• l’année dernière
Michael avait 20 ans lorsqu'il a décidé d'avoir recours à la chirurgie de l'obésité, aussi connue sous le nom de sleeve. Révolutionnaire à cette époque, peu de médecins la pratiquaient mais il trouve rapidement un rendez-vous auprès d'un chirurgien. Un mois après avoir réalisé une batterie d'examens il franchit la salle d'opération mais n'en ressort pas indemne. Le manque de suivi et la négligence de son médecin ont entraîné des complications qui ont mis en péril la santé et la vie de Mickael. Il raconte aujourd'hui son combat qui aura duré près de dix ans pour retrouver une santé et une vie normale.

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Elle a dit de toute façon, si là on m'annonce qu'il se passe quelque chose pour mon fils,
00:04 je prends le fusil, je vais voir un chirurgien, je vais tirer une balle dans la tête et je
00:08 me tire une balle après.
00:09 J'ai eu une tendinite tendandachyle qui fait que j'ai stoppé mon activité professionnelle
00:14 qui était à plein temps, donc d'un coup je suis resté immobilisé et là je suis
00:17 passé de 94 kg à 125 kg en l'espace de 5-6 mois.
00:22 125 kg c'est pour 1m70, c'est énorme.
00:24 Je montais deux étages d'escalier, j'étais essoufflé, je rentrais plus dans aucun vêtement.
00:29 C'est là qu'on se dit, là il y a un problème, il faut faire quelque chose, là c'est pas
00:32 possible.
00:33 Sachant que j'avais déjà été en surpoids toute ma vie et que toute ma vie j'avais essayé
00:35 de faire des régimes etc.
00:37 Et là on se dit, solution miracle, la chirurgie de l'obésité.
00:40 Puis les médias commençaient beaucoup à en parler à l'époque.
00:42 Ça passait à la télé mais en fait ils montraient que le bon côté c'est qu'ils suivaient des
00:45 gens qui avaient fait ça, ils les montrent avant, ils montrent l'opération, ils les
00:48 montrent après.
00:49 On se dit, wow, c'est super ça, je vais faire ça.
00:52 J'ai contacté directement un chirurgien dans une clinique qui faisait de la chirurgie
00:56 de base digestive et que je prends rendez-vous, j'ai un rendez-vous très rapide.
00:59 Et puis quand je l'ai vu, il m'a dit, vous êtes dans les critères techniquement, donc
01:03 obésité morbide etc.
01:05 Il y a un mois à l'époque de délai de rétractation obligatoire à respecter, un mois et demi
01:10 après je suis opéré.
01:11 On vend du sac comme, voilà, c'est pas compliqué, on vous réduit juste la taille de votre estomac,
01:15 on change pas le trajet naturel de l'alimentation.
01:17 On m'a pas du tout alerté sur les dangers de l'opération et c'était aussi simple
01:22 que ça.
01:23 On s'est fait parler de tout ce qui peut être carence, démutrition.
01:27 L'opération se passe bien, je sors de l'hôpital dans un délai correct, je crois trois jours
01:33 après qu'on patiente et problème d'alimentation dès le début.
01:37 C'est-à-dire que tout ce que je pouvais avaler, déjà j'avais extrêmement mal et
01:42 puis ça passait pas.
01:43 Tout ce qui a été liquide passait jusqu'à un certain temps.
01:46 Tout ce qui était solide ne passait pas.
01:48 C'est-à-dire que je pouvais l'anéorgiter, je le mangeais, mais je le vomissais.
01:53 Vomir juste après une opération comme ça, c'est des douleurs atroces.
01:57 J'avais perdu un poids phénoménal, il faut se dire que je suis passé de 125 kg à 58
02:02 kg en 7 mois.
02:03 Et puis au bout de 6 mois, j'ai revu le fameux chirurgien et il a répondu à ma mère que
02:08 j'étais devenu anorexique, que j'étais rentré dans la psychologie du culte de la
02:12 minceur, que quand j'avais envie de vomir, c'était tout dans ma tête, qu'il y avait
02:16 pas lieu que je vomisse.
02:17 Mes parents y ont cru, clairement.
02:18 Ma mère me disait des petits trucs, elle me coupait presque mixé.
02:21 Elle me disait "T'inquiète, tu vas voir, ça va y aller".
02:23 Je mangeais, je me disais "Ça va pas, j'ai envie de vomir".
02:27 Mon père m'a même gueulé dessus, clairement, en me disant "Arrête, le médecin a dit qu'il
02:31 y avait rien, que tout allait bien, c'est dans ta tête".
02:33 Je me disais "Allez non, c'est dans ta tête, ça va y aller".
02:36 Et puis au final, 3-4 heures après, j'étais devant la télé, j'avais des brûlures énormes,
02:41 c'était juste horrible.
02:42 Et d'un coup, en fait, je régurgitais.
02:44 Ça m'arrivait même dans mon sommeil, il suffisait que je mange tard, je dormais, et
02:48 bam, d'un coup j'avais tout qui ressortait.
02:50 Ça me brûlait, forcément, parce qu'avec l'acidité, il y a eu des fois où j'ai manqué
02:54 de m'étouffer même.
02:55 Et en fait, ce jour-là, je suis reparti de son cabinet en me disant que tout allait
02:59 bien, que tout rentrerait dans l'ordre.
03:01 Le médecin a fait un courrier à mon médecin traitant pour dire que j'avais une alimentation
03:06 satisfaisante, alors que ce jour-là, je suis reparti avec une ordonnance pour des compléments
03:09 alimentaires de type Fortinel, que je prenais déjà depuis plusieurs mois.
03:13 C'est la seule chose que je pouvais absorber sans le vomir.
03:17 Donc moi, au bout de six mois, je suis allé dans la nature, j'étais extrêmement maigre,
03:20 avec une ordonnance pour des compléments alimentaires.
03:21 J'ai été opéré en juin 2013, je suis resté toute l'année 2014 dans ces circonstances-là.
03:27 J'étais un zombie, j'avais la peau sur les os, rien qui y allait, jusqu'au moment
03:31 où j'ai pris rendez-vous avec un autre chirurgien qui faisait aussi de la chirurgie bariatrique.
03:35 Je me suis dit, il faut que je vois quelqu'un, il y a un problème.
03:37 Et en fait, en effet, il y avait un problème.
03:38 Et directement, réaction du chirurgien, c'est été "Ah ouais", il me dit "Je comprends
03:41 mieux ce qui vous arrive".
03:42 Et là, je lui dis "Comment ça ?" et il m'explique.
03:45 Il me dit "En fait, vous avez ce qu'on appelle une sténose".
03:48 Et il dit "Le problème, c'est qu'il n'y en a pas qu'une, il y en a deux".
03:51 Alors une sténose, c'est un peu, on peut prendre l'exemple d'un linge, voilà, on
03:54 va prendre un torchon humide, et pour l'essorer, on va l'entortiller.
03:59 Voilà.
04:00 Et bien, c'est un peu ça en fait.
04:02 J'ai eu ça à deux endroits de mon estomac, donc l'estomac qui commençait à se vriller.
04:06 Et en fait, du coup, toute l'alimentation qui arrivait ne pouvant pas partir en bas
04:12 comme une personne normale, il fallait qu'elle finisse par ressortir, donc elle ressortait
04:15 par en haut.
04:16 Il me dit "Écoutez, vous allez devoir être réopérés, ça c'est sûr, mais il va falloir
04:21 que je me concerte avec certains confrères pour voir qu'est-ce qui va être le plus
04:25 adapté pour votre cas.
04:26 Mais je pense certainement qu'on va vous faire une gastrectomie".
04:28 Je dis "Une gastrectomie, c'est quoi ?" Il me dit "Bah c'est une ablation de l'estomac".
04:32 Là, t'as 22 ans, ton monde s'écroule, tu te dis "Mais on vit sans estomac ?" Directement,
04:37 très rassurant, ne vous inquiétez pas, M.
04:39 Boillon, on vit sans estomac.
04:41 Il y a certaines choses à respecter, certaines choses qu'on ne peut plus faire, mais on
04:44 vit très bien sans estomac.
04:46 Mais là, je pense que de toute façon, on n'aura pas d'autre solution.
04:50 Je rentre à clairement opération prévue, on me fait voir un anesthésiste, sauf qu'en
04:56 fait, l'opération n'a pas eu le temps de se passer, puisqu'à ce moment-là, même
05:00 si il était liquide, des fois, me faisait vomir.
05:02 Mes vomissements m'ont déclenché une otite.
05:03 Donc en fait, grosse otite, très très malade, de la fièvre, et donc là, hospitalisé,
05:08 et on décide de m'installer un cathéter central.
05:12 C'est-à-dire que c'est un cathéter qui va directement vers les artères du cœur
05:16 pour une nutrition parentérale, donc une nutrition artificielle en fait.
05:19 À partir de ce moment-là, plus aucune alimentation par la bouche.
05:22 Voilà, c'était fini.
05:24 C'était de l'hydratation et des poches en continu.
05:27 Ils me disent que je vais garder ça jusqu'à ce que je sois assez requinqué, puisque je
05:32 vais subir une intervention qui va être quand même assez longue.
05:34 Je crois au bout de deux semaines, on me renvoie chez moi, en hospitalisation à domicile.
05:39 Et en fait, il s'avère qu'un jour, le câble du cathéter qui était relié à mon pied
05:44 de perle, traîné par terre, je m'entrave dedans.
05:47 J'arrache le cathéter central, donc on voit une dizaine de centimètres de petits tuyaux
05:52 qui ressortent.
05:53 Je me dis "ouh, là c'est chaud, Mika".
05:56 Je le remets tout doucement.
05:58 On appelle l'infirmier de l'HAD, l'infirmier de garde, qui devait venir normalement deux
06:03 ou trois heures après changer mes poches, il dit "bougez pas, j'arrive".
06:06 Ils me réinstallent tout ça, ils nettoient tout bien, ils me le refixent comme on peut.
06:10 Le lendemain, on me renvoie du coup à l'hôpital pour refixer le cathéter central.
06:14 On le refixe, nutrition parmentérale qui reprend, et là, trois jours après, ces petits
06:20 cellules.
06:21 C'est un empoisonnement du sang, en fait.
06:23 C'est des choses néfastes qui circulent dans votre organisme.
06:27 C'est quand même si un peu votre sang n'était plus compatible avec vous-même.
06:31 Je sais pas, en l'espace d'une heure, c'est les 4 ombres.
06:33 J'étais confus, j'écoutais de moins en moins les gens à côté de moi, je les écoutais
06:37 parler mais je comprenais pas ce qu'ils disaient.
06:39 Mon corps se crispait, c'est-à-dire que ma mère m'a dit d'aspect extérieur, apparemment
06:44 je faisais des bons de 50 cm dans le canapé où je me crispais totalement.
06:48 Moi, ça je m'en souviens, j'avais l'impression que mes propres muscles brisaient mes os, c'était
06:53 incompréhensible et quand ça me crispait, impossible de respirer, etc.
06:57 Je voyais flou.
06:58 J'écoutais qu'on me parlait à côté, j'essayais d'écouter la voix de ma mère.
07:03 La voix de ma mère, je me disais écoute, écoute, elle me mettait des gants sur le
07:05 visage, des gants d'eau froide.
07:06 Et là en fait, ma mère apparemment a rappelé l'infirmier de l'HAD et il lui a dit écoutez,
07:12 là il y a un problème, appelez le SAMU, appelez le SAMU directement.
07:15 Je sais ce que ma mère fait, bien évidemment.
07:17 Ils sont arrivés très très rapidement.
07:19 Moi du coup, toujours dans cet état où je me sentais partir, vraiment, tu te sens mourir
07:23 quoi, tu te sens partir.
07:24 Mais limite ça te soulage parce que c'est tellement violent, t'es plus maître de ton
07:29 corps, vraiment, t'as l'impression que ça brise tes os.
07:34 Et là, plus rien.
07:36 Plus rien.
07:37 Et je me réveille le lendemain matin, je suis dans une chambre d'hôpital, je suis branché
07:42 de partout.
07:43 En fait là tu comprends que grosso modo t'as échappé à la mort.
07:46 Et heureusement par chance, tout s'est bien passé au final.
07:49 Et clairement cette nuit là, indirectement du coup, parce que c'est vraiment indirectement,
07:53 la chirurgie de l'obésiteur aurait pu me tuer, parce que c'est vraiment les conséquences.
07:56 J'ai fini en nutrition parentérale, je suis transféré dans un service infectieux où
08:00 je suis resté une vingtaine de jours.
08:02 On m'a reposé à un autre cathétre central jusqu'à ce que je puisse du coup subir
08:08 cette intervention qui était quand même une intervention lourde.
08:10 Mais alors là, à ce moment là, psychologiquement parlant, j'étais au bout.
08:14 C'est à dire qu'en fait, moi je pleurais tous les jours.
08:18 Je disais à ma mère, je lui disais, je m'excusais auprès de ma mère, je lui disais "maman
08:21 ne m'en veux pas".
08:22 Si cette fois-ci il y a la moindre complication, je ne survivrai pas.
08:26 Je n'ai pas la force.
08:28 Je lui disais, je n'ai pas la force, je n'ai plus la force.
08:30 Et la veille de l'opération, j'ai clairement dit à ma mère mes dernières volontés.
08:34 Pour moi j'allais mourir quoi.
08:35 Le jour de l'opération, on me donne un peu de médicaments, je me réveille, on vient
08:40 me chercher en chambre, je vois ma mère, enfin ma mère était là.
08:43 Je pensais que mon père serait là, en fait ce que je ne savais pas c'est que mon père
08:45 qui était plus faible d'esprit que ma mère, ma mère n'a pas voulu qu'il vienne, elle
08:49 m'a dit "toi tu vas pleurer, tu ne vas pas arriver à te retenir, il n'a pas besoin de
08:53 ça, il ne faut pas que tu sois là".
08:54 Sauf que moi pour moi c'était la dernière fois que je la voyais, donc moi je voulais
08:56 voir mon père en fait.
08:57 Moi on m'a raconté après, puisque je n'étais pas là, que ma mère elle a été vaillante
09:02 jusqu'au bout, dès le moment que les portes se sont fermées, elle s'est apparemment
09:05 écroulée au sol, s'est mise à vomir.
09:06 Et elle a dit, j'y ai vu dans son regard, mais il sait qu'il va se passer quelque chose.
09:12 Elle a dit "de toute façon, si là on m'annonce qu'il se passe quelque chose pour mon fils,
09:18 je prends le fusil, je vais voir le chirurgien, je lui tire une balle dans la tête et je me
09:24 tire une balle après".
09:25 On savait qu'il y avait un responsable à tout ça en fait.
09:28 Après par contre la rancune, j'ai eu une rancune énorme, ça a été des années de
09:32 procédure et j'ai eu une rancune.
09:35 Et bien l'opération se passe plutôt bien, au réveil, je ne vais pas vous mentir, c'est
09:39 des douleurs, c'est indescriptible, vraiment tout ce qui est viscéral ça fait extrêmement
09:43 souffrir.
09:44 Là on vous retire quand même un organe.
09:47 En fait ils m'ont laissé à peu près 10% pour faire la jonction entre les intestins
09:50 et le zoophage.
09:51 Clairement on me fait comprendre qu'en fait le suivi a été plus que minimaliste alors
09:55 qu'on avait des signes évocateurs de problèmes.
09:58 Le fait qu'en fait le mec il ait dit à mes parents que c'était dans ma tête, là je
10:02 me dis "ok, il ne faut pas laisser passer".
10:04 Moi mes parents me disent "non quoi, non, parce qu'en fait ce qu'il t'a fait à toi,
10:07 il peut le faire à d'autres".
10:08 Et là du coup je contacte une avocate, je lui explique mon histoire et elle me dit
10:13 "en effet, voilà, il ne faut pas laisser passer".
10:16 Je lui conseille de l'avocate, je fais une demande de mon dossier médical.
10:18 À la clinique du coup j'ai été opéré et là bien évidemment, demandant mon dossier
10:21 médical complet, le chirurgien m'appelle puisque du coup il se doute qu'il y a quelque
10:26 chose et je lui ai clairement dit que j'allais entamer une procédure, que je n'étais pas
10:30 fou, que j'ai été pris pour un idiot clairement.
10:33 Et là on essaie de m'en dissuader.
10:35 "Monsieur c'est compliqué, un procès contre un chirurgien, c'est long, ça coûte de l'argent".
10:40 Alors du coup on me propose un arrangement à la miable.
10:44 On me proposait 15 000 euros, donc je refuse bien évidemment, jusqu'à un soir où ma
10:48 mère reçoit un appel téléphonique à la maison.
10:51 Pareil pour lui dire "oui c'est compliqué, votre fils il ne sait pas dans quoi il se lance".
10:56 Sauf que ma mère ayant vécu la chose avec moi, ma mère elle lui a dit "si en fait
11:00 on sait dans quel sens".
11:01 Et je vous assure que vous vous en sortirez pas, ce n'est pas votre pognon qu'on veut
11:04 par contre, mais vous nous avez pris pour des cons.
11:06 Et donc à ce moment là je coupe court et je lance ma procédure.
11:09 On a pu en effet faire prouver toutes ces négligences.
11:14 On a quand même reconnu que l'arrêt du suivi m'a posé tous ces problèmes là.
11:20 Donc il y a un procès, un procès en 2018, donc on est quand même 3 ans après, 3 ans
11:25 de combat quand même.
11:26 C'est compliqué, c'est dur psychologiquement.
11:29 On essaie de venir te mettre des torts.
11:33 J'ai été voir un autre chirurgien qu'en novembre 2014.
11:36 On me dit que j'aurais dû y aller bien avant, potentiellement, mais non, en fait
11:40 j'aurais juste à avoir dû un suivi de mon chirurgien qui m'a opéré, simplement.
11:44 L'issue du procès, je gagne, voilà.
11:48 Je sais pas, c'est indescriptible quoi.
11:50 Satisfaction de personne de se dire "voilà, j'étais pas fou quoi".
11:53 Donc du coup il y a tout un tas de préjudices.
11:55 Alors sincèrement il y en a beaucoup qui c'est une utopie, on ne gagne pas des cents
11:59 et des milles.
12:00 On gagne beaucoup quand il y a une erreur chirurgicale prouvée, là elle n'a pas été
12:03 prouvée, là on a un statut sur un aléa thérapeutique, donc une complication de l'opération qui
12:09 a été mal gérée, voilà, simplement.
12:11 Alors clairement, franchement, je suis reparti avec 25 000 euros, dont 7 000 euros de frais
12:17 de justice, donc 18 000 euros pour moi, sachant qu'à l'heure actuelle j'en suis déjà
12:21 à 10 000 euros rien que de mes dents, de mes implants.
12:24 Voilà, donc c'est pas cher payé.
12:26 C'est pas cher payé parce qu'à côté de ça, moi j'ai perdu 10 ans de ma vie,
12:30 mes études je les ai apprises tardivement, j'ai été en invalidité, donc je le suis
12:35 encore, même si là j'ai appris une activité professionnelle, mais une invalidité, ils
12:39 ne vous donnent pas des cents et des milles, j'ai rien pu créer quoi.
12:41 Voilà, moi pendant tout ça, moi tous mes amis qui ont 30 ans ont des maisons, ont déjà
12:48 depuis des années, ont pu bâtir quelque chose, moi avec mon invalidité j'ai rien
12:51 pu bâtir quoi.
12:52 Voilà, moi je me remets que dans la vie active à l'heure actuelle.
12:55 C'est-à-dire que ça m'a fait perdre, voilà, quasi sûr 8 ans de ma vie quoi.
12:59 La finalité c'est que tout ça, je me dis que c'est derrière moi, je m'en suis
13:02 fait une force, voilà.
13:03 Maintenant à l'heure actuelle, je me dis que je vais essayer de rattraper le temps
13:09 perdu et c'est ce que j'ai fait, puisque voilà il y a 2 ans et demi j'ai repris
13:12 mes études de thanatopraxie que j'avais arrêté à l'époque du coup, parce que
13:15 du coup je m'étais déjà lancé dans ces études-là il y a 10 ans, voilà, comme
13:19 une personne normale qui du coup, comme une personne de 18-20 ans, se lance dans les études,
13:25 les diplômes, donc moi j'avais mis un terme à tout ça.
13:27 J'ai repris mes études, j'ai eu mon concours, j'ai eu ma pratique, donc maintenant
13:31 ça y est je suis diplômé comme thanatopracteur, donc c'est la finalité, voilà, c'est
13:34 un peu ma revanche.
13:35 Maintenant je me dis que j'ai 30 ans et que c'est mon renouveau, voilà, mes 30
13:41 ans c'est mon renouveau.
13:42 De mes 20 et 30 ans, je veux que ça reste derrière moi, je ne l'oublierai pas, ça
13:45 fait ma force d'esprit, c'est aussi, il faut en faire une force des trucs pareils
13:51 en fait, il faut en faire une force pour la vie du quotidien, mais en fait clairement
13:56 là je me dis ouais c'est mon renouveau.

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