Le journal de la Défense - Objectif : Paris 2024

  • l’année dernière
C'est l'espoir fou de leur vie : participer aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Gagner une médaille, en France, chez eux. Dans ce numéro du Journal de la Défense, nous vous ferons rencontrer plusieurs athlètes de l'Armée de champions. Vous suivrez ces sportifs de haut niveau de la défense, valides et en situation de handicap dans leur préparation, un an avant le rendez-vous qu'ils attendent tous. Une quête qu'ils mèneront soutenus par tous leurs frères d'armes.

Immersion au sein des forces armées.
Au travers d'images réalisées au plus près des entraînements comme en opérations, Le Journal de la Défense pose chaque mois un autre regard sur l'actualité des armées pour mieux appréhender et comprendre l'univers de la Défense.

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Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Participer aux JO, c'est une expérience incroyable.
00:18 C'est des émotions qu'on ne peut pas vivre ailleurs.
00:21 Il y a tellement de compétitions, mais les JO, c'est quelque chose à part.
00:24 J'essaie d'être prêt, j'essaie d'avoir mon mot à dire.
00:28 Si je suis performant, j'espère y être.
00:31 Quand je pense à la médaille olympique, je ressens des battements un peu plus forts.
00:38 Je suis complètement déterminée, je suis en mode guerrière pour tout exploser.
00:44 [Musique]
00:51 C'est une armée qui prend corps, qui se prépare à vivre l'une de ses plus grandes batailles
00:56 pour gagner en France une médaille olympique.
00:59 Sur la base aérienne 123 d'Orléans-Bricy,
01:02 ils sont 88 sportifs de haut niveau de la défense
01:05 à participer à un stage d'acculturation militaire.
01:08 [Musique]
01:12 Du beau monde, des champions d'Europe, des champions du monde,
01:15 des médaillés olympiques et paralympiques,
01:17 réunis pour renforcer leur cohésion de groupe.
01:20 Un indispensable à la performance sportive.
01:24 Cette immersion est l'occasion pour les athlètes de rencontrer les aviateurs du Loiret,
01:28 de découvrir leur environnement.
01:31 Parmi eux, il y a Mona.
01:33 Elle n'a que 21 ans lorsqu'en 2011,
01:35 elle perd sa jambe droite dans un accident de la circulation.
01:39 [Bruits de la foule]
01:43 Pour se reconstruire, elle va nager.
01:45 Nager vite, nager fort, jusqu'à enchaîner les performances.
01:50 Quelques années plus tard, elle découvre le handbike,
01:53 la nageuse se mue à la rentrée athlète de talent
01:56 et décroche en 2022 le titre de championne de France et championne d'Europe,
02:00 puis intègre l'armée de champions.
02:02 On ne peut être que solidaire des armées qui sont en opération,
02:06 que ce soit à l'extérieur du pays ou à l'intérieur,
02:08 pour défendre la France.
02:10 J'ai eu moi-même recours à l'armée française
02:15 quand j'ai vécu au Liban et qu'il y a eu la guerre.
02:18 J'ai pu être rapatriée grâce à eux.
02:20 Quand on m'a appelée et qu'on m'a dit
02:23 que je pourrais intégrer l'armée de champions en tant que sportive de haut niveau,
02:26 je n'ai pas hésité une seconde et j'ai dit oui tout de suite.
02:30 On partage forcément beaucoup de valeurs.
02:33 Ne rien lâcher, s'entraîner au quotidien
02:37 pour le jour de la mission ou le jour de la compétition,
02:40 être au point, être performant,
02:42 ce sont des valeurs communes.
02:44 Après, forcément, ils ont un métier beaucoup plus risqué que le nôtre
02:47 et ça, ça se respecte, ne serait-ce pour ça.
02:49 Ensuite, derrière, c'est hisser le drapeau français le plus haut possible
02:54 et puis chanter la marseillaise.
02:56 Durant leur service, ces hommes consacrent une bonne partie de leur temps
03:05 à leur discipline favorite.
03:07 Au hasard de notre visite, nous découvrons les rugbymen, les boxeurs.
03:11 Depuis la création du bataillon de Joinville en 1956,
03:14 le ministère des armées poursuit une longue tradition
03:17 de soutien aux sports de haut niveau français.
03:20 En 2014, la nouvelle politique interministérielle des sports
03:24 donne plus de souplesse et d'adaptabilité dans le recrutement
03:27 et la gestion des sportifs de haut niveau sur l'ensemble des disciplines.
03:31 Ces athlètes forment l'armée de champions
03:34 et sont placés sous la responsabilité du commissaire aux sports militaires,
03:37 commandant le CNSD, le Centre national des sports de la défense,
03:41 situé à Fontainebleau.
03:43 On les sélectionne avec un ensemble d'acteurs,
03:47 heureusement, d'abord des experts sportifs du ministère des sports,
03:52 du conseil national olympique et sportif français, le CNOSF,
03:56 et puis pour nos parathlètes, son équivalent, le CPSF.
04:00 Et puis, une fois que la partie sport,
04:05 en s'inspirant de l'avis du ministère et des instances de gouvernance du sport,
04:11 avec des athlètes qui sont sélectionnés sur une liste ministérielle,
04:17 je me penche vers mes spécialistes militaires
04:21 du bataillon de Joinville ou de l'école interarmée des sports
04:24 et là, je regarde leur profil.
04:27 Bien évidemment, je vais chercher des gens qui sont volontaires
04:32 pour intégrer nos valeurs militaires
04:34 et à partir de là, après un entretien qu'on aura,
04:38 une lettre de motivation, on organise une commission de recrutement,
04:43 d'avancement et de reconversion de ces sportifs de haut niveau
04:47 et on les sélectionne.
04:48 Généralement, on en prend un sur quatre, un sur cinq.
04:51 Et ce bataillon de Joinville, c'est aujourd'hui, depuis 2021,
04:56 35% des médailles des Jeux olympiques de Tokyo.
05:01 C'est 50% en paralympique et en olympique des médailles d'or
05:07 des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo.
05:11 Nous accueillons pratiquement à parité 45% de femmes athlètes
05:19 et donc 55% d'hommes.
05:23 La sprinteuse Carole Zahy fait partie de cette génération de femmes.
05:27 Bonjour sergent. Bonjour mon général.
05:29 Je suis content de vous trouver là.
05:31 À 29 ans, cette spécialiste du 100 et du 200 mètres
05:34 reprend progressivement ses marques sur la piste
05:37 après un congé maternité.
05:38 C'est vrai que j'avais une petite crainte au départ
05:41 à l'idée de devoir annoncer que j'étais enceinte
05:44 parce que par rapport à ce qu'on a pu entendre sur les médias récemment,
05:50 au contraire, ça a été très bien accueilli.
05:52 Et jusqu'à maintenant, je suis toujours accompagnée,
05:54 toujours soutenue autant, surtout humainement.
05:58 Avant d'intégrer l'armée de champions en 2019,
06:01 Carole a fait partie du pôle espoir du CNSD.
06:03 Désormais, c'est en tant que sportive de haut niveau de la défense
06:06 qu'elle s'entraîne pour les prochains Jeux olympiques
06:09 avec des rêves de médaille, notamment pour le relais 4 x 100.
06:12 À Rio, on se fait sortir en série et à Tokyo, on arrive en finale.
06:17 Donc c'est déjà magnifique en fait.
06:21 Et l'objectif à Paris, ça serait de rentrer dans la boîte,
06:25 donc dans le podium 1, 2, 3.
06:27 Pour moi, cette échéance-là, elle est particulière
06:30 parce qu'elle est sur Paris.
06:33 En plus de ça, il y aura les proches, il y aura la famille
06:36 et c'est surtout sur cette échéance finale que je vais m'arrêter.
06:40 Pour partir à l'assaut du Mont Olympe,
06:43 Carole va surtout devoir se confronter à elle-même,
06:46 appréhender son nouveau corps, balayer ses doutes.
06:49 Il y a des moments où des douleurs sont survenues
06:51 parce qu'en fait, dans mon cerveau, j'ai toujours intégré,
06:55 on va dire, la technique de course et tout ce qui s'ensuit.
06:59 Par contre, le corps réagit différemment.
07:01 Donc au départ, ce n'a pas été facile de jongler
07:04 entre mes intentions et ce que mon corps va interagir.
07:09 Mais en fin de compte, au bout de quelques mois,
07:13 on a réussi à rééquilibrer la balance et ça va beaucoup mieux.
07:18 Pour moi, l'athlétisme et le sport en général,
07:22 c'est 90% du mental par rapport au physique.
07:25 Il ne faut jamais laisser tomber,
07:27 il ne faut jamais abandonner dans les moments les plus difficiles.
07:30 Et au contraire, c'est sur le mental que notre victoire se prépare.
07:34 Le mardi, au lieu de faire des séances courtes,
07:38 je ferai des parcours mi-long et finir par un long.
07:43 Elle a cette facilité de réponse à l'entraînement
07:49 qui me permet d'avancer assez vite.
07:52 En ce moment, techniquement, ça va.
07:56 En termes de vitesse, ça va, comme je vous disais à l'instant.
08:00 Ce qui est grâce à travailler et qui, à mon avis,
08:04 a pas mal de retard, c'est la partie résistance.
08:08 Pour être capable à nouveau de faire des efforts longs et intenses,
08:12 la machine est lancée.
08:14 Carole part en reconquête.
08:17 Elle aussi a des choses à prouver.
08:21 Téling, grossie 21 ans, fait partie des nouvelles pépites de la boxe française.
08:25 Nous la retrouvons dans un lieu bien connu de l'élite des sportifs hexagonaux,
08:29 l'Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance,
08:33 plus connu sous l'acronyme INSEP.
08:36 28 hectares au cœur du bois de Vincennes, dédiés à la réussite.
08:39 Je vis à l'INSEP, je dors à l'INSEP, je mange à l'INSEP,
08:42 j'ai mes entraînements à l'INSEP, j'ai mes rendez-vous médicaux à l'INSEP.
08:46 Donc c'est vraiment ici ma petite bulle, mon petit chez-moi.
08:50 C'est important d'avoir ce confort et sa propre chambre
08:53 où on peut se retrouver lorsqu'on en a besoin.
08:56 C'est important.
08:58 En parallèle de ses entraînements bicotidiens,
09:01 Téling est étudiée en troisième année de licence TAPS,
09:04 option Management du sport.
09:06 Si la boxe anglaise fait partie de sa vie depuis l'âge de 7 ans,
09:09 elle est bien consciente de la nécessité de se construire un après.
09:13 Le haut niveau est éphémère, cruel parfois.
09:16 L'athlète sort tout juste d'une blessure au dos.
09:19 Les jeux approchent et les blessures forcément on va en croiser.
09:23 Après c'est tomber pour mieux se relever.
09:25 Je le prends un peu comme ça, ça me donne encore plus de détermination
09:29 et d'envie pour arriver à mes objectifs.
09:32 Forcément la vie n'est pas facile, rien n'est facile.
09:35 Donc il faut travailler d'arrache-pied pour obtenir ce qu'on souhaite.
09:38 Au fil des tours de pédale, la boxeuse retrouve sa hargne,
09:41 un combat intérieur qu'elle entend gagner.
09:44 2, 1, là on y va.
09:46 Allez, n'en réfléchis plus, on doit monter.
09:50 Je suis dans le coin, je vous ai demandé de monter.
09:53 Allez, au-dessus de 100.
09:58 La jeune martiniquaise veut s'offrir le droit de poursuivre son rêve
10:02 dans la catégorie des moins de 57 kg, les poids plumes.
10:05 Et c'est les points serrés qu'elle se concentre sur ses objectifs.
10:09 Le staff médical il dit quoi là ?
10:13 Tu peux commencer à reprendre la garne.
10:16 Pour l'instant c'est fin juin, pour bien reprendre le ring.
10:20 Pour l'accompagner dans ce projet,
10:22 Télé ne peut compter sur le soutien de l'armée de champions
10:25 qu'elle a intégré en tant qu'aviatrice en novembre 2022.
10:28 Il ne faut pas oublier que le point financier reste important
10:31 parce qu'on peut se projeter pour plus tard.
10:34 Ça peut nous apporter la reconversion.
10:39 Demain on souhaite rester dans l'armée,
10:42 on a cette porte d'ouverte
10:44 et ça nous apprend à vivre comme des adultes.
10:48 On a une entrée d'argent, on a un salaire.
10:52 Le principal problème qu'on peut rencontrer
10:54 quand on est sportif de haut niveau,
10:56 c'est de se dire comment je vais pouvoir payer mes factures
10:59 et comment je vais être à l'aise pour l'avenir.
11:02 Avec un statut de sportif de haut niveau de la défense,
11:06 ils ont une solde tous les mois,
11:08 donc ils peuvent subvenir à leurs besoins.
11:11 On n'est pas militaires juste pour l'argent.
11:13 Si on a signé pour être dans l'armée,
11:15 il faut savoir la représenter aussi de temps en temps,
11:18 apporter ce qu'on sait aux autres.
11:21 Je ne l'ai pas choisi juste pour le plan financier.
11:24 Je l'ai choisi pour m'impliquer,
11:26 pas entièrement parce qu'il y a le sport à côté,
11:28 mais dès que je peux,
11:30 si il y a une initiation et que je peux représenter
11:32 le bataillon de Joinville, j'y vais.
11:35 Tu présentes pour un enfant, c'est lui, c'est grâce à lui.
11:40 C'est quoi ça ?
11:42 Fais ça !
11:43 Sur mon choix de vouloir être militaire
11:46 au sein du bataillon de Joinville,
11:48 c'est en partie grâce à Moreno.
11:50 C'est Moreno qui s'est assis à côté de moi,
11:52 à qui j'ai pu poser une question,
11:54 comment ça se passe dans l'armée,
11:56 qu'est-ce qu'ils t'apportent, comment on fait pour intégrer,
11:59 et puis le voir sur les photos, les réseaux sociaux, ça aide aussi.
12:03 Au niveau des réseaux,
12:05 voir qu'il passe ses moments-là avec l'armée,
12:07 forcément ça donne envie.
12:09 Au total, ils sont quatre pugilistes militaires de haut niveau,
12:12 le résultat d'une longue histoire entre la boxe et le ministère des armées,
12:16 marquée par un profond respect mutuel.
12:19 À quelques centaines de kilomètres de là,
12:23 au pays des flamants roses,
12:25 de la pêche en bord de mer et où, paraît-il, le temps dure longtemps,
12:29 sauf peut-être pour les amoureux de vitesse.
12:32 Les matelots Axel et Poema retrouvent leur peinture de guerre.
12:36 C'est ailleurs, sur la plage de l'Almanach,
12:39 connue dans le monde entier pour ses vents propices au sport de glisse,
12:42 qu'ils vont retrouver leurs sensations
12:44 après une semaine de compétition internationale.
12:47 Tous deux issus de familles passionnées de voile,
12:52 ils découvrent le kitesurf adolescent.
12:54 Aujourd'hui, ils font partie des meilleurs mondiaux
12:57 et ont rajouté un foil à leur discipline.
13:00 On est accrochés à un espèce de cerf-volant qu'on appelle une aile de kite,
13:05 qu'on dirige avec une barre,
13:07 et cette barre est accrochée au kite par des lignes.
13:10 Et on a une planche, un peu comme une planche de wake,
13:12 où on met nos pieds, et puis avec la force du vent
13:15 et le mouvement du kite, ça nous fait glisser sur l'eau.
13:19 Le kite foil, on a la même chose,
13:22 sauf qu'à la plage, d'avoir la planche rectangulaire plate,
13:26 on a une planche et en dessous, un mât avec un avion accroché
13:31 qui nous permet de survoler au-dessus de l'eau
13:34 et de ne pas toucher l'eau quand on avance.
13:36 En compétition, ils évoluent entre 30 et 35 nœuds,
13:41 soit environ 65 km/h, parfois 80 à l'entraînement.
13:45 Leur sport est un sport à risque, un sport extrême.
13:48 On évolue dans un milieu qui est sauvage,
13:55 c'est un milieu naturel, la mer, qu'on ne connaît pas forcément,
13:58 donc il faut vraiment être attentif aux conditions météorologiques
14:01 parce qu'on dépend de ça, si le vent monte, si le vent baisse,
14:05 il faut adapter notre matériel par rapport à ça.
14:08 Donc il faut garder une certaine humilité par rapport à la nature.
14:13 Souvent, on se croit un peu plus fort,
14:16 et des fois, elle nous remet bien en place.
14:19 Tu peux essayer de partir un petit peu plus tard que Poema, là, l'eau fait.
14:23 Non ?
14:26 Et après, on échange !
14:29 [Rires]
14:30 En 2024, le kitefold fera son entrée au JO pour la première fois.
14:50 Et tous le savent, les places seront chères.
14:58 On est sous observation pendant plusieurs épreuves,
15:02 et à la fin, ils ne choisiront qu'un Français et qu'une Française
15:08 pour aller représenter la France aux JO.
15:11 Ça, c'est pour la voile en général, il n'y aura qu'un bateau par nation.
15:15 Et durant cette période, l'objectif, c'est juste de donner le meilleur de nous-mêmes
15:20 et d'arriver au meilleur niveau possible.
15:25 Si aujourd'hui, on est aussi bien représentés dans le top 10 français,
15:28 c'est parce qu'on sait travailler tous ensemble,
15:31 et c'est ça qui nous permet de nous dépasser,
15:35 et parce qu'on a besoin d'être entouré pour s'entraîner.
15:38 S'entraîner tout seul, de son côté, ça peut, par moments, être bénéfique,
15:43 mais le jour J, on sera à 30 sur la ligne de départ,
15:46 et il faut savoir naviguer au milieu des autres.
15:50 Donc, c'est un peu notre force aujourd'hui.
15:53 Accel, c'est quelqu'un qui ne renonce jamais à aller s'entraîner,
15:59 qui est hyper stable dans sa planification,
16:04 et c'est un laborieux, il aime aller au combat, travailler, s'entraîner.
16:10 Je peux même dire que quand il était petit, il était hyper actif,
16:13 il avait besoin de faire du sport tous les jours, sinon ça n'allait pas.
16:17 Et ça se ressent dans son style de vie, ça se ressent dans sa façon de vivre.
16:21 Ça se ressent dans son style de vie, ça se ressent aussi sur ses performances,
16:25 parce qu'il est très stable, c'est le plus stable de la régate,
16:28 et c'est ce qui fait qu'à la fin, il gagne souvent.
16:32 Et puis, son engagement, il a besoin d'adrénaline, de pousser ses limites,
16:37 ce qui est un petit peu le cas de Poema aussi.
16:40 Poema, elle aime bien, quand elle se met en mode guerrière,
16:44 elle va vite, elle déchire tout, elle n'a pas peur de prendre des risques,
16:50 et c'est vraiment une force qu'elle a, surtout chez les filles.
16:55 Un mental qu'il construit aussi avec l'armée, et pour Axel,
16:58 l'uniforme a été obtenu à force de persévérance.
17:01 L'intégration à l'armée des champions, au bataillon de Joinville,
17:04 n'a pas été facile pour moi, j'ai fait ma demande déjà depuis 2016,
17:09 et il y avait vraiment une motivation qui m'habitait pour faire partie de cette aventure.
17:14 Et voilà, je suis rentré en mai 2022, j'ai fait mon processus d'intégration comme un militaire normal,
17:24 et ensuite, j'ai intégré le bataillon de Joinville à Fontainebleau,
17:30 pour faire mon acculturation militaire.
17:33 Vous avez mis un petit mot aussi sur la prépa physique,
17:35 la première phase de régénérescence, et après se remettre un petit peu dedans,
17:39 avant la régate, pour essayer de reprendre les bases de ce que vous avez stabilisé
17:44 durant la planif' d'hiver.
17:46 Surtout, pas oublié de manger !
17:49 La professionnalisation du kitesurf a fait évoluer la préparation des athlètes.
17:55 Si avant, savoir naviguer vite et intelligemment suffisait,
17:59 maintenant ils doivent aussi intégrer la préparation mentale et physique dans leur programme.
18:04 Pour gratter quelques centièmes, prendre du poids de façon saine est aussi devenu un objectif.
18:09 Nous, dans notre sport, il y a un intérêt d'être lourd.
18:14 On s'en est rendu compte au fil des années,
18:18 parce que dans notre sport, on doit choisir une taille d'aile, de kite, de servolant,
18:26 et plus on va prendre une aile qui est grande, et plus on va aller vite.
18:32 Notre stratégie, c'est, si on peut, tenir la plus grande surface d'aile possible,
18:38 et qui va nous donner énormément de puissance,
18:40 et si on arrive à contrôler cette puissance pour nous faire aller plus vite,
18:44 on peut gagner notre position.
18:47 Sur ce chemin escarpé vers la victoire, chaque soutien compte,
18:51 pour dépasser ses peurs et continuer à avancer.
18:58 Une motivation supplémentaire, c'est peut-être ce qui est venu chercher Mona
19:02 dans le sud-ouest de la France, à Agen, au 48e Régiment de Transmission.
19:07 Je vais vous laisser lire votre rôle, et je vais lire le mien.
19:11 Alors le rôle du parrain, ou la marraine.
19:17 Donner une image valorisante de lui-même, de l'institution et de la formation qu'il parraine.
19:22 Devant des lycéens et des représentants d'associations sportives,
19:26 elle s'engage officiellement à faire rayonner l'unité,
19:29 mais aussi à lui faire découvrir son nouveau monde.
19:32 Et le rôle du commandant de la formation parrainée,
19:34 donc le rôle du 48e Régiment de Transmission, dans cette charte,
19:38 est d'établir un contact privilégié avec le parrain.
19:41 Et ce partenariat débute avec la présentation de son équipement.
19:46 Je pars en vélo, là j'ai 20 km.
19:48 Donc le vélo, quand je dis le vélo, c'est ça, c'est un handbike.
19:51 Dans sa catégorie, Mona doit enchaîner 750 m de natation,
19:55 20 km de handbike et 5 km en fauteuil de course.
19:59 Pour l'entraînement, t'es comme les autres cyclistes, t'es sur la route ?
20:02 Ouais, alors j'ai un drapeau, je mets un drapeau.
20:05 C'est plus simple que comme ça.
20:07 Celle qui participera au relais de la flamme olympique
20:09 est venue partager son goût de l'effort avec des hommes en armes qui comprennent son engagement.
20:15 On a déjà défini quelques actions où je pourrais participer,
20:18 des journées portes ouvertes, etc.
20:21 Donc ça va être chouette de pouvoir les rencontrer,
20:24 faire encore plus ample connaissance avec les gens qui travaillent ici au quotidien,
20:29 ce qu'ils font, etc.
20:31 Eux aussi vont pouvoir apprendre à me connaître au-delà de la sportive de haut niveau,
20:34 vraiment qui je suis.
20:35 Et puis je vais pouvoir éventuellement parler un peu de mon sport
20:38 et faire en sorte d'animer tout ça
20:42 et de les amener avec moi dans mon projet de Jeux paralympiques pour Paris en 2024.
20:48 Ce sera un soutien avant tout moral, je crois que c'est elle qui va se préparer physiquement.
20:51 Mais pour revenir sur elle, ce qui m'a frappé aussi,
20:54 c'est la manière d'aborder la compétition,
20:57 qui est probablement assez différente d'une compétitrice ordinaire.
21:01 Quand on est parathlète, on se bat d'abord tout contre soi-même, pas contre les autres.
21:05 C'est ça qui est assez beau et qui a beaucoup de sens pour nous ici.
21:08 Et c'est un message qui sera assez fort, je pense, à passer à tous les militaires
21:12 qui ont besoin de se surpasser eux-mêmes
21:15 et pas forcément de faire la compétition avec leurs voisins.
21:18 A Brive-la-Gaillard, en Corrèze, la compétition sera bien présente.
21:26 Près de 200 athlètes représentant 21 nations
21:29 se sont donnés rendez-vous pour un choc sportif de haut niveau.
21:33 Je déclare ouvert les 24e championnats de montée militaire
21:39 de triathlon de Brive-la-Gaillard.
21:42 Sur le papier, l'équipe militaire tricolore fait partie des favorites,
21:46 un statut que les Français vont chacun devoir assumer sur les différentes épreuves.
21:51 Dans la catégorie élite, les concurrents vont s'affronter sur un format olympique.
21:56 En entrée, 1 500 m de natation dans une eau à 16 degrés
22:00 vient ensuite le plat de résistance avec 40 km de vélo
22:04 et en dessert, 10 km de course à pied.
22:07 Ce sont les filles qui ouvrent les hostilités.
22:11 5 Françaises sont sur les rangs, dont 2 sœurs et 2 membres de l'armée de champions,
22:15 le maréchal des logis-chefs Audrey Merle et le sergent Sandra Dodé.
22:20 Rapidement, la Française Mathilde Gauthier
22:27 prend les rênes de la course et sort en tête de chaque épreuve.
22:31 Derrière, la compétition est rude,
22:40 impériale, et seule en tête, le soldat Mathilde Gauthier s'impose en 2h12 et 53 secondes,
22:50 juste devant Audrey et Sandra, qui viennent compléter le podium
22:54 après une incroyable remontada.
22:57 Après le triomphe des filles, c'est au tour des garçons de s'expliquer.
23:21 Et à ce jeu-là, le maréchal des logis Lecor est plutôt doué.
23:25 Champion du monde longue distance 2022 et sportif de haut niveau de la défense depuis une décennie,
23:30 il compte bien entraîner ses frères d'armes dans son sillage.
23:34 Dès la sortie d'eau, les Français sont aux avant-postes.
23:39 A la 2ème transition, 4 tricolores font partie du groupe de tête.
23:48 A pied, Pierre Lecor rattrape son léger retard et finit la course aux côtés de son compatriote,
23:54 le soldat Nathan Lefman, avant de faire la différence avec 15 secondes d'avance.
23:59 Une course quasi parfaite.
24:01 "Pierre, il est très très intelligent dans sa gestion de course et de la lecture de course.
24:09 C'est-à-dire qu'au niveau stratégique, il sait très bien comment faire la course,
24:15 au niveau stratégique, il sait très bien le moment où il faut attaquer,
24:19 le moment où il faut essayer de se reposer.
24:22 Il analyse très très bien et c'est un très gros point fort."
24:25 "C'est un athlète que j'admire, à la fois pour sa force mentale, psychique,
24:30 son exceptionnalité physique, son élégance, son humilité.
24:35 Et puis c'est un vrai Ironman militaire, c'est un vrai soldat."
24:38 Le lendemain, les jambes sont encore lourdes.
24:41 Pas assez pour entamer la détermination des relayeurs français.
24:45 Nathan ouvre le bal avec des Hongrois et des Suisses prêts à en découdre.
24:50 Après Célia, vient le tour de Pierre.
24:53 "Pierre Lecorp, pour l'instant, on est exactement à 35 secondes sur les Suisses,
25:01 donc c'est eux qui nous inquiètent le plus.
25:03 Pierre va se retrouver à être tout seul, à faire le vélo.
25:07 On va faire un mano-mano avec les Suisses et après on verra sur la suite."
25:11 "Le couteau entre les dents, allez, tu vas la chercher !
25:16 Tu vas la chercher ! Tu vas la chercher !
25:20 Et c'est bon !"
25:22 Et à la fin, c'est toujours la France qui gagne.
25:29 Dans cette course comme au quotidien,
25:31 les 4 chercheurs d'or n'ont pu s'appuyer sur leur solide famille militaire.
25:35 "C'est un soutien sans faille.
25:38 Je ne le dis pas souvent, mais vu que j'ai l'occasion de le faire maintenant,
25:42 ça fait maintenant 3 ans que je suis remise de la maladie de Lyme.
25:46 L'armée ne m'a pas lâchée pendant les 4 ans où j'étais au fond du trou,
25:49 alors que j'ai perdu énormément de mes sponsors.
25:52 C'est aussi grâce à eux que j'ai pu revenir à ce niveau. Je les remercie."
25:56 En organisant ce championnat, la France assume son statut de pilier
26:00 au sein du Conseil international du sport militaire, mais pas seulement.
26:04 "Je suis satisfait aussi parce que ces épreuves ont permis à nos champions
26:10 de s'entraîner, peut-être pas au plus haut niveau, mais à un très très bon niveau,
26:16 en vue aussi pour eux, à titre français, de préparer les échéances de Paris dans un an."
26:22 "L'idée c'est d'identifier à chaque fois ce qui n'a pas marché et ce qui a marché,
26:25 et puis d'avancer comme ça pour essayer d'arriver vers une course plus ou moins parfaite
26:29 le jour où on l'attendra.
26:31 C'est comme ça qu'on avance, et clairement c'est des passages importants
26:35 et même obligatoires pour progresser."
26:37 Pour Audrey, Sandra et Pierre, Brive est une première étape.
26:42 Ils devront encore avaler de très nombreux kilomètres à la nage, en vélo ou à pied,
26:46 afin d'atteindre Paris en 2024.
26:49 "Un grand bravo à toute l'équipe de France parce qu'on n'a rien lâché,
26:54 et c'était un superbe événement.
26:59 On part avec des très beaux souvenirs."
27:02 Les athlètes que nous avons rencontrés rêvent tous de marquer l'histoire de leur sport.
27:10 En intégrant l'armée de champions, ils ont rejoint un groupe soudé
27:13 autour d'un même objectif olympique.
27:15 Un projet fou, le projet d'une vie.
27:18 (musique)

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