Sur La Route Bleue

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00:43 - Elle est entrée dans la légende sous le nom de National 7
00:47 dans les années 50.
00:49 Mais la route qui conduit de Paris à la Côte d'Azur
00:52 suit aussi d'autres chemins, dont la route bleue,
00:55 l'échappée bucolique, qui emprunte la National 82.
00:58 Aujourd'hui, des amoureux de voitures anciennes
01:01 aiment à sillonner ces routes pour voyager dans l'espace
01:04 mais aussi dans le temps.
01:06 Au vu de ce baladé au volant de ces mécaniques,
01:09 auxquels ils consacrent leurs loisirs et leurs économies,
01:12 l'idée est de relier des étapes le moins vite possible
01:15 et de découvrir tranquillement
01:17 des lieux traversés trop rapidement en temps normal,
01:20 bien loin du toujours plus loin, toujours plus vite.
01:23 ---
01:37 Parcourir quelques-uns des mille kilomètres
01:40 qui séparent la capitale de la Grande Bleue
01:43 inscrit ces collectionneurs dans le temps des vacances,
01:46 de l'insouciance et de la nostalgie de cette époque
01:49 où la perspective d'aller voir la mer
01:52 est toujours la même.
01:54 ---
02:22 ---
02:36 - Entre Paris et Lyon, il y a 2 routes.
02:38 La route de Bourgogne, qui est devenue après la National 6,
02:41 et la route du Bourbonnet, la National 7.
02:43 Il y a une confusion entre les 2.
02:45 C'est sous la guerre de Cent Ans que, comme la Bourgogne
02:48 est occupée par les Anglais, on doit ouvrir une autre route
02:51 et donc il y a toujours une confusion entre les 2,
02:53 sachant que la National 6 était beaucoup plus utilisée
02:56 que la National 7 dans cette partie Paris-Lyon,
02:58 au point qu'il y avait à peu près 3 fois plus de gens
03:00 qui prenaient la 6, tout en ayant l'impression d'être sur la 7.
03:03 Les professionnels qui se trouvaient sur la vraie National 7
03:06 souffraient et disaient qu'il fallait faire la promotion de notre route
03:09 pour ramener les gens sur la vraie National 7.
03:11 Donc on a créé en 1933 le comité de la Route Bleue
03:14 qui faisait la promotion touristique de la route
03:17 par la vraie National 7.
03:19 Et histoire de varier un peu par rapport à la route normale,
03:23 la 6 qui passait par Lyon, elle coupait,
03:26 en fait elle évitait la traversée de Lyon
03:28 et elle coupait par Saint-Etienne pour rejoindre
03:30 la vallée du Rhône à Valence,
03:32 ce qui permettait de gagner à peu près 30 à 40 km
03:35 et surtout d'éviter la traversée de Lyon.
03:37 Puis bon, comme le comité de la Route Bleue
03:39 se trouvait en plus à Saint-Etienne, forcément c'était pour eux
03:41 l'occasion d'amener du monde et des touristes à Saint-Etienne.
03:44 (musique)
03:48 (klaxon)
04:14 Cette Route Bleue passe par Feure,
04:17 est un raccourci pour rejoindre le Rhône,
04:20 par Saint-Etienne également,
04:22 le Col de la République, Annenay,
04:24 et puis finir sur le Rhône,
04:26 au lieu de passer par la National 7
04:29 direction Lyon et redescendre après.
04:31 Il y avait tellement de monde à cette époque-là
04:33 sur les routes, sur les départs de vacances,
04:35 que ça avait été divisé en deux comme ça
04:38 pour moins de fréquentation et moins de bouchons.
04:41 (klaxon)
04:43 (musique)
04:46 Cette idée de Route Bleue, c'est un vieux souvenir.
05:04 La Route Bleue, elle était un peu dans ma tête depuis tout gosse
05:07 puisque quand j'étais enfant, il y avait encore un panneau
05:10 dans la ville de Feure qui indiquait la Route Bleue.
05:12 L'idée, c'est effectivement de retrouver des éléments
05:16 qui bordaient la route, mais qui faisaient la vie quotidienne
05:19 de chacun il y a 40 ans, 45 ans, 50 ans.
05:23 Il y a cet engouement pour les Nationales,
05:26 les anciennes Nationales, les anciennes routes.
05:28 Et je me suis dit, finalement, la Route Bleue ici va aussi,
05:33 nourrit aussi l'inconscient collectif, la mémoire collective.
05:36 Et donc, c'est peut-être la remettre sur rail.
05:39 C'est une bonne idée.
05:41 C'était un peu un pari, un challenge, en fait.
05:44 Et donc, on a lancé l'idée et on s'est rendu compte
05:47 qu'autour de nous, il y avait énormément de gens
05:49 qui disaient que l'idée les séduisait.
05:51 Et voilà, donc on a passé le pas.
05:54 On a lancé nos autos sur cette voie.
05:58 (bruit de moteur)
06:01 On a eu énormément de gens.
06:08 On a eu plein de gens qui sont venus d'abord nous féliciter.
06:10 Donc, ça nous fait chaud au cœur, puisque finalement,
06:14 souvent, les gens s'adressent à vous pour se plaindre,
06:17 alors que là, on a eu spontanément des témoignages d'intérêt,
06:20 de réjouissance, en fait, de gens qui étaient vraiment contents,
06:24 qui nous disaient que l'idée était bonne.
06:26 Et puis, des gens qui venaient nous questionner aussi
06:28 sur les voitures, sur les voitures de notre club qui étaient là,
06:30 sur les voitures qu'on avait pu voir passer.
06:32 Donc, c'est vraiment un point d'échange, en fait.
06:36 (bruit de moteur)
06:40 (bruit de moteur)
06:43 - La National 7, c'est quand même un mythe.
06:46 C'est un mythe dans le sens où il suffit de prononcer le mot National 7
06:49 pour avoir tout de suite des pensées de vacances, de soleil, de platanes, de tout ça.
06:53 C'était les vacances de nos parents, de nos grands-parents.
06:56 Vous savez, le côté, c'était mieux avant.
06:58 Donc, c'est ça qui fait le mythe aujourd'hui.
07:00 Et il y a tout un tas de gens qui prennent aujourd'hui la National 7,
07:02 non pas comme un moyen d'arriver en vacances ou de descendre,
07:05 mais justement pour redécouvrir ce passé
07:08 et ce patrimoine qui est assez proche, mais tout aussi éloigné.
07:13 (Générique)
07:17 ---
07:39 - Dans les années 60, la National 7 est tellement mythique
07:43 qu'elle est totalement imbriquée dans l'imaginaire collectif du pays.
07:47 (Générique)
07:53 Les films, les chansons, les romans et la publicité naissante
07:57 ne se lassent pas de s'aventurer sous ces platanes,
08:00 offrant ainsi des perspectives d'échappée belle et de liberté.
08:03 (Générique)
08:24 La nostalgie, elle a une part importante dans l'histoire.
08:27 On restaure des voitures anciennes pour les faire revivre,
08:29 mais c'est pas seulement l'histoire de la voiture
08:31 qui a un intérêt, c'est tout ce qui va autour.
08:33 (Bruits de la foule)
08:36 Je veux pas paraître prétentieux,
08:38 mais c'est quand même une démarche intellectuelle.
08:40 Il y a quand même une volonté derrière de faire en sorte
08:43 qu'on remet quelques grains de notre histoire en circulation.
08:49 (Bruits de la foule)
08:57 - Ça fait plaisir de voir éclore ce genre de manifestation
09:00 parce que son côté ludique, c'est quand même de mettre en valeur
09:03 du patrimoine et les gens vont venir parce que c'est une fête amusante
09:06 mais du coup, ça intéresse beaucoup plus à l'histoire
09:08 et au passé de la route.
09:10 C'est pour ça que ce genre d'initiatives,
09:12 il faut vraiment les soutenir parce que, bon, je vous dis,
09:14 il y a ce côté folklorique de vieilles voitures
09:16 et puis bon, c'est agréable, c'est plaisant,
09:18 c'est une belle fête populaire, ça réunit tout le monde.
09:20 En général, ce qui est marrant quand vous faites ça,
09:22 vous avez les anciens qui se rappellent,
09:24 les jeunes qui sont ravis et puis tous les cafetiers
09:26 au bord de la route aussi qui font en général une belle journée.
09:29 ...
09:54 -La Nationale 7 devient mythique au cours des 30 Glorieuses,
09:57 la période qui court de l'après-guerre à 1975
10:01 pendant laquelle la France entre dans l'ère de la société de consommation.
10:05 ...
10:07 Augmentation du pouvoir d'achat,
10:09 réduction des inégalités de revenus,
10:11 instauration de la 3e semaine de congé payé,
10:14 c'est la naissance des vacances de masse.
10:16 ...
10:34 ...
11:04 ...
11:23 ...
11:52 -Les voitures sont maintenant abordables
11:54 et les Français s'équipent de Dauphine, Simca-Haronde,
11:58 Amissis et autres panhards
12:00 pour partir en direction de la Grande-Bleue.
12:02 ...
12:10 Ces départs en vacances sont un peu une vitrine du salon de l'auto
12:14 et ceux qui ne peuvent pas partir s'installent souvent
12:17 sur le bord des routes pour voir les autos dont ils ont entendu parler.
12:20 ...
12:32 A cette époque, on est très imprégné de culture américaine
12:36 et la route n'échappe pas à cet engouement.
12:38 On y retrouve des motels qui permettent aux voyageurs de se reposer
12:42 pendant que leurs voitures stationnent à proximité.
12:45 ...
13:05 A l'époque, les voitures roulaient moins vite,
13:08 elles consommaient plus, elles étaient moins fiables.
13:11 Donc un bon voyage vers la Côte d'Azur, c'était quasiment 2 jours de route.
13:15 Le matin, on arrivait à midi à 200 km, c'était l'heure de déjeuner,
13:17 c'était l'heure de faire le plein, et c'est l'heure où les voitures
13:20 commençaient à avoir des problèmes.
13:22 Du coup, on avait une grosse concentration de garage.
13:25 Puis, à 400-500 km, la même chose pour le soir.
13:28 Et donc, toute la route bleue, la partie qui se trouve autour de Saint-Etienne,
13:32 se trouvait globalement dans cette partie où on arrivait le soir.
13:35 C'est pour ça qu'il y avait beaucoup de garage, beaucoup d'hôtels,
13:38 beaucoup de restaurants.
13:40 Mais de toute façon, le moindre village qui bordait la National 7
13:44 avait au moins 2 ou 3 garages et 1 ou 2 stations-service.
13:47 C'est vrai qu'à l'époque, il y avait beaucoup plus de temps passé
13:50 à s'occuper des voitures qu'aujourd'hui.
13:54 (indicatif musical)
13:58 (indicatif musical)
14:24 -Alors, le garage Jourlain a commencé par des frères
14:27 qui, tout à la base, étaient agriculteurs.
14:30 Le plus jeune a eu un accident.
14:33 C'était Marius.
14:35 Et Marius n'a plus pu faire l'agriculture.
14:38 Il avait des idées sur tout ce qui était mécanique.
14:42 Et il a commencé à bricoler des machines à coudre
14:45 et puis après, à faire un peu d'électricité.
14:48 Et un jour, il est venu à Feur et il a ouvert un petit garage,
14:52 mais de rien du tout, au départ, et puis après, ça s'est évolué.
14:56 Les frères sont restés jusqu'en 1961.
15:00 Après, ça a été les cousins qui ont continué à gérer.
15:04 Et puis ça a duré jusqu'en 2005.
15:07 Dans les années 60, la sécurité des voitures
15:11 était loin de ce qu'on trouve aujourd'hui.
15:14 Quand on partait pour faire 500 km, on faisait réviser sa voiture,
15:18 on faisait regarder la courroie de ventilateur,
15:21 on faisait changer les pneus, on faisait vidanger, les bougies.
15:25 Systématiquement, celui qui prenait pour 10 francs d'essence,
15:29 c'était un gros client à l'époque, il fallait lui ouvrir le capot,
15:33 il fallait regarder la jauge, les pneus.
15:36 Si le client jugeait avec les pneus, il y avait quelque chose qui flottait.
15:41 Parce que là aussi, les pneus, c'était pas les carcasses radiales d'aujourd'hui.
15:46 Michelin est arrivé bien longtemps après avec les carcasses radiales.
15:50 Si le client habitait dans des virages, il faisait même moins.
15:54 Pour faire 10 000 km, il fallait que ce soit d'excellents pneus,
15:58 alors qu'aujourd'hui, on revendrait presque la voiture avec les pneus d'origine.
16:03 Sur Fœur, il n'y avait que des privilégiés,
16:07 des gens, des notables de la région qui avaient des voitures.
16:11 Donc on se retrouve avec des correspondances épiques de personnalités
16:15 qui vont nous envoyer une carte postale pour nous dire
16:19 qu'ils étaient satisfaits du travail, qu'ils sont bien arrivés à Avignon,
16:23 qu'ils avaient fait Fœur, Saint-Étienne et Avignon
16:26 d'un seul coup, d'un seul, sans avoir une panne.
16:29 Donc c'est quand même important.
16:31 Mais il y avait aussi la personne qui écrivait en disant
16:34 "Les charbons de mon démarreur, que vous m'avez changé, ça n'a pas fait,
16:39 et puis je ne vous paierai pas la prochaine traite."
16:42 Il y avait les deux. Il n'y avait pas que des choses parfaites dans la vie.
16:47 D'ailleurs, on a une expérience d'un client qui avait fait changer ses bougies
16:51 et qui n'était pas satisfait.
16:53 Les bougies n'avaient pas tenu le coup. Elles avaient fait Fœur à Orléans
16:57 et à Orléans, elles étaient grillées.
16:59 Il n'était pas satisfait du tout. Il écrivait pour nous le dire
17:02 qu'il fallait faire faire la garantie des bougies.
17:05 Ça n'allait pas se passer comme ça.
17:15 La National 7, c'est 2000 ans d'histoire.
17:18 C'est toute l'histoire de France qui passe quasiment par la National 7.
17:22 Que ce soit les Romains qui arrivent sous l'Antiquité,
17:25 les barbares, les invasions, les guerres de religion,
17:28 tout a impacté d'une façon ou d'une autre la National 7.
17:31 Il est très facile de suivre l'histoire du pays,
17:34 et même la géographie, parce qu'elle traverse le pays sur les trois quarts.
17:38 Donc forcément, on a toute l'évolution, que ce soit historique ou géographique,
17:42 c'est vraiment une sorte de colonne vertébrale
17:45 qui traverse la France du nord au sud.
17:47 Historiquement, la route Nationale 82 est créée sous l'Empire
17:57 pour relier directement Paris au plateau du Forès.
18:00 Le tracé de celle qui va devenir la route bleue
18:04 fait en effet l'objet d'études dès la fin du XVIIIe siècle,
18:08 mais sa naissance date des années 1920.
18:12 L'automobile n'est pas encore démocratisée,
18:14 et seuls les notables en possèdent.
18:16 Mais les réseaux routiers deviennent plus fiables et mieux définis.
18:19 On commence à goudronner les chaussées
18:21 pour éviter la poussière soulevée au passage des autos.
18:24 Et l'idée d'une automobile populaire commence à faire son chemin.
18:29 Musique jazz
18:57 En 1933, une association est donc créée
19:00 pour faire la promotion touristique de l'itinéraire Paris-Côte d'Azur
19:04 via Saint-Etienne.
19:06 De là naît l'appellation "route bleue",
19:09 échappée bucolique balisée par de grands panneaux bleus à lettres blanches.
19:13 Le succès est immédiat, car les automobilistes
19:25 sont de plus en plus nombreux à la parcourir.
19:28 Et il faut manger, dormir, faire refroidir le moteur
19:32 et se ravitailler en essence tous les 200 km.
19:35 De nombreux établissements prennent son nom,
19:42 et une véritable économie naît avec des centaines de stations-service,
19:46 d'hôtels et de restaurants installés tout au long de son parcours.
19:50 Musique jazz
19:53 Certains restaurants gastronomiques ont d'ailleurs fait leur réputation
20:10 en partie grâce aux voyageurs de la route bleue.
20:13 La ville de Feur garde même le souvenir
20:16 des invités prestigieux du chapeau rouge,
20:19 un ancien relais de poste tenu par un cuisinier de haute volée
20:23 qui a régalé le gotha artistique et politique des Trente Glorieuses.
20:27 Musique jazz
20:31 Musique jazz
20:34 -J'ai un parcours d'apprenti mécanicien dans mon jeune âge,
20:56 et puis j'ai travaillé pendant une dizaine d'années
21:00 dans un garage de Feur.
21:02 Et ensuite, comme je dis, j'ai mal tourné,
21:05 je suis parti dans une banque, où j'ai fait 30 ans.
21:09 Mais j'ai toujours la passion de la mécanique et des vieilles voitures,
21:13 et notamment de la restauration des vieilles voitures.
21:16 Rénover une de choses, c'est formidable,
21:19 c'est beaucoup de travail et beaucoup d'heures,
21:22 puisqu'on compte 520 heures de travail pour la rénover.
21:26 On fait avec des pièces d'origine quand on veut avoir sa voiture d'origine.
21:30 Donc, cette 2 chevaux, c'est la même qu'avait Jacques Séguéla
21:34 qui a fait le tour du monde.
21:36 Donc, 2 chevaux AZ LP.
21:39 L est de houte, 58.
21:41 Le L voulait dire luxe, alors il y a le luxe.
21:44 Et P voulait dire porte, parce que c'est à ce moment-là
21:47 qu'on a sorti la porte arrière.
21:49 Ça nous rappelle plein de choses.
21:51 La National 82, donc route bleue.
21:54 Et puis se promener dessus, c'est bien.
21:57 Et puis nos vieilles mécaniques, on y tient énormément,
22:01 parce que c'est notre...
22:03 Pour quelqu'un comme moi, c'est mon jeune temps,
22:06 comme beaucoup d'autres.
22:08 Ce qui me plaît là-dedans, c'est déjà la convivialité,
22:12 parce que nous sommes effectivement des gens du coin,
22:16 mais maintenant, ça vient de l'extérieur.
22:18 On trouve tout un tas de gens, des passionnés,
22:21 des passionnés de grosses voitures,
22:23 des passionnés de petites voitures,
22:25 des passionnés de motos,
22:27 des passionnés de tracteurs agricoles,
22:29 tracteurs et machines agricoles.
22:31 Alors ça fait un panel assez important.
22:33 Et tout ça nous rappelle plein de souvenirs à nous,
22:36 qui sommes tous originaires du coin,
22:38 et d'Ethériens, en plus.
22:40 C'est même une connaissance technique,
22:53 parce qu'aujourd'hui, un jeune mécano,
22:55 il apprend à changer une courroie de distribution,
22:58 mais il sait plus quel est un allumeur,
23:00 il sait plus rôder les soupapes.
23:03 S'il a une culasse à rectifier, il va le faire faire.
23:06 Il n'y a plus personne qui fait ça.
23:08 Autrefois, les gens rectifiaient les culasses à la main,
23:11 ce qui demandait des heures et des heures de travail.
23:14 Et ça, aujourd'hui, certains jeunes qui arrivent dans le métier
23:18 ne savent plus le faire.
23:20 Donc ils viennent nous voir, les anciens,
23:22 savoir qu'on a certains tracteurs,
23:24 pour les mettre en route,
23:26 il faut maîtriser la technique,
23:28 c'est pas simple.
23:30 Beaucoup de gens ont complètement oublié ces techniques-là.
23:33 Dans notre club, on a pas mal de gens
23:36 très performants à ce niveau-là
23:38 et qui peuvent transmettre le savoir qui va avec.
23:41 (Vrombissement du moteur)
23:43 -La Diane, c'est une voiture
23:56 que j'ai reconditionnée entièrement,
23:58 de A à Z,
24:00 dans les couleurs d'origine,
24:02 dans la configuration d'origine,
24:04 qui m'a quand même coûté 730 heures de travail
24:07 et 5 000 euros de pièces.
24:10 Mais bon, c'est une satisfaction.
24:11 Je suis passionné par les voitures,
24:13 mon métier, c'est garagiste.
24:15 Donc je restaure,
24:17 je suis sollicité par beaucoup de personnes
24:20 parce qu'il y a pas beaucoup de monde
24:22 qui s'occupe de ça maintenant,
24:24 mais voilà.
24:26 C'est la nostalgie des routes anciennes
24:30 et puis de l'ancien temps.
24:32 Quand on descendait sur la côte d'Azur,
24:34 on prenait évidemment ce genre de route
24:37 et puis c'était très long.
24:39 C'était très long et finalement,
24:41 c'était bien parce qu'on traversait les villages,
24:44 alors que maintenant, avec l'autoroute, c'est fini.
24:47 C'est vrai qu'entre nous,
24:54 ça fait un peu comme les chauffeurs de car.
24:57 Les chauffeurs de car se font signe entre eux,
25:02 c'est un peu pareil.
25:04 Donc c'est la nostalgie, c'est vrai, c'est bien.
25:07 Et c'est convivial.
25:10 Il est quasiment impossible de lutter avec l'autoroute.
25:13 À partir du moment où l'autoroute s'ouvrait par portions,
25:16 les portions de l'ex-National 7,
25:18 on voyait tout de suite péricliter.
25:20 Il y a eu comme ça une espèce de passage,
25:22 j'ai envie de dire, de 30 à 40 ans
25:24 qui perdurent presque aujourd'hui
25:26 et on redécouvre maintenant ce passé, ce patrimoine
25:29 et on essaye de le faire revivre.
25:31 C'est vrai qu'il y a toute une nouvelle génération
25:34 de voyageurs qui veulent prendre leur temps
25:37 et qui reprennent les vieilles routes
25:40 sur les traces de leurs parents,
25:42 sur le côté nostalgique en vieille voiture
25:45 pour redécouvrir ça.
25:47 C'est vrai qu'il y a une chance maintenant
25:50 pour voir renaître toute une économie
25:53 autour des routes anciennes.
25:57 Sous-titrage ST' 501
26:01 ...
26:04 ...
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26:34 ...
26:37 ...
26:40 -Je suis dessinateur à la base,
27:06 j'ai commencé par me documenter,
27:08 comme je voulais des ambiances routières,
27:10 à prendre en photo des vieux garages,
27:12 des vieilles pubs,
27:14 tout ça pour faire une documentation
27:16 pour mes dessins.
27:18 Et puis, la N7, c'était une vieille route,
27:21 je me suis dit, il y a de quoi faire dessus.
27:24 Et puis j'ai vu surtout que,
27:26 au fur et à mesure que je prenais des photos,
27:29 ça bougeait beaucoup.
27:31 Et puis je me suis documenté sur le sujet,
27:35 il est temps de commencer à photographier
27:37 ce qui disparaît pour en garder la trace.
27:40 J'ai commencé à rencontrer des gens,
27:42 des témoins, à les questionner,
27:44 à les interroger, à travailler sur l'histoire de cette route.
27:47 Ce qui est assez marrant,
27:49 c'est que tous les riverains connaissent leur bout de route,
27:52 leurs quelques kilomètres,
27:54 et ce que j'essaie de faire,
27:56 c'est de fédérer et de rassembler
27:58 toute l'histoire tout au long de la route.
28:01 Et c'est vrai que ça fait maintenant 25 ans,
28:04 que je suis un peu loin au large,
28:06 je la connais bien.
28:08 Les dessins, ça permet de reconstituer
28:12 quelque chose qui n'existe plus.
28:14 C'est ça le côté en couleur.
28:16 Alors que quand on n'a pas de photo de quelque chose,
28:19 en dessin, on peut recréer l'ambiance et l'atmosphère que c'est.
28:23 Parce que paradoxalement,
28:25 on trouve des photos de monuments,
28:27 on trouve presque des photos d'accidents,
28:29 parce qu'on les photographiait,
28:31 mais la circulation normale,
28:33 parce qu'on ne photographie pas la route quand on passe dessus.
28:36 Donc ça donne autant de valeur aux dessins,
28:39 parce que ça permet de recréer
28:41 l'atmosphère de la route de l'époque.
28:43 Puis avec le temps,
28:45 la nostalgie, c'est de garder le bon côté du passé.
28:48 C'est vrai qu'on gomme tous les aspects négatifs,
28:51 les accidents, tout ça,
28:53 pour garder que le côté plaisant.
28:56 (Bruit de moteur)
28:58 (Bruit de moteur)
29:02 (Bruit de moteur)
29:05 (Bruit de moteur)
29:08 (Bruit de moteur)
29:11 (Bruit de moteur)
29:14 (Bruit de moteur)
29:17 (Propos en allemand)
29:20 (Bruit de moteur)
29:24 -Ce qui a fait aussi le mythe des emboutillages de la Nation L7,
29:27 c'est le retard du programme autoroutier,
29:30 que la France avait pris en matière autoroutière.
29:33 Les Allemands, les Italiens ont commencé à faire des autoroutes avant la guerre.
29:37 Nous, on a pensé à l'époque qu'il suffisait d'aménager nos routes.
29:40 Et puis on s'est aperçus après-guerre
29:42 qu'avec la naissance de petites voitures populaires,
29:45 comme la 2 chevaux, la 4 chevaux,
29:47 qu'un jour ou l'autre, tout le monde aurait une voiture
29:50 et que le réseau routier même aménagé,
29:52 ne suffirait pas.
29:54 On a entamé un programme autoroutier qui ne va démarrer qu'en 1955
29:58 et la première portion d'autoroute ne sera mise en service qu'en 1960.
30:02 Ces emboutillages monstrueux,
30:04 c'est dû au retard qu'on a pris en matière autoroutière
30:08 et qui recule à chaque année, on met 30 à 40 km en service.
30:12 Derrière, ça crée un emboutillage sur une Nation L7
30:15 qui n'arrive pas à assumer toute cette masse de voitures.
30:20 Et donc ces emboutillages, c'est plus une non-clairvoyance
30:25 des pouvoirs publics qui génèrent cette situation.
30:29 En plus, ce qui est impressionnant aujourd'hui,
30:32 c'est la patience, parce que les gens n'avaient pas le choix
30:35 et donc ne se posaient pas le problème.
30:37 Mais aujourd'hui, quand vous allez mettre,
30:39 je vais vous dire sur une portion toute bête d'autoroute
30:42 entre Lyon et Avignon,
30:44 vous allez mettre un peu plus de 2 heures aujourd'hui.
30:47 Et quand ce sera vraiment embouteillé,
30:49 vous allez être bloqué partout.
30:51 3 heures, parfois, c'est le temps qu'il fallait
30:53 pour traverser une ville comme Montélimar.
30:55 Donc les gens n'avaient vraiment pas le choix
30:57 et pas d'alternative et donc le faisaient.
30:59 Parce qu'en plus, il y a à peu près 150 villages
31:01 à traverser entre Paris et la Méditerranée.
31:03 Il fallait, il y en avait pas un qui était dévié,
31:05 il fallait traverser tous les villages.
31:07 Aujourd'hui, ce qui est sympa quand on prend la Nation L7,
31:10 si on en a marre ou si on veut éviter une portion,
31:13 on peut reprendre l'autoroute sur quelques kilomètres.
31:15 Mais à l'époque, ça ne se posait pas.
31:17 ...
31:41 -Si cette route mythique est associée à l'image des vacances
31:44 et à l'insouciance, elle l'est aussi
31:46 à des accidents très graves en raison des rangées de platanes,
31:49 des zones à virages et de la vitesse non limitée.
31:52 L'occasion pour les constructeurs automobiles
31:56 de travailler sur la sécurité de leurs modèles.
31:59 ...
32:14 -Mon père a été pompier pendant plus de 35 ans, à peu près, à Ferr.
32:18 Donc...
32:20 Moi, j'ai vécu au rythme des accidents
32:23 toute mon enfance, en fait.
32:25 Quand je suis né, il était déjà pompier
32:27 et j'ai vécu toute sa carrière de pompier.
32:30 Ferr, le croisement des deux nationales,
32:32 de la Nationale 82 et de la Nationale 89,
32:34 faisait de Ferr un des carrefours
32:37 les plus accidentogènes de France, en fait.
32:40 Donc, dans les années 70, il était vraiment très...
32:43 fréquent d'avoir des accidents avec des morts.
32:46 Et puis, la route des vacances,
32:49 elle était meurtrière pour certains, effectivement.
32:52 Moi, je cite toujours l'anecdote.
32:54 C'est mon père qui racontait ça.
32:56 Il disait qu'il y a un gars qui est parti de Paris hier soir
32:59 après son boulot.
33:01 L'idée, c'était de rejoindre la mer le plus rapidement possible.
33:04 Donc, après le travail, il chargeait la voiture,
33:07 il mettait toute la famille dedans et il partait, il roulait de nuit.
33:10 Ils arrivaient chez nous vers 4h du matin.
33:13 Ils arrivaient à tenir le coup jusqu'à Vendrange,
33:16 à Balbigny.
33:18 À Paris-Balbigny, la route commençait à être un peu plus droite
33:21 et très souvent, ils s'endormaient entre Ferr et Montrand-les-Bas.
33:25 Et donc, il y a énormément de gens qui, effectivement,
33:28 ont eu des accidents graves entre Ferr et Montrand
33:31 qui finissaient dans les platanes, en fait, puisqu'à l'époque,
33:34 la Nationale était bordée d'une rangée de platanes de chaque côté,
33:37 des platanes pas très espacées
33:39 et qui ont été fatales pour de nombreuses personnes,
33:42 de nombreuses voitures, en fait.
33:44 -Les accidents, à l'époque, étaient presque considérés comme une fatalité
33:47 parce que, déjà, les gens étaient habitués à vivre avec la mort.
33:50 Toutes ces générations avaient connu la guerre de 14, la guerre de 40,
33:53 où il y avait eu beaucoup de morts.
33:55 Et donc, la vie n'avait pas le même prix qu'aujourd'hui.
33:58 Aujourd'hui, on est tout de suite révoltés par un accident à juste titre.
34:01 Mais malheureusement, il y avait cette espèce de fatalité de l'accident
34:04 où, de toute façon, il y avait eu la guerre de 40,
34:06 on n'avait pas pu entretenir les routes,
34:08 le réseau était en mauvais état.
34:10 Bon, il y avait ces fameux platanes
34:12 qui ont été là non pas pour percuter les voitures.
34:15 Les platanes, ils ont été posés pour deux raisons.
34:18 D'une part, pour donner de l'ombre aux équipages.
34:20 Quand c'était des chevaux qui traînaient des charrettes
34:23 ou des carrosses, il fallait les garder à l'ombre.
34:27 Et puis surtout, pour fixer aussi la route.
34:29 À partir du moment où on a commencé à faire
34:31 des belles routes royales, bien droites,
34:33 il fallait qu'elles restent en place.
34:35 Il ne fallait pas que tel seigneur se dise
34:37 qu'il est arrivé dans mon château et qu'il l'a dévie.
34:39 Donc en mettant des arbres tout longs,
34:41 on la fixait sur son tracé.
34:43 Et donc ces platanes,
34:45 ils étaient à peu près distants d'une dizaine de mètres,
34:48 ce qui ne posait aucun problème quand c'était des charrettes.
34:50 Quand il a commencé à y avoir des voitures,
34:52 on a essayé d'élargir un peu les chaussées
34:54 au point d'affleurer les platanes.
34:56 Et c'est vrai que malheureusement,
34:58 ça a été fatal pour beaucoup de monde
35:00 parce qu'un platane, il ne bouge pas d'un centimètre
35:02 en cas d'accident.
35:04 On a eu une vraie campagne anti-platane
35:08 après l'accident d'Albert Camus.
35:10 Je dirais que c'est la victime la plus célèbre
35:12 des accidents de platanes en arrivant à Paris,
35:14 mais c'était sur la Nationale 6.
35:16 Et donc à partir des années 60,
35:18 on a commencé à les abattre en masse
35:20 pour justement pouvoir élargir un peu plus les chaussées.
35:23 Et ce qui est... Bon, c'est dommage
35:25 parce que, je vous dis, les platanes,
35:27 elles n'ont pas été posées pour ça, pour créer des accidents.
35:29 Mais il est assez plaisant aujourd'hui quand on en a.
35:32 Il faut rouler quand il y a du soleil.
35:34 C'est ce que c'est que le plaisir de rouler sous les platanes,
35:35 avec les fenêtres ouvertes,
35:37 d'être à l'ombre tout en étant au soleil.
35:39 ...
36:09 ...
36:39 ...
37:09 ...
37:39 ...
37:52 -Nous organisons la plupart du temps
37:54 des expositions fixes.
37:56 Et puis au bout d'un moment, les gens s'en lassent.
37:58 Et puis une voiture, c'est fait pour rouler.
38:00 Donc c'est bien d'avoir un patrimoine,
38:02 mais de le voir en vie, c'est mieux.
38:07 Donc l'idée de la Route bleue, c'était vraiment ça.
38:09 C'était une espèce d'exposition grandeur nature
38:12 avec des voitures en mouvement.
38:14 Et puis la convivialité qui va avec,
38:16 le fait de pouvoir croiser régulièrement
38:19 des gens qui ont des voitures,
38:22 des voitures d'époque, en fait,
38:24 recréer une ambiance des années...
38:26 des années 50-60, en fait.
38:29 ...
38:53 On se retrouve encore une fois dans les années 60.
38:57 On est entre 14 et 20 ans, on va dire.
38:59 Et on revit ces moments-là avec les véhicules,
39:02 la mentalité des gens, les objets qui vont avec.
39:05 On retrouve tout.
39:07 On retombe en enfance.
39:09 On joue beaucoup.
39:11 On a beau avoir un certain âge,
39:13 on aime jouer.
39:15 On est encore très joueurs.
39:17 ...
39:23 ...
39:26 ...
39:30 ...
39:34 ...
39:38 ...
39:42 ...
39:46 ...
39:50 ...
39:54 ...
39:57 ...
40:02 ...
40:05 -Quand on roule avec une vieille voiture sur la route bleue,
40:08 on plonge dans le temps.
40:10 On prend la même route avec les voitures de l'époque.
40:13 C'est beaucoup plus facile de lier conversation,
40:16 de rencontrer les gens quand on arrive avec ce genre de véhicule
40:20 que de s'arrêter avec une voiture moderne toute bête
40:23 et être pressé.
40:25 C'est l'ouverture au contact.
40:27 ...
40:33 Il y a tous les gens dont les parents ou les grands-parents
40:36 ont pris la Nationale 7 en ont parlé dans leur enfance.
40:39 Il y a un tas de jeunes qui en ont entendu parler
40:42 et qui veulent découvrir ce que c'était à l'époque.
40:45 Beaucoup de gens viennent d'Europe du Nord, des Belges, des Hollandais,
40:49 des Allemands, parce que pour eux, la Nationale 7,
40:52 c'est déjà d'être un peu en vacances.
40:54 ...
41:04 Le regard sur ces voitures de collection est très différent.
41:07 Avant, c'était réservé à des collectionneurs.
41:09 Il y avait une connotation financière forte.
41:11 Aujourd'hui, c'est un élément de patrimoine.
41:14 Quelqu'un qui collectionne une Dauphine, une Deux-Chevaux,
41:17 c'est pas pour mettre de l'argent de côté, c'est pour se faire plaisir.
41:21 Les voitures populaires, ça fait partie de notre passé.
41:24 C'est du patrimoine en marche.
41:26 C'est une façon de mettre en valeur du patrimoine.
41:29 ...
41:35 -Ca fait 35 ans que je me suis payé cette voiture,
41:38 qui était un rêve de gamin, puisque je joue aux petites voitures.
41:41 Ma préférée était une petite Mustang.
41:43 Je me suis dit que quand je serais grand, j'aurais une grosse Mustang.
41:47 J'ai eu de la chance que ça soit une voiture.
41:50 J'ai acheté ma Mustang, et je l'ai toujours.
41:54 Je m'en lance pas.
41:56 J'aurais envie éventuellement d'autres modèles,
41:59 parce que beaucoup de choses me plaisent,
42:01 même européennes ou autres,
42:03 mais je pourrais pas me séparer de ma Mustang.
42:05 On a trop de choses ensemble.
42:07 J'ai toujours autant de plaisir à monter dedans, à démarrer,
42:10 même si c'est pour faire 20, 30 km tout seul.
42:13 C'est la passion. C'est la passion à l'état pur.
42:17 ...
42:21 -On roule pas du tout comme avec une voiture moderne.
42:24 On prend un plaisir différent.
42:26 On peut rouler doucement avec une voiture qui va vite,
42:29 parce qu'on est bien.
42:31 Le cabriolet, c'est encore un autre état d'esprit.
42:34 Mais le fait de rouler en voiture comme ça...
42:37 Les gens sont sympas. Ils viennent à nous.
42:40 On est toujours bien accueillis partout où on va.
42:43 Moi, j'aime bien.
42:45 ...
42:49 C'est ce côté un petit peu bon enfant.
42:51 Dans l'ensemble, les gens se pendent pas au sérieux.
42:54 Ils roulent avec une voiture à plusieurs centaines de milliers d'euros,
42:57 ça change rien. On peut être ensemble, on discute, on boit un coup,
43:00 on partage nos passions.
43:02 C'est génial, quoi.
43:04 On a entendu parler par des amis de cette sortie
43:09 qui représentent les voyages en route bleue,
43:13 sur la route bleue dans les années 60.
43:15 Ça intéresse du monde.
43:17 On se rend compte que beaucoup de gens sont passionnés,
43:20 qui se rappellent d'avoir vu ou roulé dans ces voitures-là,
43:23 qui viennent nous poser des questions.
43:25 Il y a de plus en plus de points de ralliement,
43:30 des petites concentrations organisées par des clubs,
43:33 comme le Rétro Club français ou le Krak-Heroine.
43:36 Il y en a pas mal.
43:38 Ce qui est sympa, c'est qu'il y a de plus en plus de monde.
43:41 Il y a des gens qui viennent en touriste
43:44 et qui se disent "tiens, si on achetait une voiture".
43:46 Comme il y a pas mal de voitures qui restent abordables,
43:49 les gens font le pas et on voit des nouvelles têtes assez régulièrement.
43:52 C'est ce côté un peu sympa aussi,
43:55 parce qu'on peut se côtoyer.
43:57 Les voitures qui sont à côté,
43:59 il y a trois générations différentes.
44:01 On peut très bien discuter, partager les mêmes goûts
44:05 avec des véhicules complètement différents.
44:09 Et puis il y a le renouveau de la caravane ancienne.
44:12 Il y a des rétro-campings qui se font.
44:14 C'est le camping à l'ancienne.
44:16 Les gens ont du matériel d'époque.
44:18 C'est sérieux comme tout.
44:20 C'est ce qu'on aime bien dans cette philosophie.
44:25 C'est surtout pour le fait que cette mode du vintage
44:35 revienne à grande vitesse
44:39 et qui intéresse énormément de monde.
44:41 Tout confondu, aussi bien les voitures que les objets,
44:44 que la musique, tout.
44:47 C'est un petit peu ce qui rappelle
44:51 les belles années à beaucoup de gens.
44:53 Et d'ailleurs même les jeunes.
44:55 Je vois mon fils qui a 21 ans, il adore ça aussi.
44:58 Il a peut-être vécu un peu ça à travers moi.
45:01 Je ne dis pas le contraire,
45:03 mais il aime bien les musiques.
45:06 Et comme il me faisait remarquer,
45:08 on trouve de plus en plus de musiques de pub
45:11 qui sont tirées d'albums des années 70.
45:14 Donc il y a quand même un renouveau à ce niveau-là.
45:18 ...
45:24 ...
45:27 ...
45:30 ...
45:34 ...
45:38 ...
45:42 ...
45:46 ...
45:50 ...
45:55 ...
45:58 ...
46:02 Aujourd'hui, les gens ont tendance à se déplacer
46:05 pour aller d'un point à un autre.
46:07 Et ils oublient tout ce qui se passe entre les deux.
46:10 Autrefois, le voyage, c'était un véritable voyage
46:13 qui allait d'étape en étape.
46:15 Et parmi les collectionneurs,
46:17 je pense que cette idée est encore bien présente
46:20 dans les us et les coutumes.
46:23 Les gens veulent retrouver la notion du voyage,
46:25 donc vraiment d'aller d'étape en étape.
46:27 Et c'est vrai que quand on était enfant,
46:29 on descendait à la mer, on ne prenait pas l'autoroute,
46:32 elle n'existait pas.
46:34 Et donc pour peu, on établissait le tracé avant
46:37 et on allait de ville en ville.
46:39 Et c'est vraiment l'idée de recréer cette ambiance,
46:42 cette atmosphère, cette façon de voyager.
46:45 ...
46:51 ...
46:57 -Le comité de la Route bleue se trouvait à Saint-Etienne.
47:00 C'est pour ça qu'ils ont demandé à ce que la Route bleue
47:03 passe par chez eux, pour faire passer une partie
47:06 des estivants par Saint-Etienne.
47:08 Pour faire un plus, ils passaient par le col de Grand-Bois
47:11 au col de la République.
47:13 Ca en excluait les poids lourds, car on monte à plus de 1 100 m.
47:16 Il n'y avait pas de camion sur ce tracé.
47:18 Ca permettait de dire aux gens que c'était touristique,
47:21 car tous les camions vont vers Lyon.
47:23 ...
47:53 ...
48:15 -Initialement baptisé le col du Grand-Bois,
48:18 il a été malencontreusement nommé col de la République
48:21 par un journaliste sportif qui lui a donné le nom
48:24 du hameau installé à proximité.
48:26 ...
48:35 C'est un lieu très apprécié des passionnés de voitures anciennes.
48:38 Il s'y retrouve après une ascension de 15 km
48:41 qui met les moteurs à rude épreuve en raison d'une pente
48:44 qui dépasse parfois les 8 %.
48:46 Il n'est pas très élevé avec ses 1 161 m,
48:51 mais l'ambiance y est très montagnarde
48:53 et ceux qui le franchissaient l'hiver
48:55 en gardent des souvenirs émus.
48:57 ...
49:07 Mais les amateurs de la route bleue
49:09 découvraient un nouvel horizon après son franchissement.
49:12 En quelques centaines de mètres,
49:14 on passe du bassin de la Loire au bassin du Rhône,
49:17 changeant complètement de région et de végétation
49:20 à la Grande Bleue.
49:22 ...
49:29 -C'est vrai que la France est un pays tellement riche
49:32 en patrimoine, en histoire, en territoire.
49:35 Regardez, la Nationale 7, c'est la route de la gastronomie.
49:39 Vous commencez avec des vins de Loire
49:41 pour terminer avec du vin, même dans les Alpes-Maritimes.
49:44 Il y en a partout, d'architecture.
49:46 C'est tellement riche
49:48 qu'on pourrait passer un mois sur la Nationale 7
49:51 sans avoir tout vu.
49:53 ...
49:56 -La 7 est à la France, ce que la Route 66 est aux Etats-Unis.
50:00 Et comme elle, elle a participé au développement du pays.
50:04 Si l'ouverture progressive de l'autoroute
50:07 l'a doucement endormie pendant près de 40 ans,
50:10 elle est redécouverte par des passionnés,
50:13 heureux de retrouver le temps d'un voyage entre ses platanes,
50:17 et de voir son patrimoine.
50:19 ...
50:49 ...
51:18 ...

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