Johnny Hallyday - Interview 27 avril 2017 - partie 7/8

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00:00 [Musique]
00:03 Juin 1993, déjà un demi-siècle d'âge et plus de 30 ans que ça dure.
00:09 Ça vaut le coup de fêter ça et d'abord avec les siens.
00:13 [Musique]
00:20 Même si la reine semble malgré tout un peu grande pour un anniversaire en famille.
00:25 [Musique]
00:36 Pas d'inquiétude, quand Johnny Hallyday célèbre son jubilé, c'est aussi un pays qui s'invite à la fête.
00:42 Maisons de disques, radios, télé, photos, rotatives s'en donnent à cœur joie.
00:47 A gauche comme à droite, tous les journaux donnent de la plume et de la voix.
00:51 Tandis qu'on balance les coffrets à profusion, si bien que le 18 juin, jour J heure H,
00:57 ils sont 60 000 personnes au rendez-vous.
01:00 Jamais un français n'avait réalisé ça.
01:03 [Musique]
01:05 Mais ce n'est pas tout. Maintenant, il va falloir se montrer à la hauteur de l'attente.
01:11 [Musique]
01:15 Dans mon idée, c'était de faire un peu une entrée comme un boxeur qui va sur le ring.
01:20 [Musique]
01:22 Sauf que, ce que je n'avais pas pensé, c'est qu'au milieu de 50 000 personnes,
01:28 les gens veulent vous toucher et tout d'un coup, ça se serre de plus en plus.
01:33 On a beau avoir 50 gardes du corps, ils sont piétinés, ça ne sert à rien.
01:37 Et je me suis dit, je ne vais jamais arriver à la scène.
01:41 [Musique]
01:57 Alors bon, le premier jour, il y a eu la surprise, parce que les gens m'attendaient face à la scène,
02:02 j'arrivais par derrière.
02:04 Le deuxième jour, il fallait le refaire. Et le deuxième jour, tout le monde était tourné vers la sortie.
02:11 Et là, ça a été... J'ai passé des moments épouvantables.
02:16 Les gens me tiraient par les cheveux, voulaient... Je me disais, je ne m'en sortirai jamais.
02:21 [Musique]
02:27 Il se passe tellement de choses dans la tête, parce que d'abord, on se dit,
02:31 oh là, elle est loin cette scène, on n'y arrive pas. Est-ce qu'on va y arriver ?
02:36 Deuxièmement, on se dit, mais qu'est-ce que j'ai eu comme idée de con de faire ça ?
02:41 [Musique]
02:43 Il suffit d'un fou avec un flingue pour te faire dire, bon pourtant, on se pose plein de questions.
02:48 Et à la limite, heureusement qu'il y a l'inconscience de l'individu quand on le fait.
02:56 Parce que si on y réfléchit vraiment longtemps à l'avance, je pense que logiquement, on le fait pas.
03:01 [Musique]
03:11 Pas évident d'offrir son corps au public, fusse pour un jubilé, mais ça valait la peine.
03:19 Bilan de cette folle sauterie, 180 000 spectateurs en trois jours,
03:24 plus 7 millions de téléspectateurs ébahis devant leur petit écran.
03:29 Pas de doute, ce roi du rock est bien un héros national dont le pays peut être fier.
03:35 [Musique]
03:44 Merci, bonsoir !
03:46 [Applaudissements]
03:48 [Musique]
03:53 Après la folie du parc, Johnny a pris une année sabbatique avant de renouer avec ses amours de jeunesse
03:59 quand il reprend ses tournées plus intimes qui le mènent de ville en ville, en France et en Europe aussi.
04:06 [Musique]
04:18 Mais attention, danger !
04:20 On a beau avoir été au sommet de la vague, dans ce métier, à trop vouloir vagabonder,
04:26 on risque vite de se retrouver une nouvelle fois à marée basse devant un public clairsemé.
04:31 [Musique]
04:42 Je vais m'attendre mal que si j'étais devant 100 000 personnes.
04:48 Mais là, ça me fait chier parce que... Non, merde, ça me fait chier parce que je me casse le cul.
04:53 - J'ai ça que t'as senti ce soir. - La publicité a été faite trop tard.
04:57 Les gens ne sont pas au courant. C'est pas qu'ils ne viennent pas, ils ne sont pas au courant.
05:01 [Musique]
05:05 Si le succès n'a pas été à chaque fois au rendez-vous, du moins Johnny, qui éprouve toujours le besoin de se remettre en cause,
05:11 aura-t-il pu encore une fois renouer avec les fantômes du passé ?
05:15 [Musique]
05:18 Ça m'a rappelé un petit peu mes débuts, d'ailleurs dans la pierre, etc.
05:21 Mais c'est pas la même façon de travailler.
05:25 Dans les petites salles, on fait moins d'effets spéciaux, on est plus proche du public.
05:31 Il y a une espèce de générosité, de chaleur entre le public et l'artiste qui est sur scène
05:37 qu'il n'y a pas autant dans un stade où les gens vous voient en tout petit, finalement.
05:43 [Musique]
05:45 I wanna make love to you.
05:49 [Musique]
06:11 En 96, c'est à une autre qu'il donne sa main, Laetitia Boudou, ravissante petite française à bouclettes,
06:17 qu'il épouse devant un autre jouvenceau, Nicolas Sarkozy, maire de Nuilly-sur-Seine.
06:23 [Cris de la foule]
06:26 Monsieur Jean-Philippe Smet, consentez-vous à prendre pour épouse
06:32 mademoiselle Laetitia Mare Christine Boudou, ici présente.
06:37 [Cris de la foule]
06:45 Laetitia.
06:48 Quand j'ai vu Laetitia, pour la première fois, je me suis dit j'aimerais bien passer ma vie avec elle.
06:54 Et c'est vrai que de plus en plus, j'ai toujours pensé, je me suis toujours dit,
06:59 c'est vrai, c'est la dernière femme de ma vie.
07:03 Je pense vraiment.
07:06 Donc c'est vrai qu'elle me...
07:10 Elle me donne tout ce qu'on ne m'a jamais donné.
07:15 Qui aurait cru que cette toute jeune fille saurait à ce point calmer les anxiétés de son chevalier servant,
07:25 élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur, quelques mois plus tard, par le nouveau président de la République.
07:31 C'est une vraie star, je vous dis à l'idée.
07:34 Une vraie star qui a réussi une chose étonnante,
07:37 la fusion de deux cultures, la culture française et la culture américaine, dans un style unique,
07:43 profondément français, profondément européen.
07:46 [Bruit de machine à résoudre]
07:51 Ça y est, cette fois, Johnny fait vraiment partie des institutions.
07:56 Normal dès lors qu'on lui demande d'enregistrer, à l'occasion du 57e anniversaire du célèbre appel du général de Gaulle,
08:03 "Le chant des partisans", hymne à la résistance de la France combattante.
08:08 [Musique]
08:10 Il y a des pays où les gens, au peu d'élite, ont des rêves.
08:19 Ici, nous battus, nous on marche et nous on tue.
08:26 Nous on crève, oui on crève.
08:32 [Musique]
08:35 Ce même automne, Johnny franchit un nouveau pas, enflammer le Stade de France,
08:40 où deux mois plus tôt, les Bleus ont fait chavirer la nation en devenant champion du monde de football.
08:45 [Musique]
08:48 Désormais, quoi qu'il advienne au pays, son chanteur le plus populaire se doit d'être là.
08:55 Le plus difficile quand je fais mes spectacles, c'est bon, on va mettre sur pied le prochain spectacle,
09:01 qu'est-ce que je n'ai pas fait encore ?
09:04 Donc c'est là que j'ai commencé à faire un petit peu des entrées sur scène du ciel,
09:12 alors que moi, j'ai le vertige, je suis malade du vide.
09:18 Et à chaque fois, je trouvais des entrées sur scène où je descendais de 80 mètres de haut.
09:24 [Musique]
09:26 Johnny s'imagine cette fois débarquer à la tête d'une escouade d'hélicoptères,
09:30 même si la préfecture, craignant le survol de Paris par une telle armada, ne lui en a accordé qu'un.
09:36 [Musique]
09:43 Qu'importe, le moment venu, ils seront 70 000 disciples à acclamer leur Messie.
09:50 [Applaudissements]
09:54 Premier jour du concert, il s'est mis à pleuvoir tellement que le concert était impossible à faire.
10:00 Et ça m'avait... on avait tellement donné pour faire ce concert,
10:06 que pour moi, dans ma tête, c'était une catastrophe de ne pas le faire.
10:09 [Applaudissements]
10:14 C'est la bande en arme que nous allons annuler cette reprise à l'action de ce soir.
10:22 Et d'ailleurs, le troisième concert qu'on a fait, qui est la semaine d'après, pour remettre le premier jour, il n'a plus paré.
10:29 Et là, je me dis, ben écoute, tant pis, on y va quand même.
10:32 J'avais une espèce de rage, comme ça, en montant sur scène, que j'aurais pu tout abattre d'un coup.
10:39 [Applaudissements]
10:45 Ce ne sont pas les éléments déchaînés qui vont l'arrêter, mais quand même.
10:49 [Musique]
10:51 Où se poser désormais quand on est devenu un monument national ?
10:55 [Applaudissements]
10:57 Dans d'autres endroits chargés d'histoire, peut-être.
11:00 Comme ici, au Champ de Mars, au pied de la Dame de Fer,
11:03 symbole d'une France industrielle où ce 10 juin 2000,
11:07 Johnny décide de faire un cadeau à ses compatriotes.
11:10 [Musique]
11:12 Ma carrière, je la dois aux Français.
11:14 Pour les remercier de la longévité de ma carrière, de leur fidélité.
11:20 Et je trouvais que de faire ça, en dessous de la Tour Eiffel, c'était symbolique.
11:25 Et c'est le cadeau que je pouvais leur faire, que je me voyais leur faire,
11:30 pour les remercier gratuitement.
11:33 Voilà.
11:35 Et il y avait quand même, je ne sais pas, il y avait un million de personnes.
11:39 Plus 9 millions à la télé.
11:41 [Rire]
11:42 [Musique]
11:44 Désormais, c'est l'institution Alidé qui scande les grands rendez-vous de l'époque.
11:49 Avec ce concert de l'an 2000, destiné à marquer le passage au 3ème millénaire.
11:54 Quand Johnny n'hésite pas à faire sonner les grandes orgues,
11:57 pour accompagner son dernier grand tube, "Vivre pour le meilleur".
12:01 [Musique]
12:02 Ce sont des chansons qui méritent d'avoir un orchestre symphonique,
12:07 comme "Derrière l'amour", comme "Que je t'aime",
12:09 comme toutes les chansons qui ont des grosses formations.
12:13 Plus que les chansons, disons, qui ne sont pas rock'n'roll.
12:16 [Musique]
12:19 Avec ses formations à cordes, et ses choeurs à la Carmina Burana,
12:23 "Vivre pour le meilleur" cartonne à près de 500 000 exemplaires.
12:27 [Musique]

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