• l’année dernière
‍⚕️‍ Anne-Sophie est une soignante hors-norme. La Lilloise non-voyante de 37 ans est kinésithérapeute à l’hôpital pédiatrique Jeanne de Flandre à Lille. Malgré son handicap, Anne-Sophie exerce son métier comme les autres.

Sportive dans l’âme, Anne-Sophie a également commencé le cyclisme à haut niveau. Elle est déjà médaillée d’argent de course en ligne de paracyclisme et rêve des JO.

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Transcription
00:00 On va aller à droite.
00:02 Je pense que mon vécu m'aide à me mettre,
00:12 ne serait-ce qu'un tout petit peu à la place de ces malades et de ces familles.
00:16 Moi, je suis là pour faire vraiment le massage
00:19 et pour aider Tamani, le poumon à bien bouger.
00:23 C'est tout, d'accord ?
00:26 Maintenant, il faut que tu continues à te préoccuper.
00:29 Je savais que je voulais vraiment travailler à l'hôpital
00:38 parce que j'y ai énormément été petite,
00:41 mais c'est un monde qui me passionne.
00:43 Je savais que j'avais envie de faire un métier de soin
00:47 et un métier dans lequel j'étais utile.
00:52 Je suis en train de travailler avec la déficience visuelle,
00:55 qui n'est un métier totalement accessible.
00:57 J'ai beaucoup de mes collègues maintenant qui se mettent à ausculter les yeux fermés
01:00 parce qu'elles se sont rendues compte qu'elles se concentraient mieux.
01:03 Il fait sa jonction au niveau des pieds,
01:10 et ça au niveau moteur, c'est vraiment bien.
01:13 Surtout le toucher, le ressenti qu'il compte.
01:17 Je sais que c'est quelque chose qui est encore plus développé.
01:22 Elle arrive très bien à sentir les choses.
01:25 Tout est mémorisé.
01:30 Le moindre couloir de Jeanne de Flandre n'a pas de secret pour moi.
01:34 J'ai vraiment tout dans la tête, j'ai tout mémorisé.
01:36 Comme je garde tous les week-ends seuls, c'est pareil.
01:39 Il faut vraiment que je sache où sont les services et où sont les patients.
01:45 On me met à rude épreuve aujourd'hui,
01:47 parce que la porte par laquelle je passe d'habitude est fermée,
01:51 parce que le code ne marche plus.
01:53 Il faut que je trouve le SAS SAMU pour pouvoir rentrer.
01:56 C'est pour ça que je vais tâtonner un peu plus,
01:58 parce que normalement ce n'est pas mon entrée habituelle de service.
02:01 Et bien voilà, j'y suis.
02:03 C'est vraiment un énorme confort.
02:09 De par mon handicap visuel,
02:13 c'est un droit que j'ai en étant salariée.
02:17 Il y a un gain d'énergie et une économie de concentration énorme.
02:22 C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est leur première compétition officielle.
02:25 Sur la piste.
02:27 Il faudra aller chercher 4 secondes pour assurer une des deux premières places.
02:42 Ce n'est pas du tout épanouissant de s'entraîner dans un son de garage,
02:45 mais quand on ne peut pas faire de vélo tout seul,
02:48 c'est le prix à payer.
02:50 Énormément de démerdes,
02:53 énormément de temps passé.
02:55 On n'est jamais prévu au programme pour rien.
02:58 Ou grâce à mon doigt,
03:00 comme je fais avec mon logiciel de synthèse vocale,
03:02 je vais avoir une vocalisation de mes watts,
03:05 de la vitesse et des tours minutes.
03:08 Donc ça me permet de respecter les entraînements
03:11 que mon entraîneur me donne.
03:13 De pouvoir avoir un retour vocal de ce que je fais.
03:15 Le sport, je l'ai depuis que je suis toute petite.
03:17 Ça m'a toujours donné un équilibre dans ma vie.
03:19 Ça m'a toujours permis de faire face aux difficultés du quotidien.
03:24 Ça a toujours été une vraie béquille pour moi et une nécessité dans ma vie.
03:29 Moi j'ai une chance folle d'avoir un entourage très solide.
03:38 Que ce soit mon mari, mes enfants, ma famille, mes amis, mes collègues.
03:44 Ça me permet de tenir le coup.
03:46 Sans eux, tout ça ne serait pas possible.
03:49 [Musique]

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