Après la mort de Nahel, ce jeune adolescent de 17 ans tué à Nanterre après un refus d'obtempérer, de nombreuses villes ont connu une flambée de violences. Quatre jeunes, habitants des banlieues, témoignent au micro de BFMTV des difficultés qu'ils rencontrent au quotidien.
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00:00 Il y a beaucoup de préjugés sur nous.
00:01 Moi je veux que ces préjugés s'y cessent.
00:04 Bonjour, je m'appelle Mélika, j'ai 18 ans,
00:06 je viens de Trancy, je suis 93.
00:09 Je suis née, je vis actuellement à Trancy.
00:12 Grandir dans la diversité,
00:13 dans toute la diversité culturelle,
00:16 ça m'a permis d'avoir une ouverture culturelle.
00:17 Par contre, je ne peux pas m'empêcher de dire
00:20 toutes les cynicalités que j'ai pu vivre.
00:22 Je me fais contrôler presque tous les jours
00:23 quand je sors dans la rue,
00:24 juste parce que par ma couleur de peau
00:26 ou parce que je viens de la banlieue.
00:29 Je m'appelle Sadif, j'ai 18 ans, j'habite au Mureau.
00:32 La police aujourd'hui, elle terrorise tout le monde.
00:34 Ils te prennent le mal, surtout,
00:37 ils te traitent comme si tu étais un criminel
00:40 ou un délinquant.
00:43 Tu sors dans ton quartier pour aller au magasin,
00:46 ils t'arrêtent pour un contrôle,
00:47 ils te mettent les mains dans le dos,
00:49 presque qu'ils t'étranglent carrément pour rien.
00:53 Les jeunes de banlieue n'ont jamais été considérés
00:57 dans le débat démocratique
01:00 et dans le paysage politique français.
01:03 Bonjour, je m'appelle Maël, j'ai 18 ans,
01:05 j'habite à Ville-Luive.
01:06 Depuis la mort de Naël,
01:08 je dois dire que je ressens énormément de colère,
01:11 de sentiments d'injustice et d'impuissance.
01:15 À partir du moment où les jeunes de banlieue
01:19 n'ont pas de moyens de faire entendre leur voix,
01:21 la violence ou en tout cas la révolte dans la rue,
01:25 elle est légitime et nécessaire.
01:27 Ce qui était en train de se passer était un retournement.
01:29 Il faut que les pouvoirs publics et nos gouvernements
01:32 entendent réellement le cri de la rue.
01:34 Bonjour, je m'appelle Anne-Laure, j'ai 21 ans,
01:37 j'habite à Bussi-Saint-Georges.
01:38 Je m'inquiète pour mon frère aussi,
01:40 qui est encore assez jeune mais qui va grandir.
01:43 Je m'inquiète pour mes voisins,
01:45 et ça ce n'est pas normal.
01:46 Il y a eu en 2005 la même chose avec Zia Déboulin,
01:48 même avant eux, ça continue en 2023.
01:50 Si aujourd'hui on reste neutre face à l'assassinat
01:54 un jeune de 17 ans, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas.