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Label « Jardin Remarquable », les splendides jardins du Logis de Chaligny, sont parmi les plus beaux de France et illustrent magnifiquement l’Art des Jardins à la Française.
Entre son élégant nymphée de style Renaissance, sa ravissante roseraie, sa pergola couverte de vigne, ses allées cavalières entourées de charmilles, ou encore son délicieux potager organisé en huit carrés séparés par un chemin d'eau, suivez Laurent Poultier du Mesnil et Alain Durante, propriétaire des lieux, afin de découvrir des jardins des plus enchanteurs, qui magnifient un superbe logis construit au 16ème siècle.

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Musique :
LAKEY INSPIRED - Blue Boi
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Transcription
00:00 Bonjour ! Aujourd'hui, pour parler de l'art des jardins à la française,
00:06 je vous emmène, regardez-moi déjà cette allée,
00:10 je vous emmène, je vous emmène, je vous emmène
00:14 aux logis de Chaligny, dans les jardins du logis de Chaligny.
00:17 Pourquoi ce choix ? Eh bien tout simplement, parce que nous avons ce qui est, à mon sens, le plus réussi.
00:23 Nous avons le propriétaire Alain Durand qui a repris ce lieu,
00:26 qui a transformé complètement ce lieu qui était dans un état pitoyable, sans jardin, sans rien.
00:32 Il a créé des jardins qui respectent parfaitement les lieux, l'histoire, tout.
00:37 Il ne s'agissait pas de créer des jardins, je vais dire, complètement démesurés, artificiels, etc.
00:43 Il a tout simplement choisi de créer des jardins tels qu'ils auraient pu exister à cette époque, c'est-à-dire XVIe et XVIIe.
00:54 Suivez-moi, nous allons visiter non pas un jardin, mais des jardins,
00:58 des tas de jardins avec des tas de lieux, cachés, secrets absolument magnifiques.
01:04 [Musique]
01:25 [Générique]
01:48 Bonjour Alain Durand. Bonjour.
01:51 Merci de nous accueillir dans ce magnifique jardin de Chaligny.
01:56 C'est un plaisir de vous recevoir.
01:58 Donc, propriété que tu as reprise il y a combien de temps ?
02:00 Il y a… en 1991.
02:02 D'accord. Alors, ici nous sommes dans un jardin classé…
02:07 Alors, un inventeur supplémentaire des monuments historiques.
02:10 Et qui a laissé Jardin Remarquable.
02:13 Jardin Remarquable, depuis 2007.
02:15 Alors, Jardin Remarquable, il n'y a pas grand-chose, dis-donc.
02:17 Non, c'est une cour de ferme.
02:19 Il n'était pas question pour moi de faire un jardin dans ce qui était une cour de ferme.
02:23 J'ai voulu vraiment respecter l'architecture originale des lieux.
02:27 J'ai voulu restituer exactement l'esprit de la maison.
02:30 Alors, je vais commencer tout de suite par, finalement,
02:34 la question que je pose souvent à la fin d'émission, mais ce n'est pas grave.
02:37 C'est, il me faut une citation de ta part.
02:41 Ah ouais, une citation qui n'a rien à voir avec le jardin.
02:43 L'homme se fait en se faisant.
02:45 Eh bien, voilà, tout est dit.
02:49 Alors, ces jardins que nous allons visiter, ils sont, comme tu l'as dit, remarquables,
02:53 parce qu'ils sont classés comme tels, mais ils sont vraiment remarquables.
02:57 Je parle bien de ces jardins, parce qu'il y a vraiment plusieurs jardins.
03:00 Combien est-ce que vous êtes pour entretenir tout ça?
03:04 Alors, nous ne sommes que trois.
03:06 Il y a toi.
03:07 Oui, il y a Marc Carbeau, qui a été le responsable du jardin des Sers-de-Theuil.
03:13 Il a été également jardinier à l'Elysée et il a une grande connaissance des plantes.
03:18 Très, très grande connaissance des plantes.
03:20 Il m'a beaucoup aidé à végétaliser le jardin.
03:22 Et il en est à un point actuellement où il commence des collections.
03:26 Comment est-ce que tu es tombé dans la marmite,
03:29 parce que tu es tombé dans la marmite de, j'allais dire, de l'horticulture, du jardinage,
03:34 du patrimoine et du patrimoine, et du patrimoine très, très tôt.
03:38 Je suis né dans une famille d'horticulteurs.
03:41 Mes grands-parents avaient ce qu'on appelait des campagnes dans le Midi-Est, dans la région niçoise.
03:46 Et oui, parce que tu es niçois.
03:48 Oui, je suis né à Quai-de-sur-Mer.
03:49 Quai-de-sur-Mer est surtout connu par Jean Renoir, le grand-père persévisionniste,
03:55 qui avait une villa au Colette.
03:58 C'est une colline qui fait face à la colline du château.
04:02 Et curieusement, mon arrière-grand-père paternel
04:06 était profiteur voisin de la pauvreté de Renoir.
04:11 Alors, ils se connaissaient, et mon arrière-grand-père était rosieriste.
04:15 Et il y a eu l'occasion, effectivement, au cours de ses hybridations,
04:20 de créer une rose qu'il a dédiée à Renoir,
04:22 et qu'il a faite peintre Auguste Renoir en 1917.
04:26 C'est très joli comme anecdote.
04:28 Tu nous le racontais, tu es tombé dans la marmite quand tu étais petit.
04:33 Après, tu suis un parcours dans la finance.
04:37 Oui, dans la banque, oui.
04:38 Dans la banque, qui n'a rien à voir, évidemment.
04:40 Mais la passion est toujours là.
04:42 Toujours, toujours.
04:44 Multiple passion.
04:45 Les jardins.
04:47 Et l'architecture aussi.
04:48 L'architecture, la musique.
04:50 Et la musique.
04:51 Et la brocante.
04:52 Voilà.
04:54 Inconsciemment, j'ai tout réuni ici.
04:56 Oui, oui.
04:57 Voilà. C'est-à-dire que j'ai toujours eu cette passion de l'architecture.
04:59 J'aurais voulu être architecte,
05:00 mais mes parents, à l'époque, n'avaient pas les moyens de m'envoyer pendant 7 ans à Paris
05:04 pour conduire ces études-là.
05:06 Mais j'ai toujours eu cette passion.
05:08 Et dès l'instant où j'ai commencé à travailler,
05:09 je me suis dit, je ne vais pas louer, mais je vais acheter.
05:12 Je n'avais pas un chou.
05:13 Ce sont mes grands-parents qui m'ont aidé à acheter un petit studio à Montmartre,
05:18 dans un fond de cours, où il y avait beaucoup de travail à faire.
05:21 Et l'aventure a commencé à ce moment-là.
05:24 Et puis j'ai eu comme ça 6 appartements à Paris.
05:27 Le dernier appartement était magnifique.
05:30 Il était Place des Victoires.
05:32 Je me suis séparé de cet appartement de Paris pour venir en Vendée.
05:36 Quand j'ai acheté ici, en 1991, c'était...
05:41 En friche.
05:42 Complètement en friche.
05:43 C'était un forêt vierge.
05:44 Ah oui, oui, oui, complètement.
05:46 Il y avait le bois, un bois qui était mis à blanc.
05:49 Tous les 50 ou 60 ans, on pouvait faire du bois de chauffage.
05:51 Et on les a repoussés naturellement.
05:53 Donc, c'était infranchissable.
05:54 On ne pouvait pas rentrer.
05:55 C'était un roncier.
05:56 Et les jardins, c'était des espaces de grandes herbes hautes comme ça.
06:02 Il n'y avait pas d'arbres.
06:03 Et donc, j'ai appris qu'il y avait un cadastre napoléonien dans le tiroir de la mairie, à Saint-Pexine.
06:09 Il y a le tracé de toutes les allées et la figuration de tous les arbres d'alignement.
06:15 Donc, on a fait le copier-coller.
06:17 On a commencé par dessiner le jardin à partir du cadastre.
06:21 Mais alors, il a fallu trouver effectivement la largeur de l'allée, la bonne largeur de l'allée.
06:27 Ah ben oui, oui.
06:28 Et ce n'est pas évident, ça.
06:29 Alors, nous avons fait ça à partir des allées d'Argenville du XVIIIe siècle,
06:35 qui donne exactement en fonction de la longueur de l'allée, qui vous donne la largeur.
06:40 Et alors, est-ce que la largeur, elle est exacte ou alors est-ce que la largeur, elle est façon leçon, un peu trichée ?
06:44 Non, elle est exacte.
06:45 Non, on ne triche pas.
06:46 D'accord.
06:47 Il n'y a que le nôtre qui est triche pour le roi Versailles.
06:49 Voilà.
06:50 Et qu'est-ce que tu nous emmènes ici ?
06:51 C'est le sapin.
06:52 Le sapin ?
06:53 C'est le sapin.
06:54 C'est-à-dire ?
06:55 Il y a un petit sapin de Noël.
06:56 Enfin, ce n'est pas un sapin de Noël, mais en tout cas, il a une forme de sapin de Noël.
06:59 Et il a une petite histoire sympathique.
07:01 Ah ben, c'est extraordinaire.
07:02 Voilà.
07:03 Ce sapin, là derrière.
07:04 Oui, oui, oui.
07:05 Il est arrivé ici, il faisait 20 cm de haut.
07:08 C'était un des sapins qui était donné par Madame Chirac à l'Élysée lors des fêtes de fin d'année.
07:17 Et à cette époque-là, Marc Barbeau, qui est le grand jardinier de Chaligny,
07:23 qui m'a beaucoup aidé à réaliser ce domaine, était jardinier de l'Élysée.
07:29 Et à la fin d'une cérémonie, Madame Chirac le voit et lui dit
07:36 « Mais M. Barbeau, vous n'avez pas eu votre sapin de Noël ? »
07:39 Elle lui dit « Bon, écoutez, je n'ai pas l'âge de recevoir un petit sapin de Noël. »
07:43 « Si, si, si, si, venez, venez, venez. »
07:45 Alors, Madame Chirac lui donne le petit sapin de Noël
07:49 et va chercher les photographes, va chercher le président.
07:53 Et devant le président, dit à Marc « Mais voilà, M. Barbeau,
07:59 en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous décorde l'ordre du sapin de Noël. »
08:04 C'est extraordinaire.
08:05 C'est le seul au monde.
08:06 Ah oui.
08:07 L'art des jardins, les premiers jardins à la française apparaissent à quelle époque ?
08:12 On a déjà l'époque médiévale, on a les Capes à l'époque médiévale.
08:16 Oui, alors ce qu'on appelle jardin à la française, en fait,
08:18 est une appellation du début du XXe siècle.
08:22 Ce sont des jardins réguliers qu'on a appelés à la française,
08:25 mais seulement à partir de la fin de la XIXe, début du XXe.
08:29 Ce sont les frères Duchesne qui ont fait volte-face contre l'invasion
08:34 des parcs à l'anglaise au XIXe siècle et qui sont revenus aux jardins réguliers
08:38 et ont appelé ça jardin à la française.
08:40 En fait, les jardins réguliers sont venus après l'Italie.
08:47 Avec les guerres d'Italie, nos rois qui sont allés guérouiller
08:50 ont été séduits par les réalisations somptueuses des Italiens
08:56 en termes de bâtiments et de jardins,
08:58 et sont revenus avec des architectes et des paysagistes
09:01 pour construire les châteaux de la Loire.
09:03 Les grands jardins réguliers français sont originaires du début du XVIIe siècle seulement.
09:09 D'accord.
09:10 Et c'est l'époque où est né Versailles.
09:14 Alors, toi, tu as voulu reprendre, complètement respecter l'esprit de la maison,
09:18 c'est ça qui est très beaucoup dans votre démarche,
09:20 c'est que c'est respecter les lieux, respecter l'esprit des lieux.
09:26 Absolument.
09:27 Donc, tu as voulu refaire des jardins comme à l'époque,
09:29 sans faire des choses grandioses, mais en faisant des choses
09:31 qui ont un charme extraordinaire.
09:33 Oui, alors, ça a été effectivement une très longue cogitation,
09:39 parce que j'ai absolument voulu conserver les plans d'origine.
09:43 Mais alors, le problème, c'est qu'on ne peut jamais revenir à ce qu'on appelle des jardins d'origine.
09:49 Oui.
09:50 C'est impossible.
09:51 Non.
09:52 D'ailleurs, il n'existe nulle part au monde des jardins
09:54 qui ont conservé leurs caractéristiques d'origine,
09:57 parce que tout est évolué.
09:58 Les choses évoluent, pour le temps, très simple,
10:00 parce que les us et les coutumes, les usages varient d'une époque à l'autre.
10:05 Les besoins ne sont plus les mêmes.
10:07 Par exemple, ici, il y avait de grands jardins potagers.
10:10 Pourquoi ? Parce qu'il y avait une trentaine de personnes à nourrir toute l'année.
10:13 Il n'y avait pas de centre Leclerc, il n'y avait pas de congélateur.
10:15 Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas.
10:17 On n'a plus besoin de trois grands jardins potagers,
10:19 d'autant qu'il n'y a pas trente personnes à nourrir tous les jours.
10:21 Et donc, on a quand même voulu garder un jardin potager,
10:25 celui qui est près de la rivière, on appelait ça.
10:27 Ça donnait un sens à ces autres jardins anciennement potagers.
10:32 Qu'est-ce qu'on va en faire ?
10:35 Je me suis toujours accroché sur ce qu'on appelle le génus,
10:40 le génie des lieux.
10:42 C'était quoi le génie des lieux ?
10:44 Ici, c'était une grande ferme.
10:46 C'était la ferme principale d'un domaine qui devait faire à peu près 400 hectares.
10:50 Donc, il a fallu jouer un petit peu avec le paysage.
10:53 Et ce que j'ai voulu faire, c'est que les jardins ne soient qu'un trait d'union
10:57 entre le bâtiment et le paysage.
10:59 J'ai voulu qu'ils soient naturalistes.
11:01 Et il m'a fallu plus de dix ans pour trouver la solution.
11:05 Et en fait, j'ai copié ce que fait le jardin Plume,
11:09 près de Rouen, qui est un jardin de vivaces et de graminées.
11:12 Et j'ai trouvé la solution absolument géniale.
11:14 Pourquoi ? Parce que c'est un entretien complètement minimaliste.
11:18 On n'a pas besoin de replanter chaque année.
11:20 On a pas besoin de faire une coupe rase au début mars et on laisse repousser.
11:24 Alors ça, c'est une invention totale. Ça n'existe pas.
11:27 Mais je considère, si tu veux, qu'un jardin doit être une pièce supplémentaire.
11:34 Donc, tout naturellement, cette pergola, nous l'avons faite.
11:38 Pourquoi ? Parce que ça a commencé à devenir sympathique.
11:41 Et je donnais l'été pendant 15 jours avec des amis, la famille, etc.
11:44 Mais on n'avait aucun endroit pour être à l'ombre.
11:48 Et puis, j'ai dit à l'éternien, je me suis dit, nous allons faire une tonnelle couverte de vignes.
11:52 On va le faire dans la continuité, effectivement, du couloir principal du rez-de-chaussée.
11:58 Et si bien que quand on est au fond de la maison, on peut percevoir le banc qui est le début du bois.
12:03 Septembre, octobre, on peut prendre son bolser direct.
12:06 Tout à fait. Les grappes de raisins me prendent tout le long.
12:09 Alors, tu nous as parlé des jardins italiens.
12:12 Qu'est-ce qui fait que le jardin français va être différent ?
12:15 Parce que le jardin italien a été transposé à une échelle différente.
12:21 Première moitié du XVIIe siècle, les jardins réguliers arrivent en France
12:26 et commencent à ceinturer les châteaux et les résidences royales.
12:33 Et avec Louis XIV, le jardin devient une manifestation de puissance.
12:39 On voit Versailles avec une allée qui disparaît dans l'infini,
12:46 avec des jardins à surprise, inspirés des jardins italiens, d'ailleurs.
12:53 On comprend, effectivement, pourquoi Louis XIV a fait ça.
12:58 Il voulait asseoir sa puissance, notamment sur les bâtiments et sur les jardins,
13:05 et ça a impressionné l'Europe entière.
13:09 C'est ce qui a été fait, puisque Versailles a été copié dans l'Europe entière.
13:14 On a un mur tout le long, c'était pour protéger, je suppose.
13:18 Alors, ça, c'est la caractéristique de tous les jardins potagers.
13:22 Partout, d'ailleurs. Les jardins potagers sont généralement clôts
13:26 par des murs de différentes hauteurs, pour plusieurs raisons.
13:31 C'était pour protéger. Protéger de quoi ?
13:36 Protéger des animaux errants, des lièvres ou des cerfs, etc.,
13:42 qui viendraient brouter les salades du potager.
13:45 Des chaux-nappes errants aussi.
13:48 Exactement. J'allais parler des voisins malhonnêtes.
13:51 Mais surtout aussi, c'est que les pierres emmagasinent la chaleur.
13:56 Ah, oui, bien sûr.
13:58 Ça permet effectivement, près des murs, de mettre des plantes
14:02 qui aiment bien la chaleur et qui développent notamment les fruits.
14:05 Donc, jardin potager, ici, que tu as transformé.
14:08 Alors, c'est assez intéressant.
14:10 A la fois, tu as respecté l'esprit du jardin potager,
14:13 mais tu as transformé ça en jardin, je vais dire, contemporain,
14:17 et en plus, avec une grande intelligence en termes d'entretien.
14:20 Absolument. Oui, parce que ça, c'était le grand jardin potager du domaine.
14:24 Il fallait y avoir les 30 personnes.
14:26 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Il fallait en faire autre chose.
14:28 Je n'ai pas voulu faire de jardin d'agrément.
14:30 Pour une raison simple, c'est qu'il n'y en a jamais eu ici.
14:32 Oui. C'était des jardins vivriers. Alors, quoi faire ?
14:36 Eh bien, la solution, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est le jardin plume.
14:40 C'est-à-dire que ce sont des vivaces et des graminées.
14:42 Alors, disposer de façon géométrique, déjà par rapport aux fenêtres,
14:46 mais pour respecter l'époque de la renaissance.
14:51 Et d'un entretien minimaliste, c'est vraiment génial.
14:56 Vivace et graminée, puisque l'entretien est minimaliste
15:01 dans la mesure où il n'y a pas besoin de beaucoup d'arrosage.
15:05 Et on foche ça début mars.
15:08 Et on laisse tout sur place et tout repousse automatiquement.
15:12 Wow ! Quel conseil peux-tu donner à nos auditeurs
15:15 par rapport à ce type de jardin pour pouvoir réaliser le même,
15:19 parce qu'il est à la fois esthétique et écologique, quelque part ?
15:23 Oui. Alors, la première des choses, c'est de le dessiner.
15:26 Il faut prendre le plan de la maison.
15:28 La première des choses, il faut projeter la hauteur de la façade dans le jardin.
15:32 Et c'est interdit de faire toute plantation dans cet espace-là,
15:36 parce que ce sera un espace qui sera dédié à la promenade, au pique-nique.
15:41 On peut mettre des tables, une petite pergola, etc.
15:43 Et surtout, ne jamais planter d'arbres trop près de la maison.
15:47 Des allées qui permettent d'aller jusqu'au fond du jardin.
15:51 Et dessiner surtout, en termes de composition, toutes les allées.
15:56 Et ne planter qu'après avoir fait le dessin.
15:59 Faire très attention à une chose, c'est qu'il faut toujours imaginer
16:03 les proportions que vont prendre l'arbus de la plante.
16:08 Parce que généralement, on plante de façon beaucoup trop serrée.
16:11 Et on le regrette au bout de quelques années, mais c'est trop tard.
16:14 Alors, si je ne m'abuse, ici, il y a un beau rosier.
16:17 Serait-ce ?
16:19 Alors ça, c'est le rosier de mon arrière-grand-père.
16:24 Mais c'est le fameux rosier.
16:26 Alors, est-ce qu'on peut la trouver dans le commerce ?
16:28 Ah oui, bien sûr, dans le catalogue Meillan.
16:31 Le parfum est...
16:32 Ah ben, il est très parfumé.
16:33 Très sucré.
16:34 Oui.
16:35 T'avais pensé... Bah tiens, nous parlions de Nice.
16:38 Tout à l'heure, parce que tu es originaire de Nice.
16:40 Du coup, ça me rappelle, je me souviens, des pétales de roses cristallisées que l'on mangeait.
16:47 Ah oui, oui, tout à fait.
16:49 Alors ça, ça fait penser à...
16:51 Ce sont les roses de Santifolia qu'on récolte à Grasse.
17:06 Alors, Alain, nous avons trois questions obligatoires dans l'émission.
17:13 Seulement.
17:15 Pour l'instant.
17:17 Parce que c'est toi.
17:18 Première question, ton époque préférée.
17:22 Ah ben, vous venez de le voir, c'est la première moitié...
17:25 C'est fin renaissance, première moitié, dix-septième.
17:28 Et en architecture.
17:30 Parce que ce que j'aime beaucoup dans cette période-là, ce sont les volumes d'architecture.
17:34 Je trouve que c'est bien pensé.
17:36 Tout correspond, tout a un sens véritable.
17:39 Il n'y a pas de décoration.
17:41 Tout a un usage.
17:42 Et puis, il y a des proportions magnifiques.
17:44 Pourquoi ? Parce qu'il fallait loger des grandes familles.
17:47 Donc, ce sont de grandes pièces.
17:49 Et puis, j'aime beaucoup aussi la simplicité de l'escalier de la Renaissance.
17:52 L'escalier à mur des chiffres.
17:54 Je voulais absolument acheter une propriété avec un escalier à mur des chiffres.
17:58 Ton oeuvre préférée.
18:00 Mon oeuvre préférée ?
18:01 Bon, il y en a énormément.
18:03 Il y en a une qui me hante, si je peux dire.
18:06 Et que j'ai découverte très tôt.
18:09 Je devais avoir 8 ou 9 ans.
18:11 Dans un livre d'histoire.
18:13 C'était un tableau de Poussin.
18:15 Les bergers d'Arcadie.
18:19 Et je trouve ça magnifique.
18:21 Parce qu'on voit deux personnages et deux bergers qui s'affairent autour d'une fontaine.
18:25 Et une dame à côté d'eux.
18:27 Avec des voiles.
18:30 Et dans un paysage idyllique.
18:32 Ça m'a fasciné ce tableau.
18:34 Depuis toujours.
18:36 Et pour moi ça remonte en arrière.
18:39 Je le connais depuis toujours.
18:41 Et c'est un tableau que j'adore.
18:43 Ton artiste préféré ?
18:45 C'est autre chose.
18:47 Parce que ce sont les années 30.
18:49 J'aime un sculpteur qui s'appelle Paul Landowski.
18:51 Ah bah oui.
18:53 Je trouve qu'il y a une liaison entre la première bâtisse du XVIIe.
18:56 En termes d'architecture.
18:58 Et les années 30.
19:00 Et on retrouve les mêmes volumes.
19:02 Et donc Paul Landowski, pourquoi ?
19:04 Je l'ai découvert par un ami.
19:06 Parce qu'il y a une association qui s'appelle "Les amis de Paul Landowski".
19:08 Et qui m'a fait rentrer dans l'association.
19:10 Et j'ai beaucoup apprécié ses œuvres.
19:12 Et notamment, on avait retrouvé dans son atelier.
19:14 Une œuvre qui n'avait jamais été édité en bronze.
19:17 Qui était en plâtre.
19:19 Et qui était cassée.
19:21 Donc la société a fait recoller effectivement ce plâtre.
19:27 Et a fait une fonte.
19:30 Il y a eu 6 tirages.
19:32 Et j'ai souscrit.
19:34 Et j'ai le tirage numéro 3.
19:36 Ah excellent !
19:38 Et c'est la chute d'Icar.
19:40 J'adore cette statue.
19:42 Parce qu'elle est toute en hauteur.
19:44 Elle est magnifique.
19:46 Elle est très belle.
19:48 Elle est dans le petit salon.
19:50 Je te suis.
19:52 On y va.
19:54 Je voulais te montrer quelque chose d'assez étonnant.
19:56 C'est quoi ?
19:58 C'est incroyable.
20:00 Ça se balade partout.
20:02 Tu vois, c'est une sorte de plante grasse.
20:04 Mais au mois d'août.
20:06 Cette plante qui n'a l'air de rien.
20:08 Produit des fleurs extraordinaires.
20:10 Des fleurs nocturnes.
20:12 Nocturnes ?
20:14 Nocturnes.
20:16 Elles s'ouvrent à 20h le soir.
20:18 Et elles se ferment à 8h du matin.
20:20 Ce sont des fleurs qui sont grosses comme ça.
20:22 Extraordinaire.
20:24 C'est un jardin à la française.
20:26 Grâce à toi.
20:28 Le bonheur est dans le pré.
20:30 Pour terminer.
20:32 Pour les personnes qui souhaiteront en savoir plus.
20:34 Sur ces jardins de Chaligny.
20:36 Que doivent-ils faire ?
20:38 Il y a un site.
20:40 Qui explique absolument tout.
20:42 Sur l'histoire et les moyens de venir.
20:44 C'est jardin de Chaligny.
20:46 Il suffit de taper.
20:48 Jardin de Chaligny.
20:50 Et il y a un site.
20:52 Avec plusieurs compartiments.
20:54 Il y a une histoire.
20:56 Il y a des photos.
20:58 Il y a des téléphones.
21:00 Il y a toutes les informations.
21:02 Jardin remarquable.
21:04 Et toute l'extension.
21:06 Tout est protégé.
21:08 Bravo Alain.
21:10 Pour ton magnifique travail.
21:12 Merci beaucoup.
21:14 De nous avoir fait découvrir ce jardin.
21:16 Remarquable.
21:18 Au sud de la Vendée.
21:20 C'était un plaisir.
21:22 Au plaisir de t'avoir.
21:24 Avec un grand plaisir.
21:26 Merci Alain.
21:28 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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