• il y a 2 ans
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche, Corinne Tapiero et Général Jean-Bernard Pinatel, vice-président de GEOPRAGMA, une association de géopolitique.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-07-14##

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Transcription
00:00 Les vraies voix de l'été Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Beller.
00:06 Vous vous êtes affûté, chers auditeurs de Sud Radio, avec vos doigts, vous composez
00:10 le 0826 300 300, vous intervenez quand vous voulez dans le débat.
00:14 Et puis avec vos doigts également, finalement il n'y a que les doigts qui fonctionnent.
00:18 Vous parlez pour vous là, j'espère ?
00:20 Une petite consultation, elle est pertinente, la consultation sur le compte Twitter, vous
00:34 répondez pour l'instant à la question, oui ou non pour le retour du service militaire,
00:39 vous dites oui à 68% coup de projecteur.
00:42 Les vraies voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.
00:46 L'ancien candidat à la primaire des Républicains en 2022, Michel Barnier, nous disait que le
00:51 service militaire est un moteur de l'intégration républicaine qui nous manque aujourd'hui.
00:55 Petit point historique pour vous, chers auditeurs, le mime Michel Barnier qui nous raconte que
00:59 ce fameux service a été créé par la Révolution Française dès 1798 et que ça a fonctionné
01:04 pendant près de deux siècles pour l'unité, pour rassembler les Français, pour la mixité
01:08 et le brassage social.
01:10 Très franchement, je pense que ce moteur de l'intégration républicaine nous manque
01:27 aujourd'hui.
01:28 - Eh bien c'était Michel Barnier sur Sud Radio et on ne s'est pas consulté mais on
01:32 est bon Frédéric Brindel quand même.
01:33 - Faisons-nous des compliments, vous êtes déjà prêt à répondre, j'en profite.
01:37 - Philippe Bilger, vous avez envie de réagir ?
01:39 - J'ai envie de réagir Judith et je vais être d'autant plus favorable au service militaire
01:45 que moi-même au bout d'un mois je l'ai interrompu.
01:47 Pour des raisons qui à l'époque étaient très simples, j'ai subi une opération et
01:54 d'autre part j'étais dans une époque où ceux qu'on estimait sans doute à tort des
01:59 intellectuels, on les préférait parfois à l'extérieur du service militaire qu'à
02:05 l'intérieur.
02:06 Et donc je pense en effet que Michel Barnier sur le service militaire a raison, le mois
02:13 que j'ai passé dans un coin perdu de Lorraine à Beach m'avait permis pendant deux découvertes...
02:19 - Vous étiez à Beach ?
02:20 - Non vous étiez à Beach.
02:21 - J'étais à Beach comme dirait David Bowie.
02:25 Et je me rappelle avec bonheur ce mois où j'écrivais des lettres pour ses amis qui
02:35 me demandaient de le faire, pas au point de Cyrano de Berger à Canton d'Auvergne.
02:42 Mais c'était formidable et je crois qu'en effet le service militaire peut être un élément
02:48 de fusion, d'intégration, de lien, d'autant plus aujourd'hui dans une France qui en manque
02:54 sinon les événements sportifs.
02:56 Mais on pourrait en avoir d'autres plus illustres.
02:59 - Alors bien tranchons, et pour trancher et pour nous encadrer, il ne pourra pas y avoir
03:02 de débat sans...
03:04 Général.
03:05 Alors nous en avons un général Jean-Bernard Pinatelle, vice-président de Géopragma, une
03:11 association de géopolitique.
03:13 Bonsoir mon général.
03:14 - Bonsoir général.
03:15 - Merci d'être avec nous en ce 14 juillet.
03:18 - Bien enpris.
03:19 - Bon alors juste un mot, vous venez d'entendre l'expérience de Philippe Bilger, on fera
03:23 le tour aussi avec René Chiche, avec Corine Tapiero, mais vous c'est quoi ? C'est plutôt
03:29 pour ou plutôt contre le retour du service militaire mon général ?
03:33 - Alors sur le principe évidemment je suis pour, d'ailleurs je n'ai commandé que des
03:38 détaillés durant toute ma carrière, y compris dans les parachutistes.
03:44 Donc c'était effectivement une occasion de passer sur le sas.
03:49 - Alors mon général, on a un petit problème de son.
03:52 - On va vous rappeler au téléphone.
03:54 - Benoît Coutorbe, notre réalisateur, gère ça avec Aude aussi, et on vous récupère
03:59 dans un instant.
04:00 - A tout de suite.
04:01 - Et vous savez comme en plus René Chiche nous avait dit qu'il nous raconterait.
04:05 - Chiche René.
04:06 - On ne me l'a jamais faite celle-là.
04:10 - Alors, service militaire oui ou pas ?
04:12 - Alors c'est un peu particulier, parce que je ne l'ai pas fait en France.
04:17 Je l'ai fait dans le cadre d'un échange avec un pays étranger, je ne peux pas trop parler
04:24 dessus, je l'ai fait pendant 9 mois et j'en garde une formidable expérience.
04:28 - Pourquoi vous ne pouvez pas parler dessus ?
04:29 - Parce que pour des raisons administratives, personnelles.
04:31 - Et quel pays ?
04:32 - Un pays, un pays, un pays, un pays.
04:33 - Un pays ami, rassurez-moi.
04:34 - Un pays ami.
04:35 - Un pays ami, il vous inquiète.
04:36 - Un pays ami, parce qu'il est là le problème.
04:37 C'est-à-dire que si vous faites votre service militaire chez un pays ami...
04:39 - Non, non, c'est un pays ami.
04:40 - Un pays ami, c'est un pays ami.
04:41 - Un pays ami partout.
04:42 - C'est un pays ami, oui, comme vous dites.
04:44 Donc j'en garde un très bon souvenir de cette expérience.
04:47 Maintenant pour revenir à la question du service militaire en France, moi je trouve
04:53 que c'est un débat un peu du passé.
04:54 En toute amitié, cher Philippe.
04:57 - Je trouve qu'aujourd'hui, la jeunesse ne serait plus vraiment prête à s'engager
05:06 sur un service militaire comme on l'a connu.
05:08 Alors on parle actuellement du service national, universel, mais qui concerne une certaine
05:11 tranche.
05:12 Et puis en plus c'est pas ça, c'est une question à mon avis qu'on ne peut même
05:14 plus se poser, parce que je pense qu'on ne pourrait même plus le remettre en état,
05:18 ce service militaire, pour différentes raisons.
05:20 D'abord, ça coûte une fortune.
05:22 Vous savez que suite à la suppression du service militaire par Jacques Turac, ensuite
05:27 le ministère de la Défense a vendu toutes les casernes, etc.
05:32 Donc il n'y a même plus d'endroits où loger.
05:34 Si le service militaire revenait, il faudrait donc acheter des terrains, les infrastructures,
05:42 les frais de fonctionnement.
05:43 Et j'avais étudié un peu le dossier, ça tombe bien qu'on parle de ce sujet aujourd'hui,
05:46 mais j'en avais étudié un peu le dossier il y a quelques mois.
05:48 Ça coûterait au bas mois à peu près 30 à 40 milliards.
05:51 Alors est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, on a les moyens d'avoir autant d'argent
05:55 à mettre pour réinstaurer le service militaire ? Moi, j'y crois pas.
05:59 - Général Pinatel, c'est un peu ce que vous dites vous aussi finalement, que ça
06:02 serait trop onéreux et très difficile à remettre en place.
06:04 Ah, vous n'êtes pas là.
06:06 Eh bien, nous l'avons perdu, on va le faire en juillet.
06:12 - Corinne Tapierron.
06:14 - Alors, moi je suis assez amusée de cette proposition de Michel Barnier.
06:20 Je pense que lui a fait l'armée.
06:22 Je suis étonnée d'abord parce que cette proposition, c'est en gros ce qui a aussi
06:27 permis à Jacques Chirac de gagner en 1995.
06:30 - Et il était ministre de son gouvernement Michel Barnier à l'époque.
06:33 - Exactement.
06:34 Et donc, quand il a annoncé cette mesure, beaucoup de parents dont les enfants devaient
06:37 faire l'armée dans l'année ont voté pour lui alors que ce n'était pas du tout leur
06:41 conviction.
06:42 - C'est vrai, c'est vrai.
06:43 - Parlez de l'intégration républicaine, moi je ne suis pas d'accord du tout.
06:46 Au mieux, c'était un formidable lieu de mixité sociale qui permettait à chacun de se retrouver
06:51 dans un milieu qui n'était pas le sien.
06:53 L'intégration républicaine, à mon sens, elle doit se faire ailleurs, elle devrait
06:57 se faire à l'école.
06:58 Avec ce qu'on a investi sur l'école, je pense qu'il serait grand temps qu'on le fasse.
07:02 Et à mon sens, sur ces questions, l'erreur sémantique vient d'utiliser le terme "républicain".
07:08 En fait, ce n'est pas républicain, c'est "national" qu'il faudrait dire.
07:12 Parce que cette intégration, cette reconnaissance de la nation, ce n'est pas forcément la reconnaissance
07:17 de la République en tant que telle qui est un système politique.
07:20 La nation française, moi quand j'entends la marseillaise, j'ai une certaine fierté
07:24 parce que je me sens appartenir à une nation.
07:26 Quand j'entends la marseillaise, je ne dis pas "oh, j'appartiens à la République française",
07:30 non, j'appartiens à la nation française.
07:32 Et je crois que tant qu'on n'arrivera pas à accepter cette différence de sémantique
07:35 et la réalité des termes, c'est ça aussi qui ne marche pas bien.
07:39 Parce qu'on met, dans "républic" on met tout.
07:41 À mon avis, c'est une erreur.
07:43 Et bien évidemment, on a déjà mené cette réflexion, ça coûterait non seulement une fortune,
07:48 on n'arriverait plus à enrôler les jeunes.
07:51 Et d'autant qu'il y a quand même un temps avec, par exemple, je vais rajouter une difficulté,
07:56 avec admission post-bac, si les jeunes devaient faire l'armée,
07:59 ils ne pourraient plus bénéficier de leur affectation, ce serait très compliqué.
08:03 - C'est le retour du général Pinatel. - Ah, mon général !
08:06 - Alors, ce qu'on disait, c'est que ça serait trop onéreux et impossible à remettre en place,
08:10 ce fameux service militaire, c'est un peu ce que vous dites vous aussi.
08:13 - Bien, c'est... Vous savez, aujourd'hui, une classe d'âge, c'est 800 000 personnes,
08:17 puisque les femmes devraient faire le service militaire également.
08:22 Même si on faisait que 3 mois, ça ferait 200 000 personnes, à peu près,
08:27 l'armée française aujourd'hui, c'est 200 000 personnes.
08:30 Vous voyez, donc, 30 000 officiers, 90 000 sous-officiers,
08:35 eh bien, il faudrait pouvoir recruter 15 000 officiers,
08:39 de l'ordre de 45 000 sous-officiers pour encadrer ces jeunes pendant 3 mois.
08:44 Plus les infrastructures. Alors, je ne dis pas que c'est impossible, c'est une question de volonté,
08:48 mais ça mettrait beaucoup de temps à monter en puissance.
08:51 - Oui, bien sûr. - Voilà, donc, ça demanderait 7 à 8 ans pour monter en puissance.
08:57 Donc, vous savez très bien que pour construire un bâtiment, il faut aujourd'hui
09:00 un bâtiment collectif d'une dizaine d'années.
09:05 Voilà, donc, moi, je pense que c'est beaucoup plus une question de moyens et de temps
09:09 que, si vous voulez, d'impossibilité, parce que, à l'époque du service national,
09:17 même s'il y avait 40% de jeunes qui ne le faisaient pas,
09:20 l'adhésion de la population, moi, je dirais que je ne le cire pas dans la fin des années 80...
09:25 - Qui était le service de la communication pour les armées.
09:28 C'était là où je rêvais de le faire et, bon, je n'ai pas été pris.
09:31 - Et, effectivement, l'adhésion de la population était de l'ordre entre 55 et 60%
09:39 pendant le service militaire des défrançais.
09:42 Les femmes étaient un peu en dessous des hommes parce qu'elles voyaient leur petit partir.
09:48 Mais voilà, donc, il y avait un intérêt aussi très important pour l'armée,
09:53 c'est qu'on recrutait beaucoup de sous-officiers et d'officiers
09:56 qui n'auraient jamais connu le milieu militaire.
10:00 Pour les parachutistes, j'ai recruté mes meilleurs sous-officiers
10:03 et souvent de très bons officiers, que j'ai faits rengager après le service militaire.
10:11 - Bon, général, ça réagit, justement, les auditeurs de Sud Radio réagissent.
10:14 - 0826-300-300, vous nous appelez, on reçoit Alain. Bonjour Alain.
10:18 - Oui, bonjour à toutes ces types.
10:19 - Vous nous appelez de Seine-et-Marne, Alain.
10:21 - Exactement.
10:21 - Où, également ? Où ?
10:23 - Champs-sur-Marne.
10:24 - Oh là là, j'ai failli gagner la race, je crève dans le dernier tour,
10:27 j'ai fait le coup de vélo là, ça c'est terrible.
10:29 - Alain, Alain.
10:30 - Je m'en vais, je m'en vais.
10:31 - Voilà, la parenthèse est enfermée.
10:35 Vous, vous êtes pour le retour du service militaire,
10:37 mais vous dites que pour les jeunes,
10:38 c'est impossible de remettre en place avec la jeunesse d'aujourd'hui.
10:41 - Oui, parce que sur le principe, je suis complètement d'accord.
10:46 Mais sur la réalité, déjà, il faudrait savoir
10:50 si le service serait obligatoire ou facultatif, déjà.
10:53 - Vous sauriez pourquoi, dans le cas où ça se fait ?
11:00 - Pour moi, il faudrait qu'il soit obligatoire,
11:02 mais il faudrait faire d'abord une remontada de l'éducation des jeunes.
11:07 Parce que c'est pas un gamin de 18 ou 19 ans
11:09 à qui on n'a jamais appris le respect,
11:11 qui va venir un beau matin dans la caserne et obéir aux ordres.
11:17 - Ça pourrait le mettre au carré, ouais.
11:19 - Oui, le problème militaire, c'est que déjà, là, il y a un problème.
11:24 On ne va pas prendre une tranche d'aile,
11:26 on ne prend pas le problème au milieu du guet.
11:28 Il faut revenir en arrière.
11:29 Donc, il faut commencer par l'éducation, déjà.
11:31 Donc, si c'est obligatoire,
11:34 comment on gère ces jeunes qui n'acceptent pas, qui refusent tout ?
11:38 Parce qu'il y en a quand même beaucoup, il ne faut pas non plus le minimiser.
11:42 Il y a beaucoup de jeunes qui n'ont plus cet esprit.
11:45 Comme il a été dit tout à l'heure, d'ailleurs, la jeunesse a changé.
11:49 Donc, il faut s'adapter.
11:51 - Alain, justement, moi, ça me semble crucial, ce que vous êtes en train de dire,
11:55 c'est que, est-ce que ce n'est pas déjà trop tard quand ils arrivent au service militaire ?
11:58 - Ah, par contre, pour moi, c'est trop tard.
12:00 - Mon général, ce qu'on attend du service militaire,
12:03 c'est aussi de remettre tout le monde dans le bon ordre.
12:05 Ce que dit Alain, ça vous semble réalisable ou pas ?
12:08 - Il a raison sur une partie de la jeunesse actuelle,
12:12 mais sur une partie seulement.
12:14 Vous savez, même aujourd'hui, on éliminerait environ 25% pour différentes raisons.
12:22 Déjà, si je peux dire de mon temps, on éliminait tous les drogués.
12:27 Les drogués ne faisaient pas leur service militaire, au moment des trois jours.
12:32 Donc, disons, pour trois mois et 200 000 personnes,
12:38 on en éliminerait d'emblée environ 50 000.
12:41 Donc, ça serait 75% qui feraient leur service militaire.
12:46 - Ça dépend quelle drogue.
12:48 - Ça, c'est Alain Louche.
12:50 - Mais il a raison sur le problème.
12:52 Cela dit, on sait les prendre, les jeunes.
12:57 Moi, par exemple, j'ai récupéré tous les motards des années 80 dans mon régiment.
13:02 Parce que j'avais fait une expérimentation moto.
13:04 Je peux vous assurer que les motards en colère des années 80,
13:09 c'était des gars qu'il fallait encadrer.
13:12 - Les bourgeons, moi.
13:13 - On est arrivés à le faire.
13:16 - Vous aviez des disques de Johnny Hallyday.
13:17 - Le problème est beaucoup plus un problème pratique,
13:20 soyons clairs, qu'un problème de principe.
13:24 - Merci.
13:25 Vous continuez à réagir 0826-300-300.
13:27 On est toujours avec Corentin, toujours à Mourinx, en Pyrénées-Atlantique.
13:30 Corentin, qu'est-ce que vous pensez de tout ça ?
13:32 Est-ce qu'il faut rétablir ce service militaire ou pas ?
13:35 - Alors oui, mais le problème, c'est comme vous l'avez dit,
13:38 ça coûtera vraiment très très cher de le faire.
13:40 Les jeunes qui ne voudront pas le faire,
13:42 comme il a été dit précédemment,
13:46 ils essaieront soit de repartir du territoire,
13:50 mais pour des études, par exemple,
13:53 ou se cacher, comme ça a été fait.
13:56 Moi, j'ai beaucoup de gens qui me disaient qu'ils se cachaient
13:59 pour ne pas aller faire le service militaire.
14:01 Et je pense qu'actuellement, les forces de l'ordre
14:04 n'ont autre chose à faire que de courir après des jeunes qui veulent se cacher.
14:07 - Vous, vous étiez caché, vous ?
14:09 Vous étiez déjà cette jeune âme à son âme ?
14:10 - Malheureusement, je suis né au moment où ça a été abrogé.
14:14 - Ah c'est vous !
14:16 Parce que moi, c'était juste avant, Corentin !
14:20 - Ah d'accord !
14:22 - Il y avait des idées de génie pour ne pas faire l'armée.
14:24 Ils s'inventaient des trucs, ils ne dormaient pas pendant 4 jours,
14:26 ils buvaient une tête de café...
14:28 - Il y a des films là-dessus.
14:29 Celui qui se fait passer pour sourd qui sort,
14:32 et il y a quelqu'un qui fait tomber une pièce,
14:33 il se retourne et il dit "Allez, vous revenez".
14:35 - C'est Philippe Hidger.
14:37 - Mon général, j'ai bien compris tout ce qui s'oppose matériellement,
14:41 financièrement, psychologiquement, au retour du service national.
14:47 Mais est-ce que vous ne pensez pas que sur l'autre plateau de la balance,
14:52 il peut y avoir des avantages considérables,
14:55 tels que, par exemple, resteraient le lien entre les jeunes et la patrie ?
15:03 Est-ce que ça ne mériterait pas d'être examiné ?
15:07 - Déjà, il faut bien penser que si on rétablissait le service militaire,
15:12 ce serait pour 3 mois maximum, ensuite pour les mettre dans la réserve.
15:15 Parce que compte tenu des 800 000 personnes de chaque année
15:21 qui sont les classes hommes et femmes,
15:23 ça ne pourrait pas porter sur plus de 200 000,
15:28 et encore avec, comme je l'ai dit, au moins 25% qui seraient éliminés.
15:32 Mais je suis entièrement d'accord que c'est important pour le lien.
15:39 Par exemple, moi dans mon régiment, j'avais à peu près 10% des jeunes qui arrivaient
15:44 qui ne savaient plus lire ni écrire.
15:45 Et tous les soirs, avec d'autres appelés, on leur apprenait
15:51 et on leur faisait passer le certificat d'études avant la fin du service.
15:54 Donc c'est important, effectivement.
15:57 Mais la barrière, c'est toujours pareil, et notamment la barrière politique,
16:02 c'est que si vous démarrez ça au début d'un mandat,
16:06 il faut au moins deux mandats pour en tirer le bénéfice.
16:11 - Mais finalement, elle permet de combler certaines lacunes.
16:14 Ça a été le cas à l'époque, justement, sur ces gens qui ne savaient pas lire.
16:17 Donc quand on entendait tout à l'heure qu'il faut éduquer avant de mettre au régiment,
16:22 finalement mettre au régiment, ça permet d'éduquer, et aussi sur ces sujets-là.
16:25 - Alors justement, j'allais enchaîner sur ça.
16:28 Parce que justement, il faut savoir ce que c'est, Claire.
16:30 Mais est-ce que c'est pour éduquer, palier au manque d'éducation des gens,
16:33 ou bien pour former des futurs soldats qui seront ensuite éventuellement des réservistes ?
16:36 - Là, il faut aussi resserrer le lien social.
16:39 - Oui, mais c'est à tout ça, à mon avis.
16:41 - Le lien social aujourd'hui, même si avant, effectivement,
16:44 peut-être à l'époque des années 50, 60, 70,
16:46 le dressement militaire pouvait servir éventuellement à un lien social.
16:48 Mais aujourd'hui, le lien social, on peut le trouver dans d'autres endroits.
16:51 On peut le trouver dans les clubs de sport, on peut le trouver dans l'entreprise,
16:54 on peut le trouver dans plein d'endroits, le lien social.
16:56 Je veux dire, c'est pas le lien social, il peut exister.
16:58 En plus, aujourd'hui, je trouve que maintenant, l'armée, en 2023,
17:02 c'est devenu un monstre de technologie.
17:04 C'est plutôt l'armée d'avant.
17:06 Finalement, on a... D'ailleurs, j'aurais aussi une question,
17:08 si je peux me permettre, à poser au général.
17:10 - Là, c'est fini, on a votre petite conclusion.
17:13 À vous et à Corinne, qui aura un petit mot aussi.
17:15 - Ma conclusion, c'est que voilà, aujourd'hui, l'armée, pour moi,
17:17 c'est un monstre de technologie.
17:18 On a besoin plus de gens experts en technologie que de forces terrestres, etc.
17:23 Vous voyez, donc de soldats formés durant le service militaire.
17:26 - Corinne Tapiero, pour conclure.
17:27 - Pour conclure, moi, je crois qu'il faut renforcer tout ce qu'on fait à l'école
17:31 pour reconstruire ce roman national
17:33 et reconstituer ce lien des jeunes avec la nation.
17:37 Parce que je pense que toute autre solution,
17:40 c'est un leurre, on n'y arrivera pas d'abord, c'est coûteux.
17:42 Et on ne peut pas croire que l'armée, là, pour redresser les enfants,
17:45 ça ne le fera jamais.
17:46 Et on n'arrivera jamais à enrôler tout le monde.
17:48 Si c'est service national, c'est pour tout le monde et pas pour certains.
17:51 - C'était une belle conclusion.
17:51 - Voilà, merci à tous.
17:53 - Merci mon général.
17:54 - Merci Bernard.
17:55 - Merci.
17:56 - Jean-Bernard Finatel, et vous êtes aussi vice-président du Géopragma,
18:00 une association de géopolitique aussi.
18:02 - Et on vous retrouve dans quelques instants pour un point sur le Tour de France.
18:06 - Ah, ça a été dur aujourd'hui pour nous.

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