Gros clash en direct ce matin entre le député Insoumis Manuel Bompard et le journaliste politique de Cnews Gauthier Le Bret: "Je dis ce que je veux sur ce plateau"
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00:00 David Guiraud, député LFI, a refusé d'appeler Aucalme quand on lui a posé la question.
00:04 Il a refusé de le faire.
00:05 David Guiraud a dit les choses de manière très claire.
00:07 Maladroite ?
00:08 Non, je ne sais pas ce que je suis en train de dire.
00:10 Claire et maladroite, ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:12 Je sais, merci, mais c'était maladroit de refuser d'appeler Aucalme.
00:14 Mais attendez, pourquoi vous ne prenez qu'un bout de la phrase ?
00:18 Il a refusé d'appeler Aucalme.
00:20 D'accord, moi je vous ai répondu.
00:22 Si ça ne vous convient pas, c'est dommage pour vous, mais moi je vous ai répondu.
00:24 Mais vous êtes le chef de ce parti, vous avez le droit de nous condamner les propos de la député.
00:30 Mais je n'ai pas envie de condamner les propos, parce que peut-être que vous, vous avez envie de le faire.
00:32 Mais non, je ne suis pas là pour ça.
00:34 Mais voilà, très clairement, vous n'êtes pas là pour ça.
00:36 Donc moi je vous redis, nous avons demandé à ce qu'il y ait de la justice pour permettre un retour Aucalme qui soit un retour Aucalme durable.
00:42 Et nous continuons à demander à ce qu'il y ait de la justice pour permettre un retour d'Aucalme qui soit un retour Aucalme durable, tout simplement.
00:48 Et vous allez me dire pourquoi le président de la République, pourquoi M. Darmanin, ministre de l'Intérieur, sont incapables de regarder en face les difficultés qui sont posées par des rapports dégradés entre la police et une partie de la population.
01:00 Ça c'est le sujet majeur.
01:02 Vous savez qu'il y a une large majorité de la population qui soutient la police.
01:04 Oui, oui, je le sais.
01:06 Et puis je sais aussi que ce taux d'approbation ou de confiance en la police, il a baissé de 20% depuis 25 ans.
01:12 Voilà. Et donc ça vous pouvez peut-être vous poser une question sur le sujet.
01:14 Il reste majoritaire dans le pays.
01:16 Mais ce n'est pas un problème.
01:18 Moi, je ne suis pas contre la police. Ce n'est pas le sujet.
01:20 La question c'est est-ce qu'on considère qu'une démocratie peut bien fonctionner quand il y a 3 ou 4 personnes sur 10 qui n'ont pas confiance en la police de son pays.
01:27 Non, c'est un problème.
01:28 Donc c'est un problème qui devrait nous interpeller tous.
01:30 Il n'y a pas les anti-policiers et les pro-policiers.
01:32 Moi, je pose la question de comment on fait en sorte d'améliorer ces relations.
01:36 Et pour améliorer ces relations, il y a des problèmes qu'il faut regarder en face.
01:39 Il y a des problèmes de précarité pour les policiers.
01:42 Il y a des problèmes de suicide dans la police.
01:43 Il y a des problèmes de conditions de travail pour les policiers.
01:45 Il y a des problèmes de formation des policiers.
01:47 Il y a un problème de racisme dans la police.
01:49 Il n'y a pas que moi qui le dit. L'ONU le dit également.
01:52 Il y a des problèmes d'une augmentation significative multipliée par 5 depuis le changement de la loi en 2017
01:58 de personnes qui sont mortes suite à des refus d'obtempérer.
02:00 Et c'est toutes ces questions qu'il faut poser.
02:02 Parce que quand on est attaché à la République, à la démocratie,
02:04 on a besoin d'avoir des rapports entre la population et la police
02:08 qui soient des rapports sains et des rapports apaisés.
02:10 Et ce n'est pas le cas aujourd'hui.
02:11 Vous avez dit qu'il n'y avait pas les pros et les anti-polices.
02:13 Force est de constater que quand vous échangez avec les policiers,
02:15 ils sont persuadés que la France Insoumise est un parti anti-police.
02:18 Peut-être que vous contribuez à longueur de journée à expliquer que...
02:22 Ce n'est pas votre discours.
02:23 Je peux vous faire si vous voulez la liste de vos bandeaux.
02:26 Ce ne sont pas les bandeaux de CNews, ce n'est pas le discours de la France Insoumise le problème.
02:28 Je ne dis pas que ce ne sont que les bandeaux de CNews,
02:30 mais je pense qu'effectivement vous contribuez à donner une image de notre programme
02:33 ou de nos propositions qui ne correspondent pas à la réalité.
02:36 Quand vous avez des députés de la France Insoumise...
02:38 Laissez-moi répondre à votre question.
02:40 Vous avez mis en cause mes positions et ça ne vous a pas dérangé.
02:45 Je vais répondre à votre question parce que je dis ce que je veux.
02:48 Quand tout le monde crie "tout le monde déteste la police",
02:51 ce n'est pas de ma faute si les policiers pensent que vous êtes un parti anti-police.
02:54 Mais les policiers, vous n'allez pas parler à leur place, premièrement.
02:57 Deuxièmement, je vais vous dire quelque chose.
02:59 Le seul groupe parlementaire qui, entre 2017 et 2022,
03:02 a déposé une commission d'enquête pour poser la question des suicides dans la police, c'est nous.
03:06 Les seuls groupes qui n'aiment tellement pas les policiers
03:09 qu'il faut en embaucher 10 ou 12 000 de plus, c'est nous.
03:11 Les seuls groupes politiques qui posent la question de la situation catastrophique
03:16 dans laquelle travaillent un certain nombre de policiers, c'est nous.
03:19 Le seul groupe parlementaire qui pose la question de savoir
03:21 pourquoi on a de moins en moins de candidats au concours de policiers depuis maintenant 10 ans
03:26 parce que les conditions de travail des policiers sont dégradées, c'est nous.
03:29 Donc vous n'allez pas me faire passer pour un anti-policier parce que vous n'y arriverez pas.
03:32 - Je ne vous ferai pas passer. - Bah si, vous essayez de le faire.
03:34 - Pas du tout. Je vous laisse répondre.
03:35 C'est après le discours que les policiers reçoivent.
03:37 Ils ont l'impression que c'est un discours anti-police.
03:39 - Mais ne parlez pas à la place des policiers. Ne faites pas des généralités.
03:42 - Non, absolument pas. On reçoit leurs représentants tous les jours
03:44 et on les entend critiquer la France insoumise. C'est pas ma faute.
03:47 - Et bien c'est très bien. Si certains que vous invitez critiquent la France insoumise,
03:50 ils en ont le droit puisqu'on est en démocratie. - Bien sûr.
03:52 - Et moi j'essaye de les convaincre que s'ils pensent que la France insoumise est anti-police,
03:56 ils se trompent. Mais par contre nous disons qu'il y a un problème majeur dans la police
04:00 et qu'il faut la réformer en profondeur. Et je pense que nous avons le droit de le dire aussi.
04:03 Et ensuite, vous avez raison, c'est les françaises et les français qui tranchent,
04:06 ça s'appelle la démocratie. - Exactement.
04:08 Je note quand même que c'est compliqué de parler de manière sereine de la police
04:10 avec la France insoumise. - J'en parle de manière très sereine, monsieur.
04:13 Mais si vous faites des attaques qui sont des attaques injustes, ne vous êtes absolument pas...
04:17 - Vous ne vous attaquez absolument pas. - Si, si, vous dites anti-policier, etc.
04:19 - Je dis que c'est le sentiment des policiers et des représentants de la police.
04:22 - Mais ça, laissez les policiers ou les représentants de la police l'exprimer.
04:25 Vous n'avez pas besoin de l'exprimer à leur place.
04:27 - J'ai le droit de vous relayer leur interrogation. - Vous avez le droit de faire ce que vous voulez,
04:30 mais moi j'ai le droit aussi de vous répondre comme je le souhaite.
04:32 - Bien sûr. - Et donc, comme je réponds comme je le souhaite,
04:34 ne dites pas qu'il n'est pas possible d'avoir un débat serein sur le sujet,
04:37 puisque ça fait cinq minutes qu'on parle de cette question.
04:39 Et je crois que j'ai mis sur la table un certain nombre de propositions
04:41 qui me paraissent être des propositions raisonnables.
04:43 Ecoutez, je ne suis pas le seul à dire ça. Par exemple, je ne suis pas le seul à dire
04:46 qu'il y a un problème avec l'IGPN parce qu'elle est sous la tutelle du ministre de l'Intérieur
04:50 et qu'il faut faire en sorte d'en faire une institution véritablement indépendante.
04:54 Non seulement, je ne suis pas le seul à dire ça, mais en plus,
04:56 c'est à peu près la norme dans un certain nombre d'autres pays d'Europe.
04:59 Donc, vous voyez, ce sont des questions qu'on a le droit de poser sur la table
05:02 et qui sont raisonnables et qui font pas de moins un an de travail.