Édouard Philippe successeur de Macron en 2027 ? Pour Dorian Dreuil, «adouber trop vite est une manière de ralentir»

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Transcript

00:00 qu'avant même de penser à demain. On est déjà presque dans l'après-demain et c'est même Emmanuel Macron qui a lancé quasiment

00:05 la campagne pour la prochaine échéance électorale, en l'occurrence la prochaine présidentielle,

00:10 avec Edouard Philippe qui pourrait selon lui prendre le relais. Est-ce que c'est un peu le baiser de la mort ?

00:15 - Ça peut l'être en tout cas.

00:18 On sait dans l'histoire des présidents sortants que

00:23 parfois adouber trop vite, trop tôt et trop fort est une manière de

00:30 décarter ou de ralentir.

00:32 Car il y a

00:35 un enjeu en fait dans la préparation de la candidature d'Edouard Philippe, c'est qu'effectivement

00:40 il a un espace politique. C'est-à-dire que dans la tripartition qu'on a vue après les élections

00:47 législatives, il a un espace politique qui est le bloc central,

00:51 qui est le socle électoral d'Emmanuel Macron, qui existe et

00:58 dont Edouard Philippe, au sein duquel Edouard Philippe peut

01:02 naviguer, proposer et engager une candidature. Mais en revanche

01:06 il y a un enjeu pour Edouard Philippe, ça va être de se démarquer d'une manière assez forte du président de la République

01:12 actuelle et de la majorité actuelle. Car au bout de dix ans de pouvoir, on peut imaginer qu'il va y avoir dans la société

01:19 le sentiment du besoin d'alternance politique. Et en démocratie l'alternance politique elle est faible, elle est même

01:26 insubstantielle à la qualité de vie démocratique. Et donc

01:29 apparaître comme

01:32 le dauphin adoubé du président sortant pourrait donner le sentiment d'un prolongement et d'une suite naturelle

01:39 qui nuira à sa candidature. Puisqu'on se dirait, il y a déjà eu dix ans de

01:44 exercice du pouvoir par ce bloc central.

01:46 Il va peut-être au mieux aussi passer à autre chose. Et donc il va y avoir un enjeu pour lui de se démarquer, de créer une rupture

01:52 un peu comme l'avait fait

01:55 Nicolas Sarkozy à son époque, la rupture dans la continuité.

01:58 Et donc c'est un enjeu pour lui qui n'est pas aidé de ce point de vue là par

02:04 les propos du président de la République qui le ramène à sa première fonction qui a été d'être son premier Premier ministre.

02:10 D'autant qu'il a salué l'homme et pas non plus le bilan d'Edouard Philippe justement précisément quand il était à

02:15 Matignon. Alors Edouard Philippe lui dit qu'il prépare quelque chose,

02:18 sachant qu'il faudra aussi peut-être faire accepter, c'était dans ses projets, l'idée de la retraite à 67 ans. C'est son souhait Paris

02:24 risqué là aussi un dorian d'oeil après le rejet massif des français déjà pour le passage à 64 ans.

02:30 - Oui alors c'est un pari qui est très électoral pour le coup.

02:33 Il fait le pari notamment sur cette mesure que ceux qui votent sont ceux qui sont

02:39 intéressés par ce type de mesures et que ceux qui se mobilisent dans la rue

02:43 précisément ne votent pas ou en tout cas ne voteront quoi qu'il arrive pas pour lui. Donc il y a un calcul

02:49 électoral là-dessus mais ce qui va être intéressant et pour décrypter Edouard Philippe

02:54 rien ne vaut mieux que de lire ses livres. Il y en a un qui arrive en septembre et

03:00 sûrement que pour celles et ceux qui sauront lire entre les lignes et lire à travers les contrepétries

03:06 ils pourront décrypter un peu mieux la stratégie d'Edouard Philippe. - Et on vous remercie d'être vous même venu d'Orient d'Oeil

03:12 parler stratégie politique sur Europa ce matin. On parle de

03:16 2027 on est encore loin on rappelle quand même que nous ne sommes qu'en 2023 qu'il y aura des européennes avant et beaucoup de

03:21 beaucoup d'autres échéances. Merci à vous en tout cas d'être intervenu sur notre antenne ce matin. Je rappelle que vous êtes politologue

03:26 expert associé à la fondation Jean Jaurès. Bon dimanche !

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