"On prend des risques pour nous, mais on ne prend pas des risques sur les otages." Bernard Thellier est l'ancien négociateur de la cellule de crise du GIGN. Pour neo, il compare des scènes de séries à la réalité. ♂️
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 La négociation de crise, la négociation sur une prise d'otage n'a rien à voir avec ce que vous
00:04 voyez dans les séries américaines ou même françaises ou espagnoles. Je pense à La Casa de
00:09 Papel. Il faut savoir qu'on prend des risques pour nous, mais on ne prend pas des risques sur les
00:13 otages. Moi quand je vois certains négociateurs dans les films, dans les séries, qui raccrochent
00:16 au nez du preneur d'otage, on ne le fera jamais. Pourquoi ? Parce qu'on ne sait pas ce qu'il fait.
00:20 S'il raccroche, qu'est-ce qu'il fait ? Est-ce qu'il va nous tuer un otage ? Est-ce qu'il va en
00:23 blesser un ? Tant qu'on l'a au fil, on sait qu'il ne touchera pas les otages. Ces petits détails,
00:30 ça donne une fausse image de la négociation. La négociation, c'est sur du long terme. C'est un
00:35 climat de confiance. On installe un climat de confiance. On va parler de lui. On va le faire
00:38 parler. On va essayer de comprendre sa psychologie. On va essayer de comprendre sa sensibilité. À
00:43 partir de là, on va essayer de le toucher émotionnellement. On ne peut pas parler de la
00:46 même façon avec tout le monde. Chaque prise d'otage est différente parce qu'on a des êtres
00:50 humains qui vont s'adapter. On a des besoins psychologiques différents également. Il faut
00:54 trouver le besoin psychologique de la personne qu'on a en face de nous pour pouvoir bien lui
00:58 parler. Tout ce qu'on voit dans ces séries, c'est complètement faux.