L’interview de Robert Ménard

  • l’année dernière
Le maire de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de Laurence Ferrai dans #LaMatinale sur CNEWS

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Transcription
00:00 Laurence, vous recevez ce matin Robert Ménard.
00:02 Bonjour Robert Ménard.
00:03 Bonjour.
00:04 Bienvenue dans la matinale de CNews.
00:05 On va parler dans un instant de ce mariage que vous ne voulez pas célébrer à Béziers
00:07 avec un ressortissant algérien sous QTF.
00:09 Mais d'abord, vous étiez à l'Élysée, mardi, reçu avec le nom Robert par Emmanuel Macron.
00:14 Qu'est-ce que vous lui avez dit ? Vous lui avez dit "bon, la situation est revenue au
00:17 calme, attention, attention, il y a du feu sous la braise, c'est ça ?
00:21 Oui, je lui ai posé surtout un certain nombre de questions particulières parce qu'au fond,
00:25 qu'est-ce qu'il ressortait ? Qu'il a été brillant comme il l'est d'habitude pour synthétiser
00:30 ce qui s'était dit pendant deux heures et demie.
00:32 Mais après, qu'est-ce que tu fais ? C'est quand même juste ça la question.
00:36 Qu'est-ce que vous, vous faites ? Les maires en première ligne ?
00:38 Oui, ni ce qu'on fait lui, ni qu'est-ce qu'il propose.
00:40 Et là, des deux côtés honnêtement, du côté des maires comme du côté du chef de l'État,
00:45 il n'y avait pas d'idée.
00:46 Vous savez, le plus facile c'est de dire "on veut plus d'argent".
00:50 On en met tellement d'argent dans ces quartiers que je ne crois pas que ça change grand-chose.
00:54 Non, moi ce que je me suis étonné, c'était en particulier, vous savez, tout le monde
00:58 dit que les polices ont été incroyablement courageuses et tout, et c'est vrai, les polices
01:02 municipales.
01:03 Et une fois de plus, je me suis étonné qu'ils aient pas un certain nombre de pouvoirs.
01:07 Moi je le dis tout le temps parce que les gens ne le savent pas.
01:09 Vous savez qu'un policier municipal, il ne peut pas vous demander vos papiers d'identité,
01:13 il ne peut pas ouvrir votre coffre, il ne peut pas avoir accès aux fichiers pour savoir
01:18 si vous avez une voiture volée.
01:19 Alors je lui dis, enfin quand même, il serait peut-être possible.
01:23 Très bien, mais moi vous savez, dans l'absolu, si l'État avait le nombre de policiers dont
01:28 on a besoin, moi je ne mettrais pas 110 policiers municipaux dans ma ville.
01:33 C'est parce qu'il n'y en a pas assez de policiers municipaux nationaux que je le fais.
01:37 S'ils prennent leur part de boulot, j'arrête tout de suite.
01:40 Mais qu'on ne me réponde pas, qu'on ne leur donne pas plus de pouvoirs.
01:43 Écoutez, si on veut changer les choses, on les change.
01:45 Il me dit "oui mais il faudrait une réforme constitutionnelle".
01:47 Écoutez, peut-être que ça au moins ce serait utile parce que les policiers, ils auraient
01:50 plus de pouvoirs et ils protégeraient mieux les gens.
01:52 Est-ce qu'il faut mettre en place, Robert, maintenant le principe du casseur-payeur ?
01:55 Est-ce qu'il faut faire payer les délinquants ou les familles des délinquants qui ont fait
01:59 plus d'un milliard d'euros de dégâts ?
02:01 Oui, mais en même temps, sur le principe, si je suis démago, je vous dis oui, tout le
02:05 monde le pense.
02:06 Pardon madame, comment ?
02:07 Avec quel argent ?
02:09 Avec quel argent ? Avec quel argent ? Massivement les gens dans un certain nombre de ces quartiers,
02:14 je sais, puisque vous savez, quand on les loge, c'est les logements sociaux, on a les revenus
02:18 et tout.
02:19 Ils vivent des aides sociales, basta.
02:21 Le nombre de gens qui travaillent, il est quand même réduit.
02:24 Ils vont vous payer avec quoi ?
02:25 Regardez, on nous a dit par exemple qu'il fallait sanctionner, pourquoi pas virer les
02:31 familles dans les logements sociaux quand un des enfants…
02:34 L'HLM, vous êtes con.
02:35 Oui, l'HLM, quand les enfants font des conneries et vont en prison.
02:38 Moi, j'ai un cas, mais on me dit, ah oui, mais tant que le fils n'est pas condamné,
02:44 vous ne pouvez rien faire.
02:45 Avec l'avalenteur de la justice, vous allez attendre deux ans.
02:48 Alors oui, on y arrivera, mais le problème des gens, c'est qu'ils ont le sentiment,
02:51 pas le sentiment, ils constatent qu'entre le délit, et on va voir comment ça va se
02:54 passer ce coup-ci, le délit et la condamnation effective, il y a un tel temps que ça crée…
03:00 Pas le sentiment, ils se disent, attends, il est à côté de chez moi.
03:04 Notamment pour les mineurs.
03:05 Moi, je veux bien entendre un ministre aujourd'hui dire et constater le nombre, vous avez vu
03:09 le nombre de mineurs qu'il y a.
03:12 Mais attendez, il y a une excuse de minorité.
03:14 Ça veut dire quoi concrètement ?
03:16 Ça veut dire qu'aujourd'hui, si vous, vous risquez dix ans de prison pour un délit,
03:21 un mineur entre 13 ans et 18 ans, c'est divisé par deux.
03:25 Mais attendez, on vous dit…
03:27 Il faut lever l'excuse de minorité.
03:28 Mais attendez, bien sûr.
03:29 Les gens disent, oui, mais les juges peuvent le faire, mais ils le font tellement rarement,
03:33 tellement rarement qu'ils le font.
03:35 Il faut dire, attendez, à 17 ans, on va passer le permis à 17 ans, mais le mec à 17 ans,
03:41 il risque deux fois moins que celui qui a 19 ans, c'est absurde.
03:43 Quant à ceux, et les gens ne le savent pas, les gens, quant à ceux qui ont moins de 13
03:47 ans, ils sont irresponsables finalement, c'est-à-dire ils ne peuvent pas être condamnés.
03:52 Du coup, moi, le nombre de gens avec qui je… des gamins que je crois avec qui je m'engueule
03:57 et tout, vous savez ce qu'ils me répondent ?
03:59 Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
04:00 Mineurs.
04:01 Mineurs, c'est le sésame, c'est-à-dire c'est ce qui te fait ne rien risquer.
04:05 Vous avez vu, Darmanin, il a expliqué, je vais parler de Darmanin, il a expliqué qu'il
04:09 y en avait un qui avait 11 ans.
04:10 Et un autre, 9 ans.
04:11 9 ans.
04:12 Tu fais rien parce qu'ils ont 13 ans.
04:15 Il faut faire quelque chose.
04:16 Accompagner la famille.
04:17 Oui, mais plus sévère que ça.
04:20 J'attends de voir l'état des familles en question pour qu'à 9 ans et 11 ans…
04:25 Mais vous savez, je ne vous rappelais pas, mais il y a quelques années, j'avais pris
04:29 un arrêté municipal, qu'un maire peut prendre, j'avais pris un arrêté interdisant aux
04:33 enfants de moins de 11 ans d'être seuls dans la rue après 23 heures, après 11 heures
04:39 du soir.
04:40 Et je m'étais fait engueuler.
04:42 Tout un tas de gens étaient…
04:44 Flyer aux familles des délinquants mineurs pour leur rappeler qu'il y a une responsabilité
04:48 des parents, c'est la bonne méthode ou il faut être un peu plus ferme ?
04:51 Il a raison de le faire, honnêtement.
04:53 Je ne vais pas le critiquer parce que moi je me rappelle l'avoir fait.
04:55 Vous savez pourquoi ? Parce que quand j'étais arrivé à la mairie, on m'avait demandé
04:59 de réparer une aire de jeu.
05:00 Elle avait pris feu.
05:02 Je me rappelle parce que je me rappelle le chiffre, il y avait 40 000 euros pour la remettre
05:05 en état.
05:06 Déjà, mettre le feu à l'aire de jeu.
05:09 C'était la quatorzième fois qu'on y mettait le feu.
05:11 Quatorzième fois.
05:12 Quatorzième fois.
05:13 Et j'avais envoyé un flyer en disant "maintenant vous pouvez vous accrocher, vous allez remercier
05:18 ceux qui ont mis le feu mais je ne la referai pas".
05:21 Et je ne sais pas si ça avait un effet mais au moins tu t'adresses directement aux gens.
05:25 Moi, c'est famille, je ne sais pas.
05:26 Bien sûr, je me dis, il y en a un certain nombre, il faut leur couper les allocations
05:30 féminines.
05:31 Mais un certain nombre.
05:32 Il y en a d'autres, il y en a d'autres, les mères elles sont dépassées.
05:35 Enfin, attendez.
05:36 Il ne faut pas couper les allocs aux mamans qui travaillent, c'est ce que disait Éric
05:38 Moriti aussi.
05:39 Attendez.
05:40 Et qui ont trois gosses.
05:41 Vous savez, vous avez des enfants, moi j'ai des enfants à 14, 15 ans, un garçon ça
05:46 peut être compliqué.
05:47 Il peut ne jamais t'obéir.
05:50 Qu'est-ce que vous voulez lui faire ? Alors moi, je veux bien dire ça, tu montes tes
05:55 mues, on va supprimer toutes les allocs.
05:58 C'est l'LR et le RN.
05:59 Oui mais je ne le ferai pas pour tout le monde.
06:01 Et en même temps, les gens qui disent ça, je ne suis pas sûr que si demain ils sont
06:06 face à un certain nombre de familles, ils aillent leur dire en face, à vous, vous n'aurez
06:10 plus les allocs alors que tu ne peux pas dans un certain nombre de cas parce que ça ne
06:14 réglera rien.
06:15 Mais d'autres, il faut le faire sans hésitation.
06:18 Mais vos électeurs abéziés, quand la facture d'un milliard d'euros c'est le contribuable
06:21 qu'ils vont payer, ils sont d'accord ? Ils disent "Allez super, on va reconstruire".
06:24 Vous rigolez.
06:25 Mais moi, c'est un vrai problème.
06:27 La maison de quartier, vous savez où il y a le centre aéré et tout ça, vous voyez
06:31 ce que c'est ? C'est une maison de quartier.
06:33 D'abord, le centre aéré cet été, je ne sais pas où, mais pas à la maison de quartier,
06:37 elle a brûlé à l'intérieur.
06:38 Il y a au bas mot 700 000 euros pour la remettre en état.
06:44 Moi, je ne veux pas les faire payer à mes contribuables.
06:46 D'autant, je vous donne un chiffre parce que ça aussi, dans ma ville, dans ces quartiers,
06:53 mais dans ma ville, vous savez combien il y a de gens qui payent les impôts locaux
06:56 réellement ?
06:57 Allez-y.
06:58 30%.
06:59 Mais c'est pareil dans tout un tas de villes comme moi.
07:01 C'est-à-dire que ce n'est même pas les gens du quartier, parce qu'ils sont évidemment
07:05 dans les 70% qui ne payent pas d'impôts locaux, c'est les autres qui vont les payer.
07:09 Alors là, il nous a rassuré le chef de l'État en disant qu'il allait mettre en place un
07:12 fonds et tout.
07:13 Très bien, mais ça ne règle pas encore une fois le problème.
07:17 L'autorité parentale, l'école, mais ça, c'est plus compliqué à régler.
07:21 Et puis le mot qui n'est jamais prononcé par tout un tas de soeurs, c'est ce que j'ai
07:25 dit.
07:26 Pardon, c'est exactement ce que j'ai dit quand j'ai pris la parole.
07:28 Je dis, parce qu'il parlait, vous savez, de politique de peuplement.
07:31 En français, c'est quoi la politique de peuplement ? C'est l'immigration.
07:34 Vous savez, c'est pour ne pas même pas dire le mot.
07:36 J'ai dit le mot, tu as quand même un tiers de ces faux culs d'un certain nombre de maires.
07:40 Je vous le dis, allez, comme c'était le problème de l'immigration.
07:44 Mais bien sûr que c'est quand même aussi, pas qu'un problème de l'immigration, mais
07:48 c'est aussi le problème de l'immigration dans notre incapacité, un, de les intégrer
07:52 et deux, de la volonté d'un certain nombre de gens de ne surtout pas être intégrés.
07:56 Chère Alderman, un ministre de l'Intérieur dit attention, 10% des émeutiers, selon
07:59 lui, sont des étrangers.
08:00 Il ne veut pas faire de lien entre l'immigration et les émeutes.
08:03 La question, ce sont les jeunes délinquants, dit-il, pas les étrangers.
08:05 J'espère qu'il ne le pense pas.
08:06 Je suis sûr qu'il ne le pense pas.
08:07 Pourquoi il le dit ?
08:08 Parce qu'il doit se sentir obligé, après avoir tapé beaucoup sur la gauche, de taper
08:13 un peu sur la droite.
08:14 Ça, c'est un jeu d'équilibrisme.
08:16 Enfin, comment tu peux dire ça ? La question, elle n'est pas là.
08:19 Elle n'est pas de savoir si le type, il est français ou pas français.
08:22 Sur les 90% autres, il y en a combien qui sont d'origine immigrée ? C'est aussi
08:27 la question.
08:28 Il dit qu'il y avait des Kévin, des Mathéo.
08:29 Bien sûr qu'il y en a.
08:30 Il a raison s'il dit ça ne se réduit pas à une question d'immigration.
08:33 Mais c'est beaucoup une question d'immigration.
08:36 Moi, je me fiche de savoir si quelqu'un est français ou pas français.
08:39 La seule question, c'est oui ou non, il aime la France.
08:43 Oui ou non, il se sent français.
08:45 Parce que moi, je vois des gens qui ont, évidemment, qui disent, ils sont français depuis trois
08:49 générations, donc ce n'est pas le problème, et qui ne se sentent pas français.
08:52 À la Devesse, donc, ils ont cassé la mairie annexe.
08:57 Ils ont brûlé le drapeau bleu blanc rouge.
08:59 Je l'ai vu brûler le drapeau bleu blanc rouge.
09:02 Ce sont des jeunes citoyens français.
09:03 Mais bien sûr qu'ils sont français, madame.
09:05 Ils sont à 90%.
09:07 Il a raison, français.
09:08 Mais le problème, c'est est-ce que quand tu cries "nique la France", ça veut dire
09:13 quoi ? Ça veut dire que même si tu as ton passeport français, tu es vraiment un français
09:18 de cœur ou un français de papier.
09:20 C'est juste ça.
09:21 Et il ne faut pas jouer sur les mots.
09:22 En plus, il a tort, M.
09:24 Darmanin, de faire ça.
09:25 Parce que d'abord, il n'a pas cette image-là.
09:27 Il a une image plus sévère.
09:28 Et c'est très, très bien et tout.
09:29 Et puis, il ne convainc personne.
09:31 Personne ne veut le croire.
09:32 Personne ne peut le croire.
09:34 C'est au mieux une hypocrisie, au pire un pieux mensonge.
09:38 Et encore pire, tu nous prends pour des cons.
09:40 Alors, comment faire pour les ramener dans le giron de la République ?
09:42 Je n'en sais rien.
09:43 Ils sont récupérables ?
09:44 Je ne sais pas.
09:45 Mais peut-être qu'il faut de l'autorité dans l'école.
09:47 Moi, je me rappelle, dans le quartier de la Devesse,
09:50 on a inauguré une école Samuel Paty.
09:52 Vous voyez, une grande école, une belle école,
09:55 une école bilingue, la seule qui est en tout ce coin du département.
09:58 Pendant que je parlais et pendant que le préfet parlait,
10:01 il était là, un bordel dans la cour.
10:04 Tout le monde jouait.
10:06 Je me souviens, vous allez dire, je suis un vieux con et tout,
10:08 c'est peut-être vrai.
10:09 Je me souviens que quand même, le maître ou la maîtresse,
10:12 ils te demandaient quand quelque chose comme ça arrivait,
10:15 de t'asseoir, ils étaient à côté, ils surveillaient.
10:17 Là, une espèce de pagaille.
10:19 Et je m'en suis voulu parce que j'aurais dû arrêter de parler et dire,
10:22 maintenant, j'arrête cette inauguration.
10:24 On l'arrête tant que tout le monde ne se tait pas.
10:27 Et je ne l'ai pas fait.
10:28 Je pense que ça ne règle pas le problème, madame.
10:31 Mais si on commençait par être plus sévère,
10:33 si on commençait par exiger le minimum,
10:36 le minimum de ce qu'il faut faire,
10:38 si on arrêtait de trouver des excuses,
10:41 les pauvres et tout ça, il faut arrêter.
10:43 Les pauvres, c'est un truc que je ne peux plus supporter.
10:45 Parce que...
10:47 – La culture de l'excuse, ça ne fonctionne plus.
10:49 – Mais c'est un mépris pour les gens.
10:51 C'est parce que tu es pauvre que tu casses des choses.
10:54 Mais moi, je connais plein de gens pauvres,
10:55 ça ne leur viendrait même pas à l'esprit d'aller casser quoi que ce soit.
10:58 Et en plus, dans ces quartiers, là encore,
11:00 il faut arrêter de nous dire que c'est quartier délaissé.
11:02 Moi, je prends le quartier que je connais à la devise,
11:04 en plus, j'ai passé mon adolescence.
11:06 Dans ce quartier, il y a tous les services publics, madame.
11:09 100 fois plus qu'au fin fond de la Lauserre ou de la Creuse.
11:12 Et eux, en Lauserre et Creuse, ils vont brûler la mairie ou ils brûlent l'école ?
11:17 Bien sûr que non.
11:18 Donc, c'est évidemment ni une excuse, ni le début d'une explication.
11:22 Mais vous avez des gens qui jettent de l'huile sur le feu
11:26 et puis qui disent n'importe quoi, honnêtement.
11:28 – Pensez à la France insoumise.
11:29 – Non mais eux, c'est pire.
11:31 Enfin, quand même, ça ne vous choque pas que M. Mélenchon ait attendu
11:35 que le maire d'Aïs-les-Roses soit agressé ?
11:41 – Sa famille.
11:42 – Et sa famille avec, pour trouver que quand même, il pourrait appeler au calme ?
11:46 Enfin, attendez, quand j'entends…
11:48 – Et il l'a fait du bout des lèvres.
11:50 – Quand j'entends, vous vous rappelez, sur l'arc républicain,
11:53 tout le monde était républicain, sauf l'extrême droite.
11:56 J'attends que les mêmes nous disent, alors c'est vraiment républicain…
12:00 – C'est ce qu'a dit Elisabeth Borne, non ?
12:01 – Oui, il était temps qu'elle le dise.
12:04 Je vous rappelle qu'entre les deux tours, il faisait la cour à M. Mélenchon.
12:07 – Alors, en parlant d'immigration, vous êtes en tant que maire obligé de marier demain
12:12 un ressortissant algérien, Romain Desarmes en parlait tout à l'heure
12:14 dans le journal "L'Huit heures", un clandestin de 23 ans sous le coup du NUQUTF,
12:18 il veut s'unir avec une française.
12:20 Pour vous, il y a une suspicion de mariage blanc.
12:23 Donc ce mariage, demain à 11h, va-t-il avoir lieu ?
12:26 – Mais oui, parce que j'ai saisi le procureur de la République,
12:29 chaque fois qu'on a un soupçon, pas moi, tous les maires,
12:31 un soupçon de mariage blanc, vous savez, on fait remplir un questionnaire,
12:35 celui qui sera le marié, la femme, et on l'amène au procureur,
12:41 au substitut du procureur.
12:42 Je l'ai fait comme d'habitude.
12:44 Et là, il me dit "non, il n'y a pas assez de preuves",
12:46 je ne me prononce pas sur ça.
12:47 – Pour que ce soit un mariage blanc ou non.
12:49 – Il y a des doutes, donc vous mariez, je lui dis.
12:52 Et le NUQUTF, il me dit "les droits de l'homme font que le mariage,
12:56 le respect de votre vie privée, le droit de vous marier…
12:58 – Convention européenne des droits de l'homme, vous oblige à le marier.
13:01 – Attendez… – Donc vous allez le marier ?
13:03 – Bien sûr que non.
13:04 Mais enfin, attendez, à un moment donné, madame, il y a le droit,
13:07 il y a les droits de l'homme, en plus c'est ma vie, les droits de l'homme,
13:10 alors tu ne dois pas me faire un coup là-dessus.
13:12 Mais enfin, attendez, c'est le bon sens.
13:14 Ce type est en situation irrégulière, ce garçon est en situation irrégulière.
13:19 On veut, si on a délivré une obligation de quitter le territoire,
13:23 c'est qu'on veut le foutre dehors.
13:25 En plus, comme on dit pudiquement, vous avez compris,
13:28 il est connu de façon défavorable des services de police,
13:31 vol avec recelle et violence, c'est que ça.
13:36 Et moi, je vais aller le marier.
13:38 Mais si on veut le mettre dehors,
13:40 mais écoutez que la police désert et des frontières,
13:43 je leur donne rendez-vous vendredi à la mairie,
13:46 ils le trouveront puisqu'il vient à 11h00 se marier.
13:49 Et bien sûr que je ne vais pas le marier.
13:50 – Qui va vous mettre, vous, hors de la loi ?
13:52 – Mais bien sûr, tant pis, parce qu'on m'a prévenu, on m'a dit, attention.
13:55 Alors, attendez, mais quand même, à un moment donné, les mascarades,
13:58 quand le droit est à ce point contre la logique, le bon sens, l'évidence,
14:04 moi je vais expliquer, on va expliquer à longueur de temps,
14:07 le gouvernement explique qu'on n'arrive pas à faire partir
14:10 un certain nombre de gens parce qu'ils se comportent mal et tout,
14:13 et moi on me dit, merde, mais t'as qu'à le marier.
14:15 Non, et je ne le ferai pas marier par quelqu'un d'autre.
14:17 On ne le mariera pas dans la ville de Béziers, demain à 11h.
14:21 – Donc vous vous exposez vous-même à des poursuites.
14:22 – Eh oui, et qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
14:24 – Je vous pose la question.
14:25 – Vous feriez quoi à ma place ? Vous accepteriez ?
14:27 Enfin, c'est un vrai sommeil.
14:28 – Est-ce que le mariant vous lui donnez la nationalité française ?
14:29 – Non, non, non.
14:30 – Il peut être expulsable même par marière.
14:31 – Il peut être expulsable, mais je ne veux pas le faire,
14:33 d'abord parce que c'est un premier pas, parce que trois ans plus tard,
14:36 c'est terminé et parce que je ne veux pas,
14:37 et puis si demain il a un enfant comme ça,
14:40 j'attends de voir qui le mettra dehors, malgré ce qu'on me dit aujourd'hui.
14:45 Personne, il faut juste dire que ça s'arrête.
14:47 J'ai posé la question au ministre de l'Intérieur,
14:49 il me dit, j'en ferai un article de loi dans la prochaine loi.
14:52 – La prochaine loi immigration.
14:53 – Mais comme je ne sais pas quand est-ce que la prochaine loi,
14:55 la suite des débats et tout, moi je leur dis,
14:58 là c'est demain le rendez-vous, à 11h.
15:00 – Très bien, voilà, donc ce mariage n'aura pas lieu,
15:02 c'est ce que vous dites Robert Ménard.
15:04 Un dernier mot, vous concernant, Daniel Kohn-Mednit a fait dans le point,
15:08 estimé que le chef de l'État devrait faire appel à vous,
15:10 dans un futur gouvernement.
15:11 Qu'est-ce que vous en pensez ?
15:13 Vous êtes disponible pour le chef de l'État ?
15:14 – Il est gentil, on s'est tellement disputé que ça m'a étonné.
15:18 Moi je suis disponible pour mon pays, madame.
15:20 Ça dépend pour quoi, faire, avec qui.
15:22 Tout à l'heure, vous voyez, je disais du mal de M. Darmanin par rapport à ça,
15:26 et en même temps je pense qu'un gouvernement dirigé par M. Darmanin,
15:29 ce serait autre chose que le gouvernement actuel.
15:32 Moi je dis ni oui ni non, je demande qu'est-ce qu'on peut faire.
15:35 Non, je n'ai pas d'a priori.
15:37 Ce qui m'intéresse, c'est aujourd'hui ce qui se passe dans les banlieues,
15:41 dans les cités, et comment on combat ça.
15:44 Si vous pouvez le combattre avec des gens qui n'ont pas les mêmes idées que vous,
15:47 mais qui vous proposent quelques objectifs précis,
15:50 je le ferai sans hésiter une seconde.
15:53 Attendez, la politique ça sert à améliorer les gens.
15:56 Mon but ce n'est pas de montrer du doigt tout le temps le chef de l'État,
16:02 de pointer toutes les erreurs, et il en fait,
16:05 en se disant la seule chose qui compte c'est que les Français le haïssent
16:09 pour que je puisse demain prendre sa place.
16:11 Mon seul souci c'est qu'on prenne de bonnes mesures.
16:14 Si le chef de l'État demain décidait sur les problèmes qui sont les miens de merde
16:20 dans ces quartiers-là de prendre un certain nombre de mesures qui vont dans le bon sens,
16:23 j'applaudirais et j'essaierais de lui donner un coup de main.
16:27 Mon rôle d'élu c'est d'aider ceux qui prennent les bonnes décisions,
16:30 ce n'est pas de faire de l'opposition.
16:32 Mais il y a une...
16:33 On parlait de la haine des gens par rapport à la France,
16:36 mais il y a une haine d'une partie de la classe politique
16:39 par rapport à celui qui incarne le pouvoir aujourd'hui,
16:41 que je trouve délirante.
16:43 Moi je n'ai pas de haine vis-à-vis du chef de l'État, je ne suis pas encore Joubara.
16:47 Merci beaucoup en tout cas Robert Ménard d'être venu ce matin dans la matinale de CNews
16:51 et à vous Romain Désart pour la suite.
16:52 [Musique]
16:56 [SILENCE]

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