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MAGAZINE
Transcription
00:00 [Musique]
00:24 Bonjour à toutes et à tous, encore une fois on est très très heureux de vous accueillir dans les minutes bagues sur la thème 1, la télé qui vous allume.
00:33 C'est toujours un plaisir comme on vous le disait tout à l'heure.
00:36 Aujourd'hui on est très heureux de recevoir quelqu'un qui travaille le fer, le fer qui semble dur mais lorsque cette personne pose ses mains sur ce matériel, il devient immédiatement dynamique.
00:48 Donc je vous demande d'accueillir chez vous M. Hamidou Koumare, bienvenue mon cher. Comment ça va ?
00:54 Oui, je vais très bien.
00:55 Voilà, c'est avec beaucoup de joie quand on te reçoit sur notre plateau.
00:58 Beaucoup de joie aussi pour recevoir un monsieur qui était assis à cette place il y a de cela quelque temps, que j'ai un peu de mal à remplacer parce que c'est le genre de personne qui ne se remplace pas.
01:08 Je vous demande d'accueillir chez vous M. Yacouba Kemé, comment ça va très cher ?
01:11 Très bien, merci beaucoup de ce gentil commentaire même si je sais que le remplacement est valablement fait.
01:16 Merci beaucoup, je n'en attendais pas moins de ta part.
01:21 Nous allons parler aujourd'hui de sculpture en Afrique et au Mali, ce qui explique la présence de notre ami Koumare que je vous invite à découvrir tout de suite et maintenant et on revient juste après mesdames et messieurs pour les minutes bac.
01:41 Ce métier m'a choisi depuis tout petit, voilà, parce que je suis mon père sculpteur, il est prof de la PASSEC aussi, et ce métier m'a choisi depuis tout petit.
01:51 Ami de Koumare se présente comme un enfant forgeron.
01:55 Mère est nocturne, père est forgeron d'affilée, quand on parle de forgeron, ça veut tout dire, c'est tout ce qui concerne la sculpture.
02:07 L'artiste fait comme métier la sculpture et il enseigne son savoir-faire au conservatoire des arts et métiers du multimédia BALAFA CEKIKUYATEU DE BAMAKO.
02:16 C'est une école d'art, il y a trop de mouvements ici, c'est ça qui m'impressionne.
02:21 Il y a une section, on appelle la section des danses, c'est la cible de l'école où on forme les gens à danser.
02:29 Quand je vois les filles en train de danser, les étudiants en train de danser, les mouvements, les gestes, les expressions, c'est ça qui m'impressionne, qui m'intéresse plus.
02:42 Et au retour dans mon atelier, j'essaie de rétravailler ça de ma manière.
02:47 Amidou a consacré une série de sculptures dédiées à la représentation de la femme.
02:53 Il s'inspire donc des interprètes de la danse contemporaine de sa génération et il retranscrit à sa manière leur vitalité tout en exprimant leur combativité.
03:02 Je ne sais pas comment m'inscrire. Je suis entouré de danseuses, des scénios qu'on adore, c'est comme un temple pour moi.
03:15 Amidou Koumare se sert de son art pour exprimer ses pensées.
03:19 C'est ici que j'ai trouvé ma passion. C'est ici que j'ai trouvé mon intérêt.
03:48 L'artiste a d'autres collaborateurs à l'interne-temps bien qu'à l'international.
03:52 La famille est tellement grande. Il y a le galère qui est ma famille.
03:56 Après, il y a l'atelier M qui est ma famille, l'atelier Badiélam qui est ma famille.
04:04 Il y a des galéristes internationaux, des parents.
04:14 Il y a Kisiriki, mon papa aussi. Il est magnifique avec moi.
04:20 Faisant parler de son talent à travers ses œuvres, il participa à de nombreuses expositions,
04:27 notamment le festival sur le Niger au Mali, Ségou Har, la biennale Dakar au Sénégal.
04:34 J'ai commencé à participer à des ateliers quand j'étais petit.
04:41 Ils m'ont dit que c'était mon métier. J'ai beaucoup travaillé avec mon papa.
04:48 J'ai commencé très tôt à participer au festival sur le Niger, au Ségou, à Dakar, au Sénégal,
04:59 en Chine aussi, au Maroc. Après, j'ai un peu tourné en France.
05:08 J'ai fait des œuvres de 8 mètres, de 7 mètres, de 10 mètres, mais je n'ai jamais venu.
05:25 J'ai arrêté de travailler sur mon pavé.
05:28 Impressionnant. C'est juste ce qu'on a envie de dire à la suite du reportage que l'on vient de voir.
05:38 Le thème, vous savez, mesdames et messieurs, on en a parlé tout à l'heure, c'est la sculpture en Afrique et au Mali.
05:44 Pour en parler, nous recevons le monsieur dont vous avez vu le portrait tout à l'heure, notre ami Amilou Koumare.
05:50 Bravo, félicitations.
05:53 Merci.
05:54 La question que j'ai envie de te poser tout de suite et maintenant, c'est qu'est-ce qui s'est passé pour que vous décidiez,
06:06 après être né Noumou, avec un parent qui travaille dans l'enseignement, qui travaille dans la sculpture,
06:13 de continuer dans le même chemin et de réussir à continuer à faire des choses qui nous impressionnent.
06:19 Qu'est-ce qui s'est passé? On s'est dit à un moment donné, je vais faire comme papa, mais je vais faire plus que lui ou autant que lui.
06:25 Qu'est-ce qui s'est passé? Qu'est-ce qui se passe dans la tête du jeune homme de 10, de 9 ans, de 15 ans, de 16 ans qui décide de choisir ce chemin-là?
06:33 Koumare.
06:34 Ok, pour répondre à cette question, je dirais que depuis 4 ans.
06:40 Ah bon, je n'osais pas aller jusque là.
06:43 Jusque là. Jusque là. Des œuvres que j'ai déjà réalisées quand j'avais 4 ans, je me rappelle.
06:49 Très bien.
06:50 J'étais avec ma grand-mère qui faisait la poterie, la céramique au village.
06:54 J'ai participé à des foires où ils vendaient des œuvres, des petites œuvres, des petits objets à 10 francs.
06:59 Pour la raison de l'écolation.
07:01 C'est une anecdote.
07:02 Oui.
07:03 Et c'est depuis là que c'est arrivé?
07:05 C'est là, c'est commencé. C'est arrivé, c'est commencé. Les hommes me disaient que Dinguerra a failli.
07:10 Et ça c'est des choses qui t'ont toujours motivé, qui t'ont toujours accompagné.
07:14 Bien sûr.
07:15 Et à aucun moment tu t'es dit je vais faire autre chose. Ça a toujours été ça?
07:18 Ça a toujours été comme ça. Voilà.
07:20 Ça m'amuse beaucoup, je n'ai pas envie de faire d'autres choses.
07:23 Je suis en l'aise avec la sculpture. Voilà.
07:26 Ça va.
07:27 Très bien.
07:28 Yacouba Kebe, très heureux de te recevoir encore une fois.
07:32 Merci monsieur.
07:33 C'est difficile de te présenter, mais je pense qu'on va essayer de rester dans le prisme du producteur et du scénariste.
07:39 Et du scénariste.
07:40 Et moi je sais juste que tu es un grand homme de culture.
07:43 J'essaie.
07:44 Un grand homme de lettres, parce qu'il y a plusieurs Kebe dans Monsieur Kebe.
07:49 Mais c'est un fait et c'est tout à ton honneur.
07:53 Merci encore.
07:54 Et donc, quelle réaction vous avez quand vous voyez un peu ce reportage-là?
08:00 Je sais que vous connaissiez Monsieur Koumare depuis un certain moment.
08:02 Oui, absolument.
08:03 La preuve, ses œuvres apparaissent dans notre générique.
08:06 Absolument.
08:07 Très bien. Et quelle réaction vous avez quand vous voyez son travail?
08:11 La première, c'est que je suis très impressionné par cette capacité à tordre et à distordre le fer pour donner vie pratiquement à ce fer-là.
08:23 Et puis la seconde, c'est plus une question, parce qu'habituellement quand on parle de sculpture, on a tendance à voir ou le bois, ou il a parlé de céramique, ou la poterie, ou encore les roches et ainsi de suite.
08:35 Donc, je suis vraiment impressionné par ce travail-là.
08:37 Et la question, j'allais la poser, mais je pense que vous l'avez déjà posée, c'était de savoir pourquoi le fer.
08:42 Mais bon, je pense qu'il y a toute une histoire familiale et naturelle qui l'envoie.
08:48 C'est très intéressant, tu es très riche.
08:49 Exactement.
08:50 Mais on a envie de dire que, bon, on va parler de manière familiale.
08:53 Nous et fer, on a toujours marché ensemble, on va dire ça.
08:56 Est-ce que c'est quelque chose de... Est-ce qu'il y a une autre dimension à cela?
09:04 Parce que quand on parle des forgerons, qui est votre ethnie, on dit que c'est comme ça, vous êtes forgeron, vous êtes noumou.
09:12 Donc, est-ce qu'il y a une autre dimension ou c'est juste cette envie, volonté de l'enfant de faire comme son père, de toucher cette matière qu'il a toujours connue, qu'il transporte?
09:24 C'est venu comment?
09:25 Ce n'est pas divin, il n'y a pas...
09:30 Voilà, ce n'est pas comment expliquer, c'est naturel chez moi, c'est naturel chez moi et voilà.
09:36 C'est sûr qu'il est naturel, c'est difficile d'expliquer ça.
09:39 C'est difficile d'expliquer, oui.
09:40 On ne sait pas comment est-ce qu'on a appris à marbar, c'est très bien.
09:43 Voilà, c'est ça.
09:44 C'est très bien.
09:45 On va essayer de nous recentrer un peu sur notre sujet.
09:48 On parle de sculpture en Afrique et au Mali.
09:51 Donc, avant de donner la parole à M. Kébé, qui pourrait avoir une vision un peu plus large, à titre personnel,
09:57 est-ce que tu sens que tu... comment tu te sens en tant que sculpteur au Mali et en Afrique?
10:04 Est-ce que c'est un métier qui est reconnu, que ce soit d'abord au niveau du monde des arts et de la culture au Mali
10:11 et même au niveau d'une vision un peu plus globale des gens autour de toi?
10:17 Vous savez, la sculpture au Mali, d'abord au Mali, est connue mais inconsciemment.
10:27 Ok.
10:28 Ok? inconsciemment parce que, voilà, quand on apprend sur les rues de Bimbako, les ronds-points, on voit la sculpture.
10:36 Ok?
10:37 Communiquement appelées les monuments, sinon c'est la sculpture.
10:41 Voilà.
10:42 Et moi, bon, je suis dedans depuis tout petit. Je suis né dedans, grandi dedans.
10:48 Je suis en train de vivre dedans. Ça m'apporte beaucoup de choses, nationalement en fait.
10:52 Et internationalement aussi, ça va. Ça fait partie de l'art premier. L'art premier, la sculpture.
10:59 Effectivement, oui.
11:00 Voilà. Ça apporte beaucoup.
11:02 Et le regard des gens, est-ce que quand tu arrives quelque part, tu te dis, oui, je suis Amidou Koumare, sculpteur.
11:09 Comment ça se passe? Comment est-ce que c'est perçu?
11:13 Bon, il y a… c'est un peu… les regards, c'est différent.
11:17 C'est différent.
11:18 Il y a d'autres qui m'apprécient, qui me regardent positivement, qui sont d'accord avec moi, avec les talents, les petits talents que j'ai.
11:24 Et puis, qui connaissent un peu ma valeur comme Kébé.
11:29 Ah oui, bien sûr.
11:30 La valeur s'impose à nous.
11:31 Voilà, c'est ça.
11:32 Mais il y a d'autres aussi…
11:33 Ce serait difficile de faire autrement.
11:35 Absolument. C'est ça, c'est ça.
11:36 Il y a d'autres aussi qui ont des…
11:38 Qui ne savent pas exactement de quoi il s'agit.
11:39 Qui ne savent pas, voilà. Pourquoi?
11:40 Il faut expliquer un minimum.
11:41 Il faut expliquer encore, encore expliquer, expliquer encore.
11:44 Voilà, c'est un peu comme ça.
11:46 C'est un peu comme ça.
11:47 Monsieur Kébé, comment est-ce que vous réagissez à ça?
11:50 Vous qui avez un regard un peu plus large, puis ces choses qui baignaient dans le monde de la culture depuis un certain moment.
11:56 Est-ce que vous pensez que la sculpture a une place à ce qu'elle est?
11:59 La place de la sculpture, on va dire, dans le paysage de l'art contemporain au Mali.
12:04 J'ai envie de dire que naturellement, ça aurait dû être la première place parce qu'il a dit que c'est l'art primaire.
12:09 Quand vous regardez l'histoire de l'art dans le monde, et si on parle du fait que l'Afrique est le berceau de l'humanité, on vous parle de l'art rupestre.
12:16 Donc pour moi, c'est le tout début, à la fois de la peinture, mais aussi de la sculpture.
12:21 Mais force est de constater que dans notre pays, quand on dit artiste, la première chose qui vient en tête, très souvent, on voit la musique.
12:29 On voit peut-être souvent le cinéma, la peinture peut-être, mais aller vers la sculpture, très très rarement.
12:36 J'en veux pour preuve, quand on veut organiser des cérémonies à dimension nationale, où on dit qu'on parle de l'art, vous allez voir tout représenté.
12:45 On va appeler des artistes musiciens, on va appeler des artistes comédiens, on va appeler des artistes peintres avec des expositions, mais très rarement on fait appel.
12:53 C'est en quatrième ou cinquième temps qu'on pense à...
12:55 Voilà, et même souvent très difficilement. La deuxième dimension aussi, c'est que souvent on a l'impression que ceux qui se professionnalisent dans le domaine, on en a pas beaucoup.
13:04 Pour faire cette émission et cette série d'émissions, je sais que vous allez avoir du mal à avoir certainement beaucoup de sculpteurs,
13:11 mais quand vous demandez des artistes peintres tout de suite, vous en avez à la volée.
13:16 Donc il y a aussi cette dimension-là qui fait que comme on en trouve pas beaucoup, on a l'impression que c'est un art qui n'existe pas dans notre pays.
13:23 Et puis on peut même l'élargir sous son contrôle à l'Afrique.
13:26 À l'Afrique, exactement. Et c'est ce qui m'amène à parler de la formation.
13:29 Donc on peut parler un peu du parcours de Kumaré, qui a commencé, on va dire, d'abord à la maison, puisque papa est enseignant, sculpteur.
13:39 Mais il y a eu un moment donné où il a fallu aller se professionnaliser. Est-ce que tu peux nous en parler ?
13:45 Bien sûr. C'est vrai que je suis né avec, mais après mon DF, Lina m'a appelé.
13:57 Je n'ai pas été là-bas, mais Lina m'a appelé.
13:59 Lina t'a appelé.
14:00 Elle savait que depuis le temps et le talent que j'ai, voilà.
14:04 Elle a fait le concours d'entrée à Lina.
14:07 Après Lina, les conservateurs aussi.
14:10 Très bien.
14:11 Où on s'est retrouvés ?
14:12 On s'est retrouvés là-bas.
14:13 Pourquoi ? C'est pour ça qu'on se tutoie ?
14:14 C'est ça.
14:16 Après les conservatoires, j'ai été en Chine pour me former encore, et en France.
14:23 Surtout avec mes parents. J'ai beaucoup de parents artistiques, qui sont à Blois-Conaté,
14:32 qui sont de Burkina Faso, Ludovic Fadaïro de Bénais, et Amaïguiré Dolo qui est décédé malheureusement.
14:43 Et après, je me suis formé.
14:48 Parlons de la formation. Pour quelqu'un qui est né, qui a une culture de maniement du fer,
14:54 qui reste ta matière première, on va dire ça comme ça, qu'est-ce que la formation a apporté en plus ?
15:01 Parce que cette formation, on va dire académique, de Lina au conservatoire avec les écoles en France et en Chine,
15:08 qu'est-ce que ça a apporté en plus au savoir ancestral que tu portes en toi ?
15:12 Vous savez, je me suis amélioré avec ce savoir-là, avec cette formation-là,
15:20 et d'où j'ai eu l'audace d'attaquer le fer plus, de plus m'adapter avec le fer.
15:30 C'est avec la formation, les voyages, que j'ai pu...
15:34 Avoir plus de connaissances pour denter ce matériau-là.
15:37 Voilà pourquoi travailler le fer, qui est une matière dure, mais faire des mouvements avec, c'est ça.
15:46 C'est avec cette formation que j'ai pu comprendre un peu.
15:50 Mais aujourd'hui, tu es enseignant à l'école. Comment ça se passe avec les jeunes ?
15:56 Est-ce que... parce que ton enseignement, c'est au niveau des arts plastiques, de manière générale.
16:02 Mais est-ce qu'il y a beaucoup de jeunes qui vont vers la sculpture ?
16:06 Les jeunes entrent en défi. Je dirais que les jeunes entrent en défi.
16:10 Ils fuient ?
16:11 Oui, ils fuient la sculpture.
16:13 Ils sont plus attirés vers la peinture, le design, et les autres choses.
16:17 Mais quand on parle de la sculpture, ils pensent que c'est dur.
16:22 Ça les effraie un peu.
16:24 Voilà. On n'a pas à vivre avec. Ils pensent qu'ils ne vont pas s'en sortir avec.
16:32 Il y a deux problématiques, au fait. La première problématique, c'est la difficulté.
16:36 Le travail de la matière. Et il y a une question de rentabilité aussi.
16:40 De l'interpliquer aussi.
16:41 Parce que les jeunes, dès à l'école, ils commencent à calculer ça.
16:46 Après l'école, qu'est-ce que je peux faire ?
16:48 Alors que les tableaux, si tu es un peintre, c'est facile de vendre les tableaux.
16:52 Ça va très vite. Ça s'écoule très rapidement, effectivement.
16:54 Même moi, j'ai fait des années sans vendre une pièce.
16:59 C'est pas très encourageant, ça, pour les jeunes.
17:03 Mais ça peut s'expliquer par quoi ?
17:05 Est-ce que c'est parce que, comme on l'a dit tout à l'heure, c'est un art qui n'est pas connu, reconnu ?
17:10 Ou est-ce que c'est parce que, vous l'avez dit, vos œuvres, souvent c'est deux mètres, un mètre, huit mètres.
17:16 Est-ce que c'est des œuvres qui ne cadrent pas forcément avec le style de décoration qu'on voudrait avoir
17:22 dans nos bureaux, dans nos maisons ?
17:24 Je dirais que, même si, je ne sais pas, il y a une autre raison.
17:34 Oui, dites-nous.
17:35 Il y a une autre raison qui fait que la sculpture ne marche pas comme la peinture.
17:41 Je ne sais pas.
17:42 C'est parce qu'elles ne sont pas bien formées.
17:47 Donc, ça veut dire que là, ce que j'entends, enfin, ce que je crois comprendre, c'est que
17:53 ceux qui font la sculpture ne sont pas aussi bien formés qu'ils devraient l'être.
17:56 Bien sûr.
17:57 C'est ça ou c'est parce qu'il n'y a pas une véritable promotion autour de la sculpture ?
18:03 Comment est-ce que vous expliquez cela ?
18:05 Bon, il y a…
18:06 Ou bien il y a les deux ?
18:07 Les deux, les deux à la fois.
18:09 Les deux à la fois.
18:10 Les uns on perd et puis voilà, on n'investit pas aussi, trop trop.
18:15 On n'accompagne pas, on n'encourage pas beaucoup.
18:17 On n'accompagne pas.
18:18 Justement, M. Kébé, est-ce qu'il ne faudrait pas plutôt mettre en place une politique
18:21 de promotion de… parce qu'on en a parlé tout à l'heure, les monuments, tout ça,
18:26 c'est la sculpture exactement.
18:27 Est-ce qu'il ne faudrait pas essayer de redescendre à une échelle moins, on va dire, nationale
18:31 pour encourager un peu le secteur ?
18:33 Absolument.
18:34 Qu'est-ce que vous en pensez ?
18:35 Non, je pense que, comme vous le dites, une fois que vous prenez les monuments par exemple,
18:42 c'est la question encore de l'éducation à l'art.
18:45 On vous parle du monument, on vous parle de l'histoire qui a amené à ce monument,
18:48 le monument de l'indépendance, on vous dira que c'est à cause de l'indépendance,
18:51 mais personne ne vous dira l'artiste qui est derrière.
18:53 Personne ne va vous dire d'où est-ce qu'il tient son idée, personne ne va vous dire
18:57 pourquoi est-ce que c'est cette forme-là.
18:59 Qu'est-ce qui justifie cette forme-là ?
19:00 Cette forme-là, d'où est-ce que ça vient ? Personne ne va s'intéresser à cela.
19:03 Alors qu'on peut aujourd'hui, au niveau de nos établissements, je ne parle même pas
19:07 d'établissements spécialisés, l'INA, le conservatoire, c'est des établissements spécialisés,
19:11 mais au niveau de nos écoles, dans les primaires, on doit pouvoir raconter l'histoire de ces monuments-là,
19:16 pas forcément à travers le prisme historique, mais aussi avec le prisme artistique.
19:21 Ça, ça peut permettre de faire un premier travail à ce niveau.
19:24 Mais je pense qu'il y a un deuxième travail aussi d'éducation à l'art, à l'endroit de ceux
19:28 que moi je peux appeler les mécènes de l'art.
19:30 Il y a de plus en plus au Mali, ça c'est encourageant, on remarque qu'il y a des gens
19:33 qui sont prêts à mettre de l'argent dans l'art, mais comme je l'ai dit et comme il l'a dit tout de suite,
19:38 ce qui vient à l'esprit, c'est les tableaux.
19:41 Je ne sais pas si le fait que le tableau, on puisse l'acheter, le mettre dans le coffre du véhicule,
19:45 aller l'installer dans son bureau, alors que bon, la sculpture, ça va demander une logistique à part.
19:49 Par désidéreté, mais table logistique.
19:50 Voilà, donc peut-être qu'il y a ça aussi qui peut décourager, mais je pense que tout le monde
19:56 est impressionné par le travail qui est fait, même quand on voit ce travail-là dans la rue.
20:00 Je ne sais pas si vous voulez, au niveau de Bad Labougou, on a quelqu'un qui nous met, je ne sais pas si c'est vous-même,
20:07 qui nous met des sculptures parfois juste au niveau du nouveau siège d'une des banques.
20:13 Quand vous passez devant, vous ne pouvez pas.
20:15 S'empêcher de marquer un petit coup d'arrêt et d'observer.
20:19 Mais par contre, quand il est question d'aller demander, d'investir dedans, il y a des hésitations.
20:24 Ça, ce n'est pas normal en vérité.
20:26 C'est normal. Très édifiant tout ça.
20:29 Kumare, est-ce que quand on voit tes sculptures 3 mètres, 4 mètres, il y en a qui vont même au-delà,
20:39 en termes de coût, cela doit coûter quelque chose quand même ?
20:43 Comment ça se passe, le matériel, et même la manière de façonner ?
20:50 Qu'est-ce qui rentre en ligne de compte en termes de coût ?
20:53 Vous savez, Monsieur Diop, moi, si quelqu'un a envie de faire quelque chose, je ne calcule pas.
21:00 Je ne calcule pas, je me lance dedans.
21:02 C'est vers la fin. C'est ma vision.
21:06 L'envie de faire, c'est ça qui compte pour moi.
21:09 C'est ça qui compte.
21:10 Voilà pourquoi le temps ou le coût, je ne calcule pas beaucoup.
21:13 Parlons matière. À un moment donné, j'ai vu du fer à béton.
21:17 Après, j'ai vu des pointes.
21:19 Quel type de fer sont utilisés en général ?
21:21 Où est-ce que tu vas récolter un peu le matériel ?
21:25 C'est de l'ensemble des métaux.
21:27 Moi, je rassemble les métaux avec les différentes formes.
21:30 Ça aussi, il y a une définition.
21:32 Et comment est-ce que tu vas les chercher ?
21:34 Tu fais une descente au marché comme nous, on va faire nos bourses ?
21:36 C'est ça.
21:37 Ou bien comment ça se passe ?
21:38 Tu vas à la quinquairie, ou bien tu vas à la décharge.
21:41 Où est-ce que tu récupères le matériel ?
21:43 Où ça dépend ?
21:45 Bon, souvent, j'achète. J'achète beaucoup.
21:49 Il y a un peu de récupération aussi.
21:51 Il y a un peu de récupération aussi.
21:52 J'ai vu certaines matières un peu...
21:53 Bien sûr.
21:54 Ils ont une certaine histoire derrière.
21:55 Absolument.
21:56 C'est ça.
21:57 Très bien.
21:58 Mais sur le coût, il y a quand même un élément qui est assez intéressant.
22:01 C'est que c'est du fer.
22:02 Ça coûte de l'argent de l'acquérir.
22:04 Et on sait que le fer, comme les matières minières, un peu comme l'or, un peu comme le diamant,
22:10 sur le coût mondial, il monte.
22:12 Il y a des impacts ici.
22:14 Et actuellement, on est en train de vivre une crise mondiale avec la guerre en Ukraine.
22:17 Est-ce que ça peut impacter le coût de production d'une oeuvre, par exemple, d'un amideau ?
22:23 Bien sûr.
22:25 Mais comme vous l'avez dit tout de suite, je ne calcule pas beaucoup.
22:28 Ça a très peu d'impact.
22:30 Bien sûr.
22:31 Souvent, il y a des manques de fer, surtout le fer à béton.
22:36 Souvent, ça manque.
22:37 Il y a même des cangariers qui me disent que le prix a changé maintenant.
22:40 Comment tu fais ? Tu achètes ou tu laisses ?
22:42 Moi, j'ai envie de travailler.
22:44 C'est ça.
22:45 Je suis toujours comme ça.
22:46 Du coup, je ne calcule pas beaucoup.
22:48 Le coût ne m'intéresse pas beaucoup.
22:50 Très bien.
22:51 On va revenir un peu sur le fait qu'il y a très peu de jeunes qui vont vers la sculpture.
23:00 Est-ce que toi, aujourd'hui, Kumari, tu as une figure ?
23:05 Est-ce qu'il y a un nom en termes de sculpture qui t'inspire ?
23:09 Est-ce qu'il y a des grands noms en termes de représentativité ?
23:12 Quand on parle de tableau, de peinture, tout de suite, il y a le nom de Konate qui ressort.
23:18 Quand on parle de design, on a le monsieur qui nous a fait notre décor.
23:22 Dans le nom ressort, est-ce qu'au niveau de la sculpture, il y a des grands noms comme ça au Mali et en Afrique qui sont ta source d'inspiration ?
23:32 Bien sûr.
23:33 D'abord, mon papa.
23:34 Evidemment.
23:35 Mon papa m'a beaucoup inspiré.
23:37 De toute façon, tu ne peux pas dire autrement, sinon tu vas avoir des problèmes.
23:40 Il vient en première position et puis il vit jusqu'à présent, il continue, il travaille.
23:47 Et on l'espère pour longtemps encore ?
23:49 Oui, bien sûr.
23:50 Après, il y a Magritte Delos, malheureusement qui est décédée.
23:54 Lui aussi, il a beaucoup apporté.
23:57 Voilà.
23:58 Et il y a Dami Tera aussi.
24:02 Mais ce sont des noms qui restent un peu moins connus que les autres quand même.
24:07 Oui.
24:08 On est d'accord là-dessus ?
24:09 Oui.
24:10 Mais quand même, ce sont des grandes figures qui t'ont inspiré.
24:12 Bien sûr, qui ont beaucoup fait pour la sculpture.
24:15 Après, internationalement, il y a Kisiriki, Ndeboumina Faso, qui est le maître des bronzes.
24:22 Exactement.
24:23 Voilà.
24:24 Il y a des figures.
24:26 Parlons du jeu.
24:28 Avant de poursuivre cette émission, quel est le regard que le papa porte sur le travail de son garçon ?
24:35 Aminou.
24:36 Je suis l'aîné de la famille.
24:40 C'est compliqué de dire à son enfant, je suis fier de toi.
24:47 Même si souvent il se casse de regarder.
24:51 Je vais le dépasser quand même.
24:53 Lui-même est conscient de ça.
24:55 Mais ça veut dire qu'il apprécie vraiment le travail.
25:00 Il apprécie à mon absence.
25:02 Il apprécie à l'Africaine.
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27:26 L'exposition Kabel Djema Dabibé Yaïkiïta restera visible jusqu'au 30 avril 2023 au Blabla à Hippodrome.
27:34 Une exposition mettant en avant des femmes d'une beauté singulière.
27:38 Masira Touré nous fait voyager à travers son exposition Djamako
27:43 qui restera ouverte jusqu'au 30 avril 2023 à l'Institut français de Bamako.
27:48 Vous êtes conviés à Bamako Art Gallery pour le vernissage de l'exposition Mana
27:53 par Mariam Nyari et Korka Kasougé qui se tiendra le samedi 29 avril 2023 à 16h.
27:59 N'erratez surtout pas l'ouverture de cette exposition hors du commun.
28:03 Dans l'actualité internationale, le vernissage de l'exposition variable atmosphérique de Claire-Anne Gézékiel
28:15 aura lieu le vendredi 7 avril 2023 à partir de 16h à la Galerie Fernand Léger d'Ivry-sur-Seine en France.
28:23 Les 24, 25 et 26 mai 2023 se tiendra le Festival international du livre gabonais et des arts à Libreville.
28:32 18 pays seront présents dont le Mali pour découvrir la richesse pluriculturelle du Gabon.
28:38 La baille de l'Escaladieux vous présente une exposition d'art contemporain appelée Jardin Imaginaire.
28:45 13 artistes vont transformer la baille de l'Escaladieux en un fabuleux jardin.
28:50 L'exposition a débuté ce samedi 1er avril et prendra fin le 5 novembre 2023 à Bonnemaison en France.
28:58 Vous venez de suivre à l'instant la rubrique Agenda des minutes BAC.
29:05 Nous sommes de retour sur ce plateau pour parler de sculpture en Afrique et au Mali.
29:09 Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir M. Yacouba Kebe, qui est producteur, scénariste, entre autres.
29:15 Parce que M. a, on va dire, beaucoup de casquettes.
29:20 Quelques-unes seulement.
29:22 Beaucoup de casquettes pour notre plus grand bonheur.
29:24 Et nous recevons également un sculpteur sur du fer, on a envie de dire, puisque c'est un Moumou.
29:30 C'est-à-dire depuis toujours, ses ancêtres ont travaillé ce métal.
29:34 Et lui, il a décidé d'en faire son travail, mais de manière artistique, pour notre plus grand plaisir, comme j'aime si bien le dire.
29:42 Encore une fois, merci à tous les deux.
29:44 Merci de nous avoir...
29:45 ...partagé ces quelques minutes avec nous.
29:47 M. Koumare, on a vu dans le reportage que vous avez eu l'occasion de sortir un peu du Mali, d'aller au Sénégal, d'aller au Burkina et même ailleurs.
29:59 Est-ce que c'est possible de nous dire, quand on sort en tant que sculpteur malien, comment est-ce que notre travail est perçu à l'étranger ?
30:08 Et comment est-ce qu'on perçoit le travail des autres à l'étranger, par rapport à ce qui se passe chez nous ?
30:13 Ça fait deux questions, ou trois dans une.
30:15 Ça fait deux fois, mais c'est à l'âge.
30:18 Et puis, j'ai commencé à vous voir, tu as vu.
30:22 C'est-à-dire qu'on a franchi un cadre.
30:24 C'est ça, c'est ça.
30:26 Bon, heureusement, j'ai eu la chance de sortir caméraman, d'aller participer à des sympodiums, à des festivals.
30:39 Je commence à côté d'ici, qui est le Burkina Faso, et les sympodiums internationaux de sculpture.
30:45 Voilà, j'ai été parmi les sélections.
30:48 Vous savez, la manière dont on voit la sculpture au Burkina, ça m'a un peu, je ne sais pas, ça m'a un peu surpris, quand même.
31:02 Là-bas, au Burkina Faso, l'État accompagne beaucoup les jeunes artistes.
31:10 Oui, l'État les accompagne, vraiment.
31:13 Alors qu'ici, au Mali, il n'y en a pas assez.
31:16 Je dis pourquoi, ça m'a beaucoup inspiré.
31:20 Alors que quand on voit les sculpteurs maliens à l'étranger, les gens sont contents, parce qu'on voit le talent qu'ils ont.
31:28 Le talent qu'ils ont, mais la visibilité manque beaucoup, et l'accompagnement manque beaucoup.
31:33 Donc il faudrait un peu plus d'accompagnement, sinon il y a le talent et il y a le travail.
31:36 Voilà, c'est ça.
31:37 Sur le talent malien, je dirais.
31:39 Parce que là où je passe, on me félicite, on me dit "toi tu es jeune comme ça, mais pourquoi tu as la main?"
31:45 Il fallait leur expliquer que je suis, c'est né, c'est dans mon sang.
31:48 C'est inné, c'est inné.
31:50 Mais il y a des talents, même si c'est inné, si tu n'as pas à valoriser ou à accepter, créer une connexion, ce n'est pas facile.
31:59 Voilà.
32:00 Kébé, on en parlait au début de l'émission, en plus d'impliquer le secteur privé, de faire la promotion comme sur cette plateforme,
32:11 est-ce qu'il y a d'autres mécanismes comme ça que l'on pourrait mettre en œuvre pour justement promouvoir les artistes, sculpteurs et leurs œuvres?
32:20 Déjà eux-mêmes, ils ont leur propre plateforme et j'aime bien l'idée.
32:25 Comme il a dit, il a une grande famille.
32:27 Il y a plusieurs collectifs qui se mettent en place au niveau des artistes globalement, pas que des sculpteurs, pour mettre en avant leur travail.
32:33 Je crois que ça, il faut le saluer.
32:35 C'est assez récent, je trouve.
32:36 Je trouve que c'est la jeune génération, ils essaient de travailler ensemble.
32:39 C'est à encourager.
32:40 Maintenant, vis-à-vis des pouvoirs publics, comme vous étiez en train de dire tout à l'heure,
32:43 je pense que de plus en plus, il faut penser à créer des mécanismes de financement.
32:48 Quand je parle de mécanisme, c'est que ce sont des financements qu'on va donner à l'artiste, de sorte à ce que ce mécanisme reste automatiquement refinançable.
32:56 Qu'est-ce que je veux dire par là?
32:57 C'est des mécanismes de prêt qu'il faut mettre en place aujourd'hui.
33:00 Je sais qu'à une certaine époque, il a été question de créer au Mali ce qu'on avait appelé la banque de la culture, avec un système qui était tout simple.
33:07 C'est du revolving.
33:08 L'artiste a besoin d'argent pour faire une œuvre.
33:11 Il vient prendre le prêt, mais il n'y a pas d'intérêt, comme ce que nous constatons au niveau des banques.
33:16 Je pense qu'aujourd'hui, le Mali a besoin d'un mécanisme comme ça pour accompagner les artistes.
33:20 Parce qu'on ne le dit pas beaucoup, et il n'a pas osé d'ailleurs aller jusque là, mais créer une œuvre, ça coûte de l'argent.
33:26 Acheter tout le matériel, ça coûte de l'argent.
33:29 Il faudrait qu'il y ait un dispositif pour le mettre à disposition justement de ces artistes-là.
33:34 Et on sait qu'ils ont du talent, donc ce sont des œuvres qui ne vont pas rester dans leur tiroir.
33:39 Elles seront vendues, ils pourront rembourser ces prêts-là, ce sont des prêts d'amorçage qu'il faut mettre en place.
33:45 Le deuxième mécanisme serait aussi le soutien du public.
33:48 Il faut faire en sorte que le Malien ait envie d'aller vers...
33:53 Justement, j'aime bien l'expression que vous utilisez, ait envie d'aller vers ces œuvres-là, les achète, pour encourager ces artistes-là.
34:01 Et là, ça va demander tout un mécanisme, encore une fois, d'éducation au travail qu'ils sont en train de faire,
34:07 de sensibilisation au travail qu'ils sont en train de faire, et puis de valorisation aussi de ce travail-là.
34:12 Ce n'est pas toujours évident, parce qu'on va nous dire, bon, on est un pays pauvre, il y a peut-être d'autres priorités.
34:17 Oui, il y a d'autres priorités. C'est le discours qu'on entend tout le temps.
34:20 Voilà, et puis on ne va jamais cesser de le dire, l'art nourrit l'âme, et il faut accepter de nourrir son âme parfois.
34:27 Exactement, et l'art ne fait pas que nourrir l'âme, parce qu'il y a toute une économie qui peut se développer autour de l'art.
34:33 Il n'y a qu'à faire un tour au niveau de Ségo, pour voir tout ce que M. Mahmoud Afey est en train de mettre en place autour de la culture.
34:40 Donc, c'est à peu près plus de... c'est des centaines de personnes qui vivent à travers, on va dire, cette industrie qui existe déjà au niveau de Ségou,
34:49 mais qu'on pourrait élargir un peu plus au niveau du Mali.
34:53 Maintenant, M. Kumari, dites-nous, Next Step, est-ce qu'il y a une oeuvre sur laquelle... qu'est-ce qui vous inspire actuellement ?
35:01 On a vu dans le reportage que c'était les mouvements des danseurs, ou précisément des danseuses, on va dire ça comme ça, on a vu le voir.
35:10 Bon, je ne vais pas trop tirer sur la corde en tant que peuple, parce que c'est un peu dur de voir, parce que je n'ai pas envie de me casser quelque chose.
35:19 Mais est-ce qu'il y a actuellement, à part les femmes et le fer, est-ce qu'il y a autre chose qui inspire aujourd'hui M. Kumari ? Actuellement, là, aujourd'hui ?
35:27 Bien sûr, bien sûr. Vous savez, au Mali, actuellement, on a... je ne sais pas, on est en train de vivre une époque qui, moi-même, ça m'embête beaucoup,
35:42 qui est la guerre, je peux dire qu'il y a la guerre inter-ethnique, un peu. Là où je suis, la cohésion sociale m'inspire beaucoup.
35:51 J'ai beaucoup travaillé là-dessus et je continue, en dehors des mouvements, en dehors des danseuses, voilà.
36:00 C'est ça qui te travaille, de travailler sur la cohésion sociale ? Oui, sur la cohésion sociale.
36:04 Mais comment est-ce qu'on peut traduire la cohésion sociale avec une matière ? Après, je sais qu'on a vu tout à l'heure, et tout au long des images qu'on a vues,
36:13 que tu as cette faculté-là à donner du dynamisme et du mouvement à cette matière qui est très dure. Comment est-ce qu'on peut traduire cette émotion,
36:25 cet esprit de cohésion sociale, d'entente dans le faire, sur lequel on est obligé de taper, on est obligé de scier, on est obligé de tordre ?
36:33 Comment est-ce qu'on peut traduire ça avec le faire ? Est-ce qu'il y a des directions déjà ? En tout cas, je suis bien curieux.
36:40 Oui. Vous savez, l'enfant d'un forgeron, c'est un forgeron. Il y a le secret.
36:47 La matière, c'est vrai que c'est dur, mais avec moi, il y a une petite connexion quand même. Et puis l'envie de faire, l'envie de voir le Mali,
36:57 je ne sais pas, avec ces différents mouvements, avec les différents ethniques qui s'émarraient entre eux. Parce que moi, je suis le fruit de la cohésion sociale.
37:09 Moi, j'ai une femme, ma mère est d'Ogon. Voilà, je suis métissé.
37:13 C'est ce qui est pour moi de dire double peine. Parce que quand il y a un Noumou et une Dogon en face d'un peu, c'est compliqué.
37:22 Mais c'est ça aussi le charme de notre pays.
37:24 Ça reste entre cousins.
37:25 Ça reste entre cousins.
37:26 C'est ça.
37:27 C'est excellent.
37:29 Voilà un peu.
37:30 C'est très bien. Comment est-ce que vous vous réagissez à tout ça? Comment vous entendez que les artistes, notamment les artistes au niveau de la sculpture,
37:37 se saisissent un peu de cette problématique de cohésion sociale?
37:41 Encore une fois, moi, ça me ramène à ce qu'on était en train de dire. Voilà, voici un artiste que nous avons sous la main,
37:46 qui travaille à divulguer ou à partager des messages de paix, mais qu'on n'utilise pas dans tout le dispositif national de réconciliation.
37:55 Encore une fois, c'est peut-être un peu l'erreur que nous commettons. C'est une invite que je fais pour qu'on puisse transmettre toutes les formes de messages
38:04 pour nous inviter à la paix et à la cohésion. Ce n'est pas simplement la musique, ce n'est pas simplement les tableaux, mais il faut aussi inviter de temps en temps
38:12 le travail d'Amidou Koumare pour que les enfants, parce que pour moi, la paix se construit à ce niveau-là, pour que les enfants puissent décortiquer ces messages de paix
38:23 dans le travail qui est fait. Il a évoqué encore une fois les monuments. À Bamako, on a le monument de la paix. Mais combien savent un peu quel est le message
38:32 que cette colombe donne à nos populations? Donc, je pense qu'il faut vraiment mettre à disposition ces œuvres pour qu'on puisse les décortiquer,
38:41 pour que chacun puisse tirer un message pour soi-même. - Exactement. Et pour rajouter, je pense que cette connexion dont Koumare parle avec le fer,
38:54 qui est une matière très, très dure, avec cette possibilité qu'il a, cette capacité qu'il a de donner vie, de donner ce dynamisme-là à cette matière très, très dure,
39:06 est un message très fort de paix et de cohésion. C'est-à-dire que ça peut être dur, ça peut être difficile, mais s'il y a de l'amour, on arrive toujours
39:15 à obtenir ce que l'on veut et ensemble. - C'est poétiquement dit. - Mais c'est monsieur qui m'inspire. Ce sont ces œuvres-là qui m'inspirent.
39:26 Vous avez parlé des enfants. À partir de quand est-ce que l'on peut commencer à inciter les enfants à aller vers cela? Parce que j'ai vu que Koumare a eu la chance,
39:38 avec sa grand-mère et puis avec son père, de baigner dedans. Est-ce qu'il ne faut pas l'insérer un peu plus tôt au niveau de la tendre enfance?
39:48 - Oui, moi je le dis, je le défends. Je pense qu'on peut créer en puissance énormément d'artistes pour notre pays. Qui dit créer énormément d'artistes,
40:00 dit créer de la valeur pour notre pays. Mais il faut le faire à partir du bas âge. Comme je l'ai dit, on a un mécanisme d'enseignement, d'éducation à l'art qui est assez timide.
40:10 Il y a quelques matières, quelques cours, on a de la musique, on a de la peinture. Les enfants depuis la maternelle touchent un peu à tout ça. Mais ce n'est pas fait avec des professionnels.
40:22 En tout cas, ma connaissance, je ne sais pas si vous avez vécu ça, mais je n'ai jamais entendu parler d'une école maternelle par exemple qui a appelé un artiste pour dire
40:29 "Viens montrer ce que tu fais aux enfants, viens initier les enfants, viens leur montrer ce que c'est que la matière, ce que c'est que la peinture."
40:36 De plus en plus, certainement, certains parents qui envoient leurs enfants vers les ateliers, mais à dimension nationale, malheureusement ça n'existe pas.
40:43 Et il faudrait que nos différents ministères en charge de l'éducation acceptent de créer ce temps-là pour les enfants.
40:49 Ça va les sortir un peu des calculs durs pour aller vers d'autres matières qui vont aussi développer leur intelligence.
40:55 Et moi, honnêtement, c'est quelque chose que je défends et que je veux partager en profitant de votre plateau.
41:00 Très bien. Est-ce qu'au niveau de l'enfance, qu'est-ce que vous pensez ? Commencez à initier les enfants à la matière.
41:08 Parce que moi, je me souviens, à l'école primaire, nous on a eu la fin des années 80, à l'école primaire, il y avait les kermesses où on nous demandait de fabriquer quelque chose et d'amener.
41:21 Et donc, je me souviens que la première fois où j'ai travaillé de la matière, c'était du papier mouillé. On fabriquait des assiettes ou des choses comme ça.
41:27 Déjà là, on met un peu la main à la pâte. Malheureusement, ça s'est arrêté. Et heureusement pour la culture, je n'ai pas été un bon frère parce que je n'aurais pas pu aller aussi loin.
41:37 Donc, est-ce qu'il faut commencer aussi bas ? Qu'est-ce que toi, tu en penses, Kumaré ?
41:41 Comme M. Kébé a si bien dit, c'est ça. Vous savez, la scolitude, c'est une initiation. Il faut initier l'enfant dès sa base âge.
41:51 Et puis, vous savez, auparavant, pour connaître l'enfant, pour connaître l'avenir de l'enfant, si tu donnes l'argile et lui laissez faire quelque chose avec, tu peux produire directement son avenir.
42:08 Ah d'accord. Je viens de l'apprendre là.
42:11 Culturellement, oui.
42:12 C'est ça. L'enfant doit apprendre à être manuel dès sa base âge.
42:19 Il faut l'insérer déjà à l'école et organiser des rencontres avec les enfants. Ils sont réceptifs ? Est-ce que tu as déjà eu l'occasion de discuter toi avec des enfants comme ça, de 10 ans ou de moins de 10 ans à peu près ?
42:36 Ce que j'ai fait, ce n'est pas eu ce sens-là d'abord. Voilà.
42:41 D'accord. Il faudrait l'expérimenter.
42:43 Peut-être dans le cadre du collectif, du collectif Badjalan, il faut voir comment vous pouvez aller vers les écoles, si les écoles ne vous font pas appel, comment aller vers les écoles pour faire comprendre que c'est aussi une dimension à prendre en compte dans la formation des enfants.
42:59 Donc que les artistes puissent venir peut-être une fois par mois ou chaque deux mois, initier les enfants à toucher ces différentes matières-là, à décortiquer le travail que vous faites.
43:09 Ça va être difficile pour eux parce que même nous à nos âges, quand on regarde ce travail-là, on se pose énormément de questions.
43:15 Mais au moins c'est un premier exercice qui peut leur être utile à questionner en fait l'art que vous êtes en train de pratiquer.
43:23 Bien sûr.
43:25 On a parlé du père, on a parlé de l'artiste, maintenant on va parler, bon pas des enfants, mais on va parler des cadets.
43:32 En tant qu'enseignant, même s'il est difficile, vous dites qu'il y a beaucoup de jeunes qui sont en train de fuir un peu la sculpture, mais je suppose qu'il y en a quelques-uns qui restent quand même.
43:43 Bien sûr.
43:44 Voilà. Quel regard d'enseignant tu poses sur ces jeunes-là ? Est-ce que c'est des jeunes qui ont de l'avenir ?
43:51 Est-ce qu'il y a quelque chose que tu sens chez eux que tu n'avais pas toi ? Comment est-ce que tu vois cette émulation pour les générations futures qui sont déjà plus ou moins imprégnées ?
44:01 Oui. Vous savez chaque année au conservatoire, parmi les étudiants, vous savez dans ma section, art plastique, chaque année on prend 15 ou 12 étudiants par classe.
44:16 Et parmi ces 12, il y a un ou deux qui vont en sculpture, qui acceptent de les suivre.
44:24 Et parmi ces deux-là, je fais tout pour les encourager, pour les suivre, pour me donner à fond.
44:34 Mais quand je regarde les résultats, souvent ça me décourage un peu. Ça me décourage pourquoi ?
44:41 Il y a beaucoup de chemin à faire encore.
44:43 Quand est-ce qu'ils vont devenir comme Marey ? Ça m'inquiète beaucoup.
44:49 Mais qu'est-ce qui explique cela ? C'est parce qu'ils ne sont pas très investis ou bien ils n'ont pas eu cette formation de base que toi tu as eue avec la famille ?
45:00 Ou alors c'est par rapport même à la situation du pays ? Qu'est-ce qui explique cela ? Ou bien c'est juste parce qu'ils n'ont pas de motivation ?
45:07 C'est une éducation. Ils n'ont pas eu cette éducation comme moi j'ai eu. De l'air basal. C'est ça.
45:15 On est avec l'art. C'est ça. Mais quand tu n'es pas trop éduqué, d'être tout petit, ce n'est pas facile.
45:25 Même si tu as le courage, il y a quelque chose qui manque.
45:31 Et qu'est-ce qu'on peut faire pour que cela évolue un peu ?
45:35 Dans le cadre de la transmission de savoir, qu'est-ce que l'on peut faire ?
45:40 Toi en tant qu'artiste, en tant qu'enseignant, qu'est-ce que l'on peut faire pour ces jeunes-là ?
45:45 Parce qu'on ne va pas laisser quand même... ça en relève ?
45:49 C'est notre combat. C'est notre combat. Et puis, je ne me souviens pas, mais quand j'ai choisi de changer avec ces jeunes-là, c'est pour partager.
45:58 Je ferai tout pour les soutenir. D'ailleurs, je continue.
46:05 Pour avoir la main comme moi, ce n'est pas facile, mais il y a d'autres chemins.
46:10 Je les pousse à aller vers ces chemins-là, qui est la récupération.
46:14 Parce que dans la sculpture, il y a la récupération. Il y a tellement de médiums dedans.
46:19 Je les encourage à aller vers ces médiums-là un peu.
46:23 Est-ce que ça marche ? Est-ce qu'il y a eu des choses qui t'ont marqué ?
46:26 Bien sûr, ça marche. Il y a d'autres qui me font des cadeaux.
46:31 Des sculptures ?
46:33 Bien sûr. Actuellement, ils exposent nationalement et internationalement.
46:38 C'est très bien. Donc, ça veut dire que la relève est un peu assurée ?
46:42 Presque.
46:43 Presque. Je sens la rigidité un peu.
46:47 Mais je pense que ça, c'est de l'éducation. Parce que si papa ne dit pas que ce que tu fais, c'est bien, c'est difficile pour toi de dire...
46:53 C'est une manière d'aimer aussi. Les nounous sont un peu durs comme ça aussi. Les forgerons, c'est un peu comme ça.
46:59 En tout cas, merci beaucoup pour ces confidences.
47:03 On sait que ce n'est pas très facile pour M. Koumaré de parler. Il y a plus d'aisance à tordre le fer, à manier le fer, à lui donner vie.
47:11 Avant de nous séparer, en attendant de les retrouver, parce que pour se retrouver, il faut bien se séparer.
47:17 M. Kébé, est-ce que par rapport à notre thématique et par rapport à toutes les discussions qu'on a eues, est-ce qu'il y a un dernier message, un mot ?
47:25 Le dernier, c'est la dimension Afrique. Parce que quand vous avez annoncé le thème, vous avez parlé de la sculpture au Mali en Afrique.
47:32 Invitez vraiment nos artistes à aller à la conquête de l'Afrique.
47:36 Il a dit, le travail qu'ils sont en train de faire est apprécié partout dans le monde.
47:41 Donc, je pense qu'on n'a pas intérêt à rester cloisonné dans les murs du Mali. Il faut aller à la conquête des différents pays, à la conquête des différents espaces qui s'offrent à vous.
47:51 Parce que je suis convaincu de plus en plus que l'artiste malien a de la valeur, a de la valeur à revendre.
47:57 Et la dernière chose, si vous me permettez, c'est de faire en sorte que nos artistes puissent travailler avec les cabinets d'architecture.
48:05 Je trouve cela inconcevable qu'on ait des artistes de talent, des sculpteurs de talent et que les cabinets d'architecture ne leur courent pas après.
48:16 Pour moi, c'est vraiment inconcevable. Donc, les inviter à trouver le moyen de se retrouver et travailler ensemble.
48:21 C'est une excellente idée, ça. Peut-être qu'il va falloir associer les sculpteurs au salon de l'habitat ou inviter les architectes dans les expositions d'art.
48:31 L'idée est encore plus magnifique.
48:33 On a juste matérialisé ce qui est sorti.
48:36 Monsieur Koumare, encore une fois merci pour ce partage. Est-ce qu'il y a un dernier message que vous souhaiteriez adresser ?
48:44 À qui vous le souhaitez ?
48:46 Moi, j'invite les jeunes artistes, surtout les jeunes artistes sculpteurs, à continuer, à persévérer.
48:57 L'art ne paie pas tout de suite, mais l'art a de l'avenir. Je les encourage.
49:02 Est-ce que l'artiste n'est pas payé à travers le fait d'avoir réalisé son œuvre ?
49:09 Ça nourrit l'âme et le regard des autres. C'est un très bon message.
49:16 Mais juste avant de vous libérer, j'ai envie de vous demander s'il y a une collaboration que vous avez envie d'avoir ?
49:26 Est-ce qu'il y a quelqu'un avec qui vous rêvez de collaborer ?
49:28 Bien sûr.
49:30 Qui par exemple ?
49:32 Il y en a beaucoup.
49:34 On peut avoir quelques noms quand même.
49:36 Parce qu'on a parlé tout à l'heure de collaboration, sculpture et architecte.
49:44 Est-ce qu'il y a un architecte ou un sculpteur ou un autre plasticien avec qui vraiment Monsieur Koumare a envie d'être en connexion comme il l'est avec son frère ?
49:54 Il faut le dire, il réalise des vœux lui.
49:56 Peut-être que j'ai une baguette magique cachée.
49:58 Il y a un grand designer, un grand peintre, des galeries.
50:08 Par exemple, il y a le banco Art Galerie qui est là.
50:12 Il y en a beaucoup.
50:14 L'ouverture est là.
50:16 C'est ça.
50:18 Très bien.
50:20 En tout cas, merci beaucoup. Je ne saurais te laisser partir sans te féliciter pour ta coiffure.
50:24 C'est un très beau chapeau, assez original.
50:26 Merci d'être passé ici.
50:28 Ici, c'est la maison.
50:30 Vous passez quand vous voulez.
50:32 On va suivre de très près toutes les avancées de ce que vous faites et des jeunes que vous encadrez aussi.
50:40 On va remercier aussi Monsieur Kébé.
50:42 C'est un plaisir.
50:44 Merci d'être venu sur votre plateau.
50:46 On va dire ça comme ça.
50:48 Merci de m'inviter et de m'accueillir surtout.
50:50 Et de nous faire partager votre science et votre manière de voir les choses.
50:52 C'est toujours un plaisir.
50:54 Merci beaucoup.
50:56 On va vous remercier, mesdames et messieurs, chers téléspectateurs de la TM1.
51:00 On espère que vous avez apprécié ces quelques minutes bagues.
51:02 En attendant de nous retrouver, prenez soin de vous et restez connectés sur TM1, la télé qui vous allume.
51:08 [Musique]