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00:00 - 30 ! - 30 ?
00:02 - France ? - Non, je ne sais pas.
00:04 - Je ne sais pas. - Non, non, non.
00:06 - La voiture, c'est vrai que dans ma génération, c'était extrêmement répandu,
00:10 mais à partir d'un certain âge,
00:12 voilà, dès qu'on vient un peu assis,
00:14 on trouve des endroits beaucoup plus confortables.
00:16 - Jérémy Ferrari.
00:18 - Ouh là !
00:20 - Ah !
00:22 - Ça vient de loin, celle-là.
00:24 - Ça sent le pognon, Jérémy Ferrari.
00:26 - On passe au véritable humour, le vôtre.
00:28 Vous jouez à guichet fermé votre spectacle,
00:30 "Vente de pièces à Beyrouth".
00:32 Les journalistes sont venus très nombreux voir votre spectacle,
00:34 ce qui n'était pas le cas avant votre passe d'armes
00:36 avec Manuel Valls. Ils sont venus, curieux.
00:38 Et qu'est-ce qu'ils ont découvert ?
00:40 Le fait que vous étiez hyper sarcastique.
00:42 Ils vous ont d'ailleurs désigné comme le maître de l'humour noir.
00:44 Ça vous convient comme définition ?
00:46 - Euh...
00:48 Je ne sais pas. C'est bizarre.
00:50 - Mais comment définir votre humour ?
00:52 - En fait, l'humour noir, je trouve que c'est un peu réducteur
00:54 parce que dans la tête des gens,
00:56 quand on voit "humour noir", on imagine un mec qui fait des vannes
00:58 sur la mort, le cancer et tout. Et c'est un peu réducteur.
01:00 Bien que le cancer soit très drôle,
01:02 mais c'est un peu réducteur.
01:04 - Vos sujets ne sont pas tellement plougués.
01:06 - Et puis dedans, il y a quand même de l'absurde.
01:08 En fait, c'est surtout l'absurde qui fait passer la noirceur des propos.
01:10 Et après, moi, je prends beaucoup la vérité.
01:12 Donc, je n'invente pas une situation noire.
01:14 Je prends des faits et après, je me marre dessus.
01:16 - Des faits tragiques. La fusillade du Bataclan,
01:18 la traque des Ferrari-Huachi, le conflit israélo-palestinien,
01:20 les puissants en général, les ONG et le regroupement des Desh.
01:24 On regarde un extrait.
01:26 - Chahouade, viens voir.
01:28 Regarde, viens voir.
01:30 Non, parce que pour l'attentat suicide de cet après-midi de Wahid,
01:32 j'avais créé un événement Facebook.
01:34 (Rires)
01:36 Oui, mais regarde, là, c'est marqué "Wahid ne participe plus".
01:40 (Rires)
01:42 Une rhino-pharyngite.
01:46 (Rires)
01:48 C'est quoi que tu me présentes ?
01:50 Quoi, un arrêt maladie ?
01:52 Mais qu'est-ce que tu... Tu vas arrêter de me recruter
01:54 les plus grands débiles de la Terre, Chahouade, j'en ai marre.
01:56 - Vous dites qu'on doit être à la hauteur de l'horreur.
02:00 - Oui, ce que je veux dire, c'est que le monde actuellement est très violent.
02:04 Je vois de la violence pour moi, d'imposer des choses aux gens.
02:06 Donc, si on décide d'aller dans ce type d'humour,
02:10 un peu la provoque, etc., il faut être à la hauteur
02:12 de la violence qu'on nous fait subir.
02:14 - Il faut des vannes aussi violentes que la réalité.
02:16 - Oui, après, c'est ma manière à moi de penser.
02:18 Mais moi, je ne veux pas faire de la demi-mesure.
02:20 Je veux y aller vraiment.
02:22 - Il y en a trop qui font de la demi-mesure ?
02:24 - Je pense qu'il y en a trop qui pensent être provoque,
02:26 alors qu'en fait, ils ne le sont pas.
02:28 Si tu dis "je suis un mec provocateur",
02:30 sois-le vraiment.
02:32 Et si on t'interdit de le faire...
02:34 - Vous êtes vraiment... Vous, quelquefois, vous trouvez une blague
02:36 et puis vous vous dites "ah, celle-là, je ne peux pas la faire".
02:38 Vous vous censurez beaucoup, vous-même ?
02:40 - Non, en revanche, ce qui est vrai, c'est que...
02:42 Le seul moment où je me censure, c'est si je sais
02:44 que je ne suis pas prouf sur le sujet.
02:46 Parce que mon premier boulot, c'est d'abord de faire marier les gens.
02:48 - Mais ça a un prix, ça, Jérémy.
02:50 Il faut accepter de diviser, de ne pas faire l'unanimité...
02:52 - De ne pas être aimé.
02:54 - Mais après, qui est aimé à 100% ?
02:56 - France.
02:58 - À part France.
03:00 - Vous n'allez jamais bourrer Bercy, remplir le stade de France ?
03:02 - Je vais travailler toute ma vie pour ça.
03:04 - Je crois que ce n'est pas vrai.
03:06 Je pense qu'on nous a dit très longtemps que l'humour noir
03:08 était segmentant, et je pense que c'est, encore une fois,
03:10 prendre les gens pour des idiots.
03:12 Et finalement, ne fais pas ce sketch parce que les gens vont mal le prendre,
03:14 et ce n'était pas vrai.
03:16 Donc non, je ne crois pas.
03:18 - Jérémy, ce côté un peu clivant, c'est pour cette raison que vous avez choisi
03:20 de ne pas rester dans "Touche pas à mon pote" sur D8 ?
03:22 Cyril Hanouna, vous avez convié dans l'émission,
03:24 et finalement, au bout de quelques participations,
03:26 visiblement, votre humour un peu trop trash,
03:28 ça ne passait pas.
03:30 - Non, c'est-à-dire qu'en fait, les gens sont en mimétisme avec l'animateur.
03:32 Les gens qui regardent surtout Cyril Hanouna,
03:34 qui a cette espèce d'aura avec son public,
03:36 il est très proche, etc.
03:38 Ce qui veut dire que, quand je fais une vanne
03:40 d'humour noir, et que Cyril Hanouna, à côté de moi,
03:42 se marre, ce qu'il fait sur mes premières participations,
03:44 il se marre.
03:46 De là, tout le monde dit "Oh là là, qu'est-ce qu'il est drôle,
03:48 Ferrari, c'est très drôle."
03:50 Un jour, on a un problème avec une association,
03:52 qui est pour moi totalement anecdotique, parce que c'est mon quotidien,
03:54 sauf que lui, ça lui fait un peu peur.
03:56 Et de là, il ne se marre plus à mes vannes.
03:58 - Il ne veut plus être associé.
04:00 - Et à partir du moment où je fais des vannes horribles,
04:02 et que le gars à côté, il est comme ça,
04:04 c'est terminé pour moi. Donc je peux faire les meilleures vannes du monde,
04:06 et les gens vont dire "Le mec n'est pas drôle."
04:08 Et donc quand je sens qu'on commence à me dire "On va rélire tes textes."
04:10 et que le gars ne se marre plus en plateau,
04:12 voire qu'il s'excuse quand je sors du plateau, je me sauve en courant,
04:14 parce que ça, ça me détruit.
04:16 - Alors justement, Jérémy, c'est arrivé à d'autres personnes, on ne touche pas mon poste cette semaine.
04:18 - Ici, ce n'est pas Energy 12.
04:20 - Ce n'est pas le mag, hein.
04:22 - C'est pas le mag, ici. - J'ai vu.
04:24 - Là-bas, vous étiez.
04:26 - Hein ? - Vous étiez quoi, là-bas ?
04:28 - Bah... - Excusez-moi, je vais quand même revenir
04:30 sur un truc, parce que j'en ai assez qu'ils disent.
04:32 Sur Energy 12, j'étais. Energy 12, ils vous ont mis dehors comme une merde.
04:34 - Alors ?
04:36 - On ne va pas se mentir, si c'est vrai.
04:38 Non mais attendez, mais c'est vrai. Arrêtez.
04:40 Parce que je vais raconter l'histoire.
04:42 - Je veux.
04:44 - Qui c'est qui est venu en juillet dans mon bureau comme une pleureuse, hein ?
04:46 Hein, voilà.
04:48 "J'ai rien, Energy 12, Energy 12."
04:50 "Mais ferme ta gueule !"
04:52 - C'est de l'humour noir, ça, de l'immigration ?
04:54 - Oui, c'est pas sympa.
04:56 - C'est très bien fait de te barrer.
04:58 - Ils se seraient pas comportés comme ça avec moi,
05:00 parce que je leur aurais pas...
05:02 j'aurais pas autorisé à ce qu'on me traite comme ça.
05:04 Ce que je veux dire, c'est que, après, tout ça, c'est pareil.
05:06 "Touche pas à mon poste", c'est la même chose.
05:08 C'est encore le serpent qui se boit la queue.
05:10 On va plaindre ces chroniqueurs. Mais mec,
05:12 si t'en as marre qu'ils se foutent de ta gueule, casse-toi, en fait.
05:14 Viens pas gratter à la porte.
05:16 Anouna, il se comporte pas bien, mais c'est eux
05:18 qui autorisent à ce qu'il se comporte pas bien.
05:20 Évidemment que des gens vont te marcher dessus. C'est à toi.
05:22 "Putain, prends tes couilles." Le problème, en fait, c'est que c'est la même chose.
05:24 C'est que, encore, c'est ça, c'est de l'ego.
05:26 C'est des mecs, en fait, qui ont des carrières, mais ils veulent plus.
05:28 Et ce qu'ils veulent, c'est la télévision. Ils veulent être connus, ils veulent être célèbres.
05:30 Même si c'est en se retrouvant en slip
05:32 avec des perruques blondes pour imiter Dalida,
05:34 parce que le mec veut juste être connu dans la rue.
05:36 Donc, c'est de l'ego. Donc, il a voulu mettre son ego en avant.
05:38 Il prend cher. Et c'est normal.
05:40 - Vous, vous avez toujours voulu faire de la scène.
05:42 Très jeune.
05:44 On a retrouvé des images.
05:46 Vous avez 18 ans.
05:48 On a retrouvé des archives de vous.
05:50 On a retrouvé une archive de vous qui date de 93.
05:52 C'était sur France 3 Reims.
05:54 Vous aviez 18 ans.
05:56 Et on voit déjà cette époque, cette détermination
05:58 pour, justement, la dérision.
06:00 C'est trop mignon.
06:02 On regarde.
06:04 - C'est extrêmement difficile d'être crédible à 18 ans.
06:06 Parce que, quand vous arrivez
06:08 à la porte d'un théâtre, et que vous dites
06:10 "Ah, j'écris un spectacle."
06:12 - Mais vous avez quel âge ? - 18 ans.
06:14 - Ah oui ? Mais vous parlez de quoi ?
06:16 - C'est ça. Les gens se disent que, forcément,
06:18 pour avoir quelque chose d'intéressant à dire,
06:20 il faut avoir vécu.
06:22 J'aime bien prendre des sujets qui choquent les gens.
06:24 J'aime bien tourner à la dérision des sujets
06:26 qui font parir habituellement.
06:28 - Cohérent.
06:30 - Cologne vertébrale, cohérence.
06:32 - Jolie coupe.
06:34 - Je la trouve un peu ridicule.
06:36 - Si vous êtes très bien.
06:38 Et on aime beaucoup vos propositions,
06:40 surtout sur scène.
06:42 Jérémy Ferrari vend 2 pièces à Beyrouth.
06:44 Au Faux-Libergère du 19 au 29 janvier 2017.
06:46 En France, c'est ébrile 18 novembre,
06:48 bovel 19 novembre, aurillac le 9 décembre.
06:50 J'ai tout dit ?
06:52 - C'est ça. Il y a plein d'autres dates,
06:54 mais vous avez dit les premières.
06:56 - Ah, voilà. Les prochaines. Merci, Jérémy.