi aussi, je suis peintre, moi, je fais les beaux-arts,
05:26 nous sommes collègues ».
05:27 Alors évidemment, quand je lui ai dit que nous sommes collègues,
05:29 il n'a pas très bien pris.
05:31 Il a dit « non, non, je vous rassure tout de suite, on n'est pas collègues du tout,
05:34 les femmes ne savent pas peindre ».
05:36 Comment ? Les femmes ne savent pas peindre ?
05:38 Il m'a dit « non, elles peinent des bouquets de fleurs, des trucs gnangnang ».
05:41 Et en fait, c'est ce que je fais, je fais des bouquets de fleurs.
05:44 Et donc, ça s'est très mal passé, voilà.
05:47 Mais j'ai découvert un homme avec tellement de culture, de fantaisie,
05:50 d'humour, de magie, que voilà, je suis resté avec lui pendant 17 ans.
05:54 Il y a toujours eu des rumeurs un peu persistantes, permanentes sur votre genre
05:58 et on a l'impression que vous l'avez toujours, vous, vécu avec beaucoup de légèreté,
06:01 beaucoup d'humour.
06:02 Oui, parce que moi, je les remercie.
06:04 Vous savez, plus il y a de... pas des rumeurs, mais disons,
06:09 plus on parle de vous, ça vous fait de la pub.
06:12 Il y a des cancans, les machins, il paraît qu'on dit que...
06:15 Et les gens s'intéressent à vous.
06:17 Parce que vous savez, des chanteuses-discos, quand j'ai commencé,
06:20 on était des dizaines.
06:21 Tout le monde voulait faire de la musique disco.
06:23 Vous n'avez jamais fait un peu de peine ?
06:24 Vous avez toujours pris ça avec légèreté ?
06:26 Complètement. Je prends tout avec légèreté.
06:28 Mais vraiment au fond ?
06:29 Tout, tout, tout.
06:30 Même le soir, chez vous, quand vous êtes...
06:32 Toute seule devant mon plateau télé, vous dites...
06:34 Oui, oui, oui. Il faut dans la vie, vous savez, moi j'ai tendance à beaucoup dédramatiser.
06:39 Et malheureusement, on vit une époque où les gens, surtout les journalistes,
06:42 les médias, dramatisent tout.
06:44 C'est la fin du monde, c'est épouvantable, on va tous mourir.
06:47 Non, il faut dédramatiser, il faut prendre des choses avec un petit peu plus de recul.
06:51 Vous nous faites du bien, Amanda Lea.

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