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00:00 entre colère et incompréhension. Parce qu'aujourd'hui, malheureusement, la migration continue de dévoiler
00:08 des aspects aux conséquences incalculables dans nos sociétés en situation de vulnérabilité chronique.
00:14 Avec ce nouveau drame aujourd'hui, je crois que c'est tout le Sénégal qui est en désespoir. Je
00:23 dirais même que nous sommes en guerre, parce que même en guerre, les gens ne meurent pas comme ça.
00:26 Mais ceci ne nous surprend guère, parce que la posture de l'État, cette sortie de l'État,
00:38 n'a fait qu'aggraver les choses. Parce que quand, dans une situation pareille,
00:46 un État se met dans une posture d'autodéfense et d'autosatisfaction permanente, quand l'État
00:55 nie la réalité des faits, ça peut encourager d'autres à tenter ce voyage. Et malheureusement,
01:04 ça nous le regrettons. Parce que l'État banalise, l'État a banalisé ses morts en niant le fait que
01:11 la jeunesse sénégalaise se tue en Méditerranée, se tue dans le désert, parce qu'il n'y a plus
01:18 d'espoir dans ce pays-là. Et maintenant, quand une telle posture est prise par un État, vous conviendrez
01:24 avec moi que nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge. Parce qu'en termes de perspective,
01:32 nous n'avançons pas. Et pourtant, nous avions eu à mettre tout le monde à l'aise dans cette
01:38 histoire, en disant que les responsabilités sont partagées, les responsabilités sont collectives.
01:44 Parce que nous sommes dans un pays à tradition migratoire ancienne. La migration est une
01:49 pathologie au Sénégal. Quand vous faites un survol des théories migratoires, mais toutes
01:53 les théories se retrouvent au Sénégal. Donc, dans un tel pays quand même, on aurait pu le plus
02:00 rapidement possible diligenter une enquête. Parce que sur ce drame-là, il faudra l'ouverture d'une
02:08 information judiciaire pour déterminer les circonstances de ce drame. Et tout d'un coup,
02:13 de convoquer les États généraux. J'ai parlé tout à l'heure d'une situation de guerre. Aujourd'hui,
02:18 le gouvernement devrait suspendre toutes ses activités pour une réunion de crise. Il y a eu
02:26 beaucoup de morts. On ne peut pas, en termes de valeur absolue, vous dire le nombre de morts.
02:30 Il faudra aujourd'hui, autour d'une table, que nous nous asseyions pour dégager des pistes de
02:37 solutions. Ne serait-ce que pour réduire les risques à des proportions tolérables. Nous
02:41 avons parlé tantôt des causes économiques, parce que le migrant sénégalais est économique. Les
02:48 causes sont là. Nous avions eu même à alerter avec vous qu'il y aurait un risque, une intensification
02:55 de ce flux migratoire clandestin sous l'égion de l'extrême pauvreté, dû à l'ère post-corona brusque,
03:00 dû au taux d'inflation qui créait beaucoup de problématiques avec l'ère de la guerre ukraïne.
03:08 Donc tout cela devrait servir aujourd'hui. Mais malheureusement, nous n'avons rien fait. Et au-delà
03:13 de ces causes économiques, nous avons nos pressions, nos pesanteurs socioculturels,
03:18 la pression sociale due à la notion de techie. C'est quoi techie ? Et tout cela devrait faire
03:27 l'objet d'un débat. Nous avons même eu à parler d'atelier de relecture de la perspective avec
03:33 des outils d'aide à la prise de décision. Parce que le doute a tellement perforé notre environnement
03:39 socioculturel au point que les esprits les plus vulnérables pensent qu'ils ne peuvent plus réussir
03:43 dans ce pays-là. Et c'est grave. Ce voyage n'est pas gratuit. Tout le monde veut partir dans ce
03:51 pays-là. Tout le monde veut partir. Même ceux qui travaillent du fait de la théorie macroéconomique,
03:57 c'est-à-dire qu'un fort différentiel géographique entre l'offre et la demande est facteur de
04:01 propension. La théorie de la nouvelle économie des migrations internationales avec les familles.
04:06 Aujourd'hui, la migration n'est plus un projet individuel initié par une seule personne,
04:12 c'est initié dans le couple. Donc tout ceci devrait faire l'objet d'une introspection,
04:19 d'une réflexion intérieure de soi-même que chacun puisse se remettre en cause pour qu'ensemble,
04:25 qu'on puisse dégager des perspectives de solution. Maintenant, si on est dans l'auto-défense et
04:31 l'auto-satisfaction permanente, vous conviendrez avec moi qu'on n'avance pas. L'unité croissante
04:39 des populations. On parle de mondialisation des flux migratoires, mais ça ne circule pas. Donc
04:45 ces embouteillages sont ces drames. Le monde devrait circuler. Le monde devait circuler
04:49 malheureusement. Donc c'est l'occasion aujourd'hui de regarder les bases de l'internationale pour
04:54 qu'il y ait des solutions intégrées. Le problème, c'est l'Afrique qui refuse d'harmoniser, l'Afrique
05:00 qui refuse de prendre en charge sa jeunesse. Mais l'Europe ne peut pas prendre en charge la
05:04 jeunesse africaine au moment où en Europe, actuellement, le taux de chômage des moins de
05:09 25 ans est de 14,4 et 29,6 en Espagne. Hier, ce qui s'est passé en Espagne est gravissime.
05:19 Depuis hier, nous, on ne dort pas parce qu'on ne veut pas l'arrivée de l'extrême droite en
05:24 Espagne. Donc vous voyez, ils ont gagné les élections. Aujourd'hui, on souhaite effectivement
05:29 que le Parti Socialiste continue de gouverner. Et aujourd'hui, nous avons une Europe qui grise
05:34 vers l'extrême droite. Vous pensez que cette Europe va prendre en charge la jeunesse africaine ? Nous
05:37 appelons à la responsabilité au sens de l'honneur. Et au niveau du Sénégal, encore, je le rappelle
05:43 encore une fois, il faut qu'on sorte de ces chapelles politiques. C'est un dossier qu'il ne faut
05:47 pas politiser. C'est un dossier, c'est un fait social d'où aujourd'hui l'intérêt qu'il suscite dans
05:52 toutes les couches de la société. Il faut faire taire les intérêts irrationnels et leur
05:57 instrumentalisation politique pour qu'on puisse avancer dans les perspectives de solution. Parce
06:02 que c'est gravissime. Nous sommes en guerre, encore une fois, je le répète, c'est une guerre.