Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans ce soir info.
00:00:06 Vous entendez actuellement Jane Birkin, la femme aux mille vies, actrice, chanteuse,
00:00:13 réalisatrice, icône de mode qui est donc morte chez elle à 76 ans.
00:00:20 On y reviendra bien évidemment en long, en large dans cette émission.
00:00:27 Allez, l'actualité c'est avec vous Isabelle Puboulot.
00:00:32 Bonsoir chère Isabelle, pardonnez-moi.
00:00:34 Il est 21h56 donc, Jane Birkin qui a été retrouvée sans vie à son domicile parisien.
00:00:41 Rue de la place exactement, cher Vincent, dans le 6e arrondissement de Paris où les
00:00:47 filles de l'artiste franco-britannique ont été aperçues.
00:00:51 Vous allez le voir, Charlotte Gainsbourg que Jane Birkin a eue avec Serge Gainsbourg,
00:00:56 chanteur bien sûr, en 1971.
00:00:59 Et puis vous apercevrez également sa demi-soeur Lou Doyon, fille du cinéaste Jacques Doyon,
00:01:06 née en 1982.
00:01:07 Les hommages ne se sont pas faits attendre, plusieurs personnes se sont spontanément
00:01:12 rendues devant l'ancien domicile de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil dans le 7e arrondissement
00:01:17 de Paris.
00:01:18 Il restait intact depuis la mort du chanteur en 1991.
00:01:22 Sa fille, Charlotte Gainsbourg, avait annoncé l'ouverture au public de la maison le 20
00:01:27 septembre.
00:01:28 Ainsi qu'un musée, Jane Birkin, muse de Serge Gainsbourg, a su gagner le cœur des
00:01:33 français.
00:01:34 L'annonce de son décès ne vous a pas laissé insensible.
00:01:37 C'est vraiment quelqu'un qui a percé tout le monde, ses idées, ses fantaisies,
00:01:45 son esprit de jeune fille, tout ça.
00:01:47 C'est vraiment quelque chose qui est, c'est une étoile qui est éteinte.
00:01:49 C'est elle qui a prolongé la mémoire de Serge Gainsbourg, dans ses interprétations
00:01:55 bien sûr.
00:01:56 Donc même si ce n'était pas une chanteuse confirmée, c'était très très touchant
00:02:03 de l'entendre et de l'avoir interprété les chansons de Serge Gainsbourg.
00:02:08 Quand j'ai vu le concert de Charlotte Gainsbourg à la Philharmonie, elle était là, j'ai
00:02:14 un besoin de les connaître depuis toujours, j'ai lu sa biographie.
00:02:17 Il s'avère que j'aime beaucoup, j'allais dire, toute cette famille et ça me fait
00:02:21 de la peine.
00:02:22 C'est très triste, c'est toute mon histoire, c'est une histoire commune, c'est une
00:02:29 mémoire commune, c'est des émotions, c'est des événements de vie.
00:02:34 Dans le reste de l'actualité demain, la Première ministre tiendra un comité interministériel
00:02:39 sur la sécurité routière.
00:02:40 Elisabeth Borne annoncera un changement à haute valeur symbolique, selon Matignon.
00:02:44 Oui, la création d'une qualification d'homicide routier, mais sans alourdissement des peines
00:02:50 encourues.
00:02:51 Actuellement, lorsqu'un conducteur cause la mort d'une personne, même sous l'emprise
00:02:55 de l'alcool ou de stupéfiants, l'acte est qualifié d'homicide involontaire, un
00:02:59 terme inacceptable pour les proches de victimes d'accidents de la route.
00:03:03 Dans le Tarn, plusieurs milliers de pommiers ont été saccagés dans la nuit de jeudi
00:03:07 à vendredi.
00:03:08 L'agriculteur du Verger est en conflit avec des organisations écologistes, mais aucune
00:03:14 revendication n'a été formulée.
00:03:15 Le parquet de Castres a ouvert une enquête pour dégradation en réunion.
00:03:19 Le récit d'Axel Rébeau.
00:03:21 Trois hectares ravagés en quelques heures.
00:03:25 Dans la nuit du 13 au 14 juillet dans le Tarn, près de 7500 pommiers ont été méticuleusement
00:03:29 tranchés.
00:03:30 Pour le propriétaire, toujours sous le choc, les dégâts sont énormes.
00:03:33 C'est effectivement trois mois de travail de l'ensemble de nos équipes.
00:03:36 Trois hectares, 7500 pommiers, ça fait 7,5 km de rangées à faire.
00:03:40 Donc, ce n'est pas une personne toute seule pour s'amuser un soir.
00:03:43 Selon le maire Bernard Carayon, cela ne fait aucun doute.
00:03:46 Les malfaiteurs étaient nombreux et organisés.
00:03:48 C'est une opération commando qui a été montée il y a deux nuits.
00:03:53 Ça ne peut pas s'expliquer autrement.
00:03:54 Il a dû y avoir une dizaine ou une vingtaine de militants écologistes radicaux.
00:03:59 Une opération qui est très vengereuse et qui va se développer en France.
00:04:03 Aucun mouvement n'a pour l'heure revendiqué cette opération.
00:04:05 Le parquet de Castres a lui ouvert une enquête pour dégradation en réunion.
00:04:09 Dans les Alpes de Haute-Provence, plus d'une semaine après la disparition d'Emile,
00:04:13 les enquêteurs se penchent désormais sur les éléments glanés sur le terrain.
00:04:17 Pour regrouper toutes les analyses,
00:04:19 il bénéficie de l'aide du logiciel Anacrim les explications de Maxime Lavandier.
00:04:26 C'est un logiciel régulièrement utilisé dans les enquêtes criminelles.
00:04:30 De son nom Anacrim, il permet dans un premier temps
00:04:33 de regrouper l'ensemble des éléments récoltés.
00:04:36 Quand on a une affaire très longue, on a des enquêteurs au bout de 10-15 ans
00:04:39 qui ne sont pas les mêmes que ceux du début.
00:04:41 Ils ont besoin de trouver dans la machine,
00:04:43 plutôt que de retourner des tonnes de papier,
00:04:46 les éléments qui ont pu être intéressants.
00:04:48 La couleur d'une voiture, l'heure d'arrivée d'un témoin.
00:04:51 Disposant d'une intelligence augmentée, Anacrim peut ensuite analyser ces données
00:04:55 et relever les incohérences de certaines versions ou des éléments rapportés.
00:04:59 Un logiciel qui va permettre également de faire des frises chronologiques,
00:05:03 c'est-à-dire un déroulé du temps.
00:05:05 Dans l'affaire de l'enlèvement, par exemple,
00:05:07 les grands-parents disent que le petit a disparu à 17h30.
00:05:10 Imaginons qu'un témoin l'ait vu à 17h15,
00:05:13 on va se rendre compte qu'il y a eu une erreur.
00:05:15 Cependant, pour tirer le maximum du logiciel, il faut bien l'alimenter.
00:05:19 Il faut lui donner à manger un maximum de données.
00:05:22 Donc les analystes sont parfaitement formés à ça.
00:05:25 Tout ce qui peut avoir un intérêt matériel,
00:05:28 tout ce qui à un moment donné peut faire l'objet d'un recoupement,
00:05:31 d'une comparaison, doit être rentré dans la mâchette.
00:05:33 Le logiciel Anacrim a déjà fait ses preuves,
00:05:36 notamment pour l'affaire du petit Grégory
00:05:38 ou encore de celle de Nordal-Lelandais pour le meurtre d'Arthur Noyer.
00:05:42 Dans le sud-est de la France, l'épisode de chaleur persiste encore.
00:05:46 Les Alpes-Maritimes sont encore placées en vigilance orange canicule.
00:05:51 La Corse, les Bouches-du-René et le Vauclu sont en vigilance jaune.
00:05:54 Météo France rappelle que cet épisode caniculaire n'est pas exceptionnel pour la saison,
00:05:59 mais que sa persistance nécessite une vigilance particulière.
00:06:02 Dans le même temps, l'est de la France et plus largement l'Europe suffoquent,
00:06:06 mais le reste du monde aussi est concerné par ces vagues de chaleur.
00:06:10 Des températures records inquiètes dans l'hémisphère nord,
00:06:13 notamment aux États-Unis, en Californie.
00:06:16 On voit cela avec Soumaya Labidi.
00:06:18 La vallée de la mort n'a jamais si bien porté son nom.
00:06:24 Certes, il s'agit de l'un des endroits les plus chauds de la planète en été,
00:06:28 mais ici le mercure a déjà franchi les 54 degrés.
00:06:33 Deux degrés de plus et le record historique de juillet 1913 sera égalisé.
00:06:39 Le record officiel est de 56 degrés, c'était en 1913,
00:06:43 mais nous n'avons pas atteint 56 degrés ici, dans la vallée de la mort, depuis plus de 100 ans.
00:06:49 Une chaleur écrasante qui a pris de court les touristes.
00:06:55 "Respirer, je pense que c'est la première chose qui me vient à l'esprit.
00:06:58 Il fait si chaud qu'on se déshydrate très vite, et puis la sueur.
00:07:02 Nous ne sommes pas habitués à la sueur au Danemark."
00:07:04 Une vague de chaleur qui, plus au sud, fait suffoquer les animaux de ce zoo de Ciudad Juarez.
00:07:16 Ce tigre déshydraté, comme tous les animaux ici, est sous haute surveillance.
00:07:22 "Il y a des personnes en charge de chaque zone,
00:07:28 et elles nous signalent chaque fois qu'un animal boit trop d'eau,
00:07:30 ou si l'animal se sent nerveux, ou souffre d'une conséquence de la chaleur."
00:07:34 Les écoles sont désertes pour éviter aux enfants de parcourir de longues distances sous un soleil de plomb.
00:07:44 Au nord, les méga-feux au Canada continuent de ravager une partie du pays,
00:07:50 attisés par des vents violents et de fortes températures.
00:07:53 Plus de 10 millions d'hectares sont déjà partis en fumée.
00:07:57 Vous venez de le voir, les incendies font rage au Canada,
00:08:00 mais aussi sur l'île espagnole de La Palma, au Canary.
00:08:03 "Un feu a ravagé 5000 hectares de terrain ce week-end.
00:08:07 4000 personnes ont dû être évacuées, selon les autorités.
00:08:10 L'agence météorologique espagnole a émis une alerte orange pour demain,
00:08:14 mettant en garde contre des températures de 38 à 42 degrés
00:08:19 sur des vastes zones de la péninsule et au Balear.
00:08:22 Une alerte rouge sur des zones de l'Andalousie."
00:08:26 La Corée du Sud, toujours en pleine mousson d'été.
00:08:28 Au moins 37 personnes sont décédées dans des inondations et des glissements de terrain.
00:08:33 "9 autres sont portées disparues.
00:08:35 Les secouristes sont toujours à pied d'œuvre pour retrouver des personnes piégées
00:08:39 dans un tunnel souterrain inondé.
00:08:41 Plus d'une dizaine de voitures sont restées coincées hier matin.
00:08:45 Le tunnel, long de 430 mètres, a été submergé après une crue soudaine."
00:08:51 Sur les 6 premiers mois de l'année, près de 300 enfants sont morts
00:08:54 en traversant la Méditerranée.
00:08:56 Ce chiffre est terrible.
00:08:57 Chiffre d'ailleurs en très forte hausse.
00:08:58 C'est un communiqué cette semaine de l'ONU.
00:09:01 "Au large des Canaries, les sauveteurs espagnols ont indiqué avoir sauvé
00:09:06 plus de 80 migrants à bord d'un bateau.
00:09:08 Des hommes, des femmes et des enfants en provenance du Sénégal.
00:09:12 La traversée depuis le pays vers le sud de l'Europe
00:09:14 est l'une des plus dangereuses."
00:09:16 Nathalie Banez.
00:09:17 Dans l'espoir d'une nouvelle vie, les départs pour l'archipel espagnol
00:09:24 ont repris depuis plusieurs semaines au Sénégal.
00:09:26 Une traversée longue et dangereuse à bord d'une pirogue
00:09:29 où des centaines de Sénégalais tentent leur chance.
00:09:32 "À cette époque, en 2020, chacun savait qu'ici,
00:09:34 c'était très difficile à cause du coronavirus.
00:09:37 Personne n'avait de travail.
00:09:38 Il fallait partir.
00:09:39 Tout le monde parlait d'Espagne, Espagne, Espagne.
00:09:42 C'est ce qui nous a poussés à partir."
00:09:44 Deux bateaux de migrants partis récemment de Hambourg,
00:09:48 à 80 kilomètres au sud de Dakar, auraient disparu en mer.
00:09:52 "Je ne ressens rien.
00:09:54 Je partage la douleur avec les familles qui ont perdu quelqu'un.
00:09:57 Quand tu es pêcheur, tu n'as plus peur.
00:09:59 Quand tu vois des accidents qui se passent en mer, tu n'as pas peur.
00:10:02 Tu es né ici, tu as grandi ici, ça ne peut pas te faire peur."
00:10:06 Une traversée risquée pour changer de vie.
00:10:09 Ce jeudi, sur la plage de l'île de Ténérife,
00:10:12 41 migrants sénégalais sont arrivés après huit jours de traversée.
00:10:16 Déshydratés, ils ont été rapidement pris en charge par les secours.
00:10:19 Trois d'entre eux ont été hospitalisés.
00:10:22 Le sud du Sénégal est l'un des principaux points de départ vers l'Europe,
00:10:25 notamment pour les îles Canaries, avec près de 1500 kilomètres de traversée.
00:10:30 Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur,
00:10:33 plus de 12 704 migrants sont arrivés clandestinement en Espagne,
00:10:37 dont une majorité aux Canaries.
00:10:40 "Je t'entends Isabel."
00:10:41 "Faut le dire ça, faut le dire au micro.
00:10:44 Tu ne le fais pas du tout."
00:10:45 "Alors non."
00:10:46 "Je t'aime, je t'aime, oui je t'aime."
00:10:58 "Moi non plus."
00:11:03 "Rends-moi un amour."
00:11:07 "Comme la vague, y'a un résolu."
00:11:14 "Je vais, je veux et je viens."
00:11:21 C'est donc ce duo légendaire désormais, Serge Gainsbourg et Jane Birkin.
00:11:26 Jane Birkin qui a été retrouvée morte à son domicile aujourd'hui,
00:11:32 morte à 66 ans chez elle.
00:11:34 C'était une artiste complète, chanteuse, actrice, réalisatrice.
00:11:38 Et donc, vous voyez le clip et vous entendez cette chanson.
00:11:41 "Je t'aime, moi non plus", l'une de ses chansons les plus connues en duo
00:11:45 avec Serge Gainsbourg avec qui elle a partagé sa vie une dizaine d'années environ.
00:11:52 Isabel Piboulot, je vous remercie pour le journal.
00:11:55 Merci beaucoup.
00:11:55 C'était un petit mot sur Jane Birkin peut-être ?
00:11:58 Ah bah écoutez, moi je suis de 95, mais elle a marqué plus d'une génération
00:12:03 puisque je suis partie des plus jeunes entre guillemets.
00:12:05 Mais par exemple, pour citer une autre chanson que "Je t'aime, moi non plus",
00:12:09 moi j'ai ce souvenir de sortie scolaire par mauvais temps
00:12:15 où on se retrouvait à chanter "La gadoue" des Pessima Clark,
00:12:18 mais qu'elle a également reprise parce que c'était une excellente interprète.
00:12:21 Donc voilà, elle a traversé les générations,
00:12:25 outre la musique, le cinéma, la mode aussi.
00:12:28 Elle a quand même un nom, un sac à main à son nom,
00:12:34 d'une marque très, très connue.
00:12:35 Et voilà, c'est l'impact de Jane Birkin à travers ces générations.
00:12:41 Merci, chère Isabel.
00:12:42 On vous retrouve un petit peu plus tard pour l'essentiel de l'actualité.
00:12:46 Ce soir, pour Soir Info, je suis accompagné de Jean-Michel Fauvergne.
00:12:49 Bonsoir, cher Jean-Michel.
00:12:51 On dit qu'il est un chef du Red.
00:12:52 Joseph Touvenel, bonsoir.
00:12:53 Merci d'être avec nous.
00:12:54 Directeur de la rédaction de Capital Social, pardonnez-moi, et Juan Barillo.
00:12:58 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:12:59 Vous êtes essayiste et auteur de "Moi, Omega".
00:13:03 Je ne sais pas si on peut le voir.
00:13:04 Voilà, auteur de ce roman, "Moi, Omega".
00:13:07 Jane Birkin est donc morte aujourd'hui.
00:13:11 Effectivement, Isabel le disait, elle a traversé les générations.
00:13:15 Et Juan Barillo, vous faites partie des plus jeunes aussi autour de ce plateau.
00:13:20 Un mot peut-être sur Jane Birkin ?
00:13:22 Oui, je suis moi-même de 95.
00:13:24 Et c'est vrai qu'on est tous autour de cette table, d'ailleurs, de 95.
00:13:28 Et on a tous entendu parler de Jane Birkin.
00:13:31 Et ce qui est assez frappant de voir, c'est que rarement une personnalité,
00:13:34 surtout dans le milieu du showbiz, fait autant l'unanimité
00:13:37 et recueille autant de témoignages d'amour.
00:13:40 Parce que autour d'elle, elle était tellement bienveillante.
00:13:43 Elle était tellement...
00:13:44 Elle allait vers les autres.
00:13:45 Elle était tout le temps chaleureuse.
00:13:46 Elle voulait rendre service.
00:13:47 Elle était très engagée aussi.
00:13:48 Et donc, mon prochain roman va porter sur l'histoire du conservatoire russe
00:13:53 Serge Rachmaninoff de Paris.
00:13:55 Et vous le savez peut-être, elle a été étudiante
00:13:59 dans ce conservatoire.
00:14:01 Et c'est là qu'elle a appris le piano à l'âge de 46 ans.
00:14:05 Elle a commencé à prendre des cours à l'âge de 46 ans là-bas.
00:14:08 C'est là où Serge Gainsbourg, lui-même, jouait effectivement
00:14:14 dans la cantine russe de la musique tzigane quand il était jeune.
00:14:18 Et elle a eu envie...
00:14:19 Donc, elle était déjà grand-mère à l'âge de 46 ans.
00:14:22 En l'année scolaire 1992-1993,
00:14:25 elle a eu envie de prendre des cours de piano
00:14:28 et de reprendre des cours de solfège.
00:14:30 Elle a dit "je vais commencer à un niveau très bas"
00:14:32 puisqu'elle était avec les 3 à 6 ans.
00:14:34 Mais elle n'avait pas peur.
00:14:35 Elle arrivait avec son petit-fils dans les cours de solfège.
00:14:39 Elle arrivait avec son gros chien, avec son panier plein de vêtements.
00:14:45 Et elle s'asseyait comme ça très simplement.
00:14:47 Et j'ai rencontré ses deux professeurs, son professeur de piano,
00:14:51 enfin, sa professeure de piano, parce que c'est une dame,
00:14:53 et sa professeure de solfège qui m'ont raconté des anecdotes sur sa vie.
00:14:57 J'ai moi-même essayé de la rencontrer il y a 3 à 6 mois.
00:15:00 Mais ses proches m'ont fait savoir qu'elle n'était déjà plus en état
00:15:03 de répondre à mes questions.
00:15:05 Mais en tout cas, on est tous affligés de cette disparition
00:15:08 puisque rarement une personnalité aura suscité autant d'émotions
00:15:13 et vraiment tout le monde l'aimait.
00:15:14 - Joseph Tournel.
00:15:15 - Elle correspond bien à une époque.
00:15:18 Alors moi, c'est une partie de ma jeunesse,
00:15:20 même si elle est plus âgée que moi.
00:15:21 Elle avait 20 ans en 67, donc on voit très bien.
00:15:24 Mais c'est vrai parce que d'abord, elle était très jolie.
00:15:26 On voit la photo en arrière-plan, elle était très belle.
00:15:28 Donc moi, je ne peux être que sensible à sa beauté.
00:15:32 Elle correspond à une période qu'on nous dit d'insouciance,
00:15:34 de légèreté, de frivolité.
00:15:37 Et en fait, quand on regarde le titre d'un certain nombre de ses chansons,
00:15:40 ce n'est pas ça du tout.
00:15:41 Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve.
00:15:45 En rire de peur d'être obligé d'en pleurer.
00:15:47 Et en fait, on s'aperçoit que sous cette ambiance,
00:15:49 après 68 heures de fêtes, etc., il y avait beaucoup de désespérance.
00:15:53 C'est ça qui est intéressant dans sa carrière et dans ses chansons,
00:15:57 où il y a des textes qui sont beaucoup plus profonds qu'on peut le penser.
00:16:00 Alors il y a la gadoue, évidemment, avec des textes plus simples,
00:16:02 mais il y a des très, très beaux textes.
00:16:05 Jean-Michel Fauvergue.
00:16:07 Vous qui êtes né en 95, on le rappelle.
00:16:09 Oui, oui, il ne faut pas le rappeler souvent.
00:16:13 Non, non, mais c'est Jeanne Birkin.
00:16:16 Elle a eu plusieurs vies, en réalité, on l'a dit.
00:16:20 Elle est chanteuse, actrice.
00:16:23 C'était la muse de Gainsbourg.
00:16:25 Elle a fait du théâtre et elle a été réalisatrice.
00:16:31 Et elle s'est investie aussi dans des causes importantes,
00:16:35 comme en particulier dans Les Enfoirés.
00:16:38 Et en fait, c'est une femme.
00:16:43 Alors, sur les photos qu'on a derrière nous, elle a un visage parfait.
00:16:50 Elle est très belle.
00:16:51 Mais moi, ce qui me plaît et ce qui me frappe à chaque fois,
00:16:56 c'est que dans les trois quarts des photos qu'on voit,
00:16:58 elle sourit tout le temps et elle a un sourire lumineux absolument resplendissant.
00:17:06 Fuir le bonheur de peur qui ne se sauve, c'est une de mes chansons préférées.
00:17:12 Et je la trouve sympa, cette chanson, parce qu'elle mélange à la fois
00:17:17 dans le refrain le français et l'anglais.
00:17:21 Elle fait un vieux mélange de franglais super sympathique
00:17:24 avec cet accent sympathique qu'elle avait.
00:17:27 Et véritablement, on s'aperçoit aussi au cours de sa vie
00:17:31 que c'est une femme très profonde, pas du tout l'image qu'elle avait au départ,
00:17:37 c'est-à-dire cette image de junkie, de nouvelle vague, d'érotisme puissant.
00:17:45 Mais c'est une femme très profonde qui a été d'ailleurs marquée par plusieurs drames,
00:17:53 en particulier sur une de ses filles.
00:17:55 Et c'est tout ça, Jeanne Birkin, en réalité.
00:18:00 Qui était-elle exactement ? On voit cela avec Karine Bouteloup.
00:18:03 Elle est loin d'être n'importe qui.
00:18:14 En plus de 60 ans de carrière, la plus française des Anglaises
00:18:18 a prouvé qu'elle savait tout faire.
00:18:20 Actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice,
00:18:24 Jeanne Birkin est avant tout une artiste engagée.
00:18:27 Les droits fondamentaux de l'homme sont bafoués en Berménie,
00:18:30 mais depuis 20 ans, et depuis 20 ans, on troque avec la Berménie.
00:18:35 Il faut que le boycott soit total.
00:18:37 Une femme entière éprouvée par la vie, qui en 91 perd son Pygmalion,
00:18:42 Serge Gainsbourg, puis son père, dans la même semaine.
00:18:46 Je pense que les gens se débrouillent avec ce qu'ils peuvent
00:18:48 pour supporter la mort, qui est une chose bien difficile.
00:18:52 C'est le manque de la personne.
00:18:54 Pour ça, on ne peut rien, pour le manque de la personne.
00:18:57 Donc on y sait comme on peut.
00:18:59 Tout comme le manque de sa fille aînée, Kate Barry,
00:19:01 née d'un premier mariage avec le compositeur John Barry,
00:19:05 qui s'est donné la mort en 2013, et qu'elle comble comme elle peut,
00:19:09 comme lorsqu'elle découvre une exposition photo posthume.
00:19:12 Elle connaissait mes trucs.
00:19:14 Pas de sourire par là, en regardant dans le bag.
00:19:20 Non, elle voulait face caméra, ce qui me terrorise toujours.
00:19:26 C'est à la fin des années 60 qu'elle capture le cœur de Serge Gainsbourg,
00:19:40 rencontré sur le tournage du film "Slogans",
00:19:43 et qui lui écrira ses plus grands tubes, même après leur rupture.
00:19:47 J'avais rendu compte qu'il m'avait donné des sentiments
00:19:55 que peut-être il se refusait d'exprimer.
00:19:58 Par là, il m'a donné parmi les plus belles et les plus jolies chansons qu'il a écrites.
00:20:03 Il a aussi fait d'elle une mère pour la seconde fois,
00:20:06 en accueillant Charlotte en 1971.
00:20:10 C'est d'ailleurs avec elle, à l'occasion du documentaire "Jane par Charlotte",
00:20:14 que mère et fille retournent dans la maison de Gainsbourg
00:20:18 pour la première fois depuis 30 ans.
00:20:20 Je me sentais très privilégiée d'être dans ta présence.
00:20:23 Si ce n'est pas banal, alors...
00:20:25 Oh, ça commence bien.
00:20:28 Je peux vous donner une carte postale.
00:20:30 Une vingtaine d'albums, une pléiade de films avec les plus grands,
00:20:34 un sac de luxe à son nom.
00:20:36 Et pourtant, Jane reste d'un naturel époustouflant.
00:20:40 C'est exactement cette chemise.
00:20:42 C'est un peu en pensant à "La fille prodigue"
00:20:44 et les films de Jacques Doyon que je l'ai mis aujourd'hui.
00:20:48 Et comme mes pantalons, les très larges,
00:20:51 que je porte tout le temps, qui tombent un peu,
00:20:53 j'étais obligée de mettre dans les machines à laver avant de venir vous voir.
00:20:56 Ils ne sont pas secs.
00:20:57 Et parce que les chiens ont pissé dessus.
00:20:59 Un succès incontestable depuis plus de 50 ans.
00:21:03 Un succès dont elle s'amuse à dire
00:21:05 que c'est assez unique d'être aussi connue en France
00:21:09 et pas connue du tout en Angleterre, son pays natal.
00:21:13 - Joseph Touvenel, vous nous disiez tout à l'heure que...
00:21:18 Bon, elle a fait votre jeunesse, Jane Birkin.
00:21:22 C'était... Est-ce qu'on peut la considérer comme...
00:21:25 Ça a été une icône des 70's ?
00:21:28 - Alors, ça dépend. Moi, je n'ai jamais été amoureux des artistes.
00:21:33 L'image qu'on nous donne, les artistes qu'il faut suivre...
00:21:37 Non, ça a été, par contre, qu'un de qu'un.
00:21:39 D'abord, il y avait la musique avec Gainsbourg.
00:21:40 Donc Gainsbourg était un musicien hors pair.
00:21:43 Les chansons avec Zimbourg, oui, j'ai beaucoup aimé.
00:21:45 Oui, ses albums, on parlait tout à l'heure...
00:21:48 C'est toute la différence, par exemple, entre l'érotisme et la pornographie.
00:21:51 Quand elle chante les deux sous-chics, c'est très beau.
00:21:55 C'est de l'érotisme, ce n'est pas de la pornographie.
00:21:56 Donc ça, c'était des choses...
00:21:59 Après, je suis plutôt les années 70, dans la jeunesse.
00:22:05 C'était aussi...
00:22:06 Voilà, c'était des images qui nous entraînaient.
00:22:08 Avec de très beaux disques, on se retrouvait en copains à les écouter,
00:22:13 à les chanter, etc.
00:22:14 Donc, comme tous ces artistes qu'ont fait des générations,
00:22:17 quand ils s'en vont, quand ils décèdent, on a une certaine tristesse
00:22:20 et puis on a une nostalgie, ce qui est normal.
00:22:23 D'autres jeunes générations, mes fils, si je leur parle de Jen Birkin,
00:22:27 ils vont me regarder en disant "Oui, il doit y avoir quelques CD à la maison,
00:22:30 mais sans plus".
00:22:31 - Je vous propose d'écouter Félipe Labrault sur cette collaboration
00:22:36 qu'il a eue avec les deux.
00:22:37 Regardez.
00:22:38 - Effectivement, Serge, qui était un ami avec qui j'avais déjà des relations,
00:22:45 pas professionnelles, mais un peu, me demande un soir
00:22:48 "Est-ce que tu peux écrire une dizaine de chansons pour Jane ?"
00:22:51 Je lui dis "Faut que tu plaisantes, tu es le meilleur parolier du monde,
00:22:53 c'est pas à moi d'écrire, mais si, si, j'ai la musique,
00:22:57 tu fais les paroles et me donne une dizaine de titres".
00:22:59 Et en trois semaines, on a fait cet album,
00:23:02 dont le titre principal, comme vous le savez, est "Lolita".
00:23:05 "Lolita Go Home", que Jane a interprété avec huit ou neuf autres titres.
00:23:10 Donc, ça a été effectivement un moment de collaboration délicieux
00:23:13 où je me suis rendu compte de ce que je savais déjà,
00:23:16 parce que je connaissais bien Jane et Serge,
00:23:18 à quel point elle était délicate, professionnelle,
00:23:22 drôle, intelligente, généreuse,
00:23:25 et comment Serge avait autant besoin d'elle qu'elle avait besoin de lui.
00:23:29 Ben écoutez, son patron c'était Serge, c'était pas moi,
00:23:32 moi je n'étais qu'un parolier,
00:23:33 donc je n'ai même pas eu à lui donner une seule indication.
00:23:37 Je suis simplement me retrouvé dans les studios où on enregistrait,
00:23:41 aux côtés de Serge, et je regardais Jane travailler,
00:23:44 mais c'était pas à moi de lui indiquer des choses.
00:23:46 D'ailleurs, elle avait une facilité à cette époque,
00:23:49 grâce à Serge sans doute, mais grâce à sa propre personnalité,
00:23:53 une facilité d'élocution, et les enregistrements en gros,
00:23:56 même si Serge était très méticuleux, très pointilleux,
00:23:59 ça ne durait pas très longtemps,
00:24:02 comme au cinéma quand un metteur en scène fait une seule prise
00:24:04 parce que l'acteur est formidable.
00:24:06 J'étais toujours frappé par l'importance qu'elle donnait à ses enfants,
00:24:10 à ses filles, celles qui malheureusement ont disparu,
00:24:12 et à Charlotte bien sûr.
00:24:14 Évidemment, la dimension de son amour pour Serge,
00:24:17 mais à quel point, d'une certaine manière, elle aussi,
00:24:20 elle l'influençait, autant qu'il l'influençait bien sûr.
00:24:23 C'était lui le grand artiste, mais c'est aussi une très grande artiste,
00:24:27 et par ailleurs une femme généreuse, drôle,
00:24:29 qui s'est impliquée dans beaucoup de choses,
00:24:31 qui a écrit, qui a une vraie carrière,
00:24:34 sa vie est un véritable roman.
00:24:36 Et je vous propose désormais d'écouter Paul Melun et Nathan Devers,
00:24:40 qui étaient mes invités dans Face à l'Info un petit peu plus tôt ce dimanche.
00:24:44 Nathan Devers qui réagit par rapport à la troisième vie de Jane Birkin,
00:24:47 c'est-à-dire après Serge Gainsbourg.
00:24:49 Écoutez.
00:24:50 Si on pouvait définir cette troisième vie de Birkin en quelques mots,
00:24:54 je dirais que c'est la liberté éprouvée et retrouvée.
00:24:57 Éprouvée parce que c'est une liberté difficile, parfois pour elle,
00:24:59 et retrouvée parce que c'est le lieu de toutes les inventivités.
00:25:02 Donc elle va avoir énormément de nouvelles collaborations musicales
00:25:05 avec Étienne Dao, des albums de reprise, des albums de chansons originales,
00:25:09 notamment un album qui s'appelle « Enfants d'hiver »,
00:25:11 qui est un album dont elle compose les paroles en français,
00:25:13 qui est autobiographique.
00:25:14 Sur le plan cinématographique, il y a « Jane Bee » par Agnès Vey,
00:25:16 donc sa collaboration avec Agnès Varda, qui est un film absolument génial.
00:25:20 Il y a aussi le film de Charles de Gainsbourg que je n'ai pas vu,
00:25:22 mais qui est en 2021, qui est aussi un film autobiographique.
00:25:27 Sur le plan intime, elle a de nouvelles histoires d'amour,
00:25:29 Jacques Doyon, Olivier Rollin, ses enfants, évidemment.
00:25:32 Et c'est là qu'elle va aussi affirmer un certain nombre d'engagements politiques.
00:25:35 Amnesty International, ce que je disais tout à l'heure,
00:25:37 mais Jane Birkin est allée aussi à Sarajevo, en plein pendant le siège.
00:25:41 Elle a passé sept jours et elle y est restée pour soutenir la population.
00:25:44 Et ensuite, elle va aussi prendre des engagements contre Jean-Marie Le Pen.
00:25:47 Et enfin, j'aimerais finir là-dessus,
00:25:49 elle a publié les deux volumes de son journal intime,
00:25:52 et qui est vraiment quelque chose d'extrêmement original,
00:25:56 parce que c'est très rare dans la vie, quelqu'un qui tient un journal
00:25:58 depuis sa toute petite enfance, jusqu'à ses derniers jours,
00:26:01 en tout cas jusqu'à sa maturité.
00:26:02 Une artiste assez singulière, assez extraordinaire,
00:26:05 qui avait, je crois que c'était le cas de ses icônes extraordinaires,
00:26:08 une forme, vous savez, de complexité.
00:26:10 C'était une artiste complète.
00:26:12 Et je trouve, vous allez dire que je suis peut-être un message
00:26:14 un peu conservateur, ou en tout cas nostalgique,
00:26:16 je trouve qu'on crève un peu de ne plus avoir d'artiste aussi complet.
00:26:21 Pour moi, Jane Birkin était tout à la fois une chanteuse, bien sûr,
00:26:23 mais aussi une poétesse, une actrice.
00:26:26 Une de mes chansons préférées, "Fuir le bonheur de peur qui ne se sauve",
00:26:29 c'est extraordinaire quand vous la détaillez,
00:26:31 vous avez vraiment, si vous parlez cette chanson,
00:26:34 si vous ne la chantez même pas,
00:26:35 vous ressentez, si vous voulez, une profonde dimension poétique.
00:26:39 Et ça, je vous avoue que c'est assez rare.
00:26:41 Et elle fait partie de ces artistes, il y en a eu d'autres.
00:26:44 Marie Laforêt chantait, jouait la comédie,
00:26:47 il y en a eu plein d'autres à cette époque-là.
00:26:48 Et je regarde toujours cette époque dans le rétroviseur
00:26:51 de certains films que j'adore, comme "La piscine",
00:26:54 emprunt d'une certaine forme de nostalgie.
00:26:56 Et je trouve qu'effectivement, l'hommage de Nathan
00:26:58 montrait bien, à travers ses différentes facettes,
00:27:01 ce qu'est l'éidoscope, une artiste complète,
00:27:04 dont on a beaucoup parlé des engagements,
00:27:05 dont on a beaucoup parlé de la relation avec Serge Gainsbourg,
00:27:08 mais qui, je pense, va bien au-delà de ces...
00:27:10 C'est prêt à penser, finalement, à sa vie extraordinaire.
00:27:13 Elle va plus loin que ça.
00:27:15 Allez, vous restez bien sur CNews dans ce soir Info.
00:27:17 On revient dans quelques toutes petites minutes.
00:27:19 À tout de suite.
00:27:19 (Musique)
00:27:27 Ex-femme de sixties, petite baby doll
00:27:33 Comment tu danses si bien le rock'n'roll
00:27:40 Ex-femme de sixties, où sont tes années folles
00:27:46 Que sont devenues toutes tes idoles
00:27:52 Ex-femme des sixties, vous l'aurez reconnue autour de ce plateau, n'est-ce pas ?
00:27:57 Joseph Toonel, vous êtes un grand spécialiste de Jane Birkin.
00:28:00 Non, pas un grand spécialiste.
00:28:01 Non, on aura reconnu cette chanson écrite par Serge Gainsbourg,
00:28:06 me semble-t-il, interprétée par Jane Birkin,
00:28:10 qui est donc décédée à son domicile à l'âge de 76 ans.
00:28:15 Elle a été retrouvée aujourd'hui, Jane Birkin, chanteuse, actrice, réalisatrice,
00:28:20 icône de mode également.
00:28:21 Et toute la journée, beaucoup de personnes sont allées se recueillir
00:28:24 devant son domicile, écouter certains d'entre eux.
00:28:28 C'est notre patrimoine, c'est notre histoire, c'est notre culture.
00:28:32 Et c'était une femme libre.
00:28:34 Ça a été une femme assez merveilleuse.
00:28:36 Elle était chaleureuse, elle était simple.
00:28:39 Elle émise marée et tout ça.
00:28:42 Elle était chaubilleuse.
00:28:43 Mais pas ce que nous avons actuellement.
00:28:45 Pour l'incarner, toute ma jeunesse, on a le même âge.
00:28:48 Donc, c'est un monde qui s'en va.
00:28:53 Son sourire, son insouciance, sa légèreté, sa beauté aussi.
00:29:02 Erwann Barriot, vous vouliez ajouter quelque chose en tout début d'émission.
00:29:07 Je vous ai coupé parce qu'il fallait passer à la publicité.
00:29:10 Effectivement, Jane Birkin, c'est une icône,
00:29:11 mais c'est aussi une personne libre et très spontanée et très simple dans la vie.
00:29:15 Il se trouve qu'elle apparaîtra dans le livre que je vais sortir l'année prochaine
00:29:19 concernant le conservatoire Rachmaninov de Paris,
00:29:22 où elle a été élève pendant un an.
00:29:25 Il y a une anecdote, peut-être, qui résume assez bien sa personnalité.
00:29:28 C'est qu'elle invite à déjeuner dans la cantine du conservatoire ses deux professeurs,
00:29:32 son professeur de solfège et son professeur de piano.
00:29:34 Et comme ça, au cours de la conversation, elle dit "Allez, ce soir,
00:29:37 je vous invite au Théâtre des Champs-Elysées, voir la pièce avec Pierre Arditi".
00:29:41 C'était l'aide mémoire, la pièce de Jean-Claude Carrière.
00:29:43 Seulement, elle n'a pas de place dans son sac,
00:29:46 puisque Jane Birkin ne prévoyait pas.
00:29:48 Elle était tout le temps sur la spontanéité.
00:29:50 Et donc, ce qu'elle fait, c'est qu'elle prend deux serviettes en papier du restaurant.
00:29:54 Elle signe et dit "Tenez, vous rentrerez avec ça au Théâtre des Champs-Elysées".
00:29:58 Donc le soir, les deux professeurs arrivent,
00:29:59 se présentent dans ce théâtre guindé de l'avenue Montaigne
00:30:03 avec les deux serviettes en papier à moitié chiffonnées.
00:30:06 Et le guichetier sourit et dit "Ah, ça c'est bien Jane, ça".
00:30:11 Voilà une anecdote peut-être qui résume un petit peu le personnage.
00:30:15 - Mais c'est vrai que, alors, toute la journée,
00:30:18 on a eu beaucoup de spécialistes autour de ce plateau
00:30:21 et tous disent la même chose, c'était une personne ô combien sympathique,
00:30:25 empathique également, qui était vraiment gentille avec tout le monde,
00:30:29 littéralement tout le monde.
00:30:30 Vous vouliez rajouter quelque chose Jean-Michel Fauvergue ?
00:30:32 - Oui, moi, je voulais rajouter que c'est une femme qui a eu,
00:30:41 qui est née donc à Londres.
00:30:44 Son père était officier de marine.
00:30:47 Il a débarqué d'ailleurs, ou il a fait débarquer des résistants en Bretagne,
00:30:51 sur les côtes de Bretagne.
00:30:52 C'était un beau guerrier, son père.
00:30:56 Et elle a peut-être vécu en contradiction avec ça.
00:31:00 Et sa mère était une actrice, une actrice connue aussi.
00:31:04 Donc, elle avait déjà des gènes dans ce domaine-là.
00:31:07 Et puis, ce que je voulais dire aussi, qui moi, me semble important,
00:31:10 c'est que c'est donc une Anglaise qui a adopté la France.
00:31:16 Elle a pris la nationalité et la France l'a adoptée.
00:31:19 Et donc, on a une fusion extrême entre ses origines et entre toute sa carrière
00:31:25 qui s'est déroulée avec en particulier son homme de cœur, Serge Quingebourg.
00:31:32 C'est toute une carrière qui s'est déroulée en France.
00:31:36 Et c'est quelque chose qu'il faut signaler aujourd'hui, d'une manière générale.
00:31:40 C'est dans l'époque où l'on vit, c'est important de signaler qu'on arrive
00:31:45 à intégrer des artistes comme ça, que ces artistes arrivent à s'intégrer
00:31:49 dans notre culture, ce qui donne beaucoup d'espoir pour l'avenir.
00:31:53 - Pour tout ce qu'on décomplexe, à parler une langue étrangère en se disant
00:31:57 "mais j'ai un accent abominable", vous voyez, on peut venir à l'étranger,
00:32:02 elle a toujours conservé son accent.
00:32:03 En fait, ça a beaucoup de charme.
00:32:04 - On a adoré cet accent, bien sûr.
00:32:06 - C'est très français, ceci dit, d'avoir peur de parler anglais ou espagnol
00:32:13 par peur de l'accent.
00:32:14 - Les Anglais, c'est rare qu'ils parlent une autre langue étrangère,
00:32:16 alors que nous, on fait l'effort de le faire, comme Jacques Verking a fait.
00:32:19 Mais c'est vrai, il faut rappeler aussi...
00:32:20 - Parce que les Anglais n'ont pas forcément besoin,
00:32:22 parce que tout le monde parle anglais.
00:32:23 - C'est vrai que son père, ça a été marqué, sa vie, par la résistance, l'aide.
00:32:27 C'était bien de le rappeler, je trouve.
00:32:28 - Un gros personnage.
00:32:29 - Jeanne Verking, qui avait également, je crois, une résidence dans le Finistère,
00:32:32 en Bretagne, forcément, à Carantech.
00:32:34 Elle a bien raison, c'est un très bel endroit.
00:32:37 Vous y allez souvent ?
00:32:38 - Je n'y vais pas souvent, j'ai été moniteur de Colline Vacances à l'âge de 17 ans.
00:32:43 Donc comme je suis né en 1981, combien ? En 1995 ?
00:32:45 - 1995, oui, c'est ça.
00:32:46 C'était très récent, au final.
00:32:47 - Ce n'était pas assez, finalement.
00:32:48 - Effectivement.
00:32:49 - Vous voyez les souvenirs, j'allais dire, de Gilbert Montagné vis-à-vis de Jeanne Verking ?
00:32:55 Écoutez.
00:32:56 - Ça me fait à la fois, effectivement, de la peine et de la joie,
00:33:00 dans le sens où moi...
00:33:02 Vous savez, l'important pour moi, ce n'est pas ce que les gens représentent,
00:33:07 mais ce qu'ils sont.
00:33:09 Et Jeanne, bien que je ne la connaissais pas intimement,
00:33:13 la dernière fois qu'on s'est rencontrée, c'était dans un avion.
00:33:16 Je voyageais seule vers Montréal.
00:33:19 On était à l'avant de l'avion, tous les deux.
00:33:23 Et vous savez, quand on est non-voyant, quand on arrive à l'aéroport,
00:33:27 on doit attendre que tous les passagers sortent pour pouvoir sortir.
00:33:32 Mais moi, je ne voulais pas faire ça.
00:33:33 J'avais ma baguette magique, que j'appelle ma canne, c'est ma baguette magique.
00:33:37 Et donc, je me suis levé et j'allais sortir.
00:33:39 Et Jeanne m'a dit « Tu veux que j'arrive avec toi ? »
00:33:41 Je lui dis « Ben ouais, viens ! »
00:33:43 Et on est allé dans l'immigration au Canada.
00:33:47 Et puis, ils ont dit à Jeanne « Vous, vous allez au premier et Monsieur reste sur les chaussées. »
00:33:53 Alors j'aurais dit « Ben non, attendez, Jeanne, elle va rester avec moi. »
00:33:56 « Hey ! » Ils m'ont dit « T'écoutes donc pas à ce qu'on te dit, Jeanne doit monter au premier plancher. »
00:34:02 Et Jeanne était quelqu'un de vrai.
00:34:07 Et je sais que pour vous, les voyants, on la voit aussi avec son petit panier qu'elle avait,
00:34:12 paraît-il, il avait un petit panier avec elle.
00:34:15 Mais c'était une bonne personne.
00:34:18 C'est ça qui est important, vous savez.
00:34:21 Je pense encore une fois que l'intérêt, ce n'est pas la vitrine, c'est le stock.
00:34:27 Et donc, je rends hommage au stock.
00:34:30 - Laurent Barillot ?
00:34:31 - Oui, une petite anecdote peut-être pour illustrer ses engagements.
00:34:34 C'est vrai qu'on a parlé de ses engagements contre la peine de mort,
00:34:36 de ses multiples engagements, notamment à Sarajevo.
00:34:38 Mais il y a un engagement aussi sur lequel je voudrais revenir,
00:34:41 qui s'est illustré au conservatoire Rachmaninov.
00:34:44 Toujours, elle arrive dans son cours de piano et elle tend une boîte à sa professeure.
00:34:48 Et elle dit « Tant veut, on est en 92-93 ».
00:34:51 La professeure prend la boîte.
00:34:53 Donc, on est quand même dans une institution qui a été fondée par Serge Rachmaninov,
00:34:57 donc qui est l'excellence de la musique russe à Paris.
00:35:00 Et on n'est pas habitué à voir cet objet qui fait son apparition dans les années 90.
00:35:05 Au début, la professeure pense que ce sont des rincedois.
00:35:08 Elle regarde, en fait, ce sont des préservatifs.
00:35:10 Et Jane Birkin distribuait.
00:35:12 Elle a été l'une des premières à s'engager effectivement dans la prévention contre le sida.
00:35:16 Et elle distribuait des préservatifs à tout le monde, y compris dans ses cours de musique.
00:35:21 Jane Birkin, également actrice.
00:35:24 Actrice, je vous propose de regarder un extrait du film « La moutarde me monte au nez »
00:35:28 avec un certain Pierre Richard.
00:35:31 * Extrait du film « La moutarde me monte au nez » *
00:35:55 Vous retiendrez Jean-Michel Fauvergue l'actrice ou la chanteuse ? Ou l'artiste ?
00:35:59 Plutôt la chanteuse.
00:36:01 Moi, j'ai plutôt apprécié la chanteuse.
00:36:05 J'ai vu peu de films, pour être tout à fait honnête avec Jane Birkin.
00:36:09 Non, plutôt la chanteuse.
00:36:11 Joseph Souvenel ?
00:36:12 Sans contexte, la chanteuse, quand elle chantait Mélodie Nelson, par exemple.
00:36:16 Laurent Barillot ?
00:36:17 L'humain, pour ses qualités exceptionnelles.
00:36:20 Tous ceux qui l'ont connu m'ont dit que, en tout cas, les professeurs que j'ai rencontrés m'ont dit que c'était une personne formidable.
00:36:26 Merci, messieurs, pour votre ressenti.
00:36:30 Même si nous ne sommes pas des spécialistes de la musique des années 1970 autour de ce plateau,
00:36:36 on a tous connu, on connaît tous, et toutes les générations connaissent Jane Birkin.
00:36:42 C'était important de lui rendre hommage, en tout cas d'en parler ce soir,
00:36:45 et effectivement, de lui rendre hommage à notre manière.
00:36:49 Tout autre chose, messieurs, je vous propose d'évoquer cette décision de la mairie d'Aulnay-sous-Bois,
00:36:55 qui compte taper sur le portefeuille des futurs mariés en cas de débordement à leur mariage.
00:37:01 L'objectif étant de dissuader, évidemment, les invités à commettre des incivilités,
00:37:05 aussi bien dans la mairie qu'à l'extérieur.
00:37:07 Voyez ce reportage de Charles Bajet avec Mathilde Dibaniez.
00:37:10 Ils vont se dire oui pour la vie et c'est en musique qu'ils arrivent à la mairie.
00:37:18 Comme de nombreux autres mariés, leur journée va être festive et romantique.
00:37:23 Pourtant, sur les 350 mariages célébrés à la mairie d'Aulnay-sous-Bois chaque année,
00:37:28 environ 5% se terminent en débordement avec de nombreuses dégradations.
00:37:32 À un moment du déchaînement, on ne respecte ni le code de la route, ni le code pénal.
00:37:36 Ça veut dire qu'on peut casser des chaises, saccager des rideaux, insulter des élus.
00:37:41 Lors d'un récent mariage, des tirs de mortier ont été tirés sur la mairie.
00:37:45 Le maire a donc décidé de sévir.
00:37:47 On s'aura demandé une caution de 1000 euros afin que si jamais il y a débordement,
00:37:53 si jamais il y a casse, on garde la caution.
00:37:56 Ça n'est pas pour punir les 350 mariages qui se passent bien,
00:38:01 c'est pour cette petite minorité qui confond festivité et saccage.
00:38:07 Pour ces jeunes mariés, ils ont préféré directement prévenir leurs invités.
00:38:11 Nous on a mis les choses au clair.
00:38:12 Bon là la famille est très calme, les amis sont calmes, on se connaît,
00:38:14 mais il y a d'autres familles où c'est un peu compliqué.
00:38:17 Une caution et surtout un montant qui divise les convives.
00:38:20 Dommage aussi de mettre cette responsabilité aux mariés,
00:38:23 sachant qu'on n'est pas responsable de ce que nos invités peuvent faire.
00:38:26 Si effectivement ça casse et qu'il faut dissuader les gens,
00:38:29 moi je suis favorable, je suis complètement d'accord avec le maire.
00:38:33 D'autres villes comme Pontoise, Poissy et Evreux l'ont déjà mise en place.
00:38:37 À Aulnay-sous-Bois, cette mesure entrera en vigueur à l'automne prochain.
00:38:41 Jean-Michel Fauvert, vous avez réagi pendant la diffusion de ce reportage ?
00:38:47 Oui, quand je vois la mariée qui dit "on n'est pas responsable de ce qu'on va faire nos invités",
00:38:52 ben si, si, si.
00:38:54 Vous êtes responsable de ce que font les autres, vous êtes responsable de les invités,
00:38:58 et donc à un certain moment il faut prendre sa part de responsabilité dans ce pays.
00:39:01 La problématique c'est qu'on délègue la responsabilité en général,
00:39:06 c'est toujours la faute des autres, ou c'est la faute de l'État, ou c'est la faute de la Commune.
00:39:09 Non, non, là c'est un système qui responsabilise en particulier le couple qui va se marier,
00:39:16 qui va parler avec ses invités, qui va les amener à la raison.
00:39:22 Et moi je suis tout à fait favorable à ça.
00:39:24 Je rajoute que Bruno Beschisa est un bon maire sur Aulnay,
00:39:30 c'est un ancien policier, un ancien représentant syndical de la police,
00:39:34 qui l'a bien fait évoluer sa ville,
00:39:37 et que d'une manière générale, cette manière de faire les choses est une manière responsabilisante.
00:39:44 Et aujourd'hui, pour responsabiliser, alors il y a des tas de manières de responsabiliser,
00:39:48 mais la meilleure de manière, ce n'est pas pénalement, mais c'est financièrement.
00:39:53 - Joseph Touvenel.
00:39:54 - D'abord je note que, comme nous dit le maire de Nassouba, 95% des mariages se passent bien.
00:39:59 Donc il s'agit de 5%.
00:40:00 Effectivement, c'est toujours une petite minorité qui pourrit la vie de la majorité,
00:40:08 qui entraîne souvent des rodeos urbains qui sont hyper dangereux,
00:40:11 donc il faut le faire cesser, le faire cesser, c'est le bâton pour les 5%.
00:40:16 Là c'est une menace, si ça se passe bien, il n'y a pas de problème.
00:40:18 On n'a pas vu le maire nous dire, quand ils arrivent en faisant de la musique traditionnelle,
00:40:22 je vais leur mettre un PV.
00:40:23 - Correux.
00:40:24 - Donc c'est vraiment pour empêcher ces excès qui sont abominables,
00:40:29 qui sont dangereux et qui sont infernaux pour les gens qui habitent dans les cités,
00:40:34 dans les rues, dans les villes, donc il faut y mettre fin,
00:40:37 c'est un des moyens, souhaitons que ça fonctionne.
00:40:40 - On est quand même dans une société où il faut toujours plus de répression,
00:40:42 toujours plus de sanctions, c'est quand même...
00:40:44 - Non, on est dans une société où on a abandonné à un moment donné la répression et la sanction,
00:40:49 où on a dit la sanction c'est pas bien, vous pouvez tout faire,
00:40:51 on oublie, on regarde ailleurs, on se cache,
00:40:54 et les conséquences c'est toujours après de mettre de la répression.
00:40:58 Donc arrêtons une société où on laisse tout passer en disant,
00:41:02 ça serait très mal de m'en prendre, non, il y a des règles,
00:41:05 il y a des lois dans une société, ça s'appelle la civilisation,
00:41:08 et je dois respecter ces règles et ces lois, c'est pas plus compliqué que ça,
00:41:12 et quand on ne respecte pas, il faut que le bâton tombe.
00:41:14 - Erwan Barriot ?
00:41:15 - Il y a des règles, il y a des lois, il y a aussi la "common decency",
00:41:19 la décence commune, comme disait Orwell,
00:41:21 des gens qui vivent dans une même société doivent savoir à quelle distance
00:41:25 il faut se placer d'une dame par exemple,
00:41:27 comment est-ce qu'on doit parler aux forces de l'ordre,
00:41:29 c'est pas seulement de la bonne éducation, c'est simplement de vivre bien ensemble,
00:41:34 et ce que j'observe simplement, c'est que dans les villages de Corrèze,
00:41:38 il n'y a pas besoin d'avoir recours à ce type de mesure,
00:41:41 c'est uniquement dans certains endroits où certaines populations
00:41:45 visiblement ne partagent pas avec le reste des habitants
00:41:48 cette décence commune dont parlait Orwell.
00:41:50 - Mais sur ce côté, cette société qui...
00:41:53 Je vous pose à peu près la même question que Joseph Touvenel,
00:41:57 peut-être aurez-vous la même réponse d'ailleurs,
00:41:59 mais moi ce que je constate, c'est qu'on met toujours plus de caméras,
00:42:04 toujours plus de surveillance, toujours plus de sanctions,
00:42:06 ça ne vous interpelle pas ?
00:42:07 - Si, on est passé dans une logique de tout assurantiel, de tout sécuritaire,
00:42:12 c'est la surenchère, effectivement il y a une forme de punition collective,
00:42:16 parce que les 95% qui ne troublent pas l'ordre public
00:42:20 vont aussi devoir régler cette caution,
00:42:22 même si elle leur sera remboursée ensuite,
00:42:23 mais c'est quand même une contrainte supplémentaire qui pèse sur ces 95%.
00:42:27 Et donc on voit qu'il y a une logique, à chaque nouvelle menace,
00:42:30 à chaque nouveau risque, l'État ou les collectivités
00:42:34 se pourvoient de nouveaux systèmes pour contrer ces menaces.
00:42:37 Et en fait ces systèmes sont toujours des punitions collectives
00:42:40 contre l'ensemble de la population.
00:42:43 - Oui, d'accord avec ça,
00:42:44 moi je voulais juste rajouter une chose importante
00:42:47 pour répondre un peu à la question que vous posiez,
00:42:51 c'est qu'on fait ce reproche, ce que vous disiez,
00:42:56 on fait ce reproche à l'État, aux collectivités locales, etc.
00:43:00 On ne le fait pas au privé,
00:43:01 quand vous rentrez dans un hôtel, vous donnez votre carte bancaire,
00:43:05 on prend une empreinte de votre carte bancaire,
00:43:07 et si vous saccagez la chambre de l'hôtel,
00:43:09 vous verrez que ce sera payé sur votre carte bancaire,
00:43:13 ça ne pose aucun problème,
00:43:15 pareil de la même manière quand on demande des pièces d'identité,
00:43:21 dans un acte commercial on a besoin d'une pièce d'identité,
00:43:23 on va donner sa pièce d'identité sans aucun problème.
00:43:25 On a plus de facilité dans les actes privés de notre vie privée
00:43:30 à obéir à ce type de règles-là,
00:43:37 et on les conteste toujours quand c'est l'État
00:43:39 ou les collectivités locales qui nous demandent.
00:43:41 Non, la responsabilité est une et indivisible,
00:43:44 je suis responsable quand je vais à l'hôtel,
00:43:45 je suis responsable quand je paye,
00:43:47 d'avoir l'argent sur mon compte pour pouvoir payer ce que j'achète,
00:43:51 je suis responsable aussi quand je vais à un mariage,
00:43:55 de ne pas tout casser.
00:43:56 Vous êtes d'accord que normalement on a le sentiment de ce bien commun,
00:43:58 donc normalement on ne devrait pas avoir à prendre ces mesures-là ?
00:44:01 C'est vrai aussi.
00:44:01 Mais justement, pourquoi les fauteurs de troubles
00:44:05 ne sont-ils pas sanctionnés eux-mêmes ?
00:44:09 Au lieu de sanctionner les mariés, pourquoi responsabiliser les mariés ?
00:44:12 Pourquoi ne pas, peut-être que les sanctions soient plus dures,
00:44:16 contrôler les fauteurs de troubles eux-mêmes ?
00:44:17 Peut-être qu'on n'a pas de moyens d'infliger des sanctions immédiates
00:44:20 à ces fauteurs de troubles,
00:44:21 et donc qu'il est plus facile de retirer la caution des mariés ?
00:44:24 Oui, il y a plusieurs réponses à ça.
00:44:27 La première chose, c'est que...
00:44:29 C'est un peu comme dans les manifestations.
00:44:31 Vous savez, dans les manifestations,
00:44:32 quand vous arrêtez des gens en train de casser,
00:44:36 comme ça s'est fait dernièrement,
00:44:37 des agresseurs, des gens qui cassent, des gens qui bousillent tout,
00:44:41 il faut arriver à prouver pénalement que M. Tartampion
00:44:46 était en train de casser cette vitrine-là à titre personnel,
00:44:51 c'est-à-dire il n'y a pas de responsabilité collective.
00:44:54 Peut-être que si ça existait dans les manifestations,
00:44:57 la responsabilité collective, il y aurait moins de casses.
00:45:00 Il y a une responsabilité, je le disais tout à l'heure,
00:45:03 et peut-être que dans ces occasions-là,
00:45:07 responsabiliser les mariés va faire en sorte
00:45:09 qu'eux-mêmes vont responsabiliser leurs invités,
00:45:12 et c'est comme ça que ça marche,
00:45:13 c'est comme ça qu'il y aura du résultat.
00:45:15 Et s'il n'y a pas de résultat,
00:45:16 le maire récupérera la caution pour réparer ce qui a été cassé.
00:45:20 Il est évident que l'idéal, ça serait qu'effectivement,
00:45:24 ceux qui font des rodeos urbains soient pris et sanctionnés.
00:45:28 Le problème, c'est que ça veut dire qu'il faut combien de policiers ?
00:45:33 C'est-à-dire que pour sanctionner,
00:45:34 il faut que ce soit, c'est pas n'importe quel citoyen
00:45:36 qui va dire "je me lève, je mets un PV".
00:45:38 Donc il faut, et on arrive dans une société hyper policière
00:45:41 dans ces cas-là.
00:45:43 C'est tout le problème du laxisme qui tombe dans l'autoritarisme.
00:45:47 Et donc si on peut éviter, en tombant sur les 5%
00:45:50 dont il est question là, tant mieux,
00:45:52 parce qu'on ne peut pas mettre un policier
00:45:55 à tous les carrefours quand il y a des mariages.
00:45:56 Ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible.
00:45:58 C'est aussi simple que ça, ce n'est que du bon sens,
00:46:01 parce que, encore une fois,
00:46:03 on a laissé faire pendant longtemps des choses
00:46:05 qu'on n'avait pas laissé faire.
00:46:07 Ça revient un petit peu au reportage
00:46:09 que l'on a diffusé hier, Jean-Michel Fauvergue.
00:46:10 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:46:12 sur cette ville de Kiers, où il y a 600 habitants,
00:46:15 33 caméras de vidéosurveillance pour 600 habitants.
00:46:19 Est-ce que, Joseph Tounel, vous êtes d'accord avec cela ?
00:46:24 Je ne vais pas dire que je le souhaite.
00:46:26 Je ne vais pas dire si ils l'ont mis, c'est qu'il y a des raisons.
00:46:28 Les caméras, ça se paye, ça a un coût pour la municipalité.
00:46:32 Donc s'ils ont pris cette décision, c'est qu'il y a quelques raisons.
00:46:35 Hier, j'avais un ami qui est venu à la maison.
00:46:37 Il devait être deux.
00:46:39 Ce sont des gens qui sont en Champagne.
00:46:40 Mais le deuxième, il est reparti tout de suite
00:46:42 parce qu'on lui a volé ses ruches.
00:46:44 Il a des ruches, on lui a volé ses ruches,
00:46:46 donc il fallait qu'il aille porter plainte, etc.
00:46:48 Ça, c'est l'état du pays.
00:46:50 Et donc, à un moment donné, les braves gens demandent à vivre paisiblement
00:46:55 et demandent à ce qu'on mette des moyens de sécurité en place.
00:46:58 Et c'est tout le problème entre l'équilibre,
00:47:00 une société de la surveillance et une société de la liberté.
00:47:03 Mais à un moment donné, la surveillance devient peut-être nécessaire
00:47:07 pour préserver la liberté de chacun.
00:47:08 Et puis, il y a l'efficience et l'efficacité.
00:47:10 Sur le cas que vous disiez, effectivement,
00:47:12 dans cette ville où il y a 30 et quelques caméras,
00:47:16 d'abord, le maire a été élu sur un programme qui incluait ces caméras-là.
00:47:22 En connaissance de cause, quand il a été élu,
00:47:24 ceux qui l'ont élu savaient qu'il allait avoir ces caméras.
00:47:28 Ça, c'est la première chose.
00:47:29 Et ensuite, il faut bien quand même savoir que dans une ville
00:47:33 où vous avez une police municipale et des caméras,
00:47:36 la criminalité chute automatiquement.
00:47:38 Donc, pourquoi s'en passer ?
00:47:39 En fait, il faut être très pragmatique là-dessus.
00:47:41 Pourquoi se passer de ça ?
00:47:42 Maintenant, vous avez une caméra en haut de votre… à côté de chez vous,
00:47:46 vous passez devant, si vous n'avez rien à vous rapprocher,
00:47:48 il ne se passe absolument rien.
00:47:50 On ne parle pas de reconnaissance faciale, on n'en est pas là.
00:47:56 Et ça, ça a été refusé par le Parlement.
00:47:58 Donc, du coup, on est sur de la caméra qui, maintenant,
00:48:01 est une caméra qui permet de voir des images,
00:48:04 qui permet de prévenir et qui permet aussi,
00:48:06 s'il y a un délit qui se passe, de récupérer les images
00:48:10 pour identifier les auteurs du délit.
00:48:12 Laurent de Barilhaut ?
00:48:13 Oui, ce qu'on observe, c'est que, que ce soit pour le cas des mariages,
00:48:16 que ce soit pour le cas des caméras de vidéosurveillance,
00:48:19 à chaque fois, pour chaque nouveau délit,
00:48:21 il faudra toujours qu'il y ait la surenchère.
00:48:23 C'est forcément le moindre mal, effectivement,
00:48:26 mais on peut déplorer déjà qu'il y ait des délits à la base.
00:48:29 Et on peut peut-être essayer de chercher des causes plus profondes
00:48:32 plutôt que de toujours rajouter des moyens,
00:48:34 des policiers, des commissariats, des vidéosurveillances, des drones,
00:48:38 je ne sais pas, et que sais-je encore.
00:48:40 Peut-être qu'il faudrait essayer de réfléchir aux causes du mal
00:48:43 et il est, je pense, beaucoup plus profond que ça,
00:48:46 peut-être dans l'éducation, dans l'assimilation
00:48:49 et d'autres variables qu'il faudrait qu'on...
00:48:51 Je suis sûr que tous ceux qui subissent les conséquences du mal sont d'accord,
00:48:54 il faut trouver les causes.
00:48:56 Mais il faudrait déjà arrêter les conséquences parce qu'il y a urgence.
00:49:00 Oui, il y a urgence, mais...
00:49:01 C'est les brave gens dont vous parliez qui payent les conséquences de cette...
00:49:04 Qui payent les conséquences quotidiennement ou quasi quotidiennement.
00:49:07 Ils payent des deux côtés.
00:49:08 Oui, travaillons sur les causes, d'accord,
00:49:11 mais quand il y a un incendie, on va se poser la question pourquoi il y a eu un incendie.
00:49:15 Mais l'urgence, c'est que les pompiers interviennent.
00:49:17 Je crois que c'est un bloc, il faut travailler effectivement
00:49:19 sur les causes et les conséquences.
00:49:23 Les causes et sur l'éducation, c'est très très important,
00:49:27 dès le plus jeune âge.
00:49:30 Cette notion de responsabilité aussi,
00:49:33 travailler sur les valeurs de notre pays aussi,
00:49:36 il faut réinculquer un peu ces valeurs.
00:49:38 Il faut travailler aussi sur ensuite les pénalités.
00:49:41 Aujourd'hui, on a un problème en France, c'est les pénalités, les sanctions.
00:49:45 On l'a dit tout à l'heure, pénalités et sanctions.
00:49:48 Ça ne veut pas dire forcément emprisonnement, sanctions, sanctions pénales.
00:49:52 On peut parler aussi d'amende.
00:49:54 On peut parler de bracelet électronique, on peut parler de mise en garde.
00:49:57 On peut parler d'un tas de trucs, mais il faut absolument travailler sur les sanctions.
00:50:02 Il faut qu'on soit un pays dans lequel la sanction
00:50:07 soit efficace, efficiente et appliquée surtout.
00:50:11 Et ça, ce n'est pas le cas.
00:50:12 Et depuis une trentaine d'années, la justice s'est démunie de ce pouvoir-là.
00:50:18 Enfin, l'État s'est démuni de ce pouvoir-là.
00:50:20 Et dans un pays civilisé, le bras armé de l'État, ce n'est pas la police,
00:50:24 ce n'est pas la gendarmerie, ce n'est pas l'armée à l'extérieur,
00:50:27 ce n'est pas les pompiers, le bras armé de l'État, c'est la justice.
00:50:30 Et quand la justice démissionne, ce qui est le cas dans notre pays,
00:50:33 eh bien, il ne se passe plus grand-chose.
00:50:35 D'ailleurs, on le voit sur les dernières manifestations.
00:50:38 La justice a été ferme avec des mandats de dépôt.
00:50:41 C'est-à-dire qu'elle a rétabli en quelque sorte,
00:50:43 comme c'était des comparutions immédiates, elle a rétabli des courtes peines.
00:50:47 Et ça a calmé immédiatement.
00:50:49 Ça a calmé immédiatement.
00:50:51 La justice est démissionnaire, vous avez dit ?
00:50:52 Non, oui. Oui, j'ai dit ça.
00:50:56 Il y a de nombreux syndicats qui exercent effectivement un magistère moral
00:51:01 sur la justice française et qui ne sont pas pour le tout répressifs
00:51:06 et qui ne sont pas pour renforcer les peines, effectivement.
00:51:09 Mais je crois que ce que je voulais dire tout à l'heure,
00:51:11 c'est qu'effectivement, les citoyens français,
00:51:14 ceux que vous appelez les braves gens, sont victimes des délinquants.
00:51:18 Mais derrière, ils ne doivent pas non plus être victimes des conséquences
00:51:20 de la surveillance de masse qui s'applique pour protéger les braves gens.
00:51:25 Et le problème, c'est qu'on sait très bien que la surveillance,
00:51:27 ce n'est pas les caïds des banlieues qui la craignent.
00:51:31 Ce que les caïds des banlieues craignent, c'est la présence humaine.
00:51:34 Ce n'est pas une ou deux caméras de surveillance supplémentaires
00:51:36 qui vont réduire la criminalité massivement dans notre pays.
00:51:41 Et alors, si les chiffres qui nous sont donnés tout à l'heure sont exacts,
00:51:44 ce que vous dites est inexact.
00:51:46 C'est-à-dire que le chiffre qui a été donné tout à l'heure,
00:51:48 c'était de dire que quand on installait les caméras, etc.
00:51:50 Ça marche sur les braves gens.
00:51:52 La criminalité, c'est la moitié.
00:51:54 Non, ça marche sur les deals de rue, ça marche sur un certain nombre de choses.
00:51:57 Parce qu'en particulier pour les stups qui représentent,
00:52:02 rappelons-le, entre 40 et 60 % de toutes les infractions de voie publique.
00:52:07 Parce que les stups, ce n'est pas que les stups.
00:52:09 Il y a plein de trucs qui se jouent autour,
00:52:11 en particulier sur la vente de drogue avec ces bandes sur la voie publique.
00:52:16 Et bien, à partir du moment où il y a les caméras,
00:52:19 le truc ne se déplace pas, ne va pas cesser, mais il va se déplacer.
00:52:27 C'est ce que j'allais dire, n'est-ce pas ?
00:52:29 Un "ou" temporaire ou alors déplacer le problème.
00:52:32 Alors, il va se déplacer dans un premier temps, certes,
00:52:34 mais il est obligé de se déplacer dans des endroits où c'est rentable.
00:52:38 Et si les endroits où c'est rentable sont filmés,
00:52:43 il y aura une baisse de la délinquance de ce point de vue-là.
00:52:45 De la justice, il y a le problème d'une partie du magistrat, pas tous.
00:52:50 Moi, j'ai le souvenir du mur des cons.
00:52:52 Rappelez-vous, un père de famille qui a vu sa fille assassinée,
00:52:55 on le met sur le mur des cons parce que c'était un militaire.
00:52:58 Ce sont des juges qui font ça.
00:53:00 Pour moi, ils auraient dû aller traduire.
00:53:01 Ces gens-là n'ont pas la capacité.
00:53:03 De quelle justice ils se rendent ?
00:53:04 Vous vous rappelez combien ils ont pris,
00:53:06 ces syndicats de la magistrature ?
00:53:08 Et vous vous rappelez combien...
00:53:09 Parce qu'elle est passée en justice, quand même,
00:53:11 la responsable du syndicat de la magistrature.
00:53:14 Et combien elle a pris par ses pairs ?
00:53:16 Vous vous rappelez la sanction ?
00:53:18 Elle a pris 500 euros avec sursis.
00:53:19 Ça veut dire rien du tout.
00:53:21 Sursis, ça veut dire,
00:53:23 on te donne une peine, mais tu ne la fais pas.
00:53:25 500 euros, justement, effectivement, vous avez raison,
00:53:28 pour avoir traîné dans la boue ce général
00:53:33 qui avait perdu sa fille lors d'un footing,
00:53:35 qui avait été assassiné et qui demandait,
00:53:38 pas des comptes, mais qui demandait où en était l'enquête
00:53:43 au juge d'instruction.
00:53:44 Il avait osé demander où en était l'enquête au juge d'instruction.
00:53:47 Il a eu sa tête sur le mur des cons,
00:53:50 avec tous les hommes politiques qui s'opposaient au syndicat de la magistrature.
00:53:54 Ça, c'est une partie.
00:53:55 L'autre partie qui n'est pas marginale,
00:53:57 c'est le manque de moyens de la justice.
00:53:59 Quand on voit les délais,
00:54:00 quand on voit le nombre de dossiers qu'un juge d'instruction a à suivre,
00:54:05 quand on voit la complexité d'ailleurs,
00:54:08 on voit en ce moment qu'il y a les greffiers qui se plaignent,
00:54:11 mais parce qu'on manque de greffiers.
00:54:12 Parce que ça, c'est une autre partie du problème.
00:54:15 Et du coup, effectivement, quand il y a un délit
00:54:17 et que la sanction tombe,
00:54:19 bien longtemps après,
00:54:22 une partie de ceux qui devraient être sanctionnés
00:54:25 ne comprennent même plus ce qui se passe.
00:54:27 – Mais quel est le problème en fait ?
00:54:27 C'est un manque de moyens ?
00:54:29 – Il y a un manque de moyens.
00:54:30 – Il y a un manque de moyens.
00:54:31 – Alors, oui, il y a un manque de moyens, bien sûr qu'il y a un manque de moyens.
00:54:36 Ajoutons quand même que depuis à peu près 5 ans,
00:54:41 le budget de la justice a été augmenté de 30 et quelques pourcents
00:54:45 et qu'en ce moment même, il y a une discussion sur un programme
00:54:50 sur les cinq prochaines années pour la justice
00:54:52 qui va multiplier son budget par je ne sais plus combien,
00:54:57 mais qui est un budget important.
00:54:58 Le nombre de magistrats va être augmenté, va être doublé,
00:55:02 mais si on double le nombre de magistrats,
00:55:05 en continuant à faire ce qu'on fait,
00:55:07 il n'y aura aucun succès dans ce domaine-là.
00:55:12 Il faut recruter des magistrats qui sont des gens qui viennent éventuellement,
00:55:21 qui connaissent un peu la vie, qui viennent de la partie civile de notre société
00:55:27 et surtout ne pas les faire passer dans les moulinettes
00:55:29 de l'École nationale de magistrature parce que plutôt que d'être formés,
00:55:32 ils vont être déformés puisque c'est une école
00:55:35 qui est prise en compte politiquement par le syndicat de la magistrature
00:55:38 et il faut véritablement avoir des magistrats ensuite
00:55:41 qui vont faire leur rôle de juge jugeant,
00:55:45 c'est-à-dire qu'ils vont prononcer les peines
00:55:47 et ces peines-là devront être appliquées après.
00:55:49 La problématique qu'on a en France aussi, c'est l'application des peines.
00:55:53 Un certain nombre de peines n'est pas appliquées,
00:55:55 mais c'est bien normal, qui c'est qui est là pour appliquer les peines ?
00:55:58 C'est un autre juge qu'on appelle le juge d'application des peines.
00:56:01 On est un des seuls pays à faire ce système-là.
00:56:04 C'est-à-dire qu'à un certain moment, il faudra peut-être se poser la question
00:56:07 de savoir si on continue à faire appliquer les peines
00:56:11 qui sont données par les juges, par d'autres juges qui vont les détricoter.
00:56:15 Donc moi, je suis pour que l'application des peines
00:56:19 soit enlevée du ministère de la Justice
00:56:22 et par exemple mise au ministère de l'Intérieur.
00:56:24 - Laurent Barillot.
00:56:25 - Oui, on veut en France, effectivement,
00:56:27 on est très attaché à la séparation des pouvoirs
00:56:29 et on veut rendre hermétique le pouvoir judiciaire,
00:56:32 pas au pouvoir politique.
00:56:33 Mais le problème, c'est qu'il y a une indépendance des juges qui est totale.
00:56:37 Aujourd'hui, c'est une corporation.
00:56:39 On se demande des fois s'il n'y a pas un petit peu d'entre-soi
00:56:41 et en tout cas, il n'y a pas la possibilité de démettre un juge,
00:56:44 même qui aurait fait une faute grave, il est jugé uniquement par ses pairs.
00:56:46 Vous avez donné l'exemple tout à l'heure.
00:56:48 Mais c'est vrai qu'il faut effectivement se poser la question
00:56:51 de dérigidifier l'entre-soi qui règne aujourd'hui au sein de la fonction judiciaire.
00:56:56 - Messieurs, vous restez bien autour de cette table.
00:56:58 Vous restez bien également devant votre télévision.
00:57:01 Dans quelques instants, on évoquera évidemment la disparition de Jane Birtey,
00:57:07 pardonnez-moi, les 100 jours d'apaisement également.
00:57:10 Les 100 jours d'apaisement, ils sont où les 100 jours d'apaisement ?
00:57:11 On se demande.
00:57:13 Vous voyez, le président de la République aussi, on attend.
00:57:15 On attend la parole présidentielle.
00:57:17 Mais en attendant, place à Isabelle Piboulot.
00:57:20 On attend sa parole aussi pour le JT.
00:57:23 - Bonsoir à tous.
00:57:23 À la une de l'actualité, chanteuse, actrice, réalisatrice,
00:57:28 Jane Birkin est décédée aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
00:57:31 Son corps a été retrouvé sans vie à son domicile parisien, rue d'Assas,
00:57:35 très exactement dans le 6e arrondissement de Paris,
00:57:39 où les filles de l'artiste franco-britannique ont été aperçues dans l'après-midi.
00:57:43 Charlotte Gainsbourg, que Jane Birkin a eue avec Serge Gainsbourg, bien sûr, en 1971.
00:57:48 Et puis sa demi-sœur Lou Doyon, fille du cinéaste Jacques Doyon, née en 1982.
00:57:55 Les hommages ne se sont pas faits attendre.
00:57:57 Plusieurs personnes se sont rendues spontanément à l'ancien domicile de Serge Gainsbourg,
00:58:03 rue de Verneuil, dans le 7e arrondissement de Paris.
00:58:06 Il est resté intact depuis la mort de la star en 1991.
00:58:10 Sa fille, Charlotte Gainsbourg, avait annoncé l'ouverture au public de la maison le 20 septembre.
00:58:15 Ainsi qu'un musée, Jane Birkin, muse de Serge Gainsbourg, a su gagner le cœur des Français.
00:58:22 L'annonce de son décès ne vous a pas laissé insensible d'écouter.
00:58:27 - C'est vraiment quelqu'un qui a percé tout le monde, ses idées,
00:58:32 ses fantaisies, son esprit de jeune fille, tout ça.
00:58:35 C'est vraiment quelque chose qui est... C'était une étoile qui a été tâmée.
00:58:38 - C'est elle qui a prolongé la mémoire de Serge Gainsbourg,
00:58:42 donc dans ses interprétations, bien sûr.
00:58:45 Donc même si ce n'était pas une chanteuse confirmée,
00:58:50 c'était très, très touchant de l'entendre et de l'avoir interprété, les chansons de Serge Gainsbourg.
00:58:57 - Quand j'ai vu le concert de Charlotte Gainsbourg à la Philharmonie, elle était là.
00:59:02 J'ai l'impression de les connaître depuis toujours.
00:59:04 J'ai lu sa biographie.
00:59:06 Il s'avère que j'aime beaucoup, j'allais dire, toute cette famille.
00:59:09 Et ça me fait de la peine.
00:59:11 - C'est très triste.
00:59:13 C'est toute mon histoire.
00:59:15 C'est une histoire commune, c'est une mémoire commune.
00:59:19 C'est des émotions, c'est des événements de vie.
00:59:23 - Dans le reste de l'actualité,
00:59:24 demain, la première ministre tiendra un comité interministériel sur la sécurité routière.
00:59:30 Elisabeth Borne annoncera un changement à haute valeur symbolique, selon Matignon.
00:59:35 La création d'une qualification d'homicide routier,
00:59:38 mais sans l'alourdissement des peines encourues.
00:59:41 Actuellement, lorsqu'un conducteur cause la mort d'une personne,
00:59:44 même sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants,
00:59:47 l'acte est qualifié d'homicide involontaire,
00:59:50 un terme inacceptable pour les proches de victimes d'accidents de la route.
00:59:56 Enfin, les incendies font rage en Espagne.
00:59:59 Sur l'île de la Palma, au Canary, un feu a ravagé 5000 hectares de terrain ce week-end.
01:00:05 4000 personnes ont dû être évacuées, selon les autorités.
01:00:08 L'agence météorologique espagnole a émis une alerte orange pour demain,
01:00:13 mettant en garde contre des températures allant de 38 à 42 degrés
01:00:17 sur des vastes zones de la péninsule et au balai rare.
01:00:21 Une alerte rouge également sur des zones de l'Andalousie.
01:00:25 Voilà pour l'essentiel à 23h. À vous, Vincent.
01:00:28 Merci, chère Isabelle.
01:00:29 On vous retrouve un petit peu plus tard, notamment pour l'édition de la nuit.
01:00:33 Nous sommes toujours avec Jean-Michel Fauvergue, Joseph Touvenel et Erwann Barillot.
01:00:38 Merci, messieurs, d'être avec nous ce dimanche 16 juillet au soir,
01:00:43 en pleine vacances scolaires.
01:00:44 Vous êtes les rares courageux à venir sur les plateaux de télé si tard.
01:00:49 Non, c'est uniquement à cause de l'aclime.
01:00:51 Ah, c'est uniquement grâce à l'aclime, alors pas à cause dans ce cas-là.
01:00:54 Effectivement. Je vous propose de parler d'apaisement.
01:00:57 L'apaisement, on ne sait pas trop où il est parce que c'est vrai qu'Emmanuel Macron avait promis
01:01:02 100 jours d'apaisement et d'en faire le bilan des 100 jours qui se sont donc terminés
01:01:07 par quelques jours d'émeute en France plutôt très violente, j'allais dire.
01:01:12 Vous voyez ce qu'en pense Paul Melin ?
01:01:16 Soliciter cet apaisement, ou en tout cas l'invoquer, c'est quelque chose d'assez paradoxal
01:01:21 parce que ce quinquennat du président de la République et le précédent,
01:01:25 se sont tous les deux caractérisés par des crises de légitimité populaire successive.
01:01:31 Rappelons-nous, faisons un peu la généalogie de ces crises.
01:01:34 Il y a eu les gilets jaunes, période assez nébuleuse, assez complexe à appréhender pour le gouvernement,
01:01:39 période dans laquelle a été mise à mal cette légitimité populaire démocratique.
01:01:44 Souvenons-nous qu'un des mots d'ordre des gilets jaunes après passer la crise sur les carburants
01:01:49 a été celui du référendum d'initiative citoyenne.
01:01:52 Là, aucune réponse si ce n'est un grand débat, une réflexion quant à des doléances
01:01:57 qui sont restées depuis claque-murée dans des sous-préfectures.
01:02:00 Première crise de légitimité.
01:02:02 Deuxième crise, plus récente, le Covid, avec le débat sur le pass sanitaire,
01:02:06 avec une verticalité du pouvoir absolument incroyable,
01:02:10 un conseil sanitaire qui était une sorte de sénacle un peu bunkérisé
01:02:15 dans lequel la démocratie sanitaire a été absolument absente,
01:02:18 puis dernier événement en date de crise de légitimité que j'identifie,
01:02:22 les retraites qui ont fait effectivement grand bruit,
01:02:25 avec des enquêtes d'opinion qui ont toutes montré
01:02:28 que le président de la République et son gouvernement étaient minoritaires sur le sujet des retraites,
01:02:32 et puis tout cela se solde par un passage en force à coup de 49-3
01:02:37 qui effectivement provoque cette période de casserolade
01:02:41 dans laquelle les ministres étaient interrompus et où finalement de façon bruyante
01:02:45 un certain nombre de nos compatriotes entraient dans le débat public
01:02:48 faute d'avoir été entendus dans les urnes ou dans leur mobilisation pacifiste syndicale.
01:02:54 Par conséquent, cette affaire des 100 jours, si je puis dire,
01:02:57 arrive après des centaines et des centaines de jours
01:03:00 où l'apaisement n'a pas été convoqué
01:03:03 et où la formule des 100 jours empruntée à Bonaparte
01:03:06 qui effectivement tente, et ça ne lui a pas porté chance d'ailleurs
01:03:09 puisque ça s'est soldé par la campagne de Belgique qui a été un désastre,
01:03:13 eh bien le président de la République a tenté de faire cela,
01:03:16 comme pour l'empereur Napoléon, cela se solde par un échec
01:03:20 parce qu'aujourd'hui, force est de constater que quelques jours après les émeutes,
01:03:24 on ne peut pas particulièrement considérer que le pays ait été apaisé.
01:03:28 Par conséquent, quand on regarde la pensée en 100 jours,
01:03:32 on peut se dire légitimement que le général de Gaulle pensait la France en siècles
01:03:36 et là nous avons un président de la République qui pense la France en 100 jours.
01:03:40 On voit bien où cela nous conduit,
01:03:42 aujourd'hui cela se termine par des séquences qui sont extrêmement complexes à appréhender.
01:03:47 Je ne fais pas partie de ceux qui, comme beaucoup de communicants qui entourent le président,
01:03:51 raisonnent en séquences, voyez-vous, qu'on évacue à coup de 100 jours.
01:03:54 Je pense que la France mérite mieux, elle mérite du plus long terme.
01:03:58 Dans un premier temps, on va faire votre bilan à vous
01:04:00 de ces 100 jours d'apaisement depuis la dernière prise de parole d'Emmanuel Macron
01:04:05 et ensuite on y viendra sur les possibles, en tout cas ce que vous pouvez imaginer
01:04:08 comme solution face à ce 100 jours d'apaisement,
01:04:14 également en lien avec les émeutes.
01:04:16 Erwan Barrio, déjà pour commencer, quel est votre bilan de ces 100 derniers jours ?
01:04:21 Oui, l'objectif était de tourner la page de la réforme des retraites,
01:04:25 au moins on peut dire que là-dessus c'est réussi.
01:04:27 C'est peut-être d'ailleurs la seule chose qui soit réussie au cours de ces 100 jours,
01:04:31 qui se solde effectivement par un water-law.
01:04:34 D'ailleurs ça nous renvoie au Napoléon de Ridley Scott qui va sortir au mois de novembre.
01:04:39 Mais pour revenir à Emmanuel Macron, oui c'est la fin de la séquence des retraites
01:04:44 et le début de la séquence des émeutes.
01:04:48 Ça doit se solder normalement par un remaniement, on va peut-être en parler.
01:04:52 Le problème du remaniement c'est que normalement ça doit marquer un changement de cap.
01:04:55 Là on voit mal comment ça pourrait être autre chose qu'un remaniement technique
01:04:59 qui consiste simplement à retirer les ministres dont la compétence est la plus voyante.
01:05:04 Pour dire les choses avec une certaine pudeur de gazelle.
01:05:08 Joseph Tounel, sans pudeur de gazelle s'il vous plaît.
01:05:11 On peut gagner des élections par le verbe, on peut gagner les élections par la com,
01:05:16 on peut gagner les élections, voilà.
01:05:18 Mais on ne gouverne pas uniquement par la com.
01:05:21 Et en fait Emmanuel Macron c'est un communicant avec tous ceux qui le conseillent.
01:05:24 Donc ils avaient trouvé un truc génial, 100 jours, ça allait parler à tout le monde.
01:05:28 L'apaisement c'est un joli mot, parce que dans une France à cran,
01:05:33 oui mais c'est pas comme ça que ça se passe.
01:05:35 Ça se passe si on règle les problèmes.
01:05:38 Et là qu'est-ce qui a été mis en place pour régler les problèmes ?
01:05:42 Les retraites par exemple, c'est très intéressant à observer,
01:05:45 on n'a absolument pas réglé le problème des retraites.
01:05:48 Puisque pour régler le problème des retraites, il faut régler le problème de la natalité.
01:05:52 Je n'ai rien vu dans le texte de loi qui parlait d'une natalité.
01:05:56 Sans enfants il n'y a plus de retraite par répartition.
01:05:59 Donc on n'a rien réglé du tout.
01:06:01 On a fait reculer quelque chose.
01:06:02 Ça ce n'est pas un apaisement, c'est construire de nouvelles inquiétudes.
01:06:06 Et l'échec d'Emmanuel Macron, c'est sans doute l'échec de sa réussite de communiquant.
01:06:10 Oui, communiquer ce n'est pas gouverner.
01:06:13 Michel Fauvergue ?
01:06:15 Moi je trouve que les constats sont bien sévères,
01:06:17 que ce soit ici autour de la table ou que ce soit celui de Paul Mellon,
01:06:20 que j'apprécie en général ses analyses.
01:06:23 Je trouve qu'ils sont bien sévères parce qu'on est,
01:06:27 alors sur les 100 jours j'y reviendrai,
01:06:29 mais on est sur un exercice du pouvoir qui est certes un exercice du pouvoir personnalisé,
01:06:35 mais c'est la Ve République qui veut ça.
01:06:37 Il n'y a pas un seul président qui n'a pas personnalisé son exercice du pouvoir.
01:06:42 On commençait par De Gaulle au départ.
01:06:45 Et il semblerait, au son des critiques que j'entends,
01:06:49 qu'il n'y ait pas de cap d'avenir, il n'y ait pas d'observation vers l'avant.
01:06:53 En fait, en réalité, quand vous observez ce qui s'est passé,
01:06:57 aujourd'hui le problème qu'on a, ce n'est plus un problème de chômage,
01:07:00 c'est un problème de trouver de la main d'œuvre.
01:07:01 C'est-à-dire qu'on a complètement basculé dans l'effet inverse
01:07:04 et là on a réussi le pari de la lutte contre le chômage.
01:07:07 Il faut bien le reconnaître.
01:07:08 La deuxième chose, c'est qu'effectivement on prend l'épisode, par exemple,
01:07:13 de la pandémie pour critiquer l'action du gouvernement et du président de la République,
01:07:18 sauf que quant au total et au final de cette action contre la pandémie,
01:07:24 la France a fait exactement ce que tous les autres pays ont fait.
01:07:27 Et collectivement, et en particulier en Europe,
01:07:29 on a limité les effets de la pandémie tels qu'ils devaient être limités.
01:07:34 Et donc, dans ce domaine-là, je pense que l'avenir nous dira
01:07:38 que c'est plutôt une réussite plutôt qu'un échec.
01:07:41 Mais la problématique, c'est qu'à chaque fois qu'il y a des réussites,
01:07:44 on les prend et on les fait en effet boomerang,
01:07:48 plutôt on les analyse comme un échec.
01:07:51 Prenons les retraites, puisque tout le monde parle des retraites.
01:07:53 Qu'est-ce qui s'est passé avec les retraites ?
01:07:55 D'abord, le président de la République a été élu sur son deuxième quinquennat
01:07:58 sur cette réforme des retraites.
01:08:00 Il avait promis une retraite à 65 ans.
01:08:03 Aujourd'hui, elle est à 64 ans, mais elle est à 64 ans parce qu'une partie,
01:08:10 non pas de la majorité, mais des LR,
01:08:12 n'a pas appliqué le programme qu'il demandait depuis dix ans
01:08:16 et n'ont pas eu le courage d'appliquer ce programme-là.
01:08:18 Mais pourtant, les retraites, évidemment, c'est passé en force.
01:08:22 Ça ne pouvait pas passer autrement.
01:08:23 C'est passé en force, mais c'est passé.
01:08:26 Et les retraites, ça veut dire qu'aujourd'hui, la France, chaque année,
01:08:31 va pouvoir engranger 18 milliards d'euros sur cette réforme des retraites
01:08:36 et continue malgré tout, et c'est là où moi je vois l'échec,
01:08:39 continue malgré tout à être un pays qui part le plus tôt à la retraite.
01:08:43 À 64 ans, vous êtes toujours un pays...
01:08:45 C'est faux. C'est faux.
01:08:46 Je suis désolé.
01:08:47 Vous êtes le pays où vous partez le plus tôt à la retraite.
01:08:50 C'est faux.
01:08:50 Après, vous avez un certain nombre de trimestres.
01:08:51 C'est absolument inexact.
01:08:54 Nous sommes... Non.
01:08:55 Mais alors, je suis désolé, je vous arrête parce que...
01:08:57 Vous parlez sans doute de la...
01:08:58 Vous parlez sans doute de l'Espagne.
01:08:58 Si vous parliez de la police, je vous laisse dire parce que vous êtes un spécialiste.
01:09:02 Pour le social, je peux vous dire que les retraites, j'ai regardé.
01:09:05 Du coup, sur les 100 jours...
01:09:06 Non, non, non, non.
01:09:08 Ce que vous dites de bonne foi est totalement inexact.
01:09:12 C'est ce dont vous parlez.
01:09:14 Vous parlez de l'âge légal affiché.
01:09:18 L'âge légal affiché, d'abord, nous ne sommes pas le plus jeune.
01:09:23 Parce que vous savez qu'en Europe, il y a des femmes qui travaillent, par exemple,
01:09:26 et qu'en Autriche, elles ont la retraite à 60 ans.
01:09:29 Qui ?
01:09:29 En Autriche.
01:09:30 Les femmes ?
01:09:30 Oui.
01:09:31 D'une manière générale ?
01:09:33 Non, mais attendez.
01:09:34 Je vous prends...
01:09:35 Non, non, mais...
01:09:36 Je vous prends pays par pays.
01:09:39 Nous ne sommes pas...
01:09:40 Non, vous ne me prenez pas pays par pays, vous me prenez catégories par catégories.
01:09:43 Non, non, non, non, non.
01:09:44 Si, si, si.
01:09:44 Mais non, parce que je vous dis, parce qu'en Espagne, c'est pareil,
01:09:47 les femmes peuvent partir plus tôt.
01:09:49 Il y a un certain nombre de pays et on les oublie.
01:09:51 Ça ne compte pas.
01:09:52 Non, mais c'est la moyenne d'âge d'un départ à leur retraite.
01:09:55 Non, non, non, non.
01:09:55 A quel âge partent les hommes ?
01:09:56 Ce n'est pas la moyenne.
01:09:57 A quel âge partent les hommes ?
01:09:58 C'est le chiffre...
01:09:59 Alors après, le chiffre qui est donné n'est pas le vrai chiffre.
01:10:03 On vous donne l'âge à partir duquel vous pouvez choisir de partir à la retraite.
01:10:07 Vous savez qu'en France, en moyenne, on part déjà à la retraite à plus de 65 ans.
01:10:12 Oui, bien sûr, on le sait.
01:10:13 Donc, quand on nous dit c'est 64, ce n'est pas vrai.
01:10:16 Mais si, dans la loi, c'est 64.
01:10:18 Puisque dans la réalité, on part après.
01:10:20 Et ce qui compte...
01:10:21 Attendez, laissez-moi terminer là-dessus.
01:10:23 Ce qui compte, ce n'est pas l'âge que je peux mettre, sinon je peux faire mon Mélenchon
01:10:27 et vous promettre l'âge à taux plein à 50 ans.
01:10:31 C'est la durée de cotisation.
01:10:32 En France, c'est 43 ans.
01:10:36 C'est une des plus longues en Europe.
01:10:39 43 ans.
01:10:40 Messieurs, je vous propose de revenir sur les 100 jours d'achat.
01:10:43 Si je ne sais pas...
01:10:44 Mais oui, mais les 100 jours, c'est très intéressant.
01:10:47 Parce que la retraite, ça s'est bâti sur un mensonge.
01:10:49 Moi, je vous parlais de l'âge de la retraite à 64 ans qui était inscrit dans la loi.
01:10:53 Et que vous me parliez de l'âge de la retraite.
01:10:55 Je vous parlais de...
01:10:57 Parce que, par exemple, je vais reprendre l'Autriche pour les hommes.
01:11:01 L'Autriche pour les hommes.
01:11:02 Vous savez combien d'années ils ont à faire ?
01:11:04 Quel âge ?
01:11:05 Non.
01:11:06 Mais moi, je ne sais pas l'âge, vous me parlez d'années.
01:11:07 Mais oui.
01:11:08 Messieurs, je ne comprends pas.
01:11:09 Mais parce que si je dois travailler au moins 43 ans, si je dois travailler...
01:11:13 Alors, je vais vous dire...
01:11:14 Toujours est-il...
01:11:14 Un homme de 50 ans, un homme qui a 50 ans aujourd'hui,
01:11:18 qui a 50 ans aujourd'hui, qui a commencé à travailler à 23 ans,
01:11:21 ce qui est la moyenne en France,
01:11:23 ne pourra pas avoir sa retraite avant 66 ans.
01:11:25 Mon discours était de dire...
01:11:28 Joseph, s'il vous plaît, j'ai bien compris.
01:11:31 Mon discours était de dire, ni plus ni moins,
01:11:34 qu'il y avait une promesse qui a été faite par Emmanuel Macron.
01:11:38 Cette promesse a été tenue du mieux possible.
01:11:42 Et que...
01:11:44 Il avait promis de bouger l'âge de la retraite
01:11:46 le jour où le problème du chômage des seniors s'est réglé.
01:11:50 S'il vous plaît, on va laisser terminer Jean-Michel Fauver.
01:11:52 Voilà.
01:11:53 Et que l'idée, c'était de dire qu'il y a un cap qui est donné
01:11:57 et qu'en général, dans les critiques que l'on a vis-à-vis du gouvernement
01:12:01 et du président de la République d'une manière générale,
01:12:03 on ne prend pas en acte ce cap-là.
01:12:06 Par exemple, sur le nucléaire et sur l'énergie,
01:12:10 en particulier le nucléaire, il y a un cap qui est donné maintenant.
01:12:14 Et à chaque fois qu'on parle du nucléaire avec Macron,
01:12:16 c'est pour dire "il a fermé Fresenay".
01:12:18 Ce qui est vrai, ce qui est vrai.
01:12:20 Mais le cap nouveau qui est donné maintenant, c'est un cap d'avenir.
01:12:23 Ce qu'on demande à un président de la République,
01:12:25 alors ce n'est pas 100 jours, ça je vous l'accorde.
01:12:27 Ce qu'on demande à un président de la République,
01:12:29 c'est un cap d'avenir qui va loin et qui inscrit la France.
01:12:33 Et c'est ce qu'il est en train de faire, qui inscrit la France dans cet avenir-là.
01:12:37 Sur son cap des 100 jours, il avait parlé du travail en premier,
01:12:40 il avait parlé de l'écologie en deux.
01:12:42 Il avait parlé de l'autorité de l'État sur le travail.
01:12:47 Il y a des choses qui sont en train d'être faites.
01:12:50 Encore être en contact avec les syndicats, on sait comment ça va se passer.
01:12:53 Sur l'autorité de l'État, pour le coup, pour le coup, sur l'autorité de l'État,
01:12:58 je pense qu'il y a beaucoup de choses à faire,
01:13:00 énormément de choses à faire avant la fin du quinquennat.
01:13:03 Et là, je veux bien vous accorder le fait qu'il y a encore énormément de choses à faire.
01:13:07 - Erwan Barilow.
01:13:08 - Je veux revenir sur l'expression qu'a employée Jean-Michel Fauverg de "cap d'avenir".
01:13:13 Je n'ai pas l'impression que le président de la République voit les choses à très long terme.
01:13:18 J'ai plutôt l'impression, et je pense que c'est l'opinion majoritaire des Français,
01:13:22 qu'il essaye de se départager crise après crise.
01:13:27 Et d'ailleurs, ce n'est pas de sa faute.
01:13:28 C'est vrai qu'on est dans une époque de crise.
01:13:31 Le Covid, la guerre en Ukraine, les émeutes, avant ça, la réforme des retraites.
01:13:36 Et on a du mal à voir où est la vision de long terme aujourd'hui dans cette pratique du pouvoir.
01:13:41 Joseph Touvenel disait "communiquer, ce n'est pas gouverner".
01:13:44 On peut dire que gouverner, qu'est-ce que c'est ?
01:13:45 C'est prévoir.
01:13:46 Et le gouvernement manque, à mon avis, de vision de long terme.
01:13:52 Son discours des 100 jours n'a pas été audible.
01:13:56 Et on a plutôt eu l'impression que c'était une tentative de gagner du temps,
01:14:00 de mettre la poussière sous le tapis.
01:14:02 Mais effectivement, les problèmes n'ont pas été réglés.
01:14:04 Les problèmes fondamentaux n'ont pas été réglés.
01:14:06 "Gouverner, c'est prévoir", vous dites.
01:14:09 Un remaniement est-il prévu ? On voit cela avec Thomas Bonnet.
01:14:12 L'Elysée fait savoir qu'Emmanuel Macron va s'exprimer dans les prochains jours
01:14:18 pour faire le bilan de ses 100 jours d'apaisement tel qu'il l'avait annoncé le 17 avril dernier.
01:14:25 On sait que ce bilan est jugé plutôt sévèrement par les Français,
01:14:28 si on en croit un sondage paru dans le Figaro ce vendredi.
01:14:31 78% des personnes interrogées estiment qu'Emmanuel Macron n'a pas atteint ses objectifs.
01:14:36 Et il sont même 65% à réclamer un changement de Premier ministre.
01:14:40 Alors, est-ce qu'Emmanuel Macron va profiter de cette déclaration
01:14:42 pour annoncer un remaniement ministériel ?
01:14:44 Eh bien, on verra bien.
01:14:45 Il pourrait être tenté de remplacer Elisabeth Borne,
01:14:48 à qui, je vous rappelle, il avait confié la mission d'élargir la majorité.
01:14:52 Ce qui n'est pas réellement une réussite.
01:14:55 Mais on peut aussi s'interroger sur la pertinence d'un remaniement en plein cœur de l'été,
01:14:59 alors que la plupart des Français sont en vacances
01:15:01 et ne suivent pas avec assiduité les débats politiques.
01:15:05 La vraie question, en réalité, c'est de savoir quel cap souhaite imposer Emmanuel Macron
01:15:09 à l'aube de cette rentrée 2023.
01:15:12 Quel message voudra-t-il faire passer aux Français ?
01:15:14 On sait qu'il y a la loi immigration qui est en préparation à l'Assemblée nationale.
01:15:18 Il pourrait donc être tenté de nommer à Matignon quelqu'un
01:15:20 qui pourrait justement faire le pont avec les élus républicains
01:15:24 afin d'obtenir une majorité sur ce texte,
01:15:26 ou il pourrait aussi, c'est une autre possibilité,
01:15:29 procéder à un remaniement plus technique,
01:15:31 avec seulement quelques noms qui seraient remplacés.
01:15:33 On pense notamment à Marlène Schiappa ou encore à Papandia.
01:15:36 Et si elle a 72 milliards de réserve ?
01:15:38 Voilà, Joseph Touvnel, les gens qui sont en train de se réconcilier.
01:15:41 C'est beau, c'est beau, c'est comme ça que ça se passe.
01:15:43 Non, non, non, c'était pas fâché en affaire des débats.
01:15:45 Non, je sais bien, je sais bien, c'est comme ça que ça se passe aussi les débats.
01:15:48 Un remaniement est-il nécessaire, Joseph Touvnel ?
01:15:51 Si c'est pour changer de politique, oui.
01:15:52 Si c'est pour changer de tête uniquement, non.
01:15:55 Et Ron Bariaud ?
01:15:56 Oui, je pense que sur la personnalisation du pouvoir,
01:15:59 les gens n'ont rien contre la personnalisation du pouvoir.
01:16:02 Ce qui les gêne en général, c'est la personnalité.
01:16:05 Et donc, effectivement, si Macron retire du gouvernement Papandia,
01:16:11 je dirais que c'est toujours cette prise.
01:16:13 Mais ça ne va pas pour autant changer les orientations fondamentales du gouvernement.
01:16:18 Oui, la réponse est oui.
01:16:21 Mais il aura lieu d'ailleurs.
01:16:22 Un jour ou l'autre, il aura lieu.
01:16:23 Vous n'en faites pas.
01:16:25 Maintenant, est-ce que c'est le meilleur moment pour l'annoncer
01:16:28 pendant les vacances où les Français ne sont pas attentifs ?
01:16:32 Est-ce qu'on va faire les anciennes pratiques où on fait ça rapidement ?
01:16:39 Pendant les vacances, je ne pense pas.
01:16:41 Je pense que ça va se faire en pleine lumière.
01:16:43 Mais ce remaniement est nécessaire pour remplacer un certain nombre de ministres
01:16:50 ou de secrétaires d'État défaillants,
01:16:53 faire en sorte qu'on arrive à avoir des gens qui soient un peu plus visibles.
01:16:58 Aujourd'hui, le gouvernement, c'est sept, huit personnes qui sont visibles.
01:17:02 Vous demandez aux Français les noms des ministres.
01:17:07 Isabelle Rohm, ça vous dit quelque chose ?
01:17:09 Oui, ça me dit, mais je serais incapable de vous donner quel ministère,
01:17:14 quel secrétariat d'État elle maintient.
01:17:17 Ministres délégués auprès de la première ministre chargée de l'égalité
01:17:20 entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des choses.
01:17:22 On a la preuve que...
01:17:24 Il y a une quarantaine de ministres entourant.
01:17:25 Oui, mais ceci étant, soyons sérieux quand même,
01:17:29 et on l'est sur ce plateau, toujours.
01:17:33 Qui était capable avant, sous Giscard, sous les autres présidents,
01:17:42 qui était capable de donner le nom de tous les ministres ?
01:17:44 Personne. Les Français du Média Général...
01:17:45 Mais il y en avait peut-être moins à l'époque.
01:17:48 Pas sûr, pas sûr. Là, il y en a beaucoup quand même.
01:17:50 Ce qu'il y avait, c'est qu'on avait des gens qui avaient plus d'expérience,
01:17:52 donc qui étaient plus connus.
01:17:53 Oui, qui étaient plus visibles.
01:17:54 Ils avaient été maires pendant, députés pendant un certain temps.
01:17:58 Et donc, du coup, on mémorisait leur nom.
01:18:00 On les connaissait un peu parce que...
01:18:02 Oui, et puis parce qu'ils revenaient tout le temps aussi,
01:18:05 donc on les connaissait.
01:18:06 Oui, absolument.
01:18:06 C'est peut-être un avantage que ça se soit renouvelé
01:18:11 et qu'ils ne reviennent pas tout le temps aussi.
01:18:12 Je ne sais pas. A voir.
01:18:14 C'est un avantage s'ils sont bons.
01:18:15 S'ils sont mauvais, c'est un désavantage.
01:18:17 Oui, comme avant, quand ils revenaient tout le temps,
01:18:19 et que c'était tout le temps mauvais.
01:18:21 Moi, je me souviens d'une ministre qui est passée...
01:18:25 Je me souviens d'une ministre qui est passée dans tous les ministères.
01:18:29 Je ne dirai pas son nom, eu égard à cette dame-là.
01:18:34 Elle est passée dans tous les ministères avec son écharpe blanche,
01:18:38 en particulier au ministère de l'Armée, au ministère de l'Intérieur,
01:18:42 où elle n'a pas fait de folie.
01:18:44 Et donc, voilà.
01:18:45 Et puis, elle est restée 11 ans ministre.
01:18:47 J'ai souvenir d'un ministre socialiste des Finances
01:18:50 qui n'avait pas été très brillant comme ministre socialiste des Finances.
01:18:53 J'ai peur que ce ne soit pas plus brillant comme président de la République.
01:18:56 Allez, messieurs.
01:18:57 Je ne vois pas de qui vous parlez.
01:18:59 J'ai l'impression d'être dans Fort Boyard ce soir.
01:19:01 Il n'y a que des énigmes à droite, à gauche.
01:19:03 On va terminer en musique quand même,
01:19:06 pour rendre hommage à Jane Birkin, messieurs,
01:19:09 qui est donc décédée ce dimanche 16 juillet à l'âge de 76 ans.
01:19:14 Elle était retrouvée à son domicile.
01:19:17 On se quitte avec un extrait.
01:19:21 69 années érotiques, ça vous va ?
01:19:23 Jean-Michel, ça vous va ?
01:19:24 On ne peut pas mieux finir pour aller dormir.
01:19:26 Effectivement.
01:19:27 Merci à vous, en tout cas, d'avoir été avec nous, Jean-Michel.
01:19:29 Joseph Toubnel également, Erwann Barillot également.
01:19:32 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:19:34 Tout de suite, c'est l'édition de la nuit.
01:19:36 Moi, je vous dis à vendredi.
01:19:38 69 années érotiques.
01:19:44 69 années érotiques.
01:19:52 Casbourg et son Casbourg vont rejoindre le papier.
01:20:04 Ils ont laissé derrière eux la table.