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Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, est l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi.

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Transcription
00:00 ce sont non seulement des magasins qui ont été pillés,
00:02 je crois qu'il y a une cinquantaine de magasins chez vous à Vrennoble
00:04 qui ont été pillés,
00:07 il y a des mairies, il y a des symboles de la République
00:10 qui ont été atteints,
00:12 est-ce que ça, ce n'est pas le signal aussi
00:14 qu'il y a un refus de cette...
00:17 Il n'y a pas un refus, il y a un sentiment de rejet,
00:19 il y a un sentiment de dire "nous, en fait,
00:21 nous ne nous sentons pas reconnus à notre place".
00:24 C'est justifié pour vous en quelque sorte ?
00:26 Les émeutes, les pillages ne sont absolument pas justifiés,
00:30 jamais personne ne dira cela.
00:31 Mais ce sentiment d'être des citoyens de deuxième classe,
00:36 de ne pas avoir la liberté de circuler partout,
00:38 de ne pas pouvoir accéder aux mêmes études que les autres,
00:41 que quand on arrive à y accéder, parce que certains y arrivent,
00:44 il y a encore de la discrimination dans l'emploi,
00:47 de ne pas pouvoir partir en vacances,
00:50 le Français sur deux qui ne part pas en vacances,
00:52 il y en a beaucoup dans ces milieux-là qui vont vivre
00:54 des périodes de canicule de plus en plus fortes.
00:57 Le fait de... Tout ça, c'est qu'on vous regarde bizarrement dans la rue.
01:02 On vous regarde bizarrement dans la rue, ça veut dire quoi ?
01:04 Évidemment, si je cours moi dans la rue,
01:06 on va croire que je vais choper mon bus.
01:09 Si c'est un jeune qui n'a pas la peau blanche,
01:13 encore faudrait-il caler le degré de peau blanche,
01:17 eh bien on va croire qu'il a volé quelque chose
01:20 ou qu'il s'enfuit de quelque chose.
01:23 C'est ça aujourd'hui aussi notre réalité.
01:25 Donc vous, vous êtes victime aussi de délit de faciès ?
01:28 Il y a un délit de faciès, comme il y avait quand j'étais petit,
01:31 moi, dans mon sud-ouest natal,
01:33 pour les Portugais et les Espagnols,
01:35 il y avait un délit de faciès et un délit sur...
01:38 aussi des rejets sur la consonance des noms.
01:40 Si je vous écoute, est-ce que vous êtes en train de dire
01:42 que la société française est raciste ?
01:44 Il y a toujours eu du racisme, oui, la société française est raciste,
01:47 il y a toujours eu du racisme.
01:48 La société française est raciste ?
01:50 On l'est tous un petit peu, on a tous un rapport à la différence, à l'altérité.
01:56 Donc si ça ne se travaille pas, si on ne travaille pas de la curiosité,
01:59 si on ne travaille pas du vivre ensemble,
02:01 si on ne se reconnaît pas chacun,
02:03 évidemment que ça crée des murs.
02:06 Il y a 40 ans, dans certains bars de Grenoble,
02:08 c'était écrit "ni chien ni rital".
02:11 "Ni chien ni rital", c'était ça le racisme.
02:14 Ils ciblaient à l'époque les Italiens.
02:16 Aujourd'hui, à Grenoble, si vous avez un nom italien
02:18 ou un prénom de consonance italienne,
02:21 ça passe totalement inaperçu.
02:22 Pourtant, je n'ai pas souvenir que les ritals, comme vous dites, aient mis le feu.
02:26 Ils vivaient rélégués.
02:29 Ils tenaient, en tout cas à Grenoble, de l'activité délinquance, des mafias.
02:35 Ils tenaient un peu de deal, un peu de jeu, un peu de prostitution.
02:38 Il y a eu ça aussi.
02:40 C'était le grand banditisme.
02:43 Il y a eu cela aussi.

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