• l’année dernière
Il y a 40 ans, sur Tour de France 1983, l’aîné des frères Simon, Pascal, s’emparait du maillot jaune, se fracturait l’omoplate le lendemain, résistait 7 jours avant de poser pied à terre. Reportage : Mattéo Clochard

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Je pense que j'aurais tenu.
00:02 Bon maintenant, le destin m'a voulu autrement, mais on dit oui.
00:07 J'aurais certainement mis mon nom au palmarès des tours de France.
00:10 C'est le plus gros regret de votre carrière ?
00:12 Ouais, c'est un regret, c'est sûr.
00:14 Quand on est si près, un maillot jaune...
00:27 Je suis peut-être plus fier aujourd'hui de montrer mon maillot jaune qu'il y a 40 ans.
00:31 Ouais, ouais, ouais.
00:33 Quand on regarde les étapes de tour comme aujourd'hui, c'est que 40 ans j'y étais.
00:39 J'étais dans une année 83 où je marchais fort à vélo.
00:43 Peut-être bien deuxième du catégorème international, une belle place autour de l'eau, le midi libre.
00:48 Ensuite on a enchaîné avec le Dauphiné où logiquement j'avais gagné.
00:53 Et puis il y a eu cette petite histoire de dopage où j'avais pris un produit presté par le docteur.
00:57 Donc j'ai été déclassé du Dauphiné, ça m'a mis à la troisième place du Dauphiné libéré.
01:02 Et puis après va arriver le tour de France où j'avais toujours de bonnes jambes, sans me doper.
01:06 Et Roland Berland était à peu près sûr de moi.
01:10 Il était confiant, il m'avait dit au départ, Pascal on a des leaders, c'est Stéphane Roche et Anderson,
01:15 mais c'est toi qui vas gagner le tour de France.
01:17 Bon, le courant passait bien avec lui.
01:20 Et puis dans les Pyrénées, même un peu avant, on avait fait un contrôle à Montpareil qui est toujours le Tiget.
01:24 J'étais bien, bien, bien, c'est moi qui lançais en haut des bosses, je faisais les descentes.
01:27 J'étais en état de grâce comme on dit dans le jargon, j'étais bien.
01:31 Bordeaux, je me suis fait une petite échappée tout seul où je me suis relevé,
01:34 parce que je dis à Bordeaux, c'est pas la peine de tenter le diable, ça va arriver au sprint.
01:38 Gaspille pas tes forces, surtout que deux ou trois jours après on a attaqué les Pyrénées.
01:41 Et puis là, c'était les Pyrénées. Une grosse échappée d'entrée dans cette étape.
01:46 Et puis j'ai fait monter pour mes deux leaders le Tourmalet et en haut.
01:50 On voit pas si haut du Tourmalet, mais alors frère, frère, frère, j'ai l'impression que je suis à l'entraînement.
01:55 Et on voit personne qui tire la langue, qui est pas bien, qui est à fond.
01:58 Et en bas de cette descente du Tourmalet, après Laurent Berland vient me voir, me dit comment t'es aujourd'hui.
02:03 Je dis, je suis bien, je suis bien. Fais ta course, fais ta course. T'occupe pas de nos leaders.
02:08 J'ai attaqué qu'une fois, puis je suis parti. J'ai bouché 11 minutes en 60 kilomètres sur l'échappée.
02:13 C'était les jambes de feu. Troisième de l'étape. Troisième de l'étape.
02:17 Remporté par Robert Millard et maillot jaune à la fin.
02:20 Et le lendemain, maillot jaune toujours, mais mal en point.
02:24 Racontez-nous alors cette chute là.
02:26 Cette chute c'est malheureux, mais c'est la loi du sport.
02:31 C'est Agostino qui est attaqué au bout de 20, 30 kilomètres.
02:35 Puis ça roulait comme un début d'étape. Il part. Il prend une minute, deux minutes, trois minutes.
02:40 Et puis on dit tiens, on va se mettre à rouler gentiment devant le peloton.
02:43 Qu'il ne prenne pas, il était quand même placé. Agostino au général, il était dans les 10 premiers.
02:47 Donc on maintient un écart. Et puis surtout qu'Eric Boyer, pas Eric Boyer, faut pas confondre avec mon copain Eric.
02:53 Jonathan Boyer, l'américain, qui était dans les Kimsem, peut-être bien, je ne sais plus.
02:59 Et il est venu frotter un peu avec mes équipes. Il a vécu Berlinard une première fois, après avec Bernard Bourreau.
03:04 Où ils sont bien accrochés. Et puis malheureusement, la chute était inévitable.
03:08 Il tombe devant moi, je passe sur sa roue arrière, je suis déséquilibré.
03:11 Et puis je tombe dans un fossé avec un grand sourire. Malheureusement.
03:16 Et là il y avait sûrement une pierre ou quelque chose au moment où la plate gauche a tapé assez fort.
03:21 Je culbute, je monte sur la roue avant et puis toc, je tombe. Avec un sourire. La banane comme on dit.
03:26 Je dis, quel con. Et puis c'est tout. Après je me relève, oh, je dis ça va pas bien ça.
03:31 Et puis la suite on la connaît. Un homoplate cassé, radiographie le soir qui confirme la fracture de l'homoplate.
03:37 Et puis après, bon courage tous les jours. On voit ici encore où mes équipiers me ramènent.
03:43 Lâché une fois de plus, une énième fois lâché du peloton. Et on revient sans arrêt comme ça pendant 4-5 jours.
03:50 Il y a ce contre-l'encontre dans le puits de dos où je limite les dégâts.
03:55 Où à la fin je monte comme un pantin désarticulé parce qu'on voit qu'il n'y a plus de force.
03:59 Les hanches et les bras, c'est tout qui gigote dans tous les sens.
04:02 Et puis après il y a la grosse étape palpestre où là je savais que j'entrais à la maison.
04:08 Il restait 50 secondes. Je dis c'est fini. On rentre à la maison Pascal ce soir.
04:12 Tout au moins on laisse le maillot jaune alors on finit.
04:15 J'ai vu une fois, j'ai vu ses poings ici. Je suis surprenant.
04:19 Vous avez la forme, vous pouvez vous monter ce que vous voulez.
04:22 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

Recommandations