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Depuis le 5 avril 2023, un nouveau site d’information avec un tchat à destination des 10-14 ans est en ligne, avec pour but de sensibiliser et de lutter contre les violences faites aux enfants. Le point sur ce dispositif très encourageant.

Transcription
00:00 On a 15% de mineurs qui viennent nous voir.
00:03 Il y a 39% de 10-15 ans.
00:06 Et sur ces 39%,
00:08 il y a 36% qui sont victimes de violences.
00:12 Je m'appelle Navin Toumendi.
00:16 Je suis co-coordinatrice de l'équipe Tchat
00:18 de l'association En avant toutes,
00:20 pour faire un petit peu la genèse.
00:21 En avant toutes, c'est une association
00:22 qui a été créée pour les jeunes,
00:25 donc plutôt 15-25 ans,
00:27 d'où la création d'abord, dans un premier temps,
00:29 de COSA, qui est un peu la grande sœur de première fois,
00:32 qui a été lancée en 2017
00:34 et qui a pris de l'ampleur en 2020.
00:36 Et avec l'expérience de COSA,
00:38 on s'est rendu compte qu'il y avait des jeunes,
00:40 beaucoup plus jeunes que 15 ans, entre 10 et 15 ans,
00:42 qui venaient nous voir et qui venaient nous parler
00:44 un petit peu de violence.
00:45 En parallèle de ça, on fait aussi de la prévention
00:47 et on a aussi lancé les laboratoires de légalité,
00:49 aussi à destination des plus petits,
00:51 fin primaire, début collège.
00:52 On s'est dit que ce serait pertinent
00:54 de dédier un espace complètement aux 10-15 ans.
00:58 Pourquoi est-ce qu'il y a des tabous ?
01:00 Parce que c'est nouveau, en fait, pour le jeune.
01:02 Ce qu'on retrouve sur le site de première fois,
01:04 ça va être beaucoup ce qui change dans le corps,
01:07 par exemple, à l'adolescence.
01:08 Ça va être le nouveau type de relation
01:10 qu'on peut créer avec les amis,
01:12 avec potentiellement les amoureux, les amoureuses.
01:15 Aussi, le rapport aux parents que l'on a et qui change,
01:18 parce qu'on a envie de s'émanciper
01:19 quand on rentre dans l'adolescence.
01:21 On se rend compte, en fait, que les pré-adolescents
01:24 ont du mal à en parler, parce que c'est un peu tabou,
01:26 parce que parler de sexualité,
01:28 ce n'est pas forcément hyper fluide à la maison,
01:30 parce que parfois, on fait des choses qui sont interdites.
01:32 On va... On s'inscrit sur Facebook
01:34 alors que c'est interdit aux moins de 13 ans.
01:36 Et ensuite, c'est gratuit et c'est complètement anonyme.
01:39 Ils ont une question ou elles ont une question,
01:42 ils peuvent venir tout de suite.
01:44 Et on a parfois des questions qui sont assez simples de...
01:47 J'ai des boutons blancs sur le prépuce.
01:49 Qu'est-ce que je fais ? Je n'ose pas en parler à mes parents.
01:50 On est une équipe de 13 personnes qui est répondant également.
01:53 Et du coup, 11 personnes qui sont à plein temps,
01:57 qui ne font que de la réponse.
01:58 C'est majoritairement des psys, des éducatrices spécialisées
02:02 et des personnes qui ont un parcours un peu plus généraliste
02:04 et qui ont une expérience...
02:06 qui ont eu une expérience dans le social avant d'arriver sur le tchat.
02:09 Quand ces personnes arrivent dans l'équipe,
02:12 il y a plusieurs semaines de formation,
02:14 une approche qu'on appelle l'écoute à l'écrit,
02:16 et qui est un peu comment est-ce qu'on arrive à...
02:19 à avoir la confiance des personnes qui viennent nous voir
02:22 sans toute la dimension langage corporel.
02:25 Le but, c'est d'avoir la confiance,
02:26 puisque c'est anonyme et que parfois,
02:28 on a besoin de sortir de l'anonymat en cas de situation particulière.
02:31 On est la première écoute et ensuite, on réoriente.
02:34 Et après, elles sont aussi formées au public spécifique qu'on peut avoir,
02:38 puisqu'on a pour objectif d'être les plus inclusifs possibles sur le tchat.
02:43 C'est comment est-ce qu'on fait un tchat avec une personne autiste ?
02:46 C'est quoi la réalité d'une personne porteuse de handicap, par exemple ?
02:49 Et comment est-ce qu'on peut tchater avec ce type de public ?
02:52 Le public LGBT également.
02:54 Et quand on a lancé la première fois,
02:56 on a fait en sorte que les équipes aient également des formations spécifiques
02:59 sur les plus petits.
03:01 On a 15 % de mineurs qui viennent nous voir.
03:04 Il y a 39 % de 10-15 ans qui font partie de ces mineurs.
03:09 Donc, c'est une augmentation du nombre de plus jeunes.
03:12 Et sur ces 39 %, 36 % qui sont victimes de violences.
03:16 Souvent, les plus jeunes n'ont pas forcément conscience de ce qu'elles vivent,
03:20 mais ça va être quelques cas de violence intrafamiliale.
03:24 On a quelques cas de violence conjugale ou de violence dans les relations intimes.
03:28 On a aussi beaucoup, malheureusement,
03:30 et ça touche de plus en plus les jeunes, des cas de cyberharcèlement.
03:33 Et on a quelques personnes en situation de handicap.
03:36 Et de toutes les façons, c'est un public que l'on fait en sorte
03:39 de pouvoir accompagner au mieux en étant formés,
03:41 parce que quand on est en croisement d'oppressions multiples,
03:44 telles que porteuses de handicap,
03:46 on est plus à risque de vivre des violences.
03:49 Quand les personnes arrivent sur le tchat, on leur fait un pseudo.
03:53 On peut les reconnaître quand elles reviennent
03:54 et elles peuvent revenir autant de fois qu'elles le veulent.
03:57 Dans le cas de violences plus graves, notamment incestueuses,
04:02 on fait en sorte de gagner au maximum la confiance du ou de la jeune
04:05 pour faire des signalements.
04:07 On essaye au maximum de faire en sorte qu'il y ait du consentement,
04:11 parce que c'est important surtout qu'on ait victime,
04:13 que les victimes n'ont pas le respect de leur non-consentement.
04:16 Donc, le but, ce n'est pas de faire comme les agresseurs.
04:19 C'est quelque chose qui peut faire très peur de signaler,
04:21 surtout quand on est très jeune.
04:23 Quand on a 17 ans, on peut se dire, dans un an, je suis majeure, etc.
04:26 Quand on en a 12, 13, c'est beaucoup plus compliqué.
04:30 On essaye toujours d'expliquer comment ça va se passer.
04:32 On a été formé par l'aide sociale à l'enfance
04:34 pour savoir exactement c'est quoi le processus,
04:37 pour être en mesure de l'expliquer au mieux aux victimes.
04:40 Et on a des parents qui viennent aussi sur le tchat
04:43 pour plein de raisons,
04:45 tout ce qui est identité de genre, orientation sexuelle, etc.
04:49 On a des parents qui ont appris récemment,
04:51 leur enfant leur a dit qu'il avait été victime de violences,
04:55 notamment sexuelles.
04:56 Pareil, comment est-ce que je réagis, comment je l'écoute,
04:58 vers qui je me tourne ?
04:59 C'est normal de ne pas savoir.
05:01 L'adolescence ou la pré-adolescence,
05:03 ça s'apprend avec l'enfant.
05:05 Et le mieux, c'est de l'écouter et d'avancer ensemble.
05:09 Sous-titrage ST' 501
05:11 ...

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