Laurent Nuñez: "Laisser à penser qu'il y aurait chez les policiers une forme de racisme structurel, c'est absolument insupportable"

  • l’année dernière
Laurent Nuñez, préfet de Police de Paris, est l’invité du Face à Face avec Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00 vous entendez Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, qui dit "il y a un racisme systémique dans la police". Qu'est-ce que vous répondez ?
00:06 - Écoutez, sur ce sujet je suis aussi également choqué. Laisser à penser qu'il y aurait finalement chez les policiers une forme de racisme structurel,
00:16 c'est absolument insupportable. Tout ça repose sur quelques cas qui ont été systématiquement sanctionnés, administrativement,
00:24 souvent en même temps judiciairement, et je trouve que c'est faire un très mauvais procès aux policiers, aux gendarmes.
00:31 Il n'y a pas de racisme dans la police. C'est une police qui est diverse, déjà, d'une part. La police, c'est la diversité.
00:36 Il y a beaucoup de jeunes gens, de jeunes femmes qui sont aussi celui de l'immigration dans la police nationale.
00:42 - Mais il y a des policiers racistes ?
00:44 - Il y a des policiers qui ont pu avoir des comportements, des gestes déplacés en nombre limité et qui ont été sanctionnés.
00:49 De là à dire que structurellement la police est raciste, je pense que franchement c'est inacceptable pour moi.
00:54 Je ne peux pas vous comprendre, ça m'est complètement insupportable d'entendre ça. Il y a une telle déontologie dans la police nationale.
01:00 Vous savez, on ne pardonne pas grand-chose. Quand il y a des dérapages, il y a tout de suite des enquêtes, il y a des sanctions.
01:06 Donc voilà, je crois qu'il faut quand même raison garder. Et puis surtout, ça renvoie... Ce genre de phrase, finalement, légitime le ressentiment
01:15 et la violence qu'il peut y avoir vis-à-vis des forces de l'ordre.
01:17 - C'est presque une incitation au rejet des forces de l'ordre ?
01:21 - En tout cas, c'est une forme de rejet des forces de l'ordre. Il ne faut pas oublier que la police est là pour protéger les gens.
01:26 C'est d'abord son métier premier, c'est sa mission première et c'est leur grande fierté de le faire.
01:30 - Vous dites qu'il y a une déontologie, mais il y a peut-être un problème de recrutement, il y a peut-être un problème de formation.
01:34 Quand Gérald Darmanin lui-même dit cette phrase, je la cite, "ce que nous recrutons, c'est souvent des enfants",
01:39 pour reprendre votre mot, dit-il, ce n'est pas le mot qu'il utilise, mais il le reprend à son compte.
01:43 Il dit "ce sont souvent des enfants de 18, 19, 20 ans qui n'ont pas fait de grandes études,
01:48 qui choisissent le service de la nation par la gendarmerie. Je ne suis pas à la tête du ministère de la Justice
01:53 où les gens passent des concours à Bac +4, Bac +5". C'est méprisant quand même, non ?
01:57 - Non, ce n'est pas méprisant du tout.
01:59 - Ça a été pris comme tel par un certain nombre de syndicats, qui n'osent pas forcément le dire tout haut,
02:03 mais qui n'ont pas forcément très bien pris cette phrase.
02:05 - C'est la réalité de la sociologie de la police nationale.
02:08 La police nationale, c'est aussi une grande machine à promotion sociale.
02:15 Il y a des gens qui rentrent avec des niveaux qui peuvent être différents que ceux dans d'autres administrations.
02:20 Et le ministre l'a dit, qu'est-ce que ça change ?
02:23 Le ministre l'a rappelé, il y a toute une formation, il y a un cursus de formation qui est tout à fait remarquable,
02:30 que le ministre a étendu d'ailleurs, qui est passé de 8 mois à 12 mois,
02:34 avec des formations continues en cours de carrière.
02:36 Donc voilà, je ne vois pas où est le problème.

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