• il y a 2 ans
Thomas Voeckler revient sur l'incident de la 17e étape, où il s'est retrouvé coincé au milieu de la route avec son pilote, bloquant notamment le passage du maillot jaune Jonas Vingegaard.

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Transcription
00:00 - Alors Thomas, je pense qu'on a le temps, donc on va vraiment expliquer à nos téléspectateurs,
00:04 parce qu'on en a beaucoup parlé, puis alors ça a fait jaser, depuis hier,
00:08 ce qui vous est arrivé dans le Code de la Lose, sur la moto de France Télévisions.
00:11 Cette moto donc qui a calé, vous avez été... Non ?
00:16 - Non, elle n'a pas calé. - Elle s'est arrêtée ?
00:18 - Ouais, non, non, on n'a pas calé, on n'a pas calé.
00:20 Il y a une voiture, il y a une moto qui s'est arrêtée,
00:22 une voiture de dépannage neutre qui s'est arrêtée,
00:24 il y avait une autre moto de l'organisation, une trois-roues qui s'est arrêtée,
00:26 et donc nous forcément on s'est arrêtés derrière, mais on n'a pas calé.
00:29 - Mais c'est pour ça que c'est bien que vous nous expliquiez ce qui s'est passé, réellement.
00:33 - Eh bien, les véhicules que je viens de citer se sont arrêtés,
00:36 donc nous forcément on s'arrête derrière, la route est étroite,
00:38 et puis on doit respecter, on ne double pas de toute façon.
00:42 Et après, avec le poids de la moto, il y avait déjà beaucoup de kilomètres d'ascension de passé,
00:46 la moto fait plus de 350 kg à vide, il y avait 25% à ce moment-là, peut-être 30% à l'intérieur,
00:52 on n'a pas pu redémarrer, on n'a pas pu redémarrer.
00:54 Après, avec le public qui est venu pour nous aider, pour pousser,
00:57 mais vous voyez bien, ça arrive tout d'un seul coup, en voulant bien faire,
01:00 et les coureurs arrivaient en même temps, donc c'est pas de la moto...
01:02 Déjà, le pilote Joël Chary a réussi à ne pas qu'elle se couche,
01:05 parce que les gens poussaient de chaque côté.
01:07 - C'est une catastrophe si elle se couche.
01:09 - Ah oui, là je pense que... Bon, c'est plus qu'on peut... C'est encore pire.
01:12 Donc voilà, on a fait... On était... On avait le droit d'être à cet endroit-là,
01:16 on était là où on devait être par rapport aux règles de régulation de la circulation derrière la course,
01:23 et puis bien sûr, après, oui, on n'a pas pu repartir,
01:26 donc on a été responsable du fait que des coureurs étaient gênés,
01:28 on a été sanctionné, c'est normal.
01:29 - Non mais, c'est vrai, vous n'avez pas fait de faute,
01:32 vous avez été sanctionné, mais est-ce qu'on le vit mal, la sanction ?
01:35 - Notre faute, c'est qu'on n'a pas pu repartir.
01:38 Donc on a gêné la course, ça, oui, on a gêné la course,
01:41 et puis encore, Dieu merci, Pogacar n'était pas parti à ce moment-là pour reprendre.
01:46 À la limite, là, il n'y a presque pas de conséquence,
01:48 puisque Jonas Vingegaard, je ne pense pas qu'il serait revenu.
01:51 Ça aurait été quand même dramatique, imaginer que Pogacar ait une minute trente d'avance à ce moment-là,
01:56 que ce soit Vingegaard en perdition et qu'il reperde du temps à cause de nous,
01:59 à cause du fait qu'on n'ait pas pu repartir,
02:00 mais là où on était, on avait le droit d'être à cet endroit-là.
02:04 Après, bon, on peut en parler pendant des heures,
02:07 parce que je pense qu'il n'y a pas que nous qui avons été bloqués,
02:11 il y a plein de motos qui ont...
02:12 Alors, elles n'ont pas gêné le maillot jaune,
02:13 mais ça a été une montée très compliquée pour les motos,
02:16 demandées à Briz Bobby, par exemple.
02:17 - Oui, est-ce qu'il y a un problème avec le public ?
02:20 Parce que Thierry Gouvenoud, le directeur de la course,
02:22 dit qu'il va falloir revoir un peu les choses.
02:24 On a affaire à un nouveau public,
02:26 qui est peut-être plus pressant auprès des coureurs, de vous, des voitures, etc.
02:31 Est-ce que vous le ressentez comme ça ?
02:33 - Moi, je trouve qu'il n'y a pas de problème avec le public.
02:35 Après, il y a peut-être des choses à adapter, ça, ce n'est pas à moi de le dire.
02:38 Ce que je remarque sur ce tour,
02:42 il y a peut-être un public plus festif.
02:43 Moi, ça ne me gêne pas, il faut juste adapter les choses.
02:47 Peut-être nous-mêmes.
02:48 - Les gens ont envie de fêter.
02:50 - On ne va quand même pas se plaindre d'avoir du monde qui vient pour un rajeunissement,
02:54 qui vient pour faire la fête.
02:55 Il faut juste s'adapter, on ne va quand même pas se plaindre
02:57 qu'il y ait plus de monde encore sur le tour.
02:59 Après, le col de la Lose, la route, elle fait 2 mètres de large.
03:03 Et avec des passages à 25-30%,
03:05 il faut aussi se rendre compte que dans ces montées-là,
03:07 les coureurs vont plus vite qu'avant.
03:10 Le public, il y a plus de motos qu'avant aussi.
03:13 On a des caméras partout, donc il faut bien les mettre quelque part, ces caméras.
03:17 Et donc l'accès au public, c'était ouvert.
03:19 Enfin bon, c'est des circonstances particulières.
03:23 - Laurent ?
03:23 - Oui, moi je crois que Thomas l'a très bien expliqué.
03:26 Mais après, c'est vrai que pour l'avoir parcouru, ce col de la Lose,
03:29 effectivement, la route, elle est très étroite.
03:30 Ce n'est même pas une route, c'est un chemin goudronné.
03:33 Et pour le coup, faire passer des voitures, des motos,
03:36 avec la présence du public, ça devient quand même un casse-neige.
03:38 - D'ailleurs, Laurent, c'est une route qui est fermée à la circulation.
03:40 - Oui, normalement, oui, barrière en bas, oui, bien sûr.
03:43 Mais voilà, comme ça se fait sur Paris-Roubaix, par exemple,
03:45 à la Trouée d'Arambé, où on met le public derrière des barrières,
03:48 peut-être que sur des montées aussi spécifiques,
03:51 il faudrait prévoir quand même de contenir le public derrière des barrières
03:55 et que la chaussée, qui n'est déjà pas large,
03:56 soit réservée uniquement aux coureurs et aux véhicules suiveurs.
03:59 - Est-ce que quand on voit les images, parce qu'elles sont quand même impressionnantes,
04:02 est-ce que vous avez, vous qui l'avez vécu vraiment de l'intérieur,
04:05 vous avez été un peu effrayé par cette situation ?
04:09 - Non, moi, le public, je connais, enfin, je sais comment le public se comporte.
04:13 Donc, moi, ce qui m'inquiétait, c'était la sécurité des coureurs,
04:17 mais aussi des spectateurs, parce que si vous avez un gamin à ce moment-là
04:19 et puis une moto de 350 kg qui se couche sur la jambe,
04:22 ou alors un coureur pareil,
04:24 là, on n'est plus dans de la perte de temps ou de gêner les coureurs.
04:26 Donc, il fallait que cette moto, elle reparte.
04:28 Et quand on n'est pas habitué, le public, ça peut être impressionnant.
04:32 Donc, moi, j'ai demandé aux gens de se calmer, d'écouter,
04:35 de nous aider à repartir plutôt que de faire n'importe quoi.
04:39 Et on a réussi, mais ça a été un moment très compliqué.
04:43 J'ai une grosse pensée pour mon pilote Joël, parce que ça a été très dur pour lui.
04:47 Et si la moto ne s'est pas couché, il est pour beaucoup.
04:49 - C'est dur de garder son sang-froid, Thomas, dans ces instants-là ?
04:52 - Oui, il faut être efficace, il ne faut pas paniquer.
04:56 J'ai essayé de rassurer Joël.
04:58 Voilà, il fallait dégager de là.
05:00 Et après, au niveau de notre moto, il y avait un couloir.
05:03 David Gaudieu a pu passer.
05:06 Je ne savais pas ce qui se passait derrière,
05:07 avec ces deux voitures côte à côte sur une route de 2 mètres de large
05:09 qui ont bloqué Thibaut Pinot.
05:11 Ils ne le sont pas été exclu, je crois.
05:13 - On comprend la réaction des coureurs, parce que Thibaut Pinot était très en colère.
05:16 - Moi, à leur place, ils ont même été gentils.
05:20 Moi, j'aurais hurlé trois fois plus.
05:22 Ils viennent de faire près de 5 000 mètres de dénivelé,
05:24 ils poussent un petit... ce n'est même pas un coup de gueule, c'est très fort.
05:26 - On ne peut pas arrêter complètement.
05:28 - C'est terrible. Même le maillot jaune, il aurait pu...
05:30 - C'est vrai.
05:31 C'est vrai que tout le monde a finalement bien réagi.
05:34 Les coureurs, vous... il n'y a pas eu de... bon, c'est...
05:38 - Ah ouais, non, mais... enfin, oui, les coureurs, ils ont gueulé un peu, mais c'est normal.
05:41 - Ils ont gueulé un peu, mais... - Ils ont été très soft, quoi.
05:43 Ils auraient pu hurler une fois plus.
05:45 - Voilà. Exactement. Thomas, il y a Tadej Pogacar qui vous attend avec Céline Rousseau.
05:48 - J'y vais, je reviens. - Et le podium.
05:49 Mais en tout cas, merci, parce qu'on voulait avoir toutes ces explications,
05:53 évidemment, parce que ça a fait tellement parler
05:57 un peu partout dans toute la presse, les réseaux sociaux, depuis hier.

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